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Then a hero comes along - (Libre)

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Zafira Beaumont
Zafira Beaumont
shalimar de guerlain

JE RESSEMBLE À : Ipek Soylu

CRÉDITS : Ava : DSO(moi) / Signa : ZS

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MessageSujet: Then a hero comes along - (Libre) Then a hero comes along - (Libre) Empty12/1/2018, 11:01

Then a hero comes along
Manqué de peu. Le coup d’envoi de la saison tennistique 2018 dans l’hémisphère sud, s’est donc fait sans moi. En même temps, je ne suis qu’à moitié surprise. Si je n’avais pas fait cette stupide petite incartade ayant mis à mal mon processus de rééducation fin Novembre, je serais sûrement au moment où je vous parle à Hobart, Sydney ou encore Auckland. Malheureusement, le médecin de la fédération a rendu son verdict et il est sans appel. Pas de retour à la compétition avant Mars-Avril. En revanche, je peux de nouveau suivre des séances d’entraînement dignes d’une joueuse professionnelle. Comme quoi, à chaque chose malheur est bon comme on dit. D’un autre côté, ce n’est peut-être pas une si mauvaise nouvelle que cela au final. Je dois reconnaître que je ne me sentais clairement pas en condition pour inquiéter une joueuse du top 20, voire du top 10. Ce petit trimestre va donc me faire le plus grand bien. Effectuer les derniers réglages sur mon jeu d’attaque, retrouver une forme physique descente : tels seront mes objectifs d’ici Mars prochain et les Masters de Miami ainsi que d’Indian Wells. Hum. Tout bien considérer, je ne sais pas si c’est une excellente idée d’être ici. Etre un peu en retrait sur le circuit, ça à la limite d’accord, mais devoir être « assignée à résidence » ici à Paris, cela ne fait pas spécialement mes affaires. Attention, ce n’est pas que je ne supporte pas ma famille et mes amis.

Au contraire, je suis ravie de pouvoir enfin un peu profiter d’eux. Sillonner le monde onze mois sur douze c’est certes très sympa, mais encore faut-il avoir le cœur bien accroché. Je me souviens avoir très mal vécu l’absence de ma famille lors de ma première année sur le circuit professionnel. Maintenant, ça va à peu près. C’est comme tout, ça s’apprend. Et surtout, on apprend à vivre avec. Non, ce qui véritablement m’embête depuis que je suis de retour à Paris, c’est que je n’arrête pas de gamberger et cogiter. Ah non, non, pas au sujet de ma carrière. A propos d’un garçon. Oui je sais, c’est grotesque, mais comme dirait Lorie : « J’suis comme ça ». Rahlalala franchement, le soir où Julien a décidé de me présenter au reste de l’équipe, il aurait mieux fait de se casser une jambe. Il suffit que je pense à lui ou que j’entende son nom pour que mon estomac se noue et que le feu me monte aux joues. Redescend sur terre ma grande ! Cela n’arrivera jamais. C’est un crush relevant de l’utopie. Après tout, on n’a jamais vu la fille faisant tapisserie au collège sortir avec le garçon le plus populaire. Pas le choix, il va falloir que je me sorte Nathanaël de la tête, que je revienne à du réel et du concret. J’avais quelques espoirs d’y arriver en reprenant du service et en partant à l’autre bout du monde. Car ne dit-on pas « loin des yeux, loin du cœur » ?

En attendant, je fais avec les moyens du bord pour ne plus y penser. Comment ? Eh bien, en ayant quasiment élu domicile à la salle de sport. Remarque, c’est bien pratique. Cela me permet d’avoir l’esprit occupé, tout en peaufinant mon entraînement. C’est ce qui s’appelle joindre l’utile à l’agr… euh joindre l’utile à l’utile. Parce que sincèrement, il n’y a pas grand-chose d’agréable dans le fait de se défoncer sur un tapis de course. Je pense que j’irais faire un petit peu de renforcement musculaire après pour équilibrer. Cela fait un petit peu plus d’une heure que je cours sur place, casque sur les oreilles afin de mieux faire abstraction de la cacophonie environnante. Aller, encore une grosse demie heure et ça sera bon. Whoo, on dirait que ça remue par là-bas. Oh non, pas eux … . Une bande de pseudo loubards qui se prennent pour des caïds, et qui draguent de façon lourdingue les filles présentes. Depuis que je viens ici, pas un jour ne passe sans qu’ils ne viennent faire leur grand numéro de malade. Qu’est-ce que … . Eh merde, on dirait bien que ça tombe sur moi cette fois. D’ordinaire, ils jettent volontiers leur dévolu sur des femmes élancées, plantureuses et pulpeuses. Autant dire que je suis aux antipodes des canons de beauté qu’ils affectionnent. A croire qu’ils n’ont rien trouvé à se mettre sous la dent et qu’ils se sont rabattus sur moi par dépit. Une parfaite caricature du zonard en survêtement et casquette à l’envers s’approche. Whaaa, eh bah dit donc, tu sais parler aux femmes toi … .

Je choisis de l’ignorer en augmentant le volume de la playlist que m’a refilé Alizé Cornet un peu plus tôt dans la semaine. Cela ne sert à rien de les rembarrer avec véhémence. C’est exactement ce qu’ils recherchent. L’embrouille. Inutile de leur donner du grain à moudre et d’entrer dans leur jeu. Leur témoigner une souveraine indifférence est selon moi la meilleure des armes. Le crampon commence à augmenter le niveau des décibels. Ce qui attire l’attention des autres usagers, évidemment. Face à mon absence totale de réaction, le mec ne trouve rien de mieux à faire que de pousser la vitesse du tapis à son maximum. N-non … . Personne ne peut courir à un rythme aussi soutenu après plus d’une heure d’effort. Pas même Usain Bolt. Mes jambes … . Je sens lactique commencer à serpenter en elles. Je ne vais pas tenir bien longtemps … . « ARGH !! ». Incapables de me porter plus longtemps, mes jambes se dérobent. Oui, c’est la chute. Inévitable. Tout le côté gauche a trinqué. Le flanc, le bras et même la tempe qui est venue heurter l’écran tactile permettant de réguler la vitesse de l’appareil. La bande d’imbéciles heureux rigole à gorge déployée. Julien … où es-tu ? Mon héro. Voilà qui me rappelle bien des mauvais souvenirs. Etre à la merci d’un homme. Sans pouvoir riposter. Je n’ose pas me relever. La douleur trop cuisante ne me le permet pas pour l’instant de toute manière. Craignant le pire, je me recroqueville en boule sur moi-même en me tenant les côtes, tel un escargot rentrant dans sa coquille. Quelques gémissements sporadiques franchissent le seuil de mes lèvres. Je m’attends au pire. Je crains le pire. Oui, le pire reste à venir. A moins que … .

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