Parfois, je dis bien parfois, le service de l'hôpital qui m’emploie est loin d'être saturé. En un sens, tant mieux, ça veut dire que les gens vont bien. Dans ce genre de cas, et c'est encore plus vrai lorsque aucune infirmière n'est en congés, il arrive qu'on envoi une ou plusieurs d'entre nous dans un autre service, voir dans un autre hôpital. C'est mon cas aujourd'hui et pas n'importe ou, puisque je me trouve aux urgences. Oh, bien sûr, je sais gérer ce genre de services, puisque je travaillais dedans avant. Mais, courir partout, surtout après une grippe, c'est pas évident et heureusement que je suis pas seule, sinon, je serais complètement à la ramasse. L'hôpital était blindé, par étonnant que l'on m'est demandée de venir pour aider. J'allais encore passé la journée entière à bosser, et j'allais encore une fois, rentrer chez moi complètement épuisée et m'endormir toute habillée après avoir grignoter une biscotte. Parlant de biscotte, mon estomac criait famille, je n'avais rien avaler depuis des heures et malheureusement, je n'avais pas le temps de manger un morceau, je me disais sans cesse que j'allais prendre deux minutes pour grignoter une barre de céréales, mais à chaque fois, on m'appelait, bref, j'allais encore passer le reste de la journée le ventre creux. Pire encore, depuis le temps que j'étais arrivée à Paris, je n'avais pas eut une minute pour faire mes recherches sur l'adresse de mon père biologique. Et ça m'énervais. J'étais venue sur la capitale dans ce seul but et au final, je passais mon temps à travailler. Je ne m'en plaignais pas, j'aimais mon travail, mais j'avais aussi besoin de moments calmes, loin de mon boulot et de ma stupide blouse blanche, qui, allez savoir pourquoi, était mal ajustée. J'en portais une, prêtée par l'hôpital et elle était trop petite, elle me grattait aussi, bref, j'étais pas à mon aise. Je passais mon temps à la faire redescendre et elle remontait sans cesse.

Enfin, je terminais de soigner un patient. Une petite fille de huit ans qui avait reçu un poids lourd sur le pied et dont le gros orteil était devenu tout noir, rien de casser, heureusement pour elle, mais ayant eut le même genre de blessure lorsque j'avais son âge, je comprenais sa douleur. Une fois fait, je retournais dans la salle d'attente afin de prendre en charge une nouvelle patiente. Une jeune fille, plus jeune que moi sans doute, une brunette, qui, d'après ce que je lisais, souffrait à cause de son piercing. "Bonjour !" lui dis-je, avec un sourire. "Vous venez avec moi ?" Disant ces quelques mots, je lui fit signe de me suivre, avant de la conduire dans un "box" j'appelais ainsi, les espaces réservés aux soins qui ne nécessitaient pas une hospitalisation. Il y avait tout le nécessaire, rien ne manquait. "Vous avez ces douleurs depuis combien de temps ?", demandais-je, stylo bille en main. Je voulais également savoir dans quel établissement elle avait été se faire piercer, le matériel que ce type avait utiliser était peut-être pas stérile, ou alors, elle faisait une réaction allergique, je ne devais rien négliger. Ma sœur avait eut un problème similaire lorsqu'elle était adolescente, elle s'était faite faire piercer et elle avait eut une réaction allergique. Le pire, c'est que mon père n'avait rien pu faire, le type de la boutique était réglo, et il avait lui même signer les papiers d'autorisation, puisque à l'époque, elle était mineure. La seule chose que l'on pouvait lui reprocher, c'est qu'elle est caché que ça s'était infecté. Mais ma frangine est comme ça, elle ne dit jamais rien et tant pis pour le prix à payé.

J'avais conduis la jeune fille dans un box, et après qu'elle se soit installée, je regardais les différents symptômes que la fille de l'accueil des urgences avait notés. Je lui posais alors une série de questions visant à savoir depuis quand elle avait mal et surtout ou elle avait fait faire son fameux piercing. Il pouvait s'agir d'une mauvaise stérilisation, ça arrive malheureusement assez fréquemment. La douleur l'avait tiré du sommeil et de ce fait, elle avait l'air fatiguée, ça avait du la titiller toute la nuit, la pauvre. Un sale moment à passé, mais il y avait bien pire. Même si ça faisait mal, j'en avais conscience, je restais assez douillette comme fille, j'avais vu bien pire, depuis que j’exerçais le métier d'infirmière. Oui, bien pire. "D'accord ! Est-ce que vous avez pris quelque chose avant de venir ici ? Du paracétamol par exemple ?" Je regardais son ventre, c'était moche. Rouge et suppurant, mais si elle avait mal seulement depuis ce matin, ce n’était pas grave. Juste douloureux, car mal placé. C'est pourquoi j'avais aussitôt demander ou elle s'était rendu pour le faire. Elle m'expliqua s’être renseigné avant de faire la démarche, que c'était une enseigne sérieuse. Qu'il s'agissait d'un des meilleurs salon de Paris. Je lui faisais confiance, elle n'avait pas l'air d'être une fille inconsciente, elle n'avait seulement pas eut de chance, c'est bien pour cette raison que j'avais refuser de me faire percer, ne serais-ce que les oreilles, mais allez savoir pourquoi, j'avais demander à me faire tatouer, ça aurait pu mal finir, même si le tatouage en question est tout petit, un papillon dans le bas du dos, j'aimais les papillons. Je ne raffole pas des insectes, ses bestioles ont même tendance à me faire peur ou à m’énerver, je déteste quand une mouche vole autours de moi, c'est d'un pénible, mais certaines variétés de papillons sont magnifiques, le mien est un monarque. Enfin, tout ça pour dire que je m'étais montrer trop craintive pour me faire faire un piercing, mais mon tatouage aurait pu mal tourné lui aussi, surtout que je l'avais fais dans le dos de mon père. Une bêtise d'ailleurs, puisque ça n'avait servis à rien. Je l'avais fais faire pour plaire à quelqu'un et il avait finit par me rejeter, ce qui m'avait brisé le cœur. Je suis une grande romantique, voyez-vous. Bref. J'attrapais de quoi désinfecter. "Ça risque de piquer, mais n'hésitez pas à me le dire. Je fais faire des analyses, mais je pense qu'il s'agit d'une allergie. Vous pouvez me dire le type de métal qui à été utiliser ?" Une fois la plaie bien nettoyée, j'appliquais une crème dessus. J'avais pris soin de récupérer un petit échantillon de pu, mais j'étais de plus plus certaine qu'il s'agissait d'une allergie. Si j'avais raison, elle allait devoir se séparer de son piercing, mais c'était un mal pour un bien. "Ne vous en faites-pas", la rassurais-je, "Dans quelques jours il n'y aura plus rien !" ma sœur n'avait gardé aucune marque de sa petite infection et tout s'était bien terminé. Maintenant, elle était comme moi, elle ne portait plus de bijoux. Hormis un pendentif en forme d'étoile qu'elle ne quittais jamais. Moi, c'était une bague. Le seul objet que je tenais de ma mère et il était cher à mon cœur, j'y tenais comme à la prunelle de mes yeux et si je venais à l'enlever un jour, c'est parce que on m'aura tout simplement couper le doigt. Et je plaisante pas !

Lorsque j'avais choisie de devenir infirmière, je savais que j'allais avoir à m'occuper, le plus souvent, de cas difficiles, voir même très difficiles. C'était d'autant plus vrai dans le service dans lequel j'officiais. Ce ne sont pas les soins qui étaient plus délicats, non, un soin reste un soin quelque soit le domaine dans lequel vous exercé, non, ce qui était plus difficile, c'était le contact avec les malades ou avec leurs proches. Devoir annoncer à une personne que la biopsie à révélé quelque chose de cancéreux, à une autre, que la maladie est revenue, à un autre encore que le traitement est inefficace, qu'il n'y a plus rien à faire, ce n'est pas facile. Mais, le pire, c'est d'annoncer la mauvaise nouvelle aux familles, aux amis, aux proches des malades, car contrairement aux malades, ils ne sont pas vraiment préparés à entendre ce que l'on a à leur dire. Ils ont du mal à comprendre ce qu'on leur dit ou alors, ils ne veulent pas le comprendre parce qu'ils continue d'espérer. Oui, ce genre de chose est difficile et épuisant, mais je savais à quoi je m'exposais en choisissant de faire ce métier. On ne pas dire que je l'ai fait avec légèreté. Bien-sûr, une bonne partie de nos malades est sauvé, mais je pense toujours à ceux et celles qui n'auront pas cette chance. Alors, quand, de temps en temps, quand je suis appelée à aider dans un autre service ou un autre hôpital, comme aujourd'hui, je suis heureuse d'avoir à traiter des cas moins difficiles, simplement parce que je sais que ce qui les amène auprès de moi est moins grave que ce que je vois habituellement. "Vous avez bien fait !" lui dis-je, avec un sourire compréhensif. Cette jeune fille n'était pas inconsciente, elle avait fait ce qu'il fallait en se rendant aux urgences. Je lui demandais alors si elle pouvait m'indiquer de quel métal était fait le bijou, mais elle ne le savait pas. "Non, non, ce n'est rien. Je voulais m'en informé histoire que ça ne se reproduise pas à l'avenir." En effet, si elle souffrait d'une allergie à un métal particulier et qu'elle s'offrait un bijou, même une simple bague, dans ce même métal, elle aurait de nouveau le même embêtement, l'infection en moins. Elle me demanda si elle pourrait continuer à porter son piercing. "Si vous faites une allergie à ce métal en particulier, non, vous ne pourrez plus le porter, mais je suppose qu'un autre métal peut être envisager, quand l'infection sera partie." expliquais-je, avec un sourire. Une fois la plaie bien désinfectée, j'appliquais un pansement, puis, je lui demandais si elle faisait d'autres allergies, notamment à certains médicaments.