Talk to me, talk to me.

Claire & Hugo

L'enfoiré. Je ne l'avais pas vu pendant plusieurs mois, ça m'était allé à merveille et voilà qu'il se repointe et qu'il chamboule tout. César, mon grand-frère. Je lui en voulais, je lui en voudrais pendant un moment encore sûrement. Pourtant, quelque chose s'était débloqué, comme une certaine compréhension. C'était trop flou pour que j'y vois quelque chose, mais j'étais perturbé, retourné par nos retrouvailles assez particulières. Il avait failli me faire virer ce salop, à me chercher. Heureusement, Elsa m'avait aidé à rester serveur, elle m'avait sauvé d'une vie dans la rue sans doute. J'observais la photo d'Emma, que je regardais de temps en temps depuis sa mort, ne pouvant l'oublier. Ce n'était pas ma fille, juste ma nièce, mais elle avait tellement compté pour moi. Un sourire triste se dessina sur mes lèvres avant que je ne range la photo. J'avais besoin de parler, de me rappeler. Il fallait que j'aille voir Claire. L'ex-femme de César était toujours en bon terme avec moi. On avait un point commun : on en voulait beaucoup à cet abruti. Elle comprenait ma souffrance, je comprenais la sienne alors forcément, nous sommes restés en contact et on s'est vu de temps en temps, pour discuter, penser au passé et au futur. Je pris mon portable dans ma main, cherchant son numéro avant de cliquer dessus pour l'appeler. « Claire ? C'est Hugo, tu vas bien ? Est-ce que ça te dirait qu'on se voit cette après-midi, si tu n'as rien à faire ? Ouais ? On a qu'à se dire, rendez-vous au café habituel. A toute ! » Elle devait sans doute avoir envie de parler elle aussi et j'étais prêt à l'écouter, à l'aider.

Je soupirais, comprenant qu'il fallait que j'arrête de flemmarder et de ruminer des idées noires. J'étais encore en jogging avec un vieux débardeur, affalé sur mon canapé, devant une émission de télé bidon. J'éteignis la télé pour commencer avant de récupérer toutes mes forces pour me relever. Première étape, s'habiller ! Je filais dans ma chambre, fouillant dans ma commode pour enfiler une chemise bleue et un simple jean troué à quelques endroits. Je n'avais pas besoin de me faire spécialement beau, j'allais simplement voir une amie après tout. Je passais par la salle de bain pour me recoiffer vite fait avant de prendre mes clés et de sortir de chez moi. Mes yeux durent s'habituer petit à petit à la lumière du jour bien trop agressive dehors avant que je ne me dirige vers la station de métro la plus proche. Je croisais un vieux pervers bizarre qui matait deux jeunes filles qui gloussaient en parlant de je ne sais quoi. Sans parler de cet homme qui était toujours en train d'appeler dans le métro et surtout, de raconter toute sa vie haut et fort. Finalement, mon arrêt arriva et je sortais en vitesse, filant jusque ce café dans le 2è arrondissement où l'on avait l'habitude de se retrouver.

Ça me faisait bizarre de revenir dans un café, après ce qui s'était passé avec mon frère. Bien vite, je reconnus la silhouette de Claire et je luis fis un signe de la main pour lui dire que j'étais arrivais. « T'es une rapide dis donc, je pensais bien arriver en premier ! » Je lui fis la bise avant de m'installer face à elle, un sourire sur les lèvres. « Ça me fait plaisir de te voir ! Alors, quoi de neuf, raconte moi un peu tes dernières aventures ? » Ou mésaventures, c'était selon ce qu'elle avait vécu. En tout cas, j'étais réellement content de la revoir. Claire faisait partie de la famille pour moi, même si elle n'était plus avec César. Et à vrai dire, je ne pouvais pas lui en vouloir de l'avoir quitté, pas après ce qu'il s'était passé. Est-ce qu'ils s'étaient revus depuis ? Allez savoir, mais si c'était le cas, j'espérais pour elle que ça se soit mieux passé que moi. « Je suis sûr que t'as envie de me dire plein de choses, je l'ai entendu à ta voix au téléphone ! » Et j'en avais autant à lui dire, mais les dames d'abord comme on dit. Le serveur arriva, je ne savais pas si elle avait déjà commandée. Pour ma part, je demandais un café latté avant de retourner mon attention sur mon ancienne belle-sœur. Elle avait l'air d'aller un peu mieux depuis la mort d'Emma malgré tout, j'étais content que petit à petit, elle se remette.

Talk to me, talk to me.

Hugo & Claire Peyre

Allongée dans mon canapé, enfouie sous mon plaid je zappé chaque chaînes pour trouver quelque chose de quoi m'occuper, mais peut-être devrais-je plutôt me décider à mettre un dvd ? Ou alors trouver le courage de sortir ? Je fais la moue et me dis que j'aurais surement plus de courage à faire le ménage. Pas que c'était sale mais c'était tout de même un peu le bordel. Ca avait bien changé, j'étais pourtant si ordonnée avant, maintenant ça me passe au dessus. On remarque après coup que finalement il y a des choses plus important qu'une maison parfaite. Mais ça on l'apprend qu'après bien sûr, je suis certaine d'avoir loupé pas mal de choses à cause de ça, et je m'en veux mais je ne peux rien y changer alors je préfère me morfondre devant ma télé avec on plaid. J'entend mon téléphone sonner, je baisse les yeux sur mon écran et aperçois la photo avant le nom qui s'affiche. Ca faisait longtemps que je ne l'avais pas vu alors je souris et décroche, faisant rétrécir la photo d'Hugo et moi sur mon écran. Le téléphone contre l'oreille mon sourire s'agrandit lorsque sa voix retentit, encore quelque chose qui m'avait manqué tiens. J'accepte son rendez-vous sans hésiter, bien que j'étais pourtant à ne pas sortir aujourd'hui, mais c'est pour Hugo, je peux faire un effort. Alors je pose mon téléphone, me lève je prend même la peine de pliée ma couverture et la poser correctement sur le canapé contaminée par ma bonne humeur. Je me dirige vers ma salle de bain et me prépare. Sous l'eau chaude je me dis que ça fait un moment que je n'ai pas vu Hugo, parce que même si je vois de temps en temps mes beaux-parents il n'habite plus la haut donc je le croise moins souvent que le reste de la famille. Bien sûr je pourrais chercher à avoir des nouvelles, ou aller le voir plus souvent car je connais l'endroit où il travaille, même l'adresse de son appartement mais je ne veux pas le déranger avec mes histoires. Il est jeune, il a le droit de vivre sa vie sans s'encombrer de son ex-belle-sœur.
Je file m'habiller, je glisse dans un jean et souris c'est fou ce qu'un vêtement peut changer quelqu'un, habituée à trainer en jogging j'avais oublier ce que ça faisait d'être en jean. Je prend le temps de me maquiller, légèrement mais tout de même. En appliquant du mascara je me demande depuis combien de temps je n'avais pas fait autant d'efforts et finis par me dire que j'en ais aucune idée. J'attrape ma veste et mon sac à main et sors de mon appartement direction notre point de rendez-vous. On l'avait choisit il me semble car il était à mi-chemin entre son appart' et notre maison, mais maintenant que j'avais déménager ce n'était sans doute plus le cas. Je me garais dès que je trouve une place et finit le chemin à pieds, je regarde l'heure et range mon téléphone dans mon sac. Finalement je pensais mettre plus de temps que ça mais je suis un peu en avance. J'entre dans le café et salue le patron derrière le bar, ça fait bizarre la dernière fois que je suis venue ici j'étais maman et la femme de quelqu'un. Je m'installe à une table près de le fenêtre repoussant ce genre de pensées et observe les gens passés en attendant Hugo. Il fait beau aujourd'hui, c'est pas encore l'été c'est clair, mais le printemps pointe le bout de son nez et ça fait plaisir à voir. Les gens commencent à laisser tomber au moins les grosses écharpes. Je tourne la tête vers la porte à chaque fois qu'elle s'ouvre et je souris lorsque j'aperçois enfin Hugo qui me rejoins. « C'est parce que j'avais hâte de te retrouver ! » On s'était toujours très bien entendu avec mon beau-frère et il sait que ce genre de phrase n'est pas de la drague à deux balles comme certains pourrais le prendre. Non, j'avais une relation plutôt fraternel avec fratries de mon mari et bizarrement beaucoup plus avec Hugo. « A moi aussi !! » avouais-je avec un grand sourire. Ah oui ? Comme ça ? Genre pas d'intro on passe direct à la suite ? Le connaissant il avait quelque chose à me raconter, mais voulait quand même savoir si j'avais quelque chose à dire avant. Je souris, je vois qu'il me connais aussi bien que je le connais, de vrais frères et sœurs finalement. Lorsque le serveur arrive je commande un chocolat viennois après qu'il pris son café. Je profite que le serveur s'éloigne pour lâcher ma bombe. « J'ai revu ton frère il y a quelques jours... » oui c'est un exploit puisque nous essayons soigneusement de nous éviter. Je ne sais pas comment va réagir Hugo puisque depuis la mort d'Emma, il est comme moi : il lui en voulait aussi. Pourtant c'était son frère et sa nièce, mais non il était bizarrement de mon côté. J'attend de voir ce qu'il dit pour lui raconter la suite... Après tout César c'était excusé et je pense qu'aucun de nous deux ne s'y attendais et je ne sais toujours pas trop ce que je dois en penser.

Talk to me, talk to me.

Claire & Hugo

Je ne savais pas ce que pensait Claire de la famille. Les parents l'appréciaient toujours il me semble, malgré tout ça. En fait, que ce soit mes parents ou mes sœurs, elles évitaient toujours de me parler de César. Je n'étais pas le seul, je crois, à m'être embrouillé avec lui, mais j'étais le seul avec qui ça avait été aussi violent, au point que je ne veuille plus le voir. De ce fait, je n'entendais jamais parler de mon frère, de ce qu'il faisait, ce qu'il devenait puisqu'elles préféraient éviter le sujet avec moi, elles préféraient ne pas se mêler de tout ça et elles avaient bien raison après tout. Du coup, je n'entendais jamais parler de Claire aussi. Elle n'était peut-être plus mariée à César, mais pour moi en tout cas, elle resterait toujours dans la famille. Emma était peut-être morte, mais son existence était toujours là et Claire était sa mère, donc elle faisait logiquement partie de la famille. J'étais en bien meilleur terme avec elle qu'avec César, c'était pour dire si elle faisait parti de la famille à mes yeux ces derniers temps. Et elle, au moins, avait tenté de sauver sa fille, elle s'était battu pour ne pas la laisser mourir. Pour ça, elle aura à jamais mon respect, parce que c'est une vraie mère et elle a beaucoup souffert, elle souffre encore beaucoup aujourd'hui, sans aucun doute. C'est pour ces raisons que j'ai gardé contact avec elle, que je retourne la voir de temps à autres, que j'aime discuter de temps en temps en sa compagnie. Je crois être le plus proche d'elle de notre famille, à part mon frère évidemment, mais bien entendu, ce n'est rien de tordu. Elle est comme une grande sœur, elle est la mère de ma nièce défunte, je l'adorerais toujours.

Elle était déjà là, installée à une table, toujours aussi belle et élégante qu'à chaque fois que je la voyais. Elle ne m'attirait pas du tout, comme toutes les femmes de toute façon, mais je comprenais pourquoi mon frère s'était entiché d'elle, je comprenais pourquoi il avait été si amoureux d'elle il y a quelques temps encore. Elle était contente de me voir, ça me faisait plaisir. Tandis que je m'installais, je me demandais si elle avait revu César elle aussi depuis notre dernière rencontre, je me demandais ce qui lui était arrivé. Ce n'est qu'une fois que le serveur s'éloigne, que j'ai finalement ma réponse. Oui, elle la revu César elle aussi, je ne suis donc pas le seul. Pourquoi est-ce qu'il revenait nous voir tous les deux tout à coup ? Est-ce qu'il essayait de nous faire comprendre quelque chose ? Il n'avait pas eu l'air de vouloir s'excuser ou quoi, mais pourtant, j'avais vu sa peine, j'avais vu ce que ressentait mon frère au fond. Qu'est-ce qu'il voulait ? Qu'est-ce qu'il fallait faire ?

Je ne fus ainsi pas si surpris face à sa révélation, mais plutôt intrigué et curieux. Le serveur amena nos commandes, j'attendis qu'il s'en aille pour laisser aller ma curiosité parfois malsaine. « Alors, comment ça s'est passé ? Est-ce que ça va toi, de l'avoir revu ? » J'étais curieux, mais je tenais aussi beaucoup à elle. Je préférais être sûr qu'elle aille bien plutôt que de savoir ce qu'il avait pu se passer entre eux. Après tout, ça avait été dur pour moi de le revoir, mais ça devait être bien pire encore pour elle. J'attrapais sa main dans la mienne, comme en guise de réconfort, juste au cas où. « En fait, je t'avoue que moi aussi je l'ai revu, il n'y a pas longtemps, alors je crois qu'on est dans le même cas... » Elle comprenait que je pouvais compatir, encore, que je comprenais parfaitement ce qu'elle pouvait ressentir, bien que nos rencontres respectives n'avaient pas du se passer de la même façon. Je ne voyais pas Claire asséner César de coup de poings, bien que l'image pourrait être assez drôle en fait. « Je ne veux pas te forcer à raconter quoi que ce soit hein ! Je suis juste là si jamais tu as besoin, je... » Je réfléchissais à comment dire ce que je comptais dire, ne voulant pas la brusquer ou la forcer à quoi que ce soit. « Je crois qu'il faut qu'on parle de lui, de César, du moins, si tu veux bien. Enfin, commence par me parler de toi, de comment tu te sens. » Je ne lâchais pas sa main, pour lui montrer que j'étais là, qu'elle ne serait pas seule quoi qu'il en soit. Je n'étais peut-être pas présent tous les jours auprès d'elle, mais je ne la laisserais pas tomber de sitôt, parce que nous étions proches à la base, mais parce que nous avions tous les deux été lâchés par César, chacun à sa façon cela dit.

Talk to me, talk to me.

Hugo & Claire Peyre

Ça faisait longtemps que je n'avais pas été aussi souriante, finalement cette petite sortie était plutôt une bonne idée. Contrairement à la première pensée que j'avais eu. Et puis ça faisait longtemps que je n'avais pas vu Hugo, il me manquait plus que je ne le pensais. Il était celui de la famille Peyre avec qui j'avais de suite accroché, sans compter son frère bien sûr. J'avais une relation à part avec lui peut-être que je le maternais trop entre nous. Mais j'étais comme ça lorsque j'aimais quelqu'un, à prendre soin de cette personne, même si des fois il m'arrive de trop l’étouffer sans m'en rendre compte. Mais j'aime à croire qu'avec Hugo c'est surtout fraternel entre nous., oui voilà c'est le petit frère que je n'ai jamais eu. Je sais que je peux tout lui raconter sans qu'il me juge ou aille tout raconter et j'espère qu'il sait que la réciproque est vraie. C'est simple et doux, c'est sûrement pour ça que je l'apprécie autant. Bien sûr le reste de la fratrie pouvait aussi compter sur moi, mais je ne sais pas avec Hugo on avait un feeling que je n'avais pas eux avec les autres.
Mon sourire s’agrandit lorsque je l'aperçus, plus de doute, j'étais vraiment contente qu'il m'ait appelé. Notre commande prise, nous pouvons discuter tranquillement. Je ne perds pas de temps pour lui avouer que je venais tout juste de revoir César. C'était un pur hasard, mais il fallait que j'en parle avec quelqu'un, chose que je n'avais pas fait depuis notre rencontre au cimetière. Le serveur revient très vite avec nos boissons, on le remercie et reprenons notre conversation. Bien sûr, sa première réaction est de s’inquiéter pour moi, je souris tendrement avant de hausser les épaules et de baisser les yeux sur la chantilly qui dépassait de ma tasse. « Hum… Je ne sais pas, étrangement je dirais ? » Je ne sais pas vraiment comment je pourrais expliquer cette rencontre sinon étrange. « Il s'est excusé… Enfin, il a essayé tout du moins. Tu connais ton frère. » C'est vrai que le mot « désolé » était sorti de sa bouche, mais il n'avait pas vraiment réussi à m'expliquer le comment du pourquoi de ces excuses et c'est pourquoi je lui en voulait. Il savait qu'il avait quelque chose de mal, il sait exactement quoi mais n'arrive toujours pas à s'excuser après tout ce temps séparés. C'est une des raisons pour lesquelles nous ne sommes plus ensemble d'ailleurs. « Quand à moi, je ne sais pas trop non plus. En fait ces retrouvailles m'ont plus surprise qu'autre chose tant je ne m'y attendais pas. Après savoir si j'en suis heureuse ou non, j'en ais aucune idée.  » avouais-je. La chaleur de sa main sur la mienne finit par me rassurer et je me remet à sourire. J'avoue que depuis que j'ai revu César je n'arrive pas à savoir ce que je ressent envers lui, si je suis toujours autant en colère ou si au contraire j'arriverais à le pardonner. Tout ce que je sais c'est que je suis perdue finalement. Mettre les choses à plat avec Hugo va sûrement m'aider et c'est en parti pour ça que je suis si heureuse par cette entrevue. Je relève les yeux de nos mains pour le regarder surprise, mais qu'arrive-t-il à César ? A moins que ce soit par hasard pour eux aussi ? « Et ça va ? » Je sais très bien que leur relation s'est dégradée depuis la mort de notre fille et je ne peux que comprendre ce qu'Hugo peut ressentir. « C'était voulu comme retrouvailles ? Parce que nous, c'était complètement par hasard… » Je me demandais si son frère ne lui manquait pas finalement, parce que si c'était voulu, c'est qu'il avait voulu de cette conversation, l'un ou l'autre d'ailleurs. Parce que pour nous c'était clair qu'il voulait être ailleurs, mais je ne peux pas lui en vouloir, c'était aussi mon cas pendant toute notre conversation. Même maintenant que c'est fini j'en arrive à me demander si c'était une bonne chose.
J'écoute ce qu'Hugo a à me dire et je sens que je ne suis pas la seule à avoir besoin de me confier. Je lui offre un petit sourire et resserre sa main dans la mienne. « Je ne me sens pas forcer du tout, surtout avec toi tu sais, alors ne t'inquiète pas pour ça. » Après, je n'étais pas sûre d'être vraiment prête à avoir une conversation entière sur mon ex-mari. Mais en y réfléchissant bien, si je ne le faisais pas maintenant et avec Hugo quand est-ce que je pourrais mettre tout à plat?Et avec qui surtout ? Parce qu'il est bien sûr pas question que j'en parle à la personne concernée pour le moment. Je prend une inspiration histoire de me donner du courage, parce qu’apparemment nous en avons pas fini et nous avons besoin l'un comme l'autre de crever l’abcès. « Très bien, si tu as du temps devant toi nous avons qu'à avoir cette conversation. » Il avait perdu son frère et j'avais perdu mon mari, je sais que ça laisse des traces, nous avons besoin d'en parler malgré le fait que nous voulions tout les deux montrer notre force. Mais il a raison, c'est le moment de se confier. Je l'observe et je me rend compte combien il ressemble à son frère, après tout il a a peu près l'âge que l'on avait lorsque nous nous sommes rencontrés. « Comme je te l'ai dit tout à l'heure, je suis un peu perdue avec tout ça. C'est pour ça que tu as raison. Peut-être que d'en parler à haute voix au lieu de me prendre la tête toute seule me ferra du bien. Mais je ne veux pas t'embêter avec mes histoires tu sais... »