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(billie) talk me down

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Jaesun Chesnais
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MessageSujet: (billie) talk me down (billie) talk me down Empty17/9/2016, 18:44


talk me down

(by anaëlle)


Depuis le moment intense partagé avec Victor, Jaesun ne savait plus où il en était. Son esprit était tiraillé entre l’envie de rester professionnel et le besoin d’être proche de celui qui prenait de plus en plus de place dans sa vie. Il voit Victor, il respire Victor, il mange Victor. Il vit totalement pour lui. Jamais il n’avait expérimenté une telle chose et ça le perturbait énormément. De plus, Victor allait mal, très mal. Et il ne savait pas quoi faire pour changer ça. Il avait espéré un changement après l’étreinte partagée mais aujourd’hui la situation était presque pire qu’avant. Pourquoi ? Ça Jaesun n’en avait aucune idée. Il essayait de surveille Victor le plus possible, être présent à chaque instant mais la nuit, il devait le laisser. Il avait bien sûr songé à rester et dormir sur le canapé mais ne serait-ce pas dépasser les limites ? Lors de ses précédentes expériences professionnelles, jamais il n’avait ressenti ça. Plus le temps passait et moins le jeune homme voyait Victor comme un patient. Le voyait-il comme un ami ? Peut-être. Mais en y songeant plus franchement, cette réponse ne le satisfaisait pas. Son cœur se serrait malgré lui, signalant son mécontentement quant à ce qualificatif. Pouvait-il apprécier Victor plus qu’un patient ? Plus qu’un ami ? Ça le tracassait énormément.

Aujourd’hui, la mère de Victor passait la fin d’après-midi avec son fils alors Jaesun avait pu partir plus tôt. D’un côté, il était soulagé que sa maman soi près de lui mais il ne pouvait s’empêcher de penser à lui et avoir une boule au ventre à cause de l’éloignement. Dans le métro en direction de l’entreprise, Jaesun tentait de maitriser ses pensées. ‘Victor est en sécurité, arrête de t’inquiéter. Pense à toi.’ Il aurait aimé pouvoir se couper de son travail comme avant mais c’était devenu impossible. Il s’était caché derrière l’inquiétude de bien faire son travail mais il savait maintenant que ce n’était pas seulement ça. Il pensait à Victor parce qu’il tenait beaucoup trop à lui. Il commettait peut-être une faute professionnelle en s’attachant ainsi mais il ne parvenait plus à faire la part des choses.

Arrivé dans les locaux de l’entreprise, Jaesun baissa la tête, chose qu’il ne faisait jamais. Il était fier, toujours sûr de lui. A présent, il avait juste l’impression que les collègues qu’il croisait parvenaient à lire sur son visage. Que risquait-il ? Un licenciement ? Un ordre de changement de patient ? Les deux étaient une chose affreuse à ses yeux. Perdre la surveillance de Victor n’était pas envisageable à ses yeux.

Allant vers la salle de pause en trainant des pieds, Jaesun aperçut une de ses collègues avec qui il avait discuté plusieurs fois. Billie. Elle était celle avec qui il s’entendait le mieux, sûrement dû à leurs âges plutôt proches. Les autres personnes travaillant avec eux étaient beaucoup plus expérimentées que lui et il n’avait pas trouvé grand chose à partager avec eux. Billie quant à elle était beaucoup plus accessible et même s’ils n’étaient pas les meilleurs amis du monde, dès qu’ils étaient ensemble, tout se passait bien. Peut-être pourrait-elle l’aider avec ses questionnements ? Lentement, Jaesun s’approcha d’elle, un faible sourire aux lèvres. « Salut toi. Tu vas bien ? » D’habitude, il était beaucoup plus enjoué mais aujourd’hui, il ne parvenait pas à faire semblant. « Je te paie un café ? Un chocolat ? enfin un truc infâme que propose la machine ? » dit-il en montrant d’un coup de tête la fameuse machine à café. Il n’était pas fan des boissons servies par ce robot mais ils n’avaient pas d’autres choix. Il aurait sûrement dû l’inviter ailleurs mais son impatience était mise à rude épreuve, il voulait lui parler. Il voulait lui demander des conseils. Attendant la réponse de la demoiselle, il commanda un cappuccino avec double dose de sucre pour lui. « T’as un peu de temps devant toi.. ? J’aurais quelque chose à te demander… » Il n’était ni honteux, ni timide à l’idée d’en parler à Billie. Il n’imaginait pas qu’elle pourrait aller en parler aux supérieurs, il avait confiance en elle même s’il ne la connaissait pas beaucoup.
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Billie Carpentier
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MessageSujet: Re: (billie) talk me down (billie) talk me down Empty13/10/2016, 23:15


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(jaellie) jaesun chesnais ft. billie carpentier

Bien qu'une grande partie de ta vie t'échappe encore à cause de l'amnésie qui t'assaille, il y a certaines choses dont tu ne doutes plus comme le fait qu'aider les autres ait toujours été ta vocation première. De toute évidence, tu n'as rien perdu de cette vocation puisque c'est toujours avec autant d’enthousiasme que tu te rends au travail. Bien sûr, tu as eu l'occasion de vivre un renouveau forcé, mais force est de constater que malgré tout, cela n'a en rien entaché ce plaisir que tu ne sembles pas avoir perdu. Après tout, si ta mémoire te fait défaut, il n'en reste pas moins que tu as gardé en toi certains ressentis. Pour preuve, reprendre contact avec tes anciens collègues a plutôt été chose aisée, comme si une partie de toi ne les avait pas réellement oubliés. Il faut dire que les médecins parlent d'amnésie partielle alors il semblerait que ta mémoire soit plus ou moins sélective selon les personnes et les évènements. Toujours est-il que c'est avec une légèreté habituelle que tu termines ta journée de travail après être repassée à l'entreprise pour déposer un dossier à l'administration. A cette heure, il t'arrive parfois d'aller boire un verre avec Elsa (lorsqu'elle n'oublie pas vos rendez-vous) ou alors avec ta soeur lorsque son emploi du temps le lui permet, ce qui n'est pas souvent. Aujourd'hui, tout indique que tu vas finir  cette journée toute seule puisque depuis ton accident, elles sont les seules à qui tu peux encore te rattacher. Tu hésites donc à rentrer chez toi, mais tu n'as aucune envie de te retrouver seule. Du moins, pas si tôt. Tu rejettes cette idée à tel point que tu te surprends même à te rendre à la salle de pause afin de te prendre une petite boisson chaude à la machine à café. Bien sûr, tu aurais pu quitter l'entreprise et aller t'asseoir à la terrasse d'un petit café, mais l'idée ne t'enchante que trop peu alors que tu es seule, encore et toujours. Dans l'attente de ta boisson, tu jettes un oeil autour de toi. Tu dois bien avouer que tu t'attendais à trouver un peu de compagnie ici, mais les deux seuls collègues qui se trouvent dans la pièce semblent bien trop occupées à discuter politique pour te prêter une quelconque attention. Manque de chance, tu as tout sauf envie de te joindre à leur conversation. Du coup, c'est d'un air franchement las que t'apprêtes à glisser une pièce dans la machine, mais une voix familière ne t'interpelle. « Salut toi. Tu vas bien ? » Surprise, tu es prise d'un léger sursaut. « Jaesun ! », tu t'exclames pour toute salutation d'une voix presque trop enjouée pour l'expression qu'il t'adresse en retour. « Tout va bien pour moi. Et toi ? » Sans doute est-ce le bonheur d'être désormais en bonne compagnie qui t'empêche de remarquer que la réponse à ta question se trouve dans l'air grave qu'il arbore. Il doit te trouver bête, et il a raison. Pour autant, il est bien trop poli pour te le faire remarquer. Il va même jusqu'à te proposer de te payer à boire. « Je te paie un café ? Un chocolat ? enfin un truc infâme que propose la machine ? » Un rire amusé fend l'air. Il semblerait que vous ayez tous les deux le même avis sur cette machine et ce qui en sort. « Je ne pourrais décliner une telle proposition », tu acceptes, amusée. « Je vais tenter le cappuccino aujourd'hui. » De toute façon, t'étais sur le point d'en prendre un alors même s'il s'avérait être toujours aussi dégoûtant, tu aurais au moins gagné la présence de Jaesun. Sans piper mot, ce dernier insère les pièces nécessaire avant de reprendre la parole. « T’as un peu de temps devant toi.. ? J’aurais quelque chose à te demander… » « Bien sûr, j'ai terminé ma journée », tu confirmes en hochant vivement la tête. « Si c'est pour une demande en mariage, ne le prends pas mal mais je trouve que ça va un petit peu trop vite entre nous », tu plaisantes en prenant un air faussement compatissant. Bon, d'accord, tes blagues sont plus souvent vaseuses que réussies mais tout de même, tu ne t'attendais pas à ce rictus qui déforme alors les lèvres de ton collègue. T'aurais pu croire qu'il s'agissait là d'un début de sourire parce que ta réflexion était quand même un peu drôle (on a le droit de rêver), mais l'expression de son visage est beaucoup trop dramatique pour ça. Tu sens bien au regard qu'il te lance que ça lui tient à coeur et que, de ce fait, l'heure n'était pas franchement à la plaisanterie. Aussi, tu lui adresses une légère moue en guise d'excuse avant de reprendre la parole. « ça a l'air important ». En vérité, il s'agit plus d'un constat que d'une question alors tu n'attends pas vraiment qu'il te réponde. « Tu as des soucis au travail ? », tu le questionnes au hasard sans trop s'avoir à quoi t'attendre. Si c'est le cas, tu n'es pas certaine d'être la mieux placée pour l'aider, notamment parce que tu ne travailles pas ici depuis très longtemps et qu'en plus, tu as eu de long mois de congé forcé à cause de ton accident. Néanmoins, tu sais d'ores et déjà que tu fera ton possible pour lui apporter tout le soutien dont il pourrait avoir besoin, qu'importe la situation. C'est aussi ça cette fibre sociale dont tu sembles être dotée. Aussi, tu adresses à Jaesun un sourire engageant dans l'espoir que tu sauras l'aider, le conseiller ou tout simplement le rassurer. Tu n'as pas la prétention d'en être capable mais ce qui est sûr, c'est que tu feras de ton mieux.
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Jaesun Chesnais
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MessageSujet: Re: (billie) talk me down (billie) talk me down Empty20/10/2016, 18:40


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(by anaëlle)


Parler, Jaesun en avait besoin. Se tourner vers ses amis avait été sa première envie sauf qu’ils ne pouvaient pas s’identifier à lui ou même imaginer sa situation. Tout ce que son meilleur pote avait trouvé à dire était « Si il te plait, t’as aucune raison d’hésiter. Depuis quand tu te prives toi d’ailleurs ? » Il avait eu beau tout expliquer, l’autre n’avait pas compris pourquoi il en faisait toute une montagne. Avait-il tort de se prendre autant la tête ? Etait-ce interdit de tomber sous le charme d’un patient ? Pouvait-il mélanger mes sentiments ? Jaesun était tout simplement perdu. Ce qu’il lui fallait était un avis extérieur à son cercle d’amis proches et surtout, quelqu’un du métier. Quelqu’un qui aurait pu lui aussi expérimenter une telle chose. Dans ces situations là, Jaesun ressentait son manque d’expérience, son manque de maturité. Il n’avait eu qu’une relation sérieuse – qui s’était mal terminée – et c’était son premier travail en CDI. Il n’était qu’un novice dans tout ce qu’il entreprenait et avait besoin d’être guidé.

Face à Billie, le jeune homme retrouva un peu d’espoir sans pouvoir cependant s’échapper de la gêne qui lui rongeait le ventre. Devait-il réellement lui parler de tout ça ? Jamais ils n’avaient été proches au point de pouvoir s’étendre sur des sujets privés. Ça avait été plutôt léger mais aujourd’hui, il avait besoin d’elle alors il devait faire le pas qui l’aiderait peut-être à mieux comprendre ce qu’il était en train de vivre. Il espérait de tout cœur que Billie lui serait de bon conseil et qu’elle ne le jugerait pas.

Commencer par lui sourire et lui payer  le cappuccino qu’elle désire. Ça n’était pas bien compliqué. Lui qui d’habitude était si à l’aise avec les gens se sentait comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. Se sentir si faible le rendait nerveux et empirait la situation. Malgré la blague de la jeune femme, le jeune homme ne parvint pas à lui sourire de façon sincère. Ça n’était pas contre elle mais il n’était pas d’humeur à plaisanter et se haïssait pour ça. « Tu ne souris plus, ton déprimé de patient te déteint dessus, c’est fou » Les mots de ses amis lui revenaient sans cesse en tête mais il ne parvenait pas à se sortir de cette mélancolie dans laquelle Victor l’avait attiré. « Mince, moi qui voulais qu’on se marie demain… » tenta-t-il en souriant faiblement tout en lui tendant son cappuccino. La plaisanterie sonna presque faux à ses oreilles. Etait-il devenu si triste qu’il lui était devenu presque impossible de blaguer ? Non. Jaesun ne pouvait pas perdre sa joie de vivre. Il était un soleil pour tout le monde. Il devait juste remettre de l’ordre dans ses idées et se retrouver lui.

« ça a l'air important. Tu as des soucis au travail ? » Mordant sa lèvre, Jaesun se servit lui aussi un cappuccino avant de relever le regard et le planter dans celui de la demoiselle. « Oui ça l’est… et c’est en partie dû au travail » dit-il, sa voix se faisant un peu plus basse. Il ne voulait pas qu’une oreille mal intentionnée vienne grappiller des informations sur lui. « J’ai un seul patient et je m’occupe de lui tous les jours… » Jusque là, rien de bien croustillant. Certains employés avaient plusieurs patients par jour, lui avait été mis sur le cas compliqué de Victor et ses problèmes avaient commencés. « Il me déteste, il m’en fait voir de toutes les couleurs… C’est assez dur… » Jaesun tournait autour du pot ne sachant pas vraiment comment formuler les choses. Impossible de poser les bons mots sur la situation, son esprit était trop embrouillé. « C’est pas ça le problème, je te rassure. Enfin, ça pourrait mais, c’est pas ça… » Prenant une gorgée de son cappuccino, il grimaça. Bouillant et infâme. « Bref, je… mh… Ça t’es déjà arrivé de t’attacher à un patient ? De… ne plus le voir comme un patient mais comme un proche ? un ami ? ou plus ? » Il n’avait pas honte de mentionner qu’il pouvait être attiré par un patient masculin. Il était bisexuel et ne s’en cachait pas. Ce qui le gênait plus était la nature ses sentiments qu’il avait pour un patient. « Il me dit que je le prends en pitié mais c’est pas ça… C’est autre chose… Je crois, je suis perdu… » Stressé, il balaya la salle de repos à présent vide. Si quelqu’un venait à l’entendre, il ne se le pardonnerait jamais.
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MessageSujet: Re: (billie) talk me down (billie) talk me down Empty22/10/2016, 16:20

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De prime abord, tu es sincèrement ravie que Jaesun vienne te tenir compagnie pile au moment où tu ne sais plus quoi faire de ta solitude. Sa présence aurait presque pu rendre les boissons de cette fichue machine un peu meilleure. Et puis finalement, tu te rends compte que même ce café infâme ne fera pas disparaître le goût amer que semble avoir ton collègue au fond de la gorge. Ses yeux habituellement rieurs te paraissent inquiets. Et le sourire enjoué qu'il arbore d'ordinaire n'a pas l'air de vouloir se dessiner sur ses lèvres aujourd'hui. Jaesun était clairement préoccupé. De ce fait, tu ne tentes pas de forcer une autre blague. Tu évites même la politesse d'usage, toi qui est pourtant très portée dessus. Tu préfères simplement entrer dans le vif du sujet sans pour autant lui forcer la main. « Oui ça l’est… et c’est en partie dû au travail » confirme-t-il à demi mot. Peut-être n'est-il pas certain de vouloir t'en parler, à toi. Peut-être regrette-t-il déjà son choix. Alors qu'il semble hésiter à poursuivre, tu lui adresses un sourire engageant de manière à lui signifier que tu es prête à l'écouter quoi qu'il ait à dire. En fin de compte, ta méthode fonctionne plutôt bien puisque Jaesun se décide enfin à te fournir de plus amples explications. « J’ai un seul patient et je m’occupe de lui tous les jours… Il me déteste, il m’en fait voir de toutes les couleurs… C’est assez dur… » Tu fronces machinalement les sourcils suite à cet aveu. Pensant à tort qu'il s'agit là du problème majeur, tu t'apprêtes à lui dire que dans certains cas délicats, il est tout à fait possible de se décharger d'un patient et de lui attribuer une nouvelle aide à domicile. Jaesun ne te donne cependant pas le temps de le faire puisqu'il reprend la parole, infirmant dans le même temps ta pensée initiale. « C’est pas ça le problème, je te rassure. Enfin, ça pourrait mais, c’est pas ça… » « Oh... », tu laisses échapper, bêtement. Tu ne te rends même pas compte que tu as arrêté de touiller ton café pour te concentrer davantage sur les explications de Jaesun qui ne tardent d'ailleurs pas à venir. « Bref, je… mh… Ça t’es déjà arrivé de t’attacher à un patient ? De… ne plus le voir comme un patient mais comme un proche ? un ami ? ou plus ? » Un silence de quelques secondes suit sa question. Tu ignores pourquoi, tu ignores comment, mais l'image de Lionel te vient immédiatement à l'esprit. C'est ridicule. D'abord, il n'est que le fils de l'une de tes patientes, ce qui n'a rien à voir (et ce qui devrait d'ailleurs te conforter dans le fait que tu ne devrais pas te préoccuper de sa personne). Ensuite, il t'insupporte. Il est agaçant, malpoli, colérique, désagréable, et t'en passes. Aussi, tu n'arrives pas à comprendre pourquoi ton cerveau fait un tel rapprochement là où toi, tu ne vois aucun point commun. Du coup, tu t'empresses de chasser ces idées de ta tête pour répondre à ton collègue. « Non, pas vraiment », tu te contentes de répondre dans un premier temps. Les yeux rivés sur le liquide marronâtre qui te sert de café, tu continues cependant à réfléchir pour toi-même. « Je crois que c'est normal de s'attacher à quelqu'un dont on s'occupe au quotidien tu sais », tu poursuis sincèrement. Tu ne cherches pas forcément à le rassurer, mais dans le fond, tu espères qu'il le sera quand même. « Mais est-ce que tu ne crois pas que tu te trompes dans ces sentiments ? » C'est une réelle question. Jeasun ne travaillant pas ici depuis très longtemps, tu te doutes qu'il n'est pas encore très familier avec cette espèce d'attache qui se créé au fil du temps, entre les aides et les patients. Tu ne te permettrais pas de le juger, ni même de l'étiquetter comme un jeune homme trop novice. D'ailleurs, en vue de la situation, ce n'est pas si facile. En revanche, tu te dis qu'une certaine inexpérimentation pourrait justement amener Jaesun à confondre le sentiment normal d'affection avec un tout autre sentiment. Et en effet, il semblerait que le jeune homme soit en totale confusion à ce sujet. « Il me dit que je le prends en pitié mais c’est pas ça… C’est autre chose… Je crois, je suis perdu… » Etonnée et surtout confuse, tu arques les sourcils comme si cela pouvait t'aider à mieux comprendre. Force est de constater que cela ne fonctionne pas, bien que tu y mettes tut ton coeur. Le résultat reste le même : tu ne comprends absolument pas où il veut en venir. Aussi, tu entreprends d'en savoir un peu plus. « Autre chose ? », tu répètes afin d'insister volontairement sur ce morceau de phrase. « Autre chose comme... de la compassion ? De l'empathie ? Ou peut-être... un peu de sympathie ? » Tu marques une courte pause avant de reprendre. « Ou tout autre sentiment qu'il serait normal de ressentir pour un patient, c'est ça que tu es en train de me dire ? » tu le questionnes plus pour te rassurer toi-même sur ses propos. Au fond de toi, tu sais pertinemment que s'il ne s'agissait que de ça, Jaesun n'aurait pas pris la peine de venir t'en parler. Tu devines qu'il en a gros sur le coeur et étrangement, ça te fait un peu peur. Toi qui d'ordinaire apprécie être l'oreille attentive et l'épaule réconfortante, tu as un ressenti bien différent cette fois-ci. La vérité c'est que tu redoutes de ne pas être capable de l'aider, ni même d'apaiser un tant soit peu son esprit. Pour autant, tu n'as pas l'intention de laisser Jaesun dans cet état. Or, si tu veux être capable de l'épauler efficacement, il faut que tu saches précisément de quoi il en retourne. Aussi, après avoir jeté un coup d'oeil furtif aux alentours pour vérifier qu'aucune oreille indiscrète ne vous écoute, tu baisses légèrement la voix et finis par lui poser la question. « Est-ce que tu es en train de me dire que tu ressens des sentiments... amoureux pour ce patient ? »
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Jaesun Chesnais
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MessageSujet: Re: (billie) talk me down (billie) talk me down Empty30/10/2016, 20:54


talk me down

(by anaëlle)


Expliquer la situation avec Victor était compliqué. En effet, lui-même ne savait pas mettre les mots sur ce qu’il pensait ou ressentait. Il attendait beaucoup de cette discussion avec Billie. Peut-être un peu trop d’ailleurs. Lui seul pourrait répondre à ses propres questions mais il était trop perdu ou apeuré pour ça. « Je crois que c'est normal de s'attacher à quelqu'un dont on s'occupe au quotidien tu sais » Jaesun écoutait attentivement ce que Billie pensait de la situation. Était-ce vraiment « normal » ? « Mais est-ce que tu ne crois pas que tu te trompes dans ces sentiments ? » C’était là tout le problème. Jaesun n’en savait rien. Était-ce un attachement professionnel ou y avait-il plus que ça ? Jaesun voulait des réponses mais au fond, ça le terrifiait. « Justement… J’en sais rien. Je ne sais pas ce que je ressens » souffla-t-il tristement. Ça le frustrait de ne pas se comprendre lui-même. Jamais il n’avait été dans une telle situation. Il ne se posait pas de questions et agissait. Avec Victor, tout semblait beaucoup plus compliqué.

Billie paraissait perdue elle aussi devant la situation. Elle ne le comprenait pas et ça gêna Jaesun. « Autre chose comme... de la compassion ? De l'empathie ? Ou peut-être... un peu de sympathie ? » Mordillant sa lèvre, le jeune homme jaugea chaque mot et tenta de savoir s’il correspondaient à ce qu’il ressentait. Seulement, plus elle parlait, moins il se retrouvait dans ses mots. « Ou tout autre sentiment qu'il serait normal de ressentir pour un patient, c'est ça que tu es en train de me dire ? » Faiblement, Jaesun secoua négativement. Non. Ça n’était définitivement pas ça. Son cœur ne se serrerait pas autant si ce n’était qu’une simple affection professionnelle. « Est-ce que tu es en train de me dire que tu ressens des sentiments... amoureux pour ce patient ? » Entendre la question et le mot fit frissonner le jeune homme. Il n’avait été amoureux qu’une fois et ça s’était mal passé. L’homme qui partageait sa vie lui avait menti et s’était enfui un matin en lui avouant qu’il allait se marier quelques semaines plus tard. Il s’en était voulu et avait souffert. L’amour n’avait pas laissé une bonne impression sur lui mais en y réfléchissant bien, ce qu’il commençait à ressentir pour Victor ressemblait beaucoup trop à ces sentiments passés. « Si je te réponds que ‘oui’, tu me dirais quoi ? » Etait-ce vraiment important ce que Billie pouvait penser ? Avait-elle le droit de le juger ? Non. Mais il avait besoin de sa réponse, besoin de savoir ce qu’elle pourrait penser de lui s’il était bel et bien amoureux d’un patient. « J’en sais rien putain… » Frottant vivement son visage de sa main libre, il termina ensuite son café et jeta le gobelet presque violemment dans la poubelles à leurs côtés. « Plus je réfléchis plus je me dis que je suis en train de tomber amoureux de lui. C’est pas professionnel, c’est plus fort que ça. » Dépité à ses propres mots, Jaesun se laissa tomber sur une des chaises se trouvant là. « Si je suis vraiment… en train de tomber sous son charme… Tu me conseilles quoi ? » Devait-il continuer comme ça ? Laisser ses sentiments prendre le dessus ? Ou fallait-il qu’il se mette des limites et qu’il ne pense pas à Victor de cette façon là ? De toute façon, amoureux ou pas, Jaesun n’en parlerait sûrement jamais à Victor. Ce dernier n’était pas du tout prêt pour ça et pire, il n’était pas homosexuel ni même bisexuel. Si Jaesun tentait quelque chose, il lui flanquerait sûrement une droite ou le foutrait à la porte. Il le détestait déjà bien assez, si Victor comprenait qu’il s’attachait un peu trop à lui, il risquait de ne plus jamais le laisser entrer. « Bon sang, dans quoi je me suis fourré ? » Lui qui assumait ses choix la plupart du temps se retrouvait là à douter de presque tout. La seule chose dont il était certain était qu’il voulait à tout prix privilégier Victor. Peu importait ses sentiments à lui, ce qui comptait était le bien être de son patient. Il ne devait pas oublier qu’il était là pour l’aider et lui faciliter la vie. Le reste, il fallait qu’il le mette de côté.


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Billie Carpentier
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MessageSujet: Re: (billie) talk me down (billie) talk me down Empty11/11/2016, 20:30

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(jaellie) jaesun chesnais ft. billie carpentier

Déjà que tu te sens franchement perdue dans les propos de Jaesun, tu oses à peine imaginer ce qu'il devait en être de lui. « Justement… J’en sais rien. Je ne sais pas ce que je ressens » Maladroitement, tu souris d'un air désolé, consciente pourtant que cela n'avait rien de rassurant bien que tu aies espéré le contraire. Mettre des mots sur quelque chose que l'on ne comprenait pas soi-même était loin d'être une mince affaire. Tenter de l'expliquer aux autres était probablement pire. Tu as beau essayer de l'aider comme tu le peux en reformulant ce qu'il aurait peut-être aimé te dire, tu sens bien que le jeune homme a du mal à arriver là où il le voudrait. Peut-être même qu'il hésite encore à se confier totalement. Au fond, tu ne lui en voudrais pas pour ça. A sa place, tu n'aurais sûrement pas trouvé le courage de le faire, quand bien-même cela aurait pu te soulager voire même t'aider. Or, si Jae avait réussi à sauter le pas, c'est qu'il attendait quelque chose. Une réponse, un avis, une porte de sortie. T'as beau ne pas être certaine de pouvoir lui donner ce qu'il attend, tu n'as pas l'intention de le laisser se dépêtrer seul de ses problèmes. Du coup, tu fais de ton mieux pour cerner ce dernier dans un premier temps, et la tâche s'annonce plus compliquée que prévue lorsque tu remarques qu'il ne percute à aucune de tes suggestions, si ce n'est celle qui émet l'éventualité d'un quelconque sentiment amoureux. « Si je te réponds que ‘oui’, tu me dirais quoi ? » Aïe. Le problème était donc si pointu. A ce stade, il n'était probablement plus question de confusion de sentiments parce que ce dont tu es sûre, c'est que l'amour, ça ne se confond avec rien d'autre. Une bien belle théorie qui ne te dispensait pas toutefois de répondre à la question du jeune homme, question à laquelle tu n'avais malheureusement pas de réponse immédiate à donner. Du coup, tu bois une nouvelle gorgée de ce café immonde afin de te donner une contenance et de prendre quelques secondes de réflexion en plus, ce qui n'était clairement pas négligeable. C'est vrai, t'as peur d'être maladroite, de le blesser ou de ne pas dire ce qu'il attendait de toi. Mais au fond, attendait-il réellement quelque chose de précis ? Peut-être qu'en réalité, il avait juste besoin que tu dises quelque chose, n'importe quoi pour peu que ça ne l'enfonce pas dans les tréfonds de sa culpabilité. Il était déjà suffisamment désemparé. Heureusement, tu n'as aucunement l'intention de l'accabler. « Je te répondrais que... j'imagine que ce sont des choses qui arrivent. » Mouais. Pas sûre que ça l'aide franchement. « Si ça peut t'aider à déculpabiliser, dis-toi que tu n'es sûrement pas le premier », tu ajoutes alors non sans lui adresser un sourire bienveillant pour toute conclusion. Tu voudrais être capable de trouver les mots justes, mais tu sens bien que tu manques d'adresse. Tu voudrais lui dire que c'est pas si grave mais tu sais pertinemment qu'avec des sentiments en jeu, ça pouvait rapidement le devenir. Parce que ça éblouit les sentiments, ça brouille votre jugement et ça vous fait manquer de discernement lorsqu'on en aurait le plus besoin. Un truc assez dangereux en terrain professionnel, surtout dans les cas les plus délicats. Et si t'as bien compris, son patient était tout ce qu'il y avait de plus délicat. Une légère grimace déforme tes lèvres sans même que tu ne t'en rendes compte, et il semblerait qu'elle parle pour toi. Cependant, Jaesun n'en a manifestement pas fini avec ses réflexions qui lui vrillaient vraisemblablement l'esprit. « Plus je réfléchis plus je me dis que je suis en train de tomber amoureux de lui. C’est pas professionnel, c’est plus fort que ça. Si je suis vraiment… en train de tomber sous son charme… Tu me conseilles quoi ? » T'es déjà difficilement capable de gérer ta propre vie ces derniers temps, alors qu'est-ce que tu pouvais bien conseiller aux autres ? « De ne pas te laisser dépasser par tes sentiments serait plus sage », tu lâches tout en pensant qu'il avait sans doute déjà deviné ce détail. « Tant que ça ne déborde pas sur le travail, ça peut pas être si problématique, si ? » Question rhétorique. Il en avait déjà assez en tête sans que tu n'y ajoutes les tiennes. En vue de la situation, c'était à toi d'avoir des réponses, ou au moins des bribes. Si seulement t'en étais capable. « Bon sang, dans quoi je me suis fourré ? » T'aurais presque pu rire à sa question, mais les circonstances t'empêchent de le faire. « Dans un sérieux bordel », tu réponds du tac-o-tac. « Mais pas de panique ! », tu poursuis avant de lever l'une de tes mains en l'air comme pour être plus crédible. Tu prends le temps de terminer ton gobelet de café et de le jeter dans la poubelle la plus proche avant de reprendre la parole. « Chaque problème a sa solution, d'accord ? » Tout en poursuivant la réflexion que tu viens d'entamer, tu t’assois aux cotés de Jaesun qui semble prêt à entendre ce que tu as à lui dire. « Ecoute, le plus important c'est de savoir comment toi tu te sens vis-à-vis de... ça. » T'imagines bien qu'il pense à son patient. Tu ne le connais pas énormément, mais tu sais à quel point il est altruiste. Ce n'est pas pour rien qu'il travaille en tant qu'aide à domicile. Le cas de ce patient est particulièrement difficile, il te l'a bien fait comprendre, ce pourquoi l'idée-même de l'abandonner aux mains de quelqu'un d'autre ne lui avait sûrement pas traversé l'esprit une seule seconde. D'ailleurs, il avait besoin de Jaesun, sans aucun doute. Néanmoins, s'il y avait bien une chose que ce dernier devait faire avant toute chose, c'était se positionner lui. Tu le sais, ce n'est pas toujours évident, mais tu ne peux t'empêcher de penser que dans cette situation, c'était plus que nécessaire. « Si tu penses être capable de contrôler ce que tu ressens sans que ça ne déteignes sur ton travail, alors ne te pose plus de questions. » Tu ne précises pas que dans le cas contraire, il valait mieux tout arrêter au plus vite parce que tu sais qu'il l'a compris. Du coup, tu poursuis simplement. « De toute façon, on ne peut décemment pas se débarrasser des sentiments comme on déracinerait un vulgaire arbuste. Alors le mieux, c'est que tu apprennes à les gérer différemment lorsque tu es au travail, c'est aussi simple que ça ! » Simple, c'est vite dit, mais tu t'efforces de penser que si tu y crois assez, ça aidera Jae. Peut-être que tu es trop naïve. Ou peut-être qu'au contraire tu as raison, qui sait ?
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MessageSujet: Re: (billie) talk me down (billie) talk me down Empty11/12/2016, 11:05


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Même si s’ouvrir était difficile, Jaesun sentait ses épaules s’alléger un peu. Parler à quelqu’un extérieur à son entourage avait un effet différent sur lui. Il avait confiance en ses amis mais parfois, ils n’étaient pas forcément objectifs et c’était ce qu’il attendait de Billie, une réponse sincère et objective. Pour Jaesun, elle qui faisait le même métier était plus apte à analyser et comprendre la situation dans laquelle il se trouvait. Le jeune homme crevait d’envie d’y voir plus clair, de parler un maximum mais c’était tellement compliqué de mettre des mots sur ses sentiments. Le plus troublant dans tout ça c’est que Billie paraissait presque gênée face à ses aveux. Peut-être était-elle tout simplement en train de réfléchir à tout ça mais Jaesun ne parvenait plus à rester positif. Un comble pour lui qui essayait de toujours voir le meilleur dans chaque situation. Là, ça lui paraissait impossible. Il ne se reconnaissait plus.

« Je te répondrais que... j'imagine que ce sont des choses qui arrivent. Si ça peut t'aider à déculpabiliser, dis-toi que tu n'es sûrement pas le premier » Doucement, il frotta son visage tout en essayant d’organiser ses idées, ses pensées. « De ne pas te laisser dépasser par tes sentiments serait plus sage. Tant que ça ne déborde pas sur le travail, ça peut pas être si problématique, si ? » Bien sûr, c’était exactement ce qu’il pensait. Parfois, il se disait qu’il faisait une montagne de rien. Qu’il fallait seulement qu’il reste professionnel vis à vis de Victor et qu’il s’en occupe de son mieux. Jaesun ne cessait de se dire que Victor ne ressentirait jamais la même chose que lui mais ça n’effaçait pas l’infime espoir qui tourbillonnait au fond de son cœur. Et si Victor l’appréciait lui aussi ? « J’essaie de le faire, j’te jure. Mais au fond, j’ai toujours cette petite voix qui me dit ‘peut-être que lui aussi t’aime bien’. Et c’est dingue parce qu’il n’a jamais rien fait pour me montrer ça, bien au contraire » souffla-t-il presque dépité. Victor avait toujours été infecte avec lui et même s’il n’était que son punching-ball et pas la raison réelle de sa haine, Jaesun ne pouvait s’empêcher de douter.

« Dans un sérieux bordel. Mais pas de panique ! » Sans pouvoir s’en empêcher, Jaesun se mit à rire. Nerveusement certes, mais ça lui fit un bien fou. « Chaque problème a sa solution, d'accord ? Ecoute, le plus important c'est de savoir comment toi tu te sens vis-à-vis de... ça. » C’était sûrement ça le plus compliqué. Il n’en savait rien. Vraiment rien du tout. « Si tu penses être capable de contrôler ce que tu ressens sans que ça ne déteignes sur ton travail, alors ne te pose plus de questions. » C’était ce qu’il avait fait depuis le début mais il se sentait faiblir à mesure que le moral de Victor déclinait. Il avait terriblement envie de le protéger, de le prendre dans ses bras et embrasser son pour l’apaiser. « De toute façon, on ne peut décemment pas se débarrasser des sentiments comme on déracinerait un vulgaire arbuste. Alors le mieux, c'est que tu apprennes à les gérer différemment lorsque tu es au travail, c'est aussi simple que ça ! » Un nouveau rire s’échappa d’entre ses lèvres. « Simple ? Pas tant… » Epaules affaissées, Jaesun finit même par poser son front contre la table en métal face à lui. « Depuis le début je suis perdu avec lui. Que mes sentiments soient amicaux ou plus que ça, je ne sais plus comment me placer vis à vis de lui… » Sa voix était faible, peu assurée, presque tremblante. Si ses amis le voyaient, ils lui diraient qu’ils ne le reconnaissent plus. Ils le faisaient déjà bien assez depuis qu’il travaillait pour Victor. « J’ai l’impression qu’à chaque fois j’en fais de trop. Je ne sais plus où se trouve la barrière entre nous deux… » Tout lui semblait négatif et ça l’horripilait. « Je déteste être comme ça. C’est pas moi. Mes amis me disent qu’il a un effet négatif sur moi, qu’il m’a changé, mais j’arrive pas à lui en vouloir. Je m’en veux à moi de me laisser entrainer la dedans… » La peine de Victor le touchait profondément et ça avait un impact important dans sa vie. « J’aimerais pouvoir rentrer chez moi et oublier qu’il est seul et malheureux, mais je peux pas. J’pense tout le temps à lui. J’ai peur qu’il fasse une connerie. Si je pouvais je resterais avec lui tout le temps » souffla-t-il presque désespérément. C’était la première fois qu’il avouait ça tout haut. Il ne s’était jamais autorisé à le penser clairement mais maintenant qu’il l’avait confié à Billie, c’était juste une évidence : il était en train de tomber amoureux de Victor. Et ça faisait tellement mal. « Ouais, j’suis juste dans une merde monumentale… Et je crois qu’il n’y a rien à faire pour arranger ça. » Si Billie mentionnait qu’il pouvait changer de patient, Jaesun allait se mettre dans une colère noire. Il préférait souffrir en silence et encaisser plutôt que l’abandonner. Il s’était juré de lui rendre le sourire et si perdre le sien était un risque alors il était prêt à le prendre.


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MessageSujet: Re: (billie) talk me down (billie) talk me down Empty18/1/2017, 21:12

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Au fond, tu sais pertinemment que tu ne seras pas capable d'aider Jaesun. Du moins, pas suffisamment pour régler le problème qui, en plus, n'était pas aussi simple qu'il n'y paraissait. Après tout, t'es pas grand chose. T'as pas de solution à offrir toi ; quelques conseils, tout au plus. Et encore, t'ignores s'ils sont bons. Vouloir aider n'exclue pas d'éventuelles maladresses malheureusement, et Dieu sait que t'as peur de gaffer et à fortiori de blesser Jae. Alors tu fronces les sourcils, tu te mordilles la lèvre inférieure, tu te creuses les méninges autant que tu le peux pour trouver la bonne chose à dire. Le rassurer pour commencer, ça te semble être un bon compromis. D'abord, tu ne te mouilles pas trop et ensuite, cela aura peut-être le mérite d'apaiser Jaesun qui était manifestement très tendu. Tu ne veux pas qu'il pense que te parler de tout ça était en fait une mauvaise idée, et ça n'avait rien à voir avec de l'orgueil mal placé. La vérité c'est que tu détestes décevoir les autres, d'autant plus lorsque tu apprécies ces fameux "autres". Dans la situation de Jaesun, le point capital, c'était de rester professionnel, et ce même si c'était compliqué pour lui. A en juger par ce qu'il t'en a dit, la difficulté était présente pour l'un comme pour l'autre. Or, ce qui semblait importer le plus à ton jeune collègue, c'était son patient. Dans ces circonstances, il était donc préférable que Jaesun fasse lui-même les efforts nécessaires pour pouvoir continuer à travailler au côté de son petit protégé. Ouais, pas de doute, "rester professionnel" était la clé. Ou du moins, le premier pas vers une éventuelle solution. « J’essaie de le faire, j’te jure. » Tu lui souris simplement pour toute réponse. Un sourire sincère, sans fioriture, simplement pour lui faire comprendre que tu le crois. Tu ne le connais pas énormément, c'est vrai, mais tu te trompes rarement sur les gens. Et tu es persuadée que Jae ne leur veut que du bien : à son patient, et à lui-même aussi. Après tout, si tel n'était pas le cas, il ne serait pas venu à toi pour résoudre ce problème qui n'aurait même pas dû en être un si tant était que ça n'ait pas touché à son travail. Manque de chance, c'était le cas, et pire encore, ça ne s'arrêtait pas là. « Au fond, j’ai toujours cette petite voix qui me dit ‘peut-être que lui aussi t’aime bien’. Et c’est dingue parce qu’il n’a jamais rien fait pour me montrer ça, bien au contraire » Tu détournes ton regard de ton interlocuteur quelques instants pour réfléchir à ses propos. En premier lieu, tu penses que le noeud se situe ici-même : le jeune homme aurait lui aussi des sentiments pour ton collègue. Et puis finalement, tu comprends qu'au contraire, il ne le ménage pas au point de lui faire sentir qu'il n'est absolument pas le bienvenu dans sa vie. Deux idées clairement paradoxales qui se rejoignaient pourtant dans le discours du jeune brun. Que devais-tu croire ? Et surtout, que devait-il croire lui ? Le regard interrogateur, tu reportes finalement ton attention sur le jeune homme qui te faisait face. « Attends que je résume... », tu commences en levant l'index en l'air. « Tu penses qu'il pourrait lui aussi ressentir quelque chose pour toi ? » Tu n'attends toutefois pas qu'il te réponde pour poursuivre. « Alors qu'il te fait comprendre sans nul doute qu'il te déteste... C'est ça ? » Là, c'est trop pour toi. Tu n'arrives plus à suivre et tu comprends soudainement l'état de Jaesun. L'histoire en elle-même était déjà assez compliquée sans que des paradoxes et des implicismes ne viennent s'y greffer. « Je te répondrais bien que toutes les histoires d'amour commencent par une claque mais je t'avoue que dans ce cas de figure je ne suis même pas sûre que des phrases toutes faites de ce genre fonctionnent. » Tu fais la moue sachant que ce ne serait pas de cette façon que tu allais apaiser Jae. Le souci c'est que toi aussi t'a perdu le fil en route. Cependant, tu tentes tant bien que mal de prétendre que c'est pas le cas en relevant les épaules comme si tu allais combattre le problème à toi toute seule. Franchement, vu de l'extérieur, ça devait être bien comique. D'ailleurs, c'est à ce moment-là que tu crois entendre un léger rire. Tu ignores si c'est pour ça ou pour autre chose, mais dans tous les cas, c'est déjà une petite victoire. Il est si rayonnant lorsqu'il est heureux Jae, tu détestes sincèrement le voir si abattu. T'as la désagréable impression qu'un immense nuage gris plane au-dessus de l'entreprise entière. Néanmoins, en vue des circonstances, tu te demandes si c'est une bonne chose de l'entendre rire. C'est sans doute parce que tu sors des bêtises plus grosses que toi, comme lorsque tu lâches un "c'est aussi simple que ça" en fin de phrase. Quelle idiote tu fais. « Simple ? Pas tant… Depuis le début je suis perdu avec lui. Que mes sentiments soient amicaux ou plus que ça, je ne sais plus comment me placer vis à vis de lui… » « Est-ce qu'il t'aide seulement à te placer, lui ? », tu l'interroges sans détour. Bien sûr, c'était Jaesun qui était censé l'aider, mais comment attraper une main que l'on ne nous tend pas ? Peut-être que le jeune homme ne voulait tout simplement pas de lui. Ou pire ; peut-être qu'il ne voulait pas de ce malaise qui surfait sur des sentiments que lui ne partageait pas en fin de compte. Tout était si confus. Il y a avait beaucoup trop de "peut-être" dans cette histoire. Aussi, tu te contentes de faire une légère grimace qui ne veut pas dire grand chose avant de finalement rebondir. « Est-ce que tu crois qu'il le sait ? Qu'il le sent ? Peut-être que son rejet vient de là parce qu'il ne supporte pas de ressentir la même chose ou au contraire parce que... » tu n'iras pas plus loin. Tu n'es absolument pas prête à blesser Jae à cause de simples suppositions qui, en plus de ça, n'allait sans doute pas l'aider. Manifestement, il se donne déjà trop dans une relation qui n'en est même pas une jusqu'à en oublier qu'il n'est là que pour faire son boulot et rien de plus. « J’ai l’impression qu’à chaque fois j’en fais de trop. Je ne sais plus où se trouve la barrière entre nous deux… » Problématique. Très problématique. « Je ne voudrais pas te paraître trop brutale Jae, mais je crois qu'il est nécessaire que tu fasses le point à ce sujet pour savoir si oui ou non tu es capable de replacer cette barrière là où elle doit être. Je me doute que ce n'est pas facile sinon il n'y aurait pas de réel problème... Mais si tu souhaites vraiment rester à ses côtés, il faut que tu apprennes non seulement à gérer tes sentiments, mais aussi à les mettre de côté quand il le faut. » Tu te sens bête parce que c'est si simple pour toi de parler. Mais ça ne l'est pas autant pour Jaesun d'appliquer ces pseudos conseils. Tu ne veux pas passer pour la fille qui saurait tout mieux que lui alors t'essaies au mieux de tout faire glisser en douceur. « Tu sais, j'en sais pas plus que toi. A ta place, je serais tout aussi paumée. D'ailleurs, je le suis sûrement déjà », tu lâches en riant d'une façon à peine audible. « Mais je voudrais tellement pouvoir t'aider. Ça me frustre de penser que je ne serais peut-être pas capable de le faire. » Tu conclus ces propos d'un léger haussement d'épaules, comme pour lui manifester que t'es désolée. Mais s'il continue à se confier c'est qu'au fond, il ne t'en voudrait pas forcément si tu n'y parvenais pas. Sans doute que pouvoir échanger avec quelqu'un était déjà une aide en quelque sorte. « Je déteste être comme ça. C’est pas moi. Mes amis me disent qu’il a un effet négatif sur moi, qu’il m’a changé, mais j’arrive pas à lui en vouloir. Je m’en veux à moi de me laisser entrainer la dedans… J’aimerais pouvoir rentrer chez moi et oublier qu’il est seul et malheureux, mais je peux pas. J’pense tout le temps à lui. J’ai peur qu’il fasse une connerie. Si je pouvais je resterais avec lui tout le temps » Ce que t'en penses toi, c'est que ce n'est pas lui qui a une mauvaise influence sur Jae. Ce sont ses sentiments naissants, mais aussi la culpabilité qu'il ressent face à une potentielle incapacité à l'aider. Une culpabilité qu'il traîne péniblement. Ce n'est pas étonnant qu'il voie tout en noir. « Sans doute que c'est normal de devoir se réadapter face à des sentiments nouveaux. En tout cas, ce n'est si sa faute, ni la tienne. Tu ne dois pas te sentir coupable de vouloir aider quelqu'un, même s'il ne veut pas de ton aide à priori. Mais tu ne peux pas non plus faire plus que ce qu'il faut... » Encore et toujours de jolies paroles qui n'apportaient aucune solution. Même pas une bribe. Tu te sens tellement inutile toi aussi, à tel point que tu pourrais presque comprendre ce qu'il ressent. « Ouais, j’suis juste dans une merde monumentale… Et je crois qu’il n’y a rien à faire pour arranger ça. » En effet, s'il ne se sentait pas capable de gérer ses sentiments sans qu'ils n'empiètent sur son bon travail. Il n'y avait rien à faire. Rien, à part peut-être laisser un collègue s'occuper de ce fameux patient. « Si c'est trop compliqué pour toi et que la situation devient trop lourde à porter, il est toujours possible de te décharger de lui. » Fort heureusement, tu ne lui balances pas ça comme étant la solution miracle, loin de là. Il s'agissait simplement d'une potentielle conclusion. Rien ne le forçait à la choisir. D'ailleurs, tu ne penses pas que Jae soit prêt pour ça à vrai dire, et pourtant, t'as fais l'erreur d’émettre cette idée. Tu vas très rapidement comprendre que t'aurais pas dû.
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MessageSujet: Re: (billie) talk me down (billie) talk me down Empty20/2/2017, 19:11


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Cette conversation qui l’avait apaisé au début commençait légèrement à le faire paniquer. Plus Jaesun parlait, plus il se rendait compte de la nature des sentiments qu’il avait pour Victor. Mettre des mots sur tout ça avait plus de conséquences qu’il ne l’aurait cru et il n’était plus sûr de pouvoir assumer. N’aurait-il pas dû continuer à faire l’autruche ? Souffrir en silence pour ne pas faire de bêtises ? Son métier était en jeu, sa réputation aussi. Commencer sa carrière en étant viré pour cause de gestes et sentiments déplacés pour un patient ne lui donnait guère envie. Il avait été salué pour son professionnalisme par son patron, c’était d’ailleurs pourquoi il lui avait confié Victor, un cas difficile. Comment avait-il pu en arriver là ? Tomber si bas ? Jaesun avait beau essayer de repousser ses envies, son cerveau ne lui laissait pas une minutes de répit. Ou alors était-ce son cœur qui se jouait de lui ? Dès qu’il pensait à Victor, son organe vital s’emballait. Il était fichu.

« Attends que je résume. Tu penses qu'il pourrait lui aussi ressentir quelque chose pour toi ? Alors qu'il te fait comprendre sans nul doute qu'il te déteste... C'est ça ? » En entendant les mots de Billie, Jaesun se sentit complètement idiot. Ce qu’elle résumait prouvait à quel point il se faisait des idées, non ? Il avait honte. « Je te répondrais bien que toutes les histoires d'amour commencent par une claque mais je t'avoue que dans ce cas de figure je ne suis même pas sûre que des phrases toutes faites de ce genre fonctionnent. » La pauvre ne savait même pas quoi dire pour le rassurer, Jaesun le sentait. Elle ne voulait pas le vexer mais il était persuadé qu’elle pensait que Victor n’éprouvait rien pour lui. Et comment pourrait-il lui en vouloir, c’était la réponse la plus logique à ses questions. Le jeune homme ne savait pas lui même quoi dire après tout ça. Il s’en voulait terriblement. « Est-ce qu'il t'aide seulement à te placer, lui ? » Evidemment que non. Ne l’avait-elle pas encore compris ? Tout ce que Victor faisait était de le repousser. « Il s’est quelque peu adouci mais rien de transcendant… Alors non, il ne m’aide en rien… » Elle lui pose des questions qui le troublent. Jamais il n’avait osé se les poser à lui-même ayant trop peur des réponses. « Non. Non… Il ne le sent pas. Il est infect depuis le début. Bien avant même que je m’attache de trop à lui. » Ça ne pouvait pas être lié. Victor avait mal réagi dès leur première rencontre. Mais si vraiment il y avait un lien entre ses sentiments et l’attitude exécrable de son patient, Jaesun préférait la première solution, que Victor soit effrayé de ses propres sentiments pour Jaesun. Seulement, le plus jeune n’était pas naïf, il savait parfaitement qu’il ne ressentait rien pour lui et l’idée qu’il puisse le détester parce qu’il ne supportait pas que Jaesun soit gay l’horrifiait. « Je ne voudrais pas te paraître trop brutale Jae, mais je crois qu'il est nécessaire que tu fasses le point à ce sujet pour savoir si oui ou non tu es capable de replacer cette barrière là où elle doit être. Je me doute que ce n'est pas facile sinon il n'y aurait pas de réel problème... Mais si tu souhaites vraiment rester à ses côtés, il faut que tu apprennes non seulement à gérer tes sentiments, mais aussi à les mettre de côté quand il le faut. » Malgré lui, sa mâchoire se crispa. Billie ne voulait pas à mal en disant tout ça, après tout, n’était-ce pas lui qui était venu vers elle pour avoir son avis ? Il fallait qu’il assume et accepte ce qu’elle avait à lui dire. Ça faisait un mal de chien surtout parce qu’elle avait raison. « Je fais que ça putain… Je fais tout mon possible pour les mettre de côté » souffla-t-il en cachant son visage de ses mains devenues presque tremblantes. Il souffrait tous les jours mais faisait de son mieux pour cacher ses sentiments. Personne ne pouvait l’aider finalement. Même les paroles de Billie ne suffisaient pas à éclairer sa lanterne. Il était toujours perdu. Toute cette situation le terrifiait mais il ne se voyait pas sans Victor. « Si c'est trop compliqué pour toi et que la situation devient trop lourde à porter, il est toujours possible de te décharger de lui. » Relevant vivement le visage vers elle, Jaesun la fusilla du regard. Comment pouvait-elle dire une telle chose ? Se décharger de Victor ? Hors de question. Ses doutes venaient de se transformer en colère. L’idée de ne plus s’occuper de Victor lui était insupportable. « Jamais. Tu m’entends ? Jamais je ne me déchargerai de lui » dit-il plus sèchement qu’il ne l’aurait voulu. « Je préfère souffrir en silence et ne jamais lui avouer mes sentiments plutôt que de l’abandonner. C’est lui qui compte avant tout. » Jaesun était dur. Il ne parlait que très peu de cette façon mais ce sujet était plus que sensible à ses yeux. Victor ne méritait pas d’être abandonné. « Je me suis juré de rester près de lui quoi qu’il arrive. C’est peut-être excessif à tes yeux mais j’assume. Il a déjà trop souffert pour être délaissé et abandonné à son sort. » Là, ce n’était pas ses sentiments qui parlait mais lui, tout simplement. « Amoureux ou non, jamais je ne pourrais le laisser. Je suis un professionnel avant tout. » Doucement, il soupira, conscient de son ton peu sympathique. « Désolé de réagir comme ça, mais c’est juste impossible pour moi d’envisager de changer de patient. »

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MessageSujet: Re: (billie) talk me down (billie) talk me down Empty4/5/2017, 16:04

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A l'issue de cette conversation, tu ne comprends que trop bien ce que ressent Jaesun parce que tu es tout aussi impuissante qu'il semble l'être face à ce patient qui le bouleverse. C'est donc ça de se sentir inutile ? C'est donc ça que l'on ressent lorsque l'on est tout bonnement incapable d'aider quelqu'un qu'on apprécie ? C'est cruel comme truc, et bien trop triste aussi. Tu vois bien qu'il fait tout ce qu'il peut Jae, qui essaie tant bien que mal de se dépêtrer de ce qu'il appelle ses "sentiments". Au fond, le fait qu'il les nomme ainsi aussi aisément, c'est pas anodin et ça veut dire beaucoup. Plus que le jeune homme n'en dira jamais face à toi en réalité. Et pourtant, tu comprends avec une extrême clarté ce qui est en train de se passer. Quelque chose que même le plus professionnel des hommes ne pourrait décemment résoudre. Y'a pas de remède à ça. C'est hors de contrôle. Le problème venait surtout du contexte, pas de la situation en elle-même. Si les circonstances avaient été différentes, Jaesun n'aurait jamais eu à s'inquiéter de cette chose grandissante au fond de lui. Si les circonstances avaient été différentes, tout serait beaucoup plus simple. Tu restes muette, tu ignores durant combien de temps. Tu penses à tout, à rien. Tu réfléchis aussi. Et t'as mal au coeur pour lui. Depuis quand aimer quelqu'un était devenu un problème à régler plutôt qu'une solution aux maux de la Terre ? A cet instant précis, tu détestes ton métier. C'est la première fois de toute ta vie, aussi loin que tu t'en souvienne. Ça dure pas longtemps, c'est vrai, mais ça te marque énormément. Rien ni personne ne devrait interdire à un être de s'attacher à un autre. Quel gâchis.
« Il s’est quelque peu adouci mais rien de transcendant… Alors non, il ne m’aide en rien… Il est infect depuis le début. Bien avant même que je m’attache de trop à lui. » Le "trop" te ferait presque grincer des dents. Pouvait-il seulement y avoir un "trop" aux sentiments ? Pouvait-on seulement aimer trop ? Tu voudrais croire que non. D'ailleurs, peut-être bien que tu y crois tout court et que c'est pour cette raison que tu n'arrives pas à aider Jaesun convenablement. Au fond, il n'y a pas de solution à ce qui n'est pas un problème. « C'est triste de se rendre compte qu'on peut aimer trop », tu lâches dans un souffle sans vraiment savoir si tu as parlé trop bas ou pensé trop fort. Peu importe. Le problème c'est que tu parles sans plus savoir, sans même avoir une bribe de souvenir de ce que c'est d'aimer. Tu laisses échapper un soupir, dans l'espoir que tes pensées s'envolent avec, et te concentres de nouveau sur Jae. « Alors peut-être bien que le souci ne vient pas de toi. Peut-être qu'il déteste ce qu'il est devenu : son handicap, son changement radical... ça a de quoi rendre n'importe qui aigri, tu sais. Ou peut-être qu'il a peur de laisser quelqu'un entrer dans une vie qu'il n'aime pas. » Tu marques une pause. Finalement, t'as l'impression d'avoir tout compris à l'envers au moment où tu t’aperçois que le comportement de son patient pourrait en fait cacher une toute autre vérité. Une vérité bien plus logique que cet histoire de jeune homme exécrable qui ne supporte plus personne. Parce que c'est beaucoup plus facile d'agir ainsi pour dissimuler ses faiblesses, si tant est que s'attacher à quelqu'un soit une faiblesse. « Au fond tu as sûrement raison. Sans doute qu'il t'apprécie plus qu'il ne le devrait lui aussi. Le hic, c'est que c'est dur d'accepter de laisser entrer quelqu'un qu'on aime dans une vie qu'on déteste. » Tu hausses les épaules avant de regarder à nouveau ton collègue dans les yeux. « Il cherche à te protéger. » Cette fois, tu ne t'embarrasses même pas d'un "peut-être", parce que tout te paraît tellement évident désormais. Alors, tu souris, simplement. Ça ne t'arrête même pas lorsque tu entends la voix tranchante de Jaesun te cracher à la tête que l'idée-même de se décharger de son patient est idiote. « Jamais. Tu m’entends ? Jamais je ne me déchargerai de lui. Je préfère souffrir en silence et ne jamais lui avouer mes sentiments plutôt que de l’abandonner. C’est lui qui compte avant tout. » Tu secoues légèrement la tête afin de lui signifier que c'est lui qui a raison. C'est vrai, tu admires son altruisme, sa générosité et son dévouement. Jaesun n'était comme personne d'autre. Il avait tant de beauté en lui, et autant de douceur que chacun des traits de son visage enfantin. Son choix était beau et courageux, et tu l'admirais beaucoup pour ça. « Je me suis juré de rester près de lui quoi qu’il arrive. C’est peut-être excessif à tes yeux mais j’assume. Il a déjà trop souffert pour être délaissé et abandonné à son sort. Amoureux ou non, jamais je ne pourrais le laisser. Je suis un professionnel avant tout. » « C'est pas excessif. » Dans un élan de compassion, tu déposes ton gobelet vide sur la table la plus proche et te rapproche de Jae de manière à le prendre dans tes bras. C'est ta façon à toi de lui faire comprendre que tu le soutiens. « Ne le laisse pas tomber », tu lâches pour toute confirmation à ses propos. « Mais ne t'oublie pas non plus. » A trop s'autoriser à souffrir pour épargner son patient, Jaesun risquait gros. Dans le silence le plus complet, tu desserre ton étreinte avant de lui adresser un sourire maladroit. Le genre de sourire qui dit "désolée d'être aussi bête, c'est toi qui as raison". Et pourtant, contre toute attente, c'est lui qui te présente ses excuses. « Désolé de réagir comme ça, mais c’est juste impossible pour moi d’envisager de changer de patient. » « T'as pas à t'excuser, c'est moi qui suis idiote. Je suis certaine que tu es la personne qu'il lui faut pour l'aider à aller mieux », tu le rassures en le gratifiant d'un nouveau sourire, beaucoup plus confiant cette fois. « Il faut simplement que tu fasses attention en lui apportant ton soutien. Ce n'est pas à toi de te perdre avec lui, c'est à lui de s'en sortir avec toi. » La nuance était là. Jaesun était tellement impliqué qu'il était capable de s'oublier totalement et de se faire autant de mal que son patient s'en infligeait déjà. Ce serait mauvais pour l'un comme pour l'autre s'il ne pensait pas un peu à son bien-être à lui aussi. Il devait comprendre que ça n'avait rien d'égoïste mais qu'au contraire, ça pouvait l'aider dans le processus. « Bon, c'est vrai, dans les deux cas vous pataugerez ensemble dans la merde », tu lâches dans un rire avant de reprendre plus sérieusement. « Mais la finalité sera grandement différente. » Tu prends une grande inspiration, bien décidé à rentre plus légère l'atmosphère qui était jusqu'alors très pesante. « Allez, te laisse pas abattre ! C'est une mauvaise période à passer mais ça va aller, j'en suis persuadée. Je sais que tu en as envie, c'est suffisant. »
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Jaesun Chesnais
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MessageSujet: Re: (billie) talk me down (billie) talk me down Empty6/7/2017, 12:48


talk me down

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Se confier à Billie n’avait pas l’effet escompté. Il aurait voulu y voir plus clair mais surtout être rassuré. Cependant, leur conversation ne faisait qu’ajouter des doutes à ceux déjà bien présents. La seule chose pour laquelle il ne doutait plus après avoir mis des mots dessus était la nature de ses sentiments pour Victor. Ils étaient trop forts pour être autorisés. Il aurait dû le voir que comme un patient, pourquoi pas un ami mais plus il y pensait, plus ils en parlaient, plus Jaesun sentait l’énervement monter. « C'est triste de se rendre compte qu'on peut aimer trop » N’était-ce pas la vérité ? Jaesun était trop attaché à Victor qui devait rester un patient pour lui. « C’est trop quand on n’est pas censé l’être du tout. » Jaesun détestait cette sensation en lui, cette impression d’être avalé par une colère sourde. « Alors peut-être bien que le souci ne vient pas de toi. Peut-être qu'il déteste ce qu'il est devenu : son handicap, son changement radical... ça a de quoi rendre n'importe qui aigri, tu sais. Ou peut-être qu'il a peur de laisser quelqu'un entrer dans une vie qu'il n'aime pas. » Le discours de Billie était sûrement vrai mais Jaesun ne savait plus quoi croire. Tout s’embrouillait en lui. « Au fond tu as sûrement raison. Sans doute qu'il t'apprécie plus qu'il ne le devrait lui aussi. Le hic, c'est que c'est dur d'accepter de laisser entrer quelqu'un qu'on aime dans une vie qu'on déteste. Il cherche à te protéger. » Plissant les yeux, Jaesun fixait Billie comme si elle venait de dire quelque chose d’absurde. « Je pense que tu vas trop loin… il ne m’aime pas. Il ne cherche pas à me protéger non plus. Il veut juste qu’on le laisse tranquille. Même s’il a fait des progrès, comme tu dis, sa vie ne lui plait pas et il ne pense même pas être capable de s’attacher à quelqu’un » dit-il presque dépité. Pourtant, même si Victor ne venait jamais à s’attacher à lui, Jaesun n’imaginait pas abandonner son travail auprès de lui. Tenace, il continuerait jusqu’à ce que Victor puisse être à nouveau apte à être seul. Ses sentiments n’étaient qu’une conséquence malheureuse et il devait les mettre de côté jusqu’à la fin de son contrat. Jaesun était tout bonnement incapable d’imaginer ses journées sans Victor et l’idée de l’abandonner, rompre sa promesse, le mettait hors de lui. Il lui avait promis de veiller sur lui, jamais il ne partirait avant d’avoir accompli sa mission. Même si son cœur souffrait, même s’il venait à être témoin d’une rencontre pour Victor, de la naissance de sentiments pour quelqu’un d’autre, il resterait.

Désemparé, il essayait tant bien que mal de faire comprendre son point de vue à Billie et quelle ne fut pas sa surpris lorsqu’elle l’enlaça doucement. D’habitude nullement gêné par le contact physique, Jaesun ne put empêcher une certaine crispation d’envahir son corps. Ce n’était pas contre la jeune femme elle même, juste son état colérique qui ne le laissait pas sa détendre totalement. Soufflant doucement pour se calmer, il ne la repoussa pas et resta contre elle. Billie n’avait fait que l’écouter, essayer de le comprendre et lui, tout ce qu’il faisait était s’énerver contre elle. N’était-ce pas bien plus simple que d’être en colère contre la bonne personne, lui-même ? « Ne le laisse pas tomber. Mais ne t'oublie pas non plus. » Jaesun préférait s’oublier pour l’instant. C’était peut-être difficile à comprendre mais il préférait privilégier Victor. « T'as pas à t'excuser, c'est moi qui suis idiote. Je suis certaine que tu es la personne qu'il lui faut pour l'aider à aller mieux » « Parfois j’arrive à en douter… J’veux être un pilier pour lui, mais des fois je me sens tellement nul. J’ai l’impression de ne pas lui être utile. » Jaesun se doutait qu’il avait tort de se dénigrer ainsi. Victor lui râlait certes dessus régulièrement mais aujourd’hui il ne lui demandait plus de partir. N’était-ce pas parce qu’il appréciait au moins un peu sa présence ? « Il faut simplement que tu fasses attention en lui apportant ton soutien. Ce n'est pas à toi de te perdre avec lui, c'est à lui de s'en sortir avec toi. » Inspirant longuement, Jaesun hocha faiblement la tête. « C’est une jolie phrase ça… Et lourde de sens, c’est vrai… » S’il continuait comme ça, lui aussi allait déprimer et n’allait plus être d’une grande aide pour Victor. Il devait le tirer vers le haut, recommencer comme au début, être fort et le porter à bout de bras. « Bon, c'est vrai, dans les deux cas vous pataugerez ensemble dans la merde. Mais la finalité sera grandement différente. » Finalement, la colère laissa place à une lueur d’espoir au creux du ventre du jeune homme. « Allez, te laisse pas abattre ! C'est une mauvaise période à passer mais ça va aller, j'en suis persuadée. Je sais que tu en as envie, c'est suffisant. » Pour approuver ses dires, Jaesun ne put que sourire doucement. Certes, ce n’était pas un sourire aussi fort que d’habitude mais il n’était pas dans une période facile. Le Jaesun jovial avait laissé place à un être presque triste mais il fallait que ça change. « Merci… Ça m’a fait un bien fou de discuter avec toi… » confia-t-il en souriant doucement. « Bon c’était mal parti mais finalement… Je crois qu’il faut juste que je reste moi-même, positif et on ne pourra qu’avancer de la meilleure des façons. » Il fallait qu’il se fasse confiance mais aussi et surtout qu’il fasse confiance à Victor. Ils s’en sortiraient. Ensemble. « L’important pour l’instant c’est que Victor aille mieux, cette histoire de sentiments, je la ressortirai quand il appréciera un peu plus sa vie… Et peut-être que là, il envisagera autre chose pour lui et moi » affirma-t-il sûr de lui avant de rire et d’ajouter « mais tu sais ce qu’il y a de plus drôle… ? J’sais même pas s’il est intéressé par les hommes ! » C’était un détail qui avait son importance mais Jaesun avait toujours voulu le mettre de côté pour ne pas se faire trop d’espoir ou se les ruiner totalement. « Bref, n’y pensons pas maintenant, focus sur Victor et son état » conclut-il fermement. Il ne voulait plus laisser son esprit s’égarer, il l’avait trop fait et en était arrivé à déprimer.
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Billie Carpentier
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MessageSujet: Re: (billie) talk me down (billie) talk me down Empty4/8/2017, 00:09

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L'espace d'une minute ou deux, tu te demandes pourquoi Jaesun a fait le choix de te parler de cette situation. Il a toujours eu l'oreille attentive alors bien sûr, il t'écoute. Mais chacune de tes hypothèses, chacun de tes conseils étaient réfutés par ses soins comme s'il n'avait pas réellement envie de trouver de solution à ce problème. Au fond, c'était ce dernier qui lui permettait de garder son patient éveillé au sein de son esprit sans qu'il ne puisse se sentir coupable d'y penser délibérément. N'était-ce pas là l'alibi parfait pour quelqu'un qui, comme il le disait si bien, n'avait pas le droit de penser à lui de cette manière ? Alors c'est vrai, tu en viens à penser qu'inconsciemment, faire de cet homme et de ses sentiments à son égard un problème insolvable pouvait devenir une aubaine pour lui à bien des égards. Parce qu'il n'avait peut-être tout simplement pas envie de s'en défaire et que tant que le problème n'était pas résolu, il était presque tenu d'y songer. Sans doute que vu sous cet angle, le patient en question était un agréable problème, quand bien même cela pouvait être difficile psychologiquement parlant. Et en effet, Jaesun semblait en pâtir plus que de raison, déchiré entre ses sentiments et sa conscience professionnelle. « C’est trop quand on n’est pas censé l’être du tout. » Tu hausses les épaules, un lourd soupir accompagnant  ce geste qui t'échappe alors que tu te sens totalement impuissante. Incapable de l'aider comme il le faudrait. Tu te donnes du mal pourtant pour essayer de lui faire voir le potentiel bon côté de la chose, celui-là-même qui suggèrerait que le patient ne soit pas indifférent au dévouement de ton collègue. Mais force est de constater que ça ne fonctionne pas plus. « Je pense que tu vas trop loin… il ne m’aime pas. Il ne cherche pas à me protéger non plus. Il veut juste qu’on le laisse tranquille. Même s’il a fait des progrès, comme tu dis, sa vie ne lui plait pas et il ne pense même pas être capable de s’attacher à quelqu’un » Bien décidée à ne pas laisser Jaesun s'en aller en étant un peu plus léger qu'en arrivant, tu restes sur ton idée. Elle n'est peut-être pas encore une vérité à l'heure qu'il est, mais elle n'est pas non plus totalement absurde. « Non. Ça mon grand, ça s'appelle de l'optimiste. Et crois-moi, ça n'a jamais fait de mal à personne. » Tu hoches la tête. Un sourire compatissant étire tes lippes. « Tu te fais du mal tout seul en essayant de rentrer dans sa tête. Tu n'es pas lui, Jae. Et tu ne peux pas penser comme tel. » Que ses hypothèses soient positives ou non, elles ne resteraient que des hypothèses tant que le principal intéressé ne les auraient pas confirmées ou infirmées. Néanmoins, celui-ci ne semblait pas franchement apte à entamer une conversation à ce sujet (ni même sur aucun autre si tu en crois Jaesun). Il ne restait donc plus au brun qu'à être suffisamment patient pour voir comment évolueraient les choses, même si c'était bien loin d'être aisé. « L'être humain est bien trop complexe pour qu'on puisse puisse être convaincu de ce qu'il pense en fonction de ce que laissent paraître ses actes, ses paroles et tout le reste. C'est pas toujours aussi simple. » Tu ris un peu bêtement avant de reprendre. « C'est même jamais aussi simple. » De par votre job, vous avez souvent l'opportunité de côtoyer des personnes d'autant plus marquées par la vie. Aussi, la complexité humaine était toujours plus forte et plus délicate à aborder. Le patient semblait être de ceux-là. Toutefois, Jaesun exerçait ce métier pour une bonne raison, et tu sais pertinemment qu'il ne lâcherait pas l'affaire aussi facilement. Un cas difficile ne lui avait jamais fait peur, et il semblerait que cette fois-ci, il soit particulièrement touché par la personne en question, ce qui ajoutait à sa dévotion d'origine. C'est notamment pour cette raison que tu persistes à croire qu'il est la bonne personne pour lui. « Parfois j’arrive à en douter… J’veux être un pilier pour lui, mais des fois je me sens tellement nul. J’ai l’impression de ne pas lui être utile. » Toi ce que t'en penses, c'est qu'essayer de le comprendre comme le faisait ton collègue était déjà une aide en soi et que cela porterait forcément ses fruits. « Il faut laisser du temps au temps. Ta bienveillance finira bien par faire son effet. Tout le monde a besoin de soutien, lui peut-être plus encore. Il faut simplement qu'il en prenne conscience avant toute chose. Ça n'a pas l'air d'être le cas pour le moment mais ça viendra, je suis certaine qu'il finira par apprécier ton aide à sa juste valeur quand le moment sera venu pour lui. » Jaesun était doux. Jaesun était sensible. Mais Jaesun pouvait être fort aussi, suffisamment pour attendre après quelqu'un à qui il tenait. Du moins, c'est ce que tu penses. C'est ce que tu ressens face à un jeune homme manifestement prêt à mettre sa propre personne de côté pour s'occuper pleinement de celle d'un autre. Alors maintenant, tu comprends. Tu comprends sa manière de penser. Tu comprends ce besoin qu'il a de ne pas lâcher prise. Le patient avait su évoluer à ses côtés, doucement certes, mais sûrement aussi. Quel gâchis ce serait de le ramener au point de départ en se déchargeant de lui maintenant. Non, Jaesun avait raison. Il devait rester. Le tout était d'appréhender les choses d'une manière qui leur soit bénéfique à tous les deux. « Merci… Ça m’a fait un bien fou de discuter avec toi… Bon c’était mal parti mais finalement… Je crois qu’il faut juste que je reste moi-même, positif et on ne pourra qu’avancer de la meilleure des façons. » « Voilà, ça c'est bien parlé mon Général ! » que tu lances comme s'il venait d'élaborer une brillante stratégie qui allait vous permettre de gagner la guerre. En réalité, tu tentes maladroitement de rendre l'atmosphère plus légère. « L’important pour l’instant c’est que Victor aille mieux, cette histoire de sentiments, je la ressortirai quand il appréciera un peu plus sa vie… Et peut-être que là, il envisagera autre chose pour lui et moi » C'est un simple sourire de ta part qui fait office de réponse cette fois-ci. A ton avis, cette conclusion est la meilleure pour le moment, bien que le brun semble encore avoir des doutes à ce sujet. « Mais tu sais ce qu’il y a de plus drôle… ? J’sais même pas s’il est intéressé par les hommes ! » Tu hausses les épaules. « On tombe amoureux d'une personne et non d'un sexe. » Tu n'ajoutes rien de plus car Jae le savait certainement mieux que quiconque dans ton entourage. « Bref, n’y pensons pas maintenant, focus sur Victor et son état » « Victor ? » tu répètes comme si tu attendais une confirmation. Il y a comme un déclic dans ton esprit. Ça vient de tu-ne-sais-trop-où. Des Victor, il y en a plus d'un sur Paris, mais ce que ton collègue te raconte sur son patient depuis le début de votre conversation fait étrangement echo à une autre situation avec un certain Victor qui n'était pas des plus ouverts. Celui-ci, tu l'as vu une ou deux fois à l'hôpital, et tu as même essayé d'en savoir un peu plus sur lui sans grand succès toutefois. Il t'a toujours paru renfermé, seul avec lui-même, l'âme écorché. Un peu comme son Victor à lui. Alors, dans le doute,tu te risques à poser la question. « Ce Victor, il ne serait pas en fauteuil roulant par hasard ? » Tes sourcils se froncent. Après coup, tu trouves que c'est un peu bête parce que même si c'était le cas, cela ne confirmait en aucun cas que ces deux Victor étaient une seule et même personne. Néanmoins, puisque tu ne peux pas ravaler cette interrogation, tu te contentes d'attendre une réponse de la part de Jaesun. Une question qui apporterait peut-être un plus à votre débat.
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MessageSujet: Re: (billie) talk me down (billie) talk me down Empty9/10/2017, 19:22


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Malgré la lourdeur de l’ambiance et de leur conversation, Jaesun se sentait un peu mieux. Juste un tout petit peu. Il avait pu mettre des mots sur ce qu’il ressentait et même si ça le terrifiait, au moins, il ne le niait plus vraiment. Peut-être avait-il minimisé les choses mais accepter qu’il puisse avoir des sentiments pour Victor était déjà un grand pas. Les accepter ne voulait cependant pas dire qu’il allait les laisser s’exprimer. Non. Loin de là. Ses sentiments dérangeants, il les enfermerait au plus profond de lui. Victor ne saurait jamais ce qu’il pouvait éprouver. Impossible de risquer une nième crise alors qu’ils progressaient. Ensemble. C’était tout ce que Jaesun voulait. « Non. Ça mon grand, ça s'appelle de l'optimiste. Et crois-moi, ça n'a jamais fait de mal à personne. Tu te fais du mal tout seul en essayant de rentrer dans sa tête. Tu n'es pas lui, Jae. Et tu ne peux pas penser comme tel. » Un long soupir s’échappa de ses lèvres aux mots de Billie. Bien sûr, elle avait raison. Bien sûr, il ne savait pas ce qui se tramait dans l’esprit de Victor. Mais il n’était pas assez courageux pour vouloir le savoir. «  Je préfère ne jamais lui demander. J’veux pas savoir ce qu’il pense de moi. J’veux pas souffrir encore plus. » Leur relation tendue lui faisait plus de mal qu’il ne l’aurait voulu et si Victor le rejetait encore plus en apprenant la nature de ses sentiments, Jaesun ne le supporterait pas. « L'être humain est bien trop complexe pour qu'on puisse puisse être convaincu de ce qu'il pense en fonction de ce que laissent paraître ses actes, ses paroles et tout le reste. C'est pas toujours aussi simple. C'est même jamais aussi simple. » « Je sais bien. Mais c’est comme ça. » Jaesun ne chercherait pas plus. Peut importait le poids des mots de Billie, qu’ils soient vrais ou non n’y changerait rien.

« Il faut laisser du temps au temps. Ta bienveillance finira bien par faire son effet. Tout le monde a besoin de soutien, lui peut-être plus encore. Il faut simplement qu'il en prenne conscience avant toute chose. Ça n'a pas l'air d'être le cas pour le moment mais ça viendra, je suis certaine qu'il finira par apprécier ton aide à sa juste valeur quand le moment sera venu pour lui. » Que répondre ? Jaesun n’en savait rien. Il se contenta d’un simple hochement de tête. Peut-être avait-il tort d’agir ainsi, de se mettre de côté, d’attendre que Victor veuille bien lui accorder l’attention qu’il méritait… Sa décision était prise depuis bien longtemps maintenant. C’était Victor avant tout. Ne penser qu’à son évolution positive, l’encourager, sourire pour deux. Jaesun pouvait le faire.

« On tombe amoureux d'une personne et non d'un sexe. » Doucement, Jaesun se mit à rire. « C’est pas aussi simple pour beaucoup de gens tu sais. Certains suivent inconsciemment une norme toute faite… Moi, j’ai toujours été très libre sexuellement, lui… J’pense pas que ça soit le cas et surtout pas dans son état… Enfin… on verra. »

« Victor ? » Sourcil levé, Jaesun scruta Billie alors que celle-ci semblait réfléchir à vive allure. Pourquoi ce prénom semblait créer un conflit intérieur chez la demoiselle ?« Ce Victor, il ne serait pas en fauteuil roulant par hasard ? » Copiant la mimique de Billie, les sourcils de Jaesun se froncèrent sous l’étonnement. « Et bien… oui ? Enfin… mh… ? » Sans savoir pourquoi, une sensation peu agréable s’immisça en lui. Une pointe de peur, mêlée à de la jalousie déplacée. Billie avait tout à fait le droit de connaître Victor. « Asiatique, cheveux décolorés, ancien danseur… en fauteuil roulant oui » dit-il la voix peu assurée. Il se détestait, détestait ce qu’il ressentait à l’instant. Il imagina tout et n’importe quoi allant même jusqu’à se demander si Billie et Victor n’étaient pas d’anciens amants. Et s’ils se remettaient ensemble ? Et si Billie récupérait Victor, Jaesun se retrouvant sur la touche ? « Tu le connais… ? » demanda-t-il peu assuré. La main presque tremblante, il sortit son téléphone et fouilla jusqu’à trouver une photo de celui qui ne quittait plus ses pensées, ni son cœur. « C’est lui… avant son accident… » dit-il en tendant le téléphone à Billie. Ce sourire immortalisé, même infime, il ne l’avait vu que très rarement. Une fois, peut-être deux. Et Jaesun ne désirait qu’une chose, le voir encore, plus intense. Sur ses anciennes photos, Victor souriait énormément. Sa joie de vivre se ressentait dans chaque cliché ne manquant pas de briser le cœur de Jaesun dès qu’il posait les yeux dessus. C’était son but, revoir ce sourire, voir ses gencives se dévoiler et ses yeux disparaître alors qu’ils riraient. Ensemble.
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Billie Carpentier
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MessageSujet: Re: (billie) talk me down (billie) talk me down Empty21/10/2017, 01:52

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T'espères un truc, tu sais pas vraiment quoi. Un déclic sûrement. Un lueur d'espoir dans les pupilles trop assombries de Jaesun. C'est l'opacité marquante de l'inquiétude, de la crainte, des doutes. Tu préférais y voir la clarté vivifiante de ses joies, lui qui était d'ordinaire toujours si souriant. Néanmoins, cette discussion avait manifestement besoin d'être initiée. Tu ne sous-estime pas l'importance de cet échange qui avait permis au jeune homme d'ouvrir les yeux et de mettre des mots sur certaines choses qu'il pensait devoir taire. Tu aurais fait beaucoup pour qu'il n'ait pas à subir le poids du silence, alors finalement, tu te dis qu'il y a du bon, bien que tu n'aies pas été en mesure d'apporter de solution concrète. Tu aurais aimé pouvoir le faire bien sûr, mais malgré toute ta bonne volonté, tu sais pertinemment qu'à sa place, tu serais tout aussi perdue. Mais t'es pas là pour ça Billie. Tu dois absolument l'empêcher de baisser les bras, de ruminer, de se croire en faute. Aussi, avec cet éternel sourire fixé aux lèvres, tu tentes tant bien que mal de lui faire comprendre que s'il n'est pas bien dans ses bottes actuellement, cela ne veut pas nécessairement dire qu'il n'y trouvera jamais le confort qu'il recherche. Selon toi, il suffit avant tout de laisser passer du temps, suffisamment pour identifier le véritable noeud du problème et être finalement capable de le couper net. Car ce n'est pas lui le noeud du problème, et il ne devait pas penser comme tel. Certes, la situation n'était pas idéale, mais elle était réelle. Il était donc plus judicieux de réfléchir aux choses à faire à l'avenir plutôt que de se cantonner à ce qu'il disait être une erreur. De toute façon, il a toqué à la bonne porte ton collègue. T'es une optimiste dans l'âme, toi. Tu crois toujours que les problèmes insolvables n'existent pas, alors ce n'est pas vraiment étonnant que tu t'évertues tant à rester positive. Il fallait que Jae le fasse aussi pour son propre bien, et ce n'était clairement pas en imaginant les pensées négatives de son patient à son égard qu'il allait y parvenir. «  Je préfère ne jamais lui demander. J’veux pas savoir ce qu’il pense de moi. J’veux pas souffrir encore plus. » T'es muette. T'es muette parce que tu comprends sa peur. Personne au monde n'avaient envie d'entendre quelqu'un lui avouer ô combien il le déteste. Personne au monde n'avait envie d'entendre quelqu'un lui cracher sa haine. Et bien que ce ne soit pas forcément ce qui arriverait, c'était une possibilité. De surcroît, ce n'était pas évident d'enclencher une telle discussion, encore moins avec un homme qui ne semblait pas enclin à parler même de la manière la plus primaire. « Alors j'imagine que tout ce qu'il te reste à faire c'est attendre. Attendre que votre relation évolue. Attendre qu'il ne craigne plus de t'accorder sa confiance. » La perspective n'était pas fantastique. Trouver la solution à effet immédiat aurait été bien plus commode, mais ce n'était pas si évident, et vous en étiez arrivé à un point ou vous séchiez autant l'un que l'autre. Si même Jae ne pouvait agir d'une quelconque manière dans un contexte qui était le sien, il n'avait d'autre choix que d'attendre que la situation se débloque d'elle-même avec l'aide du temps. Après tout, ne dit-on pas que la patience est mère de toutes les vertues ? « Je sais que ce sera éprouvant pour toi de faire avec tes sentiments et son rejet à la fois. Mais aucun humain n'est capable de garder ses portes de protection verrouillées éternellement. Du moins, je crois. » Tu marques une pause avant de reprendre. « Tu sais Jae, je ne suis pas une personne pessimiste, mais je ne crois pas non plus être assez naïve pour confondre optimisme et réalisme. Et je pense sincèrement que sa carapace se désépaissira un jour ou l'autre et qu'il finira par avoir confiance en toi sans même s'en rendre compte. Alors certes, ce ne sera certainement pas l'heure des grandes déclarations d'amour et tu devras sans doute faire preuve d'encore plus de patience pour qu'il ose un jour se confier à toi sur ce qu'il pourrait potentiellement ressentir, que ce soit positif ou non. Mais ce sera un début, et crois-moi, il y passera. » Tu ne peux pas faire grand chose d'autre que de l'aider à penser positivement, alors c'est tout ce que tu fais. Jaesun, il n'a pas les cartes en main. Seul son patient pouvait agir. Or, si tu en crois les dires de ton collègue (et tu les crois), celui-ci était loin d'être prêt sur bien des plans, et c'est notamment pour cette raison que le brun en vient à abolir totalement l'idée-même qu'il puisse se passer quoi que ce soit entre eux. « C’est pas aussi simple pour beaucoup de gens tu sais. Certains suivent inconsciemment une norme toute faite… Moi, j’ai toujours été très libre sexuellement, lui… J’pense pas que ça soit le cas et surtout pas dans son état… Enfin… on verra. » Tu hoches la tête. Tu n'as rien à lui répondre Billie, parce que tu ne sais pas. Personne ne sait, à part lui. « Un seul obstacle à la fois ! », tu lâches, refusant ainsi que Jaesun n'aille plus loin. « C'est un problème sur lequel il sera encore temps de se pencher quand il aura baissé sa garde. Ça, c'est la première étape, et je crois que la marche est suffisamment haute pour lui pour que tu n'aies pas à te tracasser de la suite des évènements pour l'instant. » Tu ponctues ces propos d'une caresse amicale dans son dos. Tu te doutes qu'il ne fait pas exprès de se tracasser, tu y connais quelque chose toi. Mais mieux valait couper court à ces pensées immédiatement, avant qu'elles n'en attirent de nouvelles et que le cercle devienne trop vicieux pour qu'on puisse finalement l'arrêter. D'ailleurs, c'est comme une réponse à tes prières que la discussion bifurque un peu à l'instant où Jae mentionne le prénom du fameux patient. Victor. C'est comme une évidence que la description de son caractère revêche au possible fait écho à ce Victor que tu connais – enfin, plus ou moins... et plus moins que plus, mais en tout cas, tu as déjà croisé sa route, et ça te suffit pour faire le lien. « Et bien… oui ? Enfin… mh… ? », te confirme-t-il lorsque tu lui demandes si l'intéressé est en fauteuil. « Asiatique, cheveux décolorés, ancien danseur… en fauteuil roulant oui. Tu le connais… ? » Tu dodelines de la tête. « Peut-être bien, oui... Même si "connaître" serait un bien grand mot. » Le brun sort son téléphone de sa poche, et tu devines que son intention est de confirmer ou d'infirmer cet état de fait en te montrant une photo du fameux Victor. « C’est lui… avant son accident… » Il ne te faut pas plus d'une seconde pour le reconnaître, malgré quelques différences flagrantes comme sa couleur de cheveux ou encore l'expression de son visage. Une expression qu'il ne semblait plus arborer ces derniers temps. « C'est lui ! », que tu t'exclames un peu trop fort, comme si tu venais de décrocher une victoire. « C'est lui... », tu reprends un peu plus bas après avoir pris conscience de ces trop hautes décibels. Tes yeux croisent ceux de Jae, et tu décèles une certaine inquiétude sous ses sourcils froncés. « Oh non non non, je te rassure, il ne s'est rien passé ! » Les mains en l'air, tu te justifies comme si le jeune homme avait pensé à voix haute. « Je l'ai croisé une fois ou deux à l'hôpital. Il était seul. J'ai pensé qu'un peu de compagnie lui ferait du bien mais... j'ai mal pensé. » Tout ce que Jaesun avait bien pu te dire depuis le début de votre conversation te revient en mémoire, et tu comprends beaucoup mieux, un peu comme une illustration dans un livre d'enfant. Du peu que tu as côtoyé Victor, tu ne peux qu'approuver ce qu'en a dit Jaesun. Le souci, c'est que tu prends conscience dans le même temps que rien de tout ça n'était exagéré et que son patient était un véritable coriace. « Je te l'ai déjà dit, je suis une optimiste, mais là... J'admets que le cas est plus complexe que je ne l'aurais pensé. Il n'est pas très réceptif le coco. J'ai pourtant tout tenté moi aussi : être aimable, lui faire la conversation, lui sourire à tire larigot, m'intéresser à lui... rien n'y fait. » Au fur et à mesure que tu parles tu te rends comptes que tes propos ne risquent pas de rassurer ton collègue et que tu devrais sûrement laisser une petite lueur d'espoir quelque part dans le tas. Parce que ton but Billie, ce n'est pas de lui saper le moral ; c'est même tout le contraire. D'ailleurs, tu sais très bien que l'expérience des uns n'est pas forcément celle des autres (et que toi, quand tu as décidé d'être lourdingue, tu ne fais jamais les choses à moitié, ce qui te conforte finalement dans l'idée que Victor avait eu toutes les raisons de se montrer désagréable envers toi). « Mais avant que tu paniques, je sortais de nulle part moi. Toi, il te connaît un peu. Du moins, il a l'habitude de ta présence dans sa vie. Elle est quotidienne, et bienveillante en plus. Alors tout n'est pas perdu, j'en suis certaine. »
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MessageSujet: Re: (billie) talk me down (billie) talk me down Empty10/12/2017, 12:07


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Etait-il possible que le monde soit si petit ? Combien y avait-il de chance pour que son Victor soit aussi « celui » de Billie ? Malgré lui, Jaesun sentit son cœur se serrer désagréablement. L’idée qu’ils puissent se connaître, s’apprécier, lui fit mal. Billie était une belle femme et représentait peut-être tout ce que Victor désirait, tout ce que lui ne serait jamais, une femme. Ce genre de situation ne lui rappelait que trop bien ses déceptions amoureuses, enfin, sa déception amoureuse. La première. Les refus d’hommes lambda ne le touchaient pas, mais lorsqu’il s’agissait de ceux qui faisaient battre son cœur, tout était bien différent. Jaesun ne changerait pour rien au monde son identité ou sa vie, si ces hommes ne parvenaient pas à l’apprécier lui, alors il trouverait quelqu’un d’autre. Mais bon sang que c’était difficile quand les sentiments se faisaient un peu trop forts. L’optimiste qu’était Jaesun par le passé laissait de plus en plus place à quelqu’un de triste, trop pessimiste et ça ne lui ressemblait pas. Il aurait voulu rester le même qu’avant, fort, impassible. Impossible. Sa situation avec Victor le stressait, l’oppressait.

« Peut-être bien, oui... Même si "connaître" serait un bien grand mot. » Dans sa tête, de nombreux scénarios se formèrent. Malgré lui, malgré toute sa bonne volonté, il ne put empêcher de se former une pointe de haine pour Billie tout au creux de lui. Elle n’avait rien fait, du moins pas encore, et Jaesun s’imaginait déjà devoir la détester parce qu’elle avait peut-être cette chance d’être amie avec Victor. « Crétin » pensa-t-il pour se recadrer. Ce n’était pas lui, non, il ne jugeait pas avant de connaître toute la vérité. « C'est lui ! C'est lui... » seulement, les réactions de Billie ne l’aidaient pas. Son enthousiasme le blessa, l’agaça. Son visage trop expressif ne lui permit pas de cacher à Billie son mécontentement. La pauvre, il s’en voulait un peu de sa réaction. « Oh non non non, je te rassure, il ne s'est rien passé ! Je l'ai croisé une fois ou deux à l'hôpital. Il était seul. J'ai pensé qu'un peu de compagnie lui ferait du bien mais... j'ai mal pensé. » Un sourire triste vint orner la bouche fine de Jaesun à la mention du souvenir de la jeune femme. La compagnie était quelque chose que Victor détestait, peu importait la personne en face de lui. Il traitait aussi mal les inconnus que sa propre famille. Jaesun avait été plusieurs fois témoin, au début, d’altercation entre Victor et sa mère. Ça lui avait fait du mal lui qui chérissait la sienne mais il n’avait pu juger le jeune homme. Sa situation difficile n’excusait pas entièrement ses actes mais permettait de mieux les cerner.


« Je te l'ai déjà dit, je suis une optimiste, mais là... J'admets que le cas est plus complexe que je ne l'aurais pensé. Il n'est pas très réceptif le coco. J'ai pourtant tout tenté moi aussi : être aimable, lui faire la conversation, lui sourire à tire larigot, m'intéresser à lui... rien n'y fait. » Regardant ailleurs, Jaesun contrôla comme il put sa jalousie grandissante. Il avait honte, réellement, mais de savoir que quelqu’un avait tenté avant lui de s’intéresser à Victor le rendait triste. Devenait-il trop possessif ? Certainement. Et cette idée ne lui plaisait pas du tout. Il n’allait pas jalouser tous les gens qui approchaient son patient. Il n’en avait pas le droit. « Désolé… Je vais être franc, tout ça m’énerve. Ça ne me ressemble pas, j’suis… » ne terminant pas sa phrase, le jeune homme se contenta de souffler longuement avant de frotter son visage entre ses mains. Il se sentait minable, un vrai gosse. Jamais il n’avait été comme ça. Petit à petit, il se rendait compte que les séquelles de sa rupture étaient bien plus importantes que ce qu’il avait imaginé. Pendant sa relation et ce malgré les nombreuses absences étranges de son compagnon, Jaesun n’avait jamais douté, jamais éprouvé de jalousie. Peut-être aurait-il dû s’inquiéter avant qu’on ne lui brise le cœur en lui avouant qu’il n’avait été que l’amant tout du long. « Mais avant que tu paniques, je sortais de nulle part moi. Toi, il te connaît un peu. Du moins, il a l'habitude de ta présence dans sa vie. Elle est quotidienne, et bienveillante en plus. Alors tout n'est pas perdu, j'en suis certaine. » Relevant finalement le regard vers Billie, Jaesun haussa les épaules. Non, il n’était pas rassuré « J’ai commencé à paniqué dès que tu as mentionné connaître Victor… »Lui non plus n’avait pas vraiment d’excuse pour son comportement désagréable envers Billie. La pauvre n’y était pour rien. « J’me rends juste compte que je deviens possessif et jaloux. Enfin, depuis Victor… Avant, j’avais jamais éprouvé de jalousie. Ça m’énerve surtout que je n’ai pas le droit d’être jaloux. Victor fait ce qu’il veut…  », ponctuant sa phrase d’un grognement montrant son mécontentement, Jaesun finit par reprendre, « C’est drôle, je dis ‘il fait ce qu’il veut’ mais le jour où il ramènera quelqu’un et que je comprendrais que je n’ai vraiment aucune chance, je vais réellement mal le prendre. C’est hypocrite de ma part de dire tout ça.. j’veux qu’il soit heureux évidemment mais si c’est avec moi ça m’arrangerait tu vois… » Roulant des yeux à sa propre connerie, le jeune homme rangea ses affaires. « Je devrais y aller avant de ruiner ma réputation de mec super cool devant toi ! » Tenter un peu d’humour pour détendre l’atmosphère semblait presque déplacé et peu naturel. Décidément, il était loin le Jaesun qu’on appelait « sun », celui dont le sourire et le positivisme étaient contagieux.


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MessageSujet: Re: (billie) talk me down (billie) talk me down Empty16/1/2018, 01:42

TALK ME DOWN
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Tu observes les traits de Jaesun changer. Ils se recroquevillent sous la nervosité teintée d'une tristesse certaine, et sans doute beaucoup d'autres choses. Tu devines qu'un tas de sentiments se mêlent, tant et si bien qu'il t'es difficile de déceler réellement ce qu'il pense, et encore moins ce qu'il ressent. T'es empathique pourtant Billie, et tu crois pouvoir émettre quelques suppositions sur la nature de toutes ces choses qui le touchent si profondément. Mais ça ne va pas plus loin. Ça te ferait presque paniquer, notamment car tu ne sais plus vraiment de quelle manière réagir pour ne pas ajouter une couche à sa peine. Alors ton comportement vient à changer, lui aussi. Ton regard fuit dans toutes les directions possibles et imaginables parce que tu t'en veux de ne pas être en mesure d'effacer cet éclat si spécial dans ses pupilles ; toi, tu préférais celui qui faisait rire ses jolis yeux en amande. Tes doigts jouent nerveusement entre eux comme si tu te retrouvais dix ans en arrière, au tableau, devant tes camarades de classe. Mais Billie, tu ne connais pas la réponse, et la frustration que tu ressens ne fait que s'amplifier au fil des secondes. Pourtant, tu t'appliques à tenter de rattraper la situation en te montrant totalement honnête envers le jeune homme. C'était la seule arme qu'il te restait, l'optimisme n'ayant manifestement plus aucun effet sur sa personne. Mais à cet instant, y avait-il quoi que ce soit qui puisse lui provoquer autre chose que de l'agacement et de la tristesse ? Si seulement tu t'étais posé la question plus tôt, tu aurais peut-être pu éviter la suite qui, aussi égoïste que cela puisse paraître, s’avéra être extrêmement pénible. « Désolé… Je vais être franc, tout ça m’énerve. Ça ne me ressemble pas, j’suis… » Tu déglutis avec peine. Ce n'est pas de la faute de Jaesun. C'est la tienne. Tu te sens simplement bête de n'être capable de faire rien d'autre que d'empirer l'état de ton collègue alors que ton objectif premier était de parvenir à le rassurer ne serait-ce qu'un tout petit peu. Tu ne peux pas faire ça Billie, et tu as été bien naïve de le croire ne serait-ce qu'un instant. Tu n'es pas à sa place, tu ne peux pas comprendre ce qu'il ressent, quand bien même tu essaies réellement de te mettre à sa place. Tes épaules s’affaissent sous le poids de la déception. « Je suis désolée Jae... Je suis maladroite. Mon but n'était pas de te blesser. J'aurais sans doute pas dû te dire tout ça... » Tu secoues la tête. Bien sûr que si Billie, tu te serais sentie coupable de le lui cacher. Tu regrettes simplement que ça lui fasse autant de mal. « J’ai commencé à paniqué dès que tu as mentionné connaître Victor… » Un aveu que tu accueilles aussi bien que mal. Bien pour la franchise, mal pour le lot de culpabilité qui s'ajoute dès lors au petit tas qui s'était déjà formé au creux de ton cœur. Une nouvelle fois, ta tête se meut, mais tu n'as pas le temps d'ouvrir la bouche puisque Jaesun reprend aussitôt. « J’me rends juste compte que je deviens possessif et jaloux. Enfin, depuis Victor… Avant, j’avais jamais éprouvé de jalousie. Ça m’énerve surtout que je n’ai pas le droit d’être jaloux. Victor fait ce qu’il veut…  » « Alors c'est que Victor est vraiment spécial. » Et ce, dans tous les sens du terme. Il avait un caractère qui n'était pas commun, un parcours de vie qui ne l'était pas non plus, mais il n'y avait pas que ça. Il avait su faire ressentir à Jaesun quelque chose qu'il n'avait encore jamais connu, si tu en crois ses propos. Et cette manière d'être si spéciale était beaucoup plus noble que quiconque pourrait le penser, quand bien même il n'en avait pas fait exprès. « Tu le vois comme quelqu'un à protéger, et c'est normal en vue des circonstances. Pardonne-moi pour l'image, mais qui aurait envie d'abandonner un chaton qu'il aurait recueilli et dont il se serait occupé quand personne d'autre n'était là pour le faire ? Qui aurait le cœur à le laisser partir dans les bras de quelqu'un d'autre ? Ce que je veux dire, c'est que la situation y est pour beaucoup sur ta façon de réagir. Et je crois qu'au fond de toi, tu as conscience d'une chose très importante : tu sais pertinemment qu'il a besoin de toi. De toi et de personne d'autre. C'est sans doute de là que te vient ce sentiment de possessivité. Du moins en partie. » Un rire sans joie s'échappe de tes lèvres. Tu te trouverais presque ridicule à essayer tant bien que mal d'expliquer une situation dont tu étais totalement extérieure. Pour qui tu te prends, hein ? Bien sûr que tes intentions sont bonnes Billie, c'est tout toi. Mais il était peut-être temps d'arrêter de croire que tu pouvais l'aider. Ça te mine de te savoir plus impuissante encore que tu ne le pensais au départ. Mais c'est ainsi. Alors, après avoir lâché un lourd soupir significatif, tu reprends la parole en justifiant tes propos grâce à des croyances que tu exprimais bien souvent. « Je ne veux pas jouer les psy de bas-étage, mais je crois dur comme fer que rien n'arrive par hasard. Votre rencontre ainsi que les sentiments que tu éprouves pour lui ne font pas exception, j'en suis certaine. » Ton intervention ne fait manifestement pas mouche. Jaesun, les yeux dans le vague, reste muet, et semble avoir autre chose en tête qu'écouter tes beaux discours. « C’est drôle, je dis ‘il fait ce qu’il veut’ mais le jour où il ramènera quelqu’un et que je comprendrais que je n’ai vraiment aucune chance, je vais réellement mal le prendre. C’est hypocrite de ma part de dire tout ça.. j’veux qu’il soit heureux évidemment mais si c’est avec moi ça m’arrangerait tu vois… » « Je peux comprendre », que tu souffles presque indistinctement. Toi, tu es plus de ceux qui laisseraient partir les autres pour qu'ils soient heureux dans le cas où leur bonheur ne se trouverait pas près de toi. Pour autant, tu ne t'offusques pas suite aux propos du jeune homme parce que sa façon de penser n'était pas aberrante. Après tout, il avait envie d'être heureux lui aussi. Pourquoi est-ce que le bonheur de Victor devait-il impliquer le malheur de Jae ? Pourquoi ne pouvaient-ils pas être heureux à deux, comme le brun le souhaitait si fort ? Si fort que tu le ressens dans ton cœur, Billie. Tu t'apprêtes à manifester un geste d'affection, mais c'est le moment que ton collègue choisit pour ranger ses affaires, comme pour finalement mettre un point final à cette discussion qui ne lui avait sans doute rien apporté de bien, à ton grand désarroi. Aussi, tu te contentes de lui adresser un sourire triste sur lequel on pourrait presque lire un « désolé ». « Je devrais y aller avant de ruiner ma réputation de mec super cool devant toi ! »  Tu sens bien qu'il n'est plus à l'aise, ni avec la discussion, ni avec toi, ni avec cette tentative d'humour. Et Dieu que ça t'attriste qu'une quelconque marque de légèreté ou de bonheur ne lui aille même plus au teint. « Un mec cool reste un mec cool, même lorsqu'il se sent mal. C'est juste un mec cool... qui se sent mal. » Tu te permets un léger rire que tu n'espères pas déplacé compte tenu de la lourdeur de l'atmosphère. Si seulement tu pouvais au moins le rassurer. « Je voudrais tellement pouvoir t'aider. Faire quelque chose pour toi, n'importe quoi... » Aller parler à Victor en son nom (ou pas d'ailleurs) n'était sûrement pas une bonne idée. Que pouvais-tu faire de plus ? Rien. Rien puisque tout ce que tu avais tenté jusque là avait lamentablement échoué. Jaesun devait sans doute regretter de s'être adressé à toi, et toi ? Tu regrettais tout autant d'avoir plus essayé que réussi. Tu réfléchis un instant, et, dans un élan auquel tu ne t'attendais pas, tu attrapes doucement l'avant bras du jeune homme. « Il le verra, j'en suis sûre. » Afin de ne pas rester sur cette phrase énigmatique, tu poursuis aussitôt. « Il verra lui aussi ce que tout le monde voyait en toi il n'y a pas si longtemps. Ta gentillesse, ta bonté, ton énergie positive, et tout le reste. Personne ne peut rester insensible à ça, pas même lui. Et ce jour-là, il comprendra qu'il a besoin de toi. » Une caresse rassurante pour toute conclusion, tu recules d'un pas, espérant secrètement ne pas avoir été aussi inutile que tu penses l'avoir été. Parce que Jaesun, il avait réellement besoin d'aide. Jaesun, il se devait de remonter la pente. Et toi Billie, tu veux avoir été là pour lui tendre la main.
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