Je claque la porte derrière moi en rentrant dans ma chambre. Je venais de rentrer d’une soirée pas comme les autres disons. Hier soir, j’ai cru avoir une hallucination et puis non, c’était bien elle. astrid, embrassant une autre fille. Bah oui forcément. J’m’en suis tapée des milliers et je n’ai même pas eu l’idée qu’elle puisse faire la même chose de son côté ! Quelle idiote. Je m’allonge sur mon lit et « écoute » de la musique, ma tête collée contre le haut parleur. Soudain je reconnais someone like you, d’adèle. Chanson qui bien évidement me fait penser à astird. *Ressaisis-toi bon sang ! Tu as bien vu comment elle a réagi, elle en a plus rien à faire de toi. Quand est-ce que tu vas te mettre ça dans la tête charlie ? * Je me lève doucement parce que je me doute bien que ma tête allait tourner. A cause de tout ça je n’avais rien mangé. Je me dirige vers ma salle de bain, pour me mettre en jogging et en tee-shirt, ma tenue fétiche à la maison. Puis je repars dans ma chambre pour une séance webcam avec mon meilleur ami. Mais lily arrive juste au moment où j’allume l’ordinateur et me prévient qu’elle est prête pour la soirée film de la semaine. J’avais complètement oublié ça. Une fois par semaine avec ma sœur, on regarde un film toute les deux, c’est notre petit moment de complicité. Et une semaine sur deux c’est moi qui choisis le film. J’avais loué un DVD que j’adorais et où je me doutais que lily allait hurler à la mort ou se cacher les yeux tout le long. Mais j’aimais ça, je pouvais alors la prendre dans mes bras et la câliner comme j’aime le faire, sauf que je ne le fais pas habituellement. Elle m’avait promis, je sais bien que ce n’est pas une parole en l’air, elle tient toujours ses promesses, même si je sais que là elle n’a pas due réfléchir et doit regretter. Le micro-ondes vient de s’éteindre, c’est le signal. Lily doit être lovée dans le canapé. Je descends les escaliers et la rejoint. Je me cale dans le canapé en me serrant le plus possible contre elle juste quand elle commença à signer : " Si je suis traumatisée à vie, ce sera de ta faute, alors j'espère que t'es prête à en subir les conséquences ! " J’éclate de rire et lui fit comprendre par un léger coup de poing dans l’épaule que je n’avais pas peur d’elle. J’aimais ma sœur plus que tout et je ne comprenais pas pourquoi je n’arrivais pas à me confier à elle. Là pourtant j’avais vraiment envie de parler de papa et maman, mais aucuns mots de sortaient de ma bouche. Le film commença. Juste un désert et déjà une fillette retrouve un cadavre pas très beau à voir sur une dune. Je sens la main de lily se rapprocher et la lui prend en la serrant doucement pour lui montrer que j’étais là.
made by LUMOS MAXIMA
Invité
Invité
Sujet: Re: Je suis là. | lily 14/1/2016, 15:46
Lily faisait tous les efforts du monde. Mais malgré ça, elle avait toujours l'impression de n'être bien pour personne. D'être de trop. De ne pas suffire. Et puis, il y a Charlie. Charlie qui, sans doute malgré elle, ne dégage pas l'amour et l'attention dont aurait besoin Lily. Mais tant pis. Parce que Lily, elle se plie en quatre pour les autres. Et tant pis si elle souffre, et tant pis si elle, elle n'est pas tellement heureuse. Parce que, lorsqu'elle sent l'odeur du shampoing de sa sœur, blottie contre elle sur le canapé, elle a la sensation que si Charlie se sent bien, alors elle aussi ira bien. Elle fixait l'écran de la télévision, prête à hurler à s'en décrocher les poumons. Elle détester les films d'horreur. Elle détestait avoir peur, le cœur qui se serre et les mains moites, parce que l'héroïne du film se dirige exactement là où elle ne doit pas aller. - Si je suis traumatisée à vie, ce sera de ta faute, alors j'espère que t'es prête à en subir les conséquences ! Elle sourit, bien trop heureuse de passer une soirée avec sa grande sœur pour se plaindre de quoi que ce soit. En entrant dans l'appartement, elle avait eu peur d'être seule. Que Charlie aie oublié, qu'elle l'aie oubliée. Ça n'était pas toujours simple, de partager un appartement avec sa sœur. D'autant plus lorsque Lily est constamment inquiète de n'entendre aucun bruit. Peur de revivre le traumatisme de son adolescence, peur d'être abandonnée. Mais elle faisait avec, parce qu'elle n'y pouvait rien. Charlie était sourde, et Lily avait appris à s'exprimer avec les gestes, les regards, plus qu'avec les mots. Peut-être que c'était la raison pour laquelle elle avait toujours du mal à mettre des mots sur ses sentiments. Peut-être que Charlie avait une bien plus grande influence sur sa sœur que Lily ne voulait bien l'imaginer. Elle se concentra sur le film, le cœur déjà battant après les trois premières minutes. Instinctivement, elle glissa sa main vers celle de sa sœur, qui l'attrapa et la serra. Et instantanément, tout allait bien. Elle posa sa tête sur l'épaule de Charlie repliant ses jambes sous elle. Son pyjama aux motifs enfantins trahissait l'innocence qu'elle avait gardé malgré ses vingts ans. Parce qu'au fond Lily, elle n'avait rien vécu de la vie. Mais elle n'avait pas envie de regarder un film, chaque semaine, avec sa sœur. C'était un simple prétexte pour tenter de se rapprocher de celle qu'elle regardait toujours avec admiration, mais dont elle ne connaissait pas les secrets. Elle se mordilla la lèvre, blessure de la bataille intérieur qui se déroulait dans son crâne, alors que les questions restaient coincées au bord de ses lèvres. Elle voulait parler. Elle voulait dire, avec des mots, pas avec des signes. Elle voulait hurler, demander, répondre. Mais elle savait que Charlie, elle, n'était pas prête. Du moins, c'est tout ce qu'elle laissait paraître de ses silences. Elle a perdu la guerre, Lily, lorsque ses doigts mimèrent, comme une évidence, comme un réflexe : - Papa me manque.
Invité
Invité
Sujet: Re: Je suis là. | lily 24/1/2016, 18:17
Je suis là.
“toi et moi contre le monde.”
Pour dire vrai, même si j’adorais ce film, je n’étais pas du tout d’attaque à le regarder, à me concentrer. Mes pensées étaient dirigées vers astrid, même si je le voulais, sans le vouloir. Évidement penser à elle me faisait du bien, comme autant de mal. Mais comme dit une chanson que j’adore : « Quand je repense à toi, ça me fais du bien tu sais, même si c’est paradoxal ». bref. J’essayais de changer mes idées non pas sur le film mais sur ce que pouvait bien penser lily en regardant le film. Elle devait être terrorisée même avec ma main dans la sienne, elle devait se dire dans sa petite tête d’ange que les personnages étaient débiles d’aller par là.
En faite, je ne regardais pas le film, mes yeux était dirigés sur la tête de lily, posée sur mon épaule et je la vis fermer ses yeux quand les monstres débarquèrent pour tuer la famille au complet. Je fis la même chose, par réflexe, et me dis qu’elle devait, elle tout entendre contrairement à moi et que parfois, ce handicap m’était bien utile. Avec les gens qui ne me connaissaient pas, les ignorer était des fois bien pratique. Et puis avec ceux qui savaient, faire semblant de ne pas comprendre. C’est vrai que je m’y étais habitué à ma surdité mais personne ne pouvait vraiment me comprendre sur ce point. Lil’ ouvrit les yeux au mauvais moment, et vis un truc qu’elle n’apprécia pas du tout ! Je me mis à rire et lui demanda de me pardonner du choix du film.
-Lily il te manque papa ? Je signa cette phrase en même temps qu'elle. Parfois, on était vraiment connectées, et je devais admettre que je l'aimais plus que tout. Je détourna la tête et sans un son, lui dit que je l'aimais. Elle savait bien que ce n’était pas mon fort la démonstration de sentiments, surtout avec elle. Alors tant mieux si elle ne m’entend pas.
made by LUMOS MAXIMA
Invité
Invité
Sujet: Re: Je suis là. | lily 14/2/2016, 23:50
Le silence pesait. Il avait toujours pesé, depuis la mort de Papa. Lily l'avait refoulé, enfoui au fond d'elle, certaine que c'était elle qui pesait. Mais Charlie ne parlait plus. Elle s'était fermée, elle était devenue silencieuse, plus qu'elle ne l'avait jamais été. Et malgré elle, Lily ne supportait plus cette situation. Ces doutes, ces questions, cette façon dont, malgré elle, elle regardait sa grande soeur avec une incompréhension intense. Et une peine tout aussi grande. Elle s'en voulait, de ressentir ce besoin de briser ce mur que Charlie avait construit entre elles, sans doute inconsciemment. Elle se détestait de vouloir violer son intimité, ses pensées les plus secrètes. Mais elle en voulait aussi à sa soeur, qui ne laissait rien paraître. C'était dur, ça devait l'être aussi pour Charlie. Mais Lily, elle ne laissait rien paraître de cette tornade de haine, d'amour, de chagrin qui se cachait derrière ses joues roses et son sourire timide. Parce qu'elle ne voulait pas blesser sa soeur, et plus que tout, elle ne voulait pas qu'elle s'éloigne encore plus, à cause d'elle. Mais ce soir-là, bien qu'elle essaie de profiter un maximum de ce moment avec Charlie, Lily ne pouvait cesser de vouloir plus. Elle sentait qu'elle était au bord du précipice, prête à se jeter dans le vide pour obtenir des réponses à ces questions qui le bouffaient le crâne. Elle sourit, lorsque Charlie signa la question au moment exact où Lily donnait la réponse. Elles avaient toujours eu cette connexion spéciale, celle de deux soeurs qui doivent choisir chacun de leurs mots avec précautions, celle de deux soeurs qui ont perdu un parent. Fixant Charlie, elle garda un petite sourire aux lèvres. Elle avait déjà répondu à sa question, et c'était bien ça le problème. Sans ça, elle n'avait aucune idée de comment faire survivre ce semblant de confidence entre elles. Et elle refusait de la laisser se refermer, après avoir aperçu cette minuscule lueur dans ses yeux. Le film tournait toujours, mais Lily avait l'impression que ce n'était qu'un bruit de fond, au loin, tant elle était concentrée sur sa soeur. Elle baissa les yeux, une seconde, assez pour que Charlie aie le temps de détourner la tête. Comme si elle n'était pas prête à aller plus loin. Elle attrapa sa main, et lorsque Charlie la regarda enfin, Lily accompagna ses signes d'une voix timide et brisée: - Il me manque, tous les jours. Tout le temps. Elle marqua une pause, hésitante, puis les yeux baissés, elle continua: - Et toi aussi, tu me manques. Elle n'osa pas relever les yeux, trop effrayée de la réaction de sa soeur. Mais elle était tellement, tellement soulagée d'avoir enfin pu faire sortir ces quelques mots. Charlie lui manquait. Sa grande soeur, celle qui n'avait pas perdu son père, celle qui la coiffait et lui racontait des histoires qui font peur dans la chambre qu'elles partageaient enfant. Celle dont le rire illuminait une journée, celle qui, avant de tenter de mettre fin à ses jours, protégeait sa petite soeur comme la prunelle de ses yeux. Mais aujourd'hui, Lily en avait fini de se sentir seule.
Invité
Invité
Sujet: Re: Je suis là. | lily 21/2/2016, 17:38
Je suis là.
“toi et moi contre le monde.”
Les films d'horreur c'était un peu comme mon petit péché mignon, je trouve ça tellement drôle. Je sais que ce n'est pas vrai alors j'arrive très bien à ne pas avoir peur. Si je dis ça ma sœur elle m'étranglerait, c'est une peureuse de tout, les araignées, les films d'horreurs, les moindres petits bruits quand elle est toute seule. Mais je sais bien que c'est l'âge, et aussi que depuis le décès de papa, Lil' est très sensible. Ça lui passera, en tout cas je fais tout pour, même si je me moque d'elle gentiment. Ça a toujours été ça nous deux, depuis toutes petites, des chamailleries de bon cœur pour un peu tout, les poupées, les fringues, le maquillage. Mais je sais que depuis l'histoire avec elena, rien n'était pareil entre nous. Entre moi et le reste du monde en réalité. Mon médecin m'avait diagnostiqué une dépression. Je ne sais pas si Lily est réellement au courant de ça. Je sais qu'elle est malheureuse, mais c'est plus fort que moi, je n'y peut rien. Et je n'arrive pas à tout faire pour la rendre heureuse. Rien qu’à son regard je savais qu'elle était sincère et que cette phrase, cela faisait longtemps qu'elle voulait la sortir, cela faisait longtemps qu'elle en crevait d'envie. Et puis, le fatidique mordillage de lèvres de Lily, le film d'horreur hein sœurette dis-tu ?
Je la regardai en souriant, elle ressemblait vraiment à papa, et des fois je me dis que ça me fais du mal de la regarder. Avec son sourire d'ange innocent, ses yeux tellement perçants et son petit nez retroussé, et puis ses longs cheveux. Une femme fatale qui fait tomber tous les cœurs moi je dis. Je n'arrivait pas à lui parler de ça, à lui dire qu'elle me manquait, et pourtant, c'était tellement vrai. Je savais qu'on devait aborder ce sujet, ça devrait arriver tôt ou tard. Mais je n'étais pas encore prête. Pour détourner l'attention, ou du moins lui montrer que à cet instant ce n'était pas possible, je lui jetai discrètement un popcorn au visage puis me retourna l'air de rien, et un fou rire éclata. Je pris une poignée dans ma main et les lui lança ! J'étais gamine parfois mais ça faisait toujours du bien de retomber en enfance. J’oubliais tout. En parcourant la pièce d'un regard dans l'optique d'aller me cacher, et tant pis pour le film, je tombai sur la photo de papa sur la commode à droite du canapé. Cette photo, c'était la plus belle de lui, là où il resplendissait avant la perte de cheveux, de poids. Je figeai mon regard et arrêta net de sourire. Il était tant de parler à lily, de papa, de nous, de nos sentiments et blessures. " Tu me manques aussi tu sais, c'est juste très compliqué. Mais je suis prête à parler."
made by LUMOS MAXIMA
Invité
Invité
Sujet: Re: Je suis là. | lily 25/2/2016, 19:02
Lily avait peur de tout. Des insectes, du vide, de l'orage. D'être seule, d'être abandonnée. Et par dessous tout, de perdre sa sœur. Et depuis plusieurs mois, elle la sentait chaque jour lui filait entre les doigts, toujours au moment où elle avait la sensation que tout irait bien. Le film avait beau la terrifier, il n'y avait rien qui lui faisait plus peur que de sentir Charlie fuir alors qu'elle la sentait plus proche que jamais. Charlie la fixa, détaillant son visage, et Lily ne put empêcher ses joues de rosir. Mais un sourire se dessina peu à peu, et elles restèrent quelques minutes à se regarder sans rien dire. Elles se ressemblaient, tout en étant différentes. Charlie était belle, et Lily avait passé toute sa vie à admirer ses yeux bruns et ses traits fins. Elle fut sortie de ses pensées par un pop-corn qui vint se coller entre ses deux yeux. Un silence, puis elle éclata d'un fou-rire, accompagné de celui de son agresseur. Les larmes aux yeux, elle n'eut pas le temps d'attraper des munitions qu'une pluie de pop-corn s'abattit sur ses cheveux. Faisant mine d'être outrée, elle tenta de contenir son rire, en vain. Elle plongea la main dans le bol et jeta à son tour une poignée de pop-corn. Puis, un sourire heureux au visage, elle signa : - J'entendrais presque Papa nous dire de ne pas jouer avec la nourriture. Elle touchait le bonheur du bout des doigts, à cette seconde précise, alors que sa sœur lui offrait un rire qu'elle n'avait pas entendu depuis trop longtemps. Elles retombaient en enfance, ne serait-ce que pour quelques secondes, quand tout allait bien, et quand elles étaient simplement deux petites filles. Mais les temps avaient changés. Elles avaient grandi, désormais. Et l'expérience de chacune avait effacé les rêves qu'elles partageaient. Le regard de Charlie se perdit dans la pièce, et s'arrêta sur un point. En se tournant, Lily porta son regard sur la photo de leur père, souriant et en bonne santé. Heureux. Vivant. Un silence s'installa, et Lily en avait presque oublié ce qu'elle avait dit à sa Charlie, et que cette dernière avait sans doute tenté d'éviter en l'attaquant avec du maïs. Mais non. Surprise, Lily fixa Charlie alors qu'elle lui annonçait qu'elle était prête à se confier. Sa respiration se stoppa alors que son cœur s'accélérait. - Tu es sûre ? Elle ne voulait pas la forcer, la brusquer, la voir fuir de nouveau. Elle posa sa main sur la sienne, et serra ses doigts. - Tu n'es pas obligée, si tu n'es pas prête. Elle voulait être rassurée, savoir, reconnaître sa sœur. Qu'elle lui dise ce qu'elle ressentait, qu'elle se dévoile, quitte à se sentir vulnérable. Parce que Lily, c'était chaque jour qu'elle se sentait vulnérable, alors qu'elle cherchait à comprendre, en silence, celle qui partageait sa vie depuis toujours. - Est-ce que c'est ma faute ? J'ai fait quelque chose de mal?
Invité
Invité
Sujet: Re: Je suis là. | lily 17/4/2016, 17:30
Je suis là.
“toi et moi contre le monde.”
Lily était triste. Elle avait le regard triste depuis longtemps. Depuis la mort de papa, depuis la fois où j’ai failli mourir, depuis le départ d’elena. Lily avait le regard triste et il n’y a que moi qui le voyais. Mais aujourd’hui, ce soir, son regard était emplie de tristesse, mais également de colère, et pour la première fois, il me transperça le cœur. Lil’ ne voyait pas tout ce dont elle été capable, tout ce qu’elle était. Elle se sous-estime, se croit faible et solitaire. Mais moi je sais qui elle est vraiment, au fond. Elle est douce, elle est belle, et malgré ce qu’elle pense, elle est plus belle que moi. Elle d’une beauté naturelle éblouissante que ça l’aveugle. Lily est calme, mais elle défend avec hargne ce qu’elle aime. Elle est forte, oh que oui, avec tout ce qu’elle a enduré elle est plus forte que moi. Moi je suis tombée plusieurs fois, elle, elle reste. Elle est solide.
Mon cœur vacilla un instant, ma tête se mit à tourner quand Lily me prit la main. Pourquoi j’avais signé ça. Je n’étais pas prête à en parler. Mais maintenant je n’avais plus le choix. Je ne pouvais pas lui faire ça, me renfermer juste après lui avoir dit ça. Et puis je pense sincèrement que je suis prête depuis longtemps, mais que je n’arrive pas à me l’avouer. Je serrai de toutes mes forces ma main dans la sienne, quitte à lui faire mal. Je voulais qu’elle sente que j’étais là, pour elle, avec elle, et que je ne partirais pas. Plus jamais. Je la regardais droit dans ses beaux yeux translucides. Pour une fois depuis longtemps, je sentis alors cette connexion, cette connexion que seules les sœurs peuvent ressentir. « oui, oui, je suis sure » dis-je avec conviction et sincérité. « - Est-ce que c'est ma faute ? J'ai fait quelque chose de mal? » Quand elle dit cette phrase, les larmes aux yeux, j’eu un haut le cœur et ferma les yeux un moment. Je n’arrivai pas à croire qu’elle puisse penser ça un seul instant. Ma petite sœur, l’amour de ma vie, mon sang, pensait que j’étais malheureuse à cause d’elle. J’essayais de me retenir mais l’envie de pleurer était plus forte que tout. Laissant échapper quelques larmes, je la guidai sur le canapé et la fit assoir près de moi, tout près de moi. « Oh mon ange, comment peux-tu penser ça ? Qu’est-ce qui te fait penser ça ? Rien, tu entends, rien de ce que tu feras pourra me blesser ou me faire moins t’aimer. » Je la regardais dans les yeux, en serrant ses mains tendrement. Je voulais qu’elle me croit, je voulais qu’elle soit heureuse, que je ne sois pas celle qui l’en empêche. «Ma lilou, j’ai fait dans le passé une horrible chose complètement égoïste et je le regrette sincèrement. » Je ne sais pas si je m’étais déjà excuser clairement à propos de ça. «Je sais que je me suis effacée, petit à petit, mais c’était à cause d’elena, pas de toi. »
made by LUMOS MAXIMA
Invité
Invité
Sujet: Re: Je suis là. | lily 16/5/2016, 00:16
Ça avait toujours été compliqué, pour Lily, de rester debout quand tout autour d'elle s'écroulait. Elle avait l'impression de ne pas avancer, de rester bloquée sur place comme dans ce cauchemar qu'elle faisait souvent. Comme si le monde tournait mais qu'elle, elle restait une simple spectatrice. Elle détestait cette sensation d'impuissance. Mais cette fois-là, quand Charlie serra sa main de toutes ses forces, elle senti pour la première depuis la mort de son père qu'elle allait franchir une étape. Le film tournait toujours, mais elle, elle ne voyait que les yeux de sa soeur s'embuer alors qu'elle lui posait la question qui lui brûlait les lèvres depuis des années. Elle baissa la tête, et essuya une larme qui coulait sur sa propre joue. - C'est juste que... C'est comme si t'étais loin de moi. Tout le temps. Même quand tu es près, même quand tu es là avec moi, j'ai la sensation qu'il y a quelque chose qui te retient. Et... Elle s'arrêta une seconde, la voix brisée. - J'ai peur qu'un jour, je n'arrive plus du tout à t'atteindre. Comme... Comme quand je t'ai vue dans la salle de bain. Elle retint un sanglot, trop secouée par les images qu'elle n'arrivait décidément pas à effacer de sa mémoire. Mais Charlie, Charlie ne la lâchait pas. Pour une fois, elle sentait Charlie si près, qu'elle avait envie de l'enlacer comme elle ne l'avait jamais fait, elle avait envie de se dévoiler, de crier tout ce qui lui passait par la tête. Alors elle accompagnait chacun de ses signes par des paroles, d'une voix tremblante et timide. Mais d'une voix tout de même. Et elle mentionna Elena. Elle n'avait pas prononcé son nom depuis si longtemps, et Lily n'associait à celui-ci que la peine immense qu'elle avait lu dans les yeux de sa soeur, un jour, alors qu'elle lui avait semblé si heureuse pendant des mois. Elle fixa son visage, ses traits doux et effaça une larme de son pouce. D'un sourire rassurant, elle l'incita à se livrer. - Est-ce que... Est-ce que tu l'aimes encore? Elle savait qu'elle allait sans doute trop loin, elle savait que Charlie pouvait se refermer à tout moment. Mais en ce qui concernait Elena, Lily avait l'impression de découvrir sa soeur. Elle ne voulait pas la blesser, ni lui remémorer des souvenirs douloureux. Mais égoïstement, Lily mourrait d'envie de savoir. De tout savoir. - Je ne l'aime pas, je crois. Elle t'a brisé le coeur. C'est injuste.
Invité
Invité
Sujet: Re: Je suis là. | lily 9/8/2016, 21:48
Je suis là.
“toi et moi contre le monde.”
Lily. Ce prénom dont j’ai toujours eu envie d’entendre le son. Je l’imagine tendre, doux avec une pointe d’amertume. J’avais neuf ans et elle à peine quatre quand elle comprit que ces gestes si naturels pour elle n’était en réalité qu’une affaire de famille. On était allées toutes les deux à la boutique de bonbons, papa et maman nous surveillaient de loin, je le sais, mais ça me faisait me sentir grande, j’aimais ça. J’ai tenté d’expliquer au vendeur ce que je voulais, mais le dernier mot ne sortait pas. Lilou avait tout simplement signée au monsieur mes propos. Il était si perplexe que lily se mit à pleurer à chaudes larmes. Je lui expliquai plus tard ma surdité et elle était ravie de cet handicap qui me, nous rendait uniques. Comme quand des frères et sœurs inventent une langue imaginaire pour parler dans le dos de leurs parents. Nous c’était au reste de monde que nous pouvions cacher ce que l’on disait. Cette journée, cette horreur qui s’est dessinée sur le visage de ma sœur, jamais je pourrais me le pardonner. J’avais été ignoble de la faire souffrir ainsi, d’avoir pensé qu’à mon petit malheur. J’avais pourtant essayé, des années durant, à lui faire oublier, à me faire pardonner, sans succès, d’après ses paroles. « Oh lily ! », dis-je la voix tremblante. « Ma lilou, jamais je ne te laisserai, jamais tu m’entends ? Je suis tellement désolée de tout ça si tu savais… » Mes larmes se mirent à couler doucement et je baissai mon regard pour qu’elle ne remarque pas les perles salées glisser sur mes joues. Je n’avais jamais vu ce regard dans les yeux de lily, un mélange de peur, de tristesse, presque de désespoir. Je lui serrais la main tellement fort que je devais lui faire mal, mais elle ne me dit rien. Cette fois-ci c’était la bonne, quoi qu’il se passe dans mon avenir, jamais plus je ne laisserais ma sœur de côté. Elle avait besoin de moi autant que j’avais besoin d’elle. Pourtant, il fallait que je lui dise, je ne pouvais plus lui mentir et faire croire que j’allais bien. De toute manière, je suis sûre qu’elle ne m’a jamais cru. Lily est parfois naïve, mais pas quand cela me concerne. Elle est celle qui me connait le plus au monde et pour nous deux, je me devais d’être sincère. Ses yeux brillaient de larmes qu’elle essayait de retenir. Je tirai doucement son bras puis l’entraina dans mes bras. Caressant avec douceur ses cheveux je lui demandai de se laisser aller. Je fermai les yeux et inspira profondément. Il fallait que je profite de cet instant, que je le grave dans ma mémoire. J’étais terrorisée à l’idée de dire ce que je ressentais à lily, parce que j’avais peur de la décevoir, et ça c’était la pire chose que je pouvais lui faire. Mais la vérité, je nous ai promis la vérité. Mes mains tremblaient comme des feuilles et j’essayai de le cacher en les enlaçant dans les siennes. Incapable de la regarder, je commençai mon récit à haute voix, le regard penché sur ses cheveux blonds. « Oui. Je ne peux pas et ne veux pas te mentir. Oui, je l’aime encore. Je ne lui pardonne pas ses erreurs, mais l’amour ne se contrôle pas. Je sens que c’est elle, mon grand amour. Et je crois aux deuxièmes chances. Écoute, elena est revenue. Je l’ai vu la semaine dernière, on a parlé, longtemps. On va se revoir, je ne sais pas quand mais on va se revoir. Je ne sais pas ce qui va se passer, mais croit moi je ne souffrirais plus. Je te le promets. » Cette promesse était compliquée à tenir, mais je savais qu’à la moindre petite faute, elena disparaîtra de ma vie pour toujours. Je ne voulais pas qu’elle me regarde, j’avais peur de ses paroles. Mais je savais qu’elle allait se retourner.
made by LUMOS MAXIMA
Invité
Invité
Sujet: Re: Je suis là. | lily 22/8/2016, 16:28
La colère avait depuis longtemps fait place à autre chose, chez Lily. Elle était l'innocence pure, le besoin constant de rester dans une bulle d'enfance qu'elle pensait indestructible. Le chagrin l'avait bouffée de l'intérieur, c'était indéniable. Mais il y avait cette peur, de ne pas être suffisante, de ne pas être assez bien, de voir les gens qu'elle aime s'enfuir ou tomber. Et Charlie, elle l'avait vue sur le point de partir, pour retomber aussi tôt, et elle n'était pas sûre de savoir ce qui était le pire. Elle s'accrochait comme elle pouvait à ce que sa sœur lui offrait – voulait bien lui offrir, en dépit de l'espace qu'elle avait mis entre elles, inconsciemment peut-être. Et Lily, elle était fatiguée, de devoir courir après les gens, de tendre les bras pour les ramener à elle, sans cesse, en vain. Charlie, elle était là, près d'elle, et Lily ne la laisserait pas fuir, pas cette fois, pas encore. Elle refusait de la voir s'éloigner, se fermer à nouveau. Alors, de sa petite voix frêle, qui semblait s'échapper d'un corps qui n'était pas le sien, de ses doigts qui formaient les lettres, les mots avec une facilité qu'elle trouvait déconcertante, elle posait les questions qui lui brûlaient les lèvres et elle disait tout ce qu'elle avait refoulé tout ce temps. Charlie lui manquait, Charlie menaçait de n'être plus qu'un lointain souvenir d'une enfance heureuse, et Lily ne pourrait jamais l'accepter. - Ma lilou, jamais je ne te laisserai, jamais tu m’entends ? Je suis tellement désolée de tout ça si tu savais… Elle leva ses yeux clairs vers le visage parfait de sa sœur. Elle pleurait, et Lily ne supportait pas ça. D'un geste rapide et tendre, elle effaça les quelques larmes qui s'étaient échappées sur les joues de sa sœur. Elle serra sa main à son tour, l'impression que tout se jouait dans leurs doigts, et la peur de tout faire foirer. Il arrivait que parfois, tout lui semblait trop, la sensation qu'elle était sur le point de se noyer, de sombrer et qu'elle n'avait aucune main à laquelle s'accrocher, mais aujourd'hui, c'était différent. Aujourd'hui, il y avait Charlie, et Charlie serrait ses doigts dans un geste presque désespéré, et Lily n'avait aucune idée de quoi répondre, de quoi faire. Elle serra la mâchoire, parce qu'elle n'était pas sûre de la croire, elle voulait pourtant, croire qu'elle ne la quitterait jamais mais dans ses mots, elle la revoyait sur le carrelage blanc, et rouge, et elle ne pouvait s'empêcher de craindre qu'elle disparaisse à nouveau. C'était ainsi, elle ne l'oublierait jamais, elle vivrait dans la peur de la perdre chaque jour, et c'était le prix à payer quand on aimait quelqu'un plus que soi-même. Alors elle se laissa aller dans ses bras, simplement, le nez enfoui dans les cheveux blonds qui faisaient leur ressemblance, appréciant son parfum et sa chaleur. Elle fixait un point, juste au-dessus de la télévision, focalisée sur le cœur de sa sœur qui tambourinait dans sa poitrine, et sa voix qui s'éleva, et elle ne dit rien, elle ne bougea pas, la laissant se confier. Elena. Elle l'aimait, c'était indéniable, et Lily ne pouvait que sentir son cœur se serrer dans sa poitrine. Elle lui avait fait tant de mal, causé tant de chagrin, mais il y avait une chose que les deux sœurs partageait, c'était ce besoin de croire aux secondes chances. Elle se recula, doucement, et sourit à Charlie. Un sourire chaleureux, rassurant, qu'elle accompagna d'un regard à transpercer une âme. - C'est ton grand amour. C'était tout, tout ce qu'elle avait besoin de dire. Elle savait que Charlie comprendrait, elle comprenait toujours. Lily, elle n'avait jamais connu l'amour, mais l'idée qu'elle s'en faisait, c'était que sans souffrance, il n'y a pas d'amour. Parce qu'offrir son cœur à quelqu'un, c'était lui offrir l'opportunité de le briser. Parfois, ils le faisaient. Parfois, non. Et parfois, il fallait pardonner. - Je ne veux pas que tu souffres. Mais tu l'aimes. C'est tout. Elle caressa sa joue de ses doigts fins, et son sourire s'agrandit. - J'espère que cette fois sera la bonne.
Invité
Invité
Sujet: Re: Je suis là. | lily 6/11/2016, 19:07
Je suis là.
“toi et moi contre le monde.”
j'aurais tellement voulu qu'elle connaisse ce sentiment si indescriptible qu'était l'amour. la folie du véritable amour. quand j'étais plus jeune, je me disais, comme elle que c'était des conneries, que le seul vrai amour était celui de papa et maman. ma tante, même ma grand-mère maternelle avaient été déçues par les hommes. mes amies de lycée aussi, se faisaient avoir à chaque fois par un garçon qui ne voulait que les sauter. quand j'ai connu elena, je me suis dit que c'étaient les garçons le problème. qu'avec une fille ce serait plus facile. et pourtant. j'ai jamais cru à cette sensation de papillons dans le ventre, toutes ces conneries de yeux brillants et mains moites. sauf avec elle. avec elle, chaque baiser, chaque caresse, délicate ou sauvage me donnait l'impression de voler, d'exploser. et pas seulement les premières fois, non, tout le temps. je pourrais tuer pour que lily ressente cette sensation au moins une fois, qu'elle me comprenne réellement. il y a des risques à prendre pour connaitre ce sentiment et je sais qu'elle n'est pas prête. mais je ferais tout pour. ma sœur a toujours été l'intégrité même, elle excusait chacune de mes bêtises et à chaque fois, trouvait du positif partout où il n’y en avait pas. sa tête, dans le creux de mon cou, me fit tout d’un coup sentir plus légère, plus libre, plus heureuse. elle serait toujours là, et c’était réconfortant. je sentais sa respiration haletante, je sentais ses difficultés à reprendre son souffle, mais elle ne bougeait pas. elle devait être trop bien. s’il y avait une personne incapable de sourire faussement, c’était bien lily. et quand je le vis se dessiner sur son visage, je savais que je faisais le bon choix pour elena. les larmes aux yeux, je lui répondis à mon tour, d’un simple regard, profond, qui voulait tout dire. le sujet était clos, enfin j’espérais. lorsque je sentis sa main douce se poser sur ma joue, avec un sourire malicieux, j’en profitai pour lui tordre gentiment le bras, me posa sur son dos et commença à la chatouiller juste sous les côtes, son point sensible. j’éclatai de rire. « on le regarde finalement ce film ? même si je dois avouer, il n’est pas si terrible que ça ! »