Roméo ∞ Luna

Je ne savais plus quoi faire depuis que nous n’étions plus ensemble. Enfin, nous étions encore mariée mais tu voulais divorcer, être loin de moi… Mais je t’aime, et je ne pourrais vivre avec quelqu’un d’autre. Puis, avec le peu de temps qu’il me reste, je ne retrouverais personne comme toi. Roméo, tu es mon amour, celui que j’aime depuis que j’ai seize ans, alors comment je pourrais passer à autre chose ? Nous avons perdu notre petite fille, notre rayon de soleil… cela me brisé royalement, mais comment t’en vouloir ? On fait tous des erreurs dans nos vies, et on les regrette plus ou moins. Bien sûr, j’aurais aimé que cela n’arrive jamais, car elle me manque tous les jours, et je ne peux pas m’empêcher de penser à elle chaque instant de ma vie. En ce moment, je ne vis que dans le passé… Avec mes souvenirs, je nous vois les tous deux, quand nous étions adolescents, quand nous nous marions, il y a de ça, trois ans, de notre voyage au tour du monde, la naissance de notre fille, et ces moments passés avec elle. Non, je ne veux pas divorcer. Je vis dans le noir depuis sa disparition, depuis que tu m’as quitté, et encore plus depuis que j’ai appris ma maladie du cœur. J’allais peut-être mourir, et je me devais de te le dire. Comment ? Je n’en sais strictement rien… Je savais que j’allais sûrement pleurer quand ça sera le cas, peut-être moins qu’à l’hôpital, mais je pleurais car je ne me vois pas te faire encore du mal. Pour moi, tu souffres suffisamment. Néanmoins, je veux me battre à tes côtés, et c’est pour cela que j’ai décidé de t’envoyer un message en te disant de venir me rejoindre au café « La Perle » et que c’était urgent. Je venais d’ailleurs tout juste d’y arriver. Je m’étais commandé un jus de fruit étant donné qu’il faisait chaud et que je voulais quelque chose de frais. Retirant ma veste, j’étais plongée dans mes pensées. Je me demandais si je parviendrais à te le dire…Peut-être même que tu ne viendras pas. Bien sûr, j’avais les papiers du divorce dans mon sac, mais je ne les avais pas encore signé… Quand je voyais ces feuilles, je n’avais qu’une envie, c’était de les mettre à la poubelle.

Je ne me voyais pas faire une autre vie, je ne me voyais pas avec un autre homme. J’ignore combien de temps je suis encore dans ce monde, mais je veux en profiter au maximum. Je veux être auprès de l’homme que j’aime plus que tout au monde, et vivre notre chagrin ensemble. Même si j’ai mon frère à mes côtés, toi seul peux me rendre heureuse, toi seul me comprend entièrement et me connais comme personne. Alors, oui, tout ce que j’espérais, c’est que tu viennes à ce rendez-vous, que tu acceptes de me voir… mais j’ai fait exprès de mettre le mot « urgent » dans le message afin de te faire réagir et être à peux prêt sûre que tu viennes.

It's the end of our love.

J'étais totalement détruit depuis que j'avais tué ma petite fille. A mes yeux j'étais un meurtrier, pour les autres une victime d'un terrible accident. Je ne parvenais pas à me pardonner la mort de ma fille. Un tragique accident en pleine été, un oubli. Comment j'ai pu oublier la chaire de ma chaire dans la voiture un jour d'été ? Comment j'ai pu faire ça ? Je n'en dormais plus la nuit, j'en venais à me haïr, à me détester. Je ne m'autorisais plus à vivre depuis ça, j'avais quitté tous les gens que j'aime, dont ma femme Luna. Je ne travaillais plus, ne m'accordais plus une once de loisir. Je ne faisais que ruminer dans mon coin, à rester assis sur le banc en face de la crèche d'Heather où j'allais la chercher tous les jours, pleurant toutes les larmes de mon corps mon enfant disparu. J'étais ruiné, et je refusais d'infligé ma monstruosité à mon entourage et surtout à Luna. Elle que j'aimais tant, elle aurait due me haïr d'avoir tué notre enfant et non au contraire elle a fait tout l'inverse, continuant de m'aimer d'un amour sans faille... Et je crois que c'est qui m'a encore plus détruit, m'a fait me haïr encore plus. J'avais alors commis l'irréparable: lui demander le divorce pour lui rendre sa liberté, la laisser prendre son envol alors que moi resterais à terre pour ma vie entière. Les papiers étaient signés depuis longtemps pour ma part, mais je ne parvenais pas à recevoir sa partie à elle, je la savais contre, mais j'espérais juste qu'elle ne nous ferais pas ce mal là, et qu'elle allait les signer. Il le fallait, j'avais signé l'arrêt de mort de notre couple en tuant Heather et rien ne changerait ça à mes yeux. Planté là sur mon banc, je recevais un message de Luna, me demandant de venir la rejoindre à un café. C'est Urgent, avait elle précisé. J’essuyais mes larmes de peine en lisant le message, le cœur brisé par le manque de ma fille, et fronçais les sourcils à ce message. Pourquoi ? Pourquoi maintenant ? Je me posais tant de question, peut être voulait-elle juste me remettre les papiers en main propre. Je ravalais ma peine puis marchais en direction de ce café, le coeur au bord des lèvres, la peine me transperçant de part en part : j'étais détruit. Puis je la vis assise à la terrasse, mon cœur eut un loupé comme à chaque fois que je la voyais, à jamais je lui appartenais mais je ne pouvais plus faire marche arrière et encore moins maintenant. Une larme roulait bien malgré moi, que j'essuyais du revers de la main. J'avais une tête à faire peur, comme quelqu'un qui ne dort plus la nuit. Je m'assied alors face à elle, le visage dure, emplis d'une tristesse énorme...

"- Bonjour. Que veux-tu me dire de si urgent ? "

Je voulais que notre entretien soit bref, la douleur bien trop vive et intense, je savais que je n'étais plus capable de rester en sa compagnie, je me détestais bien trop de ce que je lui avais fais. Elle n'avait jamais mérité ça.