Sujet: speed dating rp | léandre et emma 24/10/2015, 11:49
un air de ressemblance intellectuelle
léandre est dans sa librairie, il profite d'un temps calme pour sortir un livre, particulièrement différent puisqu'il est vierge. léandre écrit, mais ça personne ne le sait. emma décide d'aller dans cette même librairie, sur le moment du midi, elle se dit que ce sera calme, elle sera tranquille pour faire ses choix. elle a besoin de bouquins pour ses étdues, en journalisme. elle écrit donc. elle voit léandre cacher furtivement son cahier quand elle entre. curieuse, sans trop réfléchir, alors qu'elle ne le connait pas, elle lui demande ce qu'il écrit.
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Sujet: Re: speed dating rp | léandre et emma 25/10/2015, 11:31
Un livre, un café, tout ce que j'aime.
J'adore mon boulot et ce que j'aime particulièrement dans ce travail, c'est justement l'échange avec les clients, le partage de mots gentils alors que je dépose leurs boissons et pâtisseries devant leurs mains mais je suis forcé d'avouer que, quand le café est vide, que plus un bruit ne vient gêner quoique ce soit, que plus personne n'est là, je m'y sens tout aussi bien. J'aime entendre le bruit de la pluie sur les carreaux quand plus aucun autre bruit ne vient gêner ce silence. Parfois même, j'allume la petite radio que nous avons pour une musique d'ambiance quand les clients sont là. Mais, quand je baisse les stores et attrape un balais pour ranger avant de partir, je monte un peu le son et me déhanche, m'amuse comme un idiot alors que le ménage est tout sauf censé être drôle. Au contraire, pendant la journée comme maintenant, la musique reste basse dans le petit café et alors je trouve autre chose à faire, ce qui n'est pas bien compliqué. Tout d'abord, je vérifie qu'il y ait suffisamment de pâtisseries pour le reste de la journée. Ensuite, je fais de même avec les livres, ceux qui sont dans la grande bibliothèque et les quelques autres disposés dans des petits rangements sur les tables. Je vérifie tout parce que je veux que tout soit parfait pour les clients, et pour moi-même également. Une fois que tout me semble bien, je retourne à mon comptoir et sors un petit carnet de la grande poche de mon tablier. Ce carnet, c'est mon jardin secret, un endroit où je me perds et qui n'appartient qu'à moi, ceci n'étant même pas une simple façon de parler puisque personne, réellement personne ne connaît son existence, ni celle des autres carnets entassés dans des boîtes à chaussures que je cache tout en haut de ma penderie, ou sous mon lit. Personne, ni même Albane, ne sait que j'écris à mes heures perdues. Je pourrais le lui dire, je sais qu'elle ne me jugerait pas. Mais certainement qu'elle en viendrait à me demander de lui faire lire certaines choses, et je ne serais pas capable de lui refuser, compte tenu de tout ce qu'elle a fait pour moi, et ça ce n'est pas quelque chose que je souhaite. Je ne veux faire lire ces écrits à personne, jamais. Perdu dans mes pensées, je manque d'entendre la porte s'ouvrir et, quand je vois une jeune femme entrer, je sursaute presque et range en un seul geste mon carnet à sa place initiale. « Bonjour mademoiselle, et bienvenue chez nous. Que désirez-vous commander ? » Faire mon travail, c'est inné chez moi, quelque chose que j'aime, et, alors qu'un sourire orne mes lèvres en même temps que je pose cette question, je vois bien son regard se poser sur cette poche d'où dépasse le carnet maladroitement rangé. Et la question tombe, gênante, oppressante, inattendue. « Qu'est-ce que vous écriviez ? » Sa voix n'est pas désagréable, pas méchante du tout, douce et j'ai envie de lui dire la vérité, pour ne pas la blesser peut-être, ou parce que je n'aime pas mentir mais ceci est mon jardin secret à moi, pas à une inconnue. « Je faisais l'inventaire des livres que nous possédons. D'ailleurs, si cela vous intéresse, nous avons de nouvelles acquisitions. » Sourire, toujours sourire, même quand la situation semble m'échapper, je me dois de sourire, et j'y arrive.
PSEUDO : flingueur. (mais on m'appelle lily dans le stème-sy)
Sujet: Re: speed dating rp | léandre et emma 25/10/2015, 14:26
On rirait presque tant c'est saugrenu. La fin d'après-midi, Paris est à cette heure délicieuse, quand les étudiants ont terminé les cours sans avoir eut le temps encore de ressortir, et quand les travailleurs sont encore à leurs tâches. Les rues sont presque vides, les touristes sont les seuls, s'émerveillant d'un petit rien typiquement parisien. Et Emma, elle traverse ces mêmes rues, écouteurs dans les oreilles, son éternel sweat-shirt passé à la va vite sur une chemise, ses Converses blanches devenues sales en quelques semaines dans la capitale. Elle doit travailler, elle le sait. Elle a beau mentir à sa mère, dont la voix tremble à l'autre bout du fil, en disant que non, elle ne sort pas, qu'elle n'a pas encore fait de soirées, que tout se passe bien côté scolaire, la vérité ne va pas tarder à la rattraper. Elle est ici pour réussir sa vie, pour devenir une vraie journaliste sportive, pour être assurée d'avoir un bel avenir - certainement pas pour enchaîner les cuites chez des inconnus. Elle ne connaissait pas ce café-librairie. Elle voulait voir Montmartre, même si le 18e est bien loin de son appartement et arrondissement. Tans pis, elle s'est même habituée au métro, la brune.
Dans tous les cas, elle a poussé la porte, avec la vague idée de trouver des livres qui l'inspireront pour l'article qu'elle doit rendre en devoir. L'ambiance charmante de la librairie la frappe en pleine face, et elle tourne la tête juste à temps pour voir le vendeur -très très mignon soit dit en passant- ranger maladroitement quelque chose dans sa poche. « Bonjour mademoiselle, et bienvenue chez nous. Que désirez-vous commander ? » Elle a un sourire, ne sait pas trop s'il faut faire semblant de n'avoir rien vu ou non. Elle s'approche, fait mine de réfléchir, mais son regard est attiré par cette poche. Elle cherche ses mots, le comble pour une journaliste, réfléchit trop. « Qu'est-ce que vous écriviez ? » C'est parti tout seul, sans qu'elle l'ait prévu. Mais sa voix, elle le sait, n'est pas agressive, juste trop curieuse. « Je faisais l'inventaire des livres que nous possédons. D'ailleurs, si cela vous intéresse, nous avons de nouvelles acquisitions. » Elle penche un peu la tête sur le côté. Elle sait mentir, la Emma, et sait aussi reconnaître ceux qui le font. Elle hésite un peu encore. « Je dois rendre un article dans deux jours, sur la vision que donne Paris. » Elle lui offre une porte de sortie, mais ne peut pas s'en empêcher, elle n'arrive pas à décoller son attention du carnet. C'est beau, un mec qui écrit dans un petit carnet. Cliché, mais beau. Différent. Les mecs qu'elle côtoie, ils n'écrivent que sur les matchs du PSG, juste après s'être brisé la voix dans ces mêmes matchs. « Je peux voir votre...inventaire, du coup ? Un titre me parlera peut-être. » Elle lui adresse un sourire, mi-sournois, mi-authentique. Elle ne peut pas s'empêcher non plus d'essayer de coincer les gens, de les faire vomir leur vérité. Un de ses péchés mignons, sans doute.
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Sujet: Re: speed dating rp | léandre et emma 24/11/2015, 15:52
Un livre, un café, tout ce que j'aime.
Je suis un peu pris au dépourvu, je dois l'avouer. Je sais bien qu'à chaque seconde des clients peuvent passer le pas de la porte, c'est mon travail de les accueillir bien entendu mais je m'étais comme enfermé dans une bulle de rêve dans laquelle je profitais des pensées qui submergeaient mon esprit dans le but de simplement oublier le reste. Je ne m'étais donc pas vraiment attendu à retrouver quelqu'un dans ma boutique et pourtant, elle était désormais là et c'était déjà bien trop tard pour mentir sur le contenu de ce carnet puisque je mentais, il fallait se l'avouer, plutôt très mal. Et, malgré mes efforts pour lui faire croire que mes écrits n'étaient qu'inventaire, je ne pouvais pas tout faire gober non plus, encore moins avec les joues rouges brûlantes sur mon visage. Puis je la vois bien cette jeune femme, ne cessant plus de regarder mon tablier, à l'endroit même où j'ai rangé, ou plutôt caché ce carnet que j'affectionne tant. Je suis embarrassé et ne sais absolument pas comment me défiler, je pourrais m'énerver, demander un minimum d'intimité, après tout, nous ne nous connaissons ni d'Eve ni d'Adam mais je n'en suis aucunement capable pour la simple et très bonne raison que ce n'est pas mon caractère du tout, que je ne suis pas le genre de personne qui parle ainsi aux gens. Puis cette jeune femme, malgré ses questions ne semble pas méchante, au contraire même, elle semble simplement s'intéresser. Mais je ne peux tout de même pas, mes écrits sont un peu comme un jardin secret, un secret enfoui et enterré dont personne ne soupçonne l'existence et surtout, je ne veux pas que cela change, je me sens très bien ainsi. « Ce serait peut-être plus.. convivial si je vous parlais moi-même de nos livres au lieu de seulement vous faire lire cette pauvre liste, non ? » Je tente à nouveau, pas très subtil et ma gêne n'en est que plus apparente à chaque seconde mais je dois résister, ne pas me laisser faire, je ne peux pas lui faire lire quoique ce soit, ce serait d'un ridicule dépassant tous les ridicules du monde, alors je ne peux pas et surtout, je ne veux pas. « Installez-vous à une table, je vous en prie, j'arrive. » Je propose à nouveau, tentant de fuir le reste de cette conversation si elle souhaitait elle-même la continuer, me coincer un peu plus, me forcer peut-être même à lui montrer les mots que je couche jour après jour sur le papier. Alors je fuis, oui, je fuis.
PSEUDO : flingueur. (mais on m'appelle lily dans le stème-sy)
Sujet: Re: speed dating rp | léandre et emma 18/12/2015, 17:18
Speed Dating
ft. emma & léandre.
Et, comble de la honte, j'ai presque un sentiment de victoire en devinant la mise en route d'urgence de tes méninges. Cherche, cherche. Je suis convaincue de ma future victoire. Je saurai. C'est dans mes gênes, dans mes études, dans ma destinée, d'après ma mère. Je saurai, beau gosse aux manies adorables. « Ce serait peut-être plus.. convivial si je vous parlais moi-même de nos livres au lieu de seulement vous faire lire cette pauvre liste, non ? » J'ai un sourire, brusquement innocent. Hochement de tête, bien sûr, je ne suis pas là pour te tirer les vers du nez, après tout (aha). Et puis, faire parler les gens d'autre chose a toujours été mon moyen d'obtenir ce que je voulais. « Installez-vous à une table, je vous en prie, j'arrive. » Je m'attable sans plus attendre, te suit du regard, toujours un vague sourire accroché au visage. Je profite de ton embarras pour regarder rapidement autour de moi. C'est mignon, ici. Les touristes devraient adorer. Je m'adosse à la chaise, patiente.
Et je pense déjà à tout, mon article, ma stratégie. C'est irrépressible, je veux savoir ce qui est écrit dans ce carnet. Je me force à ne pas faire tressauter ma jambe, mon TOC quand je m'impatiente, et consulte rapidement mon portable. Il est dix-sept heures cinquante, je me donne jusqu'à dix-huit heures dix.
Sujet: Re: speed dating rp | léandre et emma 12/4/2016, 16:36
Un livre, un café, tout ce que j'aime.
Je dois avouer que sa venue ne me dit rien qui vaille, son air non plus d'ailleurs. Ne sachant absolument si je peux lui faire confiance, le non étant d'ailleurs plus tentant, je m'affaire à mon travail et lui prépare une boisson tout en regardant, de derrière mon comptoir, ses possibles réactions et son visage, tentant ainsi d'y déceler quelque chose, la moindre trace qui pourrait me donner raison ou me donner tort, me dire si je dois aller l'aider pour son article ou si je dois, comme je tente de le faire en préparant un café qu'elle n'a même pas demandé, fuir. Elle m'effraie, je me dois de l'avouer. Elle m'effraie pour la simple et bonne raison qu'elle semble être, à juste titre, tout mon opposé et le trait de caractère qui me saute le plus aux yeux et qui me permet d'affirmer cela serait la confiance en soi qu'elle dégage, qu'elle semble assumer et dont, moi, je suis totalement dénué.
Evidemment, il faut bien que j'y retourne, le café est vide, je ne peux feinter d'être occupé ailleurs, je me dois donc d'y aller, ce que je fais, le plateau en main que je pose ensuite sur la table ronde en trouvant place sur le siège face au sien. Nerveux, mes mains se rejoignent et je ne peux m'empêcher de les bouger ensemble comme pour trouver une certaine sérénité bien que cela ne fonctionne, pour le moment, nullement. Finalement, je prends mon courage à toutes les mains possibles et m'éclaircit la gorge. « Donc.. ? Votre article porte sur quoi ? Je suis censé dire quoi ? » Si je ne me forçais pas à m'arrêter, les questions s'enchaîneraient très certainement sans que je ne puisse les contrôler, un défaut que j'ai et qu'il m'est impossible de dissimuler. D'un autre côté, il est totalement normal, à mon sens, que je m'interroge sur le pourquoi du comment elle aurait besoin d'une liste de livres pour son article, j'ai du mal à cerner le personnage et ce qu'elle veut, cherche, et attend de moi.
PSEUDO : flingueur. (mais on m'appelle lily dans le stème-sy)
Sujet: Re: speed dating rp | léandre et emma 22/4/2016, 16:37
Speed Dating
ft. emma & léandre.
Et même là, assise dans un café-librairie où je suis la seule cliente, je contrôle mon image. C'est presque maladif, en fait. Le sweat-shirt dézippé, le chemise un poil trop moulante pour être tout à fait honnête, les jambes croisées comme si j'avais prévu de ne pas passer beaucoup de temps ici, le sac de marque bourré de choses un peu futiles mais typiquement "fille de la nouvelle génération". C'est épuisant et grisant de tout contrôler, jusqu'au bout des ongles et jusqu'aux autres personnes. Mais je ne sais pas trop comment m'y prendre avec toi. Tu as l'air doux, comme une petite chose toute belle. Je ne t'imagine pas avec les autres garçons que je connais, qui vomissent directement sur le pas de porte des boîtes, et qui reviennent se bourrer la gueule à l'intérieur. Tu n'as l'air ni macho, ni beauf, ni stupide. C'est même tout le contraire.
Tu finis par revenir, l'air angoissé. Tu te tripote les mains, comme mon père le faisait, il y a mille ans, quand il était en colère. Je rejette immédiatement ce souvenir, et, presque heureusement, tu t'adresses à moi. « Donc.. ? Votre article porte sur quoi ? Je suis censé dire quoi ? » Je t'adresse un sourire, autant pour te mettre en confiance que parce que tu as l'air de vouloir être partout sauf ici, attablé avec moi. « Je suis étudiante en journalisme, et, comme je vous disais, je dois écrire sur la vision que donnes Paris. Comment les autres pays voient la ville, ce qui se dit ailleurs... » Je ne t'ai pas lâché du regard. « Vous auriez ça ? » J'éloigne sournoisement le sujet du carnet. Après tout, si je me débrouille bien, il devrait revenir dans pas trop longtemps.
Sujet: Re: speed dating rp | léandre et emma 25/6/2016, 14:09
Un livre, un café, tout ce que j'aime.
Je ne l'écoute que quelques secondes et une idée me vient déjà, une vision de Paris venant d'un autre pays, imagée quoique vieille mais le seul exemple qui me vienne en ces instants, le seul exemple que j'ai envie de lui donner. Tout d'abord parce que j'adore cet auteur et aussi parce que cette lettre, tirée d'un recueil de différentes lettres devrait être connues de tous. Alors réfléchissant encore un peu, j'acquiesce à ses mots, tentant de trouver une autre idée qui pourrait me venir. Finalement, mes doigts tapotant contre la table, je cesse mes idées et reste sur la première qui m'était venue. « J'ai peut-être ce qu'il vous faut, vous permettez ? » Sans même attendre sa réponse, je me lève et file à une autre table où j'attrape les quelques livres pour chercher celui qui m'intéresse. Quand enfin, je m'en empare et vérifie bien que c'est ce que je cherche, je reviens auprès d'elle et me rassied sans un mot.
Il ne me faut que quelques minutes pour feuilleter ce roman et trouver la lettre qui correspond à ses attentes et ainsi finalement un peu aux miennes également. Quand enfin je trouve la page, je me permets de lui lire quelques extraits, les yeux rivés sur le roman comme pour éviter de n'avoir à trop penser. « Une femme qui quitte Paris pour aller passer six mois à la campagne en revient aussi antique que si elle s'y était oubliée trente ans ». Je tente de relever les yeux vers elle pour voir si elle se trouve réceptive ou non et finalement, lui explique mon choix. « Ce sont les lettres persianes, de Montesquieu. Dans cette lettre, la numéro 100, il critique la mode française et surtout parisienne. Je sais que ça ne date pas d'aujourd'hui mais j'avoue n'avoir que cet exemple. La mode du 18ème siècle était si particulière que les moqueries de cette lettre sont finalement totalement justifiées. Je vous laisse le roman ? » J’enchaîne alors d'un souffle, ne sachant même pas comment je peux tant parler sans m'écrouler de gêne. J'ai l'impression de raconter des choses inintéressantes et j'ai surtout l'impression que d'un moment à l'autre elle va éclater de rire et me trouver ridicule. Mais pourtant je pose le livre en sa direction et me tait, ceci étant la meilleure solution certainement.
fiche créée par anaëlle.
la lettre 100:
voici la lettre 100 du recueil les lettres persianes de montesquieu, c'est réellement le seul exemple littéraire qui m'est venu
LETTRE C. RICA A RHEDI A Venise.
Je trouve les caprices de la mode, chez les Français, étonnants. Ils ont oublié comment ils étaient habillés cet été ; ils ignorent encore plus comment ils le seront cet hiver : mais surtout on ne saurait croire combien il en coûte à un mari, pour mettre sa femme à la mode. Que me servirait de te faire une description exacte de leur habillement et de leurs parures ? Une mode nouvelle viendrait détruire tout mon ouvrage, comme celui de leurs ouvriers ; et, avant que tu eusses reçu ma lettre, tout serait changé. Une femme qui quitte Paris pour aller passer six mois à la campagne en revient aussi antique que si elle s'y était oubliée trente ans. Le fils méconnaît le portrait de sa mère, tant l'habit avec lequel elle est peinte lui parait étranger ; il s'imagine que c'est quelque Américaine qui y est représentée, ou que le peintre a voulu exprimer quelqu'une de ses fantaisies. Quelquefois les coiffures montent insensiblement ; et une révolution les fait descendre tout à coup. Il a été un temps que leur hauteur immense mettait le visage d'une femme au milieu d'elle-même : dans un autre, c'était les pieds qui occupaient cette place ; les talons faisaient un piédestal, qui les tenait en l'air. Qui pourrait le croire ? Les architectes ont été souvent obligés de hausser, de baisser et d'élargir leurs portes, selon que les parures des femmes exigeaient d'eux ce changement ; et les règles de leur art ont été asservies à ces fantaisies. On voit quelquefois sur un visage une quantité prodigieuse de mouches, et elles disparaissent toutes le lendemain. Autrefois les femmes avaient de la taille, et des dents ; aujourd'hui il n'en est pas question. Dans cette changeante nation, quoi qu'en dise le critique, les filles se trouvent autrement faites que leurs mères. Il en est des manières et de la façon de vivre comme des modes : les Français changent de moeurs selon l'âge de leur roi. Le monarque pourrait même parvenir à rendre la nation grave, s'il l'avait entrepris. Le prince imprime le caractère de son esprit à la cour, la cour à la ville, la ville aux provinces. L'âme du souverain est un moule qui donne la forme à toutes les autres.
PSEUDO : flingueur. (mais on m'appelle lily dans le stème-sy)
Sujet: Re: speed dating rp | léandre et emma 1/9/2016, 12:02
Je t'observe en coin, tu ne met pas longtemps à trouver un exemple. « J'ai peut-être ce qu'il vous faut, vous permettez ? » Je hoche la tête pendant que tu t'éloignes. T'as l'air incroyablement pressé. Tu tournes les pages du pavé que tu as ramené sans me regarder une seule fois. « Une femme qui quitte Paris pour aller passer six mois à la campagne en revient aussi antique que si elle s'y était oubliée trente ans. » J'esquisse un sourire encourageant, certaine d'être en position de force. « Ce sont les lettres persianes, de Montesquieu. Dans cette lettre, la numéro 100, il critique la mode française et surtout parisienne. Je sais que ça ne date pas d'aujourd'hui mais j'avoue n'avoir que cet exemple. La mode du 18ème siècle était si particulière que les moqueries de cette lettre sont finalement totalement justifiées. Je vous laisse le roman ? » Tu poses rapidement le livre près de moi, comme si tu voulais t'en débarrasser -du livre ou de moi, je sais pas- le plus vite possible.
Je le prend, l'observe sous toutes les coutures. « Je le veux bien, s'il vous plaît. », je fais un peu au pif. Je connais, mais je lirais plus tard. Je m'apprête à ré-engager la conversation, quand mon téléphone vibre. Je peux pas m'empêcher de baisser les yeux -"une jolie fille, ça peut tout se permettre"- même si c'est pas très stratégique, ni poli, d'ailleurs. C'est Isma. Adri et Sam en gardav', je passe te prendre. C'est pas vrai. Je lâche un soupir, me lève. « Désolée, je dois y aller, j'ai une urgence. » Crétins de potes. Je dégaine deux billets de vingt en me disant que ça suffira largement. « Merci pour le livre. Je repasserai sans doute. » Après avoir trucidé mes gars. « Vous me laisserez peut-être lire votre carnet. », je fais sournoisement, en partant. J'attends pas la réponse, et je tourne les talons. Bon, c'est un échec. Mais je reviendrais, vraiment.