NOM : Rheon. PRÉNOM : Taliesin Scott. SURNOM : Tali en temps normal, sinon, il y a toujours place à la variation. ÂGE : 37 ans. DATE ET LIEU DE NAISSANCE : 12 décembre à Fishguard (Abergwaun), Pays de Galles, Royaume-Unis. ORIGINES : Galloises. ORIENTATION SEXUELLE : Fluide, allons-y comme ça. STATUT CIVIL : Célibataire. ÉTUDES/MÉTIER : Artiste-tatoueur et artiste-peintre. PASSION(S) : L'art visuel type grunge, la modification corporelle sous tous les angles, la médecine hollistique axée sur la massothérapie, l'Histoire galloise et son homonyme barde. GROUPE : Eden de Cacharel. POSTE VACANT, SCÉNARIO, LIEN PRÉ-DÉFINI OU PERSONNAGE INVENTÉ : Inventé.

CARACTÈRE : Audacieux ; mouton noir de la famille, il s'est vite démarqué de sa soeur et son frère et de ses parents. De part une éducation qui voulait tuer dans l’œuf toute créativité, toute envie de sortir du moule et de vivre une vie beaucoup plus... bohème, allons-y comme ça. La grande ville était une bête sauvage à éviter à tout prix (elle allait bouffer votre âme ou un truc débile du genre), vivre sans la religion était impensable et refuser de travailler à la poissonnerie familiale était, en toute simplicité, impossible. Les aspirations de Tali allait le porter trop loin pour sa famille enracinée sur la côte galloise. Il est parti, solo, sans jamais regarder derrière lui. ○ Fier ; c'est sa fierté, sa force intérieure qui lui a permis d'être où il est aujourd'hui. Il ne s'écrasera pour personne qui prétendent être meilleur que lui. On pourrait croire à une arrogance, mais lorsque l'on connaît ses propres limites et ses capacités, difficile d'accepter qu'on lui enfonce la tête dans la boue. Ses choix, autant de carrière que, soyons honnêtes, vestimentaire, sont les siens et si quelqu'un a un problème avec ça? Qu'il s'étouffe avec. Tali restera aussi flamboyant qu'il le souhaite. ○ Déterminé ; ce n'est pas qu'un coup de chance que son business est dans les tops de Paris. Il a mis les bouchées doubles pour obtenir toute l'expérience acquise. Il a déniché de superbes mentors avec lesquels il a appris des masses et des masses. Sa détermination le pousse avec une telle force qu'il ne comprend pas comment l'on peut faire quelque chose à moitié. ○ Libre/indépendant ; Il a besoin de ne pas sentir le boulet à sa cheville. Il doit avoir l'impression qu'il peut partir lorsqu'il en a envie. Il a beau vivre à Paris depuis près de deux décennies, il doit avoir l'impression qu'il peut plier bagages du jour au lendemain. Il sait ce qu'est de vivre dans une prison mentale et il est terrifié à l'idée de retombé dans cette cage invisible. ○ passionné ○ créatif ○ Têtu ; ah! Ouais bah, en simple exemple... Il est dans le monde du tatouage depuis près de vingt ans et ne porte pas la moindre trace d'encre sur sa peau. Il a pris une quantité incroyable de rendez-vous sans jamais avoir été capable de laisser les aiguilles s'approcher. D'ailleurs, il a un rendez-vous avec un de ses potes dans deux semaines. ○

TICS ET TOCS : Il continue de parler le gallois beaucoup plus pour son simple plaisir et pour concerver cette langue qu’il affectionne toujours malgré tout. Puisqu’il n’a personne, vraiment, pour le pratiquer, il traduit ses pensées à voix haute. Si la traduction lui manque, il obsède. Étant trilingue, il abandonnerait l'anglais en un battement de cœur pour conserver le gallois et le français. ○ Yogiste amateur, les journées commencent, pour la grande majorité du temps, par une longue session solo. S'il fait beau et chaud, il est de ceux qui squattent les parcs : plein air style. ○ Incapable de passer par-dessus son blocage mental, il n'affiche aucune trace d'encre sur sa peau. Son éducation religieuse fut si stricte qu'à son émancipation de sa famille, des séquelles sont restées. Il a tenté de nombreuses fois de passer sous l'aiguille sans jamais réussir à se tenir tranquille ou à ne pas suer à grosse goutte. L'ironie, dans toute l'histoire, c'est qu'il ressent encore des palpitations d'excitations lorsqu'il se lance dans un énorme projet ou s'il prend la la pureté d'une peau vierge. ○ Son style vestimentaire fluide fait que sa garde-robe est très variée. Tant qu'il se sent confortable dans un vêtement – peu importe si ledit vêtement se veut obligatoirement féminin ou masculin – Tali l'achète et le porte comme un champion. Il se désole que les autres hommes s'empêchent d'expérimenter parce que, sincèrement, le legging est, peut-être, le pantalon le plus confortable au monde. Surtout qu'un legging s’agence si bien avec une paire de talons haut. Ça donne une jambe d'enfer et crée un fessier splendide. Et il faut dire, piquer des morceaux à sa meilleure amie est arrivé beaucoup plus souvent que les autres pourraient penser. ○ Il est a fond dans le mode de penser « un esprit sain dans un corps sain » sans pour être obsédé à l'idée de manger bio sans pesticide et sans tout ce qui, apparemment, est nocif pour la santé. Ça lui arrive encore de s'arrêter au McDonald's pour se gaver de Mcfrites et de Mcburgers et de Mcpeuimporte. Il est au courant que c'est de la merde pour lui, mais se priver, pour lui, serait brider ses envies intenses de malbouffe. Et puis, avec son boulot où les heures peuvent s'étirer et s'éterniser, ça se mange vite et ça fait le boulot. Il fait son possible, mais voilà que, ça arrive, la vie parisienne lui rentre dedans. ○ Il n'a pas remis les pieds à Fishguard depuis qu'il a pris son sac et à claquer la porte. Frais de ses dix-sept ans, maigres économies sous la ceinture et une haine typique adolescente, Taliesin s'est barré pour la Grand'ville. D'abord Cardiff, puis direction Londres. Il a vécu quelques temps dans l'ancien quartier de Whitchapel avant de s'exiler des îles Britanniques et de s'installer sur le continent, à Paris. ○

QUEL EST L'ENDROIT QUE TU PRÉFÈRES A PARIS ? S'il le pouvait, il vivrait constamment dans sa shop de tatouage. Mais parce qu'un humain doit manger, dormir et maintenir une hygiène corporelle et autres trucs vitaux dans le genre, sa shop ne lui permet pas d'y rester plus de vingt-quatre heures consécutives. Son local, il l'adore. Le premier plancher, du moment que l'on passe de la rue à l'intérieur, on est accueillit par une mini salle d'exposition où quelques-uns de ses originaux et ceux de d'autres artistes y sont accrochés. À l'étage, le studio à proprement parler se tient avec sa salle d'attente et réception. Derrière,  deux chambres fermées où la magie s'opère en privé. S'il est honnête, il se sent beaucoup plus chez lui ici que dans son propre logement. Faut dire qu'il a mit mille fois plus d'effort dans sa business que dans son chez lui. Et il ne regrette, même pas un brin, son choix. QU'EST-CE QUI TE PLAÎT LE PLUS DANS LE FAIT DE VIVRE ICI ? La vie. La vie n'arrête jamais ici et c'est ce qui le maintien vivant. Dans son village natal, la vie s'arrêtait en même temps que le soleil se couchait. Plus un bruit dans les rues, pas même un chat qui rôde ou un chien qui aboie. Le pur et horrible silence de la vie côtière et campagnarde. Ici, il est, aussi, connu pour être Taliesin Rheon et non pour être le p'tit dernier des Rheon, t'sais? Edward et Mary Rheon? Oui, le poissonnier et sa femme ouais. Ici, au moins, Taliesin a une identité à part entière et n'est pas qu'une extension de quelqu'un d'autre. Aussi, les gallois n'ont pas la même réputation au Royaume-Unis qu'en France, donc, un autre plus. ET CE QUI TE PLAÎT LE MOINS ? Malgré qu'il devrait y être habitué, il a quand même vécu dans deux des plus grandes mégapoles du monde, l'heure de pointe le fait rager et faire la file durant des heures le rend irritable. Relent de son passé de p'tit villageois pêcheur perdu dans le fin fond du Pays de Galles, faire la file et le trafic lui font perdre la tête. Comment un born and raised parisien fait pour croire que c'est la norme? Tali n'en a aucune idée. La simple pensée que quelqu'un n'a jamais vécu l'antithèse d'une heure de pointe est dérangent. POUR FINIR, DÉCRIS LA CAPITALE EN TROIS ADJECTIFS : Vie, libération, art.

« Oy Taliesin! »

La porte claqua derrière lui. Il passa la petite clôture pour atteindre la route. Ses doigts se refermèrent sur la ganse de son sac. Ses jointures tournaient au blanc alors que ses pieds martelaient l'asphalte. Il se retenait de courir sans savoir pourquoi. Pourquoi ne partait-il pas en courant? Aucune idée.

« Taliesin Scott Rheon! Taliesin! »

Les rideaux des maisons voisines s'ouvrirent suite aux cris de sa mère qui résonnait dans la rue. Petit village, fallait faire avec. Rien ne resterait secret bien longtemps, surtout quand on criait comme une débile dans une rue résidentielle. Tali lança son sac sur son dos et prit les jambes à son cou. Il pouvait encore entendre sa mère hurler derrière lui. La grosse voix rugueuse de son père se fit entendre aussi. Il courut plus vite.

La station de train se dressa, toute minuscule qu'elle était, devant lui. À cause de son cardio pourri, sa course s'était arrêté bien vite. L'effet dramatique n'avait pas duré longtemps, pas comme les films lui avaient laissé croire. Il avait continué sa marche, en joggant ici et là, râlant lorsqu'il sentait un point se créer sous ses côtes. Ugh, il allait vraiment devoir se mettre en forme, c'en était d'un ridicule. Le souffle court et sa main gauche bien enfoncée sur son flanc, il s'avança vers le guichet. Le vieux bonhomme Roy lisait tranquille le journal derrière la vitrine. Au comptoir, Tali força le large sourire.

« Oy, Roy, il est quand le prochain train pour Swansea? »

Le vieux bonhomme leva les yeux de son journal et les fixa sur l'adolescent. Silence. Taliesin haussa un sourcil. Vrai que le vieux était à moitié sourd. Prise deux.

« Le départ pour Swansea, c'est quand? »

Le vieux bonhomme Roy hocha la tête, posa le papier et chercha l'horaire d'une lenteur typique de la campagne. Tali serra les dents.

« Hmmph... Swansea? 
- Ouais, Swansea. »

Ses gros doigts glissèrent le long de l'horaire à la vitesse d'un escargot.

« Swansea... C'est pour... Dans deux heures. T'as à faire à Swansea? »

Pour seule réponse, Taliesin sorti une poignée de livres sterling de ses poches et les mis sur le comptoir.

« J'te prends un allé. »

Roy fronça ses sourcils hirsutes, prit l'argent, tendit une passe et la monnaie à Taliesin, l'incompréhension évidente sur son visage.

« Tes vieux sont pas avec toi?
- Tu les connais, eux, la grand'ville c'est pas leur fort. »

Le vieux bonhomme Roy hocha la tête et s'en retourna à son journal. La conversation était terminée. Tali empocha la monnaie et se dirigea vers le quai. Il posa son sac à ses pieds, s'écrasa sur un banc et laissa tomber sa tête vers l'arrière. Un chatouillis lui bouffait les tripes et un large sourire étira ses lèvres. Son euphorie eu le temps de mourir en attendant l'arrivée du train. Quelques autres passagers se mirent à attendre, quelques-uns lancèrent des sourires à l'adolescent, incertains de le voir là, avec un sac. Un peu plus et Tali s'attendait à voir ses parents débarquer et faire la plus grosse scène du monde.

Rien.

Le train s'arrêta en gare, Tali monta à bord, choisit un siège et s'y installa. Le train reprit son chemin et comme ça, Taliesin quittait Fishguard. À la gare de Swansea, il fit la file au guichet, attendit près d'une dizaine de minutes avant d'avoir un billet pour Cardiff. Il était seul. Seul avec son sac et sa passe pour Cardiff. Cardiff, la capitale galloise, pas trou dans le fin fond de nul part, Fishguard.

Il était chez lui loin de sa maison : l'odeur du savon anti-bactérien, la vue de bouteilles d'encre coloré bien cordées une à la suite de l'autre, le cuire de la chaise qui se plaignait sous chacun de ses mouvements nerveux. Romy le regardait de ses grands yeux, essayant de cacher son sourire amusé derrière son Galaxy. Taliesin regardait son mollet lisse et à découvert marbré par des lignes violacées du tracé pour le futur tatouage. Il avait bossé sur le design original pendant trois mois, pour s'assurer de la perfection du design. Il avait, ensuite, appelé l'un de ses collègues et meilleur ami dans le métier, Tali lui avait présenté le croquis et Phillipe y avait apporté quelques modifications pour l'ajuster à son propre style. Après l'accord et la prise de rendez-vous, Tali s'était senti en paix avec sa décision. Enfin, il allait pouvoir tourner la page, complètement, et, enfin, avoir son tout premier tatouage, dix ans après son entrée dans le milieu.

C'était quand même, au minimum, la quinzième fois qu'il se faisait la même chose. Et si l'on demandait à Romy, très certainement qu'elle allait secouer la tête, lâcher un « C'est ce qu'il aime se faire croire » en laissant couler tout le sarcasme du monde dans sa voix. Tali lui botterait les fesses à l'entendre, mais il le savait très bien qu'il le méritait. Il l'avait manipulé en lui promettant un dîner toutes dépenses payées à son restaurant préféré si elle l'accompagnait pour support mental et physique.

Les nerfs commencèrent à le manger le moment près où Philippe prit place sur sa chaise et enfila les gants. Le doute brûla son estomac et le malaise explosa dans son esprit. Il n’avait pas remis les pieds dans une église depuis ses dix-sept ans, il n’avait pas ouvert la moindre Bible, il s’était enfui de tout sermon, il refusait les clients qui souhaitaient un tatouage religieux par principe, il s’obligeait à cesser de prier, il avait pêché à cœur joie. Il avait tout fait et plus encore pour se garantir une place très confortable en Enfer. Et même, il se ferait un malin plaisir à lever ses majeurs à ce Dieu et à ce paradis. Et puis, bon, en Enfer, c’est si on y croyait et, ça, Taliesin l’avait rejeté avec violence. Malgré l’éradication de cette partie de son enfance dans sa vie d’adulte, il s’écroula dans la panique.

« Ça y est, t’es prêt ? »

D’un bond, il s’éloigna de Philippe qui avait approché la machine bruyante de son mollet. Comment Taliesin n’avait pas tout renversé en s’esquivant si rapidement était un pur mystère, mais surtout, si l’on veut rester dans le thème, un vrai miracle.La respiration haletante et laborieuse, Taliesin tenta de cacher le tremblement dans ses mains en glissant ses doigts dans ses cheveux. Poussées vers l’arrière, les mèches noires retombèrent sur son front, alors qu’il essayait, sans espoir, à reprendre le dessus sur son état stupide de panique.

Romy fit claquer ses talons sur le lino avant de se lever et d’attraper la chaînette qui pendait le long de la cuisse de son ami. Elle pêcha le portefeuille et fouilla sans gêne à l’intérieur. Elle récupéra les billets colorés alors que Taliesin tentait de protester. La main manucurée de Romy s’éleva pour le faire taire et la demoiselle tendit les euros à Philippe qui s’était callé dans sa chaise, sourcil arqué. Romy sourit, remercia la patience de Philippe et quitta la salle, toujours en possession du portefeuille enchaîné aux jeans de Taliesin qui n’eut pas d’autre choix que de la suivre.

« J’ai faim. Je réclame ma faveur. »

Elle lui lança un clin d’œil alors que Tali récupéra, maladroitement, son portefeuille. Il ne prit même pas la peine de s’arrêter pour replacer son jeans, laissant sa jambe imberbe profiter du soleil parisien. Le gallois inspira, la honte lui bouffait l’estomac, et commença à calculer comment Romy avait laissé à Philippe.

« Oy, tu t’es pas gênée.
- Entre toi et moi, il méritait bien plus.
- Mmh. Pas faux. »

Elle était loin d’avoir tort. Les heures misent sur ce sale dessin ne pouvaient pas être comptées sur dix doigts. Tali fourra son portefeuille dans sa poche avant de continuer à suivre son amie. Soit, il allait en faire une toile ou il allait l’offrir comme long projet à un client qui serait intéressé par cette collaboration.

Au resto, Romy se fit un grand plaisir de commander tout ce qui allait creuser un large trou dans le compte en banque de Taliesin. Lui, il commandait bière sur bière dans l’espoir de noyer son malaise en piquant de temps en temps dans l’assiette de son amie.


Il n'avait pas tenu de conversation en anglais depuis très longtemps. Sa vie française lui donnait la chance de parfaire ce français qui, au départ boitait pour lui, l'avait charmé. Il aimait la langue même si, parfois, la subtilité de quelques expressions le dépassent. Sauf que voilà, son client était un britannique qui avait organisé un voyage exprès pour avoir Taliesin comme artiste. Ils avaient converser par mails pour les idées, les vas et viens entre eux avaient duré près de six mois avant que, enfin, le rendez-vous soit pris et les arrangements fait. Dix mois s'étaient écoulé et, voilà, que le travail pouvait commencer. Tali était confortable, dos courbé par-dessus l'intérieur du bras de son client, au travail et dans sa zone. La conversation s'était éteinte d'elle-même et les laissait dans un semi-silence hyper confortable. Le bourdonnement des aiguilles et la musique les enveloppaient tellement que, Liam, le client, manqua le message texte que sa copine lui avait envoyé.

« C'est bon pour toi si ma copine nous rejoint?
- Elle aura qu'à prendre une chaise du lobby et de la traîner ici. »

La réponse fut envoyée et le boulot reprit le dessus. Taliesin fut surpris lorsque Liam parla à nouveau.

« C'est à cause d'elle que j'ai choisi de t'avoir comme artiste.
- Elle a bon goût, faut croire.
- Ouais. C'est clair. Et elle suit ta carrière depuis un bout, je crois qu'elle a juste pas les couilles pour passer sous l'aiguille. »

Tali lui lança un clin d'oeil amusé et se remit au travail. Il leva à peine la tête lorsque quelque chose se cogna contre le cadre de la porte. Avec un sourire poli de salutation, il indiqua à la nouvelle venue qu'elle pouvait bien s'installer dans le coin et que si elle voulait se débarrasser de son manteau et foulard, un crochet était posé dans le lobby. Elle s'exécuta en silence, se faisant la plus petite possible. Si petite que Tali l'oublia après deux minutes.

« On peut prendre une pause? J'sens plus mes doigts.
- Et toi qui disait que t'en aurais pas besoin. »

Liam grimaça alors que Tali finit son tracé. La tatoueur posa sa machine sur la tablette, récupéra l'un des essuie-tout, l'aspergea d'eau savonneuse et essuya l'avant-bras irrité. L'excès d'encre et les quelques gouttes de sang se délogèrent après quelques instants, laissant une meilleure vue sur les progrès fait depuis la dernière pause. D'un regard critique, Tali observa les lignes et les dégradés avant de laisser Liam récupérer son bras et masser sa main pour y retrouver une once de sensation.

Dave en profita pour passer sa tête dans la pièce, demandant, en un anglais plutôt horrible, s'il pouvait voir les progrès. Liam lui donna son accord et Dave entra pour examiner la peau irritée. La demoiselle se joignit à l'analyse avant de murmurer son approbation de son accent gallois. Pas n'importe quel, non plus, celui de Fishguard. Tali la fixa. La dernière fois qu'il avait vu sa petite sœur, Ceri, elle n'avait pas encore été frappé par la puberté. Quand Tali avait pris son sac et s'était barré, Ceri venait tout juste de fêter son septième anniversaire. Elle et lui n'avaient jamais été très proche, principalement parce qu'il détestait passé du temps dans la demeure familiale. Et la voilà, là, avec un copain et une vingtaine d'années marquées sur ses traits malgré la jeunesse toujours évidente. Dave sourit, satisfait, avant de poser sa main sur l'épaule de Taliesin pour le féliciter. Le geste transpirait de familiarité et, lorsque la main se transféra à sa nuque, exultait... plus. Taliesin força un sourire et laissa Dave s'en retourner au lobby avant de commencer des étirements de poignets; le projet était loin d'être terminé.

Le projet se termina trois heures plus tard. Ceri s'inventa une envie soudaine d'avoir, elle aussi, un tatouage. Taliesin prit le rendez-vous pour le lendemain, laissant le jeune couple partir. Le lendemain, Ceri était seule. Tali escorta la jeune Rheon dans une salle plus privée vers l'arrière. Une énorme table à dessin se tenait au milieu, quelques croquis encadrés étaient posés sur les murs, des portfolios titrés étaient soigneusement placés dans une large bibliothèque. Ceri s'y posta, ses yeux passant d'un titre à l'autre.

« Rien de catholique?
- Non. Écoute, si tu veux de la religion, je peux te donner le nom d'un ami. Je sais pas si tu restes encore longtemps à Paris, mais sinon, je peux voir pour les UK. »

Ceri força un sourire et secoua la tête. Il l'observa un long moment sans savoir quoi ajouter. Elle lui faisait perdre son temps si elle continuait à rien dire comme ça. Il inspira, tapota un crayon contre la surface place de la table et inclina la tête sur le côté.

« J'aurais pensé que tu aurais quelque chose de plus à me dire, depuis le temps.
- C'est toi qui se pointe dans ma vie et je suis supposé avoir quelque chose à te dire? »

L'hypocrisie était une affaire de famille, faut croire. Taliesin passa sa main sur son visage, laissant glisser ses doigts sur les poils de sa moustache et de son menton. Son regard tenta de trouver le sien. L'instinct de grand-frère voulu prendre le dessus, mais il se retenu. Il ne pouvait revendiquer ce titre depuis qu'il avait claqué la porte de la maison familiale pour la dernière fois. Il avait abandonné tout droit hiérarchique envers elle et Iefan.

« Qu'est-ce que tu veux? Que je m'excuse d'avoir été le méchant? »

Elle ne bougea pas.

« Si c'est ce que t'as besoin, c'est bon, Je vais l'être ton monstre qui a traumatisé ta vie de famille. »

Il n'avait aucune idée pourquoi elle avait fait tout ce chemin avec Liam pour ne pas parler. Du peu de souvenirs qu'il avait d'elle, il se rappelait d'un caractère solide, sans la moindre trace de gêne. Ceri s'éloigna de la bibliothèque pour s'asseoir en face de Taliesin, pêchant son mobile de son sac à main. Elle fouilla quelques instant avant de lui tendre le téléphone pour y voir une jonquille. En temps normal, il s'accordait la chance de refuser un client parce que le projet ne l'intéressait pas, mais, cette fois-là, pour l'une des rares fois dans sa vie, l'idée de tatouer une simple fleur l'inspira. Il posa le téléphone sur la table et traça un rapide croquis. Il le montra à sa sœur qui accepta sans demander la moindre modification. Quinze minutes plus tard, Ceri était couché, stencil bien centré sur les côtes.Quarante minutes silencieuse plus tard et elle pouvait se relever, pansement en place et son porte-monnaie plus léger qu'à son arrivée.

« Au début, j'avais pas compris pourquoi tu t'étais poussé. Ça a pris du temps. »

Tali fit rouler un crayon entre ses doigts, les yeux baissés sur elle. Même avec les années, elle était salement petite comparé à lui, surtout qu'il était loin d'être le stéréotype du Grand grand-frère.

« Mais bon, je suis à Liverpool. Les gens sont plus ouverts là-bas. »

Il eut un léger sourire en coin. Ça, elle pouvait le dire.

« Prends-en soin. Le laisse pas sécher. Si t'as besoin de retouche, tu prends contact avec moi et on s'arrange. »

Il posa sa main sur son épaule, la remercia encore de lui avoir fait confiance pour qu'il la tatoue. Ceri hocha la tête et tourna les talons vers la sortie de la shop. Taliesin l'arrêta, le gallois aisé sue sa langue.

« Ceri? T'as l'air d'avoir bien virée.
- Et toi, t'as vieillit, Taliesin. »

Elle lui offrit son premier sourire alors qu'elle lui répondit dans leur langue maternelle. La porte se referma derrière sa petite sœur et Tali récupéra son téléphone. Romy répondit avant même que la deuxième sonnerie résonne dans son oreille.

« Taltal, quoi d'neuf?
- Tu cancelles –
- Annules –
- – tous tes plans et je t'emmène boire.
- C'est parfait! Je t'attends chez moi après le boulot. »

PSEUDO/PRÉNOM : helicopter d. ÂGE : moins vieilles que mes dents. SEXE : fufufufufufu. VILLE : Pas loin de cette ville canayenne qu'est Montréal, mais j'habite dans la ville où juste dire "c'est NomDeVilleLouche" veut tout dire. RAISON(S) DE L'INSCRIPTION : Retour au RP parce que j'ai le temps, heyooo. IMPRESSIONS : J'm'y suis inscrite parce que heyooo ça l'air bien ici. FRÉQUENCE DE CONNEXION : 5/7. UN DERNIER MOT ? La touche L sur mon clavier fonctionne pas le 3/4 du temps et ça me fait rager. omg. Pardon pour les L peut-être manquants.