Tu erres dans les couloirs de l'hôpital, couloirs que t'as commencé à connaître un peu trop vite, un peu trop bien. Ellie, t'as aucune envie d'être ici, mais t'as pas le choix, ton frère est là, dans l'une de ces chambres, entre la vie et la mort et impossible de passer une journée sans venir lui rendre visite, parce que t'as toujours cette amer impression que ce sera la dernière fois et t'as pas envie. Non. Parce que tu n'as pas eu assez de temps avec lui, assez de souvenirs. T'as pas eu le temps de développer cette relation de fraternité si forte que rien ni personne ne pourrait égaler ce sentiment. Peut-être accaparait t-il toute l'attention de vos parents à l'époque, te faisant parfois tomber dans l'oublie, mais jamais tu ne lui en as voulu. Il avait besoin d'aide, d'être aider et t'étais trop égoïste à l'époque pour le comprendre réellement. Bouquet de fleurs en main, tu te diriges rapidement vers sa chambre en prenant soin de signaler ta présence à l’accueil. L’infirmière qui était en charge de son dossier commençait à bien te connaître et te laissait même parfois dépasser les heures de visite, tu lui en étais très reconnaissante pour ça, même si tu regrettes au fond que ce soit comme ça que tu rattrapes le temps perdu, écoulé. Déjà quelques semaines que tu es de retour et pourtant, t'as cette étrange impression d'avoir jamais réellement quittée cette ville et tous ses problèmes. « Merci, je vais pas rester longtemps. » Tu souris doucement, sincèrement et tu entres dans la chambre. T'as l'impression qu'il fait plus froid que d'habitude, tu soupires et réajuste la couverture sous la quelle il était. Comme s'il pouvait s'en rendre compte, mais toi, tu t'en souciais. Il a l'air paisible, serein, tu ne l'as jamais vu comme ça, lui qui avait toujours un sourire narquois au visage, les sourcils froncé et le visage rougit par la colère. T'as jamais compris pourquoi il avait tant de haine en lui, de rage, mais t'avais jamais cherché à comprendre non plus. Jusqu'à aujourd'hui. Assise près de lui, tu fermes les yeux en soupirant, ton front déposé sur l'une de ses mains, tu pries intérieurement qu'il se réveil, pour que tu puisses revoir son regard, qu'il voit que t'es là maintenant et que plus jamais tu le quitteras. C'est une promesse. « Je veux seulement que tu rentres à la maison.. » Sentant les épines du bouquet de fleur frôler tes cuisses nues sous ta robe, tu te relèves péniblement en essuyant tes larmes du revers de la main avant de sortir de la chambre, dans l'intention de demander un vase pour déposer ton bouquet. Le personnel commençait à en avoir l'habitude, presque tous les jours tu lui rendais visite avec un nouveau bouquet, alors t'es étonnée qu'ils en aient toujours pas préparé un de rechange dans la chambre, mais tant pis. Tandis que tu ouvrais la porte et que tu t'élançais rapidement à l'extérieur de sa chambre à la recherche d'une infirmière, tu percutas quelque chose. Ou plutôt quelqu'un. Ton bouquet tombe par terre alors que tu frottes ton front en grognant. Regardant les pétales éparpillées un peu partout sur le sol, tu t'empresses de les ramasser en regardant le gâchis. « Merde ! » Tu relèves tes iris vers la personne devant toi et c'est comme un choc instantané. Comme une bombe qui explose à tes pieds. Et ça fait des ravages, dans ton coeur, dans ton esprit. Tu peux pas y croire, tu veux pas. Matthieu. Ton Matthy. Enfin, de ce qu'il en restait. Ou du moins surnommé connard, depuis votre rupture. Tu déglutis et recule d'un pas, tu ne pouvais pas supporter de revoir ses prunelles fixer les tiennes, sentir son corps si près. C'était trop. Ton corps tremble, ton coeur manque quelques battements, tu frissonnes de la tête au pied. Tu lances un coup d’œil en direction de la chambre de ton frère avant de reporter ton attention sur lui, toujours les yeux rougis d'avoir pleuré quelques minutes plus tôt. « Qu'est-ce que tu fais là ? » Dis-tu en croisant les bras contre ta poitrine, essayant tant bien que mal de ne pas détourner le regard. T'avais longuement essayé de te convaincre avant ton retour, qu'il devait avoir quitté la ville, que jamais vos chemins se recroiseront, ou du moins, pas à Paris, mais le voilà, debout devant toi. T'as envie de le frapper, d'hurler, mais surtout de fuir, fuir ce regard qui t'as hanté si longtemps et qui te hante toujours aujourd'hui, même après des années, même si tu as toujours prétendue le contraire. T'as envie de fuir, mais t'es paralysée, Ellie.
C'était pas un bon moment pour le voir, même que c'était un très mauvais moment. Tu en avais assez à supporter, t'avais pas non plus envie qu'il vienne en rajouter. C'est bien le dernier endroit où tu pensais le croiser et pourtant il est bien là, en chair et en os. Tu le sais parce qu'il y a quelques minutes à peine, tu as pu sentir la chaleur de son corps contre le tiens lorsque vous vous êtes percutés, c'était bref, mais juste assez pour que tu reconnaisses vaguement son odeur. C'était pas prévu, si tu aurais pu ou si tu aurais autant de courage que tu le penses, tu lui aurais tourné le dos et tu serais partit, comme ça tout bonnement, comme il l'avait fait autrefois. Mais t'arrivais pas à bouger Ellie, t'étais comme paralysée, tétanisée et égoïstement, même si tu étais choquée de te retrouver face à lui, tu n'avais pas réellement envie de quitter tes yeux des siens, toi qui les a recherchés longtemps après votre séparation. C'était éprouvant, mais c'était pour le mieux. Il ne t'avait jamais aimé, préférant ton cul à ton coeur. Ce sont ses paroles. Paroles qui t'ont depuis, souvent empêcher de t'engager dans une relation sérieuse, parce que tu avais peur. Peur qu'on brise de nouveau ton coeur. T'es fragile Ellie, même si tu tentes désespérément de démontrer le contraire. Face à lui, t'es pas de taille, il pourrait te faire tomber avec un seul regard, mais t'as pas envie de lui donner cette satisfaction, alors tu restes planté devant lui, prête à jouer le jeu. « Je vis ici. » Il a toujours son éternel sarcasme à ce que tu peux voir. Ça te déplais, t'aimes pas la façon qu'il a de te parler, la façon qu'il a de te regarder. Tu voudrais détourner le regard, mais pourtant tu soutiens le siens. « Je voulais dire, qu'est-ce que tu fais à l'hôpital ? » Tu t'abstiens de rouler des yeux, même si ce n'était pas l'envie qui manquait. Mais tu poses trop de questions Ellie, tu vois bien qu'il a pas envie de tenir une conversation et toi aussi d'ailleurs. Tu soupires lorsque Matthieu se penche pour ramasser une rose; tu ne l'avais pas vu celle-là. À ce moment là, t'oses à peine le regarder, te contentant de reprendre cette dernière, après avoir frôlé sa main du bout des doigts. Comme une décharge électrique, ça t'avait procurée une gamme d'émotions. « Merci.. » Tu te maudis intérieurement, t'aurais pas dû le remercier, non, pas à lui, jamais. Pas après ce qu'il t'a fait, mais t'es comme ça Ellie, oubliant pratiquement jamais tes bonnes manières. Ses mots te frappent, comme un coup à la poitrine, il avait raison; Tu étais censé être loin d'ici. Tu déglutis, avalant difficilement en te rappelant intérieurement la cause de ton retour en ville, à Paris. Ton frère. « J'ai aucune explication à te donner, Matthieu. Je suis de retour en ville et je compte pas partir de si tôt, j'ai des choses à régler. C'est tout ce que tu dois savoir. » Et encore moins t'éviter éternellement. T'avais pas prononcé son prénom depuis tellement longtemps, que ça te laissait une sensation amer dans la bouche. Alors tu restes silencieuse, guettant la moindre faille te permettant de t'échapper. De le fuir, lui et tous les souvenirs qu'il pouvait te remémorer. « Cadeau de la part d’un admirateur ? » Tu fronces les sourcils, avant de poser ton regard sur le bouquet de fleurs que tu te tenais entre tes mains, puis tu reportas ton attention sur lui. Qu'est-ce que ça pouvait bien lui faire ? Le mal aise naissant entre vous était évident, mais pourtant, aucun de vous deux ne mettant fin à la conversation, aucun de vous deux ne tournait les talons pour partir et c'était le plus étrange dans tout ça. Pourquoi tu restais Ellie ? Pourquoi tu restais devant cet homme qui t'a tant blessé ? Il ne méritait pas ton attention, ton temps, mais tu restes quand même. Sans réellement savoir pourquoi. Haussant les épaules, tu regardes autour de toi et croise le regard de l'infirmière de ton frère, qui te scrutait du regard, comme si elle épiait votre conversation depuis le début. Plantant tes iris dans les siens, tu souris en coin, gênée. « Si l'admirateur c'est moi, alors ouais. » Tu baisses le regard, regrettant presque les explications que tu allais lui donner. C'était pas de ses affaires, mais intérieurement, t'as l'impression que ton aîné aurait voulu qu'il soit au courant, parce qu'il l'a toujours apprécié. Enfin, avant qu'il te laisse tomber. Tu fixes la porte de la chambre de ton frère et c'est presque dans un murmure que tu lui lances, « Le bouquet est pour mon frère, je lui en apporte un pratiquement tous les jours quand je viens lui rendre visite. » Tu le regardes de nouveau, reprenant ton courage à deux mains pour annoncer son accident. « Il est dans le coma depuis quelques semaines. Une bataille qui a mal tourné. Je suis venu dès que j'ai su. » Tu te racles la gorge, n'ayant pas envie qu'il te prenne en pitié. « Enfin bref, je veux pas t'emmerder avec mes problèmes, tu dois avoir pleins de trucs à faire, alors.. » Puis tu recules de quelques pas, prête à partir, toujours ton regard planté dans le siens, comme si égoïstement, tu attendais qu'il te retienne.
Quand tu recules d'un pas prête à partir, t'as le coeur qui banque un battement. Tu t'attendais pas à ce qu'il te retienne, pas de cette façon en tout cas. Tes doigts se refermant sur la paume de ses mains tu te contentes de le dévisager, ne sachant pas trop comment réagir face à cela; de toute façon son geste était probablement dirigé par la pitié que tu devais lui infliger face à la nouvelle que tu venais de lui annoncer, donc tu te devais d'empêcher ton corps de réagir de la sorte face à sa peau contre la tienne. C'était agréable, son touché, ça t'avais manqué, mais quand tu repenses à la façon dont il t'a quittée, tu te dis que c'était pour le mieux, parce qu'il méritait pas ton amour Matthieu, ton coeur aussi. Il t'a détruite avec ses paroles, avec ses gestes et c'est pas son simple touché contre ta peau qui allait te faire oublier qui il était, ce qu'il t'avait fait. Tes prunelles foncées viennent se fondre dans les siennes et même si le temps semble être en suspend, tu retires ta main de la sienne en replaçant une mèche de tes cheveux derrière ton oreille. Il s'excuse et toi tu te contentes d'hocher la tête. Ton cerveau te dit de reprendre la parole, de dire quelque chose; malheureusement rien ne sort. Tu ressens comme une sorte d'angoisse, un petit stress que tu n'avais pas ressentie depuis longtemps, puisqu'en général tu réussis souvent à garder le contrôle sur tes émotions ou la situation. Pourtant, à cet instant t'as l'impression de perdre pied littéralement. Même si t'aurais préférée lui répondre que ses excuses n'y changeraient rien, tu ne peux le lui dire, parce qu'à cet instant précis, il avait l'air sincère. Humectant tes lèvres, tu souris en coin, le regardant fuyant. « Ça va allez, t'inquiète. Tu sais comment il est, il s'en sort toujours. » T'as confiance, confiance qu'il finisse par se réveiller, parce qu'il est fort ton aîné et que rien ne peut l'arrêter. Pas même un coma. Puis il te pose cette question. Cette question à la quelle tu n'as pas envie de répondre, parce que les médecins ne sont pas d'accord avec toi. Il est entre vie et la mort, sa vie tenant qu'à un fil. Mais tu gardes confiance. Cette confiance aveugle. Jouant nerveusement avec le bout de tes doigts, signe que t'es pas très à l'aise, limite nerveuse, tu fixes la porte de sa chambre et tu fais signe à Matthieu de te suivre. « Viens en déduire par toi même. » Tu passes devant lui en lui lançant un dernier regard avant de pénétrer dans la chambre. Il est là, couché sur son lit, vêtu d'une robe d'hôpital. Si la situation ne serait pas aussi grave, ça t'aurais fait rigoler de le voir dans une robe. Lui aussi se serait probablement marré d'ailleurs. Mais toujours qu'il est là, endormi, des blessures sur sa peau, des bleus au visage. Mais il a l'air serein et c'est tout ce qui t'importe. Debout à ses côtés, tu lui prends la main quelques secondes en silence, avant de te retourner vers Matthieu. « Les médecins sont pas aussi confiant que moi, tu vois. Mais je continue d'espérer, parce qu'ils ne savent pas de quoi il est capable. » Tu souris, cette fois sincèrement. « Je lui dirai que t'es passé quand il se réveillera. » Tu éclates de rire doucement, oubliant presque où tu te trouvais. « Je suis pas certaine qu'il appréciera que j'aille passé du temps avec toi, mais c'est qu'un détail. » C'est vrai. Le connaissant, il ne sauterait pas de joie, malgré qu'à un moment il l'aimait bien Matthieu, croyant dur comme fer qu'il était le garçon qu'il te fallait, que c'était une histoire sincère vous d'eux. Lorsqu'il t'a larguée, t'as pratiquement dû le supplier de ne pas aller le retrouver, que ça ne servirait strictement à rien. Qu'il ne pouvait pas l'obliger à t'aimer. Puis sans que tu m'y attendes, une infirmière fit son entrée, ce qui vous obligea à sortir. Tu le salua une dernière fois, avant de sortir de sa chambre. Et sans plus attendre, tu te contentes de te diriger vers la sortie de l'hôpital, ayant besoin de prendre une grande bouffée d'aire. « Et sinon, comment va Aline ? » T'avais pas spécialement envie de le savoir, vu ce qu'elle t'avait causée comme maux de coeur par le passé, mais t'étais curieuse de savoir si elle avait changé, si elle avait évoluée ou si elle était toujours resté au même point. Cette Gamine capricieuse.
« Je suis même sûr qu’il ne sera pas heureux de me savoir là. Il m’a rendu une petite visite d’ailleurs après… » T'es surprise, Ellie, tu t'attendais pas à cette révélation. Parce que tu lui avais fait promettre à ton aîné de ne rien faire. Et il avait accepter. Alors t'es un peu sous le choc de voir qu'il t'avait menti, même si t'es pas étonné. Ça lui ressemblait de faire ce genre de truc. Selon lui, personne n'avait le droit de te faire souffrir, et encore moins les garçons. Même qu'il s'entêtait toujours à dire que lui seul pouvait te faire la vie dure. Lui et personne d'autres. Tu comprenais pas trop ce qu'il voulait dire, au début, même que tu trouvais sa façon de penser complètement stupide. Mais t'as compris, maintenant. Tu comprends que c'était une façon maladroite pour lui de te dire qu'il t'aimait, qu'il veillait sur toi. « Merde, j'en savais rien. Je lui avais pourtant dit de laisser tomber. Désolée. » Tu te retiens de ne pas sourire et le regardant du coin de l’œil, tu ne peux t'imaginer ce que ton frère avait pu lui balancer à la gueule. Et au fond, t'as pas réellement envie de savoir, ni même de lui demander. Parce que t'avais un peu honte, même si tu ne le devais pas. C'est pas comme si Matthieu ne l'avait pas mérité. Préférant mon cul, à mon coeur. Des mots qu'il t'avait dit et que tu n'aurais probablement jamais dû répéter à ton aîné. Mais c'était chose faite, maintenant. Aucun retour en arrière alors autant en rigoler. « J'aurais tout de même aimée pouvoir assister à ça. » Tu le scrutes du regard, un sourire en coin, avant d'éclater de rire doucement. Ça faisait du bien, de rigoler, de rire sincèrement. De souffler un peu; Toi qui as vécue une montagne d'émotions depuis ton retour en ville. Mais assez parlé de toi, Ellie, t'as l'impression de t'apitoyer sur ton sort depuis le début de votre conversation. Et t'aimes pas ça, passer pour une victime, voir le regard des gens changer à ton égard lorsque tu leur racontes tes problèmes. Ton histoire. Alors tu lui demandes comment va sa sœur, Aline. Comme ça, comme si c'était la chose la plus naturel qui soit. Parce que c'était le seul sujet de conversation qui t'étais venue en tête et parce que tu avais envie de savoir. Même si t'avais encore cette sensation amère dans la bouche, lorsque tu repenses à elle, au passé et aux problèmes qu'elle t'a causée. Matthieu et elle ont toujours été complètement différent l'un de l'autre, mais ils en restaient pas moins très fusionnels. Matthieu est un homme de famille, il serait prêt à tout pour protéger ses proches. Et tu l'as toujours admiré pour ça, même si cette fameuse raison d'admiration a finalement eu raison de votre couple. « Ça a été un long parcours mais j’ai pu récupérer ma sœur. Bref. Aline va bien. » Tu hoches la tête en signe de réponse et tu lui souris, parce que tu ne trouves rien à lui répondre. Parce que lorsqu'il s'agit d'elle, Aline, tu perds tes moyens, ton sang froid. T'étais soulagée qu'il ait pu récupérer sa sœur. Heureuse pour lui. Parce qu'au final, c'était seulement lui qui m'importait et non Aline. Mais vu l'importance que cette gamine avait et a toujours pour lui, à ses yeux, tu tentes d'agir normalement lorsque tu entends son prénom ou lorsque tu entends parler d'elle. « Tout est bien qui fini bien, alors.. Je suis contente pour toi. » Ouais, parce que c'est pas ton cas, Ellie. Un long silence s'en suit. Silence pesant. Lourd. Tu ne savais plus quoi dire, où regarder, alors tu te contentes de regarder tout autour de toi en silence, jouant nerveusement avec le bout de tes doigts. « Je mentais… » Quoi ? Tu fronces les sourcils, incertaine d'avoir bien entendu. Et puis, qu'est-ce qu'il racontait ? Faisait-il référence aux nouvelles qu'il venait de me donner, concernant Aline ? Ou alors, était-ce quelque chose de complètement différent ? Tu n'en sais rien et tandis que tu allais lui poser la question, il te devance. « Quand on a rompu. Je mentais. Je voulais juste…. T’éviter ça. » La bouche entre-ouverte, t'as les mains moites, le coeur qui palpite, la gorge nouée et le regard perdu dans les siens, perdus dans les mots qui venaient de prononcer. T'étais complètement dans le déni, Ellie. Qu'est-ce qui est entrain de se passer, bordel ? Tu t'attendais pas à une telle révélation. T'avais du mal à l'encaisser, à le supporter. Tu prends la nouvelle un peu comme un tsunami, tu es pétrifiée devant sans savoir quoi faire mais après tu te dis qu'il serait temps de bouger, de prendre la fuite. la nouvelle est comme un tsunami, ça ravage comme n'importe quoi, c'est une horreur. en pleine figure, tu reçois un tsunami de souvenirs, ellie, une vague géante qui vient t'écraser la voix et le coeur. tu te souviens des rêves que vous vous étiez fixés, des rêves qui paraissent périmés aujourd'hui. Tu recules, secoues la tête et dit, dans un chuchotement presque inaudible « Pourquoi ? Pourquoi tu me dis tout ça maintenant ? » T'essaies de te convaincre que tout ça n'a plus d'importance, que votre histoire appartient au passé. Mais t'es blessée, Ellie. Matthieu, il te blesse, encore. Parce que ça te retourne le cerveau, le coeur, cette situation. Toi qui a longtemps pensée qu'il ne t'a jamais réellement aimée, qu'il t'a laissée parce qu'il avait obtenu ce qu'il attendait; ton cul. T'es dans le déni total, Ellie. Et t'as mal, tellement mal. « Et tu crois pas que c'était à moi de choisir ce que je voulais, peut-être ? De quel droit as-tu fait ce choix pour moi ? » Tu recules d'un pas, en haussant légèrement le ton, toujours sous le choc. « Tu crois que c'était la bonne chose à faire, que je serais plus heureuse sans toi et la vie que tu avais choisis ? Tu te trompes. » Ouais, il se trompe, littéralement. « J'ai pleurée des journées entière, en priant intérieurement pour que tu reviennes. Que tu me demandes pardon. J'ai attendu des mois, mais t'es jamais revenu. Pas même un appel, un sms. Tout me ramenait à toi, partout où j'allais, où je regardais, je te voyais, même si tu n'y étais pas. J'ai du partir, fuir cette ville et ces souvenirs, je croyais que ça allait atténuer ma douleur, que je rencontrerais quelqu'un d'autre, quelqu'un de bien. Mais j'ai jamais réussi à donner mon coeur entièrement à un homme, de nouveau. » Passant une main dans tes cheveux, tu regardes tout autour de toi, l'air complètement paumée. « T'avais pas le droit de faire ce choix pour moi, Matthieu. T'avais pas le droit de m'avouer la vérité après toutes ces années. De chambouler ma vie de nouveau. J'étais bien là.. » Faux. T'étais pas bien, tu essayais simplement de t'en convaincre. Mais maintenant, te voilà dans une situation que tu aurais préférée éviter, parce que t'es parsemée de doutes, Ellie. C'est à croire que parfois, le mensonge est plus facile a encaisser que la vérité. Et même si t'es persuadée que la meilleure chose à faire serait de partir, fuir cette situation, tu restes, devant lui. Parce que t'es paralysée, Ellie.
T'as le coeur qui bas la chamade, les mains moites, tu t'attendais pas à cette révélation de sa part, Ellie. Non, parce que durant bien trop longtemps, tu y as cru à ce mensonge et tu t'es longuement rattachée à l'idée qu'il ne t'avait jamais aimée, parce que ça t'aidait à le détester encore plus que tu pouvais l'aimer. Et en entendant tout ça, c'est comme si une bombe venait d'exploser à tes pieds, t'as l'impression qu'il te fait marcher, t'aimerais que ce soit une blague. Parce que la vérité, c'est que t'avais tout faux depuis le début. T'as crue à ses mensonges, sans même te douter une seule seconde que tout ça pouvait bel et bien être faux. T'étais si naïve à l'époque, Ellie, et c'est l'une des choses qui te décevait le plus à cet instant précis. « Je ne pensais pas que tu me croirais Ellie. » Tu baisses les yeux, soupire faiblement, et hausse doucement les épaules. « T'avais l'air si convaincant. » Entre la colère et la compréhension, tu divagues entre les deux. Tu te perds complètement. T'as du mal à te décider. Lui pardonner ses mensonges, qui avait pour but de t'offrir une vie meilleure ou lui en vouloir pour le mal que ses mensonges t'ont causés ? T'es prise entre l'envie de l'engueuler et à la fois de te blottir contre lui. Dans ses bras, contre son torse, à écouter son coeur battre, comme tu le faisais autrefois. Tu sais pas ce qui te prend, de penser à des trucs comme ça, à t'imaginer aussi près de lui. Tu dois vraiment être malade pour vouloir te faire souffrir à ce point. « Je t’aimais tellement que je t’aie offert une porte de sortie Ellie. Une porte de sortie que tu n’aurais pas prise si je ne t’avais pas menti ce jour-là. » Mais ma porte de sortie, c'était toi, Matthy. Parce qu'avant lui, t'avais jamais vécu complètement, Ellie. Il t'a apporté bien plus de bonheur en une seule année, comparativement à toutes les années passés sans lui à tes côtés. Parce que en le perdant lui, tu t'es perdue toi-même. Lui qui te faisait sentir si vivante. Tu l'aimais, autant que tu le pouvais, à un tel point que t'aurais pu remuer ciel et terre s'il te l'avait demander. « On aurait pu trouver une solution. On aurait trouvé une solution ! » Que tu lances, en haussant un peu le ton, essayant de t'en convaincre intérieurement toi-même, même si tu sais qu'au fond, il avait raison; tu ne serais jamais parti à l'université sans lui. Mais à partir de maintenant, c'est une évidence, tu ne cesseras sans doute jamais de te demander ce qu'il se serait passé si t'avais eu l'audace de le retenir, lorsqu'il t'a quitté. Lui sauter au cou et refuser de le laisser partir. Mais t'étais resté paralysée sur place, tétanisée par la peur de te faire repousser. Et maintenant que t'as la chance de le voir là, devant toi, sachant désormais toute la vérité, tu ne sais pas ce qui est le pire; avoir perdu l'amour de ta vie ou ne pas avoir su le retenir. Tes yeux étaient toujours perdu dans les siens, lorsque ton portable vibra dans la poche arrière de ton jean, ce qui coupa court à votre conversation. T'attrapes ton portable, avant de lire rapidement le sms, puis tu soupires, le rangeant de nouveau dans ta poche arrière. « Je dois y allez. Je suis attendue quelque part et je suis en retard. » T'avais pas vu l'heure passé, parce que encore aujourd'hui, le temps semble s'arrêter lorsque Matthieu est dans les parages. Mais pourtant, tu restes plantée là quelques secondes, à le scruter du regard, silencieuse, avant de reculer de quelques pas, tout en t'humectant les lèvres. « Au revoir, Matthieu. À bientôt. » dis-tu, en lui tournant le dos, convaincue que vous alliez vous revoir, parce qu'aussi invraisemblable soit-il, partout où tu vas, Matthieu n'est jamais bien loin. La vie te ramène toujours à lui.
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paralyzed (matthellie)
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