Pétrifié, il était totalement pétrifié à la découverte de ces lettres, ces bouts de papiers dont il n’avait pas pu s’empêcher de lire chacun des mots avec une attention particulière. Il n’avait pas fait exprès. Il a encore passé une nuit chez Melison. Faut dire qu’ils ont des tas de choses à se dire alors il n’est pas rare qu’il vienne chez elle ou l’inverse et restent jusqu’à tard le soir, au point de rester dormir chez l’autre. Ce n’est pas comme s’ils n’avaient pas l’habitude de dormir ensemble, quand ils étaient jeunes, que ce soit avant ou après la découverte des joies du sexe. La nuit dernière, ils ont été sages, profitant juste de se retrouver après dix longues années loin l’un de l’autre. Ce matin elle est partie travailler, il devrait faire pareil mais il commence un peu plus tard. Elle lui a prêté un double de ses clés, qu’il lui rendra certainement la prochaine fois qu’ils se voient, ou pas. En tout cas il a pris son temps pour se préparer mais alors qu’il se brossait les dents il n’avait pas pu s’empêcher de regarder les affaires de la demoiselle et quelque chose avait attiré son attention, il ne sait pas comment. On dit que notre nom attire notre attention quand on nous parle malgré un grand vacarme, là on peut imaginer que c’est la même chose à l’écrit. Au final il avait été trop curieux, assez pour voir une lettre dépasser d’un carton contenant d’autre enveloppe contenant son prénom en lettres manuscrites. Il les a lu, chacune. Il n’aurait pas dû, ce n’est pas bien mais c’était plus fort que lui. Toutes ses lettres, elles semblent avoir été écrites durant ces dernières années. De multitudes d’informations, de mots pour lui, des mots dont il n’avait même pas conscience. Il est figé en lisant certaines choses qui parlent d’avortement, du fait qu’elle n’avait pas eu d’autres choix que de le fuir. Elle lui a dit plusieurs fois qu’elle n’avait pas pu aller le voir, il lui a pardonné à moitié mais là il prend encore plus conscience de la réalité des choses. Dans sa cellule de prison, il était bien loin de connaitre toute la vérité des faits. Son père c’est bien foutu de sa gueule, il comprend maintenant pourquoi il a essayé de le dissuader de la retrouver, pour ne pas qu’il apprenne tout ça. Finalement, il dû se dépêcher d’aller bosser, mais il garda cette histoire dans un coin de sa tête. De toute façon il n’a pas pu faire autrement que d’y penser pendant tout son service. Lorsqu’il eut fini, il n’avait pas envie de rentrer chez lui, ni de rien faire du tout. Tout ce qu’il veut, c’est en parler avec Melison et en tirer quelques explications. Alors, il eut en tête d’aller devant les studios de la radio, elle ne doit pas finir dans trop longtemps, pour l’attendre. Il aurait pu l’attendre dans son appartement directement mais il ne veut pas perdre de temps. Fumant sa cigarette, il attendait impatiemment de la voir mais une fois que ce fut le cas, il eut la mauvaise surprise de lavoir avec un autre gars. Ni une ni deux, il jeta son mégot de cigarette puis s’approcha des deux « Hey bébé je t’attendais ! » Il ne sait pas c’est qui ce gars, si elle le fréquente ou quoi que ce soit mais il ne put s’empêcher de jouer au petit ami, venant même par l’embrasser à pleine bouche. « Je t’attendais pour aller manger un bout » Il continu son petit jeu avant de se tourner vers l’homme « Bonjour je suis son petit ami et vous êtes ? » Comme quoi, même après dix années, il est toujours aussi jaloux.
Ma vie avait pris un petit tournant dernièrement. Jharead était de retour dans ma vie, le retrouver m’avait un bien complexe, je ne saurais clairement pas expliquer tout cela, j’étais heureuse, même si au début surtout surprise de le revoir. En tout cas on passait des nuits à parler chez l’un ou chez l’autre. Je n’étais pas folle, j’avais bien vu qu’il ne m’avait pas forcément pardonné mes absences, mais je me voyais très mal tout lui raconter. Enfin, ce matin, je l’avais quitté pour aller bosser et autant dire que j’avais du boulot, deux émissions à animer et quelques réunions avec Ruben mon producteur. La journée finalement avait passé plutôt rapidement avec les deux émissions qui avaient fait un tabac, mes émissions fonctionnaient et autant dire que j’adorais plutôt ça. Je venais d’entrer dans la salle de réunions, la journée était presque fini, mais Ruben voulait absolument me parler et autant dire que j’angoissais un peu à cette idée. Avec lui on pouvait s’attendre à tout, que ce soit positif ou non justement. Durant la journée j’avais un peu pensé à Jharead étrangement peut être, enfin, j’appréciais l’avoir retrouvé dans ma vie, mais je n’avais pas encore tout dévoilé à ce dernier. Une chose particulièrement, mais bon, il n’avait aucun moyen de le savoir, alors peu m’importait, j’avais le temps pour me mettre à table et parler de cela avec lui. Bref, je tentais de rester concentrer sur les morts de mon producteur, justement ce n’était pas gagné. J’arquais un sourcil, alors que je pinçais mes lèvres entrent elles. « Pardon ? » Il venait de me demander si animer avec une autre personne me gênerait. Il continue du coup à m’expliquer et je reste silencieuse à vouloir comprendre, je comprends finalement ce qu’il veut. « Laisse-moi y penser … ça me ferait une nouvelle émission, mais avec qui ? » Finalement, ils ne savent pas qui, mais il voudrait un débutant avec un bon vécu, d’accord, je n’avais qu’à songer à ma réponse, espérant que j’allais pouvoir choisir par moi-même. « Ok laisse-moi y penser ! » Finalement la réunion n’avait pas duré très longtemps fort heureusement, mon lit commençait à me manquer, j’avais besoin d’aller dormir, faut dire que passer la nuit à parler avec Jharead, n’aidait en rien finalement. Je sors finalement avec Ruben de la radio, ne m’attendant clairement pas qu’au moment ou Ruben me dise au revoir, que je vois arriver Jharead. Je suis surprise, mais encore plus de son comportement. « Bébé ? » Je restais assez confuse, tout comme Ruben, puis le baiser que vient me donner Jha, me laisse complétement inerte, je ne sais pas trop comment répondre et encre moins à quoi monsieur joue, même si j’apprécie dans le fond ce baiser. « D’accord … » Je finissais par sourire comprenant, du moins pensé que je comprenais. « Il est mon producteur … à quoi tu joues là ? » Je regarde un peu Ruben, il me connait plutôt bien et heureusement, ça évitera qu’il ne veuille plus me suivre. Je fronçais un peu les sourcils envers Jharead. « Je te laisse retrouver ton mari, à demain chou ! » je viens embrasser Ruben sur la joue puis je me retrouve avec Jha. J’hésite à être énervé ou plutôt à prendre ça de façon drôle. « Non, mais il t’a pris quoi ? » Je souffle un peu, mais le ton est humble et doux.
Jharead n’a pas passé la meilleure journée de sa vie. Pourtant, il a pleins d’exemple concernant des journées de merde, il a quand même passé dix longues années en prison. Seulement, comme il le savait déjà, les pires moments sont ceux qu’on passe alors qu’on a besoin de réponse. Jharead en a longtemps fait les frais et il ne pensait pas en sortant que ça continuerait. C’est sa faute aujourd’hui, il ne peut s’en prendre qu’à lui-même puisqu’il a fouillé malgré lui dans les affaires de Melison qu’il ne saurait même pas donné un nom sur ce qu’elle représente pour elle. Il a fait pas mal d’erreur au travail, se trompant dans les commandes, renversants quelques cafés. Il a même cassé des tasses mais son patron ne lui a pas demandé de rembourser, c’est déjà ça. Faut dire en même temps qu’il n’a pas beaucoup les moyens pour ce genre de frais au vu du prix qu’il paye pour la location de son appartement. Il aurait pu attendre quelques heures de plus, il n’était pas à ça prêt mais à force de rester avec Melison depuis leurs retrouvailles, il connait ses horaires pratiquement par cœur. Ca pourrait être flippant mais c’est parfois bien pratique. Ayant besoin de réponse il est allé l’attendre devant les studios de la radio et ne pensait pas réagir de la sorte en la voyant avec un autre. Jalousie, forcément, mais aussi un cœur lourd, voilà ce qu’il a ressenti à la minute même où il l’a vu avec un autre. Sans doute est-ce qu’il aurait dû réfléchir à deux fois avant de se faire la moindre idée puisque très vite, alors qu’il a fait son petit jeu du petit ami – ce qu’il n’est pourtant pas – Melison lui fit vite comprendre qu’il n’est que son producteur en le présentant. Oups. Mais il ne va pas se démonter pour autant, restant dans la même attitude. Il regarda alors son producteur, lui tendant la main, continuant son petit jeu. « Enchanté moi c’est Jharead » Il aurait pu ajouter ‘Melison a dû vous parler de moi’ mais il sait que c’est faux. Faut pas non plus trop en faire. Se retrouvant finalement seuls tous les deux, il eut un haussement d’épaule, comme si le petit moment qu’il vient d’avoir n’a rien de suspicieux. « J’ai cru qu’il était lourd avec toi, j’ai voulu intervenir ! » Il fait style qu’il n’a pas fait de crise de jalousie déguisée, continuant ainsi son petit jeu, comme si ça allait de soi. Il a des tas de questions à lui poser, ça lui trotte dans la tête depuis le matin-même mais ce n’est pas le lieu pour les demander à Melison « Tu veux manger où du coup ? » Il demande ça et encore une fois, on dirait que rien d’étrange ne s’est passé, comme ce baiser qui lui semble avoir un gout d’inachevé. Vaut mieux changer de sujet, du moins c’est ce que l’ancien tolard se dit. C’est toujours mieux que de lui faire comprendre qu’il ne veut pas la voir avec un autre homme alors qu’il n’a pas le droit de lui demander ce genre de chose. C’est le problème quand on marche sur des œufs quant à une relation, on ne sait pas ce qu’on est pour l’autre et les limites à ne pas franchir.
J’avais presque eu peur quand mon producteur Ruben avait voulu me parler, forcément, j’avais presque tremblé, les audiences parfois ne sont pas bonne sur ma seconde émission comparé à la première, mais faut dire que les deux ne sont pas forcément à la meilleure des positions. Bref, ce n’était pas ça la question pour cette réunion, juste une nouvelle émission en co-présentateur, aucune idée de comment j’allais gérer le fait de devoir partager l’antenne, alors oui, je le faisais avec les auditeurs et parfois les hâteurs, mais j’y parvenais plutôt bien, mais la co présentation n’était pas chose si simple à faire si j’avais su me fier aux dires des uns et des autres. Pourtant, j’étais loin d’être du style à écouter les dits des uns et des autres. Sortant pourtant de la radio, je ne m’attendais clairement pas à cette scène avec Jhar. Que ce soit le baiser qu’il était venu presque me voler comme un sauvage, auquel je répondis malgré tout. Enfin, cette histoire est dingue, un tel point que je sais que Ruben n’y croira pas, à moins qu’il ne me connaisse pas, pour ça que je peux me permettre de demander à Jharead à quoi il joue, malgré qu’il est à présent serré la main de Jhar. Je arque un peu mes sourcils en soufflant, alors que je souhaite finalement une bonne soirée à mon producteur, qui était un grand ami ainsi qu’un grand soutient dans ma vie, il me connaissait plutôt bien pour être honnête, alors bon. Finalement Ruban parti, alors que je n’avais qu’une envie comprendre la réaction de Jhar. « Sérieux, tu vas me servir un vieux mensonge qui coûte pas cher ? » Que j’osais lui demander. Merde, ça faisait peut être dix ans qu’il était loin de moi, mais ce gars, je le connaissais comme s’il était sorti de mon utérus, heureusement ce n’est pas le cas. Je lève les yeux au ciel. « Je n’aime pas quand on me ment, je pensais mériter mieux ! » quoi jouer avec ses remords c’étaient très bien à mon goût. « Alors, la vrai raison de ce petit manège c’était quoi ? » Je ne vais pas le lâcher, sauf s’il commence à me parler, bouffe, mais même je pourrais lui redemander là-bas. « On mange italien ? Chez Jo il est au coin de la rue et il est pas mal. » Une fois mon offre apprécié et surtout validé, je marchais à ses côtés jusqu’au restaurant. On entre, on est installé et on nous fait goûter le vin, je le regarde alors que je le goûte, mais moi, je ne sais pas faire, ma gorgée est déjà dans mon estomac. Je ne suis pas œnologue après tout merde, une alcoolique sans doute. Je ris un peu à cette pensée, alors que Jhar adhère au vin proposé. « C’est toi qui va payer ? » Que j’ose demander, surtout pour rire, car je connais sa situation. « Après tout, si tu es mon fiancé … » Je lève à nouveau les yeux au ciel, le taquiner, il allait en bouffer de cette histoire durant un petit temps à mon avis.
En venant ici, en s’immisçant dans la vie de la jeune femme, à aucun moment Jharead s’est demandé si elle avait un homme dans sa vie. Non pas que ça lui semblait évident mais pour la seule et bonne raison qu’il ne voulait pas se prendre la tête avec une chose telle que celle-ci. Il a retrouvé la jeune femme, c’est tout ce qui compte. Seulement ce soir, ça lui porte préjudice puisqu’il joue aux mecs qui ne partagent pas alors que Melison ne lui appartient pas. Finalement il ne démord pas alors qu’il s’est bien rendu compte qu’il s’est emballé pour rien, faisant comme si de rien n’était. Jharead fini par hausser les épaules alors qu’ils se retrouvent seuls. Il ne sait pas lui-même pourquoi il a agi comme ça, c’était sur le feu de l’action même s’il a bien une petite idée de pourquoi tout ceci en tête. Il aurait sans doute apprécié que ce soit pour une toute autre raison mais il doit bien regarder les choses en face et ne pas chercher d’autres excuses. Melison a raison : elle mérite beaucoup mieux que ça. « Tu veux la vérité ? Ça m’a fait chier de te voir avec un mec ! » Il la regarde dans les yeux, apparemment assez sur les nerfs en disant cela même s’il ne lui en veut pas. C’est à lui qu’il en veut d’agir de la sorte. Elle a le droit de faire sa vie sans lui, elle a tous les droits et ne lui doit rien. Ceci n’explique pas tout, surtout qu’il n’est pas venu uniquement pour l’attendre mais chaque chose en son temps. Il ne se voit pas vraiment lui poser des questions sur des lettres dans une rue ou même au restaurant puisque c’est là-bas qu’ils se dirigent. « Alors chez Jo alors ! » Accepte-t-il. Il n’est pas compliqué en matière de nourriture, un vrai ventre sur patte alors tout lui va. Au moins ils s’y rendent, ils marchent et ça les occupent car la situation n’est pas très simple. Une fois là-bas, on leur propose du vin. Jharead ne s’y connait pas mais fait style que si, prenant son temps pour donner son avis, utilisant quelques faciès vu à la télévision puis annonce qu’ils prendront cette bouteille avant de dévoiler une fois seuls tous les deux « Je n’ai aucune idée de la qualité de ce vin ! » Il aurait pu faire le fin connaisseur, ne pas révéler ses stratagèmes mais il n’a pas besoin de ça face à Melison. Jharead sourit en l’entendant puis lève les yeux au ciel. Ça va rester cette histoire. Il n’a pas l’argent pour les plus grands vins mais il lui doit bien ça, même s’il devra se serrer la ceinture dans les prochains jours. « Bien entendu chérie ! » Dit-il en la regardant dans les yeux un moment avant de finalement rire. Reprenant son sérieux il finit par lui dire « Je n’ai pas voulu fouiller mais j’ai trouvé des lettres ! » Il ne pensait pas lui annoncer ça de but en blanc mais c’est important pour lui d’en parler.
Je ne m’explique pas vraiment la réaction de Jharead. Je ne saurais dire ce que j’ai ressenti quand ses lèvres se sont posées sur les miennes, alors qu’il faisait son jaloux. De l’énervement, envie d’en avoir plus ? Il y avait en réalité bien de possibilité que je ne saurais imaginer à cet instant. Du coup attendre une explication de sa part, même si dans le fond je me doute de quoi il en ressort. Les années ont pu passer avec Jharead. Mais, je le connais malgré l’absence qui avait été impossible à combler pour beaucoup de raison. Je n’allais pas croire le premier mensonge sorti de sa bouche, surtout qu’il ne s’était trop foulé la langue pour me divertir niveau mensonge. Je le regarde et je ne sais pas comment me comporter face à cet aveu. Ne rien dire ? Réagir ? Le rassurer ? Des tas de question qui finalement aller rester sans aucune réponse. Je ne savais quoi dire, alors j’avais bifurqué sur la route de la bouffe, lui proposant de se rendre chez Jo, un bon petit italien. On a tous les deux énormément de goût au niveau de la cuisine Italienne, on a du sang italien qui coule même dans nos veines, alors c’était le bon choix à faire. Je le regardais être d’accord avec moi pour ce restaurant. Je ne sais pas encore si avoir coupé court à la conversation sur les autres hommes de ma vie était une bonne idée, mais je ferais avec en réalité, aucune envie de me prendre la tête. Je voulais passer une bonne soirée, j’étais juste très loin d’imaginer que dans le restaurant qu’on venait de pénétrer, il me laisserait presque inerte. Le vin est goûté et commandé pour notre repas alors que Jharead m’avoue qu’il n’a aucune idée de la valeur du vin qu’il vient de commander. « Mon dieu, tu fais un pâle italien pour le coup ! » Que je lui disais presque hilare, tout en tentant bien entendu de rester discrète, après tout, on est dans un restaurant. Puis, j’avais envie de jouer la carte de l’humour, sa réaction étira un peu plus mon sourire, alors que mon regard se plongeait dans le sien, tout en posant mes mains sur mes genoux et l’observant du regard. « Et sinon elle est où ma bague ? » Que je continuais de lancer en rigolant un peu plus, alors que je lui montrais ma main gauche ou mon annulaire n’était clairement pas occupé par une bague me désignant comme un cas intouchable étant fiancée. Faut bien que je l’emmerde au vu de la honte qu’il ait pu me foutre si ce n’était pas mon producteur, mais bel et bien mon gars ou un homme important pour mon boulot. Enfin, j’allais passer au-dessus, puis mon esprit resta comme bloquée. Le regard complétement choqué. Des lettres ? Mon cœur se perdait dans le rythme de mes battements qui s’accéléraient. « Mais tu as fouillé pour les trouver … ou tu parles du courrier de tous les jours ? » J’espéré que la seconde version est la bonne mais je ne suis pas dingue. Je sais qu’il a trouvé les lettres, ces lettres que j’aurais aimé lui envoyer. Puis, je me dis qu’il n’a pas eu le culot de les lire. « Tu ne les as pas lu, hein ? » Que je demandais. Commençant à stresser, je n’étais pas prête à faire face à ces lettres.
Jharead est bien content de la réaction de Melison car clairement ça aurait pu être l’inverse. Elle a l’air de bien le prendre malgré tout ou du moins elle ne refuse pas de lui parler sur le coup de l’énervement. C’est déjà ça. Après toutes les années passées loin l’un de l’autre, il n’a pas vraiment besoin de raisons pour les éloigner. De plus, il a vraiment besoin de réponses. Les choses qu’il a pu lire sur les lettres qui devaient lui être adressé lui a fait se poser pas mal de questions, l’a touché mais l’a aussi totalement chamboulé. Pas étonnant qu’il veuille alors la voir aussi rapidement. Quand ils se voient depuis leurs retrouvailles, ils ne sont pas obligés d’aller attendre directement l’autre devant son travail, ils peuvent attendre quelques minutes voire des heures de plus mais ce soir ça semblait impossible pour Jharead qui avait grand besoin de la rejoindre. Arrivés au restaurant, ils sont sur un terrain neutre où ils pourront discuter, du moins c’est ce que Jharead espère. Passer de bonnes soirées c’est bien, mettre certaines choses au clair c’est parfois mieux. Mais bon, Jharead ne veut pas non plus lui poser les questions directement, ils n’ont pas ce genre de relation. Ils sont avant tout du genre à vouloir passer une bonne soirée malgré le fait qu’il peut y avoir un quart d’heure bien moins drôle qu’un autre. « Tu vas me dire que tu vois une différence avec un autre vin ? » Demande-t-il avec un sourire en lui lançant un clin d’œil. Ils ne sont peut-être pas de vrais experts mais pour descendre une ou plusieurs bouteilles ils savent s’y prendre. Le sourire toujours aux lèvres alors qu’il écoute sa question, il finit par répondre « Les bagues c’est vieux jeux, on n’a pas besoin pour montrer au monde qu’on est mari et femme ! » Il ne rit pas mais son sourire le fait pour lui. Il passe un bon début de soirée mais les choses vont très vite changer car il décide de mettre non pas un mais carrément deux pieds dans le plat en parlant des lettres. Il a trop de questions à ce sujet. « Je ne voulais pas fouiller je le jure mais je suis tombé sur des lettres oui » En gros, il lui fait comprendre que ce ne sont pas des nouvelles toutes fraiches ou encore les factures qu’elle a pu recevoir dans la journée. Non, ce n’est pas n’importe quelles lettres et à en voir la réaction de Melison, elle sait très bien de quoi il parle. Jharead prit son temps avant de répondre « Je ne pensais pas que je les lirais mais la tentation était trop grande en voyant mon prénom… » Faut bien qu’elle sache qu’il a lu tout ce qu’elle a pu lui écrire même s’il ne sait même pas s’il les a toutes trouvées ou pas. « Je n’aurais pas dû les lire, c’est à toi de me dire tout ça, enfin… pourquoi ne pas me les avoir envoyé ? » Demande-t-il finalement. Il a des tas de questions mais chaque chose en son temps. Il veut les entendre de sa bouche, pas en croire ce qu’il put lire même si au final ça revient au même puisque ça vient de ses propres dires retranscrit sur ce papier. Il y a des choses qu’il vaut mieux entendre de vive voix même s’il les connait déjà. C’est galère, il veut tout entendre de sa bouche mais n’a pas la patience non plus car il a des tonnes de questions.
Aucune envie de me prendre la tête, inutilement. Après tout, il était venu avait fait son jaloux, on n’allait pas s’ne vouloir pour si peu, après tout, on avait, du moins lui avait bien plus de raison de m’en vouloir, comme le fait de l’avoir jamais visité en prison. On fût rapidement au petit restaurant que j’’avais conseillé. J’avais hâte de savoir tout de même pourquoi il était venu devant mon boulot pour me parler me voir, c’était assez étrange dans le fond. On avait toujours le truc de se retrouver chez l’autre, sans prévenir ou alors avec un petit message, mais là, non, ce fût différent. Il était arrivé en mode jaloux et tout, je ne comprenais pas, mais je suis sûre qu’au court de la soirée, je le comprendrais, du moins je l’espère. Je n’aime pas rester dans le flou, en vrai. Bref, le voir goûter le vin, tel un professionnel, me fait sourire, me fait marrer, ça fait du bien après ma journée de boulot. Je goute le vin, du moins je fais semblant, hein, car normalement je suis censée cracher et compagnie, mais autant dire que l’envie n’y est pas, je garde le tout dans mon gossier et j’avale goulument même le petit liquide qui glisse parfaitement dans ma gorge. Je ferme les yeux souriant et je regarde Jharead. « Je me serais mieux débrouillée que toi ! » Je souris. « Je suis une italienne qui ne renie pas ses traditions ! » Par contre, les ancêtres, j’ai un peu de mal quelque fois. Je le regarde et j’ai envie de le taquiner, ça fait du bien de le faire après tout, on est des amis, on est proche, bref. Je fais semblant d’être choquée. « Oh tu as plutôt intérêt à m’apporter une bague, si tu ne veux pas que je divorce sur le champs, je veux une preuve que je t’appartiens ! » Plutôt mourir, qu’appartenir à quelqu’un, mais ça, on n’en dira rien. « Alors, je veux ma bague. » Que je lui disais, non mais oh. Puis d’un coup, j’ai un tas de question sans réponse qui vienne à taquiner mon esprit, cette kyrielle d’interrogation, me laisse pas de marbre intérieurement, extérieurement je tente de rester calme, mais ce n’est pas simple. Je me sens mal, complétement paumé. Je tente d’aligner trois mots à la suite, mais impossible, je n’y parviens pas. Je mordille l’intérieur de mes joues et je le laisse parler, je ne sais pas quoi faire d’autre à vrai dire. « Pourquoi ? » Le pourquoi n’est pas pour lui, c’est juste une question comme ça pour reprendre sa question, je réfléchis. « Car j’avais peur qu’on me retrouve … » Je tremble un peu et je tente de me calmer en faisant danser mes jambes avec le sol. Je suis paumée, je ne sais plus quoi penser. « Tu as lu quoi, lesquelles, toutes ? » Je ne sais pas quoi dire, de quoi parler, mais je sais que j’ai une boule énorme à l’estomac, puis parle de ça ici, me rend fébrile. « Tu ne voudrais pas alors manger à un fast Food camion ou autre, histoire qu’on parle loin du monde ? » Que je lui demande, mais mon regard supplie. J’espère qu’il voudra bien bouger, qu’il voudra bien me pardonner, bref, je suis complétement paumée et je ne sais pas trop quoi faire
Il la toise du regard avant de dire « Tu parles, t’as vu comment tu as avalé le vin ? On aurait dit un alcoolique ! » Bien entendu ce n’est que de la plaisanterie. Entre eux ça a toujours été qui aime bien châtie bien. Que ce soit pendant la période où ils couchaient ensemble ou bien étaient que potes, ils étaient déjà comme ça. Des années plus tard, rien n’a changé. Du moins, pas à ce niveau-là en tout cas. Sans doute est-ce pour ça qu’ils sont tous les deux rentrés dans le délire de l’autre à propos de leurs fiançailles et des bagues. Bagues qu’ils n’ont évidemment pas puisque fiançailles entre eux n’existe pas. « Les mecs de maintenant sont tentés quand ils voient une bague ! » Ou alors était-ce le cas quand il est entré en prison ? Il y a des modes qui bien sûr ne vont pas au milieu carcéral alors forcément, certaines choses, nouveautés, Jharead n’a pas eu le temps de les connaitre puisqu’il n’a pas non plus cherché à les apprendre dès sa sortie. Forcément la légèreté de leurs propos n’a été que de courtes durées. S’il aime ces moments comme ça avec elle, il n’est pas venu pour ça à la base. Des tas de questions restent en suspens dans son esprit et ça a tendance à le rendre fou. S’il s’écoutait il s’arracherait peut-être les cheveux à force de vouloir y répondre seul. Seulement, il ne peut le faire sans la présence des réponses de la brune. Finalement il acquiesce, il n’y avait pas songé mais il comprend l’absence d’envoie des lettres. Elle se cachait alors forcément donner de forts indices n’étaient pas la meilleure des choses. Pourtant il aurait aimé les lires. « Je les ai toutes lues, enfin je pense ! J’ai lu le carton dans le meuble ! » Peut-être est-ce qu’il y en a plus ? Il avait déjà franchi un grand pas de son intimité en les lisant alors il n’avait pas forcément cherché à voir s’il en existait d’autre. « D’accord ! » Fini-t-il par dire en voyant à quel point elle est mal. Se levant, il laissa quelques pièces pour le dérangement bien qu’ils n’aient pas encore été servis. En sortant de prison il avait du mal à se rendre dans les endroits bondés. Il avait sans doute peur que certaines personnes le connaissent et que tous les regards se tournent sur soi. Quand on apprend que vous êtes un ancien prisonnier, rare sont ceux qui se demandent les raisons, ils vous mettent tous dans le même sac. En tout cas il peut comprendre qu’elle veuille être tranquille, ce n’est pas une conversation à prendre à la légère sans doute. Marchant tranquillement pour aller se chercher à manger à emporter, le chemin est silencieux jusqu’à ce qu’il regarde autour pour voir s’ils sont bien seuls dans la rue pour lui demander. « Je comprends pourquoi tu ne les as pas envoyé mais… pourquoi les avoir écrites alors ? Il y en avait pas une ou deux mais tout un carton, des lettres adressées à moi… pourquoi les écrire ? » Ils devront surtout parler du contenu mais Jharead n’est pas encore pris. Finalement arrivés devant un camion à emporter, il commanda de quoi manger puis s’éloigna un petit peu avec Melison le temps que leurs commandes soit prises. « Alors ? » Demande-t-il. Il ne sait même pas comment se comporter avec tout ça.
J’éclate un peu de rire secouant la tête. « Depuis quand être alcoolique est censé ne pas vouloir dire être capable d’aimer le bon vin ? » Que je lui rétorque le toisant du regard à mon tour. Ça fait du bien de le retrouver après tant d’année, je ne me serais pas permis d’imaginer que entre nous tout serait comme avant. Car pourquoi j’imaginerais cela ? Aucune utilité. Non, je n’aurais pas pu imaginer cela. Après tout, vu ce qui avait pu vivre ou été en train de vivre par ma faute, autant dire que j’aurais plus imaginé une revanche de sa part. Peut-être que c’était le cas mais qu’il était plutôt doué pour le faire. Je le découvrirais sans doute un jour. « Ah c’est vraiment ça l’excuse que tu vas employer pour ne pas m’en filer une ? » Je joue la femme mécontente et je regarde autour de moi tout en bougonnant. « Tu as intérêt à me filer une bague si tu ne veux pas avoir une esclandre devant tous ces gens chéri ! » Il avait voulu jouer. Avait-il oublié que j’avais parfois du mal à cesser les jeux et les enchères ? Tout finis par se mélanger dans ma tête. Il a lu toutes les lettres, il savait donc ? Je me sens mal, je suis sûre que je vais bientôt faire un malaise. Je tremble, je mords l’intérieur de mes joues. Je ne sais clairement pas quoi faire ou dire de suite. Mais j’ai l’impression de sentir tous les regards sur ma personne, surement une fausse idée, mais tant pis. Je lui propose donc de partir, peu importante la commande passé, j’ai besoin de sentir l’air passer, caresser mon corps. J’ai besoin de respirer. Un point c’est tout. Finalement on quitte l’endroit, il a accepté de m’accompagner dehors. Pour parler plus aisément, même si je ne suis pas forcément sûr que les mots sortent d’eux même et si j’ai le courage de les sortir. Non, je clairement pas très bien. J’en profite pour respirer, regardant un peu autour de moi, sans même savoir ce qui se tramait à cet instant précis. Je me sens mal, mais réellement mal. J’ai l’impression de l’avoir trahis, mais qu’aurais-je pu faire d’autre ? Aucune idée. Je le regarde alors qu’il finit par me poser des questions. Je ne sais pas trop quoi répondre, je sens déjà des larmes se pointer dans le coin de mes yeux, je sers bêtement les dents pour tenter de me contenir, mais c’est presque inutile. « Le besoin d’écrire … sans doute tout ce que j’aurais voulu te dire si je pouvais venir te voir … enfin, y a plein de raison … et je ne suis sûre d’aucune d’elle. » Je le regarde et je sens que les larmes coulent. « Je m’en suis voulu, je m’en suis mordu les doigts de t’avoir abandonné, j’ai longtemps hésité à de nombreuse reprise prendre ta place, à dire la vérité, tout cela serait fini … mais j’avais peur de te décevoir … mais je me dis que le contenu de ses lettres t’ont déçue aussi … » Je souffle un peu essuyant mes larmes alors qu’on arrive à un camion. « Je n’ai plus trop faim … » disais-je en sanglotant alors que mon ventre se faisait entendre.
Oublier les raisons de sa présence ici le temps de quelques instants fait un bien fou. Ça lui permet ainsi de souffler un bon coup parce qu’il se doute que la conversation qui suivra ne sera pas simple, pas simple du tout. « Ça dépend, faut être un alcoolique riche dans ce cas ! » Dit-il avec un sourire oui parce que le bon vin, ce n’est pas réputé pour couter que quelques euros. Déjà qu’il a du mal à payer en euros alors que ce n’est pas sa monnaie de base alors il est un peu perdu. En tout cas c’est plaisant de retrouver ce genre de relation avec elle alors que pendant ses années prison il pensait que se retrouver face à elle serait beaucoup plus compliqué. Faut croire que c’est naturel quand ils se retrouvent l’un face à l’autre. « J’aimerais bien voir ça ! » Dit-il après avoir été hilare. Oui, là il stoppe leur petit jeu, la mettant alors au défi de lui faire une scène pour une pseudo bague de fiançailles. Le pire c’est qu’elle en serait capable mais vaut mieux pas, elle a quand même une notoriété à garder pour son émission de radio. Mais les rires sont bien loin désormais, la conversation qu’il gardait bien pour lui a fini par tomber sur le tapis et autant dire qu’elle fait mal à en voir la réaction de Melison. Elle n’a pas besoin de parler pour qu’il comprenne qu’elle n’est pas à l’aise. Pire encore, qu’elle est totalement chamboulée. Il ne voulait pas qu’elle agisse ainsi mais d’un autre coté il faut qu’il comprenne, qu’il sache ce qui l’a poussé à écrire tout ça ainsi que les sujets abordés dans ses lettres. Ils marchent en silence pendant un temps puis la discussion qu’ils devaient avoir commença, il ne pensait pas que ça le mettrait dans un tel état et ça le peine. Les mains dans les poches, il l’observe. Il aimerait la prendre dans ses bras mais il ne fait rien. « Elles ne m’ont pas déçues… elles m’ont surprises et je… je me rends compte ce que j’ai loupé pendant ses dix ans, toutes ses lettres c’est la preuve d’une vie dans laquelle j’étais derrière les barreaux ou j’ai loupé des tas de choses… » Il pense notamment à la grossesse qu’elle avait évoqué dans ses lettres, cette grossesse qu’elle n’avait pas pu garder mais dont il n’est pas certain de vouloir l’évoquer. « Tu ne m’as pas abandonné, c’est moi qui t’ai demandé de partir, c’est moi qui est pris la décision de rester dans cette bijouterie… dire la vérité n’aurait rien arrangé, on aurait juste été tous les deux coupables au lieu de moi » Les années de Melison auraient été pires mais celles de Jharead n’auraient pas été mieux pour autant. Et encore, là au moins il savait qu’elle vivait sa vie. C’était une sorte de récompense. Il bouge la tête de droit à gauche « On va prendre à emporter, on peut rentrer chez toi, ou rentrer seuls… » Il sait ce qu’il veut, il ne veut pas la laisser seule maintenant, il veut rejoindre son appartement avec elle au lieu de regagner le sien en solo. Seulement, tout est entre les mains de Melison, il ne veut pas la forcer, pas alors qu’il la voit pleurer face à lui à cause de sa découverte.
Je lève légèrement les yeux au ciel. Non, même les alcooliques aiment les bons vins. Oui, bon je tente d’avoir raison, mais je ne vais pas lui dire et encore moins lui donner moyen de le comprendre. « Non, mais tu es nul pour gouter le vin, n’accuse pas les riches … ralala ! » Je secoue la tête gardant un faux air dubitative sur mon visage. Je le regarde et je souris en même temps. Je rigole. Franchement me taper la honte c’est à mille lieux de ma personne. Je m’en tamponne comme toujours. Je suis moi-même et Jarhead me tente en me disant cela. Je plante mon regard dans le sien. « Ah oui ? » Que je lui lance vraiment tout bas. « Non, mais en vrai tu n’es qu’un connard … égoïste … tu refuses de me payer une bague pour une raison d’argent … je te demande pas la plus belle, la plus chère … une en toc m’aurait allée, mais même ça t’es pas capable mon pauvre garçon … » Je secoue la tête, je hurle et mes gestes accompagne mes mots. « Tu me dégouttes et pourtant je t’aime … mon dieu comment tu peux me faire ça ? » Je pleurs, je joue la comédie, mais dire je t’aime fut un peu difficile, je ne veux pas rester bloquer sur ça et encore moins me chercher des excuses pour cela. Je veux juste profiter. Je reviens plus calme, le laissant à son tour répondre. « Tu vois je suis capable ! » Un petit clin d’œil pour appuyer mes propos. Le moment de complicité à se chercher, venait de sombrer dans de pâle et horrible souvenir. Je me pince les lèvres en le regardant, avant de décider de quitter les restaurant non pas pour sa fausse esclandre, mais bel et bien pour tout le reste. Les lettres. C’était des lettres intime, en fait ce sont encore des lettres intime, j’en écris encore parfois, moins qu’avant. Mais, je me demande s’il a tout lu, comment il a tout prit et je suis mal, je me sens fautive et coupable pour le coup. Je marche et les paroles de Jar’ me fond mal, même si je suis clairement sûr qu’il ne voulait pas ça et encore moins me blesser. Je le regarde et je me sens mal, les yeux humides embués d’eau laissant ma vision complétement flou. Je l’ai abandonné. Mais je sais qu’en restant il m’en aurait voulu, je le connais comme si je l’avais fait, quoi que la comparaison est assez étrange. « Je sais que tu m’as demandé de partir, mais j’étais pas obligée de t’écouter. Tu aurais pu t’en sortir, ce n’est pas toi … qui … a » Je pleurs, je ne parviens pas à finir ma phrase pourtant si simple : à tuer ce mec. Je frissonne le chagrin ressentit fini par me laissait complétement ailleurs. Je finis par poser ma tête contre son épaule. « Me laisse pas seule … pitié ! » Que je lui murmurais les lèvres à quelques centimètres de sa peau. Je ne me sens pas de rester chez moi seule, puis je le sais, qu’il a d’autre questions, d’autre chose à dire. Finalement le repas pris, on finit par rentrer chez moi. Que va-t-il se passer ? Que va-t-on faire ? Il faut avancer pour le découvrir.
Jharead rigole des mots de Melison sans rajouter quoi que ce soit. C’est un combat sans fin qui n’est même pas important. Des piques qu’ils se lancent avant que les discussions sérieuses ne viennent entraver leurs bonnes humeurs. Il la regarde faire, il a juste envie de rire alors qu’il sent les regards sur eux et qu’il entre dans le jeu, haussant le ton à son tour. « Je ne t’offre pas de bague parce que je veux avoir les moyens d’en offrir un parfaite à mettre à ton doigt. Mais dis-moi comment je peux le faire alors que je me tue au travail pour toi et Timothy hein ? » Timothy ? Leur fils fictif voyons, faut suivre un peu. Finalement ils s’arrêtent, redeviennent sérieux sous le regard ahurit des gens autour et Jharead peut enfin rire. Il ne rit pas longtemps du moins parce que les choses sérieuses commencent à arriver. Sortis du restaurant, c’est dans la rue qu’ils ont quelques paroles échangées. « Chuuut » dit-il à la fois pour qu’elle se taise et ne dise pas le fameux mot mais aussi pour essayer de la calmer. Il s’approche de la jeune femme pour la prendre dans ses bras. Son menton sur le sommet de son crâne, il finit par lâcher un « Je n’aurai pas pu supporter d’être dehors alors que toi tu aurais été dans une cellule. C’est dur la dedans, tu ne méritais pas ça… » Il n’a jamais raconté à qui que ce soit à quel point c’était dur à l’intérieur, comme s’il préférait laisser cette partie de sa vie au passé. « C’est moi qui ait trouvé l’idée de ce braquage, sans moi il n’y aurait pas eu tout ça ! » Si on doit retourner à la source de tout cela alors on peut accuser tout le monde. Leurs parents qui étaient dans des affaires louches, son père qui n’a pas arrêté une fois les parents de Melison assassinait. Un tas de choses. Si bien que ça devient inutile de dresser la liste de tout cela. Faut aller de l’avant maintenant car leur passé va les faire mourir à petit feu. « D’accord, je viens avec toi, je t’abandonne pas ! » Ca n’aurait pas été de l’abandon mais il ne se voit pas la laisser seule dans un état comme ça. Arrivés chez elle, ils sont assez silencieux. Il fait comme chez lui en prenant des couverts pour manger sur la table du salon le repas à emporter. Il la regarde d’un œil discret tandis qu’il finit par lui demander « Tu vas mieux ? » Toutes les explications n’ont pas été dites mais il ne compte pas continuer sur cette voie-là si elle est autant touchée. Bien sûr certaines phrases qu’il a lues résonnent dans sa tête mais il pense à elle avant tout. « Tu… tu penses qu’on en serait où s’il n’y avait pas eu tout ça ! » Demande-t-il sans même oser la regarder dans les yeux. En dix ans, beaucoup de choix auraient pu se passer entre eux, de bonnes comme de mauvaises choses et Jharead n’a pas arrêté de se poser ce genre de questions quand il était en prison.
Timothy ? Dans ma tête, y a comme un mouvement de recul. C’est qui lui ? Bon, je tente aussi de ne pas trop rire face aux conneries que Jharead me sort juste pour me répondre. C’est plutôt pas mal pour le coup. Une bonne fausse dispute, rien de tel pour passer une bonne soirée « C’est quand que tu comprendras que je ne veux pas d’argent, sinon on serait partis avec Tim’ chez son père, tu le sais … mais tu n’as pas l’air de t’en rendre compte que tout ce qui compte c’est l ‘amour que j’ai pour toi, mais une bague c’est pour affirmer cette demande. Mais je n’en vaux pas le coup ! » Bref, avouons que je deviens mauvaise, il m’a presque mouché, le vilain. Puis plus rien n’est pareil. On passe du rire aux larmes. Mes larmes justement coule le long de mes joues et je pince mes lèvres, mal, très mal. C’était moi la fautive de son emprisonnement et c’était bien pour cela que son père voulait sans doute ma peau. Mais, tant pis. J’étais vivante, mais je m’en voulais forcément. J’étais humaine et j’avais toujours aimé Jharead et je lui devais beaucoup, même s’il n’avait pas l’air très d’accord sur ce point. « Si je le méritais … bien plus que toi, même. » Que je finissais par ajouter tout en pinçant un peu plus mes lèvres alors qu’il tentait de me faire taire et surtout d’essuyer mes larmes. « Je pouvais aussi dire non … et celle qui avait des problèmes d’argent c’était moi, personne d’autre ! » Donc c’était moi, toutes les versions créée dans ma tête avaient toutes la même fin en tête, la même personne coupable : moi. Mais, il en démordrait pas, je le savais en le regardant dans les yeux et tout, que ce n’était pas non plus la peine de nous battre pour un rien ensemble. Il finit par venir chez moi, je ne suis pas bien. On a abordé des sujets, difficile et je ne sais pas trop comment je vais. Je le vois s’activer autour de moi, je suis complétement esseulée, pourtant ce n’est pas le cas. Bref, je le regarde, je ne sais pas quoi répondre à cette question, je ne sais pas quoi dire, ni quoi faire pour le coup. Je pince mes lèvres entres elles, le regard se plongeant dans le sien « Je pense. » Que je lâche tout bonnement. Je souris, j’ai des doutes, des songes et des cauchemars, j’ai plein de réponse en tête, mais les miennes ne seront jamais les meilleurs « Toi dis-moi … on en serait où sans tout ça ? » Que je lui demandais, le regard plongé dans le sien, ma tête penchant un peu, je viens attraper sa main pour le faire venir à moi, mon regard ne décroche pas du sien. « Je veux juste savoir … » ajoutais-je d’une petite voix. « Que sais-tu grâce à ses lettres ? » J’ai besoin de savoir et ne pas divaguer dans l’inconnue encore une fois, tant pis si je dois encore verser quelques larmes.
Ils ont joué le jeu, tous les deux, mettant chacun la honte à l’autre devant des regards d’incompréhension. Jharead aurait surement préféré cette soirée là mais elle a nettement changé de ton, quand il lui a parlé des lettres, les fameuses. Quand ils sont dehors, ils sont libres de parler, il n’y a personne pour les écouter et commenter leurs soirées loin d’être idéale. Il dit non de la tête, le regard meurtri en la regardant dans cet état. Il le sait, ils ont tous les deux leurs avis sur la question. Ils ont tous les deux été trop têtus de toute manière et ce n’est pas dix ans plus tard que ça va changer. Bien au contraire. « Tu sais très bien que j’aurai tout donné à l’époque pour t’aider, j’aurais pu faire beaucoup et seul, pour que tu n’aies pas de problème d’argent. » Oui, ils ont fait cette énorme bêtise ensemble, ce crime mais il était casse-cou à l’époque et aurait été capable de pas mal de chose pour l’aider. « Et c’est encore le cas ! » Il a connu la prison et autant dire que ce n’était pas une partie de plaisir, loin de là même et pourtant si c’était à refaire, il le referait sans même hésité. Enfin, si c’était à refaire il aurait fait beaucoup plus pour qu’elle puisse avoir l’argent désiré sans en arriver là. Mais ça, ce ne sont que des suppositions. Ils ne peuvent revenir en arrière, sinon Jharead l’aurait fait depuis bien longtemps. Alors ils rentrent. Un certain silence s’installe mais ce n’est pas ce qui est dérangeant. Ils arrivent chez elle et il ne peut partir, il n’en a pas la force et il ne veut pas la laisser. Elle lui retourne la question sans trop être entrée elle-même dans les détails. « Je ne sais pas, j’étais tellement fou de toi que je n’imaginais pas un futur sans que tu n’en fasses partie » Ils n’étaient pourtant pas un couple à proprement parlé. Ils se comportaient toutefois comme tel mais n’aimaient pas les étiquettes. « Même si je ne te l’avais jamais clairement dit » Il avait pourtant toujours été persuadé qu’elle l’avait deviné sans ça. Il jette un rapide regard sur leurs mains enlacées, il a l’impression que c’est exactement leurs places. Il prend une grande respiration Que tu voulais balancer, que tu regrettais » Rien de nouveau, tout cela elle lui a dit même si ça faisait extrêmement bizarre de le lire, c’était tellement profond de les lire dans ces lettres « Et l’histoire du… » Il n’arrive pas à le dire, ça reste coincé dans sa gorge. Sans doute est-un signe que ce n’est pas franchement le moment d’en parler. « La grossesse » Il voulait dire le bébé même s’il n’en était pas encore un mais c’était difficile de le dire, ça rajoutait de l’intensité à tous ses moments de révélation. Autant dire que ce n’était pas franchement simple. Il la regarde dans les yeux, attendant sa réaction mais il finit par murmurer « Mais ça ne sert à rien de remuer le passé » C’est pourtant lui qui avait besoin d’explication. Au lieu de cela il se rend compte qu’il veut aller de l’avant, avec Melison s’il en a l’occasion.
Je me sentirais toujours coupable, quoi que les mots de Jharead puissent laisser dire. Je me sens pas bien de lui faire subir cela. Non. Je ne sais même pas comment un jour je pourrais me faire pardonner. Je n’ai pas l’impression que ce moment arrivera vraiment. J’ai plus la sensation que c’est une chimère et rien d’autre. On est seul pour parler maintenant, on pourrait tous laisser partir, mais j’y arriverais pas, je pense encore et toujours à cet avortement. Je ne sais pas ce que sait Jharead. Mais je ne sais pas si j’ai le courage d’en parler. « Sauf que tu n’avais pas la responsabilité de le faire … tu étais un ami … » Et bien plus. Mais je ne suis pas sûre de pouvoir me l’accorder même maintenant. L’avoué n’aurait rien d’honteux, cet homme à donner tout pour m’aider jusqu’à sa propre vie. « Je pourrais jamais plus te demander quoi que ce soit, c’est moi maintenant qui doit prendre soin de toi, qui te doit quelque chose. » Je souris, je l’observe, alors que je sens mon cœur qui bat fortement. Anormalement. Je ne sais pas comment serait notre vie sans ces mauvais choix que j’ai faits qu’il a fait par la même occasion pour me suivre, me protéger. Je ne sais pas. Mais autant dire que j’ai bien du mal à ne pas m’en vouloir, à ne pas vouloir me terrer dans un trou en sachant que j’ai eu une vie rêvé, enfin entre guillemet. Mais voilà, ma vie a été plus riche que la sienne, grâce à lui justement. Je souris un peu plus à ses mots, fou de moi ? Mon cœur il s’emballe pendant que moi je souris juste bêtement comme l’adolescente que j’étais quand je l’ai quitté sous son ordre, devoir partir m’avait brisé le cœur et encore plus de devoir quitter l’Amérique et me dire que jamais je le reverrais chose complétement fausse, car à présent il est juste face à moi. « Non on se l’ai jamais dit à haute voix … mais les gestes, les regards parlaient pour nous … » Je souffle. « On était juste trop aveugle ou peureux pour le voir ! » Disais-je, je n’avais pas forcément vu qu’il était fou de moi, sinon j’aurais peut être tenté de tout lui dire. Mon pouce caresse sa main, mon regard suit le sien sur nos mains, je souris doucement. Je l’écoute répondre à mes questions, je suis tendue malgré tout. Je ne me sens pas forcément bien. Le fait de m’en vouloir, de vouloir me dénoncer, mais surtout la grossesse. Je reste béante et silencieuse. Je ne sais pas quoi dire, le silence règne quelques secondes qui me paraissent être une éternité. Mon regard se blottit dans le sien. Le regard est fuyant, il ne peut pas être autrement, malgré ses mots. Je laisse ma main venir caresser sa joue, je retiens mes larmes, mais mes lèvres tremblent, mais je reste forte. « Tu attends quoi de moi, de nous maintenant ? » Je me rapproche de lui, oubliant ce qu’il sait, du moins faisant comme si, un jour s’il est encore là, j’en parlerais, peut-être. Finalement je me rapproche, goûtant depuis bien longtemps au plaisir de ses lèvres. Amusée, je souris contre ces dernières. « Pardon … » Je n’en sais rien s’il veut de ça. Mais j’en ai comme besoin.
Jharead la regarde et lui fait un sous-entendu du regard, étaient-ils vraiment que des amis ? Il ne pense pas. Ils l’ont peut-être été quand ils étaient jeunes mais en grandissant il était évident qu’ils étaient plus que ça. Mais bien sûr, ils ne le disaient pas. « Si ce n’est que ça, je pourrais te demander quelques services par ci par là » Dit-il avant tout pour plaisanter et détendre l’atmosphère. C’est pas nouveau, il fait souvent face aux vannes pour détendre les choses quand c’est sérieux et là il ne veut pas tomber dans le mélodrame. Il le sait, tous les services ne remplaceront pas les dix années passés en taule mais il ne lui en veut pas. Il ne la tient pas pour responsable alors elle ne lui doit rien. Du moins c’est ce qu’il pense, les autres et surtout Melison ne sont pas du même avis. Son père aussi, qui voulait qu’elle paye mais il n’est pas d’accord avec son paternel. Il finit par lui dire qu’il était fou d’elle mais en doutait-elle ? Il ne sait pas, il n’est pas dans sa tête mais la tête de Melison semble changer quand il lui fait cette ‘révélation’ là. « On était des parfaits idiots. On avait peur, du moins j’avais peur qu’en le disant ça devienne véritablement sérieux alors que ça l’était déjà. On était jeune et con » Pour reprendre une certaine musique. C’est totalement ça. Ils l’étaient car ils avaient peur de leurs sentiments. Ils étaient peut-être jeunes mais ça ne les empêchaient pas de s’aimer dans l’ombre. Ils auraient pu le faire dans la lumière. Ils étaient effrayés et avec le drame qu’il y a eu, ils n’ont jamais eu la chance de se le dire très clairement, de murir et prendre conscience qu’ils étaient faits l’un pour l’autre. Faut croire que Jharead a eu besoin d’aller en prison, de ressentir son manque pour s’en rendre compte mais peut-être est-ce trop tard. Elle a été libre de faire des rencontres, de passer à autre chose contrairement à lui. Il ne va pas dire qu’il veut rattraper le temps passé. Même s’ils le veulent ils ne le pourront jamais. Pourtant ils peuvent profiter de se retrouver pour ne pas perdre plus de temps. « Je ne sais pas, je ne sais pas ce que je veux, je sais juste que je ne veux pas quitter ta vie, je ne veux pas t’imaginer loin de moi. Plus jamais » dit-il en la regardant dans les yeux alors qu’elle finit par venir l’embrasser. Il sourit. « Tu n’as pas à t’excuser sinon j’vais aussi devoir le faire » Il parle du fait de s’excuser puisqu’il s’approcha d’elle à son tour pour venir capturer ses lèvres, retrouvant la sensation qu’il avait quand il était ado alors qu’ils venaient d’échanger leurs premiers baisers langoureux. A cet instant leurs langues dansent un tango, comme s’il n’y a pas dix ans qui se sont écoulés depuis leur dernier baiser. C’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas et leurs langues semblent en parfaite communion l’un envers l’autre. Après avoir terminé se baiser, il reste les yeux fermé alors qu’il lui chuchote. « Arrêtes moi s’il te plait, arrêtes moi sinon je ne vais pas pouvoir m’empêcher de te sauter dessus » Ce n’est pas parce qu’il n’a pas eu le moindre rapport depuis des années et qu’il est en manque, il est en manque oui mais surtout en manque d’elle.
Je n’ai pas le cœur à rire. Vraiment, mais cet abrutit m’arrache un petit rire et forcément je lève les yeux au ciel tout en souriant. « J’ose même pas imaginer les services que tu pourrais me demander … il est temps de retirer mes paroles tu crois ? » Bien sûre que plaisante. Je ne peux pas revenir en arrière lui aurait pu le faire, me faire mettre en prison pour le meurtre que j’ai commis. Il a payé sa dette, mais cette dernière était la mienne. Et j’ai vécu, j’ai fuis, j’ai fait ma vie sans la faire. Je ne suis pas à plaindre, même si ce fût dur de vivre sans lui, sans cet homme qui était plus qu’un ami, mais jamais, jamais on ne disait rien. On était comme ça, sans doute la faute à nos pères et autant dire que son père m’avait fait peur, que fuir fût vraiment mon seul recourt si je ne voulais pas mourir. En vrai, peut être que j’aurais dû ne pas fuir, faire la forte, mais comment ça aurait été avec cette grossesse ? Je n’ose pas l’imaginer. Il aurait été capable de m’enlever l’enfant à la naissance. Non, enfin je suis bien avec mon choix de vie, d’avorter. Même si maintenant je pense que je ferais peut être autrement. Mais à cette époque j’étais mal et complétement dévastée. Je ne pensais pas en arriver là dans la vie. Le savoir me remémore nos moments, savoir qu’il m’aimait comme je l’aimais me tue. Ça me fait mal, mais je souris comme cette adolescente meurtrie qui avait dû quitter celui qu’elle aimait pour fuir et se retrouver dans un endroit complétement inconnu. « On l’est toujours ! » Je souris. C’est vrai, je ne serais pas capable de lui dire que mon cœur n’a jamais battu si rapidement depuis qu’il est rentré à nouveau dans ma vie. C’est horrible, car j’imagine nos vies, les vies qu’on aurait pu avoir sans ce choix de dévaliser l’endroit. C’est brisant. J’ai la sensation d’entendre encore et encore cette détonation rugir dans mon oreille, me paralysant, les larmes seraient à la limite de glisser sur mes joues. Mais faut oublier et vivre. Il est ici maintenant. Je le regarde mordant ma lèvre, souriant légèrement à ses mots. « Je ne veux pas que tu repartes … » On aurait pu penser le contraire quand je l’ai vu la dernière fois pour la première fois. La peur avait plus envahit mon être, oubliant que je rêvais de ce moment utopique où il vienne me retrouver. J’adorais cette idée de le revoir, mais je ne m’y attendais pas, plus. Merde. Je craque complétement. Je viens, je m’approche et je l’embrasse, un doux baiser et ça fait du bien. Mon cœur il s’emballe, je crois il va faire une fugue de ma cage thoracique et ça fait presque peur. Je l’écoute suite à mes excuses. Je ne comprends puis, je peux sentir ses lèvres contre les miennes. Je me colle à lui alors que ma langue se langui de la sienne, elles se mettent à danser, à virevolter dans notre bouche. J’ai chaud et je n’ai aucune envie que ça s’arrête. Je ne peux pas m’empêcher de rire à ses propos, ça me fait un bien fou. Je pose mes mains sur le col de son haut et l’attire vers moi. « Désolée.. Je n’ai pas envie que tu t’arrêtes ! » Je l’embrasse à nouveau glissant mes lèvres sur sa mâchoire pour finir par lui ôter son haut. J’annonçais la couleur et ce que je désirais, je veux tout oublier et ses bras c’est le meilleur endroit pour le faire.
Jharead rigole doucement. Il a toujours eu tendance à essayer de faire des plaisanteries dans toute sorte de moment, même quand le ton ne s’y prête pas. En même temps au vu de la vie de son père, de ses activités, quand on est gamin vaut mieux ne pas tout prendre au premier degré, voir la vie du bon côté. Aujourd’hui il l’est moins à cause de ce qu’il s’est passé dans sa vie, mais ce n’est pas pour autant qu’il ne le fait plus du tout, la preuve ce soir. Il lui fait non de la tête, elle ne peut pas retenir ses paroles, il a gardé sa promesse en tête, elle lui devra pas mal de chose il va s’y tenir. Même si bien sûr il ne va pas trop en profiter. Quoi que. La situation n’est pas facile mais alors qu’ils sont chez elle, les choses se détendent ainsi que les langues qui se délient. Avoir ce genre de conversation est comme une délivrance dans un sens. « Des vrais gosses dans ce genre de situation » Enfin plus des ados, des adolescents qui rencontrent les sentiments, qui ont même peur de ce que ça pourrait signifier. Ils étaient ainsi à cette époque et semblent bien partis pour en faire autant des années plus tard. Ils n’ont pas bien grandi par rapport à ça il faut croire, mais sans doute est-ce parce qu’ils n’ont pas pu continuer à faire évoluer leur relation d’antan ? C’est quelque chose qu’ils ne sauront jamais. « Je suis là ! » Siffle-t-il comme une promesse. Il est là oui et il ne compte pas partir, encore moins alors qu’ils sont en train de s’embrasser. Il a des tas d’idées en d’envies en tête mais il ne veut pas qu’elle le repousse. Il ne veut pas se prendre un gros râteau, quitte à ne pas tenter. Seulement les gestes, les baisers et les mots, tout est assez explicite pour comprendre qu’ils ont tous les deux très envie l’un de l’autre. Il est vrai que passer plus de dix ans dans une prison fédérale, c’est pas vraiment le mieux pour une vie sexuelle. Il le sait, ça se dit pas clairement mais certains ont assouvis leurs manques d’une façon ou d’une autre mais pas Jharead. Enfin, il ne veut même pas penser à cette époque, tout ce qu’il ressent c’est toute ces fois en prison où il était en manque, où l’envie de coucher lui revenait et ça serait mentir que des fois il ne faisait pas des rêves érotiques dont elle était l’actrice principale. Mais bon, ce ne sont pas des choses à dire. S’il se perd dans ses pulsions il a pourtant peur de tout gâcher car l’envie est tellement présente que ça ne pourrait ne durer quelques secondes, du moins pour un premier round. Enfin, il ne veut pas non plus se prendre trop la tête avec ça sinon c’est le meilleur moyen de couper toute envie et qu’il n’y arrive pas. La regardant dans les yeux quelques secondes, il finit par lui dire « Si tu savais depuis combien de temps je rêve de ça » Son regard toujours perdu dans le sien, il finit par l’attraper par la taille, la forçant à enrouler ses jambes autour de la sienne alors qu’il les emmène tous les deux vers son lit, ce lit où ils avaient dormis ensemble la nuit dernière sans forcément d’arrière-pensée. Maintenant il a toutes sortes de pensées mais il a peur de faire une connerie, qu’elle prenne peur et que tout ça ne s’arrête. Il ne le supporterait pas. La déposant sur son lit, il ne perd pas une seconde avant de lui retirer son haut, la retrouvant en simple soutient gorge. « T’es différente d’il y a dix ans mais t’es toujours aussi belle » lui chuchote-t-il avant de venir unir ses lèvres des siennes. Elle est toujours aussi belle oui, et toujours excitante alors qu’il se trouve de plus en plus à l’étroit dans son jean.
Ça fait du bien de le retrouver. Je suis coincée, je lui dois plein de chose et je ne doute même pas que son esprit est d’ores et déjà en train de fabuler sur toutes les choses possibles et inimaginables qu’il va bien pouvoir me faire faire ou me demander. Je devrais sans doute omettre des choses pour ne pas qu’il me fasse faire n’importe quoi, mais je suis sûre qu’il n’ira pas très loin dans ces demandes. Du moins je l’espère. J’ai peur qu’il reparte, mais je ne veux pas qu’il reparte de suite, je n’ai pas forcément envie de parler de chose, mais peut être que lui voudra faire autre chose. Il me dit cependant qu’il veut rester, enfin qu’il est là. Puis nos lèvres se rencontrent. Ce fût comme magique, une montagne de papillon papillonnant dans mon estomac. Ce qui me fit sourire contre ses lèvres. L’instant, le moment était doux et presque magique. Je n’ai pas envie d’arrêter tout cela, j’ai envie de continuer. Alors quand il continue de parler, je l’interromps lui disant de continuer, je l’embrasse. Lui retire le haut. J’ai envie d’oublier et surtout d’être avec lui, maintenant. Pas de penser à ce qui se passera dans une heure ou même dans un mois ! Je veux profiter de cet instant. Nos regards se croisent, je caresse sa joue à chacun de ses mots. Je souris mordant ma lèvre, alors que je reviens à ses lèvres, avant de murmurer. « Tu n’as plus besoin de rêver ! » Avouais-je avec un petit sourire. Ma poitrine s’écrase contre son torse, alors qu’il finit par me faire entourer sa taille de mes jambes. Je souris et ris à la fois lâchant ma tête en arrière puis retrouvant presque automatiquement ses lèvres avec gourmandise. Je me retrouve sur le même lit que la veille où nous avions dormit, sans rien échanger sauf des mots, des souvenirs, des rêves d’antan. Mon haut vol dans la pièce et je souris à Jharead qui me fait sourire. « Tu vas me faire rougir … » chose faites, mais je continue juste de glisser mes mains sur sa nuque, le sentant glisser sur moi, nos lèvres s’embrassant, ne se quittant pas. Je glisse mes mains sur son dos, jusqu’à ses fesses pour lui ôter son jean. Chose que je fais vite avant de glisser cette fois ci mes lèvres sur sa mâchoire puis dans son cou.