Sujet: the start of something new - zeno&fanny 21/12/2016, 23:42
it's a new dawn, it's a new day, it's a new life
La dalle de béton au sol est toujours brute, Fanny n'ayant pas su se décider sur ce qu'elle voulait pour l'habiller. Normalement elle est douée pour faire ce genre de choix, elle a l'oeil pour la décoration d'intérieur, et a bon goût. Mais la pression la fait reculer. C'est son magasin, et le sol n'est pas quelque chose que l'on peut changer facilement, comme un tapis ou une peinture. Non, là il faut non seulement qu'il lui plaise définitivement, mais aussi qu'il puisse s'assortir avec tous les styles de mobilier qu'elle pourra présenter. Toute une histoire. Alors elle a décidé de repousser au maximum cette lourde tâche pour se laisser le temps de la réflexion. Dans un coin de la pièce, elle a installé un bureau provisoire, juste le nécessaire vital, un tapis, une table haute avec ses chaises, une lampe et surtout, un radiateur électrique. Le grand espace est absolument glaciale en ce mois de décembre, et ce petit objet est vital pour la rousse et son petit chat, régulièrement blotti en rond contre la source de chaleur.
« Non, non, je vous dis, grège c'est beaucoup trop foncé! ... Je veux du sable, à la limite vanille ou jaune de Naples si il faut ... Oui, c'est ça, rappelez moi.» La jeune entrepreneur lève les yeux au ciel en raccrochant son téléphone. Voilà quelques jours qu'elle se bat au téléphone pour réussir à obtenir la teinte exacte qu'elle veut pour la couleur des murs, mais il faut croire qu'elle demande la lune, c'est la troisième fois déjà qu'elle renvoie le pot. Bientôt elle débarquera à l'atelier et mélangera les pigments elle-même, si il n'y a que comme ça qu'elle pourra être satisfaite. Quoiqu'il en soit, elle griffonne une petite croix sur son agenda, marquant que le coup de fil est passé, advienne que pourra. Les pages de son cahier, longuement griffonnées lors des interminables coups de fils aux divers fournisseurs, lui rappellent, juste au bon moment, qu'elle attend d'une minute à l'autre une potentielle collaboratrice pour le visuel d'ouverture. A peine pour elle le temps de sortir les moodboards qu'elle a designé (1, 2, 3, 4), qu'elle distingue une silhouette jeter un coup d'oeil par la porte vitrée donnant sur l'immense local.
Fanny se lève, atterrissant délicatement sur ses talons hauts, et se dépêche d'ouvrir à Zeno qui doit n'attendre qu'une chose : pouvoir se réchauffer à l'intérieur. « Bonjour ! Entrez vite, vous devez avoir si froid dehors ! » Elle joint le geste à la parole et ouvre la porte en grand pour laisser passer le mannequin. « Je suis désolée, rien n'est fini encore, il faut avoir de l'imagination pour l'instant pour visualiser la boutique.»
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Sujet: Re: the start of something new - zeno&fanny 31/12/2016, 19:59
Exit ghost.
The start of something new
La fausse blonde écrasa son mégot contre le mur déjà crade du bâtiment près duquel elle s'était arrêtée. Elle fouilla quelques secondes dans la poche de son manteau à la recherche de son cendar en métal qu'elle quittait jamais quand elle sortait. Ça avait le don de l'agacer, tous ces foutus Parigots qui pouvaient pas s'empêcher de lâcher la fin de leur cigarette sur un trottoir, dans les parcs, ou sur la route. À croire qu'on leur avait jamais appris la discipline. Y'avait probablement des baffes qui s'étaient perdues dans leur éducation. Elle troqua le cendrier contre une petite boîte de pastilles de menthe dont elle s'empressa d'avaler un ou deux cachetons qui lui ravivèrent les papilles. Quelques instants plus tard, la modèle alternative enroulait son écharpe autour de son cou et repassait ses mitaines. Rien de plus insupportable que de puer la clope. Ça suffisait amplement que son manteau sente. Pas besoin en prime que le reste des accessoires prenne un coup. C'était pas très pro, mine de rien, de se pointer à un rendez-vous avec une sale odeur de tabac froid sur soi. Zeno, elle aimait pas en tous cas.
Même si son boulot de modèle et hôtesse alternative ne servait qu'à arrondir les fins de mois pour le moment, elle aimait que le travail soit bien fait. Le monde de la mode, c'était un sacré foutoir où se battaient des requins croisés blaireaux. Le quidam aurait pu croire que l'underground était différent, mais fallait pas trop espérer. Dès que ça causait talons aiguilles et maquillage, ça avait tendance à se bouffer la gueule et à être impitoyable. Alors valait mieux filer droit un temps pour se faire sa petite niche, tranquillement. À ce niveau-là, Zeno, elle était irréprochable. Elle ouvrait sa gueule par moment, fallait pas non plus s'attendre au contraire. Mais la plupart du temps, elle se contentait de faire son second job avec amour. Et proprement, s'il-vous-plaît. Ce qui faisait qu'on la rappelait souvent. C'était Fanny qui l'avait rappelé. Fanny Delmas. Une jolie rousse au grand sourire mais au ton assez autoritaire, qui vous faisait rapidement comprendre qu'au moindre écart, c'était terminé pour vous. Le genre de gonzesse qu'avait des couilles, et ça plaisait à la Lyonnaise. Alors elle avait pas hésité à accepter sa proposition. Elle avait pas franchement réfléchi, le « oui » était sorti tout seul. Pas de question, pas d'opposition, que dalle. Juste un oui.
La fausse blonde s'arrêta devant le lieu de rendez-vous. Elle colla son nez à la vitrine pour vérifier que c'était bien là qu'on l'attendait. Pas de doute, une rouquine venait déjà lui ouvrir. Elle se faufila à l'intérieur, referma derrière elle. Ça caillait sec, dehors, mine de rien. Temps hivernal à la con.
« Je suis désolée, rien n'est fini encore, il faut avoir de l'imagination pour l'instant pour visualiser la boutique. - Oh vous en faîtes pas, ça a un peu de gueule mine de rien. »
Puis c'était pas l'imagination qui lui manquait, à la techos. Et encore, elle était clean. Aussi clean que pouvait l'être une cocaïnomane, certes. Fallait simplement comprendre qu'elle avait pas un ou deux psychotropes dans les yeux pour lui faire imaginer monts et merveilles et voir des putain d'éléphants roses.
« Z'allez bien ? Elle lui tendit la main. C'est sympa de m'avoir rappelé. J'avais bien aimé taffer avec vous, et je doute pas que pour le coup, ça va être encore plus appréciable maintenant qu'on parle de votre projet perso. »
Elle eut un sourire doux, un sourire vrai. La modèle se détourna pour jeter un coup d’œil autour d'elle. Curieuse comme elle l'était, elle s'approcha de la table où Fanny semblait plancher dur. Quelques moodboards, beaucoup de notes. Rien à dire, c'était propre. Ça lui donnait envie.