Il était une fois, l’histoire d’une petite fille que sa maman à décidé de prénommer Emma bien avant son arrivée au monde. Cette petite fille c’est moi, j’ai découvert la vie le 14 juin 1989 à Lyon. Dès que j’ai croisé le regard de maman, je me suis senti submergée par un amour inconditionnel. Ce jour là, il n’y avait qu’elle et mes grands-parents maternels pour m’accueillir.

Jusqu’à mes trois ans, cette configuration était plus que logique pour moi. Cependant lorsque, j’ai commencé a aller à l’école j’ai découvert que tous les enfants qui m’entourais avaient tous un papa dans leur vie, chose que je ne connaissais absolument pas alors quand maman est venue me récupérer, j’ai tant bien que mal avec mon langage de petite fille, tenté de comprendre auprès d’elle pourquoi tous mes copains/copines avaient un papa auprès d’eux et pas moi. N’ayant pas voulu me blesser ni me mentir, elle a tout simplement utilisée des mots simples, de jolies métaphores pour me faire comprendre que mon papa avait décidé de partir sans jamais avoir à s’occuper de moi alors lors de mon entrée en primaire pour pas que les autres enfants se moque de moi, j’inventais, je disais que mon papa faisait des safaris partout dans le monde pour sauver les animaux. Mes camarades étaient tous impressionner, m’enviaient pendant que moi je le haïssais car je connaissais la vérité, il nous avait abandonné moi et maman car il ne voulait pas assumer une famille, un enfant.

Très tôt, maman m’a inscrite aux activités extra scolaires, la gymnastique, des cours de majorette, la danse et encore plein d’autres choses que les petites filles qui se respectent adorent faire.

Lorsque fût arrivé les années collège, je décidais d’arrêter de mentir et d’assumer mon histoire au grand jour, je souhaitais prouver que l’on pouvait très bien vivre et se construire sans une figure paternelle et ne pas en être malheureuse pour autant. La preuve en est, dès que je fus en âge de comprendre mon histoire et même avant maman et sa famille ont toujours su remplir ce vide de leur amour a tel point que je l’ai jamais ressenti et que c’est très bien comme ça.

En ce qui concerne les histoires d’amour, je n’en ai pas eu énormément, peut-être est-ce à cause du fait d’avoir grandit sans père finalement je ne sais pas mais dans le fond a-t-on réellement besoin d’être amoureuse pour être heureuse ? En tout cas, si c’est le cas, ça arrivera quand ça arrivera…

Au niveau de ma vie professionnelle, j’ai voulu devenir médecin mais après avoir commencé le cursus, je me suis vite rendu compte que ce n’était pas pour moi, que ce qui me plaisait vraiment c’était filer à mon cours de danse après la fac alors j’ai tout lâché et avec l’aide de maman, je me suis inscrite dans une école de danse à Paris. Pour ça, il a bien entendu fallu quitter Lyon et tout ce que nous y avions construit mais j’ai l’énorme chance d’avoir maman qui est prête à tout pour me rendre heureuse. Nous avons donc fait un énorme sacrifice mais celui-ci à payé puisque en juin 2011, je suis officiellement devenue une danseuse professionnelle. Depuis ce jour, je passe donc de casting en casting, je danse sur des plateaux de télévision, dans des spectacles de grande envergure. Etre une intermittente du spectacle n’est bien entendu pas toujours simple mais j’aime ce que je fais, j’aime ma vie tel que je la mène aujourd’hui et c’est ce qui m’importe à ce jour.

Pour en revenir une dernière fois sur celui qui me sert de géniteur, j’ai appris récemment qu’il pourrait se trouvait à Paris alors maman m’a proposé de m’aider à le retrouver mais j’ai refusé. Pourquoi devrais-je m’encombrer la vie avec quelqu’un qui n’a pas voulu de moi ? Après tout, je n’ai jamais eu besoin de lui alors pourquoi en aurais-je besoin au bout de 28 ans ?