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(victor) you need to be here with me (fini)

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Jaesun Chesnais
Jaesun Chesnais
l'elixir de nina ricci

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MessageSujet: (victor) you need to be here with me (fini) (victor) you need to be here with me (fini) Empty29/3/2016, 10:58


hope is the only thing stronger than fear
It's something new and beyond every corner is a mystery, because every road that I've taken can never be mistaken for the one that now is under my feet. And I realize with open eyes every second that we have is once in a lifetime, once in a lifetime.
The whole world's racing by and no words can describe how this feels inside. You need to be here with me. They come and go so fast, these moments never last. So you need to be here with me(by anaëlle)

Le stress que ressentait Jaesun avant d’aller au travail pour rencontrer un nouveau patient était normal. Seulement, ce matin là avant de se rendre chez Victor Hwang, le jeune homme se sentait vraiment mal. Il craignait de ne pas être à la hauteur de ce cas particulier. Le pire était qu’il pouvait se mettre aisément à sa place étant lui même accro à la danse. Ne plus pouvoir bouger, s’éclater sur la musique, rêver… tout ça était une de ses pires craintes. Il vivait pour la danse. Cet homme devait être anéanti et il ne pouvait le blâmer. Pourtant, il devait avoir besoin d’aide. Vraiment. Il n’était pas habitué à sa condition et il lui fallait assistance pour beaucoup de choses. C’était un cap à passer, bientôt, il pourrait être autonome mais plus il repoussait les gens voulant l’aider, moins il pourrait s’habituer et surtout apprendre à évoluer seul.

Le trajet jusqu’à l’immeuble de Victor fut trop rapide aux yeux de Jaesun. Il aurait bien aimé habiter plus loin et pouvoir repousser au maximum cette rencontre qu’il craignait tant. Seulement il se retrouva bien vite face à la porte de l’immeuble indiqué sur son dossier. Dégageant son sac de son dos, il fouilla pour trouver le badge que lui avait donné son patron. Laure l’avait eu de la part de Victor pour lui éviter de devoir aller appuyer sur l’interphone à chaque fois et Jaesun en avait donc hérité. Soufflant un bon coup, il appuya tout de même sur l’interphone pour annoncer son arrivée. D’après Laure, c’était ce qu’elle avait plus ou moins convenu avec l’homme récalcitrant alors sans attendre une réponse, Jaesun s’engagea dans le hall. L’immeuble n’était pas moche et certains appartements devaient être plutôt sympathiques mais Victor n’habitait pas les plus grands. Comme lui, il se trouvait sous les toits des immeubles typiquement parisiens. Laure ne lui avait pas donné beaucoup de détails sur l’environnement se contentent juste de lui parler de cet ancien professeur complètement anéanti. Sa collègue n’était pourtant pas quelqu’un de faible, elle faisait ce métier depuis plusieurs années maintenant mais le fait qu’elle ait saturé aussi vite montrait bien la complexité du cas. Plusieurs fois, Jaesun s’était demandé « pourquoi moi ? » Il venait d’arriver dans la boite et n’avait pas forcément l’expérience pour gérer un tel patient mais son patron l’avait rassuré en disant que c’était sa personnalité qui lui avait fait prendre cette décision. Il ne voulait pas le décevoir lui et encore moins son nouveau patient.

Point positif, l’ascenseur. Jaesun se dit qu’au moins il n’aurait pas à porter Victor sur cinq étages si un jour ils devaient sortir. Point négatif, l’ascenseur. Beaucoup trop rapide. En quelques secondes il se retrouva devant la porte de celui qui risquait de l’envoyer bouler. Inspirant longuement, il tenta de se ressaisir. Jaesun n’était pas faible, il ne paniquait pas facilement et surtout, il aimait son travail. Ça se passerait bien malgré les difficultés. Il ferait tout pour. Quelques coups contre le bois, il dirigea ensuite sa main vers la poignée soufflant de soulagement en constatant qu’elle s’ouvrait. Son patient aurait pu ne pas l’ouvrir ni même répondre s’il avait insisté. Au moins, il ne bloquait pas son entrée dans l’appartement, c’était une bonne chose. Ou alors attendait-il tapi dans l’ombre prêt à l’attaquer ? En y pensant, Jaesun réprima un sourire mais se ravisa bien vite en entrant vraiment dans l’appartement. Devant lui se dessina un salon mais il ne prit pas le temps d’observer la pièce, son regard fut rapidement attiré par du mouvement. Devant la cuisine ouverte se trouvait son patient, Victor, tentant d’atteindre sa cafetière avec peine. Comme à chaque fois qu’il découvrait quelqu’un en difficulté, le cœur de Jaesun se serra. C’était tellement dur à voir, surtout quand la personne ne parvenait pas à accepter cette situation. Alors avec précaution, il s’approcha après avoir déposé son sac dans l’entrée. « Bonjour monsieur Hwang… Je suis Jae-sun Chesnais, je remplace Laure à partir d’aujourd’hui » dit-il en se mettant dans son champ de vision. Il n’attendait pas de réponse ni même un sourire. Il voulait juste qu’il sache par son ton assuré qu’il était là et surtout qu’il ne partirait pas. Jaesun n’abandonnerait pas. « Je suis là pour vous, pour vous épauler. Vous pouvez me demander à peu près tout et j’essaierai de vous satisfaire au mieux. » Tendant la main doucement, le jeune homme approcha la cafetière de son patient sur le plan de travail pour qu’il puisse lui même l’allumer et y mettre sa capsule d’une marque bien connue. Le faire à sa place n’était pas une bonne idée, il fallait qu’il se débrouille un peu s’il était réticent à avoir de l’aide. « Oh, une chose que vous ne pouvez pas me demander : partir. Je ne partirai pas » confia-t-il d’un ton doux.  Non, il ne l’agressait pas, il lui montrait juste à qui il avait à faire. Ce ne fut qu’à partir de cet instant qu’il s’autorisa à vraiment regarder son patient. Victor. Ce professeur que les gamins adoraient. Cet homme qui aurait voulu faire de la danse sa vie. Celui qui semblait tellement brisé. Il eut mal en le voyant ainsi. Il se rappelait l’avoir croisé, son sourire n’avait pas quitté son visage. Il semblait vraiment heureux. Aujourd’hui, sa vie semblait s’être arrêtée et Jaesun le trouvait malgré tout très courageux. Malgré son tempérament toujours positif le plus jeune ne savait pas s’il aurait pu tenir à sa place.
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MessageSujet: Re: (victor) you need to be here with me (fini) (victor) you need to be here with me (fini) Empty30/3/2016, 22:17


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Il se réveilla en sursaut, en sueur. Il était littéralement en nage et ses draps étaient trempés. Soupirant, il frotta son visage et dégagea la couette d'un grand mouvement de bras. Se redressant il voulût glisser ses jambes hors du lit. Ce fût impossible. Une douleur fulgurante parcourût ses muscles et il se rappela alors... « Putain... » lâcha-t-il avec un long soupire avant de tirer chacune de ses cuisses vers le bord du matelas. Puis il poussa sur ses paumes avancer le plus près possible de son nouveau moyen de locomotion : un fauteuil roulant. Positionnant ce dernier comme il fallait, comme on Laure le lui avait expliqué des centaines de fois, il parvînt à se mettre dedans, non sans difficulté. Grognant de frustration à l'idée que jamais il n'arriverait à le faire aisément, il poussa les roues en avant pour avancer. Mais pas trop vite, hein ! Pour ne pas se prendre le premier meuble sur son chemin dans les tibias ou les pieds. Avec le peu de précaution que lui permettaient ses bras encore engourdis de sommeil, il roula jusqu'à la cuisine. Jetant un bref coup d'oeil à l'horloge, il constata qu'il était 9h. L'heure à laquelle arrivait toujours l'aide à domicile. L'heure à laquelle il commençait à se renfrogner et à devenir imbuvable. Parce que voir des gens, il n'en avait plus aucune envie. Aucune. Il aurait voulu pouvoir se terrer dans son appartement et ne plus en sortir. Jamais. Mais il avait droit à leur prestation, vu sa condition. Droit ? Non. On lui avait imposé une aide. Il n'avait absolument rien demandé. Il s'était d'ailleurs disputé violemment avec sa mère puisque c'était elle qui s'était occupée de toutes les démarches sans le mettre en courant. Elle avait cru ça naturel. Lui trouvait ça intrusif. Mais au final, Laure s'était présentée. Et lui ne lui avait adressé que des mots désagréables. Il lui avait bien fait sentir qu'il ne voulait pas de sa présence chez lui. Qu'elle soit de bonne volonté ou non lui importait peu. Il ne voulait pas. Même s'il en avait énormément besoin.

Son ton désagréable et son attitude tout aussi exécrable avait eu raison de la patience et de la gentillesse de Laure. Aujourd'hui devait arriver un nouvel employé. Génial. « Qu'importe. » avait-il répondu au téléphone lorsque la société qui s'en chargeait lui en avait fait part. Et il avait raccroché. Qu'est-ce que ça allait changer de toutes manières ? Il n'en avait rien à faire. Il aurait voulu qu'on le laisse seul. Mais c'était impossible. Il n'avait plus droit à une quelconque intimité. Il n'avait plus le droit d'être solitaire. Il n'avait plus le droit de faire ce que bon lui semblait. Non. Il était handicapé. Un putain de handicapé ! Et il devait de se fait dépendre de la société et notamment d'un étranger, comme tout bon infirme qui se respecte. Génial ! Que de bonnes nouvelles. Lui qui avait toujours été débrouillard et indépendant n'avait plus le choix que de se laisser assister. Et au fond, il savait pertinemment qu'il ne pouvait pas faire autrement. Il ne s'en sortirait pas au quotidien. L'interphone sonna, de ce bruit métallique et vibrant extrêmement désagréable et il souffla pour la nième depuis qu'il était levé, avançant comme il pouvait en direction de la cuisine ouverte. Dégageant une chaise sans ménagement, la raclant sur le sol – et il emmerdait bien ses voisins du dessous tiens ! - il arriva au pied du plan de travail. Il avait besoin d'un café. Levant le bras, il s'empara comme il pût d'une capsule avant de tenter de choper la machine à café afin de la mettre en marche et d'y placer la dose qu'il avait choisi. Mais l'engin était quelques cm trop loin. Il le frôlait de ses phalanges mais impossible de la saisir. S'il avait été plus grand, évidemment. Ne se formalisant pas un instant de la porte qui s'ouvrît derrière lui il tenta de se redresser plus encore. Rien n'y faisait pourtant. S'il avait seulement pu se mettre debout... « Bonjour monsieur Hwang… Je suis Jae-sun Chesnais, je remplace Laure à partir d’aujourd’hui. » Un garçon qui semblait à peine sorti du lycée vînt se poster à côté de lui. Il ne montra aucun intérêt à cette présence, lui jetant à peine un regard pour identifier l'inconnu. Le remplaçant de Laure hein ? Et on lui envoyait un gamin ? C'était quoi ce délire ? Il ne dît rien pourtant, se concentrant sur sa mission première, lâchant un râle de frustration. « Je suis là pour vous, pour vous épauler. Vous pouvez me demander à peu près tout et j’essaierai de vous satisfaire au mieux. » Il lui sortait le discours habituel, celui face auquel il n'avait pas hésité à ricaner la première qu'il l'avait entendu. Et il n'hésita pas une seconde fois à lâcher un rire moqueur. « Ouais ouais, c'est ça. » railla-t-il et il fronça les sourcils en sentant enfin la machine contre ses doigts. Levant des yeux surpris d'abord vers cette dernière, il comprît en voyant le geste du fameux... comment déjà ? Bref, du type debout – l'enfoiré – à côté de lui que c'était ce dernier qui venait de rapprocher l'objet de sa convoitise. Il appuya sur le bouton et glissa enfin la capsule à l'intérieur. Peut-être serait-il de meilleure humeur après sa boisson chaude ? Rien n'était moins sûr.

« Oh, une chose que vous ne pouvez pas me demander : partir. Je ne partirai pas » ajouta le brun au visage poupon en le regardant. Victor lui jeta un coup d'oeil et lâcha un « pfeuh. » blasé en reculant son fauteuil pour pivoter et se diriger vers le tiroir à couverts. « Pousse toi, tu gênes là. » lui lança-t-il sans une once de gentillesse ou de politesse. Les formalités, très peu pour lui. Il les avait toutes oubliées. Il manqua presque de lui écraser les pieds et ouvrît finalement le meuble, fouillant à l'intérieur à tâton pour trouver une petite cuillère. Il recula à nouveau, pivota avec gêne en direction de sa machine à café et patienta en regardant le liquide couler dans sa tasse. S'accoudant et posant sa joue sur son poing fermé il ronchonna. C'était définitivement trop long. Et la présence du garçon affable à ses côtés n'arrangeait rien à sa patience. « T'appelles comment déjà ? » lui fît-il répéter en fronçant le nez. Il devait avoir un prénom compliqué pour qu'il ne le retienne pas du premier coup. « Et sache p'tit gars que j'ai réussi à désespérer une collègue avec plus d'expérience que toi. J'viendrai à bout de ta patience en deux deux. » le prévînt-il. Et un bref sourire en coin frôla ses lèvres lorsque le café fût prêt. Il tendît les mains et s'empara de sa tasse, commençant à touiller le liquide. Le café du matin... un des rares plaisirs qu'il lui restait aujourd'hui. Infime. Et faible. A quoi rêver lorsque le seul rêve dont on a osé rêver est brisé ? Un voile passa dans son regard et il soupira longuement, faisant passer ça pour une tentative veine de refroidir un tant soit peu sa boisson.
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Jaesun Chesnais
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MessageSujet: Re: (victor) you need to be here with me (fini) (victor) you need to be here with me (fini) Empty31/3/2016, 12:30


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L’atmosphère était lourde dans cet appartement. S’ils avaient été dans un dessin animé, son patient aurait été entouré d’un nuage noir, ses yeux lançant des éclairs. Jaesun savait que la partie allait être compliquée à jouer, qu’il lui faudrait beaucoup de courage pour parvenir à percer la carapace de cet homme. En le voyant, il comprenait pourquoi Laure avait pu craquer. Le pire était qu’il n’avait certainement pas encore vu toute l’étendue de ses talents de râleur. Il allait subir, oui, mais ça n’était sûrement rien à côté de la peine profonde que ressentait Victor. Jaesun savait qu’il n’était pas réellement détesté, son patient devait rejeter tout le monde, peut-être même sa famille. Il fallait qu’il se batte. Il ne baisserait pas les bras. Au fond, il en voulait un peu à Laure. Ce genre de chose n’arrivait pas souvent d’après son patron et même s’ils devaient encaisser, ils étaient eux aussi humains. Laure ne devait tout simplement pas être dans de bonnes conditions. Peu importait maintenant il était celui qui s’occuperait de Victor et il voulait bien faire. Alors il lui sortit le discours habituel, un doux sourire sur les lèvres. Il se fichait bien que Victor le croie ou non, ça devait sûrement lui passer par une oreille et ressortir directement par l’autre. Et son rire froid en fut la preuve. « Ouais ouais, c'est ça. » Jaesun ne se démonta pas. Il avait même attendu pire réponse. Il se contenta d’approcher l’objet tant convoité par Victor. Sa cuisine n’était plus du tout adaptée, des travaux devraient être faits mais Jaesun ne savait pas quand tout ça commencerait. Peut-être devrait-il songer à déménager le plus de choses pour les mettre à la portée de l’homme en fauteuil. Il lui poserait la question, pour l’instant, ils devaient faire connaissance.

Avant toute chose, il fallait que Victor comprenne qu’il ne partirait pas, que c’était inutile d’essayer de le faire tourner en bourrique. Ce n’était que des paroles mais Jaesun n’allait pas briser cette promesse cachée. Non il ne l’abandonnerait pas. Tout ce qu’il récolta fut un soupire moqueur. Pour toute réponse il haussa les épaules. Une sensation étrange s’immisça en lui en voyant le visage grincheux de Victor habituellement orné d’un sourire. Il ne l’avait croisé que quelques fois en deux ans mais il n’avait jamais vu l’homme ainsi. C’était déstabilisant mais surtout très triste. « Pousse toi, tu gênes là. » Accédant à sa requête malgré le ton impoli, Jaesun se décala évitant de peu les roue du fauteuil. Le vicieux tentait de lui broyer les pieds volontairement ce qui lui arracha un sourire malgré tout. Les hostilités commençaient déjà. Bien, au moins il savait à quoi s’en tenir.

« T'appelles comment déjà ? » Penchant la tête, le jeune homme scruta son hôte. « Jae-sun. Mais vous pouvez m’appeler Jae. Ou Sun. Ou n’importe. » Si lui avait reconnu le professeur de la MJC, Victor ne semblait pas le situer. Au fond, ça ne le surprit pas. Il n’était pas dans ses cours. Il croisait bon nombre de gosses, impossible de se souvenir de tout le monde. Peut-être tilterait-il s’il venait avec une couronne de fleurs un jour. Jaesun savait qu’il avait fait parler beaucoup de gens à la MJC mais il n’avait fait qu’accentuer ça en venant danser affublé de ses tenues les plus colorées les cheveux ornés de différents bijoux. La provocation, Jaesun adorait. Seulement, ils n’étaient plus dans le cadre de la MJC, la situation était bien plus grave et le jeune homme se dit que Victor n’apprécierait peut-être pas de savoir qu’il dansait, chose que lui même ne pouvait plus faire. « Et sache p'tit gars que j'ai réussi à désespérer une collègue avec plus d'expérience que toi. J'viendrai à bout de ta patience en deux deux. » Le sourire mesquin de Victor ne troubla pas Jaesun le moins du monde. Ses menaces n’étaient pas bien terrifiantes non plus. Oui il était stressé, oui il craignait que Victor ne l’accepte jamais mais ce qui lui faisait le plus peur était d’échouer. Non pas par faiblesse mais parce qu’il ne parviendrait pas à aider vraiment son patient. « Inutile de me menacer Monsieur Hwang. Si je suis là c’est qu’il y a une raison. L’expérience ne fait pas tout » dit-il simplement reprenant les mots que son patron lui avait glissé pour expliquer sa décision. « Mais je vous laisse le soin d’essayez. Vous vous fatiguerez plus vite que moi. » Il espérait que ça serait le cas. Passer ses journées à lutter contre quelqu’un n’était pas ce qu’il préférait mais si Victor y tenait alors il encaisserait. Il lui prouverait qu’il avait tort. Jaesun était gentil mais orgueilleux. Il ne lui donnerait pas satisfaction en partant.

Laissant Victor boire son café tranquillement, le plus jeune s’écarta et avança jusqu’à son sac d’où il sortit sa blouse. Doucement il retira son sweat à capuche sous lequel il portait un marcel. Il adorait ces vêtements un peu trop larges lui permettant de se sentir bien, surtout pendant ses heures de danse. Passant son vêtement de travail par dessus sa tête, il plia son pull et le posa sur son sac avant de revenir vers la cuisine pour se laver les mains longuement. Sa tâche terminée, il se tourna vers Victor. « Avez-vous faim ? » Le café noir lui brûlerait sûrement l’estomac s’il ne mangeait pas un peu. Ouvrant les placards, il constata qu’ils étaient encore assez remplis, il n’aurait pas besoin de ressortir pour faire des courses. « Je pense qu’il faudrait aussi réaménager la cuisine en attendant pour que vous puissiez attraper ce que vous voulez. » Les produits vitaux se trouvaient rangés hors de portée de l’homme alors que certaines choses qu’il n’utiliserait plus bloquaient les placards utiles. Jaesun allait faire ça. Pourquoi Laura ne l’avait-elle pas fait d’ailleurs ? Mains sur les hanches, il fixait la petite cuisine réfléchissant le plus rapidement possible à une solution pour tout réorganiser. Tournant finalement le visage vers Victor, il scruta vraiment l’appartement. Il semblerait que la cuisine ne soit pas la seule chose qu’il ait à ranger. Tant de choses passaient dans sa tête à l’instant. Ranger, aider, nourrir, laver. Le dernier point manqua de le faire grimacer. Il fallait qu’il aille dans la salle de bain pour voir si cet endroit aussi était impraticable pour l’homme en fauteuil. Peut-être que ses parents avaient eu le temps d’installer quelque chose pour l’aider à se débrouiller seul entre temps ? Si ça n’était pas le cas Jaesun allait sûrement lutter pour le convaincre de le laisser l’aider à se laver. « Mh… l’appartement n’a subi aucune modification pour vous aider ? J’veux dire… cuisine, toilettes et salle de bain… n’ont pas été adaptés depuis le départ de Laure ? » Au fond, il croisait les doigts pour que les deux dernières pièces aient été changées. Pas qu’il avait peur ou était dégoûté de l’aider dans ce genre de tâches, non c’était son métier, il craignait juste la réaction de Victor. Il serait capable de ne pas se laver pour l'énerver exprès.
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MessageSujet: Re: (victor) you need to be here with me (fini) (victor) you need to be here with me (fini) Empty3/4/2016, 02:35


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Jaesun quoi... Non mais sérieusement, il n'avait pas plus compliqué encore comme prénom ? Jamais il ne s'en souviendrait ! Pire, jamais il ne ferait l'effort. Non mais franchement. Il lui avait proposé de décomposer son prénom pourtant, gentiment. Voire même de l'appeler comme il voudrait. Comment il voudrait hein ? « Ca s'ra le mioche alors. » conclût Victor sans une once d'humour. Il allait vraiment l'appeler comme ça. Aucune volonté à être plus sympathique. Il ne souhaitait pas le mettre dans sa poche. Bien au contraire, il voulait le foutre hors de sa vie, l'éjecter le plus loin possible. Il voulait être SEUL putain. Etait-ce si compliqué à concevoir ? Pourquoi est-ce que cette alternative semblait si inconcevable aux yeux de tous ? De quoi est-ce qu'ils avaient peur ? Qu'il se foute en l'air ? Hm... En toute honnêteté, Victor y avait évidemment penser. En apprenant qu'il pouvait faire une croix sur la passion de toute une vie, il avait vraiment cru qu'il ne tiendrait pas. Il avait refusé de s'alimenter pendant plusieurs jours dans la ferme intention de se laisser mourir. Même si ça n'avait pas été clairement verbalisé, que ce soit à l'oral ou dans sa tête, c'était plus ou moins le but de la manœuvre. Jusqu'à ce que son père vienne lui en mettre une. Et étrangement, une simple baffe lui avait complètement remis les idées en place et même si c'était dur, vraiment dur d'encaisser la situation, au moins n'avait-il plus d'idées noires.

Presque plus... Il lui était encore difficile de trouver une motivation pour se lever le matin cependant. Car au fond, quel était son but maintenant ? Il n'en avait plus vraiment. Il errait dans son appartement en ressassant toutes les choses qu'il aurait voulu faire et ne serait plus jamais capable de seulement envisager. Le pire, c'était quand il rêvait qu'il dansait. Il en rêvait encore et lorsqu'il se réveillait, il avait un sourire idiot sur le visage. Jusqu'à ce que la réalité ne lui retombe dessus avec une cruauté dévastatrice. Plus. Jamais. Il pouvait oublier. Mais il n'y arrivait pas. Oublier lui était impossible. Il se souvenait encore des sensations que ça lui provoquait. Il se souvenait encore de pourquoi il aimait ça. Tout ça à cause d'un mauvais concours de circonstances. C'était injuste. Il n'avait jamais été un mauvais garçon. C'était même un type bien. Il s'était toujours efforcé d'être agréable avec tout le monde. Eh bien... en voyant où toute sa bonne volonté l'avait mené, il n'avait plus envie de faire aucun effort. Et qu'importe qui en subirait les conséquences. Il détestait le monde entier. Il détestait les gens. Et il se détestait. Et jamais il n'avait haï si fort quelqu'un d'autre que lui-même. Non, jamais.

Même le gamin qui venait envahir son espace, il ne le détesterait jamais à ce point. Pour autant, il n'allait pas lui faire de cadeau. Il ne voulait pas de lui ici. Et il le lui fit comprendre assez vite, lui certifiant qu'il finirait par se décourager comme sa prédécesseure. « Inutile de me menacer Monsieur Hwang. Si je suis là c’est qu’il y a une raison. L’expérience ne fait pas tout Mais je vous laisse le soin d’essayer Vous vous fatiguerez plus vite que moi. » lui répliqua le garçon. Victor haussa un sourcil avant d'éclater de rire. Un rire qui sonnait mauvais et moqueur. Le genre de rire qu'il n'avait jamais eu pour personne mais qu'il ne se gênait pas pour avoir pour ce jeune individu bien trop sûr de lui. « Tu vas vite déchanter mon p'tit gars si tu crois pouvoir être plus coriace que moi. » conclût-il, la voix encore chevrotante de son rire à peine tut.

Le garçon s'éloigna et pendant un bref et délicieux instant, il crût qu'il allait se barrer. Bien au contraire. Il prenait ses aises en enfilant sa petite blouse de travail comme pour bien lui signifier qu'il allait rester et qu'il ne lui laissait pas le choix. Victor en fronça le nez de mécontentement et fixa le liquide presque noir au fond de sa tasse. S'il comptait s'acharner, l'ancien danseur n'allait pas lui simplifier la tâche. « Avez-vous faim ? » lui demanda-t-il d'une voix douce qui crispa le jeune homme aux cheveux roses. Ses doigts se serrèrent si fort autour de sa tasse que ses phalanges en devinrent blanches. Qu'il la ferme. Juste qu'il la ferme. Il ne supportait pas son ton gentil et poli. C'était pire que tout. Il avait juste l'impression que le brun était condescendant. Ca n'était pas forcément le cas, mais c'était l'impression qu'il avait. En plus, il lui proposait de quoi ? De lui faire à bouffer ? C'était insupportable. « Non ! » lâcha-t-il d'un timbre sec et agressif. Cassant. En réalité, il avait une dalle d'enfer. Mais il refusait de se voir faire faire la popote comme un petit vieux sénile. Il se débrouillerait une fois que ce con serait parti. Il posa sa tasse vide sur le plan de travail et tenta de rouler, bien vite stoppé par la table de la cuisine en plein milieu de sa route. Et il y avait l'autre con qui lui bloquait le passage de l'autre côté. Il lui lança un regard noir mais le mioche reprît, occupé à autre chose apparemment. « Je pense qu’il faudrait aussi réaménager la cuisine en attendant pour que vous puissiez attraper ce que vous voulez. » Il soupira longuement à ses propos. « Passionnant ! » lâcha-t-il avec ironie. Eh bien si ça l'amusait de tout déplacer, qu'il se fasse plaisir ! Est-ce qu'il allait lui expliquer chaque minute du déroulé de sa journée ? C'était agaçant. Ne pouvait-il pas juste la boucler ?! Poussant finalement violemment la table (qui ne bougea que d'à peine quelques centimètres) il parvînt à se frayer un passage et roula en direction du salon. Son but ? Se foutre devant la télé et la fixer pendant des heures. Ouvrir les volets de l'appartement ? Ca n'était pas dans son intention. Oh que non. Vivre en ermite était la seule chose à laquelle il aspirait ces derniers temps. « Mh… l’appartement n’a subi aucune modification pour vous aider ? J’veux dire… cuisine, toilettes et salle de bain… n’ont pas été adaptés depuis le départ de Laure ? » l'interrogea – ENCORE – le brun à la bouille de bébé. Il n'avait même pas eu le temps d'atteindre son canapé, putain ! Et même si ce gamin avait raison de le demander, il n'en avait rien à branler ! Il souffla longuement et se retourna comme il pût en ne faisant tourner qu'une seule de ses roues. « Non ! Y'a rien eu ! Et y'aura rien ! Laisse mon appartement tel qu'il est ! Laisse le tranquille et laisse MOI tranquille putain ! J'ai besoin de rien ! » Il lui avait adressé ces mots sans aucune nuance, sans gueuler. Mais avec une intonation qui en disait long sur sa « contrariété ». Et dans des gestes un peu désordonnés il roula sur la distance qui restait entre lui et le canapé. Une fois à côté de ce dernier, il tenta de caler son fauteuil tout contre afin de pouvoir se hisser plus ou moins aisément sur le sofa. Mais encore peu habitué il oublia d'immobiliser les roues avec le système prévu à cet effet. Alors lorsqu'il se souleva à bout de bras et commença à pivoter afin de se poser sur le coussin du canapé, son fauteuil roula vers l'arrière, le déséquilibrant. Lâchant un cri de surprise il s'étala sur le sol. Il laissa échapper un geignement, le visage contre le tapis et grogna. Le ridicule ne tuait pas... mais il aurait préféré. Il tenta de se relever de lui-même, poussant sur ses bras et se retournant comme il pouvait pour s'asseoir. Mais une fois fait, il resta perdu quant à la marche à suivre pour arriver à de un : récupérer son fauteuil et de deux... monter sur ce putain de canap' ! « Fait chier ! » cria-t-il, l'agacement plus que perceptible dans sa voix.
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Jaesun Chesnais
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MessageSujet: Re: (victor) you need to be here with me (fini) (victor) you need to be here with me (fini) Empty4/4/2016, 12:35


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« Ca s'ra le mioche alors. » Jaesun retint un rire amusé à cette réflexion. Ça ne lui faisait pas grand chose qu’il l’appelle ainsi. Il aurait pu être vexé qu’il ne le prenne pas au sérieux mais au fond, Jaesun se disait qu’il ne pensait pas vraiment. La colère et l’énervement parlaient à sa place et si ça le soulageait d’agir ainsi, qu’il fasse, lui continuerait à faire son métier quoi qu’il arrive. Le mioche n’était pas très respectueux mais il y avait bien pire. Jeasun saurait le remettre à sa place quand il le faudrait. Pour l’instant, ça n’était pas nécessaire. Il se contenta juste de lui expliquer qu’il ne cèderait pas. Si le jeune homme aux cheveux colorés se donnait pour but de le mettre à la porte ça lui ferait au moins une mission pour laquelle se lever le matin. Le rire presque vicieux qui résonna dans la pièce ne le fit pas broncher, non, il se contenta de fixer son patient. « Tu vas vite déchanter mon p'tit gars si tu crois pouvoir être plus coriace que moi. » Le nombre d’années qui les séparait n’était pas si important mais Victor agissait comme s’il n’était qu’un garçon pré-pubère. C’était plutôt drôle et Jaesun ne fit que sourire faiblement. « Peut-être allez-vous déchanter. Vous ne me connaissez pas. » Dans sa voix aucune menace ni moquerie. Il ne faisait que statuer l’évidence. Son jeune âge ne voulait rien dire quant à sa motivation. Puis en le provoquant, Victor ne faisait qu’augmenter son intention de réussir. Jamais il ne lâcherait même s’il en ressortait épuisé. L’orgueil n’était pas un trait prédominant de sa personnalité mais face à cet homme, il n’avait aucune envie de se laisser faire. Plus Victor s’acharnait plus il montrait à Jaesun qu’il avait besoin d’aide.

Une fois sa blouse enfilée, le jeune homme reporta son attention sur la cuisine. Cet endroit ne lui plaisait pas vraiment, rien ne semblait adapté pour le handicap de Victor. « Non ! » répondit-il agressivement à sa demande. Jaesun ne fut bien évidemment pas satisfait de cette réponse même s’il ne s’était pas attendu à autre chose. Son patient n’allait certainement pas lui avouer qu’il avait effectivement faim et surtout besoin de lui. Alors sans rien dire de plus, le jeune homme se contenta d’ouvrir les placards à la recherche des produits pour le petit déjeuner. Le « Passionnant ! » qu’il reçut pour sa suggestion d’aménager la cuisine ne lui fit de nouveau rien. Qu’il approuve ou non, Jaesun le ferait. C’était nécessaire et Victor le comprendrait quand il pourrait enfin prendre ce qu’il voulait sans avoir besoin de quelqu’un. Il ne voulait pas de l’aide de Jaesun alors il fallait qu’il essaie d’aménager au mieux l’appartement pour que Victor se débrouille seul au maximum. « Non ! Y'a rien eu ! Et y'aura rien ! Laisse mon appartement tel qu'il est ! Laisse le tranquille et laisse MOI tranquille putain ! J'ai besoin de rien ! » Tournant son visage vers Victor, le jeune homme retint un soupir. Aucun agacement, juste de la peine. Il était certain que l’homme en fauteuil avait conscience de ses besoins mais qu’il préférait se taire plutôt que d’avouer que Jaesun avait raison. « Non je ne vous laisserai pas tranquille » répondit-il d’un ton normal avant de se reconcentrer sur la cuisine. Alors qu’il allait tendre le bras pour récupérer un paquet de pain au chocolat, un cri attira son attention le faisant se retourner vivement. L’image qui se dessina devant lui serra son cœur. Il en avait vu des personnes en difficulté mais ça lui faisait mal à chaque fois. « Fait chier ! » Doucement, Jaesun s’approcha de l’homme assis par terre. Il savait qu’il allait subir des remarques,  peut-être même allait-il se débattre dès qu‘il poserait ses mains sur lui mais il était sa seule chance de se redresser sans peine. Sans un mot, Jaesun se baissa et passa une de ses mains fermement sous les bras de Victor tout en glissant l’autre sous ses jambes. Sa légèreté le troubla même s’il s’était douté qu’il ne pèserait pas lourd. En quelques mois, il avait dû perdre de la masse musculaire, donc du poids. Sans vraiment lui laisser le temps de réagir, il le serra fortement contre lui et le déposa en quelques instants sur le canapé. Malgré la rapidité, ses gestes furent doux, attentionnés. Il ne voulait en aucun cas le jeter comme un vulgaire sac pour éviter de prendre des remarques ou coups. Il voulait juste épargner un contact trop long à Victor qui ne devait sûrement pas le vouloir. Une fois redressé, Jaesun tira le fauteuil roulant près du canapé et immobilisa les roues pour que cette mésaventure ne se produise plus. Il aurait pu lui rappeler, il aurait pu lui dire que c’était important d’y penser quand il voulait se transférer mais il n’en fit rien. Victor le savait parfaitement, sa chute lui avait certainement remis les idées en place. Après avoir approché les télécommandes de Victor, il s’éloigna vers la cuisine pour récupérer un pain au chocolat et lui apporta. « Bon appétit » dit-il doucement en le posant près de la main de Victor avant de retourner s’affairer dans la cuisine.

Bien décidé à accomplir sa tâche, il vida tous les placards et réorganisa au mieux chaque partie. Tout ce qui était important pour Victor se retrouva dans les meubles accessibles. Grattant sa tête à plusieurs reprises, il finit par être satisfait de son travail et se tourna de nouveau vers Victor. « Ça sera mieux comme ça… » Il pourrait se préparer lui même des repas s’il utilisait la table comme plan de travail puisque les meubles de la cuisine ne lui permettaient pas de s’approcher assez. Se dirigeant vers son sac, il sortit sa bouteille de boisson énergisante et son calepin dans lequel il nota une liste de courses. Quelques gorgées plus tard, Jaesun reporta son attention sur Victor. Malgré lui, l’image de son patient désemparé, assis par terre, revint le hanter. Ça lui faisait mal de voir quelqu’un aussi faible et c’était encore pire puisqu’il l’avait connu au sommet de sa forme. « Est ce que vous voulez vous laver.. ? » tenta-t-il un peu plus faiblement. Il ne voulait pas le brusquer ni l’énerver mais il fallait qu’il y passe. Jaesun ne voulait pas que Victor se laisser aller. S’il ne mangeait pas et ne se lavait pas, il ne parviendrait plus à remonter cette pente difficile qu’était la dépression.
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MessageSujet: Re: (victor) you need to be here with me (fini) (victor) you need to be here with me (fini) Empty9/4/2016, 14:53


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« Peut-être allez-vous déchanter. Vous ne me connaissez pas. » avait répliqué le plus jeune lorsqu'il lui avait clairement dit que se frotter à lui allait vite le décourager. Victor était tout bonnement devenu infecte. Il avait coupé les ponts avec tout le monde. Notamment ses amis danseurs. Parce qu'il ne supportait pas l'idée que les autres pouvaient continuer à vivre son rêve à lui. C'était impossible à encaisser. Faire face à sa situation au quotidien était déjà dur. Alors constater que le monde continuait à tourner pour les autres, c'était d'autant plus compliqué. Peut-être que c'était égoïste. Sûrement même. Mais il n'était pas capable de faire avec. Alors il faisait sans. Il ne voyait personne. A part sa mère qui s'obstinait à lui rendre visite dès qu'elle le pouvait. Et puis les gens qu'elle avait engagé pour s'occuper de lui. On ne pouvait pas parler d'une vie sociale extrêmement développée mais c'était déjà trop pour Victor. Et le gamin qui lui disait qu'il ne le connaissait pas... « Je tiens pas à te connaître de toutes manières. » avait-il répondu avec un ton narquois, un peu dans sa barbe, pas tout à fait distinct. Il ne tenait pas forcément à faire l'effort de prononcer ça de façon compréhensible. A quoi bon. Il ne cherchait pas vraiment la communication.

En revanche il fût beaucoup plus clair pour lui dire de lui foutre la paix alors que le garçon insistait à propos de tous les changements qu'il y avait à effectuer dans l'appartement pour lui rendre la vie plus facile. Plus facile ? Rien ne serait plus jamais facile de toutes manières. Alors merde ! Qu'il le laisse tranquille, c'était tout ce qu'il demandait ! « Non je ne vous laisserai pas tranquille » avait-il dit sur un ton impassible. Ca avait le don d'encore plus agacer Victor. Pour autant, il n'insista pas, bien trop occupé à essayer de monter sur son canapé. Mission qui échoua lamentablement puisqu'il avait oublié d'immobiliser les roues. Le détail à ne pas oublier. Le détail que lui avait répété bon nombre de fois la femme qui avait précédé Jaesun dans cette tache laborieuse qu'était le fait de s'occuper de Victor. Quand il se retrouva par terre, évidemment, ce détail lui revînt douloureusement en mémoire et il se maudît de l'avoir laissé s'échapper de son esprit pendant un instant. C'était stupide ! Et maintenant il se retrouvait dans une posture des plus ingrates. Il aurait été à l'extérieur... Mon dieu il ne voulait même pas y penser. Il jura durement alors qu'en position assise, il tentait de trouver une solution pour retrouver un peu de contenance. Mais ses bras n'étaient pas assez forts pour le tirer sur le canapé. Il aurait voulu hurler de frustration mais il n'en eût pas le temps. Il sentît les bras de Jaesun l'enlacer, ou plutôt l'immobiliser contre son torse et il fronça immédiatement les sourcils. « LACHE MOI ! » hurla-t-il en essayant de le repousser. « PUTAIN MAIS LACHE MOI, MERDE ! » ordonna-t-il sans que sa requête ne trouve oreille attentive. Gesticulant pour se défaire de son emprise il n'eût pourtant pas d'autre choix que d'accepter l'étreinte qui lui permit de très vite s'installer dans le sofa. Et même s'il le devait à l'intervention du plus jeune, il était hors de question qu'il le remercie. Et il ne le fît pas. Il se contenta de se renfrogner et de choper rapidement la télécommande que le brun mît à sa disposition. Zappant sur les différentes chaînes il s'arrêta sur un documentaire animalier et croisa les bras, l'air ronchon. Bordel. Il avait détesté ce moment. Se sentir dépendant de quelqu'un était la pire chose qu'il avait jamais ressenti. Qu'un gamin soit obligé de le porter pour lui faire faire ce qu'il n'avait aucune difficulté à effectuer quelques mois auparavant... il avait juste l'impression d'être un moins que rien. C'était frustrant et horriblement embarrassant.  « Bon appétit » entendît-il et il se tourna vers Jaesun dans l'intention de l'envoyer bouler avant de remarquer le pain au chocolat poser tout près. Hésitant un instant, il finît par le prendre et croqua dedans, le nez froncé. « J'aime pas le chocolat le matin ! » lâcha-t-il. Il ne mentait pas tout à fait mais la remarque était gratuite. Elle n'était faite que pour trouver à redire contre ce geste qui était tout sauf malvenu. Son ventre criait famine et la simple bouchée eût le don de soulager un peu son estomac creux. Elle mange la viennoiserie rapidement en fixant l'écran. Hors de question de le remercier, une fois encore. Au fond, la situation était affreuse pour lui. Il aurait voulu pleurer. Devoir compter sur quelqu'un pour même juste se sustenter... c'était vraiment affreux à ses yeux. Il ne pleura pas pour autant. Il souffla seulement et ferma un instant ses paupières légèrement tremblantes, avant de se reconcentrer sur la télé. S'abrutir pour ne plus penser. C'était la meilleure solution qu'il avait trouvé pour le moment.

Il entendait le plus jeune trifouiller derrière lui. Il se doutait de ce qu'il faisait mais lâcha malgré tout : « Putain mais... plus de bruit non ?! » C'était injuste. Complètement. Mais il avait ressenti le besoin de râler pourtant. Et il n'allait pas se gêner pour le faire. « Ça sera mieux comme ça… » l'entendît-il prononcer et il leva les yeux au ciel, lâchant un « gna gna gna » puéril en imitant – foutrement mal – le ton de Jaesun. S'était-il jamais comporté de façon aussi idiote ? Il ne s'en souvenait pas. Mais il s'en fichait. Il voulait juste être le plus détestable possible. Pour qu'on l'abandonne... Qu'on le laisse, seul. Mais ça ne faisait clairement pas partie des intentions du brun. « Est ce que vous voulez vous laver.. ? » l'entendît-il lui demander. Victor fronça les sourcils. Bordel... même ça. Même ça il ne pouvait pas le faire seul. Aussi discrètement que possible, il glissa son visage près de son aisselle, pour vérifier si l'odeur y était vraiment marquée. Hélas... c'était le cas. Il avait besoin d'une douche. Clairement. Soupirant, il se hissa sur ses bras et se laissa glisser vers son fauteuil que Jaesun avait pris soin de lui rapprocher. Débloquant les roues, il commença à faire demi tour, non sans mal, et prît la direction de la salle de bain. Il n'avait même pas pris la peine de répondre à son cadet.

Se penchant en avant pour pousser la porte de la salle d'eau, il s'engouffra à l'intérieur comme il pût et plaça son fauteuil à proximité de la baignoire. Bloquant cette fois-ci les roues, il analysa la situation. Une assise amovible avait été placée dans la baignoire justement afin qu'il puisse s'y tenir assis sans trop de difficulté. Pourtant, il en éprouvait malgré tout lorsqu'il devait sortir de la douche, avec ses mains glissantes. Il soupira et cria à l'intention du garçon. « BON ! C'EST POUR AUJOURD'HUI OU POUR DEMAIN ?! » L'amabilité, il ne connaissait plus. Il lui aurait suffit de simplement dire « oui, je veux me laver » lorsque le garçon lui avait posé la question. Mais non. C'était plus « simple » de se montrer insupportable, comme un enfant pourri gâté. Commençant déjà à retirer son haut qu'il lança en direction du panier à linge, c'est avec gêne qu'il alla défaire l'élastique de son pantalon de pyjama. C'était toujours une galère infâme que de l'enlever dans cette position. Il essayait de se soulever d'une main, dans un équilibre précaire, tandis que l'autre tirait le tissus vers le bas. Rien de bien évident lorsqu'on se trouvait dans un fauteuil certes stabilisé mais d'un équilibre encore peu fiable. Il grogna en tortillant son bassin. « OH ! » hurla-t-il à nouveau à l'intention du brun en désignant son pantalon. « Merde à la fin ! J'galère là ! Bouge toi ! » Lui demander de l'aide de façon plus polie et claire ? Ha. Ne rêve pas Jaesun. Ne rêve pas.
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Jaesun Chesnais
Jaesun Chesnais
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MessageSujet: Re: (victor) you need to be here with me (fini) (victor) you need to be here with me (fini) Empty13/4/2016, 16:36


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Jaesun s’était attendu à rencontrer quelqu’un de difficile et il n’était pas déçu. Victor était totalement comme l’avait décrit Laure. Imbuvable. Mais le jeune homme n’allait pas se laisser faire et si son patient pensait réussir à le faire craquer, il se fourrait le doigt dans l’œil. Il ne le connaissait pas. Oui il n’était pas très expérimenté, oui il était jeune, mais il avait une volonté de réussir qui le poussait à bouger des montagnes. Puis il savait que la haine de Victor ne lui était pas directement destinée. Celui-ci devait agir comme ça avec tout le monde, et surtout avec ceux voulant l’aider. Plus tard, il serait débarrassé de tout ça mais il fallait qu’il s’habitue à sa nouvelle condition. Chose qui semblait difficile, Victor ne faisait aucun effort et Jaesun savait que ça prendrait un temps fou s’il repoussait chaque tentative et qu’il ne faisait aucun effort. Peu importait, il resterait le temps qu’il faudrait même si l’homme aux cheveux roses lui donnait du fil à retordre. Qu’il s’acharne, au moins ça lui donnerait une occupation. Il lui aurait bien fait plusieurs remarques mais il ne le connaissait pas encore assez pour se le permettre. C’était son premier jour, il patienterait un peu pour remettre vraiment les points sur les i.

Lorsque Victor tomba de son siège, Jaesun n’hésita pas un instant et se précipita vers lui pour l’aider. Bien sûr il pensait aux conséquences, aux possibles réprimandes mais tout ce qui comptait était de le relever. « LACHE MOI ! » Son cri ne le fit pas broncher, ses mains prirent fermement possession de son corps léger et le souleva sans difficulté. « PUTAIN MAIS LACHE MOI, MERDE ! » Jaesun accéda à sa requête en le posant délicatement dans le canapé. Le contact n’avait duré que quelques secondes, assez pour attirer la colère de Victor. Qu’aurait-il dû faire, le laisser trimer pendant de longues minutes à essayer de se hisser sur le canapé ? S’il avait été seul, il aurait été obligé de se débrouiller seulement là, Jaesun était présent et c’était son travail que de faciliter la vie de ce jeune homme réticent. Sans attendre le moindre remerciement, Jaesun reprit son activité dans la cuisine avait d’apporter un pain au chocolat à Victor. « J'aime pas le chocolat le matin ! » Evidemment. Il eut envie de lui demander s’il aurait réagi pareil avec un biscuit à la fraise ou une crêpe mais il ne fit rien. « C’est noté. Qu’aimez-vous le matin alors ? » demanda-t-il calmement. Il ajouterait le produit à la liste de course, si Victor daignait lui répondre.

« Putain mais... plus de bruit non ?! » Encore une fois, il aurait pu faire exprès de faire du bruit, il aurait pu lui répondre de façon tout aussi mauvaise, mais il n’en avait pas le droit. La provocation n’était pas l’attitude à adopte. Pas pour l’instant. Il verrait avant avec son supérieur si les choses ne s’arrangeaient pas. Là, il se contenta d’hausser les épaules et de s’excuser. Il ne tenta pas de faire moins de bruit, ça n’était pas possible.  Fier du résultat, Jaesun referma le dernier placard prêt à expliquer à son patient où se trouvait maintenant chaque produit mais il fut accueilli par un superbe « gna gna gna » enfantin. Sa bouche s’étira en un faible sourire. Bon sang, un rien agaçait Victor et c’était presque drôle de voir tous ses efforts pour essayer de déstabiliser Jaesun. Manque de chance pour lui, le jeune homme s’était créé une carapace pour mieux contrer les attaques qu’il avait pu subir. Aujourd’hui, il était presque blindé. Il avait sûrement une bouille de gamin aux yeux de cet homme mais ça ne changeait pas ce qu’il était vraiment, quelqu’un de fort. Mais ça, Victor le découvrirait bien assez tôt.

Le sujet de la toilette était sensible pour Victor, il le savait de part Laure qui n’avait pas réussi plus de deux fois à le faire aller dans la salle de bain. Jaesun se doutait qu’il avait dû se laver par ses propres moyens ou avec l’aide de sa famille, mais il avait pu aussi sentir son odeur en le portant  contre lui quelques minutes plus tôt. Non, il ne sentait pas mauvais mais il avait besoin d’une douche. Il se sentirait sûrement mieux en étant propre. Sans obtenir de réponse, Jaesun observa Victor se diriger seul vers la salle de bain. Finalement, il n’avait pas tant lutté que ça pour le faire y aller. La suite risquait d’être un peu plus compliquée, il en était parfaitement conscient. Allant vers son sac, il attrapa ses chaussures et son pantalon de service. Hors de la vue de Victor, il se revêtit sa tenue pour être plus à l’aise dans la salle de bain. Bouger dans son Jean serré et le mouiller n’aiderait pas au bon déroulement de la toilette.  

« BON ! C'EST POUR AUJOURD'HUI OU POUR DEMAIN ?! » Seul, Jaesun roula des yeux et rigola à ce ton bien froid. « Je rêve » murmura-t-il pour lui même. De nouveau, quelques réflexions vinrent se faufiler dans son esprit mais aucune ne franchit la barrière de ses lèvres. Amusé, il se contenta de rire avant d’enfiler ses sabots avant de s’aancer vers la salle de bain. Il n’avait mis qu’une minute voire deux à le rejoindre mais ça semblait un temps infini pour l’homme aux cheveux roses. « OH ! » Penchant la tête, il suivit du regard la main de Victor qui lui ordonnait d’enlever son pantalon. Une petite remarque salace aurait pu faire son apparition mais Jaesun se tut, une fois de plus. ‘pas le premier jour Jae, pas le premier jour’. Peut-être le deuxième. Mais Victor allait devoir s’y faire, Jaesun n’était nullement impressionné par son ton ou même son regard électrique. Il se fatiguerait bien avant lui. « Merde à la fin ! J'galère là ! Bouge toi ! » « Désolé pour l’attente… » dit-il en s’approchant de lui. Doucement, il attrapa le tissu qui avait donné tant de difficultés à Victor et le glissa vers le bas dévoilant des jambes extrêmement fines. Il fit attention à ne pas toucher sa peau pour l’instant, chaque chose en son temps. Voir ses jambes si maigres attrista Jaesun mais il ne montra rien. Victor n’était pas connu pour être un danseur débordant de muscles, il avait ce qu’il fallait où il le fallait et était resté très fin. Il ne l’avait pas vu beaucoup mais malgré tout il se doutait que ses jambes n’avaient jamais été aussi maigres. Fixant un instant son patient, il se pencha de nouveau et attrapa le sous-vêtement, dernier rempart entre lui et la nudité de Victor. Il en avait vu des patients nus et il avait appris à ne pas réagir. Que le corps soit attirant ou non, Jaesun devait rester le même. Il ne devait en aucun cas mettre mal à l’aise la personne. Face à Victor, il sut parfaitement conserver ses émotions pour lui. Ça lui faisait mal de le voir ainsi mais il n’en était pas plus laid, au contraire. Malgré ses expressions désagréables, son regard noir et son corps amaigri, Victor avait quelque chose de spécial. Jaesun n’aurait pas su dire quoi. Son regard resta fixé sur le visage du jeune homme attendant à tout moment une nouvelle réflexion. Ça détendrait peut-être détendu l’atmosphère au fond. Une fois le vêtement superflu ôté, Jaesun se redressa et attrapa une serviette qu’il déposa près de la baignoire. « Bien, je vais être obligé de vous toucher alors inutile d’hurler comme tout à l’heure, d’accord ? Je vais vous porter et vous mettre dans la baignoire. Ensuite vous pourrez vous laver seul, vous en êtes capable. » Ça lui ferait sûrement du bien de voir que Jaesun ne s’imposait pas et le laissait faire la plupart des choses. Ses bras étaient encore valides alors assis dans une baignoire, Victor pouvait parfaitement se laver. « Je vais vous soulever » annonça-t-il tout en se penchant pour passer ses bras sous ceux de Victor et sous ses jambes. Encore une fois, il n’eut aucun mal à le soulever de son fauteuil et il le déposa rapidement mais sûrement sur le siège dans la baignoire. Ne pas faire durer le contact, ne pas le gêner mais rester professionnel et doux. Voilà ce que Jaesun tentait de faire malgré les réticences de Victor. Peut-être finirait-il par accepter qu’il ne lui voulait aucun mal et qu’il n’était pas là pour gâcher sa vie.

Ensuite, il attrapa le pommeau de douche pour le glisser entre les mains de son patient sans jamais laisser trainer son regard ailleurs que sur son visage. « Je vous laisse vous laver, appelez-moi quand vous avez fini je vous sortirai de la baignoire… » En se redressant Jaesun approcha les produits de bain du jeune homme pour qu’il n’ait pas à se pencher et risquer de glisser. Le robinet était assez proche pour qu’il règle lui même l’eau à la température qu'il appréciait, le jeune aide n’avait donc plus rien à faire dans la petite pièce. Il s’approcha de la sortie et se tourna une dernière fois vers Victor. « Votre appartement n’est pas très grand comme vous le savez, inutile d’hurler à pleins poumons pour m’appeler. Sauf en cas d’extrême urgence, évidemment » dit-il avec un sourire avant de laisser le jeune homme seul pour se laver. Bien sûr, si Victor avait un souci il fallait qu’il crie le plus fort possible mais il était inutile pour lui d’harceler Jaesun juste pour l’appeler une fois sa tâche terminée. Ça éviterait au jeune coréen de paniquer pour rien en entendant des cris. Mais ça il éviterait de le mentionner à Victor, c’était une arme redoutable à ne pas lui mettre entre les mains.
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MessageSujet: Re: (victor) you need to be here with me (fini) (victor) you need to be here with me (fini) Empty24/4/2016, 22:17


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Entendre Jaesun n'être que gentillesse l'agaçait plus que de raison. Non parce que la gentillesse l'exécrait de manière générale mais parce que dernièrement, il l'interprétait comme de la pitié. C'était injuste. C'était son boulot, il n'avait pas pitié de lui. La logique voudrait qu'il soit juste compatissant. Mais Victor ne le supportait pas. Il ne supportait pas l'idée qu'il puisse être regardé comme un être amoindri. Comme un vulgaire atrophié. Même s'il l'était, il avait tellement de mal à l'assumer qu'il avait l'impression que chaque mot ou geste des autres lui renvoyaient sa situation minable en pleine face. Et même lorsque Jaesun lui demanda simplement ce qu'il aimait le matin, il lui répondît avec agressivité : « De la tranquillité ! Et une bonne de silence ! » Avant de se renfrogner et de fixer la télévision. Il aurait tout simplement pu lui dire qu'il avait à l'époque l'habitude de manger un bol de céréales avec du lait, mais non. Trop dur d'être normal. Il n'en était juste pas capable. Ceux qui avaient connu Victor avant son accident ne comprenaient pas ce changement. Ils l'avaient connu comme un bout-en-train, un mec souriant, toujours de bonne humeur, optimiste et des rêves plein la tête. Aujourd'hui, il était l'exemple même de l'indélicatesse et du mécontentement perpétuel. Infréquentable. Insupportable. Pour autant, il ne se laissait pas complètement aller. Même si ça lui avait effleuré l'esprit, il n'était pas suicidaire. Il ne voulait pas mourir même si son goût de la vie s'était envolé. Et prendre une douche faisait partie des rares gestes qu'il perpétrait encore pour garder un minimum de décence.

Mais même ce simple geste était compliqué à effectuer. Il n'avait pas encore réussi à trouver une solution adéquate pour se déshabiller de lui-même. Mais surtout pour entrer ou sortir de la baignoire. Quelque chose qui nous paraissait anodin au quotidien était devenu périlleux et compliqué pour le bridé aux cheveux d'un rose quelque peu passé. Et c'était principalement pour ce genre de tâches d'apparence banales qu'il avait besoin de quelqu'un comme Jae. Mais encore une fois, plutôt que de lui demander posément de l'aide, non. Il préféra lui crier dessus, lui reprocher d'être trop long, de ne pas être assez réactif. « Désolé pour l’attente… » s'excusa le brun. Et Victor se dît que se soumettre autant ne lui apporterait certainement rien de bon dans la vie. Et qu'il n'allait pas le ménager. « J'aurais eu le temps de crever trois fois ! T'es sûr que t'as choisi la bonne vocation ? » lui lança-t-il avec toute la mauvaise foi du monde. Il le laissa lui retirer le pantalon non sans une certaine gêne alors que sa nudité ainsi dévoilée ne le mettait pas à l'aise. D'autant plus du fait qu'il montrait ses jambes devenues maigres. Chaque fois qu'il les voyait, il voulait pleurer, hurler ou les arracher. Un voile passa devant ses yeux avant qu'il ne déglutisse et reprenne de l'assurance, alors que l'aide à domicile l'informait de la suite des événements. « Bien, je vais être obligé de vous toucher alors inutile d’hurler comme tout à l’heure, d’accord ? Je vais vous porter et vous mettre dans la baignoire. Ensuite vous pourrez vous laver seul, vous en êtes capable. » expliqua-t-il. Et Victor lui lança un regard noir. La sympathie de Jae sonnait comme de la condescendance à ses oreilles. « Je sais que je peux encore me laver seul ! Je suis pas complètement stupide et je l'ai déjà fait ! Tu m'as pris pour un gamin de 2 ans ?! Va falloir que j'te fasse une liste de ce que je sais encore faire tout seul, comme m'astiquer ? Non mais franch'ment. » Être agressif - et vulgaire - ne changerait rien mais ça le soulageait et ça lui permettait de cacher son mal-être derrière un masque de colère. « Je vais vous soulever » continua le garçon sans se laisser démonter. « Non sans blague. » répondît-il non sans un ricanement. Et lorsque leurs corps entrèrent en contact, Victor eût un frémissement désagréable. Il se sentait tellement faible, petit, minuscule et ridicule. Il n'était rien qu'une chose à moitié fonctionnel, obligé de se faire porter. Obligé d'être manipulé. Comme un pantin. Il était un Pinocchio dont le bas du corps s'était disloqué. Et il ne supportait pas ses ficelles.

Il sentait le regard du brun sur son visage. Il avait au moins la décence de ne pas regarder son corps. Mais ça n'empêchait pas Victor de se sentir mal. Parce que c'était sur son visage que devait se lire toute la peine qu'il essayait de dissimuler. Lorsqu'il le souleva il vînt agripper une de ses épaules, pour maintenir un certain équilibre. « Grouille toi. » lâcha-t-il de façon froide alors que de sentir ses muscles tendus contre lui le crispait désagréablement. Il le posa avec douceur dans le siège prévu à cet effet avant de lui mettre entre les mains le pommeau de douche. Geste qui agaça, une fois de plus l'ancien danseur. Il aurait été capable de l'attraper tout seul. « Je suis pas un putain d'empoté ! J'suis encore capable de tendre les bras hein ! » mais il ne râla pas plus que ça et attendît que le brun daigne enfin sortir. Est-ce qu'il n'allait jamais se décider à bouger, nom de dieu ?! « Je vous laisse vous laver, appelez-moi quand vous avez fini je vous sortirai de la baignoire… » Il leva les yeux au ciel à ses recommandations toujours prononcées avec douceur mais qui le hérissait, l'agaçait au plus haut point. « Déguerpis maintenant putain ! C'est bon, je l'ai déjà fait ! » répliqua-t-il en lui indiquant la porte d'une main tendue, l'autre, tenant aussi le pommeau, essayant de cacher sa virilité. C'était terriblement embarrassant. « Votre appartement n’est pas très grand comme vous le savez, inutile d’hurler à pleins poumons pour m’appeler. Sauf en cas d’extrême urgence, évidemment » lui indiqua-t-il en dernier lieu et Victor grogna, tandis qu'il passait la porte. « Je crie si j'veux, j'suis chez moi, pauv'con. » C'était puéril mais c'était surtout agaçant. Et c'était tout ce qu'il voulait. Enerver l'employé qui avait pour mission de s'occuper de lui pour qu'il finisse par le laisser et ne jamais plus revenir.

Il entreprît de se laver en tournant les robinets pour régler l'eau. Une fois fait, il passa le pommeau partout sur son corps pour le mouiller, soupirant d'aise alors que la chaleur détendait les muscles de ses jambes qui étaient toujours douloureux, au moindre effort de ces dernières. Il le passa aussi sur ses épaules, tendues, du fait qu'elles étaient de plus en plus sollicitées ces derniers temps. Il ferma les yeux et soupira d'aise, laissant couler l'eau longuement sur sa peau blanche. Puis il prît enfin son gel douche et se savonna. Une fois rincé et intégralement propre, il se tourna vers la porte encore ouverte, grelottant alors que l'air passait par cette dernière. « OH LE MIOCHE ! » gueula-t-il en frottant ses bras nus. Se saisissant de la serviette que le garçon avait laissé à sa portée il s'enveloppa dedans pour se protéger de la fraîcheur de la pièce. « BOUGE TA FRAISE ET VIENS M'SORTIR DE LA ! J'VEUX PAS Y PASSER LA JOURNEE ! » continua-t-il jusqu'à ce que l'assistant entre et vienne l'aider. « C'est pas trop tôt ! »Une fois de nouveau dans son fauteuil il lui roula presque sur les pieds pour se diriger vers sa chambre. Il plaça son fauteuil devant son placard de façon à pouvoir en ouvrir une des portes et récupérer un tee shirt et un pantalon de jogging. Puis il le déplaça non sans peine pour être en mesure d'ouvrir l'autre porte et récupérer un sous vêtement. Puis il roula en direction de son lit, immobilisant le fauteuil à côté et s'y hissant avec toute la peine du monde. Ses bras n'étaient pas encore assez musclés pour de tels efforts. A chaque fois, il devait puiser dans ses réserves. Haletant, il prît un moment pour reprendre sa respiration avant de s'habiller non sans galérer encore. Le pire était encore pour mettre le pantalon. Même s'il prenait les plus souples qu'il possédait, c'était toujours une épreuve. Mais il refusait de demander au plus jeune de l'aider. Il avait déjà trop fait appel à lui et c'était assez pesant comme ça. Il crisait pourtant, pignant contre la jambe droite paraissant infinie. Où était ce putain de trou par lequel son pied aurait dû apparaître depuis 10 minutes déjà ?! Sa colère était telle qu'il en respirait de façon irrégulière et que sa vue était brouillée de larmes. Oui, de larmes. Il avait littéralement envie de pleurer de rage. Pourquoi était-ce si difficile ?! Lorsqu'il parvînt enfin à l'enfiler intégralement et à nouer la petite ficelle élastique autour de ses hanches, il prît son visage dans ses mains et le frotta longuement. Il voulait chasser ces traces de faiblesses qui perlaient au coin de ses yeux. Un sanglot, unique, lui blessa la gorge avant qu'il ne se reprenne et ne retourne sur son fauteuil. Il allait retourner s'échouer dans son canapé, devant sa télévision et y passer le reste de sa journée. Il manqua d'écraser les pieds de Jaesun au passage, il n'en avait que faire. Bien au contraire. S'il pouvait lui donner une raison de plus de ne pas revenir le lendemain, ça n'était que du bonus ! Une fois de nouveau dans son sofa, il zappa, indéfiniment, jusqu'à tomber sur une émission idiotes, ridiculement pathétique. Depuis son accident, il aimait bien regarder ce genre d'ânerie. Juste pour se rassurer, se dire qu'il n'était pas si mal loti. Que lui, au moins, était encore capable de se servir de ses neurones. Pinçant les lèvres, il jeta un coup d'oeil vers ses jambes amorphes. « Je vous déteste... » souffla-t-il, sans même réaliser qu'il le faisait assez fort pour que quiconque se trouvant dans la même pièce que lui soit capable d'entendre.
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MessageSujet: Re: (victor) you need to be here with me (fini) (victor) you need to be here with me (fini) Empty25/4/2016, 12:42


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It's something new and beyond every corner is a mystery, because every road that I've taken can never be mistaken for the one that now is under my feet. And I realize with open eyes every second that we have is once in a lifetime, once in a lifetime.
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« J'aurais eu le temps de crever trois fois ! T'es sûr que t'as choisi la bonne vocation ? » Difficile pour Jaesun de se retenir de répondre mais il fut obligé. Bien évidemment, il avait de la fierté et entendre quelqu’un remettre en doutes ses choix de carrière alors qu’il aimait réellement son métier lui donna envie d’hurler. Mais il ne fit rien. Dans sa tête, une litanie de « c’est ton premier jour, calme-toi » l’empêchait de succomber à l’envie d’étriper l’homme face à lui. A mesure que le temps passait, il comprenait ce que Laure avait pu ressentir en entendant ce genre de remarques mais lui n’abandonnerait pas. Non, il ne donnerait pas ce plaisir à Victor. Jaesun se rendait compte qu’il ne le détestait pas vraiment parce qu’il faisait mal son travail, Victor détestait juste tous ceux qui essayaient de s'approcher et de l'aider.

Le jeune homme s’efforça tant bien que mal de rester calme et de lui expliquer ce qu’il allait faire. On lui avait appris à être clair et ne jamais prendre le patient par surprise surtout lorsque celui-ci n’était pas disposé à être aidé. Mais, quoi qu’il fasse, Jaesun ne semblait pas satisfaire son patient. La mauvaise foi l’étouffait mais ça piquait quelque peu l’ego du plus jeune. « Je sais que je peux encore me laver seul ! Je suis pas complètement stupide et je l'ai déjà fait ! Tu m'as pris pour un gamin de 2 ans ?! Va falloir que j'te fasse une liste de ce que je sais encore faire tout seul, comme m'astiquer ? Non mais franch'ment. » Son naturel taquin eut envie de lui répondre qu’il serait ravi de l’aider pour « s’astiquer » comme il l'avait si bien dit mais il se retint. ‘PREMIER JOUR JAESUN’. Nullement impressionné ou troublé, il porta Victor et le déposa dans son siège. Ses gestes doux ne traduisaient pas son envie de le brusquer et de lui faire comprendre que son attitude était exécrable. « Je suis pas un putain d'empoté ! J'suis encore capable de tendre les bras hein ! » ‘ah bon ?’ fut la réponse qu’il aurait voulu donner. Réponse évidemment teintée de moquerie. Mais non, il ne tomberait pas aussi bas. Il respectait Victor même si sa main mourrait d’envie d’aller effleurer violemment la peau blanche de sa joue. Il faisait de son mieux pour être agréable dans ses mots et ses gestes et ça l’agaçait fortement de ne voir aucune reconnaissance dans le regard de Victor. Il savait parfaitement qu’il n’aurait rien en retour mais ça n’empêchait pas la déception de s’immiscer en lui. L’échec dans son métier était quelque chose qu’il ne concevait pas. Son but était d’aider les patients, pas de les mettre mal à l’aise ou de les énerver. « Déguerpis maintenant putain ! C'est bon, je l'ai déjà fait ! » Un instant ses yeux accrochèrent le tuyau reliant le pommeau au robinet et Jae se dit qu’il serait tellement mieux enroulé autour du cou de l’homme exécrable qu’il devait aider. « Je crie si j'veux, j'suis chez moi, pauv'con. » Il fallut une énergie immense à Jaesun pour se détourner et sortir de la salle de bain sans éclater de rire. Le ton employé par Victor le rendait si peu crédible qu’il se demanda un instant lequel d’eux deux était le plus jeune. C’en était presque hilarant. Pourtant, aucun rire ne s’échappa de la bouche du jeune homme lorsqu’il se retrouva seul au salon. Toute cette situation lui donnait plutôt envie d’hurler. Oui Victor était exécrable et peut-être même ridicule à essayer de le repousser mais Jaesun ne pouvait oublier qu’il était ainsi à cause d’un putain d’accident qui avait brisé sa vie et surtout ses rêves.

Frottant son visage faiblement, le jeune homme scruta la pièce des yeux mais ne vit rien. Non il plongea juste dans les quelques souvenirs qu’il avait de Victor. Il se souvenait d’un homme souriant et vif. Il l’avait vu danser une ou deux fois et avait été impressionné par sa technique et ce qu’il dégageait. Il donnait envie aux autres d’apprendre pour devenir aussi doués que lui. Le regard de ses élèves en disait long sur ce qu’ils pensaient de leur professeur. Aujourd’hui, Jaesun ne le reconnaissait pas. Certes, il ne l’avait jamais connu mais ce qu’il avait pu voir n’était que sourire et bonne humeur. Comment lui en vouloir réellement d’être aussi désemparé alors qu’il lui était impossible aujourd’hui d’exercer sa passion ? Oui Jaesun avait envie de lui dire de se la fermer, oui il le trouvait infecte mais il comprenait son attitude.

« OH LE MIOCHE ! » Sursautant vivement, il fut arraché à ses pensées par le ton peu aimable de Victor. Sa voix particulièrement grave contrastait avec sa petite taille et la douceur de son visage accentuée par cette peau si blanche. « BOUGE TA FRAISE ET VIENS M'SORTIR DE LA ! J'VEUX PAS Y PASSER LA JOURNEE ! » Inspirant longuement, il s’avança vers la salle de bain. Il aurait pu le laisser se plaindre et grelotter encore un peu mais sa conscience professionnelle et son envie d’apaiser ses souffrances ne lui laissèrent pas le choix. « C'est pas trop tôt ! » Toujours avec douceur et malgré les plaintes de Victor, le jeune homme le déposa doucement dans son fauteuil et le laissa filer. Encore une fois, ses pieds échappèrent de peu à l’écrasement sous ses roues. C'était évident qu’il le faisait exprès mais Jaesun ne lui fit aucune réflexion. Un instant, il prit le temps de ranger la salle de bain et fronça le nez devant le panier de linge sale. Triant les morceaux de tissu, il prépara une machine non sans tourner la tête vers la chambre où Victor semblait lutter avec ses vêtements. L’image lui fit énormément de peine mais il ne bougea pas. Il resta accroupi devant la machine et l’observa. Il se battait pour réussir à s’habiller et quelque part ça fit plaisir à Jaesun. Son orgueil le poussait à se démener pour effectuer correctement les tâches les plus simples de la vie pour des personnes possédant tous leurs moyens. Bien sûr, Jae aurait pu aller l’aider mais il ne fit rien sachant très bien qu’il se ferait insulter rien qu’en mettant le pied dans la chambre. Son cœur se serra en voyant les larmes couler sur les joues rondes de Victor. Jamais il n’avait été aussi touché par la détresse d’un patient mais il pouvait parfaitement s’identifier à lui et il se rendait compte à quel point Victor était fort. Non il n’acceptait pas sa situation mais il aurait pu être lâche et vouloir mettre fin à ses jours. Il résistait pourtant. Tout n’était pas perdu. De son côté Jaesun ne savait pas s’il serait en mesure d’accepter une telle situation pour lui. Il était quelqu’un de terriblement joyeux et extraverti parce qu’il pouvait vivre de ses passions et qu’il était libre. L’idée d’être privé de ça l’achèverait sûrement.

Voyant que Victor était presque prêt, il termina de lancer la machine et se précipita de nouveau au salon. Si son patient le surprenait à le regarder il était bon pour une nouvelle réprimande. Il ne craignait pas les remontrances de Victor, il voulait juste lui épargner un nième énervement. Les yeux plongés sur sa liste de courses, Jaesun tenta de se concentrer au mieux. C’était difficile avec la présence pesante de son patient. « Je vous déteste... » Attiré par cette confession qu’il pensait lui être destiné, Jaesun découvrit un Victor les yeux rivés sur ses jambes. L’image était triste. Terriblement triste. Ses jambes non fonctionnelles étaient les seules responsables de son attitude exécrable. Jaesun eut envie de s’asseoir près de lui et passer un bras autour de ses épaules pour le consoler. Il était quelqu’un de très gentil et tactile et n’hésitait jamais avant d’aller vers ses amis pour les apaiser. Seulement Victor n’était pas un ami et il n’aurait sûrement pour toute réponse qu’une insulte ou un coup s’il tentait quoi que ce soit. Pourtant, il prit son courage à deux mains et s’approcha, tenant toujours sa liste. « Je me permets… » dit-il doucement et lentement, il se posa dans le canapé mais à une distance raisonnable. « Vos jambes et moi nous avons un point commun maintenant… » Faible. Il se sentait si faible face à lui. Il ne savait pas comment l’aider. Les mots qu’il trouvait si facilement d’habitude peinaient à s’échapper d’entre ses lèvres. « Vous semblez nous détester de toutes vos forces elles et moi… » Ses yeux détaillèrent le profil de Victor, glissant jusqu’à ses cheveux d’une couleur pastel. Ça lui allait bien. Jaesun adorait les excentricités, lui même avait parfois arboré mèches blondes, roses ou même cheveux rouges. Il n’avait pas encore eu le courage de faire toute sa chevelure aussi rose que Victor mais ça le tentait parfois. « J’aime bien votre couleur de cheveux. C’est original… puis ça vous va bien. » Il ne dirait pas que la dernière fois qu’il l’avait vu ses cheveux étaient verts et que ça lui allait tout aussi bien. Il n’avouerait pas qu’il le connaissait déjà. Pire, que lui même dansait très souvent dans la MJC où il donnait des cours par le passé. Victor risquerait de le haïr encore plus. Il ne semblait pas se souvenir de lui et c’était aussi bien comme ça. Il avait déjà assez de matière pour le détester, inutile de lui donner plus de pouvoir encore. « Je pourrais peut-être vous la refaire ? Enfin si ça vous tente… » Il cherchait par tous les moyens de se rapprocher de Victor pour des banalités. Il fallait accrocher sa confiance et créer un lien petit à petit. Ils avaient une passion commune mais il était hors de question qu’ils en parlent. Pas pour l’instant.
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MessageSujet: Re: (victor) you need to be here with me (fini) (victor) you need to be here with me (fini) Empty1/5/2016, 20:01


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A bien les regarder, étaient-elles vraiment différentes aujourd'hui ? Oui. Oui clairement. Certes, il n'avait jamais été du genre épais mais à présent, les muscles de ses cuisses notamment avaient fondus comme neige au soleil. Ses membres étaient amaigris et sans tonus. Il les trouvait laides. Affreusement laides. Il n'avait jamais été du genre complexé, n'avait nullement honte de son corps à l'époque. Il s'était facilement accepté malgré l'adolescence et les changements corporels subis à cette époque. Il n'avait jamais écouté les critiques sur son physique (sa minceur, ses yeux trop petits pour y voir clair, son sourire dans lequel ses gencives étaient trop visible, ou les rumeurs sur la taille de son membre génital...), il s'était lavé des moqueries et avait gardé la tête haute, prouvant au monde qu'il était parfaitement bien dans ses baskets. Aujourd'hui... ça n'était plus le cas. Le résultat de ses nombreuses années d'effort pour devenir un danseur d'excellence s'était envolé en fumée. Plus une trace. Rien. C'était comme si son rêve n'avait jamais existé. Comme si sa passion n'avait jamais poussé Victor à se surpasser jusqu'à sculpter son corps de façon fine et élancée mais tonique et musclée. Peut-être qu'elles n'étaient pas aussi squelettiques qu'il le pensait, mais elles le dégoûtaient. Il les haïssait comme jamais il n'avait haï quoi que ce soit. Lui, la boule de tendresse et de bonne humeur, s'était éteint. Plus de tendresse. Plus de bonne humeur. Ne restait que ses humeurs justement, mauvaises et agressives. Tout l'agaçait. Tout le mettait hors de lui.

A commencer par ce Jaesun, là. Ce dernier osa venir se poser à ses côtés, lui stipulant : « Je me permets… ». Non sans blague ? Etait-il sérieux avec ses interventions sans fond ? Pouvait-il dire autre chose d'encore plus inutile ? Le niveau était déjà haut et Victor eût envie de le lui dire. Mais il n'en fît rien. Il resta les yeux focalisés sur ses jambes molles, flasques, dégoûtantes. Ses jambes qu'il détestait. « Vos jambes et moi nous avons un point commun maintenant… Vous semblez nous détester de toutes vos forces elles et moi… » entendît-il le brun prononcer. Il était clair que s'il continuait à dire de telles conneries, le ressentiment de Victor à son égard n'irait pas en s'amenuisant. Il sentait son regard lui brûler la peau. Il sentait la pitié lui lacérer l'épiderme. Il détestait ça. Et il aurait voulu, rien que pour ça, lui crever les yeux. C'était violent, certes. Un peu excessif, sûrement. Mais les accès de violence le prenaient de plus en plus aux tripes depuis... l'accident. Ronchon et impulsif à un degré d'agressivité qui dépassait l'entendement. Heureusement qu'il n'était pas capable de se lever et de choper les gens à la gorge, hm ? N'en pouvant plus de sentir son regard contre lui, il finît par lâcher, toujours son propre regard rivé sur ses jambes : « Arrête de m'fixer putain ! T'es pas au cirque ok ? J'suis pas un phénomène de foire alors tu r'gardes ailleurs avant que... » avant que quoi ? Il n'était pas capable de faire quoi que ce soit. Il n'avait même pas crié, son ton avait été froid, glacial, mais il n'avait pas haussé le ton. Ca n'en était que plus dur au fond. Plus piquant. Il voulait disparaître. De toutes manières, il n'était plus rien. Il aurait pu s'évanouir dans l'atmosphère que le monde n'arrêterait pas de tourner. Le sien s'était écroulé depuis longtemps. Il n'appartenait plus à aucun univers. Il n'était juste... plus personne. Rien. Juste rien. Vain et insignifiant. Lui qui avait osé rêvé de notoriété, de gloire même ! Il n'était plus qu'un grain de sable que le vent pouvait envoyer valser. Valser... ha. Quelle ironie !

Après un silence, durant lequel il passa une main sur son visage et se redressa légèrement, fixant le mur face à lui sans réelle intention, l'aide à domicile reprît la parole. A son plus grand malheur. « J’aime bien votre couleur de cheveux. C’est original… puis ça vous va bien. » Oui et ? Qu'essayait-il de faire avec ses compliments ? Se faire adopter ? Comme un petit chiot dans un refuge qui nous appâte avec un regard adorable et de jappements enthousiastes ? Ca ne marcherait pas. Victor n'était plus sensible à quoi que ce soit et encore moins à la flatterie. Il laissa échapper un ricanement, mâchoire serrée alors que ça l'énervait que le garçon fasse tant d'efforts. DISPARAIS PUTAIN DE MERDE ! Voulait-il lui cracher à la figure. « Je pourrais peut-être vous la refaire ? Enfin si ça vous tente… » continua-t-il et sans attendre qu'il puisse prononcer un autre mot, Victor chopa la première chose qui lui passa sous la main – par chance, juste le coussin du canapé – et lui balança l'objet dessus. Il le manqua. Viser n'était pas son fort. Ca n'était pas important. Ce qui était important c'était le message derrière tout ça. « Ferme ta putain de gueule ! » lui lança-t-il, toujours avec le même ton modéré mais affreusement offensif. Un léger tremblement s'était emparé de ses mains. Il crispa ses doigts sur ses genoux et se pencha légèrement en avant pour respirer profondément et calmer la nausée qui venait de le prendre. S'énerver si fort pouvait parfois tout dérégler à l'intérieur. Emotionnellement mais aussi physiquement. « Hors de question que tu me touches. » il déglutît, ravalant un peu de bile. « Tu ne me touches pas, tu ne me parles pas, tu ne me regardes pas. » ordonna-t-il en se redressant finalement, inspirant profondément et fermant les yeux légèrement, les tremblements de ses paupières faisant légèrement battre ses cils. « Dégage. Sors de chez moi. Maintenant. » lâcha-t-il. Qu'il ai besoin de lui ne comptait pas. Il ne mangerait pas aujourd'hui s'il le fallait. Mais tout ce qu'il voulait, à présent, c'était être seul. Pour au moins l'éternité. Est-ce que c'était putain de possible ?! Pour bien appuyer ses premières recommandations il se tourna vers lui pour lui faire face, ses yeux plus noirs que jamais. « Le petit handicapé n'a pas besoin de toi. » Le petit handicapé en question, à ses propres mots eut à nouveau envie de vomir et dût réprimer un haut-le-coeur. Il était un putain d'handicapé. Il n'arrivait toujours pas... toujours pas à l'encaisser. « Il n'a besoin de personne. Et certainement pas d'un putain de gamin niaiseux et de ses paroles mielleuses. Alors fiche le camp. Va t'occuper d'autres petits infirmes qui accepteront, eux, de voir ta face de bébé naïf et de s'entendre parler comme à un putain de gamin de 4 ans ! » Lui qui avait toujours été indépendant, qui s'était toujours évertué à être autonome avant même d'atteindre l'âge adulte devrait aujourd'hui dépendre d'un adolescent qui voulait jouer le Bon Samaritain ? C'était insupportable. L'idée le rebutait. Et il le lui faisait bien comprendre. Non sans faire preuve d'une méchanceté gratuite mais qui le soulageait un peu et lui permettait de faire sortir tout le venin qui lui rongeait le corps. C'était ça ou il tombait dans la dépression. A moins qu'il n'aie déjà les pieds en plein dedans ?
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MessageSujet: Re: (victor) you need to be here with me (fini) (victor) you need to be here with me (fini) Empty1/5/2016, 21:18


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En essayant de l’approcher, Jaesun ne faisait pas ça par pitié. Non, il voulait vraiment que l’homme à ses côtés se sente mieux. Bien sûr, il n’était pas magicien, quelques heures ne lui suffiraient pas à l’apprivoiser mais il fallait tenter. Lui montrer qu’il ne lâcherait pas malgré les tentatives d’éviction. Jaesun ne souffrait pas d’être rejeté, il s’y était attendu, ce qui le dérangeait était que Victor mettait plus de force à essayer de le repousser plutôt qu’à aller mieux. Il s’acharnait à l’envoyer bouler et le dénigrer au lieu de se battre pour surmonter la dépression qui lui pendait au bout du nez. Le plus jeune avait bien évidemment de la peine pour son ainé, ça le touchait sûrement un peu plus que les autres patients puisqu’il pouvait parfaitement s’identifier à lui. Il venait de perdre sa passion. La danse.

« Arrête de m'fixer putain ! T'es pas au cirque ok ? J'suis pas un phénomène de foire alors tu r'gardes ailleurs avant que... » Levant un sourcil, Jaesun attendit une suite qui ne vint pas. Que voulait-il faire ? Le frapper ? Jaesun ne réagissait pas aux mots – pour l’instant – mais si son patient venait à lever la main sur lui, là il n’hésiterait pas à le maitriser. Et il ne fallait pas être devin pour savoir lequel des deux sortirait gagnant d’une confrontation. Jaesun était bien plus musclé et puissant que lui. Même avant son accident, Victor était beaucoup plus frêle que lui alors aujourd’hui, Jaesun n’aurait aucun mal à l’empêcher de lui faire quoi que ce soit.

Sans se laisser démonter, Jaesun tenta de détourner le sujet sur les cheveux colorés de Victor. Il avait ce côté excentrique qui parlait au plus jeune. Lui même aimait les fantaisies mais il n’avait jamais osé en faire autant avec ses cheveux. Peut-être que parler d’une banalité le détendrait un peu ? Jaesun n’avait que peu d’espoir mais il fallait tenter. Il n’y avait rien d’autre à faire de toute façon. Pour toute réponse il vit un coussin lui passer devant. Victor avait essayé de le viser mais s’était totalement loupé. Il fallut toute la bonne volonté du monde à Jaesun pour ne pas se moquer de ses talents de lanceur. Ils n’étaient qu’à quelques centimètres et il avait réussi à ne pas le toucher. C’était fort. Mais le jeune homme eut l’intelligence de ne pas en rajouter. Ça risquait d’envenimer un peu plus les choses. « Ferme ta putain de gueule ! » ‘Ravissant’ pensa-t-il. Le pire dans tout ça était que Victor ne criait pas, il avait un ton glacial. Malgré l’avertissement qu’il lui avait donné, Jaesun le fixa. Il semblait dans un état lamentable. Son corps entier était crispé et il put facilement distinguer la tension qui s’emparait petit à petit de son corps. « Hors de question que tu me touches. Tu ne me touches pas, tu ne me parles pas, tu ne me regardes pas. » Jaesun ne broncha pas et continua de le regarder. Il commençait sincèrement à lui courir sur le système. Commençait ? Non, depuis le début, Victor s’en prenait gratuitement à lui et il lui était de plus en plus difficile de réagir. « Dégage. Sors de chez moi. Maintenant. » Réellement ? Il pensait avoir le pouvoir de le faire partir ? Dents serrées, Jaesun riva son regard dans celui très noir de son hôte. S’il avait pu tuer de ses yeux, Jaesun serait mort depuis bien longtemps. Il pouvait ressentir toute la haine qu’il éprouvait pour lui à l’instant et ça le fit frissonner. « Le petit handicapé n'a pas besoin de toi. » Sourcils froncés aux mots durs qu’il venait d’avoir envers lui-même, Jaesun eut envie d’hurler ‘mais ta gueule toi aussi’. Il ne pouvait pas, il n’avait ni le droit ni l’envie de tomber aussi bas que lui. Il fallait qu’il le pousse vers le haut pas qu’il se laisse entrainer dans le gouffre avec lui. « Il n'a besoin de personne. Et certainement pas d'un putain de gamin niaiseux et de ses paroles mielleuses. Alors fiche le camp. Va t'occuper d'autres petits infirmes qui accepteront, eux, de voir ta face de bébé naïf et de s'entendre parler comme à un putain de gamin de 4 ans ! » Clignant des yeux plusieurs fois, Jaesun détourna le visage et fixa droit devant lui. Le mur, peut-être bien la télévision, il n’en savait rien. Son cerveau bouillonnait un peu trop. Ses yeux le piquèrent et il se leva vivement. Les frottant rageusement, il se tourna vers Victor. « ma.. face de bébé… ? J’ai pas une face de bébé… et… j’parle pas.. je… » Reniflant doucement les yeux humides rivés dans ceux de Victor, il se précipita ensuite vers son sac, rompant tout contact visuel. « Je pars… Je… j’veux même plus vous voir ! » dit il la voix tremblante tout en ramassant ses affaires. Faiblement, il se redressa et essuya encore ses yeux du revers de sa manche. Se tournant vers le canapé, il s’approcha de Victor, le visage immensément triste. Lentement, il se pencha pour se mettre à son niveau mais à une certaine distance. Sa moue d’enfant très malheureux se transforma en un grand sourire. « J’espère que vous avez apprécié ce que vous avez cru être une victoire. Je ne partirai pas. Vos mots ne me touchent pas » affirma-t-il sans sourciller. « Au lieu de vous acharner à me faire partir, acharnez-vous à aller mieux, ça sera beaucoup plus utile et vous n’aurez plus à vous traiter vous-même d’handicapé. » Sûr de lui, il se redressa et le fixa toujours en souriant mais le regard dur. « Oh, je ne vous traite pas comme un enfant, je suis juste sympa. Mais ça semble être une notion difficile à assimiler pour vous. » Marchant vers la porte, Jaesun se tourna une dernière fois et scanda d’une voix trop niaise rien que pour le provoquer. « A demaiiiin monsieur Victor. » Et sans attendre, il passa la porte et la claqua. Non, il ne partait pas parce que Victor le voulait, il avait juste fini sa journée. Il risquait sûrement de se faire insulter de nouveau le lendemain mais il n’en avait que faire, il avait montré à Victor de quoi il était capable. Il ne fallait pas qu’il continue à le provoquer.
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