Sujet: fight like a girl (sefia+eden) 9/4/2017, 19:16
La salle d’entraînement comme elle l’aime. Vide et silencieuse. Le seul bruit qui résonne est le tic-tac de l’horloge, et de temps à autre, le bruit de ses poings qui s’abattent contre le sac de frappe qui lui fait face. Il est si tôt que les premiers rayons de soleil commencent à filtrer à travers les stores de la baie vitrée pour s’écraser sur le miroir, dévoilant ainsi un arc-en-ciel de poussières qui volent dans l’air. En fond, Pachelbel. Le téléphone éteint, et l’esprit concentré. C'est le rituel du dimanche matin. Près de trois années que son entraîneur lui a offert les clés de la salle, petite privilégiée qui avait besoin de canaliser sa colère et ses angoisses dans la violence à sens unique. Elle la revoit, cette gosse à peine pubère qui traverse le pas de la porte, qui baissait les yeux en voyant le regard des garçons et des hommes se tourner vers elle, presque amusés de la voir entrer ici, avec son nœud dans les cheveux et ses chaussures vernies. Sa descente aux enfers, elle est présente ici plus qu’ailleurs. C'est ici qu’elle a hurlé, enragé, et chialé toutes les larmes de son p’tit corps d’enfant. Pas pour le fric, pas pour l’héritage : à 14 ans, tout c'qu’elle voulait c'était un père et une mère, une vie stable et de quoi raconter en rédaction. Elle secoue la tête, laissant des mèches de cheveux humides s’échapper de son élastique pour venir lui barrer la joue, en avalant une gorgée d’eau qui lui glace la gorge. Frapper, c'est sa drogue.
C'est ce matin là qu’elle a invité Séfia à s’initier au self défense, à l’art des poings et de l’adrénaline face à son meilleur ennemi, soi-même. Cette jolie blonde que Em a pris sous son aile, tatouée, à l’air de dure, mais qui crève les yeux de mélancolie quand Eden la surprend le regard dans le vague à servir des bières aux habitués. Eden elle est comme ça, elle se sent l’âme de Mère Theresa, elle veut aider l’monde entier, alors qu’elle est pas capable de s’occuper d’elle-même ni d’apaiser ses peines. Elle veut penser aux autres pour s’oublier, écouter les problèmes pour éviter d’parler, elle a le besoin de sortir de sa tête, et du bordel incessant qui s’y trame. Y’a pas qu’une fois qu’un des relous du bar a haussé le ton avec la blonde, et si Emeryck est jamais loin pour montrer les crocs, elle le sait, qu’avec ce genre d’homme, il valait mieux savoir viser juste.
Le grincement de la porte ne tarde pas à se faire entendre, et un fin sourire se dessine sur les lèvres de la brune pour accueillir son invitée. Elle se sentait presque responsable de cette mission qu’elle s’était attribuée en quelque sorte : du haut d’ses vingt ans, elle était bien trop habituée à ce qu’on la considère comme une gosse, irresponsable, pas assez stable, mais pas assez volage non plus. Pour une fois elle voulait bien faire. L’énergie débordante, et le cœur trop plein.
« J’t’ai pas levée trop tôt j’espère ? »
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Sujet: Re: fight like a girl (sefia+eden) 11/4/2017, 10:40
"Eden & Séfia "
"Il y a de la magie à livrer combat au-delà de ses propres limites; c'est cette magie qui fait que l'on prend tous les risques pour un rêve qu'on est seul à connaitre."
Avec le bar et son passé, Séfia aurait dû prendre des cours d’autodéfense depuis bien longtemps mais elle n'y avait pas réellement réfléchi auparavant. Pas avant qu'Eden lui propose de l'entrainée, elle avait accepté avec le sourire. Oui c'était définitivement une bonne idée, au cas où... Juste au cas où son passé se rappellerait à son souvenir. Et qu'il se défoulerait sur son joli petit visage de poupée russe. Comme elle le disait elle-même, elle ne lui laisserait aucune chance de la ramener. Outre son passé, elle ne voulait pas qu'un homme vienne à son secours à chaque fois qu'un sale type venait l'aborder au bar un peu trop violemment et avec un peu trop d'ardeur. Em' la défendait sans sourciller mais un jour à cause d'elle il aurait des problèmes judiciaires. À cause d'elle il risquait de retourner en prison si un connard venait à porter plainte pour coups et blessures. Et tout ça pourquoi ? Pour l'avoir défendu ? Non il n'en était pas question. Il avait un passé et les flics ne chercheraient pas à connaître les raisons de cette interaction. Ils attraperaient le coupable sans se poser de question. Alors afin d'éviter ça elle souhaitait apprendre à se défendre, seule, à vraiment se défendre, parce que la demoiselle savait frapper, malheureusement elle l'avait fait pendant trois ans. Mais elle était trop faible pour tenir tête à son acheteur. Ça ne se reproduira plus s'il venait à Paris. Elle se le jure.
Séfia aimait beaucoup Eden, seule femme du groupe, elle avait cette fragilité sur le visage qui contrastait tellement avec son caractère. C'était une dure à cuire elle n'avait pas de doute là-dessus. Mais comme les autres, elle aussi était une écorchée vive. Elle ne pose jamais de question sur le passé de la jolie brune parce que ça entraînerait des questions sur sa propre vie. Mais la vérité c'est qu'elle était curieuse de lire dans toutes les failles de ce groupe d'amis. Elle les aimaient tous beaucoup. Sauf Lya mais c'est une autre histoire. Ce matin, elle était en retard pour sa première séance avec Eden et elle détestait tout particulièrement d’être en retard. Une rapide douche, des vêtements confortables et la voilà dans la salle de sport avec encore les cheveux en vrac et mouillée. Lorsqu’elle voit la silhouette d’Eden se dessiner au loin elle se met à sourire. « Non ce n’était pas trop tôt. » C’est vrai qu’elle avait fait la fermeture la veille mais Séfia n’était une grosse dormeuse donc ça ne la dérangeait pas du tout de venir tôt. « Je suis désolée pour le retard. J’étais avec Em’. Elle leva les yeux au ciel en disant cela. Comme si elle allait être avec quelqu’un d’autre. Depuis son « histoire » avec son patron la demoiselle avait arrêté de voir d’autres hommes sans réellement y penser. Pourtant on ne peut pas dire que Séfia était une pro de l’engagement bien au contraire. Elle aimait sortir le soir. Séduire et terminé la nuit avec un homme différent. Pas d’attache. C’est exactement son credo. Enfin c’était son credo parce que visiblement avec Em’ s’était différent. Elle séduisait toujours, parce qu’elle aimait la satisfaction de plaire à d’autres hommes. Mais, elle ne terminait plus dans leurs lits. « Je te remercie pour l’invitation, ça va beaucoup m’aider avec les gros lourds du bar. » L’alcool était magique, mais disons que parfois ça avait le pouvoir de rendre le plus doux des hommes en gros lourd.