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| ces choses que l'on n'explique pas (nine) | |
| Auteur | Message |
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Invité Invité | Sujet: ces choses que l'on n'explique pas (nine) 26/3/2015, 13:53 | |
| Un rien l’agace en ce moment. Alexandre passe son temps à râler, il mord dès que quelqu’un a le malheur de lui adresser la parole. Et il se déteste pour ça. Il se sent pire qu’une ado en fleur devant un One Direction. Il est assiégé par tous un tas d’émotions dont il aimerait se débarrasser au plus vite. Au garage, ses collègues ont vite compris le message et l’évitent. Alex travaille seul mais ce ne l’empêche pas d’ouvrir sa bouche toutes les deux minutes pour broncher. Il en fait du bruit, à lui tout seul, à force de tout claquer. Il est dix heures du matin et il est déjà à sa cinquième pause cigarette. Décidemment, rien ne va. « Fais chier. » qu’il dit pour la centième fois aujourd’hui. Il aimerait être ailleurs. Loin. Mais il sait que ça n’arrangera rien. Une journée de congé, ce serait bénéfique pour le garage. Pas pour lui. Il n’a pas besoin de faire une pause dans son boulot, il a besoin de s’éloigner du couple parfait que sa mère forme avec le père de la femme de ses rêves. La femme de ses rêves, littéralement. C’est pathétique mais il en est réduit à rêver de leurs rencontres. Il fait des prolongations, il recrée la réalité comme il aurait aimé que ça se passe. Comme quoi, on n’a jamais vraiment touché le fond. « Euh Alex ? Il y a une voiture qui vient d’arriver… C’est pour toi, elle démarre plus. » qu’il peut entendre alors qu’il expire une dernière bouffée de sa cigarette. Il la jette dans le cendrier sans prendre le temps de l’écraser et l’autre mécano. Il ne tarde pas à trouver la voiture dont on lui a parlé… Et sa propriétaire. Nine. Non mais vraiment ? C’est super. Il ne peut pas s’en empêcher, il reste fermé. Il est content de la voir pourtant. Un peu. Mais beaucoup trop contrarié par ce qu’il a appris pour le montrer. Ça devrait lui être égal qu’elle s’envoie en l’air avec un type. Mais c’est loin d’être le cas, Alexandre a envie de vomir rien que d’y penser. « Je te fais pas la bise mais le cœur y est. » A l’entendre, on ne dirait pas. Mais bon, il fait un effort pour être poli, c’est déjà ça. Il passe rapidement ses mains dans le chiffon qu’il porte sur l’épaule et hausse les sourcils. « Il t’est arrivé un pépin alors ? » Et sans plus tarder, il ouvre le capot de la voiture. Avec des gestes précis puisque habituels, Alexandre se met à chercher la cause d’une éventuelle panne. Et surtout, il essaye de ne pas relever les yeux pour ne pas croiser ceux de Nine. Il est jaloux. Terriblement. Et quand il la regarde, il l’imagine avec un autre et ça lui est juste insupportable. « T’avais un message d’erreur quand t’as essayé de démarrer ? Elle faisait du bruit au moins ? » Il tente de rester professionnel mais il voit ses mains trembler alors qu’il manipule le démarreur pour vérifier que tout est en place. |
| | | Invité Invité | Sujet: Re: ces choses que l'on n'explique pas (nine) 26/3/2015, 19:32 | |
| j'envoie valser. ☆ Son regard louche sur son verre en cristal tellement cher qu'elle n'ose poser ses lèvres dessus avant que ce regard ne dérive dans son assiette qui n'est mangé qu'à moitié. Parfois, elle relève la tête, secoue la tête et rit aux blagues de ses collègues. Intérieurement, elle ne veut qu'une seule chose: se tirer d'ici le plus rapidement possible. Ces petits déjeuners entre collègues, c'est franchement barbant et sans aucuns intérêts. Barbara a chanté les louanges de son fils aîné qui est le premier de sa promo à la Sorbonne, Eric a raconté comment il a remporté avec brio un procès opposant un homme et son ex-femme pour la garde du chien sans avoir péter un câble, Hervé a râlé une nouvelle fois contre le manque de choix à la machine à café. Et petite Nine elle, elle a juste envie de leur dire d'aller se faire foutre pour pouvoir manger tranquillement son croissant. Sérieusement, ils ont pas de vie en dehors du boulot? Elle aurait largement préféré manger sur le pouce avec l'une de ses amies. Pouvoir critiquer son job, l'écouter se plaindre et lui parler de ses petits tracas du moment. Quoiqu'il ne vaut mieux pas si elle ne veut pas lancer un cataclysme. Pour le bien de tout le monde, il est préférable de garder ses soucis pour elle. Et ces derniers temps, on peut dire qu'ils ont pris de l'ampleur et son passé d'une simple occasion manquée à une pseudo affaire d'état. Nine ne peut pas s'empêcher de penser à la première fois où ils ont réellement passé du temps ensemble. Elle se sent honteuse d'avoir pu faire autant de rentre-dedans à un homme qui fera bientôt de sa famille. Recomposée certes, mais de sa famille quand même. Fort heureusement, les fois suivantes furent moins calamiteuses. Cependant, elle remarqua -bien qu'elle commence à s'habituer doucement à ce côté chat sauvage d'Alexandre- quelque chose de différent dans son comportement: il semble absent, autant mentalement que physiquement. Les rendez-vous pour mettre le mariage sur pied s'espace légèrement. Ça l'ennuie. Un peu. Pour ne pas dire carrément. Et pas seulement pour ce foutue mariage. Dans le fond, outre cette histoire, ils s'entendent bien tout les deux. Peut-être a-t-elle dit quelque chose qui l'a vexé, elle n'en sait rien. Le petit-déjeuner se termine enfin et c'est une bonne chose. Elle règle sa part, récupère son manteau, salue ses collègues et se dirige vers sa voiture. Une fois à l'intérieur, elle souffle bruyamment. Nine n'est pas sûre de supporter longtemps ce genre de rendez-vous. Elle passe un tour de clé dans le contact, la voiture rumine, mais ne démarre pas. La jeune femme fronce les sourcils puis réessaye. Idem. C'est étrange, elle se rappelle bien avoir fait le plein ce matin. Alors elle persiste, une troisième, quatrième, cinquième fois. Toujours rien. Elle jure et tape un grand coup sur le volant. Ce n'est pas le moment que sa voiture la lâche. Elle a une montagne de rendez-vous ce matin et pas sûr que son patron soit très heureux d'apprendre qu'elle ne puisse pas les honorer. Six, sept, huit, toujours pas. Bon, pas le choix, il faut appeler une dépanneuse. Celle-ci met quinze minutes à arriver, plutôt efficace. Finalement, elle préfère suivre le dépanneur plutôt que de prendre un taxi. Avec un peu de chance, peut-être ont-ils des voitures de location. En tout cas, ça l'arrangerait. Une fois arrivée sur place, elle ne se sent pas vraiment à sa place au milieu de tout ces mécaniciens. Avec sa robe cintrée, ses talons et sa serviette, elle se sent comme un inspecteur du travail. C'est vraiment gênant. Ce qui est encore plus gênant, c'est de voir Alexandre débarquer comme ça, de nul part. Pas de doutes, Nine adore les coïncidences de ce genre. Elle le fixe, un moment, dans son bleu de travail et des taches de cambouis un peu partout. Nine trouve ça presque sexy. Carrément sexy même. Mais peu importe, elle n'est pas là pour ça. Elle lui fait un signe de la main et un léger sourire pour le saluer. Elle lâche un soupir et acquiesce à sa remarque. « elle refuse de démarrer et j'ai une tonne de rendez-vous. alors oui, c'est même un gros pépin. » lance-t-elle, enfouissant ses mains dans les poches de son manteau. Elle se demande même pourquoi elle ne s'est pas contenté de prendre le métro ce matin. Une chose est sûre, la chance n'est pas vraiment avec elle en ce moment. Elle passe un instant la main sur son front, fronce les sourcils. « euuuuuh, peut-être, je sais pas, j'ai pas vraiment fait attention. je m'y connais pas vraiment en voiture. » déclare-t-elle, un léger rire nerveux passant entre ses lèvres. Oui, nerveux. Elle est nerveuse. Pourquoi d'ailleurs? Elle ne devrait pas. Elle est en face du mécano, pas du futur demi-frère ni du mec du bar. Elle peste intérieurement. Cette situation est agaçante au plus haut point. De vraies montagnes russes. Elle tire légèrement sur sa robe, referme un peu plus son manteau. « t'es pas venue dimanche. » lui fait-elle remarquer, croisant les bras devant son tronc. « chez les parents. il y avait la dégustation de gâteau. j'ai essayé de t'appeler, ta sœur aussi, mais sans succès. » rajoute-t-elle. Peut-être a-t-il oublié. Peut-être qu'il fait marche arrière et refuse d'être associé à ce mariage. Ou alors peut-être qu'il ne voulait pas la voir, peu importe. Mais elle trouve ça dommage que cette situation ne l'éloigne un peu plus de sa famille.
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| | | Invité Invité | Sujet: Re: ces choses que l'on n'explique pas (nine) 29/3/2015, 19:19 | |
| Alexandre a du mal à se reconnaître à travers un tel comportement. Rien ne l’atteint de cette façon en temps normal, n’importe quel problème glisse sur lui tant il a l’habitude de se montrer désinvolte. Tout est tellement plus facile quand on se moque de tout, quand rien n’a vraiment d’importance. Sauf que là, c’est important. Alexandre le prend très au sérieux. Beaucoup trop. C’est déjà une chose que Nine lui soit inaccessible. C’en est une autre qu’elle ne le soit pas pour les autres. L’idée est insupportable, elle est odieuse. Et Alexander en veut à Nine. Pas plus qu’il en veut au type qui a ses faveurs, certes, mais sa rancœur est là. Ils ne se sont jamais rien dit pourtant, ce n’est pas comme s’ils s’étaient promis quoi que ce soit. Mais Alexandre est beaucoup trop blessé par la situation pour se montrer un brin plus rationnel. Est-ce qu’il a le droit d’attendre de Nine qu’elle soit fidèle sans aucune légitimité ? Bien sûr que non. Et il le sait dans le fond, elle est libre de faire ce qui lui plait. Même si c’est avec un autre homme, même si ce n’est pas avec lui. Ça n’empêche rien. Ça le tue, ça le rend mauvais. Distant aussi, c’est à peine s’il regarde Nine alors que d’habitude il ne peut s’empêcher de la fixer. Avant cette découverte, ils entretenaient même une relation presque amicale avec Nine. Ils rigolaient, ils discutaient, ils apprenaient tranquillement à se connaître. Et puis il s’est défilé. Il a commencé par repousser les rendez-vous jusqu’à finir par ne pas se pointer. C’est le genre de trucs qu’Alexandre fait. Ce n’est pas qu’il est lâche… Ou peut-être que si. Il a simplement besoin de fuir cette situation. Le nez dans le capot, il se force à maintenir ses distances. Il sait qu’il pourrait craquer, qu’il pourrait s’emporter. Un seul mot, une seule remarque, et il pourrait tout lâcher. Et passer pour un sacré con en passant. Ce sont leurs parents qui s’apprêtent à se marier… Pas eux, Alexandre ferait mieux de ne pas l’oublier. « Tu peux toujours attraper un taxi. » qu’il dit, comme un conseil, mais il le fait sans le penser. C’est presque une réponse automatique, Alexandre n’est pas vraiment là. Il se perd dans ses pensées, part totalement à la dérive. Ses mains opèrent encore comme par magie, il ne s’en rend même pas compte. Il est ailleurs. « Ouais, ok. » Il n’est pas vraiment étonné par sa réponse. C’est macho de penser comme ça mais Alexandre n’arrive pas à imaginer une bonne femme capable de faire plus que de régler un rétro. C’est simple, il n’y a pas une seule paire d’ovaires dans ce garage. Que des mâles. Un cliché ? Oui mais pas que. Finalement, il se retient de poser une autre question, jugeant alors la prise de parole trop inutile. Elle n’en saura probablement rien non plus, autant continuer à chercher le problème tout seul. C’est son métier hein. Il se crispe quand elle lui dit qu’il n’est pas venu dimanche. Effectivement. Elle précise ses dires ensuite. Pas la peine, Alex sait très bien ce qu’il a loupé. Et c’était délibéré. Il reste figé un instant, partagé entre plusieurs émotions et incapable de choisir la plus appropriée, avant d’enfin croiser son regard. « C’est juste une bougie qui a claqué. T’as de la chance. » Volontairement, il ignore sa remarque. Ou plutôt, il essaye. Très vite, l’envie de se montrer désagréable se fait trop forte pour qu’il la contienne. « J’avais pas envie, ça me faisait chier. Et puis vous n’aviez pas besoin de moi pour ça… Je suis sûr que t’as eu aucun mal à me trouver un remplaçant. » Oh le con. Il lève les yeux au ciel, exaspéré par sa propre connerie, et détourne le regard. Il n’a pas le droit de faire ça, il n’a pas le droit de dire ça. Il se souvient des appels en absence. Depuis son canapé, une clope au bec devant Turbo, Alexandre n’avait eu aucune motivation à décrocher pour expliquer qu’il ne se voit pas supporter la présence de sa future demi-sœur dans la même pièce que lui. A qui est-ce qu’il peut se confier à ce sujet de toute façon ? Personne, surtout pas sa mère ou sa soeur. Il le garde pour lui et il a bien raison. « Euh ouais… J’étais occupé en fait. Désolé. » Plus préoccupé qu’occupé mais peu importe, Nine n’a pas besoin de le savoir. Il y a peu de chance pour qu’elle le croit maintenant et ça se comprend tant Alexandre est un mauvais menteur. |
| | | Invité Invité | Sujet: Re: ces choses que l'on n'explique pas (nine) 1/4/2015, 21:00 | |
| j'envoie valser. ☆ Durant les semaines suivants leur première réelle prise de contact, Alexandre et Nine se sont côtoyés, souvent. Ils ont traîné ensemble parfois, laissant le temps d'une soirée cette cérémonie qui approche à grand pas. Petit à petit, ils en apprennent un peu plus sur l'autre, sur leur vie, sur leurs envies. Leur relation de demi-frère à demi-soeur commence à se dessiner. Cependant, Nine ne peut s'empêcher de penser qu'ils sont passés à côté de quelque chose. Quelque chose de beau, peut-être. Quelque chose de passionnel, peut être. Quelque chose qui restera abstrait, c'est certains. Dans le fond, même si elle sait que c'est mieux comme cela, Nine aurait aimé voir du concret. Ca ne restera que de la poussière de rêve, un mirage qui s'est vite envolé. Et s'ils passaient à côté de leur unique chance d'être heureux? Impossible. Ils ne peuvent pas être heureux si leurs parents ne le sont pas. Alors autant passer à autre chose avant que cette histoire ne prenne trop de place. Et puis Alexandre a pris de la distance. Un peu trop. Nine ne sait pas vraiment si ça l'a vexée ou si ça l'a blessée. Sûrement un peu des deux. Ils commençaient tout juste à avoir une relation "normale" et lui décide du jour au lendemain de faire l'autruche. Pourquoi? Voilà la question qu'elle se pose depuis quelque jour, et même encore aujourd'hui quand elle voit ne prête guère attention à ses dires. Bon, après tout, c'est peut-être parce qu'il a le nez sous le capot pour réparer au plus vite sa voiture. « c'est vrai. » avoue-t-elle. Il a raison, elle n'a qu'a appelé un taxi et tout rentrera dans l'ordre. Pourquoi ne le fait-elle pas alors? Sûrement parce que même si elle a obtenue il y a peu le statut d'avocate, son salaire n'est pas mirobolant. Alors prendre le taxi toute la journée pour se rendre aux nombreux rendez-vous que son patron lui a imposés lui coûtera un bras. Autant attendre un peu et demander une voiture de prêt, qui sera un "achat" beaucoup plus avantageux. Nine fixe le jeune homme un instant. Elle a la nette impression d'avoir affaire à une autre personne que celle qu'elle connaît. Un ton sec, une ignorance totale, ce n'est pas l'homme qu'elle côtoie d'habitude. Un sentiment qu'elle ressent encore plus quand elle l'écoute ses explications sur son absence à cette réunion de famille. Ça le faisait chier. Rien que cette phrase est étrange sortant de sa bouche. Elle le sait que ça le faisait chier de faire équipe avec elle, d'appeler tout ces gens pour les inviter, de choisir des fleurs ou des nappes et pourtant, il ne l'a jamais dit ouvertement. Un trop-pleins, sûrement, mais cela ne l'empêche pas de trouver ça bizarre. Mais c'est surtout la fin de sa phrase qui l'interloque. Ses sourcils se froncent alors qu'elle essaye de comprendre pourquoi il dit une chose pareille. « j'vois pas pourquoi je t'aurais trouvé un remplaçant alors que c'est une tâche qu'on est sensé faire tout les deux. » répond-t-elle, comme une évidence. Nine ne voit pas tellement où il veut en venir là. Problème familiale? Non, elle en aurait entendu parlé. Au même moment, son téléphone sonne. Elle l'attrape et le fixe. Merde, son patron. Elle a complètement oublié de l'appeler. Elle prend une profonde inspiration et répond. Pendant plusieurs minutes elle subit les vives réprimandes de son supérieur. Elle balbutie, tente de s'expliquer, puis finalement, il raccroche. Elle soupire, range son portable puis retourne à sa "conversation". « c'est quoi ton problème Alex? » balance-t-elle, du tac-o-tac. Elle n'a pas envie de passer par quatre chemins et elle n'a surtout pas envie de se bouffer la vie à tenter de comprendre les raisons de son comportement sans avoir de réponses. « lâche ça et explique-moi. j'sais pas, tu zappes nos rendez-vous, tu vas même plus voir ta mère, ni ta soeur d'ailleurs, alors dis-moi ce qui se passe. » lui demande-t-elle, s'approchant un peu, mais pas trop pour éviter le contact.
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| | | Invité Invité | Sujet: Re: ces choses que l'on n'explique pas (nine) 10/4/2015, 22:19 | |
| Alexandre s’est refermé. Sa famille, sa belle-famille, Nine, ils n’ont pas eu l’occasion de le voir souvent tant il a tendance à les fuir. Il se disait que c’était préférable vu les circonstances et il s’avère qu’il avait vu juste : il a beau essayer, il n’arrive pas à contenir son ressentiment. Oui, c’est bête. Complétement puéril même. Mais il est en colère. Et il savait que d’une manière ou d’une autre, ça se verrait. Son comportement aurait été bizarre, sa mère et sa sœur auraient commencé à poser des questions. Et ça, Alexandre ne veut pas. C’est déjà assez pénible pour lui d’éprouver toutes ces choses… Il n’a pas en plus envie de les expliquer, il ne veut pas en parler. Pour dire quoi de toute façon ? Désolé mais je ressens ce truc bizarre pour ma demi-sœur qui me fait péter un câble à chaque fois que je l’imagine au bras d’un mec ? Et pas seulement d’un seul mec. Tous les mecs, Alexandre les déteste tous s’il est question pour eux d’accéder aux faveurs de Nine. Non, si lui n’y a pas le droit, personne ne peut. Mais, visiblement, il est le seul à penser comme ça. Ce n’est pas qu’un bruit de couloir, Alex sait de source sûre que Nine voit quelqu’un. Et le problème dans tout ça ? Ce quelqu’un, ce n’est pas lui. Il hausse négligemment les épaules quand elle l’approuve. Moins il lui parlera, mieux ça ira. Il ne veut pas lui montrer qu’il est agacé mais il doit bien avouer qu’il a du mal à le cacher. C’est comme s’il avait une pancarte « chien méchant » accrochée autour du cou. Plusieurs fois, il essaye de se calmer. Il ferme les yeux, se concentre sur autre chose… Mais ça ne passe pas. Quoi qu’il fasse, les images qu’ils s’est fabriqué autour de la relation que Nine entretient avec l’autre débile –oui, parce qu’il est débile, forcément- reviennent. D’un côté, il a besoin de tout savoir. Est-ce que ça a de l’importance pour elle ? Est-ce que c’est sérieux ? Et de l’autre, il ne veut juste rien connaître des détails. C’est confus, Alexandre est confus. Et il s’enfonce un peu plus dans sa confusion à chaque fois qu’il ouvre la bouche. Ça sort. Des bribes seulement de ce qu’il peut penser. Mais ça sort. C’est dangereux. Tellement. Un mot de trop et Nine saurait. Elle comprendrait qu’il est jaloux. Oui, tout bêtement jaloux. C’est bien pire que d’être attiré par l’avocate, c’est ressentir. Et ressentir, c’est beaucoup trop pour un demi-frère et sa demi-sœur. « Ouais, moi non plus, je vois pas du tout. » C’est ça, c’est déjà mieux. Il prend tant bien que mal un air détaché. Et puis il est sauvé de ce mauvais pas par un coup de fil que Nine reçoit. Enfin, c’est ce qu’il pensait. Il s’était presque détendu en la voyant se décomposer, il ne savait pas que ce serait bientôt à son tour de se décomposer. C’est quoi son problème ? Il fronce les sourcils, se pince les lèvres. Non. Non, non et re non. C’est une mauvaise idée. Nine s’approche, insiste. « Lâche-moi un peu, tu veux ? » Il souffle, passe une main dans ses cheveux. Il s’est arrêté pourtant, il la fixe. Ce ne serait pas plus simple si elle pouvait tout comprendre avec un regard ? Mais elle ne comprend rien. Et, à force, Alexandre ne comprend plus rien non plus. A une vitesse incroyable, la colère le gagne. « Tu veux que je t’explique ? Bah pas moi. J’ai pas envie de te voir. Je veux pas voir ma mère, ni ma sœur, et surtout… Je veux pas te voir toi. » Et ses mots dépassent sûrement sa pensée. Ou peut-être pas. Ou c’est peut-être qu’un mécanisme de défense, un moyen de la faire définitivement fuir. |
| | | Invité Invité | Sujet: Re: ces choses que l'on n'explique pas (nine) 11/4/2015, 17:27 | |
| j'envoie valser. ☆ Nine est déroutée vis-à-vis du comportement d'Alexandre. Elle a l'impression d'avoir une bête sauvage devant ses yeux. Sauvage, c'est le mot parfaitement adéquate. Le regard fuyant, la parole lui manque, la nervosité qui le prend. Pourtant, elle a eu le sentiment de l'avoir domestiqué ces dernières semaines. Quelques sourires, parfois même des rires ponctuaient leurs rendez-vous. C'était presque une fierté pour Nine d'avoir pu apprivoiser l'ours mal léché. Comme pour prouver au reste de sa famille qu'il n'était pas réellement ce qu'ils pensaient. Et finalement, elle retombe à la case départ. Elle en vient à penser que c'est peut-être de sa faute et repense à leur premier rendez-vous pour le mariage. Tout ce rentre-dedans pathétique... Alexandre a sûrement pris peur. Mais ce n'est pas elle. Elle n'est absolument pas comme cela, elle est même tout l'inverse. Elle était juste prise dans l'euphorie du moment et tentait de lui faire comprendre les choses. Elle s'y ait mal prise, elle en paye les conséquences aujourd'hui. Cependant, ce n'est pas une raison pour se comporter comme il le fait à l'heure actuelle. Mais elle commence a être légèrement à cran la petite Nine. Cette panne, cette bipolarité naissante de son demi-frère et l'appel de son patron n'arrange pas les choses. Bon sang, il y a vraiment des jours où il ferait mieux de ne pas se lever le matin. Ça l'agace, cette manière qu'il a de la mettre de côté comme une vulgaire connaissance. Pas seulement parce que c'est soudain. Elle avait le sentiment d'être spéciale à ses yeux, juste avec l'attention qu'il lui portait et ça, ça ne lui était pas arrivé depuis longtemps. C'est idiot, elle le sait bien. Nine aura beau se sentir autrement avec lui, cela ne dépassera pas le stade du sentiment "fraternel" et encore, ça ne risque pas d'arriver vu comment c'est parti. Alors la fille têtue qu'elle est veut savoir le pourquoi du comment. Alexandre ne semble clairement pas du même avis. Il peste, lui ordonne de le laisser. Elle se fige, fronçant les sourcils, son regard vagabondant dans le sien. Elle ne l'a jamais vu la regarder ainsi, à la limite du mépris. Pour le coup elle ne sait pas quoi dire, son interlocuteur lui ayant coupé l'herbe sous le pied. Alors elle reste là, complètement hébétée, à l'écouter s'expliquer à demi-mots. Il ne veut pas la voir. Une certitude, vu qu'il l'a répété deux fois dans la même phrase. Ça l'a vexe Nine, et quand elle est vexée, elle n'est pas franchement diplomate. « ah ouais donc c'est moi le problème. » en conclut-elle, détournant un instant le regard. Sensation bizarre dans son thorax, elle ne sait pas vraiment si c'est parce qu'elle a mal au coeur ou si c'est la colère qui monte. Elle se mord la lèvre pour ne pas crier comme la personne sanguine qu'elle est. « t'es sensé être un vrai mec, avec tes allures de macho nan? alors porte tes couilles et dis-moi comment j'ai pu te mettre dans un état pareil. » lance-t-elle. Ne soit pas vulgaire, lui dirait sa grand-mère si elle était dans les parages. Mais là, elle n'a pas tellement envie d'être gentille. « vas-y tu sais quoi? tu m'as gavée. » balance-t-elle, reculant de quelques pas. Ses attitudes de garçon manqué prennent le pas sur ceux de l'avocate et c'est pas plus mal. « alors tu prendras ta petite voiture et t'iras expliquer aux parents qu'il n'y aura pas de mariage parce que Monsieur n'en fait qu'à sa tête et que je n'ai pas envie de me taper le sale boulot seule. » dit-elle, s'élançant vers un autre mécanicien à quelques mètres de là. « excusez-moi, j'aimerai quelqu'un d'autre pour s'occuper de ma voiture. votre mécano n'a pas l'air dans son assiette. appelez-moi quand elle sera réparée. » finit-elle par dire, avant de parcourir la cour du garage. Autant partir à pieds et attraper le métro, ça lui permettra d'évacuer la tension accumulée.
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| | | Invité Invité | Sujet: Re: ces choses que l'on n'explique pas (nine) 21/4/2015, 10:15 | |
| C’était juste méchant. Dans le fond, Alexandre n’a aucune raison valable pour se montrer aussi virulent. Et pourtant. La voir lui suffit à s’énerver. Il est en colère contre elle, il lui en veut d’être allée voir un autre type alors qu’il attend que ça depuis semaines. Et même si c’est impossible, même s’il est très bien au courant qu’il ne se passera probablement jamais rien, il préférait la savoir frustrée. Il y a un mec pour la soulager, pour s’occuper d’elle, et ça le rend furax. D’ailleurs, ce mec-là, il le déteste. Vraiment. Il peut avoir sauvé dix petits africains de la famine que ça ne changerait rien à l’envie pressante qu’a Alexandre de lui mettre son poing dans la gueule. Il paraît que rien ne se règle à l’aide de violence. Alex est d’avis que ça aide. Au moins un peu. Il pourrait souffler un coup s’il savait qu’il s’était occupé du cas de ce type. Il est vrai que ça ne changerait rien à la douleur vicieuse et inexpliquée qu’il éprouve en imaginant Nine dans les bras d’un autre. Elle, elle sera toujours là. Et Alexandre ne voit aucun moyen de s’en débarrasser. En parler à Nine serait clairement une mauvaise idée et en parler à n’importe qui d’autre serait pire encore. Qu’est-ce qu’il lui reste à faire ? L’éviter, continuer à broyer du noir à longueur de journée ? C’est ce qui lui paraît être le plus approprié. Alexandre n’est pas prêt à crever l’abcès. C’est déjà assez dur de se l’avouer à lui-même, d’accepter qu’il puisse connaître une telle déviance pour celle qui va devenir sous peu sa demi-sœur. « Ouais, c’est toi. » qu’il confirme sans arriver à se calmer. Le ton monte un peu plus, il voit Nine s’énerver à son tour. Ça n’annonce rien de bon. D’autant plus qu’il a tendance à être un sacré con quand il est aveuglé par sa colère. Il dit les premières conneries qui lui passent par la tête, il remet tout en question. C’est ce qu’il est en train de faire, il est complétement injuste. Pauvre Nine qui ne doit même pas comprendre ce qu’il se passe. Dans le fond, il comprend qu’elle puisse s’emporter elle aussi. Ça le mettrait en rogne également de s’en prendre plein les dents sans même savoir ce qu’on peut lui reprocher. Même si, franchement, les gens n’ont pas besoin de chercher bien loin pour trouver quelque chose à lui reprocher. Alex, c’est le mauvais garçon, celui pour qui on s’inquiète. Qu’est-ce qu’on va faire de lui ? Sa mère se l’ait déjà demandé maintes et maintes fois. Et puis quoi ? Après toutes ces années, c’est toujours le même ado attardé. Décalé, il est bien différent des gens de son âge. Rien qu’en voyant Nine, ce qu’elle a accompli… Il ne lui arrive même pas à la cheville. Après ça, est-ce qu’on peut vraiment lui reprocher d’aller voir ailleurs ? Nine a sûrement eu l’intelligence de se dégoter un homme accessible et bien plus posé dans sa vie d’adulte. Nine jette l’éponge, Alexandre soupire. Ce n’est pas ce qu’il veut non plus. Ce qu’il aimerait, c’est juste qu’elle garde les cuisses fermées. Ce n’est pas compliqué. Il la laisse partir, il n’a pas le cœur de la rattraper. Mais ça l’énerve et c’est le premier mur qu’il trouve qui prend. C’est malin, il s’est fait mal. Il rouspète, encore. Il regarde Nine s’éloigner, elle a l’air furax. « Putain. » qu’il se dit à lui-même alors qu’il sent ses jambes s’activer. Il la rattrape. Evidemment. Et c’est essoufflé qu’il arrive aux côtés de la jolie brune. Merci la clope, ça a ruiné ses poumons. « Arrête, c’est bon. » C’est encore un peu froid mais Alex fait vraiment des efforts pour prendre sur lui. Il attrape son poignet, la tire vers l’arrière. « Viens, je t’offre un café. » Et si elle dit non, là, vraiment, il ne cherchera plus à comprendre. |
| | | Invité Invité | Sujet: Re: ces choses que l'on n'explique pas (nine) 26/4/2015, 01:26 | |
| j'envoie valser. ☆ La colère monte, beaucoup trop rapidement à son goût. Ce flot d'émotions, ces montagnes russes grandeur nature, ce n'est pas elle. Du moins, ça ne l'est plus. Cette Nine impulsive, cette Nine montant au créneau à la moindre contrariété a été enterré depuis longtemps. Pourtant, à son contact, son côté sauvage prend le dessus, sans qu'elle ne le veuille. C'est étrange, comme un mauvais sort jeté qui la rend hors de contrôle rien qu'à la simple évocation de son prénom. Finalement, il fait ressortir toute ces choses rien qu'en posant un simple regard. Pourtant, il n'a rien fait de spécial si ce n'est se retrouver sur sa route. Il n'a fait qu'être lui-même dans toute sa splendeur, avec ses envies et ses failles. Alors c'est donc ça, un coup de foudre? Un coup au coeur, les coups du corps. Il n'y a pas qu'un simple organe dans la poitrine qui est contaminé, c'est son être tout entier qui morfle. Tu parles d'un sacré destin. Elle, finalement, elle était contente d'être tombée sur lui aujourd'hui. Un petit tressautement l'a pris au coeur quand elle a vu. Mais sa voix pleine de reproches lui a ôté toute joie. Le pire, c'est de ne pas savoir pourquoi il est comme ça, comment elle a pu le mettre dans un tel état. C'est assez grisant, même carrément frustrant de le voir la regarder ainsi. Toute les étincelles ont disparus. D'ailleurs, elle se demande pourquoi elle est encore là, à essayer de réparer ce qu'elle a bien pu causer plutôt que de repartir tranquillement au cabinet. Peut-être parce qu'au fond, même si la frontière entre cette amitié amorcé, cette future fraternité et toute ces choses avouées à demi-mot est mince et cette relation d'autant plus dangereuse, elle était contente d'avoir pu se faire une petite place dans sa vie, aussi petite soit-elle. Cela prouvait que, malgré l'interdit, il tenait quand même un peu à elle. Alexandre vient approuver ses dires et cela a le don de la mettre en rogne. Mais pourquoi? Voilà la seule question qui lui vient en tête en ce moment-même. En tout cas, ce qui est sûr, c'est que c'est involontaire de sa part. Au contraire, elle, elle veut que tout se passe pour le mieux entre eux. Pour son père, pour sa belle-mère et même pour eux. Alors, le connaissant un minimum à présent, elle décide de ne pas prendre de gant avec lui. Peut-être cela provoquera un électrochoc pour lui, peut-être que non. Sa réaction la fait pencher pour la seconde option. Elle a l'impression d'être face à un mur. Au fond d'elle, elle se dit que c'est peut-être mieux comme ça. Car si elle fait tout pour lui sortir les vers du nez, elle n'est cependant pas sûre d'être prête à entendre la vérité. Alors prendre la fuite, c'est tellement plus facile. Sur le trajet, elle ressasse la scène qui s'est déroulé sous ses yeux il y a encore quelques minutes. Un soupir s'échappe de ses lèvres, sa tête bouge de gauche à droite. Leur relation n'est qu'une multitude de non-dit et de retenue. Elle aurait juste voulu qu'il la retienne, là, tout de suite. Mais pourtant elle mord les kilomètres et est bel et bien seule. Pas pour longtemps. Des bruits pas se rapprochant font écho et cette voix qu'elle aime tant se fait entendre. Elle a envie de sourire, mais n'y arrive pas. Elle est bien trop contrariée pour cela. C'est bon? Pas trop non, c'est un peu trop facile de tirer un trait sur ce qu'il vient de lui dire. Ses doigts pleins de cambouis viennent encercler son poignet, faisant pression sur celui-ci pour qu'elle prenne le chemin inverse. Elle recule et son dos vient taper contre le torse d'Alexandre. Elle se crispe un instant, se pince les lèvres. « pourquoi, c'est quoi la suite? tu vas me dire que tu me détestes? » lance-t-elle sans vraiment réfléchir. Nine avance d'un pas, se tourne vers lui en croisant les bras. « j'croyais que tu voulais surtout pas me voir moi. » renchérit-elle, reprenant mot pour mot ses dires. Elle regarde ailleurs un instant, avant de reposer ses yeux sur lui. « seulement si tu m'expliques pourquoi tu en as après moi. » finit-elle par abdiquer, replaçant les mèches portées par le vent derrière ses oreilles.
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| | | Invité Invité | Sujet: Re: ces choses que l'on n'explique pas (nine) 27/4/2015, 22:53 | |
| Qu’en serait-il de leur relation aujourd’hui si Alexandre n’avait pas pris ses distances ? Ils seraient proches. Sûrement trop. Ils auraient peut-être même leurs propres blagues, celles qui n’auraient fait rire qu’eux deux. La complicité chez ces deux-là a été évidente et s’il n’y avait eu que ça, ça aurait été parfait. Ils auraient une relation demi-frère et demi-sœur parfaite, une famille recomposée soudée. Mais non. A l’origine même de cette complicité se cache autre chose : l’attirance. Physique d’abord. Et spirituelle ensuite. Ça a le don de rendre Alexandre dingue et même s’il essaye de le nier, c’est là. Il a recherché la compagnie de Nine, il a été content de leurs entrevues même si ça ne que concernait le mariage de leurs parents. C’était l’occasion de lui parler, d’apprendre à connaître cet être qui l’avait alors déjà charmé avec un simple regard. Mais il a fini par en savoir trop. Beaucoup plus que ce qu’il est capable de supporter. C’est une passion qui ne devrait pas exister mais qui le dévore tout de même, il est jaloux. Jaloux d’un type qu’il ne connaît même pas, en colère contre une fille qui ne lui appartient même pas. Et qui ne sera de toute évidence jamais sienne. Alors à quoi bon tant d’acharnement sur cette pauvre Nine ? C’est comme si Alexandre n’arrivait plus à réfléchir correctement, aveuglé par sa jalousie abusive. Il n’a pas le droit de faire ça. Qu’il soit jaloux, passe encore. Mais qu’il vienne reprocher ses propres déviances à Nine ? C’est fort. Et il le sait. Au fond. C’est simplement trop profondément enfoui pour qu’il parvienne à se raisonner. Et puis il est comme ça Alexandre, il est impulsif. Il ne réfléchit qu’après coup. Et encore. Il est tellement borné qu’il est capable de s’entêter encore et encore. De la fierté mal placée ? Ça ressemble surtout au comportement d’un adolescent de quinze ans qui dit noir à chaque fois qu’on lui dit blanc rien que pour le plaisir de s’opposer à quelqu’un. C’est un peu comme ça qu’il est, Alexandre. Il est trop attaché à ses belles années de jeunesse pour se lancer entièrement dans sa vie d’adulte. Il vit dans l’insouciance, l’inconscience presque. Jusqu’au jour où il aura le déclic, c’est ce que sa mère dit toujours. Seulement, le déclic, Alexandre le voit pas arriver alors qu’il est entré dans la trentaine. Un jour. Peut-être. Ou peut-être pas. Il ne serait pas le premier à ne s’être jamais réveillé. Quoi qu’il en soit, il finit par comprendre qu’il a tort. Et c’est Nine qu’il a vexé, ce n’est pas n’importe quelle cliente, alors il prend son courage à deux mains pour tenter de rattraper ses conneries. Ou limiter les dégâts, on peut appeler ça comme on veut. En fait, il tient tellement à ce qu’elle ne disparaisse pas dans la nature qu’il ne se rend pas compte qu’il doit la salir avec sa main dégueulasse. Et la serrer un peu trop fort, au passage. Elle atterrit contre Alexandre. Brièvement. Elle ne fait que rebondir. Sa main se crispe sur son poignet, il la lâche en s’en rendant compte. Pourquoi il a fait ça ? Il se met déjà à regretter. Il sait très bien qu’il va devoir s’expliquer. Et probablement s’excuser d’abord de l’avoir mis en pétard. Mais il n’a pas envie. Pas du tout. Comment lui dire qu’il n’a pas envie de lui parler, ni de la voir sous risque de péter un câble mais qu’il n’arrive pas à se résoudre à la regarder partir ? « Non. » qu’il marmonne en reculant d’un pas alors que Nine fait l’inverse. Ce serait mentir. Il ne la déteste pas. Ce serait néanmoins bien plus facile de la détester que de ressentir toutes ces choses pour elle. Oh oui. A choisir, Alexandre est certain que sa mère préférerait les voir se battre que partager le même lit. Et ce serait sûrement le cas du père de Nine également. « C’est bon, je t’ai dit. » On a vu mieux comme argument de défense. Mais Alexandre ne sait pas quoi dire. Il se sent con de s’emporter comme ça, de réagir comme une boutonneuse en pleine fleur. « C’est pas vraiment ce que je voulais dire. » qu’il rajoute, toujours pas très convaincant. Mais il essaye. C’est déjà bien. Il reste un moment silencieux quand Nine lui dit qu’elle n’acceptera son café qu’à condition qu’il se livre sur ce qu’il a lui reprocher. Gêné, il finit même par rire nerveusement. « Je peux toujours essayer. » Il sent la pression monter, ça bourdonne dans sa tête. Au moins, il a l’air un peu plus civilisé dans cet état. « Allez, viens. » qu’il lance d’une voix nettement radoucie en reprenant le chemin du garage. |
| | | Invité Invité | Sujet: Re: ces choses que l'on n'explique pas (nine) 9/5/2015, 02:39 | |
| j'envoie valser. ☆ L'espace d'un instant, Nine imagine ce que peut être la vie de la famille Benoist-Marciano si jamais la rancoeur inexpliquée d'Alexandre persiste. Le mariage serait sûrement repoussée, à cause de l'entêtement du jeune homme et le manque de temps -et de motivation- de la jeune femme. Cela entraînerait des tensions au sein de la famille et au sein-même du couple de fiancés. Oubliés les repas de famille, du moins de la totalité de celle-ci. L'un viendrait le midi, l'autre le soir, même si Nine doute qu'Alexandre et son sens de la famille ne daigne se déplacer. Idem pour les fêtes importantes dans l'année. Noël, les anniversaires, etc, la famille ne sera jamais au complet. Alors c'est ça qu'Alexandre veut? Jouer l'égoïste et laisser derrière lui de l'électricité dans l'air? Voir un couple se disputer à cause de leurs enfants alors qu'ils sont sensés n'être qu'au début de leur bonheur? Bien. Nine est soudainement déçue de son comportement. Laisser toute sa famille loin derrière à cause d'une seule personne... C'est lâche. Malgré les on-dit, elle l'a toujours vu comme un homme, un vrai. Viril, capable d'être le patriarche d'une famille, avec des valeurs, assumant la totalité de ses actes. Finalement, ce n'est peut-être pas le cas. Avec ce qu'elle est en train de voir, c'est même une certitude. C'est de sa faute. Depuis cette rencontre non-préméditée devant ce bar, elle doit manquer de recul et l'a placé sur un piédestal beaucoup trop vite, sans le connaître réellement. Et puis, cette idée de faire plus ample connaissance, ça aussi c'est de sa faute. En fin de compte, elle a faut sur toute la ligne quand à cet homme. C'est bien la première fois qu'elle regrette d'avoir un point commun avec sa mère. Elle la revoit, alors qu'elle était enfant, s'asseoir en face d'elle alors était en train de massacrer une pauvre poupée. Une paire de ciseaux dans une main, la tignasse sèche de la poupée de l'autre, sa mère avait arrêté à temps l'irréparable. S'en suivit une longue discussion mère/fille, où Rosa Marciano expliqua à sa fille qu'il ne fallait pas être sauvage et encore moins rester sur une seule impression. Balivernes. Si elle avait su tout ce que cela allait engendrer, elle aurait tracé sa route et aurait évité son regard. Mais voilà où on en est aujourd'hui. Deux abrutis sur le bord d'une route qui jouent auquel des deux fuira le plus vite. Manque de bol, il est plus rapide qu'elle. Il ne la déteste pas mais son corps lui dit le contraire. Il recule comme si il ne voulait pas la voir. Pourquoi avoir cherché à la retenir si c'est pour la repousser par la suite? Un soupir s'échappe de ses lèvres et ses doigts se posent sur ses temps comme pour remettre ses idées en place. C'est beaucoup trop de contradictions pour un petit cerveau. Il n'a clairement pas d'arguments quand au fait qu'il est ici et cela devient clairement frustrant. Elle ne peut s'empêche de lâcher un rire sarcastique lorsqu'il lui annonce qu'il s'est mal exprimé. Bien sûr qu'il le pense. La colère fait peut-être dire des choses démesurées, mais elle a toujours pensé qu'il y avait une part de vérité dans tout ça. « arrête de mentir. » lance-t-elle, assez froidement. Elle n'est pas une petite chose à protéger. Elle s'estime avoir les épaules assez larges pour pouvoir encaisser les choses. Il rit à son tour, nerveusement, avant qu'il s'élance vers le garage. Elle lève les yeux au ciel, ses mains suivant la trajectoire. Elle n'arrive pas à croire qu'elle puisse le suivre après tout ce qu'il a pu dire. Sûrement la curiosité. Et autre chose qu'elle préfère ignorer. Elle se retrouve rapidement à ses côtés. Son regard se pose sur les mains de celui-ci. Malgré le cambouis, elle voit que ses phalanges sont un peu plus rouges que la normale. « tu t'es battu? » lui demande-t-elle. Ca serait bien son genre. Sortie de bar, un coup dans le nez, un mec qui le regarde de travers et paf, un coup part rapidement. De retour dans le garage, Nine observe un instant les personnes autour d'elle. Ils doivent clairement la prendre pour une folle, à faire un scandale puis revenir comme une fleur. Arrivée à destination, elle regarde un instant avant de trouver un endroit où s'asseoir. « j'ai pas envie de me disputer avec toi alex. on est plus des gosses et je n'y voit de l'intérêt pour personne. » dit-elle, posant ses mains sur ses genoux comme une gamine nerveuse. Il n'y a rien à gagner dans cette histoire. « je sais pas ce que j'ai pu te faire pour que tu me détestes, mais je t'assure que je ne voulais pas te blesser. » rajoute-t-elle, plongeant pour la première fois depuis un moment ses yeux dans les siens, comme pour essayer qu'il ne la rejette pas une nouvelle fois.
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| | | Invité Invité | Sujet: Re: ces choses que l'on n'explique pas (nine) 11/5/2015, 12:11 | |
| Alexandre est conscient d’avoir des défauts. Même beaucoup de défauts. La plupart du temps, il comprend sa mère quand elle a l’air désespéré par son cas. Il ne prend rien –ou pas grand chose- au sérieux. Il a l’air d’être cet éternel adolescent, ce romantique rêveur, qui n’a d’autre ambition que de vivre sur ce qu’il a déjà en attendant que quelque chose de mieux ne lui tombe dessus. Avec sa guitare et sa clope à la bouche, il fait même un peu cliché. Alors oui, Alexandre a déjà entendu pas mal de choses négatives à son sujet, mais jamais on ne lui a reproché de mentir. Sauf que là, il doit bien admettre que Nine marque un point. Il dit ça pour être gentil. Parce qu’il le pense, parce qu’il n’avait vraiment pas envie de la voir. Il ne tient pas non plus à voir son futur beau-père. Encore moins sa sœur ou sa mère. Ni aujourd’hui, ni demain. Oui, il était bien décidé à bouder cette famille imposée. Juste parce qu’il n’arrive pas à oublier ce regard qu’il a échangé avec Nine un soir, juste parce qu’il n’arrive pas à gérer ce qu’il peut ressentir à chaque fois qu’il l’imagine avec un autre. C’est débile. Puéril même sûrement. Il pourrait essayer de faire un effort. Pour sa famille. Leur famille, en fait. Mais il n’y arrive pas. Le seul déclic qu’il a eu, c’est quand il a vu Nine partir. Elle est la raison pour laquelle il faisait la tronche et elle est aussi la raison pour laquelle il va essayer d’arranger ce qu’il a fait. Il ne peut pas supporter l’idée qu’elle lui en veuille, il n’a pas réussi à la regarder partir alors qu’elle est visiblement en colère contre lui. Logique tout ça, même Alexandre s’y perd. Il ne répond pas, il se contente de hausser les épaules. Il ne veut juste pas en rajouter une couche, elle a déjà l’air assez furax comme ça. Et c’est sa faute. Bien joué, Alex. Ils retournent au garage, Alexandre l’entraine vers la cafetière. La même pour les employés que pour les clients. Au moins, si un de ses supérieurs les observe, il pourra toujours faire croire qu’il parlait affaire. S’il avait emmené Nine dans la salle de pause, ça aurait été une autre affaire. Il sort quelques pièces de ses poches, les insère dans la machine. Le premier café sort, il le tend à Nine qui lui fait remarquer l’état de sa main. « Non. » qu’il répond simplement en faisant couler un deuxième café. « A part si ça compte de se battre avec un mur. » Il n’est pas très fier mais il sait très bien que s’il s’était contenté de répondre par la négative, elle ne l’aurait pas cru. Alexandre est tout à fait crédible en bagarreur de rues. C’est le genre de mecs qui a le poing facile, plus que les mots en tout cas. Les soupçons de Nine sont justes. Elle s’assoit, Alexandre ne tarde pas à la rejoindre avec son café en mains. Il reste à une distance raisonnable. Toujours. Une précaution qui est loin d’être inutile vu l’imprévisibilité de leurs entretiens. « Moi non plus. » qu’il marmonne comme un gosse qui est en train de se faire sermonner par sa mère. Il sait tout ça, ce n’est pas le problème. Le problème, c’est tout ce qu’ils ne se sont jamais dit, tout ce qu’ils retiennent pour le bien de leur famille recomposée. Et l’autre débile avec qui elle partage son lit. « Bordel, Nine, sérieux… Je te déteste pas, arrête de dire ça. » Il soupire. C’est justement tout le contraire sauf qu’il ne trouve pas les bons mots pour le lui faire comprendre. « Je sais que tu voulais pas me blesser, je… Fais chier. » Son regard se balade un peu partout, il essaye de relâcher un peu la pression. Impossible. Il sait qu’il est obligé de le faire, qu’il doit se lancer. C’est terrifiant. Il boit son café d’une traite. C’est chaud, ça manque de le bruler, mais il s’en fiche. « J’essaye de faire comme si c’était pas là mais… Je t’aime bien. Vraiment bien. » Il se pince les lèvres, voilà qui est maladroit. Pour changer. Si elle comprend quoi que ce soit au charabia qu’il lui sert, il lui faudra une médaille. « Et en général ça marche bien, je donne le change. » Il croise brièvement son regard, il préfère regarder ailleurs pour le moment. « Mais j’ai appris que tu voyais un mec et là… Je sais pas. Non. J’ai pas envie. C’est tout. » Quel con. « Et te méprends pas, je suis pas un grand frère qui s’inquiète. Je le serai jamais, c’est trop me demander. » Ça va mieux maintenant qu’il a tout dit. Enfin, il croit. Il n’a pas encore entendu la réponse de Nine, c’est pour ça. |
| | | Invité Invité | Sujet: Re: ces choses que l'on n'explique pas (nine) 12/5/2015, 18:26 | |
| j'envoie valser. ☆ Quelque chose lui dit qu'elle ne choisit pas la meilleure des options en suivant Alexandre au garage. S'il ne veut clairement pas la voir, c'est qu'il y a une raison et cette raison, elle a de moins en moins envie de la savoir. Nine en est persuadée : à partir du moment où il va ouvrir la bouche et qu'il va expliquer le pourquoi de cette crise de nerfs, cette histoire va mal tourner. C'est toujours comme ça que ça finit entre eux deux, non? Mal. Depuis le début, il y a trop de sentiments ambiguë, trop de non-dits, trop de mêmes pièces où ils se retrouvent, trop de trop. Une relation beaucoup trop forte pour qu'elle n'abrite pas quelques orages. Nine, elle, ce qu'elle veut, c'est juste quelques éclaircis. Que leur relation ressemble à quelque chose de fraternelle, comme leurs parents le veulent. Oh bon sang, elle n'a vraiment pas choisit la facilité. Et le pire dans tout ça, c'est qu'elle ne la pas choisit tout court. Ça lui est tombé dessus, comme une pomme qui tombe d'un arbre. Elle ressent encore son estomac faire trois tours alors qu'elle passait juste devant lui. Et tout cela devient hors de contrôle. C'est exactement la même sensation qui la traverse alors qu'elle le suis jusqu'à la machine à café. Nine se sent incroyablement nerveuse et cela ne lui pas arrivé depuis longtemps. Oh bien sûr, elle s'est sentie stressée par des affaires délicates au tribunal. Mais rien à voir avec ce genre de nervosité. A cet instant précis, elle a le sentiment que ça vie dépend de ce qu'il va lui dire. C'est terriblement stupide, cette façon de perdre tout contrôle en sa présence, elle la reine du stoïcisme. Une fois assise, Nine ne peut s'empêcher de jeter un second coup d'oeil vers le garage. Parfois, elle croise le regard de certains employés. Elle détourne rapidement le regard, pensant qu'ils lisent dans ses pensées. Encore stupide. Alexandre semble plus docile qu'à son arrivée, même s'il garde son visage fermé en toutes circonstances. C'est un des avantages à le côtoyer : elle arrive à déceler lorsqu'il est en colère et quand il est détendu. Ses sourcils se froncent alors qu'elle attrape son café. « avec un mur? » répète-t-elle, surprise sans vraiment l'être. « pourquoi? il t'a dit que l'émission turbo était ringarde? » lance-t-elle, un semblant de sourire malicieux sur les lèvres. Elle a juste envie de l'entendre rire. Ce n'est pas chose aisée de gérer ce type de conflit avec quelqu'un de sa propre famille. Encore plus lorsqu'on a pas envie qu'il soit de ce côté de la barrière. Encore plus quand il s'agit d'une personne qu'on ne peut s'empêcher de dévorer du regard. Et encore plus quand c'est Alexandre Benoist. Ce dernier finit par s'asseoir à ses côtés. A l'entendre, il paraît avoir retrouvé sa raison. Cette dispute, elle est idiote. Elle ne sert qu'à s'éloigner et à faire de la peine aux deux protagonistes de l'histoire. Elle écoute ses dire et ses prunelles se posent un instant sur lui. A son tour, il semble stressé, son regard fuit, il cherche ses mots. Le voir ainsi la rend tout autant voir plus mal à l'aise qu'elle ne l'est déjà. Plus il parle, plus son coeur se serre. Ses yeux fixe son café. Ca y est, on y vient, cette conversation devait forcément arriver un jour. Ils se devaient de poser des mots sur ces sentiments, et c'est lui qui a eu le courage de le faire. Pas sûr qu'elle puisse donner le change. Nine n'a jamais su s'exprimer sentimentalement et c'est ce qui lui a coûté sa dernière relation sérieuse. Alors autant se taire plutôt que de dire n'importe quoi. Elle se crispe alors qu'il aborde le sujet d'un potentiel homme dans sa vie. Enfin, potentiel, non. Effectivement, il y a bien quelqu'un dans sa vie. Elle comprend mieux maintenant tout ce remue-ménage. Si elle n'en a parlé à personne, c'est que pour le moment, elle ne considère pas cette relation comme sérieuse. C'est également pour éviter le genre de scène devant sa voiture qu'elle s'est tue. « t'as pas envie? et depuis quand tu décides de ma vie à ma place? » balance-t-elle. Un blanc s'installe. Si elle pouvait s'enterrer elle-même, elle le ferait. Elle lâche un profond soupir, puis se lève, faisant quelques pas, cherchant quoi dire à son tour. « il s'appelle emre et il est avocat, comme moi. il est gentil, il me fait rire et... il m'aide à oublier tout ce qui se passe. » tente-t-elle d'expliquer. "Tout ce qui se passe", voilà la seule chose qu'elle arrive à dire quand à leur relation. Dieu que c'est incroyablement frustrant de ne pas arriver à s'exprimer correctement. Elle lâche un rire, nerveux. « tu trouves pas ça ironique, d'essayer d'oublier alors que dans le fond, il ne s'est rien passé? » lance-t-elle, le regard triste et amer. Les choses auraient pu être tellement différentes avec un meilleur timing. « il n'y a jamais eu de toi et moi... » murmure-t-elle, baissant la tête.
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| | | Invité Invité | Sujet: Re: ces choses que l'on n'explique pas (nine) 14/5/2015, 11:28 | |
| Alexandre sait que ça va mal tourner. Ce qu’il espère au plus profond de lui n’arrivera pas. Il va se déclarer, oui. Il faut bien qu’il s’explique, que quelqu’un mette des mots sur une situation qui traine et ne fait que s’empirer. Mais si Nine reconnaît que c’est réciproque, il sait que ça ne changera rien pour autant. Ce sera dit, au moins, c’est clair. Mais ça ne veut pas dire qu’il se passera quoi que ce soit entre eux deux. Parce que même si c’est réciproque, même si cet autre mec n’est rien pour elle… Le problème est le même. Bientôt, leurs deux familles n’en formeront plus qu’une. Nine deviendra officiellement la demi-sœur d’Alexandre. Ça ne laisse pas de place à autre chose qu’une amitié platonique. C’est une cause perdue. Alors peut-être qu’Alexandre aurait du tenir sa langue… Mais il n’avait plus trop le choix, il devait s’expliquer. Nine devait comprendre pourquoi il s’était éloigné, pourquoi il allait probablement continuer à le faire. Il essaye de rire à la blague de Nine. Sourire au moins. Mais il ne fait que déglutir difficilement avec un air désolé : il ne peut pas. Ce n’est pas qu’il n’a pas envie, c’est que ça ne vient pas et qu’il préfère ne pas réagir plutôt que de lui offrir une émotion forcée. Il aimait bien, pourtant, quand ils se taquinaient. Mais peut-être qu’ils devraient arrêter de faire ça, aussi. Il hausse les épaules, détourne le regard. Elle ne veut de toute façon pas vraiment savoir pourquoi il a tapé dans ce mur. Et même si c’était le cas, il ne lui dirait rien là-dessus. Il l’a déjà assez enfoncé comme ça, il ne va pas en plus lui raconter que leur discussion l’a énervé au point qu’il en est venu à taper dans un mur. Alexandre a déjà assez envenimé la situation. Nine répond du tac au tac, arrachant un sourire mauvais à Alexandre qui ne le prend pas bien du tout. « Je décide rien du tout. La preuve, j’ai pas envie que tu te le tapes mais tu le fais quand même. Je le dis, c’est tout. J’ai pas envie. » Autant assumer jusqu’au bout. Ça paraît presque odieux maintenant qu’il s’entend le dire tout haut. Mais c’est comme ça. Il mentirait s’il lui racontait autre chose. L’idée le dégoute. Que ce soit ce mec ou un autre. Alexandre ne veut la voir avec personne. Nine lui plait beaucoup plus quand elle n’a d’yeux que pour son travail. Super, un autre avocat. Alexandre a envie de s’arracher les deux oreilles pour ne plus entendre quoi que ce soit à son sujet. Il ne veut pas savoir qu’il est gentil, encore moins qu’il la fait rire. Et, pire que tout, il ne veut pas savoir qu’il est plus intelligent que lui. A la hauteur de Nine, en fait. Alexandre se sent ridicule, totalement pathétique. Bien sûr qu’elle ne finira pas avec un ouvrier ou un mécano plein de cambouis à longueur de journée. Il doit être classe, le Emre, dans ses costumes pour aller au tribunal. « Non, il s’est rien passé… Mais tu vas pas me chanter que t’y as jamais pensé. » Il ne la croirait pas. A une époque, il le lisait dans son regard tout comme elle pouvait le lire dans le sien. Et la fois où ils ont failli s’embrasser ? Alexandre n’aurait eu qu’à lui voler un baiser, juste un, et il se serait définitivement passé quelque chose entre eux. Qu’est-ce qu’il lui a pris, pourquoi est-ce qu’il n’a rien fait ? Il comprend aujourd’hui qu’une telle chance ne se représentera pas, qu’il est passé à côté d’une opportunité en or. « Et… » Il se déteste déjà pour ce qu’il va dire, il n’a clairement pas le bon rôle pour demander ça. « Il te rend heureuse ? » Le mot lui donne envie de vomir. Il sait d’avance qu’elle ne lui répondra pas le contraire, il a l’air très bien pour elle. Heureusement ? Non, malheureusement. Alexandre est beaucoup trop égoïste pour s’en réjouir. Même si c’est déjà une chance, quelque part, qu’il ne soit pas un gros goujat. Il pourra toujours se consoler en se disant, qu’au moins, il la traite bien. « Je sais pas, c’est… Sérieux ? » Autant qu’il sache tout de suite à quoi s’attendre. Si ça se trouve, ça va durer. Et si ça va durer, il ferait mieux de s’y préparer tout de suite. Il triture son gobelet, manque de peu de le casser à plusieurs reprises. Il finit par l’écraser dans son poing avec un soupir. |
| | | Invité Invité | Sujet: Re: ces choses que l'on n'explique pas (nine) 15/5/2015, 16:37 | |
| j'envoie valser. ☆ L'histoire entre Emre et Nine est des plus banales. Une rencontre sur leur lieu de travail, quelques regards échangés, des discussions à la machine à café, des rendez-vous au restaurant et un baiser. Cela s'est construit dans la plus grandes des simplicités. Et elle a besoin de ça Nine : une relation simple. Pourtant, au fond d'elle, elle se sent coupable. Elle sait qu'elle est avec lui pour de mauvaises raisons. Elle voulait juste se sortir Alexandre de la tête une bonne fois pour toute. Ça et le fait qu'elle aura beau avoir ces sentiments à son égard, cela ne changera en aucun cas leur relation. Alors à quoi bon attendre quelque chose qui n'arrivera jamais? Autant aller de l'avant et ce le plus tôt possible. Les mois passent et Nine avoue volontiers tenir à Emre. Il est correct avec elle et une complicité est en train d'éclore entre eux. Ils pouvaient paresser des heures au lit le dimanche matin à rire et à refaire le monde. Nine a une réelle tendresse pour lui, mais malgré tout cela il faut se rendre à l'évidence : il n'est pas Alexandre. Alexandre et son attraction, Alexandre qui la comprend en un regard, Alexandre et la dangerosité de leur relation. Le fait qu'il s'éloigne d'elle la rend encore plus consciente de cela. Cependant, elle préfère s'accrocher à cette relation naissante plutôt que de tout envoyer valser. Peut-être qu'avec le temps, elle arrivera à l'oublier. Ce n'est visiblement pas aujourd'hui que ça va arriver. Cette conversation lui fait mal au coeur. Encore plus maintenant qu'il a mis les choses au clair. Elle se sent égoïste, à essayer d'avancer au bras d'un autre homme alors que son coeur bat pour un autre. Faire passer son bien avant celui des autres peut causer pas mal de dégâts. Elle-même ne sait as comment elle réagirait si Alexandre lui avouait qu'il voyait quelqu'un. Elle ferait sûrement bonne figure comme elle le fait à chaque fois. Mais une fois toute seule, pas sûr qu'elle ne lâche pas quelques larmes, de nerfs. Le jeune homme se fait piquant et le fait qu'il répète plusieurs fois qu'Emre et elle couchent ensemble ne fait que la crisper un peu plus. Elle cesse de marcher et le fixe. « et qui est-ce qui n'en a pas envie? Le demi-frère ou l'homme qui a manqué sa chance deux fois? » balance-t-elle. C'est méchant. Elle ferme les yeux et se pince les lèvres, consciente de sa bêtise. Oh bon sang, son impulsivité prend le dessus au mauvais moment. Pourtant, c'est la vérité. Il aurait très bien pu manifester ce qu'il ressentait bien avant. A la soirée, dans ce bar, chez lui lorsqu'ils organisaient ce mariage, et même les fois d'après. Mais il ne l'a pas fait. Comment pouvait-elle savoir que tout ses sentiments étaient présent au point qu'il soit jaloux? C'est impossible. Pas avec un homme aussi renfermé qu'Alexandre. Elle baisse les yeux, un moment. Bien sûr qu'elle y a pensé, tout les jours. A la façon dont leur relation aurait évolué s'il l'avait embrassé devant le pas de sa porte. S'il l'aurait ignoré ou s'il aurait tout fait pour lui prouver qu'être ensemble valait le coup. Elle relève le regard et plante ses yeux dans les siens. « ne me fait pas ça. ne me sors pas le couplet des regrets alors que t'as pas eu le cran de me prouver quoique ce soit. » s'exclame-t-elle. Les derniers mots s'envolent en éclats de voix. Elle se tourne vers le garage. Certains mécano ont leur regard braqué sur eux. Elle est à cran, en veux à Alex, mais pas au point de lui faire perdre son boulot. Nine soupire, s'assoit. « je... » commence-t-elle à dire, cherchant ses mots. C'est le bordel dans sa tête, elle est incapable d'aligner deux mots correctement pour s'exprimer. « le soir où je suis venue chez toi, j'ai tout fait pour que tu réagisses. maladroitement, mais je l'ai fais quand même. et toi, tu n'as pas réagis. j'aurais juste voulu que tu me montres que même si on va faire parti de la même... famille, peut-être que cette histoire valait le coup. et... tu l'as pas fait. » explique-t-elle. Elle pensait que parler lui enlèverait un poids, mais au contraire, elle ne se sent que plus mal. Sa gorge se serre. Non, hors de question de pleurer. Elle toussote et secoue la tête pour se reprendre. Maintenant, hors de question de faire machine arrière. Elle a trop de scrupules pour faire un coup pareil à Emre. S'il la rend heureuse? Difficile à dire. Elle ne s'est jamais vraiment poser la question. Nine a une image assez abstraite du bonheur. Elle hausse les épaules. « je me sens bien avec lui, alors je suppose que oui. » en conclut-elle, tripotant ses mains nerveusement. Ses prunelles se baladent jusqu'aux mains de son interlocuteur, qui joue avec son gobelet puis l'écrase soudainement contre sa paume. Elle tressaute légèrement. Ce n'est clairement pas une bonne idée de parler d'Emre avec lui. Alex est le genre d'homme impulsif, avec qui il faut peser ses mots. « je sais pas Alex... il est trop tôt pour le savoir. » dit-elle. Même elle ne le sait pas. Elle n'est même pas certaine de le vouloir. Sa tête brûle, elle est sur le point d'exploser. La situation est difficile à gérer. Elle lève la tête un instant, va probablement regretter ce qu'elle va faire mais tant pis. Elle s'approche de lui, pose sa main sur son bras puis approche ses lèvres vers son oreille. « c'est ta dernière chance Alexandre. Prouve-moi que j'ai fais le mauvais choix. sinon je passe la porte et c'est fini. » murmure-t-elle. Merde. Pourquoi réagit-elle de la sorte quand elle est avec lui? Peut-être parce que dans le fond, elle est persuadée qu'il en vaut la peine.
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| | | Invité Invité | Sujet: Re: ces choses que l'on n'explique pas (nine) 15/5/2015, 20:32 | |
| Alexandre ferait mieux de se trouver quelqu’un d’autre, comme Nine s’est trouvé cet Emre de malheur. Une fille bien. Ou au moins une fille qui le supporterait. Il pourrait lui faire un enfant… Peut-être même deux. Se marier, aussi, pourquoi pas. Ça rendrait sa mère heureuse. Ça la rassurerait aussi. Elle aurait des choses à raconter sur son fils, elle ne serait plus obligée d’avoir honte de ce qu’il est ou de ce qu’il n’est justement pas. Mais il n’y arriverait pas. Pas avec Nine dans la tête et dans le cœur en tout cas. Ce serait faire semblant, jouer la comédie, et Alexandre est très mauvais comédien. Il n’est même pas capable de faire semblant de ne pas être atteint par la récente histoire d’amour que Nine entretient avec un autre. C’est ce qui serait conseillé de faire pourtant. Mais non. Il a même carrément cédé à la colère. Après réflexion, Alexandre se rend compte que s’éloigner de Nine n’était pas une bonne idée. Il s’est effacé et a laissé Emre prendre de la place dans la vie de Nine. Ça l’a aidé à oublier, qu’elle dit. Est-ce qu’elle a vraiment oublié ? Est-ce que c’était qu’une lubie, est-ce que ça lui est passé ? L’idée que les sentiments d’Alexandre soient à sens unique le fait se sentir encore plus ridicule qu’avant. Nine touche en plein dans le mille. Effectivement, il a manqué sa chance. A deux reprises. La première fois était plutôt compréhensible, la deuxième un peu moins. « A ton avis. » qu’il grogne en gesticulant des mains. C’est vrai qu’il a mal choisi son moment. Mais est-ce qu’il y a seulement un bon moment pour déclarer sa femme à celle qui va devenir sa demi-sœur ? Pas vraiment, non. Elle vient chercher son regard. Alexandre l’évite mais finit par céder après quelques minutes seulement de lutte. Elle l’énerve. Elle a raison et ça l’énerve. Il n’a rien fait. Toutes les tentatives de Nine, il les a esquivé. Jusqu’au dernier moment, il s’est montré brave. Pour une fois, il voulait être celui qui n’a pas tout fait foirer. Et voilà où ça le mène. « A croire qu’on a inversé les rôles, hein. » qu’il déclare, un brin amer. Savoir Nine avec un autre mec, c’était peut-être ce qu’il fallait à Alexandre pour avoir enfin le déclic. Un peu trop tard, on dirait. Dommage. Nine et Alexandre, ce ne sera jamais qu’une histoire de mauvais timing. Il se frotte les yeux du dos de la main. Tant pis s’il rajoute quelques taches sur son visage, il en a déjà toute une collection de toute façon. « Super. » Il détourne le regard. Elle suppose que oui. Ça lui donne la gerbe. « Je suis ravi pour toi. » Ça sonne faux mais, tant pis, ça semblait être la bonne réaction à avoir. C’est déjà plus mature que s’il avait clairement dit que ça le fout en rogne d’en savoir autant. Ce n’est pas sérieux ? Ça ne change pas grand chose. Ça pourrait le devenir. Un jour, Alexandre verra peut-être Emre en chair et en os. Qui sait. Nine finira peut-être par le ramener à un repas de famille. Ô joie, qu’est-ce qu’Alexandre a hâte. Tout est dit et Alexandre s’apprête à congédier Nine quand il sent une main sur son bras. Pas n’importe quelle main. C’est Nine qui s’approche dangereusement, il se demande quelle mouche l’a piqué. Il frissonne quand il comprend, quand Nine lui explique. Ça fait beaucoup de pression d’un coup. Qu’est-ce qu’il est sensé faire ? Pendant quelques secondes seulement, Alexandre est incapable de bouger le moindre cil. Mais quand il réagit enfin, il a oublié où il était. Pas de collègue, pas de client, ni de voiture. Ils sont seuls. Il se tourne vers elle et avec une lenteur qu’on pourrait croire étudiée, il vient attraper son visage. Doucement, il rapproche ses lèvres des siennes et fait enfin ce qui le brulait depuis la toute première fois où il a vu Nine. Il l’embrasse. Timidement d’abord, tendrement. Et peut-être qu’il s’emballe un peu ensuite, qu’il se laisse emporter. Et puis alors ? C’est bon, c’est incroyablement libérateur de finalement gouter au fruit défendu. Il a l’impression qu’il pourrait faire ça pendant des heures mais c’était sans compter ce collègue qui se met à lui tapoter l’épaule. Comme s’il venait de se souvenir où il se trouvait, Alexandre s’écarte d’un coup. « Si t’as fini de fricoter avec les clientes, on a besoin de toi là. » Il se marre, le con, et Alexandre manque de rougir alors qu’il est déjà en train de s’éloigner. Il a l’impression que tout le monde est en train de les regarder… D’un autre côté, c’est vraiment ce qu’il se passe. Tous les regards sont braqués sur eux. « Ok, ça, c’est carrément gênant. » Un rire nerveux s’échappe de ses lèvres, il redevient vite sérieux. « Je… Je dois y aller. » Il se lève, hésite. Il finit par tendre sa main à Nine. « Je te raccompagne. » |
| | | Invité Invité | Sujet: Re: ces choses que l'on n'explique pas (nine) 16/5/2015, 00:26 | |
| j'envoie valser. ☆ Il est pratiquement certains que cette histoire finira mal. Trop de contraintes, trop de personnes au mauvais endroit. Et puis, il y aura forcément des conséquences autour d'eux. Pour leur famille, tout d'abord. Ils auraient sûrement honte de voir qu'ils n'ont pas réussi à se cantonner à leur rôle de demi-frère et demi-soeur. Son père la renierait sûrement, déçu de son comportement égoïste. Elle se prendrait sûrement une bonne paire de claques par un de ses frères, pendant que l'autre s'occuperait du cas d'Alexandre, ne supportant pas l'idée que leur propre demi-frère ose poser ses mains sur leur soeur. Emre, quand à lui, ne lui adresserait sûrement plus la parole. Quand à toute les personnes les entourant, ils crieraient à l'inceste. Pas sûr qu'elle puisse le supporter. Et puis, tout ça, c'est faux. Il n'y a pas d'inceste, ils ne partagent même pas le même sang. Ce sont juste deux personnes qui se trouvent dans une configuration qu'ils ne veulent même pas. Alors plutôt que d'affronter tout ça main dans la main, elle a préféré jouer la sécurité. Trouver un homme bien qui pourrait la rendre heureuse. Mais dans le fond, l'est-elle vraiment? Depuis qu'il s'est éloigné d'elle, Nine ne fait que de ressasser cette histoire. Leurs rendez-vous lui manque. Son sourire lui manque. La façon dont il la regarde lui manque. Tout de chez lui lui manque. C'est malsain, elle en a conscience. Mais elle n'arrive pas à renier ce qu'elle peut ressentir à son égard. Elle aimerait, ne serait-ce par respect pour Emre. Il est difficile d'aller contre sa nature. Mais elle sait que d'une manière ou d'une autre, elle va souffrir. Comme si elle était destinée à être malheureuse. Alexandre n'a même pas à répondre à sa question. Elle sait déjà la réponse. Depuis leur première rencontre, il réfute le fait qu'il puisse être son demi-frère, alors ce n'est pas aujourd'hui qu'il va prendre ce rôle au sérieux. Il a juste la réaction d'un homme piqué dans son orgueil. Et elle ne peut pas le blâmer, elle aurait réagit exactement de la même manière. Alors il s'exprime, à sa manière. Maladroitement, ce qui le rend encore plus attachant. Comme lorsqu'il lui dit qu'il est ravi. C'est faux, et elle le sait. « t'es vraiment un mauvais menteur, tu le sais au moins? » lance-t-elle, penchant sa tête sur le côté. Il fait cela pour son bien. Enfin, c'est ce qu'elle pense. Et puis ce qu'elle n'attendait plus arriva. Les yeux d'Alexandre se plongent enfin dans les siens. Ses doigts glissent sur sa joue, il s'approche de ses lèvres si lentement que c'est presque une torture. Son regard vacille entre ses lèvres et ses yeux. Elle a l'impression d'être spectatrice de la scène. Finalement, ses lèvres se fondent sur les siennes avec un naturel déconcertant. Elle ferme les yeux et à cet instant-même, tout ce qui se trouve autour, toute ses incertitudes, ses peurs et cette impression d'avoir tout le poids du monde sur ses épaules s'évanouissent. Seul son corps réagit à cette pulsion qu'elle a refoulé depuis trop longtemps. Sa main se faufile dans le cou d'Alexandre alors que le baiser prend une direction passionnelle. Ca y est, ils ont franchi la limite, fait tomber cet interdit. C'est effrayant, de ne pas savoir ce qui peut arriver par la suite, mais cela en vaut la peine, elle le sait maintenant. Ils sont ramenés à la raison pour une voix extérieure. Son coeur tambourine soudainement, elle tourne la tête, se sent honteuse soudainement. Tout le monde les a vu, et si jamais cela arrive aux oreilles d'un de leur parent, ils sont mal. Très très mal. Paradoxalement, sa main se pose devant sa bouche et un rire en sors. Elle devait être ridicule et sûrement avoir du cambouis plein la joue. Son regard rejoint celui d'Alex et elle se mord la lèvre. On dirait deux gosses qui viennent de se faire pincer en train de faire une bêtise. Malheureusement, cela sonne la fin de leur conversation. Elle attend un moment, puis attrape sa main, puis son sac de l'autre avant de le suivre à l'extérieur. Et oh miracle, sa voiture est déjà prête. Elle se tourne vers lui, ses bras contre son tronc. « alors c'est ici qu'on se dit au revoir, hein? » lance-t-elle, soudainement gênée. Elle ne sait pas vraiment comment réagir, elle se sent comme une ado qui se fait ramener après son premier rendez-vous. « j'espère que tu n'auras pas d'ennuis à cause de moi. » rajoute-t-elle. Elle se met à se dandiner sur place, bon sang qu'elle peut être idiote quand elle s'y met. « j'suppose qu'on ne se reverra pas avant le mariage alors... prend soin de toi. » finit-elle par dire, le dévisageant, comme si elle attendait la moindre petite réaction de sa part qui lui permettrait de savoir comment réagir avec lui.
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| | | Invité Invité | Sujet: Re: ces choses que l'on n'explique pas (nine) 22/5/2015, 21:10 | |
| Que leurs parents soient sur le point de se marier n’est qu’un mauvais hasard aux yeux d’Alexandre. Ils n’y peuvent rien, eux. Ils n’ont pas choisit. Pourtant ils sont obligés d’assumer avec leurs parents. A commencer par ne pas fricoter entre eux. C’est bête, dans le fond. C’est vrai quoi, ce n’est pas comme s’ils faisaient partis de la même famille. Ils ne partagent pas le même sang et leurs parents peuvent se marier autant qu’ils veulent que ça ne changerait rien du tout. Ils ne sont de la même famille que par alliance. Est-ce que c’est vraiment un sacrilège dans ce cas ? Oui. Ce n’est pas pire que l’inceste, certes. Mais Alexandre sait très bien que ça ferait beaucoup de dégâts s’ils décidaient de vivre une idylle aux yeux de tous. Ça ferait tout autant jaser, ils auraient le droit aux mêmes regards de travers. Des fois, Alexandre s’imagine comment ce serait entre eux s’il n’avait jamais été question de mariage entre leurs parents. Est-ce qu’il aurait osé se déclarer malgré tout ? Est-ce que ce serait aussi intense à chaque fois qu’il la voit ? Alexandre sait très bien que oui. Avec ou sans leurs parents, il aurait été fasciné de la même façon par Nine. Dès le premier regard, il a été conquis. Dieu sait à quel point il aurait aimé remonter le temps. Alexandre rêverait de pouvoir retourner dans ce bar, à l’époque où ils ne savaient rien l’un de l’autre. Il espère que quelque chose aurait pu se passer, qu’il aurait été trop tard pour ce genre de cas de conscience. Sauf qu’ils peuvent faire ce qu’ils veulent, l’attirance est là. Alexandre a tenté de l’oublier. Nine aussi, apparemment. Mais à quoi bon ? Alexandre a fini par capituler, il a compris que ses efforts pour supprimer les sentiments qu’il a pour Nine sont vains. « Peut-être. Mais je le pense un peu. Sois heureuse, Nine. » Il déglutit, là, c’est vrai. Il aimerait que cet Emre n’existe pas, qu’elle ne soit pas heureuse. Pas avec lui en tout cas. Dans l’idéal, elle serait heureuse avec Alexandre. Mais ça, c’est trop demandé. Alors Alexandre se serait contenté de la savoir heureuse et célibataire. Dommage. Est-ce qu’il peut vraiment l’empêcher d’être heureuse, justement ? Non. Ce serait totalement égoïste. Alexandre en vient à la conclusion qu’il doit l’être. Un peu en tout cas. Il ne ferait pas ça sinon, il ne serait pas en train de l’embrasser. Ce n’est pas très loyal mais pour le coup, Alexandre est bien loin de penser à cet idiot d’Emre. Sa mère, le père de Nine, et ce Emre de malheur n’existent plus alors que ses lèvres trouvent enfin celles de Nine. Ça paraît évident, il n’y a rien de maladroit dans leur baiser. C’est comme s’ils se connaissaient déjà depuis longtemps. Nine rigole quand ils sont interrompus, Alexandre la rejoint. Des adolescents qu’on vient de surprendre entre deux casiers au lycée ? Non, non. Juste Nine et Alexandre. Il devrait avoir honte mais ne parvient pas à ressentir la moindre gêne vis-à-vis de ce qu’il vient de faire. Il le voulait, il a l’impression que ça fait une éternité qu’il rêvait de ce baiser. Et c’est enfin arrivé. Il est heureux maintenant, il n’arrive pas à faire autre chose que sourire. Ils se dirigent vers l’extérieur, main dans la main. Nine a le visage tout barbouillé, Alexandre ricane gentiment. Elle est craquante comme ça. « Ce n’est qu’un au revoir. » Sa voix est ferme, il est décidé. Quoi qu’il se passe maintenant, il ne fera plus le bébé en se terrant dans un coin loin de sa famille. « Ça ira. » qu’il dit en haussant les épaules. Les mecs seront cools avec lui, il le sait. Tout ce qu’il risque, c’est d’en attendre parler toute l’année encore. Ça pourrait être pire. « Prends soin de toi aussi. » Il esquisse un sourire en coin, ses lèvres viennent se poser sur le front de Nine. A contrecœur, il recule déjà d’un pas. « Et d’ici là tu penseras à te débarbouiller, t’es vraiment dégoutante comme fille ! » Il rigole et s’éloigne encore. Tous les deux pas jusqu’au garage, il regarde Nine s’éloigner à son tour. |
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