Ça faisait un bout de temps maintenant que Fish était sur Paris. Il s’était plutôt bien acclimaté et mis à part son accent So british, il ressemblait à un vrai parisien. Il se souvent encore la première fois qu’il avait débarqué dans la capital française. S’il connaissait Londres comme sa poche, ici, en France, il était complètement perdu. Un jour, il s’était retrouvé à des kilomètres de son quartier de résidence et n’avait pas été capable de retourner chez lui. Il avait essayé, vraiment. Mais au bout d’une heure, il avait mal au pied, il avait la tête comme une citrouille, mais surtout, il en avait ras-le-bol. Il avait donc appelé la seule personne qu’il connaissait ici, c'est-à-dire son correspondant Frenchy, Tybalt. Il était resté en contact, même si cela faisait bien 6 ans qu’ils ne s’étaient pas vus. Fish l’aimait bien, c’était un gars cool, vraiment drôle et qui ne se prenait pas la tête. Finalement, c’était Lesca qui l’avait sorti de cette merde et depuis, ils se voyaient assez régulièrement, ce qui était assez cool, parce qu’il l’appréciait vraiment.  

Gideon était vraiment crevé. La semaine dernière, il avait dû apprendre sept scènes, il s’était fait rabaisser  par son prof et n’avait pas été capable de jouer du saxo, même pour se détendre un minimum. Oui, il était vraiment à cran et ses colocs préféraient ne pas s’en mêler, connaissant le jeune homme et son caractère parfois explosif.  

Mais maintenant, c’était le week-end, enfin, et il pouvait souffler. Il avait appelé son ami Tybalt pour lui proposer une sortie dans un bar branché, afin de se détendre un peu, avec de la musique et de l’alcool.  

Ils avaient rendez vous, à 21 heures et Gideon profita de ces quelques heures de tranquillité pour prendre une douche brûlante. Il en ressortait rouge écrevisse et se servit un verre d’eau glacé. Ensuite, il regarde un peu la télévision et quand vingt heures sonna, il partit s’habiller. Chemise –sobre- et pantalon noir. Ses cheveux, c’est une autre paire de manches ! Il passe presque quinze minutes à dompter cette chevelure qu’il hait tant, mais qu’il refuse de couper.  

À 20h45, il sort de chez lui. C’est à pied qu’il se rendra aux abords du bar, n’aimait pas conduire et ne souhaitant pas le faire.  

21h, il arrive. Tybalt est déjà là. Gideon sourit, s’approche pour l’accoster.

« Salut vieux ! ».

Quand on lui avait dit, à l’âge de 15 ans, qu’il allait avoir un correspondant français, il avait dit « non merci ». Il détestait la France, à cette époque. Il ne savait même pas pourquoi. Peut-être parce qu’il détestait sa mère ? Cette bourge de française qui faisait comme si rien ne l’atteignait, préférant la de cuite au martini pour oublier sa vie merdique ? Mais il avait appris à connaitre Tybalt, il avait appris à l’apprécier. C’était un bon gars, drôle, gentil, intéressant. Ils partageaient la passion de la musique et discuter avec lui était un véritable plaisir !

Il arriva vers toi en souriant. Il souriait toujours, ce bon vieux Gideon, même quand ça n’allait pas, même quand il était épuisé, même quand la fille qu’il aimait revenait brutalement dans sa vie, même quand il était inquiet pour ses amis. Il avait vraiment une vie compliqué, ce pauvre Gideon, mais il ne s’en plaignait pas, il ne l’échangerait pour rien au monde !

Il répond à ce check compliqué qu’il a appris à reproduire depuis le temps.

« Ça va ça va, on fait avec, et toi ? Quoi de neuf ? »

Demande-t-il en posant ses affaires, avant d’aller commander une bière, préférant commencer doucement la soirée. Il s’installa ensuite près de toi et bailla, passant ploiement une main devant ses lèvres

« ‘Excuses »

Dit-il simplement, conscient que bailler ainsi n’est ni élégant, ni très polie. Il se redresse dans fait craqué ses doigts et son coup – une mauvaise habitude- et passe une main dans ses cheveux.

« Sinon, Char va bien ? Elle m’a l’air un peu triste en ce moment… »

C’était quand même une sacré coïncidence, ou un vrai coup de destin, cette histoire. Sa petite sœur de cœur, habitant chez son correspondant, qui est à présent également son « frère ». Une histoire de fous, bien trop compliqué, mais amusante. Et puis, même si Charlotte ne se sent, pour le moment, pas très à l’aise, il est sûr que Tybalt la traitera comme une princesse. Il en est sûr, et ça le rassure, dans un sens.