OSCAR ⊹ never love anybody who treats you like you're ordinary.
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Sujet: OSCAR ⊹ never love anybody who treats you like you're ordinary. 6/4/2015, 21:02
« This marriage, this necessary marriage, this marriage which for obvious reasons must inevitably take place, will not help me, will not give me a name that… » … et une vague de soupirs interrompit Beth dans sa tirade passionnée. Tout aussi intéressés que ses élèves puissent l’être par Oscar Wilde -et par la flamme qui animait leur professeur lorsqu’elle l’interprétait- rien ne pouvait les retenir à la fin de la matinée. Elle sourit et posa son livre ouvert sur son bureau. « Nous terminerons cela jeudi. Merci de votre attention, et bon appétit. » Ils ne se firent pas prier et quittèrent la salle dans un brouhaha auquel Beth commençait à s’attacher. Elle donnait des cours à la Sorbonne depuis presque quatre semaines à raison de quinze heures par semaine. Elle jonglait entre le français avec lequel elle s’adressait à ses élèves et l’anglais qu’elle enseignait. Elle n’avait pas l’impression que son accent s’était amoindri, mais elle avait retrouvé son aisance dans la langue de Molière, qu’elle avait longtemps étudié au collège, lycée et université. Elle jeta un coup d’oeil à sa montre, qui lui indiqua qu’il était presque midi quinze. Elle se hâta de ranger ses affaires dans son sac, elle était déjà en retard. Elle devait retrouver Oscar à treize heures pour déjeuner dans l’un de ses nouveaux restaurants végétariens habituels, l’Aquarius, situé à quarante minutes de l’université. Elle enfila son trench par-dessus sa robe en coton blanc et prit la direction de la bouche de métro la plus proche, la mort dans l’âme. Elle aurait aimé marcher -le soleil ce jour-là était bien présent dans le ciel- mais elle ne voulait pas faire attendre Oscar. Elle sentait bien qu’il n’était pas à son aise à Paris et elle voulait lui rendre la vie agréable. Quelques dizaines de minutes plus tard, elle poussait la porte du restaurant et sourit à la serveuse qui s’approchait d’elle. « Une table pour deux, s’il vous plait. » La jeune femme lui en indiqua une près de la fenêtre et s’éloigna pour chercher des menus. Beth s’installa et commanda une limonade en attendant son homme. Il était treize heures précises lorsqu’il entra à son tour et s’approcha d’elle. Elle se leva à moitié pour l’embrasser tendrement. « Tu as passé une bonne matinée ? » demanda-t-elle l’air de rien, le regard plongé dans la carte.
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Sujet: Re: OSCAR ⊹ never love anybody who treats you like you're ordinary. 6/4/2015, 22:03
never love anybody who treats you like you're ordinary.
“La vérité c'est comme une couverture trop petite. Tu peux tirer dessus de tous les côtés, tu auras toujours les pieds froids. .”
Je me suis réveillé aux alentours de neuf heures ce matin. Beth n’était déjà plus là, elle était partit travailler. Après tout, c’était la raison qui nous avait poussés à venir dans la capitale française, son boulot d’enseignante à la Sorbonne. Je me suis levé, et à peine j’ai posé mon pied par terre que Buck est arrivé en trottinant. Je me suis penché pour poser ma main sur sa tête. « Bonjour beau gosse. » lui ai-je dis encore à moitié endormi. J’ai pris un croissant dans la cuisine, avec un verre de jus d’orange. J’ai arraché un morceau du croissant pour le donner à Buck, qui me regardait avec ses yeux auxquels je ne peux rien refuser. J’ai regardé par la fenêtre. Je ne savais pas quoi faire aujourd’hui. En regardant mon portable, j’ai constaté que Beth allait me faire sortir de l’appartement puisqu’elle me donnait rendez-vous pour déjeuner. Hormis pour courir, je n’étais pas sorti depuis longtemps. D’ailleurs, j’allais faire un peu –voire beaucoup- de sport ce matin. J’ai enfilé un short et un t-shirt, et je suis sorti, accompagné de mon magnifique chien pour courir. J’y ait passé du temps, puisque je suis rentré vers onze heures à l’appartement. Je me suis directement dirigé vers la douche. Une fois propre, je me suis habillé, simplement : un jean, une chemise et une veste, c’est tout. Je me suis ensuite posé dans le canapé, devant mon ordi, avec Buck à mes côtés. Clairement, je m’ennuyais dans cette ville. Je voulais repartir. Je voulais rentrer à Dublin, mais je ne voulais pas voir mon père. Je pouvais partir, comme ça, du jour au lendemain, mais je m’en sentais incapable. Je tenais à elle, je ne voulais pas la laisser, même si la vie parisienne me déprimait comme jamais je ne l’avais été. J’avais toujours cette proposition de reprendre des missions. J’avais encore une bonne condition physique, et retrouver le terrain pourrait me tenter. Mais jusqu’à maintenant, j’ai toujours refusé.
Je suis sorti de l’appartement, laissant Buck me regarder partir comme si je n’allais jamais revenir. J’ai pris le métro pour me rendre vers ce petit restaurant qu’elle m’avait indiqué. Pour une fois, je suis arrivé pile à l’heure, à treize heures précise. Je me suis avancé vers Beth, qui s’est levée pour m’embrasser. J’étais assez nonchalant ces derniers temps, elle avait dû s’y habituer puisqu’elle ne me disait rien. J’ai soupiré quand elle m’a demandé si j’avais passé une bonne matinée. Je ne savais même pas quoi lui répondre, alors j’ai zappé sa question. « Et toi, ton cours ? » lui ai-je demandé tout en demandant une bière à la serveuse. Je n’avais même pas faim, enfin je voulais plutôt une bonne entrecôte, pas facile dans un restaurant végétarien.
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Sujet: Re: OSCAR ⊹ never love anybody who treats you like you're ordinary. 9/4/2015, 12:15
Elle parcourut rapidement la liste des plats, la connaissant déjà bien. L’Aquarius n’avait pas pour habitude de changer sa carte régulièrement, et Beth était fidèle à ses choix. Elle ferma le menu et le posa sur le bord de la table avant de croiser ses doigts sous son menton. Oscar avait l’air las, une expression qu’il arborait quasiment H24 depuis qu’ils avaient posé leurs valises à Paris. Elle soupira en le voyant grimacer devant la carte. Elle lui était très reconnaissante de l’avoir suivie en France, même s’il n’en avait aucune envie, mais elle avait clairement l’impression qu’il ne faisait aucun effort pour s’y plaire. « Et toi, ton cours ? » Beth fronça les sourcils. Sa réponse, concise et détachée, lui confirma ce dont elle se doutait déjà : il n’avait pas passé une bonne matinée. En fait, il était probablement allé courir pour finalement rentrer végéter jusqu’à ce que ce soit l’heure de la rejoindre. C'était à ça que se résumaient ses journées à Paris. Sport, appartement. Comme si la ville n'était pas assez riche pour s'occuper autrement. Elle fut interrompue dans ses pensées par la serveuse qui s'approcha pour apporter sa bière à Oscar et pour prendre leur commande. Une boule dans la gorge, Beth souffla « Je n’ai pas très faim. Je vais simplement prendre la salade de quinoa… Merci. » Elle n’osa même pas lever les yeux vers Oscar tant elle était contrariée. Elle lui en voulait autant qu’elle commençait à regretter sa décision d’avoir accepté le poste. Leur vie était bien plus simple à Gisborne, quand elle partageait ses journées entre l’écriture et les balades sur les falaises qui surplombaient la mer. Elle se racla légèrement la gorge et répondit « Ça va, mes élèves sont très cool. Tu sais que j’appréhendais un peu d’enseigner, mais en fait ils sont bien plus matures que je ne l’avais imaginé. » Lorsqu’elle était encore à Oxford et qu’elle hésitait quant à son métier après l’université, elle avait rapidement mis de côté l’enseignement. Elle gardait encore en mémoire le comportement désastreux de ses camarades de collège et de lycée et ne souhaitait pour rien au monde prendre la place des professeurs qui avaient du subir leurs humeurs. Elle n’avait pas songé à la fac, persuadée qu’elle n’avait ni les compétences pour, ni la fibre pédagogue. Finalement elle avait été très contente de son choix de travailler au London Chronicles, et elle regrettait d’ailleurs d’avoir du donner sa démission à Judith le mois dernier. Elle était bien incapable de cumuler trois jobs. Elle bu une gorgée d’eau et poursuivit « Enfin bref, je suis contente. Je leur fais étudier Wilde, donc tu imagines que je suis aux anges. » Elle rit et posa sa main sur celle d’Oscar pour la caresser avec tendresse. Elle se fit la promesse muette de l’aider à apprécier Paris. C’était trop bête qu’il passe à côté. « J’ai un cours de quinze à seize, est-ce que tu veux m’attendre et qu’on aille se balader après ? Il fait tellement beau, ça serait dommage qu’on en profite pas, tu ne crois pas ? » Elle lâcha sa main pour que la serveuse puisse déposer son assiette devant elle.
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Sujet: Re: OSCAR ⊹ never love anybody who treats you like you're ordinary. 16/4/2015, 11:25
never love anybody who treats you like you're ordinary.
“La vérité c'est comme une couverture trop petite. Tu peux tirer dessus de tous les côtés, tu auras toujours les pieds froids. .”
Beth m’a raconté sa journée avec un grand sourire. Elle aimait donner des cours, encore plus quand il était question d’étudier Oscar Wilde. Elle était fan de cet homme depuis très longtemps. Moi, j’aimais surtout son prénom. Je l’écoutais, comme souvent depuis qu’on avait quitté la Nouvelle-Zélande. Je n’étais pas du genre bavard au naturel, mais encore moins depuis qu’on avait emménagé à Paris. J’avoue que je n’ai pas fait beaucoup d’effort pour m’intégrer ici, mais qu’importe. Je n’avais pas envie d’en faire. Je préférais passer mes journées à rien faire affalé dans le canapé, plutôt que de sortir dans les rues sales, avec les gens mal aimables.
La serveuse s’est approchée pour déposer les assiettes. J’ai opté pour une salade classique, comme je n’avais pas très faim, voire pas du tout. Je n’avais envie que d’une chose : partir. Mais j’étais tellement attaché à Beth que je ne pouvais pas, je ne voulais pas lui faire ça. J’étais partagé. J’aimerais tant reprendre du service aussi. Oui, bizarrement ça me manquait de ne plus être sur le terrain, de ne plus souffrir comme je ne sais quoi aux entrainements. J’ai eu plusieurs propositions pour revenir, sans jamais répondre. Je n’ai jamais dit non, mais je n’ai pas dit oui non plus. Pourtant j’en avais envie, donc je ne savais pas pourquoi je me privais. Après tout, j’étais bien venu jusqu’à Paris pour elle, si je partais quelques mois, je n’étais pas certain que ça change grand-chose. Sinon, je pouvais aussi retourner en Allemagne, mais je n’avais aucune envie de revoir ma famille. Je ne suis pas très branché famille, et ça Beth le sait très bien. On commence à manger tranquillement. « J’ai un cours de quinze à seize, est-ce que tu veux m’attendre et qu’on aille se balader après ? Il fait tellement beau, ça serait dommage qu’on en profite pas, tu ne crois pas ? » m’a-t-elle dit. J’ai baissé les yeux pour éviter son regard. Je ne voulais pas me promener dans Paris, je voulais me vautrer dans le canapé comme je le faisais tous les jours. Je savais bien que ce comportement lui déplaisait, mais je n’étais pas du genre à faire ce que je ne veux pas. « Non, je vais rentrer. Je suis sorti ce matin, ça me suffit. » lui ai-je répondu. J’étais bien conscient que cette réponse n’allait pas lui plaire, mais pour le coup, je m’en fichais. J’avais été tellement con de la suivre jusqu’ici alors que je savais dès le début que ça ne me plairait pas. J’aurais du lui dire que je voulais rester à Gisborne, et tout aurait été simple comme avant. Elle devait très certainement m’en vouloir de faire la gueule tout le temps. Je ne savais plus quoi faire. J’avais comme l’impression de ne plus rien contrôler de ma vie, et ça me déplaisait au plus haut point.
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Sujet: Re: OSCAR ⊹ never love anybody who treats you like you're ordinary.
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