Sujet: « Sunshine is the best medicine. » Claire & Hugo 30/6/2016, 21:30
Sunshine is the best medicine.
Claire & Hugo
L’été avait enfin posé ses valises à Paris. Des températures à faire rêver, un soleil qui ferait même bronzer un ours polaire, des Parisiens plus agréables que d’habitude. Un temps idéal pour une petite escapade aux Tuileries, l’un des endroits que j’affectionnais particulièrement dans la Capitale. Certains courageux venaient y faire leur jogging, les enfants jouaient avec les petits bateaux posés dans les fontaines et les mamies venaient y nourrir les canards et autres oiseaux affamés.
Assis en tailleur sur l’herbe, j’observais la joyeuse agitation du jardin, les lèvres posées sur mon harmonica. Un son agréable s’en dégageait, et il m’arrivait même de voir certaines personnes s’arrêter pour m’écouter. Je les gratifiais alors d’un agréable sourire en m’arrêtant de jouer quelques instants, puis les suivais du regard lorsqu’ils poursuivaient leur chemin. Mon nom avait beau être relativement connu à Montmartre, j’étais un parfait inconnu aux yeux des passants des Tuileries. Ca m’allait très bien comme ça. Je n’aimais pas les célébrités et leurs manières, et je ne désirais donc pas en devenir une. De toute façon, la concurrence était tellement grande dans la Ville Lumière qu’il aurait fallu un miracle pour que j’arrive à percer dans la musique. Mais je m’accrochais, comme je l’avais toujours fait. Je ne voulais pas devenir connu, mais une légère notoriété ne ferait pas de mal à mon portefeuille, c’était sûr et certain.
Je fus interrompu par une balle en mousse qui heurta ma tête de plein fouet, ce qui me surprit un peu. Je haussai les sourcils en cherchant du regard le vilain coupable de ce crime impardonnable. Un petit garçon qui devait avoir sept ans tout au plus accourra et un sourire malicieux m’étira les lèvres. « Pardon monsieur ! » me lança-t-il, l’air totalement paniqué. Je posai mon harmonica sur mon sac à bandoulière et agrippai sa balle en souriant. « Tu l’attrapes, hein ? » lui répondis-je joyeusement. Il hocha la tête et attrapa fermement la balle lorsque je la lui lançai. « Merci monsieur ! » me répondit-il à son tour avant de s’éclipser à toute vitesse. Je le suivis d’un regard attendri. J’aurais adoré jouer au foot avec lui, mais ses parents n’en seraient probablement pas ravis.
J’empoignai à nouveau mon harmonica et posai mes lèvres dessus, partageant ma musique avec qui voudrait bien l’entendre. Je m’interrompis une nouvelle fois en apercevant au loin une silhouette qui m’était très familière. Elle s’approcha lentement et un sourire vint illuminer mon visage. Claire. J’étais content de la voir, ça faisait une éternité qu’on ne s’était plus croisés et j’avais tendance à m’inquiéter pour elle. Lorsqu’elle s’approcha, je lui lançai avec entrain :
« Attention, belle demoiselle en vue ! » Je me levai d’un geste habile et lui fis la bise, comme à notre habitude. « Coucou Claire. Tu vas bien ? Ca fait longtemps qu’on ne t’a pas vue, j’aime pas ça ! » ajoutai-je dans un adorable sourire.
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