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| Concerto pour violon n°2 | Louyse | |
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Invité Invité | Sujet: Concerto pour violon n°2 | Louyse 14/10/2016, 01:17 | |
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Louyse Creutz featuring Katherine McNamara
NOM : CREUTZ PRÉNOM : Louyse Eleanor Irene Marie Elisabeth Sa mère, qui résidait alors en France pour ses études, avait préféré opté pour des prénoms majoritairement français. Seul le troisième, Irene, se prononce à l'allemande. Louyse n'est autre que la francisation stylisée du prénom de sa grand-mère, Luisa. SURNOM : Lou, habituellement.
DATE ET LIEU DE NAISSANCE : 29/12/1995 à Strasbourg ÂGE : 21 ans ORIGINES : françaises du côté de son père et allemandes par sa mère. Louyse descend d'une famille de la noblesse Souabe, arrière-arrière petite-fille d'une comtesse von et zu Bodman.
ORIENTATION SEXUELLE : hétérosexuelle ; Louyse considère néanmoins qu'une vie est remplie d'expériences et que l'homosexualité en fait partie. STATUT CIVIL : célibataire.
ÉTUDES/MÉTIER : Master 1, double diplôme Management and Business Law. Juriste des entreprises en devenir. PASSION(S) : violoniste et violoncelliste, anciennement chanteuse. Grande amatrice de littérature française, allemande et anglaise. Passionnée par l'époque victorienne et la Belle Époque.
GROUPE : J'adore de Dior. TYPE DE PERSONNAGE : personnage inventé.
The soul is a terrible reality ...
Louyse est une figure distante et froide qui ne laisse rien paraître au premier abord. Un monstre d'impassibilité, inaccessible. Non pas qu'elle n'ait pas de sentiments, mais ils sont pour elle une preuve de faiblesse qu'elle ne peut se résoudre à extérioriser, qu'elle le veuille ou non. Son éducation ne lui a que trop bien appris à cacher ses émotions, aussi garde-t-elle pour elle ce qu'elle ressent. Les coups et chocs sont encaissés en silence, les déceptions ravalées, les peurs refoulées pour ne laisser qu'un masque parfait, une illusion dans laquelle se perdent volontiers ses interlocuteurs. Car aux yeux de tous, la rouquine a une conduite exemplaire. Elle sait parfaitement se comporter en société, en bon modèle de bienséance né et élevé une cuillère en argent entre les dents. Entreprenante, studieuse et travailleuse, elle réussit brillamment tout ce qu'elle entreprend. Cultivée et musicienne hors pair, ses dons artistiques en font une jeune intellectuelle qu'il est appréciable d'entendre jouer comme parler. La Française est une bonne oratrice, sa prestance et son charisme aidant naturellement.
Si la demoiselle semble irréprochable en apparences, elle est en réalité le mariage parfait du vice et de la vertu. Louyse est séduisante, elle aura hérité d'un corps et d'un visage agréables à l’œil, ce dont elle a parfaitement conscience. Une femme qui se sait belle est une femme dangereuse et en matière de physique, la rousse sait son charme. Malgré son jeune âge, elle est affreusement manipulatrice. Ses actes sont, pour la plupart, calculés et orchestrés avec une précision notable. Son penchant pour la domination rend le manque ou la perte de contrôle insupportable. Les échecs lui sont intolérables, sa détermination est sans faille. Louyse se donnera toujours les moyens de ses ambitions et fera tout pour parvenir à ses fins, qu'importe les sacrifices, qu'importe les souffrances. Parfois trop téméraire, souvent têtue, elle serrera les dents, serrera les poings, maquillera ses lèvres d'un sourire confiant jusqu'à obtenir ce qu'elle désire. En bonne opportuniste, Louyse sait s'entourer de personnes influentes et n'hésitera pas à jouer de ses relations pour se faciliter la vie, grimper plus rapidement les échelons ou atteindre les cercles sociaux qui lui font envie. Elle n'a aucun scrupule à se servir des autres en se fichant bien de les briser. C'est un esprit torve, une jeune femme dangereuse et vénéneuse, un poison, une tempête qu'il vaut mieux ne pas avoir pour ennemie. Une main de fer dans un gant de velours, qui vous étranglera à peine vous la serrerez. C'est un serpent, une créature vile et insidieuse. Dans une autre vie, en d'autres temps, elle avait probablement été ce reptile rampant ayant fait plier la première femme biblique.
Louyse est une nature calme et sereine qui sait faire preuve d'une patience infinie. Elle prend la vie avec recul, analyse avant de juger, songe avant d'agir, ce qui en fait une personne prudente et réfléchie. Les disputes et prises de tête sont une perte d'énergie à ses yeux, un sombre travers de l'humanité qui lui échappe. Aussi préfère-t-elle laisser les choses passer plutôt que de foncer tête baissée dans un conflit stérile. Les plus bornés jugeront qu'elle fuit la réalité par peur de l'affronter en face. La rousse n'est pas rancunière, mais elle ne perdra pour autant pas son temps auprès de personnes n'ayant aucun intérêt ou lui manquant de respect. Il est plutôt difficile de la faire sortir de ses gonds. Et pourtant, franchir ses limites peut s'avérer risqué. À force d'accumulations, la musicienne est une bombe à retardement. C'est une âme impétueuse et sauvage. Un torrent bouillonnant. Bouillonnant de rage, de passion, de haine, de sensualité. Sa voix ferait trembler les murs, sa colère, aussi rare soit-elle, éclaterait des mondes.
Elle se détruit à petit feu, jour après jour, avec ses attirances et sa curiosité. Elle a depuis longtemps un goût certain pour l'interdit, pour le danger. C'est une arrogante qui aura déjà largement payé sa témérité, qui aura chuté de son piédestal plus d'une fois, qui se sera brûlé les ailes jusqu'à s'en calciner la peau. Mais qui se sera surtout relevée. Si la jeune femme apprend de ses erreurs, elle a malheureusement un don pour se fourrer dans des pétrins du diable. Elle sait pertinemment que la corde sur laquelle elle tire depuis des années finira par céder, que le couperet finira par tomber, mais elle ne peut s'empêcher pour autant de continuer à forcer.
Louyse préfère l'autonomie et l'indépendance. Elle ne se gêne jamais pour faire comprendre qu'elle sait parfaitement se débrouiller et que le courage est loin de lui manquer. Il arrive qu'elle soit vue comme une peste, une enfant trop gâtée à qui rien n'était refusé. Mais en réalité, la jeune femme se révèle d'une douceur et d'une simplicité à vivre qui en étonneraient plus d'un.
On l'apprécie quand on ne la hait pas, une fois ses lourdes portes de défense passées, une fois son masque de glace percé. Elle est une amante complice, une amie fidèle et loyale, la lame acerbe dans votre dos. Louyse est à double tranchant. Appréciant la solitude, elle accepte difficilement de s'attacher, ne se gênant pas pour repousser les autres pour mieux se protéger. C'est une constipée de l'émotionnel, comme elle aime à le plaisanter. Au fond, elle craint comme tout à chacun de souffrir. Elle se méfie d'un grand nombre qui se méfie parfois en retour. L'approcher pour la connaître, c'est se rendre compte d'une personnalité qu'on juge trop secrète pour être honnête. La rousse ne ment que rarement. Elle a cependant la fâcheuse manie de déformer la réalité à son avantage ou de conserver certaines vérités pour elle lorsqu'il s'agit de se sortir de situations délicates ne lui plaisant guère. Elle ne parle que peu de son passé et écourtera rapidement les conversations oscillant dangereusement vers sa vie au Japon, préférant garder sous silence les épisodes les plus sombres de cette période. Seule propriétaire de sa vie privée, elle ne supporte d'ailleurs pas que l'on tente de s'en mêler.
Louyse parle dans la langue de Molière, pense souvent dans celle de Goethe, étudie dans celle de Shakespeare, réfléchit par moment encore en japonais, et insulte automatiquement dans celle de sa mère. Il lui arrive parfois de ne plus trouver un mot dont elle connaîtra par contre l'équivalent dans l'une des cinq autres langues qu'elle parle, ce qui aura le don de l'agacer. Ses paroles sont soignées et réfléchies, sa franchise toujours accompagnée de diplomatie, ses piques acérées ont la violence des gifles physiques. Elle est ce ton fort et autoritaire qui laisse entendre des capacités naturelles à mener, à diriger. Sa vie entière n'aura été qu'une longue préparation à reprendre la suite de l'empire familial. Louyse est une capitaliste qui ne s'en cache pas. Un requin, une artiste, un esprit libre, une égocentrique doublée d'une égoïste qui fera passer ses intérêts en premier, une jeune femme forte et fière, sûre d'elle.
We become what we repeatedly do.
Les manies et habitudes sont parfois bien difficiles à cacher. Comme tout à chacun, Louyse a les siennes. Elle a toutes ces petites choses qu'elle aime, qu'elle fait, parfois machinalement, souvent inconsciemment.
Louyse plisse les yeux en fronçant les sourcils lorsqu'elle observe quelque chose avec concentration. Elle se passera constamment la langue sur les lèvres pour les humidifier si elle ne porte ni rouge, ni baume à lèvres. D'ailleurs, la rouquine a toujours l'un de ces derniers sur elle, qu'elle épuise à grande vitesse. Elle dort avec son téléphone sous ou à côté de son oreiller, se fichant bien des ondes. En revanche, elle tire la prise de sa box internet toutes les nuits avant de dormir. La musicienne se craque régulièrement les os lorsqu'elle n'a rien de plus constructif à faire sur le moment ou pour se donner du courage, se rassurer. Elle commence toujours par les phalanges proximales senestre, craquera son pouce, avant d'attaquer les phalanges intermédiaires puis répétera l'opération sur sa main droite. Elle apprécie également la sensation de libération causée par le craquement de ses cervicales ou de sa colonne vertébrale. Elle fait souvent tourner ses bagues autour de ses doigts ; regarde une première fois sa montre pour connaître l'heure avant de devoir la regarder une seconde fois parce qu'elle n'aura pas réellement prêté attention au premier coup d’œil.
L'emportement la fait naturellement revenir à l'allemand lorsqu'elle crache des insultes ou lorsqu'elle jure, ce qui a tendance à décontenancer le public le plus proche. La jeune femme allonge parfois les fins de phrases et appuie les -r, vestiges d'un léger accent germanique à peine perceptible lorsqu'elle parle français. En matière d'accent, Louyse est d'ailleurs plutôt douée. Elle parle l'anglais comme un natif américain, s'exprime parfaitement en japonais et s'applique à prononcer l'italien comme l'espagnol dans une diction correcte. De manière générale, l'accent français dans une langue étrangère lui fait le même effet qu'un catholique intégriste face à un moyen de contraception. La rousse n'est pas pratiquante, plus pratiquante. Baptisée et élevée dans une famille catholique, elle a depuis longtemps abandonné Dieu et se considère maintenant déiste. Son bagage religieux en fait une bonne connaisseuse des sujets bibliques.
Elle aime l'absinthe. L'absinthe verte, préparée à l'ancienne, son alcool favori. Elle s'immobilise parfois pour regarder la poussière voler dans un rai de lumière. Elle aime l'odeur de la pluie en été, celle du patchouli et des vieux livres. Il n'est pas rare de la voir s'arrêter dans la rue, humer l'air quelques secondes pour déterminer d'où vient l'effluve qu'elle sent, et reprendre sa marche un sourire vaporeux aux lèvres, l'esprit embué des souvenirs que cette fragrance lui aura rappelés. Une forte odeur de bois, d'encens et de colophane flotte dans son loft. Elle se sent particulièrement à l'aise dans les endroits au mobilier en bois, d'ailleurs. Il lui arrive de ne pas prendre un bouquin car la texture de son papier ne lui conviendra pas. Elle ouvre toujours la bande-dessinée qu'elle souhaite acheter pour s'assurer du craquement de la couverture avant de passer en caisse.
La demoiselle ne porte plus de denim depuis des années. Elle préférera revêtir des vêtements originaux, uniques, fait par les mains expertes de couturiers plus ou moins renommés. La dentelle lui sied comme un gant, et elle favorisera toujours le travail de vrais dentelliers à une dentelle industrielle et fade. Elle aime les choses bien faites. Sa saison favorite est sans nul doute l'hiver, période où il lui est possible de sortir ses longs manteaux victoriens. Mais plus que tout, elle aime cette période pour la musique qui en découle ; car la neige étouffe les sons, lui donnant l'impression d'évoluer dans un écrin de coton.
Louyse s'enfuit le plus rapidement possible du lit de ses amants et invitera difficilement l'un d'entre eux à passer chez elle. Elle ne supporte pas la douceur d'une étreinte après le sexe. Elle panique lorsque des mains touchent sa gorge. Le bruit du polystyrène, au même titre que celui d'une lame grinçante qui découpe le pain, la fait grincer des dents.
Elle aime manger des châtaignes et se fait au moins deux fois par semaine un saladier de pop-corn nature, une vieille habitude que lui a donné son grand-père. Elle utilise la même machine à éclater les grains que celle que son papi utilisait pour leur souffler du maïs à sa sœur et elle lorsqu'elles étaient enfants. Elle ne supporte d'ailleurs pas qu'on lui dise que la machine est trop bruyante et qu'elle devrait investir dans un modèle plus récent. Louyse ne sucre pas son thé mais achète tout de même du sucre candi pour pouvoir le croquer comme un bonbon. Quand elle découpe des carottes, elle tranche en premier lieu l’extrémité la plus petite. Elle grignote volontiers de la salade crue, sans assaisonnement.
Avant de jouer, la violoniste et violoncelliste met toujours bien trop de colophane sur son archet, ce qui l'oblige à faire vibrer les crins pour retirer l'excédent. Lorsqu'elle est assise et inactive, elle laisse son menton reposer sur la volute de son violon ou colle sa joue contre le manche de son cello. Les cordes frottées sont généralement les seuls instruments capables de déclencher des frissons chez elle.
Like a burning flame ...
Louyse est une silhouette fine et élancée qui se meut avec l'aisance et l'assurance d'un archet parfaitement maîtrisé sur les cordes d'un violon. Du haut de son mètre soixante-treize, la jeune femme est trop fine pour sembler physiquement imposante. Quelque chose émane cependant de sa personne. Quelque chose qui captive, qui impressionne, qui intrigue. Elle ne pèse pas bien lourd, cinquante-trois kilos tout au plus, et ce malgré la nourriture qu'elle avale sans modération à longueur de journée. Si tous les humains n'ont pas été créés d'après un même modèle, il se trouve par chance que la demoiselle fut dessinée selon un patron fort bien fait. Ses longues jambes galbées sont couronnées de hanches fines, contrebalancées par une taille de guêpe sculptée aux corsets et une poitrine plutôt généreuse pour sa carrure. Les mètres des nombreux couturiers auxquels elle fait appel affichent communément 86(C)-58-89.
Ses cheveux ont la couleur singulière du feu. Ils lui tombent en une cascade d'ondulations sur les épaules, cachant ses omoplates, courant jusqu'à sa poitrine. Le soleil va parfois glisser des reflets ambrés ou jaspés dans ses longues mèches qui encadrent un visage pâle. Ses traits sont fins, harmonieux, correctement équilibrés. Un nez droit surplombe des lèvres rosées dont le dessin laisse présager une voix profonde et suave. De grands yeux glacés appuient la lividité de son visage. Deux orbes dont la couleur oscille du bleu au gris et qui vous jugeront bien souvent avec froideur. Un cou gracile et un port de tête altier viennent compléter ce charmant tableau.
La froideur dont fait preuve la jeune femme fait partie intégrante de sa personne. Louyse contrôle son faciès autant qu'elle le peut et prend toujours grand soin de maîtriser au mieux son langage non-verbal. Elle tient à cela, n'aimant pas que l'on perce ses secrets si facilement, appréciant au contraire que ses interlocuteurs se heurtent à un mur parfaitement lisse dont rien ne filtre. Son sourire est d'ailleurs un mystère, ou plutôt ses sourires. Des dizaines, des centaines peut-être. Tous différents, mais tous contrôlés. Son vrai sourire, celui qu'elle déteste tant, qui lui fait des fossettes et plisser les yeux en de nombreuses ridules, est difficile à faire naître. Elle ne le montre donc que peu. Dieu sait pourtant qu'il est charmant …
Elle avait eu une voix forte, qui couvrait autrefois de nombreuses octaves, pouvait atteindre le sifflet réservé aux plus grands artistes, qui avait été belle. Et qu'elle ne supporte plus d'entendre à présent. C'est une voix si différente, trop différente. Plus profonde, plus grave. Plus sombre, en définitive. Si, à l'écoute, n'importe qui pourrait aimer cette voix, Louyse, elle, la hait. Elle l'avait haï dès qu'elle l'avait entendu, maudissant le regrettable incident qui lui avait valu ce changement. Bien-sûr, son timbre avait gardé ce rien de chantant qui lui allait si bien, mais ce n'était plus la même chose. Briser la voix d'une chanteuse brisait cette dernière avec elle. La soprano colorature s'était éteinte au même titre que son chant il y a quelques années déjà pour ne laisser derrière elle qu'une contralto méprisable.
Son corps est marqué. Par l'amour, par la haine, par la bêtise. Un tatouage qui n'appartient qu'à elle, que peu ont eu l'occasion d'apercevoir – si ce n'est des amants –, est encré dans sa chair. Deux ouïes d'un noir de carbone, celles d'un violon, jouent la symétrie au milieu de son dos. A l'époque, cela avait bien fait grincer sa mère des dents ; mais son avis lui avait paru bien inutile puisque la musicienne était résolue d'une manière ou d'une autre à se faire graver une part de cet instrument qui lui tient tant à cœur. La haine, quant à elle, avait posé sa griffe sur son être, brisé des côtes qui n'avaient jamais réellement guéri, apposé sa marque sur sa cuisse droite, barrant sa peau diaphane d'une cicatrice encore trop récente pour s'être effacée. Louyse se remémore avec dégoût ses erreurs chaque fois que ses prunelles heurtent le souvenir de la blessure.
Louyse porte quotidiennement, depuis ses quinze ans, corsets et serres-taille qui mettent en valeur sa silhouette et lui font atteindre une taille incroyablement fine. Ses cinquante-huit centimètres naturels feraient déjà pâlir de jalousie certaines femmes victoriennes. Mais puisque trop n'est jamais assez, la Française d'origines allemandes n'hésite pas à réduire davantage, pouvant aller jusqu'à quinze centimètres de réduction supplémentaire. Elle se limite toutefois généralement à une demie-douzaine de centimètres, son corps ayant déjà largement assimilé la transformation imposée par les squelettes de métal dans lesquels elle s'enferme volontiers, et ce malgré des côtes fragilisées. Outre ce détail, sa garde-robe s'inspire quelque peu de la fin de l'époque victorienne, de l'époque edwardienne ainsi que de la Belle Époque. Les lignes de ses vêtements mêlent donc le passé et le présent, le contemporain et l'ancien, l'habileté des temps révolus et le génie des temps étant. Une chevalière en or blanc, frappée des lettres SC (« Spiritus promptus est, caro autem infirma – L'esprit est prompt mais la chair est faible ») orne en permanence son annulaire gauche. Véritable amatrice d'horlogerie et de haute-horlogerie, il est rare de voir Louyse sans une montre ou un garde-temps au poignet. Si elle avait dû avoir un dieu, elle aurait prié le Temps. Si elle avait dû avoir un époux, elle aurait pris Chronos. Si elle avait dû avoir un père, elle aurait choisi Abraham-Louis Breguet.
I was on a Paris train ...
Louyse est incapable de déterminer si elle apprécie Paris ou non. Elle chérit cette ville pour la culture, son dynamisme, la gastronomie, le fait qu'elle puisse trouver ce dont elle a envie, quand elle en a envie. Elle aime flâner dans les passages couverts lorsqu'ils ne sont pas trop bondés. Elle se sent à l'aise à une table du Train bleu, le restaurant dans lequel elle dînait régulièrement quand elle était plus jeune. Elle peut passer des soirées entières à boire des coups au Requin Chagrin. La jeune femme apprécie le confort des canapés old school du café non loin de son appartement, tant pour savourer un livre que pour étudier. Le Palais Garnier lui est chaque fois un émerveillement, elle se sent comme une enfant découvrant le monde pour la première fois chaque fois qu'elle y met un pied. Mais Paris a son lot de défauts. Paris est une ville grise, morne. Ses habitants sont pressés, moroses. Ses touristes sont envahissants, irrespectueux. Elle déteste le métro, hait les embouteillages au petit matin, le prix d'un verre de bière minable, les boîtes de nuit. Au fond, Louyse sait son avenir ailleurs. La capitale n'est qu'une ville de passage, sa porte de sortie et son tremplin. Paname, la cité de l'amour, la Babylone française. Maussade. Culturelle. Artistique. |
| | | Invité Invité | Sujet: Re: Concerto pour violon n°2 | Louyse 14/10/2016, 01:20 | |
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Tempus fugit ...
Allegro molto appassionato Manon, la première, puis Louyse, sont nées à Strasbourg un vingt-neuf décembre dix-neuf cent quatre-vingt-quinze. Cette semaine-là, la neige était tant tombée qu'un épais manteau blanc recouvrait le paysage alsacien, rendant impraticables les routes. Le gel et le verglas, dans tout leur égoïsme, avaient empêché les proches de venir féliciter la jeune maman pour les deux petites merveilles qu'elle venait de mettre au monde. Seuls ses parents, des Allemands résidant en Forêt noire, avaient bravé l'hiver pour franchir la frontière aux premières lueurs du jour et se rendre à la clinique où leur fille avait accouché. Kara, alors âgée de dix-neuf ans, s'était retrouvée seule lors de sa grossesse, le géniteur des petites s'étant volatilisé à l'annonce de l'heureuse nouvelle. Les jumelles, qui ne se ressemblaient pourtant pas, avaient donc grandi sans présence paternelle dans une immense demeure de la capitale alsacienne, aux frontières de l'Allemagne. Un homme marié ? Un collègue ? Une aventure d'un soir ? Louyse n'avait jamais su qui son père était et n'avait d'ailleurs jamais cherché à le savoir. Kara ne parlait pas de lui, ses grands-parents évitaient le sujet. Elle connaissait son nom, Gabriel, le savait Français, et cela lui suffisait amplement. Après tout, la rouquine s'était parfaitement épanouie sans cet homme, évoluant dans une famille douce et aimante. Ou du moins partiellement aimante. Si la plupart des parents jureront qu'ils aiment leurs enfants d'une même manière, que la préférence n'existe pas, Kra n'était pas de ces parents-là. Kara était tombée amoureuse de sa fille aînée à l'instant où elle l'avait eu dans les bras. Elle lui portait cet amour inconditionnel qu'on ne ressent qu'une fois dans sa vie. Celui que seules les mères savent ressentir. Celui si fort qu'il pourrait briser des chaînes, déplacer des montagnes. Kara aurait tout donné pour Manon, jusqu'à sa vie. Pour Louyse … moins. Oh, la plus jeune des deux sœurs avait eu du mal à accepter ce fait. Elle avait bataillé quelques années pour tenter de s'attirer les faveurs de son seul parent. Elle avait travaillé deux fois plus dur, eu de bien meilleures notes, s'était illustrée où elle le pouvait. En vain. Kara ne parvenait pas à aimer sa dernière comme elle aurait dû le faire. Elle n'y pouvait rien, à dire vrai ; l'amour ne se contrôle pas. Louyse avait abandonné à l'âge de sept ans le rêve chimérique de devenir la favorite. Avec le temps, elle avait fini par comprendre les raisons et par pardonner. L'affection que sa mère ne lui avait jamais portée, Louyse l'avait trouvé auprès de son grand-père. Alfred la chérissait comme un trésor. Elle était son petit prodige. Elle lui ressemblait tant, elle qui avait ses yeux. Lorsqu'il la voyait, il se revoyait enfant. Lorsqu'elle grandissait, il l'imaginait devenir quelqu'un de bien. Quelqu'un qui réussirait. Il lui transmit tout ce qu'il avait à offrir. Il lui apprit à bien se conduire en société, lui enseigna les règles de bienséance, et la petite rousse excellait dans ce domaine. Elle était douée, pas seulement de nature, mais également parce qu'elle travaillait comme une forcenée pour une cause pourtant perdue d'avance. Son caractère présent et son identité, la jeune femme les doit en partie à cet homme-là. Il l'initia à ses passions, notamment la chasse et la fauconnerie, qu'elle pratiqua en cercles restreints, n'ayant pas encore le droit de pratiquer officiellement ; fit naître chez elle son don pour la musique et sa fascination pour les époques victorienne, edwardienne et la Belle Époque. Il la forgea, la créa presque. Louyse effleura le bois de son premier violon à trois ans, puis celui de son violoncelle quelques temps plus tard. Dire que ce fut une révélation serait un euphémisme. Dès qu'elle sut s'exprimer correctement, on lui offrit des cours de chant avec l'une des meilleures professeurs de la région. À l'âge de six ans, la petite entra au Conservatoire de Strasbourg où elle suivit une formation classique à côté de l'école élémentaire. À huit ans, elle commença à multiplier les allers-retours entre la capitale alsacienne et Paris, où des leçons supplémentaires l'attendaient auprès des plus grands professeurs à l’École Normale de Musique de Paris. Poussée par son père, Kara offrit ce qu'il y avait de meilleur en matière de formation musicale à sa cadette. Le prix importait peu, la famille avait largement de quoi se permettre ces dépenses qui semblaient risibles pour leurs porte-feuilles. Quant à déterminer si ce rythme de vie était bénéfique ou non à cette enfant … Allez savoir. Elle ne s'en plaint jamais. Ni en école primaire, ni une fois au secondaire. Le feu qu'elle entretenait pour cette passion ne faiblit pas avec le temps. Il alla grandissant à mesure qu'elle vieillissait. Manon fleurissait dans les compétitions équestres à haut niveau, Louyse brillait sur les planches des scènes de conservatoires, salles de musique et opéras. Elle était heureuse lorsqu'elle jouait. Elle respirait en chantant, chantait en respirant. Elle était vivante lorsqu'elle alignait deux notes sous un archet. Sa personne entière irradiait la musique. Comme si son existence n'avait de sens que pour cela. Et au fond, c'était peut-être bien le cas. Elle était. Elle était lorsqu'une partition qu'elle connaissait par cœur défilait dans son esprit. Elle était lorsqu'elle donnait forme à une mélodie. Elle était lorsqu'elle transmettait une émotion, lorsqu'elle se surpassait pour aller toujours plus loin, pour faire frémir ceux qui entendaient, ceux qui écoutaient, ceux qui appréciaient. Louyse visait constamment les places de première violoniste et soliste dans l'orchestre junior du Conservatoire. Elle se battait corps et âme pour décrocher de petits rôles secondaires à l'Opéra National du Rhin, n'ayant pas encore l'âge et l'expérience des sopranos qui postulaient aux rôles principaux. Et si elle n'avait pas toujours nourri l'envie de prendre les rênes de l'entreprise familiale, elle se serait sans aucun doute destinée à une carrière de violoniste ou de chanteuse lyrique professionnelle. Avec son beau visage, ses doigts habiles et sa voix de colorature, nul doute qu'elle aurait fait vibrer bien des cœurs amateurs de musique. Le collège et le début du lycée étaient habituellement les terrains d'expérimentation de tous les adolescents. Les premières fêtes, le premier verre d'alcool, la première gueule de bois d'une longue série de lendemains d'ivresse. La première bouffée de tabac, généralement suivie du premier joint de mauvais shit. Le premier petit ami, la première relation sexuelle, … Louyse n'y goutta pas. Pas en France en tous cas. Trop occupée à la réussite de ses études scolaires et artistiques, la jeune fille refusait les déviances comportementales de ses pairs. La plupart des jeunes gens qu'elle fréquentait à l'époque étaient issus de familles aisées. Les soirées qu'ils organisaient signaient les prémices de la décadence dans laquelle ils ne tarderaient pas à s'enfoncer un à un. Jeunesse dorée. Jeunesse gâtée, gâchée. Les gosses de riches, comme on les surnommait affectueusement à Strasbourg et Paris, savaient s'amuser à l'excès. Elle, elle refusait poliment les cigarettes qu'on lui tendait, prétextant qu'elle ne souhaitait pas abîmer sa voix. Elle retournait à l'envoyeur les verres mal dosés de cocktails vodka-orange ou vodka-pomme, tant appréciés des adolescents. Elle quittait tôt ses hôtes car incapable de s'amuser lorsque la moitié des invités vomissait sur fond de mauvaise musique à la mode. Elle s'excusait platement auprès des amis qui l'invitaient pour son manque d'engouement. Louyse était trop sérieuse, trop studieuse pour ce monde-là. Ses pas ne la mèneraient que plus tard dans cet univers. Remember ! Souviens-toi, prodigue ! Esto memor ! (Mon gosier de métal parle toutes les langues.) Andante La famille Creutz telle qu'elle se composait au début des années deux mille dix possédait une entreprise de transport et logistique particulièrement bien insérée dans le paysage concurrentiel. Fondée en dix-neuf cent soixante-et-onze par Alfred lui-même, elle employait plus de quinze mille collaborateurs, était présente dans une dizaine de pays ouest-européens, gérait quelques deux milles véhicules, avait pour partenaire de grands noms tels De Dietrich, Bayer, Grands Chais de France ou encore plusieurs industries d'armement. La société Creutz Logistik brassait des fortunes à en faire pleurer Crésus. A l'image de son président-directeur général, l'entreprise voyait grand. Trop grand. Trop loin. Louyse crut mourir lorsqu'on lui annonça qu'une branche s'ouvrait en Asie et que sa mère, sa sœur et elle déménageraient bientôt à Osaka. La maison-mère allemande avait tranché : le Pays du soleil levant serait un lieu d'implantation idéal, Kara tiendrait le rôle de directrice de filiale. Elles avaient deux ans. En deux ans, les filles durent apprendre les subtilités du japonais oral et écrit. En vingt-quatre mois, elles furent contraintes d'étudier au mieux la culture nippone. Et lorsqu'en février deux mille douze, le trio quitta le confort de leur manoir strasbourgeois, le rideau tomba sur la vie de la jeune rousse. Le conservatoire, son lycée, sa classe de première ES, ses fréquentations, … tout disparut en une fraction de seconde, en un claquement de doigt. Neuf mille quatre-cent vingt-deux kilomètres la séparèrent bien vite de la vie qu'elle avait jusqu'alors connu. Toute autre gamine aurait pleuré. N'importe quelle autre enfant normalement constituée aurait promis à ses amis de ne pas les oublier, de leur écrire aussi souvent que possible. Mais Louyse n'était pas n'importe qui d'autre. Plutôt que de s'attacher à un pays qu'elle pensait ne jamais revoir, l'adolescente, alors âgée de seize ans, tira un trait sur son passé. Les technologies avaient bien fait les choses ; elle aurait pu sans souci continuer à échanger avec ses camarades restés en France. Elle n'en fit rien. Osaka était le début d'une nouvelle aventure pour sa famille, d'une nouvelle vie, ils n'en faisaient pas partie. L'entreprise d'origine étrangère avait tout intérêt à se faire bien voir de ses alliés et concurrent. Dans ce pays si conservateur et méfiant, Creutz Logistik peinait à se lancer. Aussi Kara s'évertua-t-elle à s'insérer au plus vite dans des cercles professionnels et sociaux d'importance. En bonne directrice de filiale, elle se fit rapidement des amis parmi les hommes d'affaires les plus influents de la ville. Elle rencontra des figures importantes, de petits politiciens, d'autres parfois plus forts, de grands noms. Ces simples mouvements sur l'échiquier du monde de requins qu'était Osaka changèrent la donne : la branche nippone de la société vit sa réputation grandir. Soirées mondaines, cocktails de rencontre entre directeurs, galas de charité, … Louyse et Manon n'y échappèrent pas. Leur mère les traînait où elle le pouvait, les habituant à cet univers où le champagne français coulait à flots sur fond de capitalisme et d'argent souvent sale. Durant ces événements, la rousse se sentait étonnamment à son aise. Elle observait, écoutait, apprenait de ces hommes et femmes en costumes de tailleurs et robes du soir de grands couturiers. Elle se formait à ce monde dans lequel elle ne tarderait plus à graviter elle aussi, en parfaite petite héritière et future membre du conseil d'administration de l'empire familial. L'intégration de la jeune demoiselle à Osaka fut une franche réussite. Manon peinait plus, Louyse s'épanouissait comme un poisson dans l'eau. Il ne lui fallut que quelques mois pour connaître la ville sur le bout des doigts. Entrée en dernière classe de cycle secondaire, elle travaillait jour et nuit pour combler les éventuelles lacunes scolaires qu'elle pouvait avoir du fait de son statut d'expatriée. Elle avait toujours été bonne à l'école, le déménagement ne changea rien à cela. Ses notes étaient excellentes, son classement parfait. Pour éviter que la passion de sa fille ne fane, Kara l'inscrivit au conservatoire, en chant et en violon. Le violoncelle, elle continua de le pratiquer pour elle, n'ayant aucunement besoin d'un professeur. La plus jeune des deux sœurs était heureuse. Elle n'avait, en arrivant, aucune idée de l'effet qu'Osaka aurait sur elle. Elle n'aurait jamais pu deviner jusqu'où cette nouvelle vie la mènerait. Pas une seule fois, pas une seule seconde, elle ne se serait figurée les quatre années qu'elle allait y passer de la sorte. Elle y vivrait ses plus belles comme ses pires expériences. Louyse allait se perdre ici. Se détruire. Ce fut au printemps deux mille douze qu'elle rencontra un homme qui ne tarderait pas à la précipiter dans le vide. D. était un jeune avocat ambitieux à la réputation montante en ville et aux rêves de politique. Sa carrière était parfaite : diplômé d'une grande université, il excellait en matière de droit des entreprises, remportant affaires sur affaires. Corrompu jusqu'à l'os, il empochait des pots-de-vin monstrueux, gracieusement offerts par certaines institutions, politiciens, mais surtout par la pègre locale. Ce détail n'échappa pas à la Française qui ferma d'abord les yeux, trop attirée par ce qu'il avait à lui apprendre. Louyse, qui se voyait depuis des années juriste des entreprises, s'en fit un mentor, maître, professeur et un ami. D. savait le potentiel de la rouquine, il en faisait son unique prétexte pour justifier son intérêt pour elle. Il prenait parfois de son précieux temps pour l'aider, la conseiller, la faire réviser. Il la préparait au test du centre national des admissions à l'université qu'elle aurait à passer pour entrer à l'université, il se comportait comme un frère, introduisait même sa petite protégée dans ses cercles socio-professionnels. Il la manipula. Lui ouvrit les yeux pour mieux calibrer les œillères qu'il lui posa dans la foulée. Louyse ne se rendait compte de rien. Trop faible, trop enivrée par l'importance qu'on lui accordait. Elle se laissa faire, docile, persuadée d'avoir le contrôle. Elle ne s'enfuit pas lorsqu'elle entra dans les coulisses, lorsqu'elle découvrit l'envers du décor. Les trafics, les yakuzas, les arrangements, la corruption. Elle se laissa pervertir et tirer lentement vers le fond. Son ego surdimensionné la rendait insupportable, d'autant plus facile à modeler. Elle voulait jouer aux grandes personnes, jouer à Dieu. Elle n'avait aucune idée d'ô combien elle se brûlerait les ailes. Louyse perdit son innocence et une partie de son âme la même année. Orgueilleuse, l'illusoire impression de puissance qui l'accompagnait au quotidien lui donnait la sensation d'être intouchable. D. la formait, la protégeait. Elle pensait ne rien risquer à ses côtés. C'est sans se poser la moindre question qu'elle lui obéit aveuglément au début de l'hiver deux mille douze, frappant un homme qui compromettait les affaires et le lancement en politique de son mentor et ami. D. ne se salissait pas les mains, il préférait de loin laisser le sale travail à ses pantins. Sur les nombreux opposants qui furent abattus à cette période, Louyse fut chargée d'E, un Irlandais naturalisé Japonais, versant dans le trafic d'êtres humains. Elle laissa ce parfait inconnu pour mort sur le trottoir écœurant d'un quartier sinistre de la ville. Elle s'était convaincue, à force de se le répéter, qu'elle lui avait laissé la vie pour mieux s'amuser avec lui par la suite. Avec du recul, elle avait fini par comprendre qu'elle ne l'avait pas tué par peur de perdre son humanité. Par peur de se perdre. En avril deux mille treize, les efforts déployés par Louyse et son professeur finirent par payer. Le concours d'entrée aux université en poche, elle intégra l'Ōsaka Daigaku, se spécialisant en droit dans un bachelor qui durerait trois ans contre les habituelles licences en quatre ans du pays. Son rêve de reprendre la suite de Creutz Logistik lui tendait les bras. L'étudiante avait tout. Un cursus universitaire de renom, de belles fréquentations, un appartement luxueux gracieusement payé par sa mère, une réputation montante en tant que soprano colorature et violoniste au conservatoire. La vie lui souriait, si jeune. Puis intervint E. Et E. l'amputa d'un de ses dons précieux. Louyse ignorait encore aujourd'hui pourquoi elle avait à nouveau établi le contact avec cet homme. Pourquoi elle l'avait provoqué. Dieu savait pourtant qu'elle aurait dû faire profil bas, ne pas dévoiler son identité et ce qu'elle lui avait fait. L'Irlandais lui fit payer. Ce n'était que de bonne guerre, la Française n'avait pas démérité son sort. Pourquoi ne l'avait-il pas tué, en revanche ? Le mystère restait entier. Peut-être parce qu'elle n'était qu'une enfant. Peut-être parce qu'il avait eu un élan de faiblesse. Peut-être parce qu'il l'avait trouvé belle malgré l'état dans lequel il l'avait laissé, les traits paisibles, parfois secoués d'un léger tressaillement dû à la douleur. Elle se réveilla à l'hôpital, tremblante de peur, de douleur, de rage, de dégoût. Ses côtes brisées lui étaient un supplice chaque fois qu'elle respirait. Les sutures qui tenaient la longue blessure lui barrant la cuisse droite, là où l'arme blanche de l'Irlandais s'était plantée, la tiraient chaque fois qu'elle contractait son muscle. Louyse voulait hurler sa haine et sa colère au monde. Elle voulait gueuler qu'elle le méprisait, lui, D., qu'elle se méprisait elle ! Mais aucun son ne pouvait franchir ses lèvres. Les marques bleutées autour de son cou trahissaient d'un étranglement ayant écrasé ses cordes vocales. Elle ne put parler durant plusieurs semaines. Et lorsque sa voix revint, elle la trouva tant changée qu'elle en pleura. Des larmes écœurées, honteuses, hargneuses. Aux questions de sa famille, de sa plus proche amie Azumi, et des forces de l'ordre, elle répondait qu'un parfait inconnu l'avait agressé alors qu'elle se promenait seule. Dans son mensonge, elle blâmait un quadragénaire à l'apparence négligée et à l'haleine témoignant d'une soirée trop arrosée. Louyse ne chanta plus. Elle se concentra sur ses études, sur son violon, son cello. Si elle nourrissait une rancune à l'égard de D. qu'elle tenait responsable de son agression, elle ne s'en éloigna pas pour autant. La rouquine persévéra dans ses travers et ses vices, continuant lentement sa chute. Aux yeux du monde, Osaka était une ville attractive où il faisait bon vivre, où la culture était reine en son royaume. Les touristes y affluaient, les étudiants y convergeaient en masse, les habitants y menaient une vie correcte, loin de l'agitation de Tokyo. Osaka était belle. Osaka était vivante. Osaka était un monstre. Pour Louyse, le visage de la ville qu'elle connaissait s'apparentait à celui d'une créature affamée, une bête goulue qui dévorait tout sur son passage. Elle broyait les hommes, broyait les âmes dans sa machine infernale. Et lorsqu'elle s'en était repue, elle recrachait leurs restes sur un trottoir ou un autre. La Française s'était laissée happer comme tant d'autres, comme Azumi. Son amie avait disparu sans crier gare peu de semaines après son incident avec E. Ce ne fut que quelques mois plus tard que Louyse reçut de ses nouvelles. Il lui faudrait attendre trois ans pour revoir le visage de la métisse. Si elle n'avait pas fui, la ville l'aurait intégralement anéantie. Elle n'avait pas encore dix-huit ans lorsqu'elle tomba sous le charme de J. Plus connu sous son pseudonyme de trafiquant d'armes, l'homme était à la tête d'un des plus grands réseaux de la région. Il était la représentation parfaite du poison : belle gueule d'Américain, beaux yeux bleus, une voix grave particulièrement envoûtante, et un parfum composé principalement de notes d'interdit et de danger. Lead singer d'un groupe de metal industriel à tendances electro-industrial, cocaïnomane en puissance, J. était surtout bien connu des services de police qui l'avaient dans leur collimateur sans jamais trouver de quoi l'inculper. J. était tout ce qu'il y avait de plus néfaste pour la jeune femme. Elle s'en méfia comme de la peste quand elle le rencontra, fit ce qu'elle pouvait pour l'éviter, pour le fuir. Pourtant, par un étrange sortilège qu'elle ne parvenait toujours pas à s'expliquer, Louyse avait fini par le faire tomber dans ses filets. Ou plutôt, J. avait réussi à la faire craquer, elle, la petite bourgeoise qu'il entraîna vers le fond, son petit plaisir personnel qu'il s'accordait chaque fois qu'il en ressentait l'envie ou le besoin. Il était chaotique, vicieux, manipulateur, malsain, impulsif, violent – bien qu'il n'ait jusqu'alors jamais touché en mal un seul de ses cheveux ondulés –, peu scrupuleux quant à la loi qu'il enfreignait gaiement en fréquentant une fille de vingt ans sa cadette. Ils n'étaient pas ensemble. Et ce n'était pas de l'amour. C'était quelque chose de plus sombre, d'insidieux. Elle l' aimait sans rien attendre en retour. Peut-être ses sentiments étaient-ils réciproques. S'ils l'avaient été, Louyse n'en avait jamais eu la preuve. Elle le détestait autant qu'elle l'appréciait, le méprisait autant qu'il l'attirait. Elle ne supportait pas son attitude, sa façon d'être. Et pourtant, elle aimait la chaleur de ses bras, ses éclats de rire lorsqu'elle faisait quelque chose qu'il trouvait attendrissant, la puissance de ses coups de reins, son souffle rassérénant dans sa nuque lorsqu'ils dormaient. La police frappa à la porte de son appartement de standing un beau matin de février deux mille quatorze. La salle d'interrogatoire accueillit à bras ouverts celle dont les poignets étaient menottés. La demoiselle fut questionnée durant de longues heures, sa vie entière passée au crible. On l'interrogea sur son hypothétique implication dans une tentative de meurtre ayant eu lieu deux années plus tôt. On soupçonna la nature réelle de l'agression physique qu'elle avait vécu. On lui intima de dire la vérité, de cracher tout ce qu'elle savait si elle ne voulait pas s'attirer d'ennuis. Louyse ne cilla pas. On lui demanda la nature de sa relation avec le trafiquant, le rôle qu'elle tenait dans cet empire d'armement. Elle ne broncha pas. Elle ne répondit rien quand on lui proposa de travailler de concert avec les forces de l'ordre. Ses traits ne se déformèrent pas lorsqu'on menaça de l'inculper de plusieurs chefs d'accusation plus erronés les uns que les autres. Elle resta stoïque malgré les intimidations. Froide. Fidèle à celle qu'elle était. Jusqu'à sa sortie du commissariat, peu de temps avant que le soleil ne se couche. Elle avait su dès le départ les raisons de son arrestation. Mais à la vérité, elle ne connaissait rien des affaires du trentenaire et ne souhaitait de toute manière pas s'en mêler. Le substitut de couple qui n'en était pas un, cette pseudo-relation destructrice, adultère, pernicieuse, qu'elle entretenait avec J. prit fin à l'hiver de la même année. Les forces de l'ordre venaient de frapper un grand coup, mettant à mal les affaires du trafiquant, amputant une partie de son réseau grâce à un informateur les ayant renseigné. J. en était devenu fou de rage, persuadé que le traître était encore dans ses rangs. Un jour de novembre, dans un élan de paranoïa comme seule la drogue savait lui en donner, il avait agrippé Louyse à la gorge, convaincu qu'elle l'avait trahit. Il avait tant serré que la jeune femme avait cru mourir, ne relâchant la pression que lorsqu'elle menaça d'étouffer. Il s'évapora dans la nature le soir même. Et pour faire bonne mesure, vida le compte bancaire japonais de celle qui avait été son amante. Tout ce que Louyse avait jamais pu ressentir pour lui s'envola comme autant de volutes de fumée. Ne restèrent que la haine, la déception, et l'assurance qu'on ne l'y reprendrait plus. Elle encaissa en silence. La rouquine coupa les ponts avec D. quelques jours après cet incident, n'entendit plus parler de J., se renferma sur elle-même. Pour la première fois depuis son arrivée, elle côtoyait la sensation écœurante de solitude. Pour la première fois depuis son arrivée, Louyse dut affronter sa conscience, son âme, ses démons. Et ce qu'elle vit en regardant en elle la rendit malade. Certains se noyaient dans l'alcool pour oublier. L'étudiante, elle, se noya dans le travail. Elle accepta une place de stagiaire dans l'entreprise familiale en plus de ses études. Sa mère ne la ménageait pas, lui menant au contraire la vie dure pour mieux la former. Il fallait cela pour la remettre dans le droit chemin, pour lui faire sortir la tête de l'eau. La Française s'enferma dans une routine dont elle ne sortit plus par peur de replonger. Elle se forgea une carapace plus épaisse encore que la précédente, se plongea pleinement dans ses révision. Le peu de temps libre qui lui restait, elle le consacrait à oublier la répugnance qu'elle pouvait avoir envers sa propre personne. Quelques mois passèrent de la sorte, des semaines qui lui parurent durer une éternité. Elle méprisait ses camarades de promotion mais s'oubliait joyeusement dans les soirées qu'ils organisaient ; enchaînait les conquêtes d'un soir auprès d'hommes trop âgés, trop instables, qu'elle promettait de rappeler sans jamais le faire ; refusait les places de premier violon soliste mais médisait de l'inefficience de celles et ceux récupérant cet honneur ; était incapable de voir de l'intérêt en quelqu'un; n'avait plus confiance en qui que ce soit mais n'avait jamais semblé si sociable. Louyse nourrissait l'illusion parfaite que tout allait bien. À force de se complaire dans ce masque, elle recommença à croire en elle, à croire en son avenir. Peu de temps après qu'elle ait eu vingt ans, l'âge de la majorité au Japon, Louyse eut la chance comme la malchance de recroiser la route d'E. Ils n'avaient jamais cessé de se mépriser depuis leur précédent affrontement, de provoquer l'autre, de jouer à qui craquerait en premier, sans jamais se rencontrer pour autant. Si la haine resta, un accord fut trouvé. L'un tenait à la vie, l'autre refusait de mourir. Pour leur bien propre, ils enterrèrent la hache de guerre. E. se suicida quelques mois plus tard, en octobre deux mille quinze. Sans le vouloir, il brisa une petite part de la rousse. Une infime résistance dont elle avait ignoré l'existence jusqu'alors. L'annonce de sa mort fut comme une gifle au goût fade. Sa disparition fut une épreuve qu'elle traversa plus difficilement qu'elle n'aurait pu le songer. Peut-être parce que, malgré leur pacte empli de faux-semblants, Louyse considérait encore qu'elle était la seule à pouvoir décider de sa vie ou de sa mort. Aujourd'hui encore, elle ne peut s'empêcher de lui en vouloir d'avoir été si lâche en choisissant une porte de sortie si facile. Sa troisième et dernière année de bachelor se déroula au mieux, abstraction faite de cet incident. Louyse, studieuse comme personne, termina major de sa promotion. Ses notes et le compte bancaire parfaitement rempli de sa famille lui permirent d'intégrer l'une des écoles de droit les plus prestigieuses et coûteuses du pays. Elle entama un master en droit des affaires et, pour la première fois de sa vie, fut confrontée à la difficulté estudiantine. Elle peinait, ramait, travaillait deux fois plus pour des résultats plutôt médiocres au début de l'année universitaire. La place de sous-fifre qu'elle continuait de tenir dans l'entreprise familiale était un poids plus qu'une bénédiction pour sa réussite scolaire – Louyse n'ayant droit à aucun traitement de faveur malgré son nom. Elle travailla nuits et jours durant plusieurs semaines pour enfin réussir à rattraper son retard et atteindre le top cinq de sa promotion. Une fierté personnelle dont son ego put largement se targuer. Au printemps deux-mille seize, la Française fut témoin en première ligne d'un joyeux incident impliquant un tramway et une piétonne réduite en charpie. La rouquine n'en avait pas été choquée. Mais l'effet domino, un malheureux enchaînement de compassion et d'inquiétude, l'avait tout droit mené dans les griffes d'un psychologue. Lors de l'arrivée des secours et policiers sur place, un ambulancier avait rapidement pris la peine de vérifier que tous ses membres étaient encore intacts, contrairement à ceux de la victime désarticulée sous les roues du train de ville. Son cynisme avait inquiété l'homme qui, persuadé de l'état de choc de sa patiente, avait eu la merveilleuse idée d'en avertir sa génitrice. Kara, trop occupée par le travail, comme à son habitude, avait envoyé Manon. Et c'est cette dernière, guidée par son instinct fraternel insupportable, qui avait insisté pour que sa sœur aille consulter. Louyse s'exécuta à contrecœur, espérant en son for intérieur que son aînée ne tenterait plus suite à cela de s'immiscer dans sa vie privée. Les deux jeunes femmes ne s'étaient jamais entendues comme elles l'auraient dû. On attendait des jumelles qu'elles soient fusionnelles, que l'une termine les phrases de l'autre, qu'elles ne supportent pas d'être éloignées plus de quelques heures. Les filles Creutz n'avaient jamais été de ces jumeaux-là. Ou plutôt, Manon l'avait été, Louyse non. Inconsciemment, la cadette en avait toujours voulu à sa sœur d'être la favorite de leur mère, quand bien même elle n'était en rien coupable de cela. La gentillesse et la douceur qui émanait de son aînée lui était insupportable la plupart du temps. Au fond, elle l'aimait. Elle pourrait tout donner pour sa sœur. Mais elle refusait de se l'admettre. Elle s'était assise confiante, droite comme un -i sur le canapé luxueux du psychologue. Un prêtre pour confesser ses pêchés aurait été plus utile. Louyse avait bien plus à raconter à un homme de foi qu'à un professionnel de la psychologie. Mais au moins le professionnel en question n'était-il pas un cliché ambulant. Là où la rousse s'attendait à rencontrer une large barbe, une calvitie, et de lourdes lunettes pendant sur le bout du nez, elle rencontra T. Elle craignit qu'il ne la perce à jour, qu'il découvre en creusant un peu trop ce qu'elle était. Mais le mur glacé auquel il se heurta ne lui permit en aucune manière d'apprendre quoi que ce soit de trop délicat. Elle l'intrigua. Et T., avec son accent américain et son charisme de grand ténébreux, parvint, par une simple phrase trahissant d'un double sens, à piquer à vif sa curiosité, devenant étonnamment intéressant. Elle ne réitéra pas l'expérience de la séance, mais fut amenée à recontacter son ancien psychologue une fois, deux fois, puis plus. Il était un amant excellent se satisfaisant parfaitement de cette situation. Louyse n'avait besoin ni de plus, ni de moins. La branche nippone de la transnationale avait bien grandi depuis son implantation. Le chiffre d'affaires augmentait d'année en année, les gros clients ne se faisaient plus prier pour demander les services de Creutz Logistik. En quatre ans, l'entreprise s'était construite une niche parfaite, une réputation solide avec sa vingtaine de cargos et ses deux cent camions qui circulaient en permanence en Asie de l'Est. Mais Osaka était une ville jalouse, sa pègre était possessive. La société eut le malheur d'empiéter sur les plates bandes d'un groupe de Yakuzas suffisamment influent pour devenir une menace. L'intimidation propre aux gangsters japonais, d'abord minime, prit une ampleur démesurée. Lorsque le crime organisé imposa une rencontre au sommet afin d'éclaircir certains points, les membres du conseil d'administration décidèrent, depuis la maison-mère, d'envoyer Louyse. Elle avait le profil idéal : suffisamment forte pour supporter la charge, le nom de famille adéquat, elle obéissait sans broncher, était dévouée, prête à sacrifier beaucoup. Il leur fallait une personne de confiance. Mais plus que tout, il leur fallait une personne remplaçable. Et Louyse, que le conseil d'administration pensait dangereuse pour l'avenir de la firme en raison de sa qualité de petite héritière trop gâtée, était remplaçable. Elle calma le jeu du mieux qu'elle le put, ne cédant cependant pas aux pressions et demandes du gang, sollicitant au passage les services de quelques mercenaires aux mœurs légères qui se chargèrent du sale travail à sa place. Elle se fit des ennemis. De mauvais ennemis. Azumi reparut au mois de juin deux mille seize. Si le retour de son amie sonna comme une bénédiction, l'arrivée impromptue d'un fantôme de son passé la menaça de rechuter tête la première. L'irruption de J. dans le monde de Louyse entama le décompte muet de la fin d'une époque. Osaka était la corruption, la gangrène de sa vie. Elle allait l'amputer comme on amputait un membre qui nécrose. Trois mille six cents fois par heure, la Seconde Chuchote : Souviens-toi ! - Rapide, avec sa voix D'insecte, Maintenant dit : Je suis Autrefois, Et j'ai pompé ta vie avec ma trompe immonde ! Allegretto non troppo Louyse ferma son dernier carton le dix-sept septembre, quelques heures après l'ultime épreuve de son premier semestre. Elle embrassa sa mère et sa sœur, quitta comme il se devait les quelques bonnes fréquentations qu'elle avait, et embarqua, son chat avec elle, dans le premier avion à destination de l'Europe. Officiellement, la jeune étudiante partait poursuivre ses études à Paris, où une meilleure formation l'attendait. Officieusement, elle quittait le monstre-Osaka avant qu'il ne la broie. Elle avait réussi à convaincre Paris 1 et HEC de la prendre en double diplôme malgré sa candidature de dernière minute. Quelle somme elle avait déboursé pour décrocher sa place lorsque les inscriptions étaient closes depuis plusieurs mois ? elle se gardait bien de le dire. Les quelques jours de classe qu'elle avait manqué, elle put sans souci les rattraper en combinant le savoir qu'elle avait acquis lors de son précédent semestre en master avec les notes prises par ses nouveaux camarades de promotion. Louyse se créa un nouveau masque pour mieux s'intégrer. Elle tut son passé, les raisons de sa présence en ville. Elle dessina l'illusion parfaite de l'étudiante privilégiée, de la jeune ambitieuse charismatique et intelligente qu'il était pourtant difficile d'approcher tant elle semblait froide. Souviens-toi que le Temps est un joueur avide Qui gagne sans tricher, à tout coup ! c'est la loi.
de paris à chez moi, il n'y a qu'un pas
PSEUDO/PRÉNOM : Louyse. ÂGE : 20 ans. SEXE : toujours ♥ demoiselle. VILLE : Strasbourg. RAISON(S) DE L'INSCRIPTION : j'avais envie de continuer à faire vivre ce personnage. Après deux mois sans jouer Louyse, le manque commençait à se faire sacrément ressentir. COMMENT AS-TU CONNU LBD ? : en vaquant de partenariats à partenariats. FRÉQUENCE DE CONNEXION : quotidienne, en général. Plusieurs fois par semaine sinon. UN DERNIER MOT ? J'ai craqué, faible que je suis ♥ - Code:
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[color=#D04040]● [/color][b]Katherine McNamara[/b] aka [i]Louyse Creutz[/i]. |
| | | Invité Invité | Sujet: Re: Concerto pour violon n°2 | Louyse 14/10/2016, 01:23 | |
| Bienvenue ! |
| | | Invité Invité | Sujet: Re: Concerto pour violon n°2 | Louyse 14/10/2016, 01:43 | |
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| | | Victoire Carpentier black opium de ysl CRÉDITS : (ava) skairipa. (sign) tumblr. PSEUDO : FREAKSHOW (laurine). | Sujet: Re: Concerto pour violon n°2 | Louyse 14/10/2016, 06:53 | |
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| | | Invité Invité | Sujet: Re: Concerto pour violon n°2 | Louyse 14/10/2016, 12:30 | |
| j'aime beaucoup ton pseudo bienvenue à toi et bon courage pour ta fiche ! |
| | | Billie Carpentier shalimar de guerlain JE RESSEMBLE À : taylor marie hill. CRÉDITS : moi (avatar), moi (signature). PSEUDO : anaëlle (ou isamongus, cf. alana et cam - nan j'balance pas, salut). sinon les intimes m'appellent bilal - même si j'm'appelle pas bilal (svp cherchez pas). | | | | Invité Invité | Sujet: Re: Concerto pour violon n°2 | Louyse 14/10/2016, 13:32 | |
| J'aime déjà beaucoup le début de la présentation, ça promet, hâte d'en découvrir plus Bienvenue par ici mademoiselle bon courage pour la suite de la fichette En espérant que tu te plairas parmi nous |
| | | Invité Invité | Sujet: Re: Concerto pour violon n°2 | Louyse 14/10/2016, 18:28 | |
| bienvenito par ici ! bon courage pour ta fiche ! |
| | | Invité Invité | Sujet: Re: Concerto pour violon n°2 | Louyse 14/10/2016, 18:37 | |
| bienvenue ici |
| | | Invité Invité | Sujet: Re: Concerto pour violon n°2 | Louyse 14/10/2016, 20:31 | |
| Merki à vous pour cet accueil ! Ça fait plaisir de voir autant de messages °3° Je suis plus habituée, ça me rend toute chose, haha !
Je travaille lentement au caractère. Je risque d'être un peu lente sur la fiche (sans pour autant dépasser les sept jours impartis). Beaucoup de taff en ce moment (d'ailleurs il va falloir que j'y file, huhu), et l'histoire risque d'être longue à remanier. ^^ Du coup je m'excuse auprès des plus impatients d'entre vous qui aiment voir des fifiches se faire rapidement pour découvrir au plus vite le personnage se cachant derrière l'avatar. ♥ (Il y en a, je le sais. Je suis comme ça aussi. xD)
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| | | Alix Beauregard black opium de ysl JE RESSEMBLE À : scodders, ma meuf. CRÉDITS : balaclava (ava), anaëlle (sign). | | | | Invité Invité | Sujet: Re: Concerto pour violon n°2 | Louyse 14/10/2016, 21:23 | |
| Katherine McNamara, J'ADORE !!!! Bonne chance pour ta fiche, j'espère que l'on pourra se trouver un petit lien toute les deux |
| | | Invité Invité | Sujet: Re: Concerto pour violon n°2 | Louyse 14/10/2016, 23:51 | |
| tu as craqué bienvenue officiellement ma jolie et bon courage pour ta fiche |
| | | Emma Lecomte eau de toilette JE RESSEMBLE À : magda zalejksa. CRÉDITS : hedgekey (ava), tumblr (gif), quiet riot (sign), alcaline (icon). PSEUDO : flingueur. (mais on m'appelle lily dans le stème-sy) | Sujet: Re: Concerto pour violon n°2 | Louyse 15/10/2016, 16:06 | |
| bienvenue. |
| | | Invité Invité | Sujet: Re: Concerto pour violon n°2 | Louyse 15/10/2016, 17:09 | |
| Bienvenuuuue, et bonne rédaction |
| | | Invité Invité | Sujet: Re: Concerto pour violon n°2 | Louyse 15/10/2016, 19:09 | |
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Merki à vous tous ! Y'a trop de gentillesse par ici, je sais plus quoi en faire. ♥
Adelaïde : avec plaisir ! J'irai lire ta fiche lorsque j'aurai un peu plus de temps du coup °3°
Jade : non mais c'était sûr. Je savais que je n'allais pas tenir. Je sais pas résister à l'appel du RP sur un beau fofo. J'suis qu'une tapette. uwu
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| | | Invité Invité | Sujet: Re: Concerto pour violon n°2 | Louyse 15/10/2016, 19:50 | |
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| | | Invité Invité | Sujet: Re: Concerto pour violon n°2 | Louyse 16/10/2016, 04:42 | |
| Noam : Je ne peux qu'approuver ! J'ai longtemps peiné à trouver un équivalent IRL du personnage, et pour le coup, Kat colle plutôt bien. L'est juste magnifique cette jeune demoiselle .w. Héhé, je note pour le lien ! \o
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| | | Invité Invité | Sujet: Re: Concerto pour violon n°2 | Louyse 19/10/2016, 16:27 | |
| pas facile la vie de la demoiselle mais j'ai beaucoup aimé la relation qu'elle entretient avec son grand-père et je note une strasbourgeoise, tu n'es pas tellement loin de chez moi Tu es officiellement validé(e)
bravo, bravo, tu es venu(e) à bout de ta fichounette et tu as été accepté(e) à Paris. maintenant tu es libre de faire tes premiers pas en toute tranquillité - mais pas trop quand même. tu débarques peut-être en solitaire alors vas vite te faire de nouveaux amis qui n'ont qu'une envie : t'avoir dans leur agenda. ne sois pas triste s'il te manque quelqu'un dans ta vie, file créer son scénario pour le voir débarquer près de toi et te redonner le sourire. en plus, tu as la possibilité de demander des liens pour ce fameux scénario aux autres petits membres, et même de te proposer pour combler le vide de quelqu'un d'autre en te rendant par-là. en attendant, si tu es un fou/une folle de rp, accro jusqu'à la moelle - oui oui, on comprend ça très bien - tu peux aller rechercher un partenaire, le staff se chargera de vous concocter une petite scène juste pour toi et tes nouveaux amis. t'as vu comme tout le monde est mignon ici ? alors n'hésite pas à débarquer sur le flood et/ou la chatbox pour devenir le number one du délire. ne t'en fais pas si tu as un peu peur de faire le premier pas : les petits timides, on leur fait de gros câlin, et on les aide à s'intégrer grâce au parrainage. et puis si tu nous aimes, tu peux même voter pour nous, on te fera des crêpes pour te remercier ! on est un club de folie nous, et on a hâte de partager des tas de choses avec toi ! en attendant, amuse-toi bien parmi nous ! |
| | | Invité Invité | Sujet: Re: Concerto pour violon n°2 | Louyse 19/10/2016, 17:33 | |
| Oh, dans l'ensemble elle ne peut s'en prendre qu'à elle-même. èwé On verra combien de temps elle tiendra à Paris avant de s'attirer des ennuis, haha ! (Moi, dure avec mes personnages ? Jamais.)
Owiii, et d'où viens-tu donc jeune demoiselle ? °3°
Je m'en vais de ce pas regarder tout ce qu'il y a à faire plus en détail. Un grand merci ! ♥
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