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| Livie - Si l'amour est à chaque coin de rue, je veux être sur le bon trottoir. | |
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Livie Maureau shalimar de guerlain JE RESSEMBLE À : Alexandra Daddario | Sujet: Livie - Si l'amour est à chaque coin de rue, je veux être sur le bon trottoir. 10/1/2018, 03:02 | |
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LIVIE MAUREAU
featuring Alexandra Dadarrio
NOM : Maureau. Le nom de ton père, le nom de ton pilier, le nom du seul homme qui ne t’a jamais déçue. Tu es fière de porter ce nom, tu le regardes parfois briller au-dessus du restaurant familial et tu l’aimes encore plus. Tu l'entends parfois dans la bouche des commères de ta ville et tu es encore plus fière d'être une Maureau. Parce que tes parents ? Ce sont tes modèles PRÉNOM : Livie, voile de douceur dans une sombre soirée. Livie. Tu aimes entendre ton prénom soupiré lorsque la soie de tes draps se froisse au contact d’un homme. Livie c’est aussi doux que « la vie » et ça te colle tellement bien à la peau. Tu l’aimes ce prénom, tes parents l’ont bien choisi. Mais tu préfères que l’on t’appelle Liv c’est plus court, plus rapide à prononcer ça n’a pas le même effet sur toi. Livie c’est la petite fille qui jouait dans les montagnes fleuris. Liv’ c’est la femme active que tu es devenue. ÂGE : Tu as eu vingt-six ans et tu en auras bientôt vingt sept. La trentaine approche et tu n'en as pas peur. Tu te fiches de ton âge. Pour toi l’âge n’est qu’un chiffre sans conséquence. DATE ET LIEU DE NAISSANCE : Tu es née le 15 mars 1991, à Paris ORIGINES : Tu es a moitié Française du côté de ton père et à moitié italienne du côté de ta mère. Tu as pourtant prit le teint de porcelaine de ton père. Alors que ton frère ainé lui a hérité des gênes latin de ta mère. ORIENTATION SEXUELLE : Hétérosexuelle. Tu n’as jamais eu envie de tester la douceur féminine. Tu préfères la force brute d’un homme. Mais tu n’as rien contre une expérience un jour. Sait on jamais ? STATUT CIVIL : Célibataire depuis quelques années. Tu crois en l’amour, tu l’as déjà vécue une fois. Tu l'aimes toujours mais tu essaies d'avancer. Tu as eu le coeur brisé et tu le reconstruis doucement. Tu ne cherches pas le prince charmant, tu sais qu'il n'existe pas. Derrière tes phrases toutes faites sur l'amour, tu sais que tu as envie d'une histoire qui te fera de nouveau vibrer, chavirer. Tu veux vivre le grand amour une seconde fois dans ta vie ÉTUDES/MÉTIER : Tu es chef cuisinier. La cuisine est bien plus qu’un métier, bien plus qu’une passion, bien plus qu’une addiction, c’est ta vie. Tu t’y consacres depuis toujours et tu ne te vois pas faire autre chose. PASSION(S) : Tu aimes écrire. C’est l’une de tes passions, tes petits pavés restant cachés. Ils font partis de ton jardin secret et tu n’as aucune envie de les partager. Tu trouves ça sans grand intérêt de toute manière, mais tu aimes épancher tes problèmes sur une page vierge. Tu aimes le sport aussi. Tu pratiques très souvent la course parce que ça te détend toujours entre deux services. Tu as en commun avec ton frère, l'amour de la moto, tu te sens bien plus vivante sur deux roues. GROUPE : L'HYMNE À L'AMOUR. RANG : SHALIMAR DE GUERLAIN PV, SCÉNARIO, PRÉ-LIEN OU PERSONNAGE INVENTÉ : Personnage inventé
- ✻ - CARACTÈRE : Livie, jolie Livie, tu es une douce jeune fille, tu as toujours le sourire agrippé à tes lèvres, il ne s’est jamais flétri, jamais éteins, il n’a jamais changé. De ton premier cri à ton dernier soupir tu sais que tu garderas cette douceur au fond de toi. Tu y tiens. Même les aléas de la vie ne t’on jamais fait baisser les bras. Tu es une têtue, tu es une acharnée, ton métier est loin d’être simple et dans ce milieu c’est toujours la loi du plus fort qui fonctionne mais toi tu n’as jamais accepté ça. Tu es une femme qui en veut, tu sais où tu veux aller, tu sais ce que tu veux être et ne pas être et tu as toujours continué sur cette voie. Tu es fidèle que ce soit en amour ou en amitié, tu n’as jamais compris la trahison, tu n’as compris ce besoin de changer d’horizon mais de ne pas le dire à ton partenaire. Tu n’as jamais compris comment on pouvait planter un couteau dans le dos à un ami. Ce n’est pas dans tes gênes, ce n’est pas dans ton éducation. Mais tu sais que tu n’es pas rancunière, tu trouves que ce défaut est le plus laid qui existe sur terre. La rancune ça ronge, la rancune ça blesse, la rancune ça ne mène à rien, alors tu pardonnes, trop souvent, trop vite et parfois tu es blessée dans l’histoire. Tu es une rêveuse Livie, pas assez rêveuse pour croire que le monde entier est beau et gentil mais assez pour croire qu’il peut être sauvée. Tu tends la main trop souvent et on te mange parfois le bras dans la bataille. Tu aides trop souvent ton prochain et on te crache à la gueule mais tu veux croire qu’une bonne action peut aider un inconnu et que cet inconnu pourrait tendre la main à quelqu’un d’autre. Tu es fan de ce film « un monde meilleur » tu imagines que comme ce gamin, Trevor, si tu aides trois personnes ils en aideront trois autres à leur tour. Tu es naïve petite Livie mais tu aimes ce côté-là de toi, lui il n’a jamais été écrasé par la vie. Par contre derrière les fourneaux tu te sépares de cette personnalité-là et tu deviens le Chef. Exigeante sur tous les plats. Ne supportant aucun retard. N’aimant pas que l’on te contredise, tu es Liv’ là-bas. Si tu laissais la gamine jouer dans la cour des grands tu serais déjà passé sous un camion-benne depuis trop longtemps. Alors tu modèles ta vision de la vie dans tes assiettes et tu essaies d’apporter un peu de bonheur gustatif à ta clientèle.
j'envoie des bons baisers de paris
QUEL EST L'ENDROIT QUE TU PRÉFÈRES A PARIS ? Paris. Marseille. Bordeaux. Peu importe la ville l'endroit ou tu te sens le mieux. L'endroit que tu préfères, c'est la cuisine du restaurant dans lequel tu travailles. Tu te sens vivante. Tu te sens entière. Tu te sens en confiance. Tu es différente derrière tes fourneaux, tu te transformes. DÉCRIS LA CAPITALE EN TROIS ADJECTIFS : Amusante - Lumineuse - Active. DÉCRIS L'AMOUR EN TROIS MOTS : Passionnel - Tendre - Partage.
AVEC DES SI, ON METTRAIT PARIS EN BOUTEILLE. ET TOI, QUEL EST LE DETAIL QUI AURAIT PU CHANGER TA VIE ? Tu serais sans aucun doute partie à Londres avec lui. Tu le regrettes depuis quatre ans désormais. Peut être que tu aurais eu la bague au doigt à sa place. Peut être que vous vous seriez séparé mais tu aurais dû tenter le coup. Si tu pouvais revenir en arrière tu changerais cette décision sans aucune hésitation. |
| | | Livie Maureau shalimar de guerlain JE RESSEMBLE À : Alexandra Daddario | Sujet: Re: Livie - Si l'amour est à chaque coin de rue, je veux être sur le bon trottoir. 10/1/2018, 03:06 | |
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l'encre de tes yeux
la vie comme un poème dont tes sourires étaient les vers
I. « Bien sûr c'est elle qui l'a porté et pourtant c'est moi qui lui construis sa vie. Lentement. Tout ce qu'elle peut dire sur moi, n'est rien à côté du sourire qu'il me tend »
Tu es là, assise dans un coin sombre de la cuisine du restaurant familiale, âme solitaire dans cette terre qui te semble bien trop grande pour tes petites épaules. Tu es trop gentille Livie tu le sais, ton frère te le répète sans arrêt, il te dit que tu prends les choses trop à cœur, que tu te laisses amadouer trop facilement mais toi tu n’as pas envie de changer. Toi tu n’as pas envie d’entacher ton cœur avec de la colère et de la haine. Mais ce matin là, tu en as eu assez de te faire marcher dessus, tu en as eu assez de cette langue de vipère, alors tu as répliqué. Tu as répliqué et tu te sens mal à présent comme si un morceau de ton âme s’était assombri désormais. Tu entends ses pas se déplaçaient jusqu’à toi, il fait comme si de rien était alors qu’il se met en place pour le service de ce soir. Tu traînes dans cette cuisine sans arrêt, ta présence n’a jamais semblé le déranger mais tu restes quand même silencieuse, ne brisant pas le silence tranquille qui s’est installé à l’instant où il est rentré dans la cuisine. Le bruit du couteau sur la planche t’apaise immédiatement mais tu gardes le cœur lourd, c’est là que tu l’entends, sa voix, tu n’oses pas relever la tête comme si d’un seul coup la déception brillerait sur ses traits. « Tu veux jouer à un jeu ? » Tu n’en as pas envie mais tu hoches quand même la tête, il te fait signe de t’approcher du petit tabouret qu’il a mis à ta disposition et tu te plantes dessus, attendant son jeu avec plus ou moins de stress. Il te tend une herbe du bout des doigts et enfin un sourire éclaire ton visage. Ton père, sait toujours comment te remonter le moral, il sait comment te faire sourire immédiatement. Son jeu est toujours en rapport avec la cuisine, parce qu’il est autant passionné par son métier que tu vas l’être en vieillissant. « Qu’est ce que c’est que ça Livie ? » Tu poses ton nez dans les herbes, tu touches du bout des doigts, tu mâchouilles un morceau et tu te mets à sourire. « C’est du persil, non ? » Un éclair de fierté transparaît sur son visage et tu restes silencieuse parce que tu sais que tu ne mérites pas cette fierté-là. Loin de là même. « Bien. Et ça alors ? Est-ce que tu sais ce que s’est ? » Il te montre de la pointe de son couteau, une fleur solitaire sur le plan de travail. Tu l’admires un instant et caresse ses pétales avec douceur. Que faisait cette fleur toute seule ici ? Elle devrait pourtant se retrouver dans les champs et non dans une cuisine. « C’est une violette non ? » Il hoche la tête et tu commences à te poser de plus en plus de questions sur l’utilisation de cet ingrédient étrange. Curieuse que tu es tu ne restes pas longtemps dans le silence. « Mais c’est une fleur papa. » Il rigole et toi ça te réchauffe le cœur comme si tu te baignais dans sa lumière, il te caresse les cheveux avec douceur et tendresse et toi tu joues toujours avec la violette, la faisant virevolter entre tes doigts fins. « Tu savais que l’on pouvait faire des bonbons avec cette fleur ? » Tu arrêtes immédiatement tes gestes et tu ouvres grand la bouche, surprise par cette nouvelle information que tu vas retenir tu le sais déjà. « C’est vrai ? C’est trop bien !! » Mais très vite une moue dégoûtée se dessine sur tes lèvres. « Mais ça n’a pas l’air très bon quand même. » Il te soulève dans ses bras et t’installe sur le plan de travail. Tu sais que la conversation va devenir sérieuse parce que son regard a changé, il s’est légèrement assombri, il veut te parler et toi tu n’as pas envie de lui ouvrir la porte de ton regard alors tu baisses la tête admirant tes petites chaussures se balançaient dans le vide. Il attrape ton menton du bout de ses doigts et il t’oblige à le regarder. « Sache ma chérie que ce n’est pas parce que quelque chose ne donne pas envie au premier regard que ce n’est pas bon. » Tu hoches la tête religieusement parce que tu veux enregistrer chacune de ses informations même si tu ne comprends pas toujours tout ce qu’il te dit. « On mérite tous le bénéfice du doute. » Tu soupires doucement et il te relâche. « Tu veux m’en parler ? » Tu sais que la maîtresse de l’école a appelé tes parents, tu sais que c’est pour cette histoire que tu es ici, qu’il te parle comme si de rien était mais non tu ne veux pas en parler. Tu secoues la tête doucement toujours plongé dans ton silence. « N’oublie jamais Livie. Ne juge pas au premier regard. Apprends à connaître avant de dire que tu n’aimes pas. Les phrases que tu prononces peuvent être violentes et faire mal. » Toute cette histoire parce que tu t’es moqué d’un petit garçon à l’école. Un garçon qui passe son temps à se moquer des autres, à se moquer de toi, de tes cheveux et de ta manière de t’habiller. Alors tu t’es moqué de son zozotement. Et tu lui as dit qu’il n’aura jamais d’amoureuse parce qu’il était plus moche qu’un mouton. Brusquerie d’une gamine naïve, taquinerie qui parait innocent pourtant. Mais il s’est mis à pleurer ce pauvre gosse, tellement complexé par son cheveu sur la langue. Tu baisses de nouveau les yeux sur tes chaussures et la culpabilité te ronge de l’intérieur, tu te sens mal de l’avoir fait pleurer, tu ne pensais même pas ce que tu disais, mais il était méchant avec toi alors tu voulais le faire taire. Et ton père te rappelle à quel point c’est mal de faire ça. On ne répond pas à la haine par de la haine c’est un cercle vicieux qui ne s’arrête jamais sinon. Lorsqu’il te prend entre ses bras tu te mets à pleurer doucement. Tu n’aimes pas te faire sermonner par tes parents parce que tu sais qu’au fond d’eux ils sont déçus de ton comportement. Alors le lendemain, matin, tu t’es excusée auprès de ce garçon et tu n’as plus jamais recommencé. Lui il a continué mais tu le laissais faire sans rien dire. Tu es trop gentille jolie Livie mais tu es une fille de la lumière, une petite douceur et tu n’as jamais perdu ce côté-là de toi-même en grandissant. Cette conversation est restée ancrée en toi, tellement ancrée que tu as décidé à tes dix-huit ans de te faire tatouer une violette au creux du poignet.
II. « Pourquoi je vis, pourquoi, je meurs? Pourquoi je ris, pourquoi je pleure ? Voici le S.O.S d'un terrien en détresse. J'ai jamais eu les pieds sur terre. J'aimerais mieux être un oiseau. J'suis mal dans ma peau. »
Première soirée, première fête, les premiers pas d’une adolescente insouciante dans la vie d’adulte. Tu ne joues pas les fières ce soir mais tu ne l’avoueras jamais. Jeremy vient régulièrement chez eux mais toi tu n’as encore jamais été invité jusqu’à ce soir. Enfant trop solitaire ou adolescente trop rêveuse, tu te sentais trop différente de tes pairs. Tu n’avais pas les mêmes ambitions, les mêmes envies, les mêmes besoins, le même style de vie. Toi ta vie elle était dans les cuisines du restaurant de tes parents. Toi ta vie elle était auprès de tes quelques amis. Toi ta vie elle n’était pas complète sans ta meilleure amie, celle qui connaît chaque recoin de ton cerveau sans que tu n’aies besoin de lui offrir tes pensées. Tu étais bien loin des fêtes. Tu étais bien loin de t’intéresser aux garçons, enfin pas tout à fait… Mais c’est une autre histoire ça. Pour l’instant tu ne sais pas vraiment à quoi t’attendre. Tu ne sais pas ce qu’il se fait et ce qu’il ne se fait pas dans ce genre de soirée. Tu ne veux pas te rendre ridicule mais tu n’as aucune envie de changer pour être accepté des autres. Alors tu avances, doucement, sur la corde raide et tu sens tes pieds déraper de temps en temps, mais tu essaies de te fondre dans la masse. Tu regardes le monde évolué autour de toi, tu admires les autres rire et boire de la bière comme si c’était de l’eau. Ils semblaient tous profiter de cette soirée, mais tu ne te sentais pas dans ton élément. Comme déconnecté des autres. Certains te pensent hautaine, condescendante, alors que tu es simplement trop naïve pour comprendre un concept aussi simple que cette soirée. Puis il est arrivé, il sentait la bière, il sentait la transpiration, il sentait la désolation et l’envie. Il t’a dit qu’il se sentait mal, qu’il avait besoin d’aide pour monter dans la chambre et en bonne âme tu l’as aidé. Tu es trop gentille n’est ce pas Livie ? Tu vas te rendre compte que parfois les gens en abusent. C’est la première fois que quelqu’un se sert de ta personnalité attachante pour te faire du mal. C’est la première fois que quelqu’un te fait du mal. « Papa... » Un grognement sourd se fait entendre dans la pièce d’à côté. Tu essaies de reprendre ton calme, tu essaies de ne pas affoler ton père, tu essaies de ne surtout pas pleurer. « Tu peux venir me chercher ? » Il ne répond même pas et tu entends la voiture partir à toute allure. Il ne raccroche pas mais tu ne parles pas. Tu restes dans ce silence pesant qu’un père doit interpréter de différentes manières. Puis il arrive et tu sors de la maison en courant, tu rentres dans la voiture sans un regard en arrière sur cette fête. « Où est Jeremy ? » Ton frère va s’en vouloir de ne pas avoir été là ce soir mais tu lui as dit de s’amuser. Tu lui as fait croire qu’il y avait des amis avec qui tu allais passer la soirée alors que c’était totalement faux, tu as dû échanger quatre mots avec deux filles de ta classe durant toute la soirée. « Il est parti avec Gabriel. Ils voulaient rester avec moi, mais il y avait Anna et je… » Et tu ne l’aimes pas. Anna c’est la petite amie de Gabriel. Et chaque fois que tu vois cette jolie blonde près de lui tu ressens la brûlure de la jalousie vriller ton estomac. Parce que Gabriel, tu l’aimes depuis que tu es gamine. Parce que lui il te voit comme la petite sœur de son meilleur ami. Parce que tu te sens idiote d’être ce cliché que l’on voit partout dans les livres et dans les films d’amour. Cette petite bécasse qui bave sur un garçon qui ne te voit même pas. Transparente à ses yeux comme aux yeux des autres. Trop banale pour intéresser un garçon. Trop naïve. Trop peureuse aussi. « Est-ce qu’il t’a… » Tu soupires doucement et tu secoues ta tête en essuyant quelques larmes qui coulent sur tes joues. « Non. Papa il ne m’a rien fait, je te jure. » Et tu ne mentais pas, il ne t’a pas touché, il a essayé, il t’a jeté sur ce lit, tu sens encore la douceur des vestes jetées au hasard sur ce lit, tu sens encore l’odeur de la bière qui titille tes narines, mais tu lui as mis un coup de pied sans savoir ce que tu faisais et il t’a lâché, le temps que tu t’enfermes dans une pièce vide, le temps que tu appelles ton père. Le temps que tu t’échappes enfin. Et tu te sens mal à l’aise parce que tu ne pensais pas qu’un jour, on abuserait de ta naïveté à ce point-là. Tu te sens bête de ne pas l'avoir vu venir. « Je voulais juste… Peu importe. Tu peux m’amener voir… PAPA ATTENTION !! » La voiture vrille sur elle-même, frappe violemment dans un arbre, tu n’entends que les battements de ton propre cœur, tu n’entends que le râle de ton père, tu n’entends que ton cri qui t’as réveillé toutes les nuits entières après ça. Puis le néant. Juste du blanc au-dessus de ta tête, juste le visage tiré par la fatigue de ta mère au-dessus de la tienne. Juste un bip sourd venant des machines près de toi. Et le vide que tu ressens en ne voyant pas ton père près de toi. « J’ai mal au visage… » Elle caresse ta joue et tu te crispes à ce moment-là. La douleur te foudroie les entrailles. « Mon bébé. » Les larmes de ta mère coulent sur toi et tu les ressens comme des brûlures d’acide sur ta peau d’enfant. Tu caresses sa joue et tu lui souris doucement, tu ne veux pas qu’elle pleure, tu vas bien. Mais lui ? « Papa va bien ? » Tu te retournes vers Jeremy parce que tu sais qu’il sera toujours honnête avec toi. Tu sais qu’il te dira la vérité même si elle fait mal. Même si elle est dure et sombre. « Ouai. Il est vivant Livie. » Tu soupires et tu t’endors enfin apaisé par les nouvelles. Ton père n’avait qu’une jambe cassée, il s’en remettra. Toi par contre, c’est différent. L’impact a été violent de ton côté, le pare-brise a explosé et un éclat de verre s’est logé près de ton œil. Une cicatrice s’est formé sur ton visage de poupée, partant du dessous de ton œil jusqu’au pli de ta bouche. Lorsque ton regard s’est posé sur celui-ci, tu as souri. « Je suis vivante, c’est le plus important. » Et tu le pensais parce que c’est ainsi que tu es jolie Livie, tu ne te laisses pas abattre par les obstacles, tu refuses de perdre ton sourire même si celui-ci déforme quelque peu l’harmonie de ton visage. Tu es rentré chez toi quelques jours après, tu n’avais pas envie d’attendre plus longtemps pour voir ton père. Il n’était pas chez toi, alors tu es allé jusqu’à sa cuisine, l’endroit où il se sent le plus à l’aise, là ou il va pour réfléchir. « Papa… » Il a sursauté en entendant ta voix et tu n’as pas compris pourquoi, tu n’as pas compris pourquoi il ne se retournait pas vers toi, pourquoi il n’est pas venu à l’hôpital. Tu admires son fauteuil roulant et la culpabilité fait battre ton cœur dans tes tympans. C’est de ta faute Livie. Entièrement de ta faute. « Je… Je ne peux pas te regarder Livie. S’il te plaît sors. » Ton cœur s’est consumé de chagrin, de douleur, tu es sortie en courant de la cuisine. Sans comprendre que ce n’était pas toi qu’il ne pouvait pas regarder, ce n’était pas ton visage qui le dégoûtait, mais la culpabilité qu’il ressentait en te regardant. Alors tu es allé la voir, tu es allé jusqu’à chez elle et tu t’es glissé avec précaution jusqu’à sa chambre. Et c’est là qu’enfin, tu t’es mise à pleurer. Comme une gamine de quinze ans qui perd la moitié de son visage. « Je suis un monstre Malia. Même mon père ne veut plus me voir. Je suis un putain de monstre. » Alors Amalia t’a prise dans ses bras et t’as serré aussi fort que possible et rien que cette simple accolade, tu as senti ton cœur se ressouder. Parce que votre amitié elle est aussi forte que ça, aussi brutale que ça, aussi importante que ça. Ça, iras-tu verras. Tu l’entends te murmurer que ça ira et tu la crois. Ça ira pour toi oui. Et juste après la violette, tu t’es fait tatouer cette phrase des misérables sur les côtes « Blessure au-dehors ; guérison au-dedans. » Pour ne jamais oublier cette soirée. Cette nuit. Ce coup du destin.
III. Quand il me prend dans ses bras, il me parle tout bas, je vois la vie en rose. Il me dit des mots d'amour, des mots de tous les jours ett ça me fait quelque chose.
T’as les mains qui tremblent. Le cœur qui bat la chamade. T’as l’estomac qui vibre de stress. Tu fermes les yeux et tu essaies de faire descendre la tension accumulée dans tous tes muscles. Tu as peur pour la première fois de ta vie. Tu as beaucoup de défauts Livie mais tu n’as pas peur facilement. Tu gères très bien ton stress normalement, mais pas là, pas aujourd’hui. C’est un moment trop sérieux. Une journée trop importante. Tu ne peux pas échouer aujourd’hui. Tu ne peux pas perdre le contrôle en ce moment. Tu le dois à tes parents. Tes tremblements cessent brutalement lorsqu’il touche tes doigts, tu n’as pas besoin d’ouvrir les yeux pour savoir que c’est lui. Tu reconnais sa peau. Tu reconnais son parfum et tu sens un sourire poindre sur tes lèvres. Il sait ce que tu ressens à cet instant, toute l’équipe sait ce que tu ressens en ce moment parce qu’ils sont tous derrière toi pour te soutenir. Mais lui c’est différent. Il a toujours été différent pour toi. Tu le remercies silencieusement avec un hochement de tête et tu ouvres enfin les yeux. « Tu as déjà fait ça des milliers de fois ça n’est pas différent aujourd’hui. » C’est différent aujourd’hui mais tu n’as pas le temps de lui dire qu’il frôle ta cicatrice du bout de ses doigts. Un frisson dévale ta colonne vertébrale et se loge au creux de ton dos. Tu pourrais trouver une excuse, dire que c’est le stress mais ça serait mentir et tu ne mens toi. Toi tu ne dis rien c’est différent. Tu ne lui dis pas remarquer que c’est la première qu’il fait ça. Tu ne lui dis pas que c’est la première fois que quelqu’un touche cette imperfection de toi. Tu ne lui dis rien. Tu restes accroché à son regard, tu essaies de comprendre pourquoi ce changement d’attitude te trouble autant. « Tu es en train de me déconcentrer Gabriel. » Tu soupires ça doucement, incapable de parler plus fort, incapable de le regarder une seconde de plus, incapable de lui avouer que ce qu’il fait est mal, incapable de le repousser aussi alors que tu sais qu’il n’est pas libre. Il rigole tendrement et dépose ses lèvres sur ta joue avant de partir plus loin. Pourquoi tu me fais ça maintenant Gabriel ? Pourquoi tu embrouilles mon esprit à ce point ? Pourquoi je te laisse faire alors que je sais qu’elle, elle est toujours dans ta vie ? Tu te mets en pilote automatique, tu sens tes muscles se décrisper à l’instant où le service commence. A l’instant ou tes lèvres se mettent à bouger. À l’instant où tu commences à passer en mode Chef. Livie fait place à Liv. Tu ne penses plus à rien. Tu ne penses plus à tes parents. Tu ne penses plus à Gabriel. Tu ne penses plus qu’à la cuisine et à la joie que tu veux faire ressentir à tes clients. Ton sourire disparaît et tu te mets à gueuler « Service !! » Tu sens un rictus se former sur ton visage en voyant les serveurs deux fois plus vieux que toi se déplacer rapidement jusqu’au passe pour prendre les plats que tu lances. Ces personnes qui te voyaient t’enfermer dans cette cuisine pour pleurer après l’école. Ces personnes qui te voyaient te cacher derrière ta masse de cheveux parce que tu n’étais capable que de t’exprimer devant une assiette. Ces mêmes personnes qui se moquaient de ton envie d’être Chef un jour, ils étaient tous à tes ordres, ils te respectaient tous maintenant parce que tu avais fait tes preuves. Lorsque tu as quitté l’école à seize ans, tes parents n’étaient pas d’accord. Mais toi tu n’en pouvais plus. Les regards en coin. Les moues de dégoût de certains élèvent. Tu ne suivais plus les cours parce qu’une dose de pitié se déposait dans le regard de tes professeurs, alors tu es juste partie sans rien dire. Dès que tu as eu seize ans tu es partie pour travailler dans le restaurant de ton père, tu es partie de rien et tu es désormais derrière les fourneaux. Ton père se repose enfin et tu as repris l’affaire familiale d’une main de maître. Ou du moins tu vas le faire parce qu’aujourd’hui c’est le premier service que tu fais sans l’appui de ton père, sans son regard critique et c’est pour ça que tu stressais autant mais finalement à la fin de ce service, il ne reste que le sourire et la bonne fatigue accumulé sur tes épaules. Tu restes seule avec lui pour le grand ménage, tu avais besoin de cette solitude pour te remettre les idées en place mais il n’a pas voulu partir, il voulait t’aider mais tu n’as pas l’impression qu’il est resté pour le ménage. Loin de là même. « Qu’est-ce que tu veux Gabriel ? » Tu t’assois sur le plan de travail et tu entends ta respiration s’accélérer lorsqu’il s’approche de toi. « Je veux te souhaiter un joyeux anniversaire. » Tu roules légèrement des yeux parce que tu avais oublié qu’aujourd’hui, tu venais d’atteindre la majorité. Alors que tu allais le remercier, il t’a embrassé. Comme ça. Si facilement. Il a déposé ses lèvres sur les tiennes et tes yeux se sont refermés immédiatement. Tu l’as senti, la chaleur au fond de ton ventre. Tu as entendu ton soupir être aspiré ente ses lèvres. Tes doigts se sont faufilés dans ses cheveux alors que les siens se déposaient sur ta taille, te serrant comme si tu allais t’évaporer dans les airs. « Anna… » C’est le mot qui s’échappe de tes lèvres lorsque tu mets fin à ce baiser d’un seul coup. « On a rompu hier. » Un coup de poignard se loge dans ta poitrine et tu descends rapidement du plan de travail en entendant ça. Tu ne peux pas faire ça. Ce n’est pas toi du tout. « Je ne suis pas une fille de remplacement Gabriel. Je ne peux pas accepter ça. Je ne suis pas comme ça. » Vingt-quatre heures. Ce n’était pas assez. Ce n’était pas suffisant pour qu’il se rende compte qu’il ne l’aimait plus. Tu ne pouvais accepter qu’il continue à penser à elle en même temps qu’il était avec toi alors tu es partie en courant sans lui laisser le temps de t’arrêter. Il est arrivé en même temps que toi devant ta maison et tu t’es mise à paniquer, saleté de voiture, tu ne t’attendais pas à le voir maintenant. Pas à ce moment ou tes émotions partaient en vrille. Pas au moment où tu te sentais le plus vulnérable. « Tu n’as jamais compris. Putain Livie tu n’es pas une fille de remplacement ! Je t’aime bordel ! J’ai mis du temps à le comprendre. J’ai mis du temps à m’en rendre compte mais c’était toi depuis le début. » Il t’attrape le visage entre ses doigts et tu relèves le regard vers lui. « Est-ce que tu m’aimes un peu toi aussi ? » Un petit rire sort de tes lèvres. Tu es amoureuse de lui depuis que tu sais ce que veut dire ce mot. Tu es amoureuse de lui depuis si longtemps que les autres garçons ne t’ont jamais réellement intéressé. Tu t’es même posé des questions sur ta sexualité. Ne sachant pas vraiment si c’était ton amour pour Gabriel ou ton attirance pour l’autre sexe qui t’empêchait de voir quelqu’un d’autre. Puis Anna est arrivée et tu as compris. Tu as compris qu’il te faudrait du temps avant de l’oublier. Et maintenant ? Il te proposait de ne pas l’oublier mais de vivre un morceau d’histoire avec lui ? Alors tu as souri et tu as déposé timidement tes lèvres sur les siennes. Comme une caresse tu as murmuré près de sa bouche. « Tu es le premier… » Tu n’étais pas prête à lui dire que tu l’aimais mais tu étais prête à lui dire la vérité. Oui il était le premier. Le premier a touché tes lèvres. Le premier a caressé tes cheveux et plus tard ? Le premier à rentrer dans tes draps. Tu touchais du bout des doigts l’amour pour la première fois. C’était doux et brutale à la fois. C’était tendre et passionnelle en même temps. Le grand amour. Le seul et l’unique sûrement. C’est le soir de vos deux ans qu’il a eu cette idée, vous faire tatouer une alliance sur l’annulaire gauche. Une Idée folle. Une envie d’y croire, une envie de croire que vous deux c’était pour la vie.
IV. Quelque chose vient de tomber, sur les lames de ton plancher. C'est toujours le même film qui passe. T'es toute seule au fond de l'espace, T'as personne devant. Faudrait que t'arrives à en parler au passé. Faudrait que t'arrives à ne plus penser à ça. Faudrait que tu l'oublies à longueur de journée.
Tu laisses tes pieds caresser l’herbe, tu laisses ta peau se réchauffer sous les rayons du soleil, tu laisses l’odeur de l’été t’envelopper entièrement. Tu es heureuse Livie, ça se voit sur ton visage, ça s’entends dans chacune de tes paroles, ça se lit au fond de ton regard azur. Tu caresses doucement ton tatouage comme tu le ferais avec une vraie bague et tu fermes les yeux pour profiter de ce moment de détente, tu t’abandonnes à un sommeil sans rêve. Jusqu’à ce que le vent tourne. Jusqu’à ce que le soleil se recouvre d’une ombre. Jusqu’à ce que le froid transperce tes os. Tu sens le changement venir à cet instant. Tu sens les nuages recouvrir ta vie à l’instant même où il apparaît devant toi. Le visage fermé, il s’assoit près de toi dans l’herbe et tu sens des frissons d’appréhension recouvrir ta peau. Tu n’as jamais ressenti ça avec lui, jamais, c’est la première fois en cinq ans que tu te sens nerveuse en sa présence. « Qu’est ce qu’il se passe Gabriel ? » Il t’attrape la main et il caresse doucement tes doigts dans un silence si pesant qu’il semble s’être matérialisé dans l’air. Tu sens le malaise te serrer la gorge. « Parle-moi s’il te plaît. » Quelque chose va se briser et tu le sais, tu le sens, tu as toujours su lire en lui et aujourd’hui rien de bon n’allait ressortir de cette conversation. Tu l’entends son soupir et là tu tournes la tête vers lui. « On m’a contacté pour travailler dans un grand palace. C’est une chance Livie.» Tu hoches la tête doucement parce que tu sais que c’est une chance pour des personnes comme vous. Des passionnés de votre métier comme vous. Vous avez la même passion et les mêmes envies. Mais tu sens tes muscles se crisper parce que tu sais que ce n’est pas ici qu’il a trouvé une place. « Tu as accepté… » Il hoche la tête et soupir de nouveau. Tu entends les battements de ton cœur devenir erratique. « Je pars pour Londres demain. » Un hoquet de surprise balaie le silence pesant qui s’était de nouveau installé entre vous. « Londres ? » Tu sais où il va travailler maintenant. Tu sais exactement quelle place il a obtenu. Parce que ce boulot tu l’as refusé il y a peu de temps. Pour lui justement. Pour eux aussi. Tu as envie de crier. Tu as envie de lui poser cette simple question. Et nous ? Et nous tu y as pensé ? Et moi je vais faire quoi sans toi ? Mais tu restes silencieuse parce que tu n’es pas capable d’ouvrir la bouche. Tu sens juste ton cœur se déchirer doucement, subtilement attendant le bon moment pour se fendre en deux. Il attrape ton visage et il t’oblige à le regarder. « Viens avec moi Livie. On voulait vivre ensemble de toute manière. Alors ici ou là-bas c’est la même chose. » Tu soupires doucement et tu secoues la tête. « Et le travail Gabriel ? Tu y as pensé ? » Tu le vois cet instant. Cet instant où il comprend qu’il y a peu de chance pour que votre histoire survive à ça. « Tu as du talent, tu trouveras un emploi là-bas. » Mais ce n’est pas que ça, ce n’est pas qu’un emploi qui t’empêche de dire oui. C’est autre chose. C’est d’autres responsabilités. « Je ne peux pas partir d’ici. Y a mes parents. Mon frère. Amalia. Je ne peux pas partir et abandonner tout le monde sur un coup de tête. » Tu ne veux pas partir du jour au lendemain et abandonner ton amie, ta famille, le restaurant familial pour suivre Gabriel. Tu entends son rire amer qui vrille dans tes tympans. Tu n’avais encore jamais entendu ce rire mauvais sortir de sa bouche. « Tout le monde passe avant moi hein. » Tu le regardes surprise d’entendre sa voix devenue soudainement acerbe. « Tu es sérieux ? J’ai refusé ce poste il y a des semaines parce que je ne voulais pas te quitter ! Je ne voulais pas te demander de tout abandonner pour moi ! Tu as accepté le poste sans même me demander si je voulais venir… Ta décision est prise que je vienne ou non de toute évidence. Visiblement, c’est moi qui passe après tout le monde pour toi. » Tu n’es pas en colère. Tu es juste triste. Tu es triste que votre relation se retrouve dans ce genre de tournant. « Livie… » Il lui aussi il le comprend. Il sait que c’est votre dernier moment. Que ce n’était pas pour la vie finalement. Que ce n’était pas pour toujours. Qu’au final, vous avez simplement vécu un morceau de votre vie ensemble, mais qu’aujourd’hui vous prenez des chemins différents. Tu lui souris doucement et tu caresses sa joue tendrement. « Je te souhaite beaucoup de bonheur. Vraiment. » Tu déposes doucement tes lèvres sur les siennes. Un dernier baiser. Un baiser au goût d’amertume. Un baiser au goût d’adieu. Un baiser aux sentiments brisés et aux vies arrêtés. « Je t’aimerais toujours Livie. » Tu souris et tu secoues la tête. Tu ne veux pas entendre ça. Tu ne veux pas de promesse qu’il ne tiendra pas. Tu ne sais même pas si un jour vos routes se croiseront de nouveau. « Ne fais pas de promesse que tu n’es pas sûr de tenir Gabriel. » Et tu es juste rentré chez toi. Tu ressens simplement le besoin d’être seule durant un instant. Juste un instant avant de partir chez Amalia. Qui de mieux qu’une amie pour recoudre un cœur brisé ? Pourquoi ne pas être partie avec lui ? Pourquoi ne pas rester ensemble quand même ? Même avec la distance ? Parce que tu ne voulais lui imposer la distance, tu ne voulais pas lui imposer d'arrêter sa vie et d'attendre que tu viennes le rejoindre. Les relations longues distances à votre âge ça n'apporte rien de bon. Ça n'apporte que de la souffrance et du manque et tu l'aimes assez pour lui offrir sa liberté.
Lorsque tu es arrivé chez elle, les idées en vrac, le cœur détruit, tu as compris qu’une seconde vague allait se jeter sur toi. Allait te noyer. Tu as compris que la soirée n’était pas terminée. Tu compris que tu devrais faire face au départ de Gabriel seule, parce qu’Amalia partait aussi. Tu ne lui souhaites que du bonheur, tu ne l’arrêtas jamais, parce que tu sais combien elle souffre d’être chez elle, combien elle souffre d’être avec sa mère. Alors tu as souri. Un grand sourire. Un grand sourire un peu fragile mais ô combien sincère. Amalia arrivera à survivre seule bien mieux qu’ici avec sa génitrice. Elle ne t’a rien dis et tu l’as juste prise dans tes bras, la serrant aussi fort que possible. Tu sentais tes larmes montaient au bord de tes yeux mais tu as tenu le coup. Pour elle c’était trop important, tu ne pouvais pas lui mettre des bâtons dans les roues. Tu connaissais sa vie ici, tu connaissais son calvaire, aucune amie ne lui dirait de ne pas partir. À part une personne égoïste, et tu ne l’étais pas. « Vas-y. Et ne reviens jamais ici promis ? » Quelques larmes coulent sur son épaule et fusionnent avec ses longs cheveux. Tu sens un sourire se former quand même sur tes lèvres lorsqu’elle murmure. « Promis. » Tu l’as amené à la gare, vous vous êtes dit adieu et elle a emporté un morceau de toi ce jour-là. Et toi tu es resté assise là, sous la pluie battante de Paris. Tu es resté assise sur le quai, tes larmes se mêlant avec la pluie. Tu étais incapable de marcher, de bouger, Malia avait emporté un morceau de toi, Gabriel avait pris le second. Tu te sentais vide. Fatiguée de continuer de construire un château qui finissait par s’envoler sous les rafales de vent. Tu es resté des heures dans cet état inconscient, dans cet état second. Jusqu’à ce que tu sentes un bras passer au-dessus de tes épaules et te serrer contre lui. « J’étais inquiet. Ça fait des heures que tu es là. » Tu enfouis ton nez dans son torse et tu profites de la chaleur, du réconfort qu’il t’offre en te serrant ainsi. « Pardon. Je n’ai pas vu le temps passé. » Il frotte ton dos doucement et tu te rends compte à quel point tu avais besoin de ton frère à ce moment précis. À quel point il est important pour toi. À quel point tu l’aimes. Tu resserres tes poings sur son t-shirt quand tu entends son soupir, quand tu entends sa prochaine phrase. « J’ai appelé Gabriel, j’ai cru que tu étais avec lui. » Ce n’est pas étonnant. Si tu n’étais pas à la maison. Si tu n’étais pas avec Amalia. Tu étais avec lui. C’est là que tu te serais réfugié si vous étiez encore ensemble. Tu mordilles tes lèvres en pensant à lui, tu veux éviter de pleurer même si un sanglot s’accroche à ta gorge. « On a rompu cet après-midi. » Il hoche la tête et te serre encore plus fort, tu as l’impression d’être une poupée de porcelaine prête à te briser sous un coup de vent. « Il me l’a dit oui. Tu veux que j’aille le frapper ? » Tu rigoles doucement en imaginant ton frère frapper ton ex petit ami, son meilleur ami. Lui qui n’a jamais eu de problème avec votre relation tu ne l’imagines pas s’immiscer maintenant durant votre rupture. Tu finis enfin par exploser, lâcher toute ta tristesse sur ce pauvre t shirt qui ne t’avais rien fait. Tu lâches ton fardeau sur les épaules de ton grand frère et il l’accepte sans rien dire, sans même rechigner. Puis il se lève et te ramène dans ta voiture. Tu le laisses faire sans rien dire, tu le laisses t’emmener jusqu’au salon de tatouage et tu souris doucement. « Un autre tatouage Liv ? » . Il te connaît bien ton frère. Il sait qu’à chaque joie, à chaque peine, à chaque coup dur de la vie, tu l’inscris sur ta peau, pour ne jamais oublier cet instant. Tu hoches la tête, parce que tu sais exactement ce que tu veux faire. « Oui. Un autre tatouage. » Allongée sur cette table, l’aiguille se plantant dans ta nuque, tu serres la main de ton frère pour le remercier silencieusement de son soutien. « Je serais toujours là avec toi. » Et tu sais qu’il dit vrai. Que tu n’as peut-être plus Gabriel. Qu’Amalia construit sûrement une plus belle vie loin d’ici. Mais lui, lui, il sera toujours avec toi. Alors tu fais deux colombes s’envolant chacune de son côté. Une pour Gabriel. Une pour Amalia. Et tu laisses Jeremy te poser un peu de baume sur tes blessures. Tu as attendu quelques jours avant de dire la vérité à ta meilleure amie. Avant de lui parler de ta rupture. « Gabriel et moi on a rompu. » Ça ne faisait pas moins mal des jours plus tard. Tu avais toujours son odeur dans tes narines, tu avais toujours la douceur de sa peau sous tes doigts, tu avais toujours le goût de ses lèvres sur les tiennes. Et ton cœur pleurait toujours autant, mais tu ne pouvais pas lui mentir plus longtemps. Tu ne lui as pas laissé le temps de dire quoi que ce soit que tu as enchaîné. « Tu as promis de ne jamais revenir Malia. Jamais. » Tu t’es mise à pleurer au téléphone. Tu t’es promis qu’elles étaient les dernières que tu laissais couler pour lui. « Ça ira…. Tu verras… Ça ira. » Et cette fois c’est toi qui lui as dit ça. Qui lui a promis que ça irait pour elle. Pour toi. Pour vous deux. Tu avais besoin de ça, tu avais juste besoin d'y croire.
V. Pour avoir si souvent dormi avec ma solitude je m'en suis fait presqu'une amie. Une douce habitude elle ne me quitte pas d'un pas. Fidèle comme une ombre elle m'a suivi ça et là aux quatre coins du monde.
Tes pieds se balancent dans le vide, battent le tempo de la musique qui passe en boucle dans ta cuisine. Tu es assise sur le plan de travail, tes phalanges retiennent celui-ci comme s'il allait se briser sous ton poids. Tu entends encore son rire au creux de tes tympans. Tu entends encore ses paroles acerbes. Tu entends encore ses accusations. Le doute s’est installé au fond de ton cœur et tu n’arrives pas à le déloger. Tu as envie de l’appeler pour connaître l’histoire. Tu as envie de savoir si ce qu’elle a dit est vrai, mais tu n’oses pas faire son numéro. Tu as peur de déchirer ton cœur en deux pour de bons. Tu as peur de t’écrouler face au poids de la vérité. Tu es lâche Livie. Plus lâche encore que ce que tu avais imaginé jusqu’à présent. Lorsque les doubles portes s’ouvrent tu t’entends soupirer. Tu relèves la tête vers ton frère et tu sens tes doigts se crisper encore plus sur l’inox. « Tu es là pour me faire la morale. » Tu ne lui fais même pas l’audace de lui poser la question, tu lui offres une affirmation déjà toute faite. Tu sais qu’il est venu pour te faire la morale. Tu en aurais sûrement fait autant si les rôles avaient été inversés. Tu en as déjà fait autant par le passé. Alors tu le laisses s’approcher sans bouger. Tu le laisses secouer la tête. Et tu le laisses s’asseoir près de toi. « Une gifle Livie ? » Ta poitrine se dégonfle totalement en entendant ce mot. Tu l’entends encore ce bruit, il vrille encore au creux de ta tête.Tu n’avais encore jamais levé la main sur quelqu’un. Tu n’avais encore jamais été violente. Mais ses propos, revoir son visage après toutes ses années, tu ne pouvais pas le supporter. Alors ta main est partie toute seule. « Je sais. » Tu restes silencieuse un instant et tu entends tes ongles grincer sur le plan de travail avant que tu lui poses les questions qui te titillent la boite crânienne. « Est-ce que c’est vrai ? Est-ce qu’il s’est comporté en salaud avec elle ? » Gabriel. Encore et toujours lui. Tu as eu la visite d’Anna. Cette femme tu ne l’avais pas vu depuis des années et voilà qu’elle arrivait dans ton restaurant en rigolant de votre soudaine rupture. Manquant cruellement de compassion. Alors que toi tu en avais eu pour elle. Tu étais venue la voir après sa rupture. Tu t’étais excusée. Alors qu’au fond tu n’étais pas responsable de leur rupture, mais toi tu te sentais responsable du désintérêt de Gabriel. Tu t’étais sentie responsable de son cœur brisé. Et tu t’étais pris une claque monumentale, que tu méritais sûrement. « Est-ce qu’elle était enceinte Jeremy ? » Tu murmures ça doucement. Les yeux baissés sur tes chaussures. Elle t’a dit qu’elle était enceinte de lui et tu l’as cru. Tu as cru qu’il le savait et qu’il n’avait pas voulu donner suite pour ne pas te rendre malheureuse. Tu n’aurais pas supporté qu’il quitte la mère de son enfant et tu le sais. Tu n’es pas une briseuse de ménage toi, non toi tu es juste trop douce pour ce monde. « Oui. Il s’est comporté en salaud avec elle, Livie et tu le sais. Mais non elle n’était pas enceinte. » Tu le sais qu’il l’a quitté comme ça, sans aucune explication. Tu étais furieuse contre lui d’ailleurs. C’était une de vos premières disputes, mais tu soupires de soulagement de savoir qu’il n’y a jamais eu de bébé. Tu sais que Jeremy est resté en contact avec elle durant toutes ses années alors tu te sens moins triste de ses paroles blessantes. Tu te sens toujours aussi coupable pour cette gifle néanmoins. « Il t’aimait de tout son cœur, il n’aurait pas couché avec elle quand tu as rompu avec lui Liv. » Tu mordilles tes lèvres doucement en l’entendant dire ça. Tu n’en as pas parlé, mais effectivement voilà pourquoi tu n’as pas pu garder ton calme. Elle t’a dit que la nuit avant de partir pour Londres, Gabriel était venu chez elle pour coucher avec elle. Et ton cœur est trop fragile pour entendre ce genre de chose. Ton cœur ne supporterait pas de savoir ça. Même si vous n’étiez plus ensemble ça serait une tromperie que tu sentirais jusqu’au fond de ton âme. « Il l’aimait aussi… » Tu sens les doigts de ton frère t’obligeaient à lui faire face et tu le laisses faire. « Oui. Comme un adolescent idiot. Mais toi ? Toi, tu étais bien plus que ça et tu le sais. » Tu le sais bien sûr. Votre relation était plus forte que tous. Et tu regrettes encore ta décision, chaque jour de plus en plus. Jeremy touche du bout des doigts ton tatouage et tu te crispes encore plus sous ses doigts. Ça fait vibrer ton cœur encore plus fort, parce que Gabriel était le seul à faire ça. « Ce tatouage, il voulait bien dire quelque chose non ? » Tu secoues la tête en ravalant la boule au fond de ta gorge. Tu t’es promis de ne plus pleurer. Tu dois remonter la pente.« Il ne veut plus dire grand-chose désormais. » Parce qu’aujourd’hui vous n’êtes plus ensemble. Parce qu’aujourd’hui vous n’avez plus de contact. Parce que tu ne sais pas ce qu’il fait. Tu sais qu’il va bien. Tu sais qu’il est heureux dans son travail mais tu ne veux pas en savoir d’avantage, tu l’as fait promettre à ton frère. « Pourquoi tu ne le retires pas alors ? » Ton cœur se déchire encore plus en entendant ça. Tu secoues simplement la tête. Tu ne peux pas le faire retirer. Jamais. Il fait partis de toi autant que Gabriel. Autant que votre histoire. Tu regardes Jeremy sauter à pieds joint sur le sol. « Tu peux préparer un sac ? On s’en va. » Tu fronces les sourcils, tu ne peux pas partir maintenant tu as du travail qui t’attends dans quelques heures. Tu n’as pas le temps de partir, tu as juste besoin de travailler. Tu as juste besoin de te concentrer sur ta cuisine pour l’oublier et te réparer. « Ou ça ? » Tu restes assise, pas vraiment prête à partir. Tu n’as pas envie de sortir maintenant. Tu as juste envie d’être seule. « Loin d’ici. Très loin d’ici. » Il te tire de ton perchoir et tu résistes tu sens que sous ses doigts tu deviens de plus en plus crispé. « Mais le restaurant ? Papa ? Maman ? » Il rigole en entendant tes paroles et il te soulève du plan de travail, te transportant comme un sac à patates jusqu’à la voiture. « Ils vivent très bien. Papa a engagé un nouveau chef. Tu as besoin de partir. Tu as besoin de changer d’air et de voler de tes propres ailes. » Tu grognes de dépit en essayant de te défaire de sa poigne alors qu’il te jette sur la banquette arrière. Mais il te balance une répartie dans le visage que tu ne peux contrer. « Tu as besoin de l’oublier. » Tu soupires parce qu’il a bien compris que tu t’es fait des illusions, tu as cru qu’il t’amenait à Londres pour le voir. « Et elle a besoin de se construire seule. » Tu soupires une nouvelle fois parce que tu voulais partir voir Amalia, mais oui, elle a besoin de se reconstruire seule. Elle a besoin de temps pour tenir debout toute seule. Elle n’a pas besoin de toi. Vous vous reverrez bientôt, tu le sais. Alors tu croises les bras sous ta poitrine et tu le regardes dépiter. « Première destination ? » Il pointe son doigt sur n’importe quelle partie de la France. Et il tombe sur une ville au hasard. « Nice ? » Tu hausses les épaules. Pourquoi pas finalement. Pourquoi pas recommencer ailleurs. Pourquoi pas voyager un peu dans la France. Pourquoi pas te reconstruire avec lui. Et c’est ce que vous avez fait durant quatre ans. Toutes les villes de France y sont passées. Certaines, tu y es resté longtemps. D’autres tu as disparues au bout de quelques mois. Tu as travaillé dans différents restaurants, louant des petits appartements pas toujours clean et tu as fait la tournée des bars, restaurants, routier avec ton frère. Vous vous êtes rapprochés et c’est sûrement grâce à lui que tu as pu rafistoler ton cœur et passer un peu à autre chose. De nouveaux amants. De nouveaux « amis » mais jamais aucun n’est rentré dans ton cœur comme lui. Il reste gravé à jamais dans ton cœur, sur ton âme et sur ta peau.
VI. Vite, je tombe Est-ce que tu seras en bas ? Est-ce que tu m'attendras pour m'emmener là où je n' sais pas, pour me ramener vers toi ? Alors, vite, je tombe comme un pantin sans fil notre histoire qui défile. Je cherche ta main dans les nuages pour pas tourner la page.
Tu te glisses à l’intérieur du restaurant, resserrant tes doigts sur ton sac à main comme s'il pouvait cacher tes émotions, tu sens ton cœur battre la chamade et une boule se former au creux de ton estomac. Tu es stressée comme à chaque fois que tu te glisses dans un nouveau restaurant. C’est ta ville pourtant, tu connais ses ruelles par cœur, tu connais le tempérament des gens, tu respires l’air pollué de Paris depuis ton enfance et ça ne fait que quatre ans que tu es partie mais ça te fait bizarre de revenir ici, comme si en quelques années tu n’étais plus à ta place dans la capitale. Ton nouveau patron à l’air adorable pourtant, une perle et c’est pour cela que tu as accepté. Tu n’as pas eu beaucoup de chance avec ton ancien patron, loin de là, il te faisait des avances sans arrêt que tu rejetais d’abord avec ta douceur, puis avec un peu moins de patience, jusqu’à ce qu’il te coince dans la cuisine un soir. Là tu es partie sans rien dire, tu as claqué la porte de ce restaurant foireux et tu n’es plus jamais revenue. Il ne t’a pas touché mais ses avances à répétition te rendaient mal à l’aise et te détruisaient au fur et à mesure. Alors tu as tenté le coup dans ce magnifique palace parisien en revenant sans vraiment y croire et il t’a tendu la main en acceptant ton offre avec un énorme sourire. Ce sourire t’a décidée à travailler pour lui, parce qu’il te faisait penser à ton père. Tes parents qui ont désormais vendu le restaurant et qui passent leur retraite bien méritée à la campagne, très loin de l’agitation de la vie d’ici. Tu sens ton cœur se serrer dans ta poitrine, savoir qu’ils ne sont plus ici te fait toujours quelque chose mais tu n’as pas le temps d’y réfléchir qu’il arrive enfin. Le sourire de ton nouveau patron te réchauffe immédiatement le cœur, il te fait penser à ton père et tu n’avais pas ressenti cette chaleur au fond de toi depuis bien longtemps désormais. Il te parle du restaurant et de ses clients puis il te présente à l’équipe du service. Avant de t’emmener dans ton nouveau royaume, il te prévient qu’un autre chef travail ici et que vous allez devoir faire équipe. Tu n’es pas sauvage toi, tu sais que ça se passera bien, c’est pour ça que tu rentres avec le sourire, c’est pour ça que tu y vas sans même te poser de questions et que tu restes devant les portes battantes, figée d’un seul coup par la vision du passé qui se trouve devant tes yeux.« Gabriel ? » Tu es surprise ça c’est sûr. S'il y a bien une personne de ton passé que tu ne t’attendais pas à voir c’est bien lui. « Livie ? C’est toi le nouveau chef ? » Tu le regardes sans savoir quoi répondre jusqu’à ce que ton nouveau patron te regarde étrangement. Tu hoches la tête en souriant légèrement trop troublé pour pouvoir répondre normalement. « Bon retour à Paris alors. » Tu sens une légère amertume au fond de sa voix. C’est compréhensible au final, tu n’es pas venu avec lui à Londres et tu es partie quatre ans de cette ville pour parvenir à l’oublier, lui. « Vous vous connaissez ? » Que répondre à cette question ? Tu n’as pas le temps de formuler une réponse que tu l’entends, cette phrase qui va te vriller les tympans, qui va te faire mal jusqu’au fond de tes os. « On est de vieux amis oui. » Tu sens ton regard se perdre dans l’inox du plan de travail, tu sens ton cœur ralentir légèrement, tu sens tes défenses se démolir. Des amis. Voilà comment il résumait cinq années d’histoire d’amour ? Voilà comment il résumait ta première idylle. Tu ne dis rien mais au fond tu sais que ce simple qualificatif te fait mal. « C’est parfait, vous allez pouvoir travailler ensemble sans problème alors. » Tu hoches la tête en souriant du mieux que tu le peux. Tu ne dois pas faire mauvaise impression dès le premier jour. « On a déjà travaillé ensemble ça se passera bien. » Le bruit de la porte te fait légèrement sursauter, tu tiens ta poitrine comme si d’un seul coup ton cœur pouvait sortir de ta cage thoracique devant les deux hommes. Tu attends que ton patron s’en aille et tu relèves enfin le regard vers Gabriel. « De vieux amis alors ? » Il grimace légèrement et tu soupires doucement. Tu n’as aucune envie de t’énerver, tu n’as aucune envie de lui montrer à quel point tu te sens bête, à quel point ton cœur à fait un bon dans ta poitrine quand tu l’as vu, à quel point tu l’aimes encore au fond de toi, même si tu essaies d’avancer du mieux que tu le peux. « C’était y a longtemps nous deux… J’aimerais que l’on devienne amis Livie. » Amis. Oui voilà une bonne idée. Tu le verras chaque jour. Tu te rappelleras toute votre histoire sans arrêt. Tu ne te rappelles pas avoir été amie avec lui-même avant votre relation, au mieux tu étais la petite sœur de son meilleur ami et te revoilà relégué au même stade désormais. Tu t’apprêtes à lui répondre quand enfin ton regard est attiré par son annulaire, par quelque chose qui brille au bout de son doigt. Quelque chose qui n’était pas là auparavant. « Tu… Tu es marié… Félicitation. » Tu te rends compte que tu avais encore de l’espoir Livie. Pour vous deux. Même après quatre ans tu avais encore l’espoir d’une vie avec lui. Tu ne t’en étais jamais réellement rendu compte jusqu’à présent c’est pour cela que ton cœur n’était pas totalement brisé jusqu’à aujourd’hui. Mais là ? Là, ton cœur se brise totalement. Il passe son pouce sur l’anneau. La bague qui cache sûrement l’ancien anneau gravé au creux de son doigt. Votre anneau. Et tu sens la douleur mordre violemment ton estomac. « Liv… » Tu secoues la tête doucement et tu lui lances un sourire que tu veux sincère parce que tu ne veux pas d’explication. Tu ne lui rappelleras jamais sa promesse parce que tu ne l’as jamais réellement prise au sérieux. « Non. Je suis heureuse pour toi Gabriel. Vraiment. » Et tu étais sincère. Si il était heureux tu l’étais pour lui. Même si au fond tu as mal. Même si le savoir marié à une autre que toi, te fait souffrir tu es heureuse qu’il ait trouvé quelqu’un qui l’aime autant que tu l’as aimé un jour. « Il faut que je… Signe mon contrat j’ai rendez vous avec Jeremy après. » Ton frère. Il faut que tu voies ton frère maintenant. Tu te déplaces jusqu’à la sortie jusqu’à ce que tu sentes ses doigts se refermer sur ta main. Il frôle du bout des doigts la cicatrice qui barre ton visage et tu sens tes yeux s’humidifier. Non pas cette caresse. Tu n’as jamais laissé aucun autre homme te toucher à cet endroit. Jamais. « Je suis content de te savoir ici Livie. » Tu ne réponds pas et tu te détaches de lui sans rien dire. Tu ne voulais pas de ça. Tu n’avais pas besoin de ça. Pas maintenant que tu allais mieux. Tu aurais pu partir de ce restaurant et ne jamais revenir. Mais tu es bien plus forte que ça au fond Livie. Alors tu es allée signer ton contrat et comme un fantôme tu t’es dirigée jusqu’à l’appartement que tu partages avec ton frère désormais. Et lorsqu’il te voit arrivée il sait. Il sait ce que tu as vu, qui tu as vu. Parce que Jeremy est resté en contact avec Gabriel durant toutes ses années il est au courant de tout et ça tu l’as bien compris. « Tu le savais ? » Il reste silencieux et tu sens tes nerfs s’échauffaient un peu. Il n’y qu’avec ton frère que tu peux t’énerver, il n’y a qu’avec lui que tu peux perdre ton sang-froid de temps en temps. « Tu savais que Gabriel était marié ? » Il hoche la tête doucement et tu le ressens comme une nouvelle trahison. Comme un mensonge de plus que tu n’avais pas vu venir. « C’était là que tu étais il y a trois ans quand tu es parti pendant une semaine ?? Tu étais à son mariage ?? » Nouveau hochement de tête. Tu tournes la tête vers le mur sans rien dire. Accusant le coup comme tu le peux. Il s’était donc marié un an après votre rupture. Une petite année. Alors que toi tu essayais de ne pas pleurer toutes les larmes de ton corps, lui il se mariait avec une autre. Tu te sens idiote maintenant d’avoir eu de l’espoir durant toutes ses années. « Livie. » Tu secoues la tête et tu lèves la main devant toi, tu as besoin d’un peu de temps. Tu as besoin de réfléchir à tout ça. Tu as besoin de te reprendre, mais avant ça, tu as besoin de montrer à ton frère comment tu te sens désormais. « Tu aurais dû me le dire Jeremy. J’aurais pu me préparer… Là ? Je ressemblais à la gamine de dix-huit ans qui bavait toujours sur le meilleur ami de son frère… » Tu laisses quelques larmes coulaient sur tes joues, tu as besoin de ses larmes pour être sûre que tu ne rêves pas, que ce n’est pas un cauchemar de plus. Alors tu te déplaces jusqu’à la porte d’entrée. « J’ai besoin de prendre l’air. Je ne sais pas quand je reviens. » Et tu t’en vas sans même un regard en arrière. Tu ne peux même plus te réfugier chez ta meilleure amie. Elle te manque encore plus maintenant que tu es revenue ici. Alors tu te balades dans les rues de ton enfance et tu sais que les jours et les mois vont être les plus difficiles de ta vie. Mais tu es une battante au fond, tu ne laisseras pas le mariage de ton premier amour te détruire. Il y a tellement de misère dans ce monde, tu ne peux pas te lamenter sur ton cas sans éprouver de la culpabilité, tu te sens coupable parce qu’il y a tellement pire qu’un chagrin d’amour.
de paris à chez moi, il n'y a qu'un pas
PSEUDO/PRÉNOM : ÂGE : SEXE : VILLE : RAISON(S) DE L'INSCRIPTION : . COMMENT AS-TU CONNU LVER ? : FRÉQUENCE DE CONNEXION : UN DERNIER MOT ? C'est le dernier - Code:
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[color=#D04040]●[/color] [b]alexandra dadarrio[/b] aka [i]livie maureau[/i]. |
| | | Gauthier Lannaud black opium de ysl JE RESSEMBLE À : evan peters mon amr. CRÉDITS : oim (avatar) + oim (signature). PSEUDO : anaëlle da queen. | | | | Louison Renard black opium de ysl JE RESSEMBLE À : joe keery | Sujet: Re: Livie - Si l'amour est à chaque coin de rue, je veux être sur le bon trottoir. 10/1/2018, 06:28 | |
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| | | Maksim Kryuko black opium de ysl JE RESSEMBLE À : Arthur Kulkov CRÉDITS : Ava : Lux Aeterna / Signa : ZS | Sujet: Re: Livie - Si l'amour est à chaque coin de rue, je veux être sur le bon trottoir. 10/1/2018, 10:35 | |
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| | | Flavie Lefèvre eden de cacharel CRÉDITS : (ava) outlines. (sign) uc. PSEUDO : FREAKSHOW (laurine). | | | | Eden Park black opium de ysl JE RESSEMBLE À : kim taehyung. PSEUDO : crystal snow, laurine. | Sujet: Re: Livie - Si l'amour est à chaque coin de rue, je veux être sur le bon trottoir. 10/1/2018, 16:59 | |
| (re)bienvenue chez toi |
| | | Livie Maureau shalimar de guerlain JE RESSEMBLE À : Alexandra Daddario | Sujet: Re: Livie - Si l'amour est à chaque coin de rue, je veux être sur le bon trottoir. 10/1/2018, 20:25 | |
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| | | Maribelle Verdier n°5 de chanel CRÉDITS : (av.) ascalon (gifs) tumblr (sign.) astra (icon) little liars. | Sujet: Re: Livie - Si l'amour est à chaque coin de rue, je veux être sur le bon trottoir. 11/1/2018, 18:40 | |
| livie jolie, douceur incarnée que tu es |
| | | Livie Maureau shalimar de guerlain JE RESSEMBLE À : Alexandra Daddario | Sujet: Re: Livie - Si l'amour est à chaque coin de rue, je veux être sur le bon trottoir. 12/1/2018, 20:08 | |
| Mon petit chat J'ai gardé Malia dans mon histoire même si la demoiselle n'est pas à Paris sa relation avec Livie est belle je voulais pas la bouger j'espère que ça te dérangeras pas (Pas de scénario pour la meilleure amie de toute façon ) Maintenant je suis à jour dans mes fiches |
| | | Jaesun Chesnais l'elixir de nina ricci JE RESSEMBLE À : jeon jeongguk CRÉDITS : sv. (avatar) jecn (gifs signature) anaelle (code signature) | Sujet: Re: Livie - Si l'amour est à chaque coin de rue, je veux être sur le bon trottoir. 12/1/2018, 20:09 | |
| elle est tellement jolie alexandra rebienvenue à la maison |
| | | Gauthier Lannaud black opium de ysl JE RESSEMBLE À : evan peters mon amr. CRÉDITS : oim (avatar) + oim (signature). PSEUDO : anaëlle da queen. | Sujet: Re: Livie - Si l'amour est à chaque coin de rue, je veux être sur le bon trottoir. 13/1/2018, 01:17 | |
| je viens exprès avec gauthier (parce que je sais qu'on va se trouver un super lien ). d'ailleurs je réponds dans ma fiche de liens lundi, quand je serai de retour chez moi.
bref, ta fiche... que dire, que dire ? livie, cette douceur. difficile de ne pas l'aimer. et comment je la shippe déjà trop avec gabriel, doux jésus ! hâte qu'il se rende compte de son erreur celui-là, genre il s'est marié, trop de déception. Paris est à toi !
Tu es officiellement validé(e)
BIENVENUE - Bravo, bravo, tu es venu(e) à bout de ta fichounette et tu as été accepté(e) à Paris ! Maintenant tu es libre de faire tes premiers pas en toute tranquillité mais pas trop quand même. - ✻ -LES PETITS TRUCS A SAVOIR - Si tu débarques en solitaire mais que tu es pressé(e) de jouer parmi nous parce que tu es un fou/une folle de rp, accro jusqu'à la moelle - oui oui, on comprend ça très bien - tu peux aller faire une demande de rp arrangé, le staff se chargera de te concocter une petite scène avec un autre membre. Mais n'hésite pas à aller te faire de nouveaux amis qui n'ont qu'une envie : t'avoir dans leur liste de liens et de rps ! T'as vu comme tout le monde est mignon ici ? Alors ne perds pas une seconde et vas sauter à pieds joints dans le flood et/ou la chatbox pour devenir le number one du délire. Et ne t'en fais pas si tu as un peu peur de faire le premier pas : les petits timides, on leur fait de gros câlins, et on les aide à s'intégrer grâce aux mini-floods. Du coup, tu peux dès maintenant te rendre dans ton mini-flood de groupe et ton mini-flood de rang pour rencontrer quelques membres et jouer les commères papoter un peu. - ✻ -EN CE MOMENT SUR "LA VIE EN ROSE" - La partie "réalité alternative" a (enfin) été mise en place. Alors si tu es tenté(e) de découvrir ce que serait le présent/futur de ton personnage sous différentes hypothèses, c'est dans cette zone qu'il faut aller. - ✻ -LE PETIT MOT DE LA FIN - Si tu nous aimes aussi fort qu'on t'aime, tu peux voter pour nous et nous faire un peu de pub, on te fera des crêpes pour te remercier ! On est un club de folie nous, et on a hâte de partager des tas de choses avec toi (en plus des crêpes, bien sûr). En attendant, amuse-toi bien parmi nous ! |
| | | Livie Maureau shalimar de guerlain JE RESSEMBLE À : Alexandra Daddario | Sujet: Re: Livie - Si l'amour est à chaque coin de rue, je veux être sur le bon trottoir. 13/1/2018, 01:33 | |
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| | | Gauthier Lannaud black opium de ysl JE RESSEMBLE À : evan peters mon amr. CRÉDITS : oim (avatar) + oim (signature). PSEUDO : anaëlle da queen. | Sujet: Re: Livie - Si l'amour est à chaque coin de rue, je veux être sur le bon trottoir. 13/1/2018, 01:36 | |
| tu devrais le brûler dans l'huile de friture du restaurant. |
| | | Livie Maureau shalimar de guerlain JE RESSEMBLE À : Alexandra Daddario | Sujet: Re: Livie - Si l'amour est à chaque coin de rue, je veux être sur le bon trottoir. 13/1/2018, 01:45 | |
| Mais :mdrrr:Livie elle ferait jamais ça, elle est trop gentille Gauthier lui remontera le moral hein, hein ? |
| | | Chelsea Martin shalimar de guerlain JE RESSEMBLE À : Camille Lou CRÉDITS : Avatar • Sofie / Signature • byendlesslove. PSEUDO : Marion / Roulettes | Sujet: Re: Livie - Si l'amour est à chaque coin de rue, je veux être sur le bon trottoir. 13/1/2018, 14:09 | |
| (re)bienvenue |
| | | Rafaele Parisi shalimar de guerlain JE RESSEMBLE À : gabriele b. | Sujet: Re: Livie - Si l'amour est à chaque coin de rue, je veux être sur le bon trottoir. 13/1/2018, 14:22 | |
| re chez toi |
| | | Contenu sponsorisé | Sujet: Re: Livie - Si l'amour est à chaque coin de rue, je veux être sur le bon trottoir. | |
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| | | | Livie - Si l'amour est à chaque coin de rue, je veux être sur le bon trottoir. | |
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