Sujet: Sans toi j'en serai incapable ☼ Felice 14/1/2015, 23:35
Sans toi j'en serai incapable
alice & felix
Alice était l'une des premières personnes que j'avais revues lors de mon retour il y a un mois. Non, je ne suis pas allé voir mon père, ni Ambre mon ancienne colocataire, ni mon deuxième meilleur pote qui était resté. Je connais Alice depuis toujours, et de ce que je me souviens, je l'ai toujours considéré comme étant ma meilleure amie, mon âme sœur, ma jumelle, non pas qu'elle agisse comme un mec et non je n'agis pas comme une nana, on a juste les mêmes façons de penser et d'agir. Ouais, bon, bref, on est pareil quoi, ne cherchez pas à comprendre. Contrairement à tous mes amis que j'ai actuellement, Alice est la seule qui a quasiment toujours tout partagé avec moi. Nous nous sommes rencontrés à Toulouse grâce à nos parents qui étaient de très bons amis. On passait la plupart de nos semaines ensemble, on ne voulait jamais se lâcher. On avait même demandé à nos parents s'il était possible de faire une garde alternée : une semaine chez elle, et une semaine chez moi. Quand j'y repense, c'est un peu débile comme idée, mais c'est bien cherché, faut l'avouer. J'avais déjà une imagination débordante quand j'étais gosse. Bref, vous avez compris que l'on ne voulait pas se quitter. Quand ma mère est tombée gravement malade, je pensais la plupart de mon temps chez elle, c'est grâce à elle et seulement à elle que j'ai pu garder mon âme d'enfant et que j'ai toujours eu le sourire. Sans cette grande amitié, je pense que j'aurai très vite sombré dans le noir. Juste pour ça, je lui serais reconnaissant jusqu'à la fin de mes jours. Ainsi, quand j'ai dû quitter Toulouse, pour partir vivre chez mon père à Montmartre, que nous avions dû nous séparer, j'ai ressenti une double perte : celle de ma mère, et celle de ma meilleure amie. J'avais perdu quasiment en même temps mes deux points de repère. J'avais envie de tout laisser tomber, de ne pas sortir de ma chambre, de ne parler à personne, mais j'avais fait une promesse et je devais m'y tenir. J'avais promis à ma mère comme à Alice que je n'allais pas abandonner, que j'allais être fort pour elles. Cette promesse comme toutes celles que j'ai pu faire avant, et même celles faites après. Enfin, ce n'est pas une distance qui allait ruiner notre amitié. On savait qu'un jour, on allait se retrouver et effectivement trois ans plus tard, nous étions de nouveau réunis, et cette fois non pas dans la ville rose, mais dans la capitale française. Depuis ce jour, on ne se quitte plus vraiment, enfin encore moins qu'avant, ce qui énerve encore plus nos autres amis. Nous ça ne nous dérange pas, on se fiche que cela ne plaise pas aux autres tant que nous, on rigole bien. Avant, il n'y a que nous, on n'avait pas vraiment d'ami, juste quelque un dans nos classes.
Aujourd'hui, je la retrouve pour aller faire une petite balade. Je vais bientôt me faire opérer, et je vais lui demander de venir avec moi pour l'annoncer à mon père. Cette fois-ci, je pense le lui dire, et lui appelle pour qu'il vienne m'opérer. Lors de mon voyage, j'ai pris conscience de beaucoup de choses. Peut-être qu'entre nous, ça n'a jamais été facile, mais si je veux aller de l'avant, si je veux donner tout ce que j'ai pour guérir, je dois alors lui faire appel. C'est le meilleur dans ce domaine. Je ne viens non pas le voir pour lui demander de l'argent, je ne viens le voir en tant que fils, mais en tant que patient et rien d'autre. Je sais que tout seul, je ne pourrai pas y arriver. Alice doit être là avec moi pour que les choses ne dérapent pas. J'ai peur que si je me retrouve seul avec lui, que je commence à m'emporter et que je lui reproche tout un tas de choses. Je n'ai jamais été proche de lui et je ne le serais jamais, même s'il me sauve la vie. Ce n'est pas ça qui va lui donner le rôle d'un père aimant. Je le remercie de m'avoir pris avec lui, de m'avoir donné un foyer, à manger, et une éducation, mais en aucun cas, je le remercierai d'avoir été un père aimant. Je sais qu'il m'a toujours reproché d'avoir caché son mariage et qu'il aurait été beaucoup plus heureux sans moi, mais je n'ai rien demandé, je n'ai pas demandé à venir au monde, je n'ai pas non plus demandé à ce que ma mère meure. Je l'aimais plus que tout au monde, et j'aurais donné ma propre vie pour qu'elle reste parmi nous. Seulement, les choses ne se passent pour toujours comme on le voudrait, et on doit vivre avec.
Sur ma planche de skate, j'apporte à ma meilleure copine un bon gros café, et pour moi un bon gros chocolat chaud saveur cookies. J'évite de prendre du café, apparemment, je suis déjà trop hyperactif pour en boire –je ne vois pas de quoi ils parlent, j'aime juste bouger. Je roule entre les passants prenants soins de ne pas renverser les boissons, ce qui est pour moi une grosse mission quasi-impossible, mais je pense y arriver.
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Sujet: Re: Sans toi j'en serai incapable ☼ Felice 16/1/2015, 20:09
Perdre son père du cancer avait été pour Alice quelque chose de très difficile à surmonter, et à comprendre. La vie tenait donc au bon vouloir de nos cellules. Si elles vous aimaient bien, elles vous permettaient de vivre vieux, de voir grandir vos enfants puis vos petits-enfants, et vous mourrez paisiblement en voyant défiler toutes ces étapes qui ont fait de votre vie quelque chose de magique. Mais si jamais elles ne se plaisent pas, et ça arrive bien trop souvent, elles se rebellent. Et elles vous rendent malade. Elles vous prennent votre vie, oui. Mais lentement, douloureusement. Elles sont vicieuses, ces cellules. Et parfois elles jouent avec vos émotions. Elles font croire qu'elles vont mieux pendant un court moment. Puis elles replongent, vous entraînant par la même occasion dans une chute qui n'affectera pas seulement vous, mais toutes les personnes qui vous entourent. Alors quand Alice a apprit que les cellules de son meilleur ami, son tout, son âme-sœur, étaient elles aussi malades, elle a cru être en plein cauchemar. Elle s'est même demandé, égoïstement, si ce n'était pas elle qu'elles visaient, à lui retirer tous les hommes à qui elle tenait. Et puis elle avait pleuré. Parce que Felix était tout ce dont elle avait besoin. Un ami, un frère. Il était là depuis toujours, il resterait là pour toujours. Elle ne prenait jamais ses relations pour acquises, elle ne connaissait que trop bien la fragilité ce celles-ci. Mais avec Felix, c'était différent. Tout avec lui était naturel, fluide. Ils savaient tout l'un de l'autre, et n'avaient aucunement besoin de preuves qu'ils resteraient toujours dans la vie de l'autre. Après tout, ils avaient été séparés pendant des années déjà, et les voilà ensemble à Paris. Alice ne s'était pas étonné que la vie les remettent sur le même chemin. Quand il avait quitté Toulouse, elle avait eu l'impression qu'il partait seulement en vacances. Elle n'a même pas pleuré, ce jour-là. Non pas qu'il ne lui avait pas manqué, bien au contraire, mais parce qu'elle savait qu'elle le reverrait, peu importe que ce soit deux ou quarante ans après ça. Et elle avait eu raison. Il n'était rentré que depuis un mois, mais tout était revenu à la normale, et c'était comme s'il n'était jamais parti. Il lui avait donné rendez-vous en ville, et elle l'attendait appuyée contre un poteau devant un petit bar parisien. Il faisait un peu froid dehors, mais Alice aimait le froid. En fait, elle n'avait pas de préférence. Elle s'habillait en fonction de la météo, sans jamais se plaindre. S'il pleuvait, elle prenait un parapluie. S'il y avait du vent, elle mettait une veste. Elle prenait les saisons comme elles venaient, tout comme elle prenait la vie comme elle venait. En voyant arriver Felix sur son skateboard au loin, un café dans chaque main, Alice lâcha un petit rire. Elle pourrait parier qu'il en renversait un, ou bien même les deux, avant d'arriver à son niveau. Elle garda ses mains dans les poches de son manteau jusqu'à ce qu'il arrive devant elle et lui tende son café. Elle en bu immédiatement une gorgée, par réflexe, avant même de dire bonjour. - Salut salut ! Son sourire ne faiblissait pas. Elle souriait tout le temps, et d'autant plus quand elle était avec les gens qu'elle aimait. - Je m'étonne que tu n'aies rien renversé, doué comme tu es. Elle lui donna une petite tape sur l'épaule, en riant.
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Sujet: Re: Sans toi j'en serai incapable ☼ Felice 20/1/2015, 22:58
Sans toi j'en serai incapable
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La Felice bande, c'est quoi ? Ahahah, c'est quelque chose que beaucoup de personnes aimeraient avoir, mais que seulement deux personnes peuvent connaître. Je pense que je n'ai pas besoin de vous dire qui sont ces deux personnes, faut être bêta pour ne pas comprendre qui sont ces visages qui se cachent derrière ça. La Felice, c'est avant tout une histoire unique, que seul Alice et moi-même pouvons comprendre. On a beau expliquer à chaque fois, mais personne ne comprend réellement ce qu'il y a entre nous : une amitié, une famille ? Non, c'est bien plus que cela, c'est comme si nos corps et âmes étaient mélangés et unifiés pour former qu'un, sans pour autant qu'il n'y ait une relation basée sur de l'amour. Oui, y en a, je ne vais pas vous mentir, j'aime Alice plus que tout au monde, c'est ma famille, et je suis prêt à plaquer pour elle, mais y ai rien à voir avec des sentiments que l'on éprouve envers son amoureuse. Je ne sais pas comment vous l'expliquer, dans ma tête, c'est très clair, mais que je l'exprime ça le devient nettement moins. En bref, on se connaît depuis plus de vingt ans, en vérité, je le connais depuis ses premiers jours. Je ne m'en souviens pas vraiment, j'ai simplement des photos d'elle dans mes tout petits bras d'enfant âgé de deux ans. On allait à l'école ensemble, on jouait ensemble, on mangeait ensemble, on jouait à nouveau ensemble, on rentrait ensemble, on prenait le goûter ensemble, on faisait nos devoirs ensemble, on jouait ensemble et blablablabla. Quand ma mère est décédé, j'ai cru que le monde allait s'écrouler. Je me voyais déjà finir sous le pont de saint Cyp au niveau de la dorade avec tous ces jeunes et ces clodos qui boivent jusqu'à recracher leurs tripes –oui, j'étais déjà très mélodrame et très inventif. Heureusement qu'Alice était là, je savais qu'elle allait me remonter le moral, qu'elle allait trouver les mots, et qu'elle n'allait pas me laisser me morfondre dans mon lit en mangeant tout ce qui pouvait avoir dans mes placards et dans mon frigo. Je peux lui dire merci, car, sans elle, je serais devenu comme Garfield –vous voyez le jeu de mots, Felix, Garfield, non, vous ne voyez pas, punaise, je me sens seul au monde dans ces circonstances. Partir pour Paris m'avait à la fois fait du bien, mais m'avait aussi rendu plus seul que jamais. Je ne connaissais personne, même pas mon père, a qui pouvais-je parler en temps réel ? Personne, il a fallu me refaire une nouvelle vie, s'adapter. J'étais devenu le nouveau, tout le monde était au tour de moi, et je n'aimais pas vraiment ça. Je n'ai jamais voulu être celui qui attire l'attention de tout le monde, j'aimais bien avoir ma petite bande, ça me suffisait. J'avais tout de même gardé contact avec ma grande copine de toujours. On s'appelait quasiment tous les jours, et on allait chez l'un et chez l'autre pour passer les meilleures vacances de notre vie. Imaginez ma joie quand elle est venue emménager à Paris, même si c'était elle aussi pour fuir un passé douloureux. Elle venait de perdre son père, elle était si triste, je savais ce qu'elle passait comme situation, et je devais être là pour elle plus que jamais. Elle était au plus mal, je ne l'avais jamais vu comme ça. Ça me déchirait le cœur de la voir comme ça, elle devait rire à nouveau, rapprendre à vivre à nouveau, mais d'une toute autre façon. J'allais prendre soin d'elle comme personne ne l'avait fait avant ça.
J'arrive enfin à son niveau, elle est là debout les mains dans les poches, je descends doucement de mon skate tout en regardant les cafés. J'en avais pas fait tomber une goutte, et il est hors de question qu'une s'en échappe juste sous le nez d'Alice, sinon ça allait me suivre très très longtemps, et je n'y tiens pas tant que ça. Tel un bel serviteur –très beau, magnifique, un dieu du stade-, je me penche, un bras dans le dos et lui tend les gobelets, madame était servie. Elle prit directement et bu directement un gorget. « Coucou toi, tu vas bien? J'espère que tu ne m'as pas trop attendu, comme d'habitude, j'ai envie de dire. »Je m'avance et lui dépose un baiser sur ces cheveux, puis pris une gorgé de café. Oups, il est froid, hiihii je n'aime pas ça. « Salut salut ! » Aaaah enfin, elle me disait bonjour, la méchante, elle a préféré boire son café pas bon au lieu de me dire bonjour. Bon je lui pardonne, mais c'est la dernière fois qu'elle me fait ça, sinon attention, pan pan fefesse ! Et j'en suis totalement capable, elle le sait très bien, va falloir qu'elle se tienne à carreau la petite Demoulin si elle ne veut pas être punie. Elle peut me faire son magnifique petit sourire d'enfant, ça ne changera rien, je ne vais pas faiblir. Non, non, non, je ne craquerai pas ... bon ok, je craque. « Je m'étonne que tu n'aies rien renversé, doué comme tu es. » En plus de ça, elle se moque de moi, à la mauvaise. Puis, franchement, je ne vois pas de quoi elle parle, je suis très habile de mes pieds, et de mes mains. Quoi ? C'est quoi cette cicatrice sur mon front ? C'était durant une dure guerre, pendant une période très froide, les ennemis m'avaient encerclé, j'étais seul au milieu de tous, et grâce à ma vivacité, j'ai survécu avec pour seule égratignure, cette cicatrice sur mon front. Ouais, bon ok, je faisais du basket dans le salon de ma mère, et je me suis éclaté la tête contre un coin de la table basse. C'était vraiment immonde, et peu impressionnant donc je préfère dire que ça vient d'une guerre, c'est plus ouaah ! « Franchement ... je ne vois pas de quoi tu parles. » Je tourne la tête et regarde autour de moi tout en sifflant. Je n'allais pas en démordre, il m'arrive souvent des petits pépins, ouais, je l'accorde, mais ce n'est pas de ma faute. À chaque fois, il y a quelque chose sur mon passage, et voilà quoi je finis à l'hôpital après. Vous voulez savoir tout ce qui m'est arrivé ? Non ? Vous vous en fichez bien, c'est ça !
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Sujet: Re: Sans toi j'en serai incapable ☼ Felice 3/5/2015, 12:17
Il y avait entre Felix et Alice quelque chose d'inexplicable. En fait, ils avaient grandi ensemble. Ils avaient passé toute leur vie côte à côte, si bien qu'Alice avait l'impression que son meilleur ami était une partie d'elle-même. Alors lorsqu'il a perdu sa maman, elle se devait d'être là pour lui, parce que dans le cas contraire ça aurait été comme s'abandonner elle-même. C'était impossible. Vous ne pouvez pas vous séparer de votre coeur ou de vos poumons sans de graves conséquences. En fait, c'est ce qu'était Felix pour Alice : ses poumons. Lorsqu'elle se trouvait loin de lui, c'était difficile de respirer. Et maintenant qu'elle savait qu'il était malade, c'était comme si elle l'était aussi. Et malgré tout, il n'avait pas changé. Il était le même. Le même sourire, le même regard malicieux. La même joie de vivre. La même maladresse aussi, comme le prouvait cette cicatrice qui donnait à Alice envie de rire chaque fois qu'elle la voyait. Sa provenance était tellement idiote, tellement drôle, tellement maladroite, tellement Felix. Mais aujourd'hui, sa maladresse avait pris des vacances, et il atterrit tout en souplesse devant elle, sans même renverser une seule goutte de café. - Franchement, je ne vois pas de quoi tu parles.
Elle rit. D'un rire franc et clair. De ceux qui font retourner les passants dans la rue. Parce qu'après tout, à quoi bon rire si personne n'en profite? - Hm hm, bien sûr!
Elle ébouriffa les cheveux bruns du jeune homme, et bu une gorgée de café. - Comment tu vas, mon chat? C'était trop facile. Avec un prénom pareil, Felix avait pris l'habitude des blagues faciles. Mais Alice ne s'en lassait pas. Pas seulement à cause de son prénom, mais aussi parce que Felix avait la vivacité d'esprit et le regard joueur d'un chaton.