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(verdier) toi et moi.

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Maribelle Verdier
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MessageSujet: (verdier) toi et moi. (verdier) toi et moi. Empty18/6/2017, 21:36

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la douleur. l'intensité de l'impact. tu y penses encore, toujours. tes paupières qui se ferment et tu revois l'instant qui a brisé ta carrière, peu importe ce qu'elle aurait pu être. même après deux mois, t'arrives pas à t'y faire. mais tu ne dis jamais rien, toi. t'as pas besoin qu'on s'inquiète pour toi. enfin, si. mais tu ne veux pas le dire trop fort. parce qu'ils prennent tous soin de toi, ils le font si bien que t'as pas envie de les envoyer chier. t'as pas envie de les repousser alors que tu leur as fait si peur. t'as pas envie de les perdre parce que t'as besoin de solitude, t'as besoin de te retrouver seule avec toi même, t'as même besoin de pleurer parfois. tu le fais quand t'es sûre que personne ne risque de te déranger. autant dire que ce n'est pas souvent. tes nuits sont rythmées par les cauchemars d'un accident qui n'est rien d'autre que de ta faute. tes journées ne sont que le miroir brisé de ta vie que tu as causé, aussi involontaire fut l'acte. décharge électrique dans ce qu'il te reste de ta jambe droite. douleur lancinante, celle qui vient et ne repart jamais. douleur sauvage, celle qui pique, qui tire et qui donne mal au crâne. de la main, tu cherches, sans prendre la peine de regarder, la boite de calmants qui traîne sur ta table de chevet. cachets libérateurs, comme si la douleur pouvait s'estomper peu à peu. comme si cela pouvait changer quelque chose à ton état physique. mais toi, toi t'arrives enfin à fermer les yeux. y a que le son de ta respiration qui résonne dans le silence de ta chambre. et puis, lentement, tu finis par te laisser aller dans les bras de morphée. la dernière fois que tu as regardé l'heure, il était trois heures du matin. t'as eu l'impression d'avoir fermé les yeux pendant cinq minutes à peine. réveillée par la douleur du membre que tu n'as plus, comme s'il était toujours là mais si mal en point que tu peux encore le sentir. dents serrées, palpitant qui déraille, souffle court. y a ta bouche qui s'ouvre mais aucun son n'en sort. surtout, ne pas alerter les autres de ce que tu ressens. parce que toi, tu gardes la tête haute, tu ris, tu te fous de ta condition. pour que les autres ne s'inquiètent pas. pour que les autres ne souffrent pas avec toi. pour que les autres pensent que tu avances malgré tout. t'attires suffisamment la pitié comme ça, pas la peine d'en rajouter avec tes cris et autres plaintes. les poings serrés, tes ongles qui se plantent dans tes paumes pour concentrer la douleur ailleurs. tes yeux qui se ferme et ta concentration qui se porte sur ta respiration. t'as bien dû rester dix minutes comme ça avant que tu n'arrives à retrouver un semblant de rythme cardiaque régulier. t'as cherché ton téléphone afin de regarder l'heure. sept heures et dix-neuf minutes. tu pousses un long soupire. il est trop tôt. beaucoup trop tôt. et toi, t'es en pleine forme, comme si t'avais dormi une bonne dizaine d'heures. enfin, en pleine forme, tout est relatif. faut que tu t'occupes, toi. mais, en même temps, t'as pas envie de mettre le pied en dehors de ta chambre. et puis, c'est trop tôt. enfin, tu crois. alors t'as eu cette idée totalement idiote de vouloir changer ta chambre de sens. y a un truc qui débloque dans ton cerveau, comme si t'avais la capacité de le faire. et pourtant, t'es bel et bien décidée à remettre de l'ordre dans ton espace vital. bon, déjà, pour commencer, faudrait que t'arrives à te lever de ton lit sans te casser la gueule. premier challenge de taille. tu t'en sors mieux qu'au début parce que t'es une dégourdie toi. mais c'est pas encore ça. ton corps se déplace jusqu'au bord de ton lit, ton unique jambe repose à présent sur le sol. nouveau soupir de ta part alors que tes yeux dévisagent le vide à la place de ta seconde jambe. sensation étrange de manque. tu balaies tes idées noires du revers de la main et tu tentes de te lever, en prenant appuie sur tes mains. tu te concentres, tu souffles lentement mais tu retombes bien vite le cul sur tes draps. c'est pas gagné cette affaire. changement de plan. tant qu'à être ridicule, autant que tu le sois pleinement. tu te laisses glisser sur le sol, tout en douceur. ou presque. t'embarques ton téléphone dans ta descente. bruit sourd mais t'as connu pire. tu patientes quelques instants mais tu n'entends rien. pas un mouvement, pas un bruit à l'horizon. soulagement de courte durée pourtant parce qu'il faut que tu te mettes en quête de la première chose à déplacer. assise, ça va être compliqué mais tu te persuades que tu peux y arriver. illusion évidente mais au moins tu auras essayé. tes déplacements en fauteuil roulant t'ont permis de développer les muscles de tes bras, ça ne devrait pas être si difficile que ça. dans ta connerie, tu rampes jusqu'à ton bureau, tel un soldat en plein exercice. situation hilarante de l'extérieur mais toi, pourtant, tu prends ça très à cœur. y a ce petit meuble, tout ridicule, dans lequel sont rangés tes cours. lui, il a plus sa place à cet endroit et tu comptes bien l'emmener à l'autre bout de la pièce. tes dents qui viennent attraper le bout de ta langue alors que tu réfléchis scrupuleusement à la façon de procéder. sauf que tu ne réfléchis pas assez longtemps et que tu entames ton périple. sept heures et quarante-deux minutes. c'est l'heure à laquelle le classeur, qui se trouvait sur le meuble et que tu n'as pas jugé bon de retirer, s'écrase sur le sol, entraînant dans sa chute les quelques livres cachés en dessous. vacarme pas si inattendu que ça, t'as tout pris sur la gueule et tu imploses. fais chier putain. juron qui glisse entre tes dents serrées. t'as l'air fine toi, tiens, en mini-short et débardeur, assise sur le sol de ta chambre, face à ce maudit meuble. et là, tu pries pour que personne n'ai entendu le bordel que tu as foutu. tu rêves ma pauvre maribelle, tu rêves.
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Lana Verdier
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MessageSujet: Re: (verdier) toi et moi. (verdier) toi et moi. Empty30/6/2017, 00:10



toi et moi

maribelle verdier ft. lana verdier
c'était pas prévu, hier soir. ça s'était fait comme ça, sur un coup de tête, un coup de rien. elle était même incapable de dire comment les évènements s'étaient enchainés pour en arriver à cette soirée, lana. elle avait dit oui, elle ne savait même plus à qui. et pour aller, elle ne savait plus où non plus. les joies des soirées un peu trop arrosées et un peu trop enfumées. imaginer lana se pointer seule dans ce genre de festivités, c'était très mal la connaître. c'est pas qu'elle manque de cran pour aller vers les autres, ça non, elle en a même trop. mais la tentation était toujours trop forte d'y inviter billie. elles avaient du temps à rattraper toutes les deux. des souvenirs que son amie avait rangé là où personne ne saurait les retrouver. et elles étaient dans l'urgence d'en créer de nouveaux dont elles se souviendraient durant leurs vieux jours. elle a une facilité d'échange déconcertante la rousse. même si c'est pas toujours dans le bon sens du terme. alors la soirée a suivi son cours. elle ont ri, elles ont dansé et les cocktails se sont enchaînés. peut-être qu'elle sait pas s'arrêter lana ou alors elle aime bien repousser ses propres limites. et puis elle avait une folle envie de s'amuser et d'y entraîner sa billie qui avait parfois besoin d'être un peu décoincée. lana, elle voudrait que sa meilleure amie se laisse aller un peu plus souvent. parce qu'il n'y a sûrement rien de mieux que de perdre pieds de temps en temps. de se laisser emporter par le courant. lana, c'est tout sauf une maniaque du contrôle. et maintenant, elle a l'impression que sa tête va exploser. estime-toi heureuse princesse, tu tiens debout malgré tout. comme quoi, même en de pareilles circonstances, tu sais encore garder une certaine classe. ça doit être ancré dans tes gênes, bien plus fort que l'alcool qui coule dans tes veines. elle a pas fait l'idiote la verdier, elle a appelé un taxi. qui les a toutes deux ramené à domicile, en commençant par la brune. t'as pas fait de vieux os ma petite, tu ne rêves déjà plus que d'une aspirine et des bras de morphée. ta conscience, elle se paie ta tête en ce moment mais tu t'en moques. grand bien lui fasse. lana attrape une boîte de comprimés et un verre à la cuisine, avant que ses pas n'avalent les marches de l'escalier en cadence.
la demoiselle entend un premier bruit sourd. elle ne relève pas, elle n'est pas apte à capter quoique ce soit. elle continue sa marche quand elle entend un autre son indistinct résonner. suivi de plusieurs autres, moins forts. les neurones se connectent, ça vient du dessus. ça vient même de la chambre de maribelle. qu'est-ce qu'elle peut bien faire debout à cette heure trop matinale ? et qu'est-ce qu'elle est allée inventer pour se montrer aussi peu discrète ? une seule solution s'offre à lana. elle se dépêche un peu plus, se débarrasse de son verre et de sa boîte d'aspirine dans sa chambre, avant de se diriger vers le domaine de sa soeur. reprends tes esprits lana, ressaisis-toi. oublie tous ces mélanges désastreux que tu as ingurgité. tu as dormi, tu es en forme, tu es clean, tout va bien. c'est déjà un bon point d'essayer de s'en persuader, ne reste plus qu'à convaincre les autres. la rousse connait le chemin par coeur, pour l'avoir tant de fois parcouru. elle toque par pure politesse, pour s'annoncer. bella, tu dors pas ? question purement rhétorique. elle se doute bien qu'avec le vacarme qui emplissait les murs de la maison verdier, sa soeur ne pouvait pas être plongée dans un profond sommeil. ou alors il s'agissait d'un sommeil trop agité pour être réparateur. elle passe sa tête par l'embrasure de la porte pour trouver mari' le fessier au sol. elle s'était imaginé des tas de scénarios mais celui-ci était passé à la trappe, visiblement. mais qu'est-ce que tu fais là ? elle se précipite pour l'aider à se remettre en place. sur son lit, sur une chaise. peu importe, pourvu que ce soit plus confortable que la moquette. et il y a la lumière du dehors qui l'agresse. ses yeux la brûlent. souvenirs des excès d'une nuit où elle n'a pas fermé l'oeil. puis son regard se pose sur les bouquins qui gisent là. me dis pas que tu comptais étudier à une heure pareille ? j'veux bien que tu sois studieuse bella, mais il est trop tôt pour ça. lana, elle a jamais connu ce besoin insistant de se sentir à la hauteur. elle était pas animée par l'envie d'apprendre tout et n'importe quoi. elle avait déjà d'autres préoccupations dans la vie. parce qu'elle a toujours sur ce qu'elle voulait et ce qu'elle ne voulait pas la petite verdier. chanceuse va.
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Maribelle Verdier
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MessageSujet: Re: (verdier) toi et moi. (verdier) toi et moi. Empty5/7/2017, 19:34

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franchement, on pourrait se demander aisément quelle mouche t'a piquée. toi et ta jambe manquante. comme si tu étais en mesure de te prendre pour un déménageur breton. comme si tu n'avais pas autre chose de plus constructif à faire que ça. en même temps, vu l'heure qu'il est, tu ne sais pas vraiment ce qui peut être constructif ou non. comme une envie de retrouver une vie normale, sans attendre une minute de plus. l'envie de te sentir être toi à nouveau. comme si tout ça, ça te manquait. une envie irrésistible de te surpasser, de prendre le taureau par les cornes et de ne surtout pas le lâcher. parce que si tu baisses les bras, c'est foutu. aloïs te l'a bien dis l'autre jour, il faut que tu gardes la tête haute et surtout que tu continues à avancer. tu ne dois rien laisser au hasard, ni même de côté. tu apprécies ses efforts mais tu as bien du mal à suivre ses conseils. au lieu de te planquer derrière ton ordinateur à tenter de créer de nouveaux sons, tu préfères changer ta chambre de sens. chacun ses délires, remarque. en même temps, si tu t'étais assise dans ton fauteuil plutôt que de ramper sur la moquette, ça aurait été probablement plus simple. mais non, toi, il a fallu que tu te la joues façon commando d'élite. t'es un sketch à toi toute seule ma pauvre maribelle. l'entreprise de ta tâche ne pouvait qu'échouer. même avec la meilleure volonté du monde, à partir du moment où tu t'y prends mal, forcément, ça ne peut pas se passer à merveille. c'est d'ailleurs pour cette raison que tes cours te sont tombés sur la tronche quand tu as bougé le classeur ridicule qui se trouve à côté de ton bureau. en y réfléchissant bien, tu aurais probablement dû le vider, ça t'aurait évité quelques désagréments inutiles. quelques coups frappés à ta porte et la voix de ta sœur qui s'élève derrière toi. et merde. t'aurais bien eu envie de lui répondre que tu dormais comme un bébé, que c'était son imagination qui lui jouait des tours mais tu n'en n'auras pas le temps. elle te demande ce que tu fais avant de t'aider à te relever et t'asseoir sur ton lit. c'est vrai que c'est clairement plus confortable que la moquette, il n'y a aucun doute possible. cela dit, tu étais bien par terre quand même. tu ramènes ta jambe gauche contre ta poitrine et pose ton menton dessus avant d'analyser la tête de ta petite sœur. tu plisses légèrement les yeux. elle n'a pas dormi ta sœur, tu le vois bien. elle n'a pas l'air d'être très fraîche non plus, bien qu'elle essaye de te prouver le contraire. t'es ivre lana ? que tu lâches, sans même un avertissement. premiers mots de la journée, adressés à quelqu'un d'autre qu'à toi-même. t'es aussi sérieuse qu'un avocat pendant une plaidoirie et pourtant, t'as ce petit rictus sur le coin de tes lèvres. bah écoutes, il n'est jamais trop tôt pour la psychologie, je t'assure. ton sourire qui s'élargit. manière bien à toi de lui faire comprendre que tu pourrais très bien être en train d'analyser son comportement et que tu pourrais également t'immiscer dans sa tête si tu le voulais. te fous pas d'ma gueule, j'voulais bouger l'meuble. que tu finis par avouer en levant les yeux au ciel. parce que tu te rends bien compte que c'est de la connerie. t'en as juste marre de ne rien faire, de rester les bras croisés et d'attendre que le temps passe.


la désolance:
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Lana Verdier
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MessageSujet: Re: (verdier) toi et moi. (verdier) toi et moi. Empty30/9/2017, 21:19



toi et moi

maribelle verdier ft. lana verdier
un tas de scénarios et d'enchainements des évènements s'étaient succédés dans la tête de lana. tout était à moitié flou, brouillon. la soirée qu'elle venait de quitter lui avait complètement embrouillé l'esprit. pourtant, elle était parvenu à rassembler le peu de courage qui lui restait. il fallait qu'on ramène billie et qu'on la dépose elle aussi. il n'était pas question qu'elles passent la nuit ici. il faut savoir s'arrêter tant qu'il en est encore temps. jusque-là, tout s'était bien passé et elles étaient toutes deux arrivées à bon port. lana s'attendait à pénétrer dans une maison plongée dans la pénombre et dans laquelle résonnerait seulement un silence de mort. à la place, le bruit à l'étage eu un effet atroce sur son mal de crâne et les premiers rayons du soleil qui filtraient à travers les volets des fenêtres lui firent plisser les yeux. sans compter le manque de sommeil qui commençait clairement à se faire sentir. ses excès passés lui revenaient en pleine face. une aspirine en mains pour seul remontant, la voilà qui montait l'escalier en direction des sons. il ne lui fallut pas longtemps pour atteindre la chambre de maribelle. elle ne réfléchissait jamais quand il s'agissait de sa soeur. et le moins que l'on puisse dire était que celle-ci arrivait encore à la surprendre. lana n'aurait jamais imaginé qu'elle ne dormait pas dans un premier temps, ni de la trouver dans une telle situation en passant la porte de son espace personnel dans un deuxième temps. immédiatement, sa première mission fut de l'aider à se remettre sur son lit. le sol n'était pas encore digne d'un confort quatre étoiles. et avant même qu'elle n'aie le temps d'enchainer les questions, maribelle la perça à jour. t'es ivre lana ? la plus jeune des deux roule des yeux. elle n'avait jamais été capable de cacher le moindre détail insignifiant à la plus grande, malgré toute sa bonne volonté. bella j'viens de t'aider à te relever, tu crois vraiment pas qu'on serait toutes les deux couché par terre si vraiment j'avais trop tiré sur la corde ? elle essaie de s'en sortir un peu lana, mais elle n'a pas réellement tort dans le fond. et elle voit le regard de maribelle qui ne décroche pas, et elle comprend qu'elle n'est pas prête de lâcher le morceau. j'ai bu quelques verres, rien de bien extraordinaire. ça l'énerve de sentir son âme tant mise à nue face à quelqu'un. mais c'est sa soeur et elle se rend souvent compte qu'elle préfère mille fois se montrer vulnérable face à elle plutôt que face à n'importe qui d'autre. alors elle baisse sa garde une fois de plus, tout en sachant pertinemment qu'elle n'a rien fait de mal. c'est à ce moment précis que le regard de lana tombe sur les cahiers et autres livres échoués par terre. ils en disent long sur les activités de maribelle avant qu'elle ne débarque. comme si c'était l'heure de se mettre à étudier. pour la plus jeune, peu importe la période de la journée, elle avait toujours trouvé mieux que de se concentrer dans des cours. bah écoute, il n'est jamais trop tôt pour la psychologie, je t'assure. quel dommage, lana n'était pas dans l'optique de réfléchir à chacun de ses mots ou de ses actes, de manière à ce que sa soeur ne puisse pas fabuler sur telle ou telle chose. c'était actuellement beaucoup trop pour son cerveau en pagaille. euh... excuse-moi bella, mais j'suis pas très sûre de ton idée de psychanalyse. elle grimaça légèrement, signe d'inconfort évident. mais t'as l'intention de psychanalyser quoi même ? sa vie était si monotone et transparente aux yeux du monde en ce moment, qu'elle ne comprenait pas d'où pouvait lui venir la moindre interrogation. te fous pas d'ma gueule, j'voulais bouger l'meuble. dans sa situation, l'entreprise semblait vaine avant même son commencement. sans vouloir te vexer, j'pense pas que tu sois de taille à t'adonner à ce genre de loisirs. ça l'embête de dire ça parce qu'elle veut pas lui balancer à la tête la gêne de ce fauteuil. lana le sent suffisamment qu'elle en bave tous les jours à l'accepter. mais elle s'inquiète juste qu'il puisse lui arriver un fâcheux accident. et ça la blesse de la voir aussi mal. parce qu'elle fait tout pour le cacher, mais ça ne prend pas avec lana. mari, tu voudrais pas qu'on sorte ? voir du monde, rencontrer des mecs... y'a ce sourire plein de malice qui se dessine sur les lèvres de la petite rousse. elle devait tout essayer, pour savoir ce qui allait mordre avec sa soeur. parce que je t'aime énormément, mais j'me sens pas encore prête à te laisser nath'. plaisanterie. un peu, pas trop. dans le fond, elle le remarque que maribelle ne côtoie pas grand monde. et nathanaël est presque l'un des seuls mecs qui lui apporte de la compagnie. il ne traine jamais bien loin donc c'est plus facile. mais lana ferait tout pour que sa grande soeur rencontre de nouvelles personnes, qui l'aideraient à avancer dans la vie. à voir du positif, pour lui donner encore plus envie de se battre et de prouver au monde que c'est elle qui a les cartes en mains. pas ce fichu destin qui veut lui voler sa vie.
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Maribelle Verdier
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MessageSujet: Re: (verdier) toi et moi. (verdier) toi et moi. Empty2/10/2017, 14:33

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dans d'autres circonstances, ton entreprise n'aurait choqué personne. il faut dire aussi que, dans d'autres circonstances, t'aurais pas eu l'idée de faire ça à sept heures et demi du matin. faut dire que t'as eu l'illumination du siècle pour le coup. t'auras peut-être bien mieux fait de trouver autre chose, de moins dangereux à faire. t'occuper autrement, ça ne devrait pas être si compliqué. t'auras pu te remettre à tes cours, plutôt que de chercher à déplacer ce foutu meuble. t'aurais pu te poser derrière ton ordinateur et te focaliser sur la musique, plutôt que de chercher à déplacer ce meuble. deux possibilités parmi tant d'autres. mais non, toi, t'avais décidé qu'il fallait que tu joues à un jeu que tu avais perdu d'avance. ça te fait lever les yeux au ciel de croire que t'es surhumaine alors que c'est loin d'être le cas. tu veux brûler les étapes, refusant de suivre les règles imposées par ton état physique précaire. et toi, t'as sérieusement cru que tout ce foutoir passerait inaperçu. illusion que tu persistes à créer dans ta boîte crânienne, comme un instinct de protection fébrile contre toi-même, contre ta propre connerie. tu crois encore que tu peux te débrouiller toute seule, ne supportant pas que les autres prennent soin de toi. surtout pas lana. c'est toi la grande-soeur dans l'histoire, c'est toi qui devrait t'occuper d'elle et non l'inverse. mais y a qu'à regarder ce que ton manque total de conscience a fait de la situation. t'as plus qu'à compter sur elle maintenant et c'est bien une chose que tu ne supportes pas. t'as l'impression de la séquestrer, de la retenir contre son gré alors qu'elle pourrait déployer ses ailes et s'envoler. c'pas pour rien que tu lui colles aux basques, que tu la bouscules de temps à autres. tu cherches, maladroitement, à la pousser vers sa propre vie, qui l'attend bien sagement, les bras grands ouverts. mais elle reste là, lana. elle reste près de toi et ça t'agace de ne pas être en mesure de lui donner de l'élan pour qu'elle puisse partir sans se retourner. et toi, tu ne trouves rien de plus judicieux que de la faire débarquer dans ta piaule. pour la mesure d'éloignement, on repassera. elle t'aide à te relever, à t'installer sur ton lit. toi, tu ne dévoiles pas ta frustration de la voir voler à ton secours alors que tu rêverais qu'elle prenne ses jambes à son cou. de ta délicatesse légendaire et de ton franc parlé habituel, tu lui demandes si elle est ivre. elle a la tête de la fille qui n'a pas encore fermé l’œil, qui a passé une longue nuit blanche et qui rêverait de retrouver ses draps. bella j'viens de t'aider à te relever, tu crois vraiment pas qu'on serait toutes les deux couchées par terre si vraiment j'avais trop tiré sur la corde ? tu arque un sourcil, dubitative. elle semble vouloir faire bonne figure, faire passer la pilule avec cette démonstration verbale qui pourrait sans doute être une preuve de sa bonne foi. mais toi, t'es pas convaincue. j'ai bu quelques verres, rien de bien extraordinaire. tu secoues légèrement la tête, de gauche à droite, le soupir au bord des lèvres et le sourire qui s'agrandit. t'as l'temps pour l'analyse, t'as que ça à faire. et puis, c'est ta petite sœur, c'est d'autant plus simple. tu ne réponds rien, ce n'est pas nécessaire. t'es plutôt contente qu'elle soit sortie, qu'elle se soit accordé une soirée loin de toi. tu pensais avoir gagné un peu de répits mais les livres étalés sur le sol ont soulevés une nouvelle interrogation chez ta petite sœur. ça a toujours été toi, la plus studieuse des filles verdier. t'as toujours travaillé d'arrache pied pour être la meilleure, ou du moins pour t'en approcher le plus possible. les temps sont durs pour trouver du boulot et t'as bien l'intention d'entamer une carrière qui t'emmènera loin. tes projets reportés à plus tard à cause de l'accident dont tu as été la victime, t'as baissé les bras. t'as mis tes études en suspend parce que la psychologie est aussi destructrice que salvatrice. entrer dans l'esprit des autres, ça t'a toujours attiré. entrer dans le tien te fout la trouille. dans l'état actuel des choses, ce n'est pas une bonne idée de te plonger dans tes cours. mieux vaudrait que tu attendes. pour la garanti de ta propre santé mentale. mais ça, tu n'en diras rien. pas devant elle. tu gardes tes sombres pensées pour toi et préfères lui dire qu'il n'est jamais trop tard pour la psychologie. euh ... excuse-moi bella, mais j'suis pas très sûre de ton idée de psychanalyse. mais t'as l'intention de psychanalyser quoi même ? la grimace qui déforme ses traits t'arrache un sourire en coin, le regard attendrit pas la gêne occasionnée. tu ferais un parfait sujet d'étude, tu sais ? un brin malicieuse, tes prunelles sont rieuses. tu cherches la petite bête, profitant de son état d'ébriété certain bien que minime. tu la taquine, ta petite sœur.  tu la bouscules un peu, ta petite sœur. mais y a pas de méchanceté dans le ton de ta voix. elle te permet de garder la tête sur les épaules et les pieds sur terre, ta petite sœur. un soutien infaillible que tu as bien du mal à repousser malgré ton envie de la voir ailleurs plutôt qu'à tes côtés. elle te distrait, elle t'apaise. elle a ce pouvoir, sur toi, que d'autres n'ont pas. y a bien que pour elle que tu ne sombres pas, du moins pas totalement. tu te sentirais capable de lui décrocher la lune si elle te le demandait, tu serais capable de déplacer des montagnes si elle te le demandait. et plus important encore, tu serais capable de réapprendre à marcher pour elle, à vivre, à te battre. l'heure est pourtant à la connerie puisqu'elle te demande la raison de ce chahut et que tu lui révèles clairement ton envie de déplacer tes meubles. tu te rends compte de la stupidité de ton acte en le disant à haute voix. tu te flagelles mentalement d'avoir eu une idée aussi débile. sans vouloir te vexer, j'pense pas que tu sois de taille à t'adonner à ce genre de loisirs. tu hausses les épaules, une moue représentative de ta déception de ne pouvoir accomplir ta mission. j'aurais essayé. que tu laisses échapper, comme un encouragement pour toi-même. comme si t'étais en mesure de penser que tu pourrais à nouveau y arriver un jour, plus tard. comme si, en une seule remarque, lana t'avait donné assez de motivation pour envisager un futur différent de celui qui se profile sous tes yeux impuissants. mari, tu voudrais pas qu'on sorte ? voir du monde, rencontrer des mecs ... tu te retiens d'éclater de rire. tes lèvres pincées et ton envie d'exploser qui s'encombre au fond de ta gorge. parce que je t'aime énormément, mais j'me sens pas encore prête à te laisser nath'. et c'est à cet instant que le rire s'échappe et se répand dans la pièce. tu ris parce qu'il n'y a que ça que t'arrives à répondre. il s'accroche, ton petit ange. il ne veut pas lâcher prise, ton petit ange. une bouée à la mer qu'elle te lance et qu'elle aimerait que tu prennes. mais toi, t'es pas prête à plonger dans le grand bain alors que t'es pas encore à l'aise dans la pataugeoire. lana, tu sais que je t'adore. vraiment. tu pousses un soupir maintenant que t'as réussi à calmer tes gloussements. mais tu devrais d'abord commencer par aller dormir. et prendre une douche aussi. tu te fous de sa gueule parce que c'est plus facile de te concentrer sur elle plutôt que d'affronter tes propres problèmes. t'auras beau te mentir à toi-même autant que tu le veux, t'arriveras pas à berner la rouquine jusqu'à la fin des temps. en ce qui concerne dumont, garde-le. il me tape sur le système. la grimace facile. pour être tout à fait honnête, nathanaël est bien plus précieux à tes yeux que tu ne l'admettras jamais. tu l'apprécies bien plus que tu ne le montres. peut-être ta façon à toi de te protéger ou de protéger les autres. tu te complets dans cette relation fictive et de vos joutes verbales sans queue ni tête. c'est peut-être bien aussi l'une des rares présence que tu acceptes sans trop rechigner ces derniers temps. pour ce qui est du reste, t'es mignonne, mais j'm'en sors bien comme ça. le sourire en coin qui va bien, la voix qui ne tremble pas. tu gardes la tête haute, tu n'as pas l'intention de montrer tes faiblesses. t'es la grande-sœur. t'es celle qui doit faire front, peu importe ce qui se passe. et puis, y a cette voix, tout au fond de toi, qui te crache que personne ne posera les yeux sur toi quand tu seras bloquée dans un fauteuil roulant. t'es pas assez intéressante, t'es pas assez jolie, t'es bancale, t'es inexistante. qui voudrait d'un boulet attaché à sa cheville ?
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Lana Verdier
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toi et moi

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elle a un don, maribelle. celui de toujours parvenir à retourner les discussions à son avantage quand celles-ci prennent un tournant qui la dérange. un art bien utile dans sa situation parce qu'elle n'aime pas parler de ses problèmes, de son problème. sauf que maribelle devrait connaître sa petite soeur. celle qui a de la volonté pour deux, et qui n'a pas l'intention de jeter l'éponge au moindre obstacle. elle comprenait aisément que la plus grande des verdier avait vu sa vie basculer en l'espace d'une seconde, lana. mais elle était tout aussi intimement persuadée que ce n'était pas une fin en soi, et qu'il y avait des solutions. à défaut de s'intéresser aux autres, la princesse verdier s'était toujours pliée en quatre pour le bien de maribelle. et à ce titre, elle était de loin, celle avec qui les regards et les silences se trouvaient être les moins gênants parce qu'ils avaient un sens. alors elle ne se formalise pas de tout, lana. elle laisse couler délibérément. et surtout, elle ne cherche pas à lui cacher des choses. elle s'ouvre même à elle, de bon coeur, espérant intimement que ça l'incitera à l'imiter. tu ferais un parfait sujet d'étude, tu sais ? elle hausse les épaules, la petite verdier. elle ne sait pas ce que sa soeur espérait interpréter chez elle. c'est vrai princesse. ta vie est aussi plate que l'horizon, et tu caches tellement bien tes émotions que tu parviens même à te convaincre que tu n'en as plus aucune. tu apparais telle une reine des glaces aux yeux du monde et ça te dessert plus que ça ne t'apporte. tu sais tout de moi bella, j'sais pas ce que tu pourrais voir de plus à travers mon aura. mais tout compte fait, peut-être qu'elle aimerait bien savoir, la rousse. il se pourrait qu'elle découvre des secrets qu'elle se dissimulait à elle-même. or, malgré toute sa bonne volonté, ce n'était vraiment pas le moment rêvé. un mal de tête lui vrillait le crâne, ce pourquoi elle n'était pas d'humeur à mettre en marche ses méninges. un trop gros effort pour une heure aussi matinale. ose dire que tu ne t'y prêterais pas volontiers pourtant, si cela pouvait rendre ta soeur plus souriante. parce que ça se voit comme le nez au milieu de la figure que mari' paraît immédiatement plus ouverte quand elle aborde un sujet ne la concernant pas. alors toi, tu te rends, tu te sacrifies pour elle. c'est sûrement dans cette même optique qu'elle relève à peine le détail signifiant que maribelle s'était prise pour un déménageur au saut du lit. j'aurais essayé. l'évidence la frappe, parce que tout coule de source. sa grande soeur, elle la connait comme personne et elle sait pertinemment ce qu'elle cherche à faire. bousculer ses meubles s'apparente à bousculer sa vie. et c'est en agissant sur un détail, qui paraitrait minime aux yeux de n'importe qui, que maribelle se donne l'impression de garder un impact sur ce quotidien monotone qu'elle subit jour après jour. comme si en voyant sa chambre différemment, son existence pourrait prendre un tout autre tournant. j'peux te donner une dizaine d'autres moyens de rendre ta vie un peu plus palpitante. franchement... chez les verdier, on est plus originaux que ça quand même. y'a la malice qui pointe sur les lèvres rouges. elle avait envie de lui dire que n'importe quelle personne travaillant ici aurait pu trouver son compte en se chargeant de la décoration. et que d'ordinaire, c'était bien le cadet de leur souci de gérer le mobilier. mais elle évite d'en remettre une couche, lana. son but n'étant pas d'enfoncer maribelle en lui exposant ce qu'elle n'était plus capable de faire à l'heure actuelle, mais plutôt de l'aiguiller vers des occupations bien plus ludiques qui l'aideraient à maintenir sa tête hors de l'eau. et de ce côté-là, elle ne manque jamais d'idée la princesse. c'était d'ailleurs pour illustrer ces propos qu'elle avait déjà commencé à lâcher des idées à la volée. espérant secrètement que maribelle y trouverait de quoi égayer ses journées grisâtres. lana, tu sais que je t'adore. vraiment. mais tu devrais d'abord commencer par aller dormir. et prendre une douche aussi. oops, elle te rembarre bella. t'es pas vexée. c'est juste que tu te demandes ce que tu vas bien pouvoir inventer pour parvenir à tes fins. puisque impossible n'était vraiment pas lana. si tu y tiens... elle fait le tour du lit, lana. et elle va s'installer du côté gauche. à l'emplacement libre, spécialement conçu pour elle. et retirant simplement ses chaussures, elle se glisse près de sa grande soeur. elle en avait presque oublié son aspirine, sa moitié avait toujours été un bien meilleur remède à toutes les douleurs physiques et psychiques. maintenant, on peut parler. de toi d'ailleurs. et n'imagine pas que tu vas y échapper à chaque fois que tu essaieras de me remettre sur le tapis. alors elle continue d'y donner tout son coeur, la jeune verdier. et elle ne fait pas dans la demie-mesure. elle va même jusqu'à lui offrir son meilleur ami, enfin presque. en ce qui concerne dumont, garde-le. il me tape sur le système. et encore une fois, elle se plante. la partie était loin d'être gagnée avec la jeune femme. mais lana était tout aussi loin de déposer les armes. pour ce qui est du reste, t'es mignonne, mais j'm'en sors bien comme ça. les faits n'étaient pas flagrants mais la contredire ne servirait qu'à la braquer davantage. elle se retient de rire, lana. parce qu'elle se dit que si bella testait sa manière d'appréhender les évènements, elle y gagnerait pour sûr. tu voudras peut-être pas me croire mais je t'assure qu'il n'y a aucun mal qu'un mec ne peut pas soigner. que ce soit pour une nuit ou pour la vie, lana était persuadée que ça ne pourrait qu'aider maribelle. confidence pour confidence, t'imagines même pas le nombre de fois où j'ai jeté mon dévolu sur l'un deux pour oublier le reste. autant apporter plus de crédit à ce qu'elle disait, ça ne pouvait qu'être mieux. elle se retourne, lana, et se retrouve sur le dos à fixer le plafond. tiens d'ailleurs, puisqu'on en est là, qu'est-ce qui te fait craquer chez un mec ? la jeune verdier, elle rêverait de pouvoir présenter son homme parfait à maribelle. parce que ça lui prouverait qu'elle a encore trop de trucs à vivre et d'amour à donner.
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Maribelle Verdier
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tu trouves un sujet de conversation bien plus adapté à tes capacités. lana. parler d'elle plutôt que de toi. réaction humaine que de se concentrer sur autre chose que sur soi-même. c'est plus facile, moins encombrant. ça t'fait penser à autre chose, ça te change les idées. bien malgré elle, à moins que cela n'ait été volontaire - ce que tu pourrais aisément penser après tout parce que l'on parle tout de même de la cadette verdier, la rouquine te donne l'occasion d'élargir tes horizons. te débarrasser de tes pensées sauvages, volages et chaque jour un peu plus sombres. comme une voie sans issue qu'tu t'entêtes à prendre alors qu'il y a tant d'autres chemins que tu pourrais emprunter. si seulement tu les voyais. si seulement tu le voulais. tu sais tout de moi bella, j'sais pas ce que tu pourrais voir de plus à travers mon aura. le sourire en coin qui étire doucement tes lippes. le regard protecteur que tu poses sur la silhouette de ta petite-sœur. jolie poupée qui passe son temps à tromper le monde, elle avec. et elle s'rend pas compte, ton petit ange, qu'elle croit aux histoires qu'elle sert avec ardeur au monde extérieur. n'oublie jamais que c'est justement parce que je sais tout de toi que je suis en mesure de trouver quelques pépites à exploiter. le clin d’œil pour appuyer tes paroles. tu ne veux pas lui déposer ta quinte flush royale sous le nez. ce ne serait pas du jeu si tu lui dévoilais tes cartes. faut pas trop rêver non plus. il ne manquerait plus que tu lui balances tout ce que tu vois à travers ses yeux bruns. elle n'est pas prête pour ça, probablement pas en état non plus. psychanalyser ta famille, une erreur que tu regrettes de faire à chaque fois que la situation s'y prête. au départ, tu t'étais promise de ne jamais t'attaquer à de tels sujets. bien trop proches de toi, tu sais qu'c'est jamais bon d'se pencher sur de tels patients. tu t'es souvent ravisée, rangeant dans un tiroir tes remarques probablement déplacées. parce qu'il n'y a qu'avec ta famille que t'es réellement capable d'être agréable, de parfaite bonne foi. la plupart du temps, tu t'contentes d'envoyer valser l'monde environnant, juste pour ne pas que ça t'atteigne de trop. un peu trop marginale, pas assez dans l'moule que l'on nous impose à la naissance. t'as brisé les codes d'une famille droite et modèle. alors tu t'fais pardonner comme tu peux. ta dévotion pour les tiens étant le point d'honneur de ton rachat tacite. lana. elle te demande c'que tu fais à une heure pareille. tu lui dis qu't'as besoin de changement. t'as pas réussi, bien évidemment. tu dis qu't'auras essayé. tentative vouée à l'échec, fallait bien que t'y mettes du tien. jolie poupée au courage amoché. j'peux te donner une dizaine d'autres moyens de rendre ta vie un peu plus palpitante. franchement ... chez les verdier, on est plus originaux que ça quand même. rire étouffé. tu baisses la tête, des doigts jouant nerveusement avec le pli de ta couverture. tu sais bien que quand tu n'es pas là, je fais n'importe quoi. ton moqueur, essai de te reprendre, de te retrouver. il faut bien que je m'occupe quand tu décides de découcher lana. et c'est pas souvent chose aisée. surtout à une heure pareille. que tu poursuis, regard à moitié accusateur bien que bien trop tendre pour être pris au sérieux. et puis, l'originalité est subjective. et, de nous deux, c'est bien toi qui doit en déborder le plus. t'es pas du genre à embarquer le monde dans tes histoires. plus suiveuse que meneuse. la tête pensante des opérations, ça a toujours été elle. et elle te le prouve une fois de plus en te donnant quelques pistes à explorer. des choses qu'tu pourrais faire, seule ou accompagnée. mais t'en veux pas de ses idées. tu les rejettes sans appel. le sourire aux lèvres comme si t'essayais d'faire passer la pilule plus facilement. t'envoies tout sur les roses parce que t'es pas prête à faire face à ta nouvelle vie bancale. celle que tu t'es causée toute seule et dont tu regrettes chaque seconde. t'es pas prête à redevenir toi. pas maintenant. pas tout de suite. tu lui suggères une douche et du repos avant toute chose. retarder l'échéance. nouvelle passion que tu t'appliques à respecter à la lettre dès que l'occasion se présente. si tu y tiens... t'arques un sourcil, comme si elle ne te croyais pas une seule seconde. un peu que j'y tiens oui. tu choisis d'opter pour un ton presque offensé. c'est pas grand chose, juste une sorte de rappel à l'ordre prouvant que t'es bel et bien la grande sœur et qu't'as pas besoin qu'on te dise ce que tu as à faire. c'est n'importe quoi, tu l'sais bien. mais tu persistes, des fois que tu finirais par la dégoûter de t'filer un coup de main en cette période peu agréable de ton existence. cela dit, fallait bien que tu te doutes que la verdier ne lâcherait pas le morceau aussi aisément. c'est pas dans ses gênes. et tu la regardes faire le tour du lit pour venir s'installer à sa place attitrée. tes prunelles jouent avec le plafond pendant quelques secondes, ta tête dansant légèrement de gauche à droite. désespérante. maintenant, on peut parler. de toi d'ailleurs. et n'imagine pas que tu vas y échapper à chaque fois que tu essaieras de me remettre sur le tapis. soupir glissant entre tes lèvres à demi ouvertes. tu croises les bras sur ta poitrine, écoutant attentivement son laïus sur le fait de voir du monde, sur le possible prêt de son meilleur ami même. et toi, ça ne te plait pas. y a rien qui te fait envie là-dedans. encore moins le fait de devoir te coltiner le dumont. hors de question. et tu ne te prives d'ailleurs pas de lui faire par de toutes tes réticences. l'envoyant bouler au sujet de nathanaël, en remettant une couche en ce qui concerne les sorties, affirmant te débrouiller très bien par toi-même. mensonge bien plus gros que toi mais, une fois de plus, tu auras essayé de cette façon. sauf qu'elle n'est pas dupe, ta cadette. elle sait, elle. lana. elle est pas comme les autres. bien plus capable de lire en toi que n'importe qui. c'est d'ailleurs ce qui te fait défaut depuis qu't'as perdu ta jambe. saloperie de connexion à la con. foutu lien entre sœurs. tu voudras peut-être pas me croire mais je t'assure qu'il n'y a aucun mal qu'un mec ne peut pas soigner. confidence pour confidence, t'imagines même pas le nombre de fois où j'ai jeté mon dévolu sur l'un deux pour oublier le reste. t'arques un sourcil, posant tes yeux sur elle. l'aisance dont elle fait preuve est déconcertante. parfois, t'oublies à quel point elle a grandit, la princesse. genre ? t'as des choses à oublier toi ? que tu laisses échapper, en toute innocence. encore une fois, tu veux la faire parler d'elle. détourner la conversation, la prendre à ton avantage. finesse d'exécution qui ne passera probablement pas inaperçu, mais ça ne coûte rien. alors tu tentes, encore. toujours. tiens d'ailleurs, puisqu'on en est là, qu'est-ce qui te fait craquer chez un mec ? question que tu ne t'ais jamais vraiment posée. t'as jamais cherché quelqu'un qui pourrait te correspondre. t'as toujours pensé que t'avais besoin de personne. jusqu'à présent, les faits étaient prouvés, vérifiables par a+b. aujourd'hui, les choses sont bien différentes. et pourtant, t'arrives toujours pas à y penser sérieusement. comme si cette histoire d'amour n'était qu'une vaste blague qui te tomberait sur le coin de la figure, sans que tu ne t'y attendes. et tu ne comptes pas forcer le destin. il se fout déjà bien assez de ta tronche comme ça, pas la peine d'en rajouter. j'en sais rien lana ... j'ai pas réfléchis à la question. par de vérité énorme. information que tu n'es pas obligée de dissimuler. de toute façon, c'est à se demander si t'as déjà aimé quelqu'un, ou si quelqu'un a déjà éprouvé quelque chose pour toi. toi, tu dois bien avoir un idéal ? il ressemble à quoi ? toujours revenir à ton objectif principal. toujours détourner la conversation. et par pitié, ne me dis pas que c'est dumont. j'ai déjà bien assez de soucis comme ça, n'en rajoute pas. que tu termines, ironisant en tout point la situation.
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