Un monument bien précis se trouvait dans ce coin du 11ème arrondissement, d’habitude il notait toujours sur son carnet les lieux qu’il appréciait, mais cette fois-ci il avait oublié. Disons plutôt que son taux d’alcoolémie et la jolie fille qu’il suivait, lui avait fait perdre la tête. Le voilà donc errant sans aucune idée de ce qu’il cherchait, il se souvient juste que c’était une statue arrondit avec un élément en bronze. Hadrien devait écrire un devoir sur les monuments aux morts et ce que cela impliquait, évidemment il ne savait pas ce que cette statue représentait mais il l’avait trouvé majestueuse.
Au bout d’un petit moment à déambuler dans le quartier, il commençait à en avoir marre mais sa volonté de toujours réussir, le pousse à continuer et tourner dans cette rue. Cette fameuse rue, où au bout il cru voir Thibaud. Ce type s’était un sacré lascar! Son père travaillait avec le sien, du coup les deux se connaissaient depuis belle lurette! Thibaud s’était le type toujours prêt à s’amuser, toujours avec une farce dans l’esprit, toujours dans les conneries… Au bout d’un moment, leur chemin s’était séparé car Hadrien avait envie d’avoir un dossier irréprochable pour faire de grande école et son ami était trop insouciant pour cela. Ceci dit, il était ravi de le revoir! Il le pensait vaguant en Europe de l’Est mais plus il s’approchait plus il était sûr que c’était son vieil ami! Les cheveux en pagaille, une cigarette à la bouche, qui s’avéra plus tard être un joint à mesure qu’il avançait et sa nonchalance légendaire.
Arrivant à quelques mètres il commença à l’interpeller « Thibaud! Thibaud! » Aucune réaction de la part de son interlocuteur, « C’est Hadrien des Tuileries, tu te rappelles? » Malgré le peu de réponse, Hadrien continua, il avait toujours aimé s’écouter de toute façon. Il regarda ce qu’était en train de faire son ami, il était devant un restaurant de kébab, endroit que fréquentait assez peu notre homme ayant toujours peur de l’hygiène et détestant les gens présent. « Qu’est-ce que tu fous ici? Ne me dis pas que ta dernière lubie c’est de faire ce travail idiot? » Hélas, au moment où il prononça cette phrase, il était suffisamment proche de la personne pour remarquer qu’il ne s’agissait pas de Thibaud mais d’un pauvre type qui n’avait rien demandé. Au vu de sa tenue, il devait surement travailler dans cet endroit qu’Hadrien détestait tant. Sans se démonter, ni même s’excuser pour la méprise et surtout pour l’insulte gratuite, il rajouta « Vous n’êtes clairement pas Thibaud. Je savais que les employés de kebab n’étaient pas portés sur l’hygiène mais de là à se défoncer pendant le service, il y a des limites. C’est fous ce que les patrons sont laxistes dernièrement. » Ce type devant lui représentait exactement ce qu’il détestait, les jeunes sans ambition, faisant des jobs minables sans se soucier de leur avenir. Hadrien n’était pas contre un petit joint de temps en temps de façon festives, mais se défoncer dans la journée et pendant les heures de boulot, c’était tout bonnement scandaleux.