J'avais l'impression que c'était devenu une habitude, dès que je rentrais dans ce bar, je finissais sur le rebord de l'évier « On ne peut pas ! » Tentais-je de dire convaincue, sans pour autant arrêter de me laisser faire, je n'avais pas de volonté sur ce coup-là, je le savais bien.  A chaque fois que l'on avait terminé, on se disait que c'était la dernière fois, même chaque fois qu'on avait ce contact en cours, on ne finissait pas se retrouver dans ce bar. Mais ce soir-là, j'étais plus décidée que jamais, j'avais discuté avec une amie de ma situation sans pour autant donner plus de précision, et les mots de mon amie avaient été clairs « Arrête de t'imaginer que vous pourriez être plus que des amis, votre relation ne mènerait à rien, vous vous baisez dans des chiottes et vous savez rien l'un de l'autre » Oui, les choses étaient claires avec elle, et elle avait raison en même temps. Je ne savais de lui que son nom et son prénom ainsi que son métier, et avec le passée que je me trimballais, rien de plus ne pourrait arriver. « Valentin, arrête, arrête ! » J'avais soupiré. Cependant, j'avais été plus sèche que prévu. D'habitude, mes 'arrête' voulaient dire 'continue', mais pas ce soir « Ça peut plus continuer, on peut plus s'baiser ici dès qu'on en a envie, t'es mon prof putain, et je n’arrive pas à me concentrer, ce n’est pas possible ça ne mènera à rien tous les deux. T'es mon prof ! » Je n'avais même pas voulu entendre sa réponse, j'étais parti le laissant en plan dans ce lieu que nous connaissions par cœur tous les deux, où nos corps s'étaient entremêlés plus d'une fois. Les jours qui suivirent, j'ignorais toute remarque, tout contact avec lui. A chaque fois que j'entendais qu'il voulait me parler à la fin des cours, je me débrouillais pour ne jamais être seule, être toujours accompagné d'un(e) ami(e). Je fuyais son regard, j'évitais le bar où nous nous retrouvions le soir, je me désintoxiquais de l'attraction qu'il me faisait. C'était plus facile à dire qu'à faire, je crois que c'est à ce moment-là que ma meilleure amie a compris qui était le gars dont je lui parlais. Mais telle une vraie amie sur qui je pouvais compter, elle ne fit aucun commentaire, me répétant sans cesse que c'était mieux ainsi. Cela fait un an à présent, et je n'ai pas craqué, et il y a une raison particulière, j’ai déménager, j’habite seule dans mon appartement, j’ai changer de quartier, mais je sais maintenant que j’ai fini les cours, plus rien ne pourrais m’empêcher de le rejoindre, j’ai toujours cette envie folle de me retrouver dans ce bar, dans ses toilettes, sur cet évier, mais je ne peu pas.. Lui a tourné la page, il a une fiancée, et je suis complètement jalouse d’elle… Mais je dois tourner la page, à présent j’ai des responsabilités d’adultes et je ne peux plus me laisser à des enfantillages comme celui-ci, je suis jeune, et je dois profiter de la vie.