J’avais arrêté mes études pour dealer de la drogue. J’étais entrée dans le business très tôt. J’avais suivis mon grand frère. De fil en aiguille, ‘avais monté en grade. Et j’étais maintenant dealeuse. Je vendais ma came surtout dans différents halls d’immeuble de la cité des 4000, de la Courneuve. Mais il m’arrivait d’avoir des clients particuliers, que je voyais en dehors. Des petits gosses de riche qui voulait leur dose d’adrénaline. Des petits gosses de riche qui pensait que la coke pouvait leur donner un air cool. L’avantage de ce genre de population c’est qu’ils étaient prêts à payer bien plus cher le gramme. Je me faisais donc une marge et ça me plaisait. J’avais rendez-vous ce jour-là avec l’un de ces gosses de riche, dans une ruelle du 16e arrondissement de la capitale française. Habillée comme une bourge grâce à l’argent que je me faisais, mon client arriva. Il avait la vingtaine, peut-être vingt-cinq ans mais pas bien plus. Il me fila l’argent. Il paya le triple. Ce n’était pas bien de modifier les prix en fonction des clients mais je m’en moquais. Il n’allait pas s’enterrer avec son pognon. Il partit, remettant sa capuche sur la tête pour pas qu’on le voit. Il se croyait vraiment dans un film celui-là. J’allais partir lorsque j’entendis la voix d’un homme. Je le reconnu immédiatement, j’avais supri une conversation assez bizarre entre lui et certainement l’un de ses clients. Je pensais qu’il m’avait oublier depuis le temps. Je soupirais :

« Pas toute blanche ? Tu crois avoir vu quoi au juste ? » J’avais ranger en vitesse les quelques billets que mon client donné et je gardais les mains dans les poches de ma veste en cuire. Je continuais de le regarder, puis ajouta : « Quoi que t’ai vu, tu te fourres le doigt dans l’œil. »

Je passais ensuite à côté de lui pour partir et rentrer dans ma cité. Là-bas, il ne pourrait rien m’arriver, il n’y rentrerait pas. Néanmoins, j’étais persuadée qu’il n’en resterait pas là.

Ce mec, je ne le connaissais pas vraiment. On avait fréquenté les mêmes bancs de collège à une époque mais ça s’arrêtait-là. Seulement, je ne pensais pas que c’était le genre à me suivre pour me faire du chantage. Je n’avais pas peur de lui. Je n’avais peur de personne. Ou du moins, c’est ce que je faisais croire. Il m’avait pris la main dans le sac mais je savais mentir. J’avais toujours su mentir. Je faisais partie de ces personnes qui mentaient comme elles respiraient. C’est comme ça que j’avais manipuler mes parents durant toutes ces années. Je commençais à partir. Je ne voulais pas parler avec lui. J’avais entendu une conversation et il voulait sûrement acheter mon silence. Sauf que je n’étais pas une fille aussi facile que ça. Pour avoir mon silence, il fallait être dans mes bonnes grâces. Il me rattrapa par le bras mais je remarquais qu’il ne serrait pas trop fort. Il n’avait donc pas l’âme d’un mec violent, ce qui pouvait être un bon point. Je le regardais.

« Ma belle ? Je ne savais pas qu’on en était au petit surnom mignon. » J’avais aussi cette capacité à me moquer de la tête des gens. Ça avait été l’un de mes passe-temps favoris lorsque j’étais au lycée. « T’as l’intention de me parler de quoi ? Parce que si ça dure longtemps, autant que tu me paies un verre. » Je marquais une brève pause avant d’ajouter : « Et t’as aussi le droit de me lâcher. Ce n’est pas vraiment comme ça qu’on drague une fille. »

J’adorais me moquer de la tête des gens. Je savais que ça pouvait en énerver plus d’un et que certains pourraient le prendre vraiment mal. Mais je m’en moquais. Jusqu’au jour où je finirais par me m’en prendre une. C’est ce qui me pendait au nez de toute façon. Je continuais de le regarder, attendant une réponse ou une réaction de sa part. Une chose était sûre, je n’étais pas prête à n’négocier quoi que ce soit.

Entre Ho et moi c’était compliquée. J’avais appris certaines choses qu’il ne voulait pas que j’apprenne. Il m’avait rattrapé. Il m’avait appelé par un surnom mignon ce que je ne lui avais pas permis. J’eus un sourire lorsque j’entendis sa réponse. Il ne manquait vraiment pas de culot. Il croyait vraiment que j’étais une fille à qui on donne des surnoms ? Certes, j’avais une réputation de fille facile, surtout dans mon quartier, mais les petits surnoms me déplaisaient fortement. Je le regardais et répondis simplement :

« T’as pas besoin de savoir mon prénom. Et si t’étais un peu malin j’pense que tu pourrais le connaître facilement. Apparemment, être malin n’est pas forcément dans tes cordes. »

Je continuais de le regarder Il accepta alors de me proposer un verre. Non mais franchement, il jouait à quoi ? Il ne pouvait pas me laisser tranquille et rien me demander ? Comme je l’avais fait avec lui Et puis, s’il voulait me faire taire, ce n’était pas forcément la meilleure des solutions. Deuxième sourire. J’avais bien envie de le prendre pour un abruti. Parce qu’on se le dise, c’était ma spécialité aussi :

« Non, je ne vois pas du tout de quoi tu veux parler. » Je marquais une brève pause : « Va pour un verre, vu que c’est si gentiment proposé… »

Je l’écoutais. Il me menaçait. Il pouvait nuire à mon business. Sauf que ce qu’il ne savait c’est qu’il avait quelqu’un de beaucoup plus violent au-dessus de moi. Le genre de gars recherchés dans plusieurs pays. Le genre de gars qu’il ne faut pas énerver. Le genre de gars qui n’a aucune pitié. S’il voulait vraiment jouer à ça, alors on jouerait. Je gagnerais. Il perdra. Et bien plus que son business à lui.

« Essaie de nuire à mon business, tu verras ce qu’il te tombera dessus… Rie bien qui rira le dernier, ce dicton te dit un truc ou pas ? » Je marquais une pause avant d’ajouter : « Tu perds du temps-là, à menacer dans le vent. Tu veux quoi ? »