Sujet: no need for help. (magalie) 7/6/2017, 01:29
jeu terminé. le fer froid effleurant ta peau, et la main agrippant ta veste. t'as les menottes aux poignées, t'as ton corps éjecté dans une voiture aux gyrophares agressant la rétine de tes pupilles. un long souffle s'échappe de tes lèvres, partant en fumée avec l'air embuant. les portes claquent, les portes volent sous la colère. le policier grogne, d'entre ses lippes des plaintes à ton encontre s'échangent, des injures contre le poing accidentellement récupéré dans la bataille. t'en ris, des paroles échappées devant toi. tu ris, parce que tu t'en fous. et y a l'alcool coulant dans tes veines qui brouillent le peu de lucidité possédé par ton esprit. l'insulte éclate dans l'air pour te dire de la fermer. d'un haussement d'épaules, ton ris se coupe dans le temps mais le sourire à la commissure de tes lèvres persiste. le type, il brasse de l'air, il gâche l'oxygène présent autour de lui pour rien. car tu es là, derrière lui, et tu te fiches complètement des conneries te tombant sur le coin du nez. y'a l'importance des gestes disparus en quelques secondes, en quelques révélations. y'a ton coeur crevant sous la trahison, et les mensonges. y'a ton être perdant la notion de lucidité, de l'importance du monde tournant autour de toi. plus rien ne compte. pensée digne de l'égoïste que tu peux être, pensée digne du gamin trahi que tu es. qu'est-ce que t'as foutu, lionel ? ton visage déformé, tes phalanges rougeâtres de sang et le regard éteint d'une quelconque lueur. qu'est-ce qui t'est arrivé, lionel ? les emmerdes, elles te submergeront, elles t'enterreront. et tu vas t'enfoncer jusqu'à ne plus pouvoir respirer, jusqu'à perdre ton dernier souffle de vie. tu te noies. noyé dans la rancœur, la haine, la trahison mais surtout la blessure intérieure. y'a une tempête intérieure en toi, un torrent de sentiment signant la fin d'une part de toi-même. la tête vide de toutes pensées, le coeur vide d'once de regret, et le corps arraché avec violence à l'extérieur de la voiture. le corps poussé avec aigreur dans une pièce vide. une table traîne au milieu, quatre chaises aux extrémités et un miroir recouvrant le mur. digne d'un film, ton propre interrogatoire, t'en as de la chance. tes fesses tombent sur une chaise et tes mains se posent sur la table. "eh gros lard, j'veux voir maxine." le dit gros lard se retourne vers toi, son regard te tuant d'un seul coup. t'as le sourire énervant dessiné sur les lèvres, le sourire cherchant la merde là où elle n'existe même pas. paroles froidement balancé contrastant avec les traits de ton visage. les doigts s'entremêlent, les pouces jouent entre eux, et tu souris. à la limite de lui rire à la figure, et lui, à la limite de t'en coller une. "elle n'est pas là." craché sur le même ton que le tien, craché à ta figure comme la sous-merde que tu représentes à ses yeux. le sourire s'évanouit sur ton visage. la porte claque derrière son dos disparaissant dans les couloirs. la partie du jeu est perdue pour toi, lionel. y a même pas la moindre tentative de ta part pour te battre. t'as l'envie égoïste de perdre. grognement coincé dans ta trachée, puis le silence prenant part dans la pièce. t'attends. ils attendent tous derrière la porte, derrière leur miroir ridicule. le temps se perd dans l'espoir que quelqu'un te vienne en aide, qu'une quelconque personne vienne défendre ta cause. sauf qu'il n'y a plus rien à défendre. tu as envoyé trop de fusée de détresse, t'as écrit trop de message à l'encre invisible dans les bouteilles envoyé à la mer. tu as hurlé, lionel, du fond de tes tripes, tu as hurlé à t'en cassé la voix. y'en a eu, des appels au secours, camouflés mais tellement visible à l'oeil nu. y'en a eu, trop, beaucoup trop. et c'était ton dernier sos, lionel, il s'est perdu parmi les autres. personne n'y a fait attention. et là, tu es à l'achèvement, la fin d'une mise en garde trop répétée. les minutes passent, notion du temps perdu, et d'un coup, la porte s'ouvre pour laisser entrer magalie avec deux policiers. ton regard suit les mouvements fluides de leur corps. tu comprends pas ce qu'elle fait là. tes sourcils se froncent en la voyant s'installer sur la chaise à côté de la tienne, en voyant son regard défier celui des policiers face à vous. puis ses prunelles accrochent les tiennes, l'instant d'une seconde. toi, t'as la gueule défoncée, ouverte de tous les côtés, les bleus marqués et les ouvertures recouvrant les parcelles de ta peau. tu souffles, détourne le regard pour le planter à nouveau dans celui du policier irrité par ta simple présence. "maintenant lionel, tu vas nous dire pourquoi tu t'en es pris à ces deux pauvres types ? et pourquoi tu as fait l'erreur de t'en prendre à un agent fédéral ?" tu ris. t'éclates de rire sous la grossièreté des paroles. rire devenant réponse, rire moqueur fendant le silence de la pièce. tu t'es juste défendu en sortant du bar, toi, tu t'es juste défendu face à ces deux gars voulant te faire la peau. peut-être, certainement, un peu trop fort. colère incontrôlable. les coups que tu lui as pas mis, à lui, lui méritant plus de sentir tes poings que les deux pauvres types à l'humeur vengeresse. les raisons, déjà ? lui, toujours à cause de lui. et t'en as pris des coups dans ta gueule, suffit de voir ta gueule amochée pour le deviner, mais t'en as aussi donné des coups, et là ya que le sang collant sur la peau de tes mains pour en témoigner. ton corps s'enfonce sur la chaise, l'air insolent déformant ton visage, sourire arrogant au coin des lèvres. "j'sais pas trop. leur tête me revenait pas. et vous ? vous êtes tellement gros que j'pouvais pas vous éviter, toutes mes excuses." parole puant l'ironie mélangée au sarcasme. ce sarcasme qu'énerve. ce sarcasme lui donnant certainement envie de t'en coller une bonne. t'as balancé avec simplicité tes mots, ignorant la présence de la jeune femme à tes côtés. sans importance. tu t'enfonces, lionel, tu le sais ? ah non, t'as déjà touché le fond. le jeu est terminé, depuis des jours. victoire par abandon, félicitation le monde, tu l'as achevé à tout jamais.
Magalie Voisin
n°5 de chanel
JE RESSEMBLE À : Lily Aldridge
CRÉDITS : class whore & bat'phanie pour la signature
PSEUDO : Stéphanie
Sujet: Re: no need for help. (magalie) 10/6/2017, 20:52
No need for help
⇜ code by bat'phanie ⇝
Invité
Invité
Sujet: Re: no need for help. (magalie) 28/7/2017, 19:45
trou béant transperçant ta cage thoracique, le vide emplissant ta poitrine. un putain de néant d'émotion vidant tes prunelles de toute brillance quelconque. les étincelles de haine, de colère, de joie, d'amour se sont envolées. les étincelles sont éteintes, un peu comme toi. t'es vidé, vidé de l'intérieur, de l'extérieur. la peine de l'âme n'est devenue qu'un néant ordinaire. c'est ça le problème. tu as l'impression amère de ne plus rien posséder, plus rien qui puisse compter un minimum rien qu'une seule seconde de ton existence. alors, dans ton esprit, il y a ces questions qui perdurent et ne cessent de se répercuter contre les parois de ton cerveau. est-ce qu'on peut ressentir à nouveau des choses quand on n'a plus rien pour créer des émotions ? comment peut-on ressentir quelques choses quand on a tout perdu ? y a le soupir d'entre tes lèvres qui s'échappe. souffle chaud relâché, une énième preuve de ton indifférence face à la situation dans laquelle tu te trouves, à croire que cela ne représente absolument rien. rien de grave. rien qui ne puisse t'atteindre. t'as plus aucune notion de la gravité des problèmes dans lesquels tu t'embarques. indifférence pure et simple, ou stupidité pure et simple. cela dépend des avis, toi encore une fois, t'en as aucun sur la question, tu ne te le demandes même pas, ça t'indiffère royalement. alors pour t'occuper le temps de quelques minutes, tes doigts jouent entre eux, s’entortillent et se détortillent, cherchant désespérément à captiver ton corps prisonnier des chaines t'enchaînait sur cette chaise sans que tu ne puisses bouger d'un millimètre. faut croire qu'ils ont peur que tu t'enfuis, comme-ci t'en avais quelque chose à faire de toute façon. tu préfères te perdre dans ton esprit. tu penses, lionel. tu écoutes même pas ce qui se joue autour de toi, les mots qui continuent de voler suite à tes propres paroles, ou les gestes qu'ils peuvent effectuer ou les regards désespérés sur ta personne. non, les fesses confortablement installées sur ta chaise en plastique, tu n'entends rien, tu ne vois rien. les paroles de magalie à côté de toi te paraissent lointaines, comme une mélodie à peine audible bourdonnant dans ton tympan. et tu te concentres sur les pensées éphémères tambourinant dans ta boîte crânienne, celle que jamais tu laisseras échapper, que jamais tu n'avoueras. peut-être que tu as abusé lionel, certainement même. t'en es un peu conscient au fond mais, tu t'en moques ou tu l'ignores intentionnellement. parce que ce que tu voulais, c'était juste ressentir une sensation. même la douleur. juste un sentiment. une sensation. mais faut croire que même là, y a rien qui t'atteints parce que même la souffrance de ton corps endolorie ne te provient pas, nerfs douloureux déconnectés de ta cervelle qui déconne toute seule. le monde tourne, mais pas toi, tu tournes plus avec. et là, qu'est-ce que tu ressens, lionel, hein ? dis-moi ? néant. rien. tu lèves les yeux au grincement désagréable des chaises glissant sur le sol qui atteint ton ouïe, te reconnectant un peu avec la réalité. les flics sortent de la pièce, des ombres disparaissent derrière la porte qui se referme bruyamment. tu pourrais presque te moquer de cette discrétion équivalant à celle d'un troupeau d'éléphants. sauf que voilà, pour la énième fois, tu en as rien à faire. le bruit sourd résonnant, et le silence se rependant dans la pièce, avant que la jeune femme se pose juste devant toi pour te fixer de ses prunelles brunes te jugeant d'une certaine façon. faut arrêter de mentir maintenant, le monde entier juge ce qui l'entoure, intentionnellement ou pas, qu'importe, ça juge, les pensées incontrôlables, et y'a pas d'exception à la règle que cela soit toi, elle, les flics, les juges, le reste de la population vagabondant sur terre. et là, sous son regard expert, tu as l'impression d'entendre les bruits d'une façon plus intense, à t'en donner mal au crâne, à t'en exploser les tympans d'un seul coup. retour à la réalité. "bon maintenant que l'on est seuls, tu pourrais me dire qu'est-ce qu'il s'est passé pour que tu sois dans cet état ?" haussement d'épaules, indifférence marquant les traits de ton faciès. tu entrouvres les lèvres pour répondre mais tu les refermes bien vite à la vue de sa main fendant l'air, une demande ou plutôt un ordre silencieux te disant de te taire. ce que tu fais, sans te plaindre, première fois de ton existence. faudrait peut-être lui donner une médaille pour cet exploit à magalie ? "et je te préviens lionel, je ne suis pas l'autre abruti donc évite de me sortir ce genre de connerie je te prie." tu ris silencieusement. c'est pas une sensation ça ? une sorte d'euphorie ? ça s'en approche cependant, elle disparaît aussi vite qu'elle est apparu. tu hausses les épaules, croisant tes doigts entre eux, le fer tapant contre la table. "j'suis pas obligé de répondre." commences-tu à dire, un sourire arrogant qui se dessine sur tes lippes. "j'ai pas demandé d'avocat, j'ai pas demandé qu'on m'aide." c'est vrai. ouais, t'as arrêté de le demander lionel. parce que les gens s'en foutent, les gens n'ont pas le temps pour t'aider. et puis, c'est plus amusant de regarder quelqu'un dépérir dans son gouffre que l'aider à en sortir. la nature humaine est bien cruelle, non ? tu lâches un soupir. "tu ferais mieux de retourner dormir." craches-tu avec du venin éclatant dans ton élocution, la langue claquant contre ton palais à la prononciation de ta dernière syllabe. tu l'as tutoie, parce que t'as pas d'éducation. t'as rien toute façon. vaut mieux te laisser crever dans ta merde. "j'ai pas besoin d'aide." tissu de mensonges dont tu es le premier à y croire. t'as besoin d'aide, maintenant plus que jamais auparavant. mais t'en veux plus, tu abandonnes, tu t'abandonnes toi-même.
Magalie Voisin
n°5 de chanel
JE RESSEMBLE À : Lily Aldridge
CRÉDITS : class whore & bat'phanie pour la signature
PSEUDO : Stéphanie
Sujet: Re: no need for help. (magalie) 21/8/2017, 19:05
No need for help
⇜ code by bat'phanie ⇝
Invité
Invité
Sujet: Re: no need for help. (magalie) 30/9/2017, 20:44
j'ai pas besoin d'aide. les mots mensongers soufflés d'entre les lèvres pour mettre un terme à la mascarade de sa bienveillance illusoire à ton égard. son aide n'est que factice, qu'importe ce qu'elle peut bien dire pour te convaincre du contraire ou se convaincre elle-même. ce n'est qu'un artifice temporaire. parce que demain, si tu finis enfermé entre quatre murs derrières les barreaux de la justice corrompue de ce monde, cela ne chamboulera pas son existence. elle dormira toujours sur ses deux oreilles, elle vivra toujours de la même manière et sa vie aura toujours le même sens. triste réalité laissant un goût amer sur tes papilles. tu n'as pas la moindre importance pour une personne existant dans ce vaste univers terrestre. tes paupières s'abaissent avec la lenteur des pensées en pagaille se débattant dans ta tête. les lèvres scellées et la gorgée nouée, tu désires oublier pendant une seconde l'histoire de ta vie. une seconde où tu veux oublier le lieu où tu te trouves, cette odeur écœurante de transpiration et de défaite qui te colle à la peau depuis des interminables journées passées. tu veux oublier la douleur des souvenirs te hantant jusqu'à l'éternité de la vie humaine. tu aimerais pouvoir oublier mais la réalité est autre, tu n'oublieras jamais. même l'instant d'une seconde. tu peux pas effacer ta propre personne. c'est triste. triste la vie, triste l'inoubliable. et toi, tu es triste à voir, lionel. perdant l'esprit, perdant les notions de bien ou de mal. ou peut-être que tu ne les as jamais véritablement possédé. le bien. le mal. des propos tellement abstraits, sans définition fixent changeant de personne en personne, de vision en vision. dis-moi, pour toi, lionel, qu'est-ce qui est bien dans la vie et qu'est-ce qui est mal ? pas de réponses. et certainement qu'un vulgaire haussement d'épaules indifférent serait une réponse à cette question si un jour un quelconque étranger ou un visage connu te pose la question. tu cherches pas à trouver cette réponse, tu n'y as jamais songé, tu ne l'as jamais cherché. car les choses bien de ton existence deviennent des choses qui font mal. cela est d'une tristesse accablante. ta vie n'est qu'un pathétique fléau. fléau que tu traîneras jusqu'à ce que la mort t'emporte à tout jamais, ou pas. peut-être que même là-haut, ta mort sera un fléau. comme-ci cela était ta destinée. et peut-être que tu l'as accepté. cela t'arrive t'y penser des fois, t'y penses souvent. mais pas aujourd'hui, pas hier, pas avant-hier, pas depuis un moment. tu t'en fiches, ça compte plus, ça n'a plus d'importance. "que tu es mignonne lionel quand tu joues les je m’en foutiste comme ça. c'est vraiment adorable." tes paupières se rouvrent, et ta rétine est éblouie par la lumière blanche des néons collés au plafond. tu papillonnes du regard un moment avant te planter tes prunelles dans celles de magalie. tes yeux la regardent, tes oreilles entendent ses paroles mais ton cerveau ne s'y intéresse pas. elle est comme une infime poussière que tu regardes virevolter dans l'air irrespirable de la pièce pour passer l'ennui. tu ne réagis pas, peu importe les mots qu'elle formule ou le geste de ses doigts tapotant le haut de ta main comme un vulgaire chien errant. tu n'as aucune réaction, te contente de soutenir tes iris ancrés dans les siennes. mais tu ne fais rien. tu ne dis rien. tu bouges pas. comme une statue, une statue fissurée. "je sais que tu connais bien maxine. et tu sais sûrement que c’est elle qui m’a appelé pour venir sauver ton cul d’ici. mais, il y a quelque chose que tu ignores sur moi…" elle s'arrête pas, magalie. elle parle. elle continue une tirade que tu entends mais que tu n'écoutes pas. tu en donne l'impression pourtant, d'imprégner ses paroles en toi. mais il n'en n'est rien. tu te moques des dires qu'elle échappe avec assurance, de ces paroles qui tentent vainement de te réveiller, d'éveiller les sentiments de ton coeur éteint, de rallumer l'étincelle de vie. le regard vide plongés dans le sien éclatant d'une lueur indéfinissable, un semblant de détermination, c'est tout ce que tu fais, et elle, elle continue de déblatérer, elle ne s'arrête pas. "je suis très loin d’avoir sa patience et son tact." hochement de tête, t'as compris l'ensemble de ce qu'elle veut te faire comprendre. tu as assimilé les informations essentielles. ça a pris un certain temps à se connecter à tes neurones crâniens, ça a pris du temps à se mettre en place dans ta cervelle, ça a pris un peu de temps. puis soudainement, ton corps se mouve, effectue un mouvement. un haussement d'épaules faible, à peine visible, vif, rapide. tes lèvres s'entrouvrent et les mots montent dans ta trachée jusqu'à découler d'entre tes lèvres pour atteindre les tympans de l'avocate. "je crois que t'as pas compris. j'm'en fous. Maxine, les autres, toi. j'm'en fous d'vous et de votre pseudo aide." parce qu'ils n'aident jamais. ils le font croire, pour leurs bonnes consciences, puis ils te lâchent au dernier moment, au moment critique où tu as vraiment besoin d'eux. et ils t’enfoncent encore plus sous l'eau, jusqu'à ce que l'air ne soit plus et que tu te noies. l'aide, la bienveillance des autres, tu n'y crois plus. les gens, ils ne pensent qu'à eux avant de penser aux autres, ils t'aident sans jamais véritablement le faire mais toi, tu dois être là pour eux tout le temps même quand tu es souffrant. les gens, ils sont individualistes et ne voient que leur douleur, ne parlent que deux, et s'en foutent des autres. toi aussi, toi le premier. "alors coups et blessures ? agression sur agent ? tu as un beau palmarès lionel, je serais presque admirative si ce n’était pas aussi pathétique." roulement de yeux et indifférence tes propos n'effleurant même pas ta fierté, ton ego ou quelque chose dans le genre. ça aurait dû te faire quelque chose, t'être désagréable à entendre. ça aurait dû faire un dé-clique dans ton esprit, t'atteindre au plus profond de toi. mais ce n'est pas le cas. être pathétique, attiré la pitié des autres, tu n'as jamais aimé ça. t'en veux pas de la pitié des gens, voir dans leurs regards cet éclat te donnant la gerbe. mais là, tu t'en fous. tu t'en fous royalement. cela n'a pas d'importance, cela n'a plus d'importance. le regard des autres sur ta personne t'indiffère. "tu veux suivre le chemin du paternel sevestre c’est ça ?" la phrase claque dans l'air comme un coup de revolver atteignant l'organe vital de ta cage thoracique. l'élocution de la dernière syllabe du patronyme t'éclate à la gueule. une bombe lâchée en pleine guerre intérieure. ça implose en toi. ça explose en toi. déluge de souvenirs se percutant dans ta mémoire oubliée. tu bouges d'un coup, un coup sec faisant un boucan d'enfer dans la pièce. le bruit des menottes claquant contre le fer résonnant entre les quatre murs de la pièce. les yeux se voilant d'un voile noir, assombrissant ton regard et la haine se disperse dans chaque cellule de ton corps. ça monte en toi, ça bouillonne. c'est violent, et incontrôlable. tu ressens des choses là, tu ressens toute ta haine, ta colère. ton visage se défigure sous tant d'émotions, tant de souffrances te revenant à la gueule, et une constatation te foudroyant de part en part. elle n'a pas le droit, magalie. elle n'a pas le droit de parler de lui. le monde entier a perdu ce droit, personne n'a le droit de parler de ton géniteur. parce que toi, tu n'as rien demandé au monde. t'as pas demandé à être ce gamin taché de bleus, ce gamin à la peau couleur du ciel. t'avais rien demandé mais tu l'as subi, on te l'a infligé toute ton enfance. et t'as fermé ta gueule. tu t'es jamais plaint, et t'as tenté de protéger les morceaux éclatés qui avait à protéger. elles. elles que tu as vues pleurer. elles que tu as vues dépérir à coup de mots et de coups. tu as vu la vie s'éteindre en elles, les éclats de vie perdre de l'intensité jusqu'à disparaître totalement dans la noirceur des mauvais jours répétitifs. t'as vu tout ça, et t'as rien demandé, tu n'as rien dit. tu as fermé ta gueule. alors, eux, ils n'ont pas le droit de l'ouvrir. et ils n'ont pas le droit de te refaire vivre ça, cette douleur, cette culpabilité te rongeant parce que tu aurais dû faire plus pour les préserver du monstre de ton enfance, parce que t'aurais dû être un meilleur type, un meilleur fils, un meilleur frère. elle n'a pas le droit, magalie, de l'ouvrir. car toi, tu n'as jamais eu ce droit. "la ferme ! tu parles mais tu sais rien !" la voix éclatante en puissance, tu gueules à en avoir le souffle coupé. personne ne sait, personne ne comprend. ils y croient, ils t'y font croire mais, c'est faux. elle comprendra jamais parce qu'elle n'a pas été toi, elle ne sera jamais toi. personne ne comprendra jamais. donc qu'ils la ferment, tous, sans exception. "pauvre olyana. je vais la prévenir de pas trop compter sur toi. visiblement te défoncer et picoler sont plus importants qu’elle. je lui dirais que ton égoïsme t’enverra derrière les barreaux. elle va être anéantie." parole de trop. vase qu'explose. tu te lèves de ta chaise d'un élan de violence. le meuble tombe en arrière, se fracasse la gueule comme toi à cet instant. prénom de ta soeur tambourinant dans ta boîte crânienne, résonnant dans chaque coin de celle-ci dans un murmure assourdissant. y'a l'image des traits de son faciès qui se dessine dans ton esprit, son sourire qui prend possession de toi. ça faut mal d'un coup. tu suffoques. tu te rattaches à un bout manquant de toi-même. les émotions, les sentiments, les sensations, tout ça se déversent en toi avec une puissance dévastatrice. t'y as pas pensé, à lya. t'y penses plus parce quand ce moment, elle déambule dans les ruelles loin de toi, elle est partie comme une tornade. sans un mot. alors dans ses moments là, tu l'effaces quelques instants de ta mémoire pour ne pas souffrir de son absence, de son abandon éphémère. tu l'oublies, tu l'effaces, t'y penses pas. et c'est plus facile d'accepter son départ insupportable. c'est toujours plus facile d'oublier. mais là, balancée d'entre les lèvres de magalie, elle te revient à la gueule, olyana. tu la vois, elle et son sourire. tu l'entends, elle et son rire. tu la touches, elle et sa lumière. "va te faire foutre, magalie." c'est qu'un murmure. t'es même pas sûr qu'elle t'est entendue élever la voix. mais là, t'as la douleur qui revient d'un coup, t'as la haine qui s'infiltre d'un coup. une tempête se jouant à l'intérieur de toi dès que le prénom «olyana» s'est infiltré dans ta tête. foutoir de souvenirs, foutoir de sentiments. l'évidence est là, tu n'as pas tout perdu. tu as elles. elles sur qui te dois veiller, elles qui compte plus que le reste. "à toi de voir lionel. mon aide ou la taule. fait ton choix." tu ramasses ta chaise la remettant à sa place et te laisses tomber lourdement dessus. fin soupir glissant sur le bout de tes lèvres. "plutôt crever que demander ton aide" tes prunelles accrochent celles de magalie, y a ce truc dans ton regard vide, ce truc qui lui demande silencieusement de l'aide. tu lui demandes pas à vive voix, tu le diras pas. mais tu lui dis pas de dégager pour autant. t'es pas prêt à demander clairement de l'aide. mais t'es pas prêt à laisser tomber olyana et ta mère, pas elles. elles ont besoin de toi, tu peux pas faillir à la seule mission te maintenant à la vie. "c'est eux qu'ont commencé." tu retombes tes mains sur la table, les fixant en commençant à parler, admirant tes pouces s’entremêlant pour fuir les yeux de magalie. tu la fuis, soudainement. "une vieille histoire. auto-défense." strict minimum des explications dites. et c'est comme-ci tu acceptais son aide, sa défense pour sauver ton cul. pas pour toi, pas pour lui faire plaisir, pour personne. personne à part elles.
Magalie Voisin
n°5 de chanel
JE RESSEMBLE À : Lily Aldridge
CRÉDITS : class whore & bat'phanie pour la signature
PSEUDO : Stéphanie
Sujet: Re: no need for help. (magalie) 28/10/2017, 21:43