« Putain, c'est pas vrai... ». Tu jettes ton tube d'aspirine vide à l'autre bout de la pièce. Enragé. Énervé. Dégoutté. Tu rentres chez toi aux alentours de minuit. Mal de crane phénoménal. La gueule de bois. Tu te jettes sur ton sofa dans l'immense salon de ton luxueux appartement. T'as qu'une envie c'est de dormir. Mais il y a un truc qui te dérange. Quelque chose qui manque chez toi. Bordel, qu'est-ce qui pouvait bien clocher chez toi ?! Ah putain, ça y est. Maxine. Elle n'est pas là, à t'attendre. Généralement, la jeune femme se trouve toujours à la maison quand tu rentres tard. Elle ne t'attends pas forcément. L'un comme l'autre, vous faites ce que vous voulez. Elle vit sa vie et tu vis la tienne. T'es grand. T'es adulte. T'as bau être marié à Maxine, ça ne t'empêche pas d'aller te taper d'autres femmes. D'ailleurs, c'est ce que tu as fait ce soir. Boire, coucher avec une des serveuses du bar. Des scrupules ? Non. Pas toi. Ce n'est pas un mariage d'amour entre Maxine et toi. Juste un mariage arrangé. Une fois de plus, ton père a réussis à te faire faire ce qu'il voulait. Même à des centaines de kilomètres, il trouve toujours le moyen de gérer ta vie. Ça t'énerve ! Pourtant, t'as rien dit le jour du mariage. Tu t'es laissé faire. Et au moment de dire oui au maire, tu l'as dit. Avec conviction pour que tout le monde pense que tu le voulais vraiment. Mais pas du tout en fait. La seule femme que tu veux se trouve à des milliers de kilomètres de toi. T'es même pas sûr qu'elle se souvienne de toi. T'as du mal à vivre sans elle. Tu l'aimais tellement fort. T'aurais pu crever pour elle. A la place, on t'as collé Maxine dans les pattes. Bon, elle est loin d'être laide. Et puis au lit, c'est quand même un très bon coup. Faut dire ce qui est. Tu pars assez tôt le matin. Entre huit et neuf heures. Le midi, tu déjeunes dehors ou au restaurant. Et puis le soir, tu rentres le plus tard possible. Quand vous êtes dans la même pièce, ce ne sont que des cries. Des hurlements, des disputes à n'en plus finir. Ça devient lassant à force. Fatigué de ces disputes, tu préfères passer toute la journée hors de ton appartement du septième arrondissement de Paris.

Mais ce soir, alors que tu venais de rentrer complètement soul et fatigué, Maxine n'était pas là. « Bordel Maxine t'es où ?!!! » Hurlais-tu en essayant de retirer tes chaussures. Dix minutes. Dix minutes sont passées et tu as enfin réussis à retirer tes chaussures. Au tour de la veste maintenant. Trop fatigué, tu laisses tes affaires là. En vrac, dans le salon. Tant pis, tu rangeras plus tard. Ou Maxine le fera. Dans la cuisine, tu te sers un grand verre d'eau. Puis, tu titubes jusqu'au salon. Tu attrapes ton smartphone et essais d'appeler maxine. Pas de réponses. Tu commences à être sérieusement inquiet. T'allumes la télévision. Rien d'intéressant. Tu soupires. Tu essais d'appeler ta femme une seconde fois. Puis une troisième. Une quatrième. Non. Rien. Pas de réponses. Tu soupires encore et commences à t'endormir sur le sofa.

A bout de nerf
Luca & Maxine

Quatre heures du matin. Le 7ème arrondissement est calme, endormi. Les gens bien, les gens fortunés dorment d’un sommeil réparateur. Paisible. Une blonde à la démarche incertaine mais pourtant féline traverse les rues en fredonnant. Elle a encore abusé cette nuit. Alcool, drogue, sexe aussi. Trainant avec des personnes peu fréquentables. Ne se souvenant à nouveau pas du nom du mec avec qui elle a passé la soirée. Mais elle s’en fiche pas mal de le savoir. Tout ce qu’elle voulait, c’est oublier. Oublier l’espace de quelques heures. S’inventer une nouvelle vie. Retarder l’échéance de la réalité qui la rattrape bien trop rapidement. Et peu importe si elle se tue à petit feu… Que fait-elle donc ici ? S’est-elle trompée de direction ? Elle détonne dans le paysage. Pas le genre de fréquentation de ces rues. Pas le genre à vivre dans le coin. Et pourtant, les apparences sont trompeuses. Il ne faut pas s’y fier. Cette blonde au visage d’ange ne semble pourtant pas perdue. Même, elle semble savoir où elle se trouve, où elle se rend. Le fait est qu’elle vit ici, dans ce quartier de friqués. Maxine, chat sauvage indomptable, rentre chez elle après une énième nuit de débauche. Elle scrute l’écran de son téléphone. Soupire. Des appels en absence de son mari. Mari… la blonde grimace en y pensant. Pourquoi n’a-t-il cessé de l’appeler ? A-t-il un problème si important qu’il a besoin de sa soit disant femme ? Le fait est qu’elle s’en fiche. Royalement. L’aider ? Non merci. Qu’il se débrouille. Maxine ralentit l’allure. S’il l’a appelé, c’est qu’il doit être à la maison. Or, elle veut tout, sauf l’affronter maintenant. Mais elle ne va pas avoir le choix. Son téléphone sonne à nouveau. Maxine coupe la sonnerie.

La blonde arrive finalement à son immeuble. Elle gravit les marches, presque à reculons, évitant l’ascenseur pour ne pas arriver trop vite chez elle. Chez eux… Sur le pallier, elle tourne lentement la clef. Ne claque pas la porte alors qu’elle en crève d’envie. Un bruit lui parvient du salon. La télé est allumée. Maxine retire ses boots, s’avance à pas feutré, mais manque de trébucher à cause des chaussures de Luca. « Bordel de… » Elle jure, les balance d’un coup de pied à l’autre bout de la pièce, une colère sourde grimpant lentement. Comme à chaque fois qu’elle revient ici. Comme à chaque fois qu’il est là. Maxine s’avance dans le salon, trouve Luca assoupi sur le canapé devant la télé. Ses fringues trainent partout. La blonde réagit au quart de tour. Ni une ni deux, elle saisit les affaires de Luca – y compris les chaussures – et, avec force, les lui balance. Et rien à foutre s’il dort profondément. Rien à foutre si ça doit faire un mal de chien de se prendre des godasses en pleine tronche. Heureusement pour lui, Maxine manque son coup et, si les fringues atterrissent sur le brun, ses chaussures rebondissent sur le canapé. « J’suis pas ta bonne ! » lui crache-t-elle, avec hargne. Puis lentement, en titubant, Max se dirige vers la cuisine, allume la lumière et, assoiffée, vient directement se désaltérer au robinet de l’évier.

© ACIDBRAIN

Il est tard. Très tard. Le jour ne va pas tarder à se lever. Le septième arrondissement, celui où tu habites, est calme. Tout est paisible. Tu viens de franchir le seuil de ton appartement. Lui aussi, il est calme. Pas un bruit. Pas un ronflement. Les volets ne sont même pas fermés. Tu marmonnes quelques mots à peine audible. Tu vas fermer les volets de l'appartement et reviens te planter sur le sofa. Maxine n'est pas là. Si elle semble s'en foutre pas mal de toi et de ce que tu fais, ce n'est pas ton cas. L'amour ce n'est pas toujours ce que l'on croit. Ce n'est pas aussi beau que dans les contes de fées. Tu as déjà été amoureux dans le passé. Cet amour était impossible à vivre. On te l'a pris. On te l'a arraché. Elle est partie s'installer à des milliers de kilomètres de toi. Tous les jours elle te manque. Tous les jours tu penses à elle. Maxine, elle est là. Elle est près de toi. Mais tu ne l'aimes pas. Ça peut paraître cruel dit comme ça. Mais c'est vrai. Votre mariage n'est qu'une mascarade. Une façade. Pour tromper les gens. La plupart des gens croient à un vrai mariage. Apparemment, vous êtes très bons acteurs. Tout vos proches n'y voient que du feu. Sur ton bureau, au travail, t'as même posé un cadre avec une photoraphie de Maxine et toi. Toujours pour tromper l'ennemi. Néanmoins, tu ne tenais pas vraiment à la retrouver à l'hôpital. Ou la voir trainer avec je ne sais qui. Avec tout ce qu'on peut lire ou voir dans les médias, on ne sait jamais. Tout est possible de nos jours. Maxine n'est pas là ce soir. T'es un peu inquiet tout de même. Tu essais de l'appeler. Une fois. Deux fois. Rien. Pas de réponse. Tu soupires et reposes ton smartphone sur la table basse. Tu allumes la télévision. Très vite, tu t'endors devant. Ça t'arrives souvent ce genre de choses. Généralement, tu te réveilles le lendemain. La gueule de bois. Un mal de tête pas possible. C'est bien partis pour reproduire le même schéma ce soir.


Tu dors. Paisiblement. Tu dors à poings fermés. Soudain, un grand bruit te réveille. Un bruit sourd. Tu ouvres les yeux difficile. « Qu'est-ce que .. » Tu te retournes. Maxine est là. Elle vient de faire valser tes chaussures. « Faut pas se gêner ! » T'exclames-tu en te levant du sofa. Tu ne tiens pas forcément très droit. Tu te tiens au sofa et vient te poster face à celle qui est ta femme. Seulement aux yeux de la loi et des autres cela dit. Tu le sais que t'es bordélique. Le pire, c'est que tu le fais pas exprès. T'as toujours été comme ça. Bordélique. Maxine te lance tes affaires à la figure. Mais putain, elle se sent bien ou quoi ?! C'est Maxine. Elle est comme ça depuis votre mariage. Froide, distante. Tu fronces les sourcils et poses les vêtements sur le sofa. « Oh c'est bon, jt'ai jamais demandé de les ramasser ! » Grommelles-tu. Tu reprends les affaires et va les mettre dans le panier de linge sale. Dans ta chambre, t'enfiles simplement ton vieux pantalon de jogging. Celui que tu mets le plus souvent à la maison. Pour trainer, être à l'aise. Tu retournes à la cuisine te servir un nouveau verre d'eau. « Jpeux savoir où t'étais passé ?! »

A bout de nerf
Luca & Maxine

Maxine ne veut pas rentrer chez elle. Chaque soir, elle cherche une échappatoire à son existence. Chaque soir, elle vadrouille à gauche et à droite, fait de nouvelles rencontres, boit, se drogue, couche, pour oublier. Oublier cette vie qui est la sienne. Oublier, un court instant, qu'elle n'a pas eu le choix sur son avenir. Et elle se déteste la blonde, oui. Elle se déteste pour avoir capitulé après une simple gifle. Elle se déteste pour avoir signé les papiers devant le maire. Elle se déteste pour ne pas avoir pris la fuite. Où ? N'importe où, mais loin d'ici. Loin de Paris, et surtout loin de sa famille. De quel droit ont-il détruit ses rêves ? Elle se déteste pour ce qu'elle est devenue et qu'elle continue d'être et devenir. Et pourtant, elle n'arrête pas. Elle pourrait. Elle pourrait redevenir la mignonne petite brune à la vie bien rangée qu'elle a toujours été. Sauf que Maxine ne veut pas car devenir cette fille c'est revenir à une époque où elle était soumise à la volonté de ses parents. Ce qui est paradoxale en sachant qu'elle a capitulé pour le mariage... Mais même si Maxine ne supporte plus son reflet dans le miroir, la vie de débauche qu'elle mène lui procure un sentiment de liberté. C'est excitant et grisant de repousser ses limites toujours plus loin. Jusqu'à quand cela va-t-il durer ? Elle n'en sait rien. Peut être bien jusqu'à ce qu'elle crève d'une overdose, ou suite à un accident violent. Ou alors, peut être qu'elle finira par se jeter d'un pont ? Viendra bien le moment de non-retour mais pour l'instant, la blonde n'y pense pas vraiment....

De retour dans l'appartement, la jeune femme manque de se ramasser, se rattrapant de justesse au porte manteau de l'entrée. Les chaussures de Luca traînent au milieu du chemin et la belle ne les a pas vu dans le noir (faut dire que son état d'ébriété n'aide pas non plus). Elle jure et s'énerve, enlève ses talons avant de se rendre dans le salon où Luca dort. Ses fringues éparpillées partout, il n'en faut pas plus à Maxine pour s'emporter, balançant le tout sur son « époux ». Elle n'a même pas remarqué que Luca s'était redressé alors qu'elle se dirige dans la cuisine pour prendre une grande gorgée d'eau fraîche directement au robinet. « Si j'le fais pas, personne le fera. J'suis pas ta bonne ok ? » lui lance-t-elle à travers l'appartement alors que Luca est parti dans la chambre pour faire on ne sait quoi. Lorsqu'il revient, c'est habillé de son jogging miteux qu'il met à la maison quand il veut glander. Il demande où elle est allée. La blonde ricane. « Comme si t'en avais quelque chose à foutre. » Elle le toise, alors qu'il n'est qu'à quelques mètres. Elle s'approche, et le trouve subitement bien grand. Imposant. Faut dire que le contraste entre les deux est saisissant. Maxine, c'est un modèle réduit. Mais la blonde se reprend bien vite, l'aplomb dont elle fait preuve et l'alcool aidant. Elle le fixe, droit dans les yeux. « Tu veux savoir où j'étais ? Le plus loin possible de toi, comme presque tous les soirs. » Les mots sont acerbes, le ton employé est froid, dur.

Maxine n'a jamais cru au prince charmant. Mais elle a toujours cru au concept d'âme sœur, à la compatibilité amoureuse. Il y a 6 mois, elle a vite déchanté. Campée sur ses positions, elle n'a jamais cherché à vraiment connaître Luca, savoir qui il est et s'ils ont des points communs. Le fait est que la blonde est persuadée qu'ils sont aux antipodes l'un de l'autre. En tout cas, jusqu'à présent, rien n'a prouvé le contraire. Ils se battent constamment, se lancent des pics régulièrement, s'évitent un maximum. Du moins, surtout elle. Et malgré tout, ils ont déjà couché ensembles. Étrange n’est ce pas ? Pourtant, Maxine n'est pas amoureuse de Luca, n'éprouve absolument rien pour lui qui aille dans ce sens. Et elle s'est mis un point d'honneur à ce que cela n'arrive jamais.  

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Il est tard. Ou tôt. Ça dépend de quel point de vue on se place. Ce n'est pas la première fois que tu rentres aussi tard chez toi. Mais en général, tu rentres toujours avant Maxine. Toujours. Elle ne t'attends jamais. Toi non plus. Le plus souvent, tu rentres avant elle. T'es tellement crevé et soul que tu vas directement te coucher. Sur le canapé parfois. Ce mariage, c'est n'importe quoi. Un mariage arrangé. Ce n'est qu'une façade. Qu'une mascarade. Une grosse farce. T'aurais dû tenir tête à ton père et refuser ce mariage. Tu l'as pas fait. T'as préféré te taire. T'as accepté d'épouser Maxine. Même si vous ne vous aimez pas. Tant pis. C'est fait. C'est trop tard pour faire machine arrière de toute façon. Maxine et toi êtes mariés. Pour le meilleur et pour le pire. Il n'y a pas vraiment de meilleur entre vous. Des cris, des disputes. Vous ne faites que ça. Néanmoins, ça ne t'empêche pas de coucher avec elle. Et, putain, c'est un super coup Maxine. Pas vrai ?! Généralement, avec ta femme, vous vous évitez le plus possible. Mais bon, vivant ensemble, vous ne pouvez pas vous évitez indéfiniment. Malheureusement. Dans ta tête, il n'y a que ton ex petite amie. La seule femme que tu as vraiment aimé. Celle qui s'est retrouvé dans un couvent, à des centaines de kilomètres de toi. Loin des yeux, loin du cœur ?! C'est faux. Elle est toujours près de toi la jeune femme. Dans ta tête. Dans ton cœur. Personne ne pourra l'enlever de là. Elle est ancrée en toi. Tu soupires. T'aimes pas cette vie. Tu la détestes. Être marié à une femme que tu n'aimes pas, c'est triste. Ça ne te ressemble pas. Pas du tout même. Mais pour une fois que ton père est fier de toi. Ne gâchons pas ce moment !

Tu soupires. La jeune femme vient de rentrer. Comme à son habitude, elle ne peut s'empêcher de se montrer désagréable. Ça ne t'étonne pas. Mais t'aimes pas ça. T'aimes pas qu'elle te réveille en sursaut. Tu te lèves en grommellant. Elle est sans gêne tout de même. Enfin, tu commences à avoir l'habitude maintenant. T'as mal au crâne. Elle vient de te réveiller en sursaut. Et voilà qu'elle te prend la tête parce que t'as laissé tes fringues trainer sur le sol. Elle est pas sérieuse là ?! Tu soupires et passe ta main sur ton visage. Tu le frottes légèrement. « Bah c'est bon jvais les ramasser. T'as pas besoin de me les briser. » Cries-tu plus fort qu'elle. Bah ouais, si elle crie toi aussi. Et bien plus fort qu'elle. La seconde remarque de Maxine te blesse légèrement. Ce n'est pas parce qu'il n'y a pas d'amour entre vous que tu ne te préoccupes pas des autres. C'est ça qui t'agace chez les autres. Ils pensent souvent que t'en as rien à faire des personnes qui t'entourent. Mais t'es pas comme ça. T'es pas un sans cœur. Alors qu'elle n'est qu'à quelques mètres de toi, elle te fixe du regard. Toi aussi tu ne la lâches pas du regard. Tu gardes ton calme. Elle essais sûrement de te faire du mal avec ces paroles. Bien que ce qu'elle te dise est vrai. Ça te fait du mal. Un peu. Tu ne lui montres pas. Elle serait bien trop contente de toute façon. Ça commence à être n'importe quoi ce mariage. Un gros n'importe quoi. Il va falloir y mettre un terme au plus vite. Ce qui ne va certainement pas ravir vos parents. « Ouais je vois. T'es encore montré ton cul au premier venu !! » Dis-tu en ne la lâchant toujours pas du regard. Elle veut être méchante ? Certes. Qu'elle le soit. Toi aussi tu peux l'être de toute façon.

A bout de nerf
Luca & Maxine

La belle ne peut s'empêcher de démarrer au quart de tour en sa présence. C'est plus fort qu'elle. Dès que Luca est dans les parages, son attitude change du tout au tout. Si d'habitude elle est souriante, ouverte et sociable, avec lui c'est une tout autre Maxine qui prend vie. Visage fermé, ton monocorde, froid. Haussement de voix. Elle ne peut s'empêcher de le détester, le haïr même. Depuis le premier jour où leurs regards se sont croisés. Pourtant, Luca est tout à fait le genre de Maxine et en d'autres circonstances, elle est persuadée qu'entre eux ça aurait pu coller. Du moins un temps.

La jeune femme s'emporte quand il lui demande où elle était passé. Ne pouvant s’empêcher de rouler les yeux au passage, la belle lui répond de manière cinglante. Ne comprend-il pas ? Des mois que ce petit jeu dure entre eux. Des mois qu'elle l'évite un maximum, tente de s'échapper de cette réalité qui l'étouffe et la tue à petit feu. Enfin, elle-même se tue à petit feu chaque soir, mais au moins, elle oublie tout ça. Elle oublie ce mariage arrangé, cet amour qui n'existe pas et auquel elle n'aura sûrement jamais droit. Maxine préfère se détruire plutôt que de faire semblant de vivre une parfaite idylle avec un homme qu'elle n'aime pas et qui surtout, lui a été imposé. Alors, elle s'emporte. Tente inconsciemment de le blesser par les mots. Plantant son regard dans le siens, ses yeux lancent des éclairs. Mais Luca ne faillit pas, maintient ce jeu qui dure quelques secondes. Et finalement, le brun finit par répondre. Avec la même provocation dont Maxine a pu faire preuve. Et si les mots auraient pu blesser n'importe qui, il n'en est rien de la blonde. Car dans le fond, il a raison. Maxine a couché avec un nombre incalculable de mecs. Des histoires sans lendemain. Et bien souvent, elle ne se souvient même pas de leur prénom. Mais c'est le seul échappatoire qu'elle a trouvé. Se sentir vivante et ne pas sombrer dans la dépression. Et la seule façon qu'elle a , c'est de se mettre dans un état second en picolant, se droguant et couchant à tout va. C'est éphémère, ça ne dure jamais longtemps, mais pour l'instant, ça lui suffit. Combien de temps encore ? La belle ne sait pas, et ne préfère pas y penser. Elle se tue à petit feu, elle en a pleinement conscience. Mais elle préfère ça que ce qui l'attend à chaque fois qu'elle revient à son appartement dans le septième arrondissement.

« Bah ouai. Et pas qu'un peu. Ils étaient plusieurs et m'ont pris dans tous les sens. C'était jouissif. J'ai pris mon pied comme jamais. » Continuant de défier Luca du regard, Maxine esquisse un sourire en coin. Mensonge. Mensonge du début jusqu'à la fin. Ce soir, la blonde n'a couché avec personne. Elle s'est contentée de picoler, de faire des rencontres, de rigoler. Mais elle n'a pas baisé. A dire vrai, elle n'a plus goûté au sexe avec un inconnu depuis qu'elle a goûté au sexe avec Alexandre. Les choses ont changé à partir du moment où elle a finalement cédé à la tentation avec le brun. La jeune femme ne comprend d'ailleurs pas ce qui lui arrive depuis, et ne préfère pas y penser. Parce que tout ça, ça l'angoisse. Ce sentiment nouveau qui papillonne au creux de son ventre dès qu'elle pense à lui, dès qu'elle pense à cette nuit, lui fait peur.

© ACIDBRAIN

Le mieux pour vous deux, ce serait que vous vous disiez d’emblée de jeu quand vous étes d’humeur à vous parler ou non. Vous êtes tous deux tellement caractériels que ça vous éviterait bien des ennuis finalement. Ce soir au moins, t’es prévenu qu’elle n’était pas d’humeur à parler. Mais plutôt à se quereller. De toute façon, vous ne faites que ça tous les deux. Querelles, disputes. Parfois, elle se terminait au lit. Oui, il t'arrive de coucher avec Maxine. Malheureusement, il n'y a pas d'amour entre vous. Mais tu ne peux pas nier que ta femme est un super coup au lit. C'est un peu comme si vous faisiez connaissance dans un bar et qu'une vous couchiez ensemble. Juste une fois. Juste comme ça. Comme si elle n'était rien d'autre qu'une simple aventure d'une nuit. Dans un autre contexte, peut-être aurais-tu pu être charmé par la jeune femme. Peut-être aurais-tu pu l'apprécier. Mais non. Il n'y a pas d'autres contextes. C'est celui-là le vôtre. Dommage ! Tu soupires. Ça te fatigue toutes ses querelles avec Maxine. C'est devenu récurent entre vous. Quand elles ne se finissent pas au lit, tu lui tapes dessus. C'est pas bien. On est d'accord. Jusqu'ici la jeune femme n'a eu que de légers bleus. T'essais de te contenir. T'as toujours eu beaucoup de difficultés à conserver ton calme. C'est ton plus grand défaut. Mais parfois, elle te pousse à bout. Elle fait tout pour t'énerver et mettre hors de toi. Pourtant, tu sais être gentil, attentionné. Mais avec Maxine, tu n'es pas le même homme. T'as l'impression d'avoir été piégé. D'être pris au piège dans ce mariage qui ravi tout le monde sauf vous. T'as jamais été très mariage. Mais, pour toi, le mariage c'est le signe de l'amour. Exactement ce qu'il n'exite pas entre Maxine et toi. Ce n'est pas de sa faute. Elle n'est pas la femme de ta vie tout simplement.


Des mois que ça dure. Des mois que vous vous querellez sans cesse. T'en peux plus. T'es fatigué de tout ça. De toutes ces disputes. Vous passez votre temps à vous évitez. Il est rare que vous soyez présents en même temps dans l'appartement. C'est d'ailleurs étonnant que vous ne fassiez pas chambre à part. Enfin vu à l'heure où la jeune femme rentre habituellement, ça ne pose pas vraiment de soucis. C'est pas une vie cette situation. Ça ne reflète en rien l'image que tu t'es fait du mariage ou de la vie de couple. Vous vous détruisez. Jour après jour. Tu ne lâches pas la demoiselle du regard. Tu ne détournes jamais les yeux. Jamais. Comme d'habitude, vous ne mâchez pas vos mots. Vous vous sortez des mots difficiles à entendre. Des mots durs. Des mots qui font mal. Ais ça ne te touche pas. Absolument pas. C'est à croire qu'elle le fait exprès. Qu'elle essaie de te mettre en rogne. Le pire c'est que ça marche. Tu tombes dans la panneau à chaque fois. En même temps, c'est pas difficile. Tu te mets trop rapidement en colère. « ils auraient torts de s'en priver. T'es super bonne au lit ! »« ils auraient torts de s'en priver. T'es super bonne au lit ! » Réponds-tu en essayant de te retenir. Maxine te défie du regard. L'alcool qui coule dans tes veines ce soir te fait faire des trucs complètement dingues. Tu t'approches de la jeune femme et l'attrape par le poignet. Tu le sers fort. Très fort. Trop fort même. « De toute façon, c'est quand tu baises que t'es la femme parfaite. Une femme docile. C'est pour ça que je te baise si souvent. Au moins, je sais pourquoi tu cris ! » Tu tiens toujours fermement son poignée dans ta main. Tu la sens la colère qui monte. Tu sens tes nerfs qui commencent à lâcher un à un. Ça va pas tarder à partir. Elle n'a plus grand chose à faire pour te faire totalement craquer.

A bout de nerf
Luca & Maxine

Maxine provoque, Maxine agace, Maxine attaque. Peu importe ce qu'il peut dire, peu importe ce qu'il peut faire, ce qu'il peut se passer. Elle ne cessera jamais. Ce mariage factice a ruiné sa vie tout entière, et elle compte bien montrer à la Terre entière que ce n'est qu'une mascarade. Une belle merde qui a tout foutu en l'air. En d'autres circonstances, peut être qu'elle aurait pu apprécier Luca. Mais le fait est qu'elle ne veut même pas essayer. L'ambiance est plus que tendue entre eux, et s'il leur arrive de coucher ensembles quelques fois – surtout quand Maxine n'a pas vraiment les idées claires – elle le déteste toujours autant. La blonde lui voue une haine sans limite, et elle lui fait bien comprendre chaque jour qui passe. La moindre chose, même infime, est sujet de dispute. Et jamais il ne verra l’autre facette de sa personnalité. La Maxine douce, gentille et attentionnée. Jamais. Elle continuera à jouer ce rôle de garce, tant qu'il ne signera pas les papiers du divorce. Et faut dire que Luca le lui rend bien aussi. Le sang chaud, il réagit souvent au quart de tour. C'en devient presque trop facile.

Encore une fois, le ton monte entre eux. Heureusement pour les voisins que l'appartement est bien insonorisé, sinon la police aurait de quoi s'occuper chaque soir. Ils se balancent des saloperies à la figure, à qui sera le premier à céder. Sauf que la blonde est une vraie tête de mule et elle ne courbera pas l'échine devant lui. Jamais. Peu importe ce qu'il peut dire, ou faire. Alors, elle entre dans son jeu, affirme être une traînée qui baise à tout va, le rendant cocu à la moindre occasion. Sauf que depuis Alexandre, les choses ont changées. Mais ça, Luca ne le sait pas... L'italien s'approche d'elle, lui saisit le poignet violemment. Trop brutalement. Le premier réflexe de Maxine est de se dégager, mais il serre encore plus sa prise. Impossible de lui échapper. « Lâche-moi ! » lui hurle-t-elle au visage. Animal sauvage qui tente de retrouver sa liberté, la blonde tente de s'extirper, essaye de le griffer pour qu'il cesse, mais rien n'y fait. « Lâche-moi bordel ! » Il resserre encore un peu plus ses doigts autour de son poignet beaucoup trop fin. Tellement qu'une douleur commence à naître. Luca pourrait presque lui briser les os à force de serrer. Coincée, le cœur de Maxine s'emballe un peu trop. Impassible, Luca s'approche, la maintenant toujours fermement. Ses mots sont durs, parvenant presque à toucher là où ça fait mal. Et la blonde réagit au quart de tour. En réponse à l'agressivité de l'italien et ne se préoccupant pas le moins du monde des possibles conséquences qui pourront en découler, Maxine lui crache au visage alors qu'elle continue de se débattre...

© ACIDBRAIN

C'est n'importe quoi ce mariage. Vraimet n'importe quoi. Jamais tu n'aurais pensé que ça puisse se passer comme quand tu as accepté. Un mariage arrangé n'est pas basé sur l'amour. Il n'y a aucun amour entre vous. Rien du tout. Il y a juste de la haine. Simplement de la haine, c'est tout. Maxine te provoque. Maxine t'agace. T'as l'habitude de ces petites remarques. Elle ne cesse de le faire depuis votre mariage. D'habitude, ça ne t'agace pas autant. Il faut dire que ce soi t'as pas mal picolé. L'alcool coule encore dans tes veines. T'essaie de te contenir. T'essaie de garder ton calme. Avec beaucoup de difficultés. Tu n'es pas réputé pour cela. Ça ne fait pas partie de tes qualités. Plutôt de tes défauts. T'as déjà eu à faire à la police pour des soucis de bagarres dans certains bars. Heureusement que papa Santorelli était là pour te sauver la mise. Tu t'es souvent battu. Dans les bars, à l'école même. T'avais jamais frappé une fille jusqu'à présent. Jamais jusqu'à Maxine. T'as honte de toi. Honte de frapper une femme. Enfant, tu as toujours dit que jamais tu ne ferais ce genre de choses. Et puis te voilà adulte. Voilà que tu as déjà frappé Maxine. Elle te cherche certes. Personne ne mérite ça. Personne ne mérite de recevoir. Même Maxine. Même si elle te cherche à te répondre comme elle le fait très souvent. Jusqu'à présent, elle n'a jamais de grosses marques. Quelques bleus. Personne ne pourrait soupçonner que toi, son mari, tu la frappes. Pourtant, c'est bel et bien le cas. Et ce soir, tu as bien l'impression que tout va changer. Que tu vas être bien plus violent que tu ne l'as jamais été.

Qu'importe le sujet que vous abordés, il est toujours signe de dispute. Ce soir, elle va trop loin. Elle t'annonce qu'elle t'as trompé ce soir. Tu sais très bien qu'elle l'a déjà fait. Mais jamais elle ne te l'a claqué comme cela auparavant. De toute façon, tu t'en fiches pas mal qu'elle te trompe. Toi aussi tu le fais. Tu ne comptes plus le nombre de fois où tu as trompé Maxine. Tu as beau dire que tu t'en fiches, ça te met tout de même hors de toi qu'elle te l'annonce ce soir. Et avec l'importante quantité d'alcool qui coule dans tes veines, ça va faire mal. Très mal. Tu t'approches de la jeune femme. Tu attrapes son poignet. Pas trop fort. Enfin pas trop fort pour toi. Heureusement que ton appartement parisien est bien insonorisé. Personne ne peut vous entendre. Maxine se met à crier. Elle te supplie de la lâcher. Rien. Tu ne fais rien. Tu conserves ta main sur son poignet. Tu la lâches à la figure que de toute façon, il n'y a que quand elle se fait baiser qu'elle est parfaite. Toi aussi tu l'as déjà baisé. Tu es loin d'avoir pris ton pied mais c'est quand même un bon coup ta femme. Maxine te griffe. Elle continue de te crier dessus. Elle continue de se débattre. Tu souris méchamment. Tu ne la lâches pas. Tu ressers un peu plus ta main sur son poignet. Tu ne t'attends pas à ce qu'elle te crache dessus. Oui, Maxine te crache dessus. Elle ose le faire. Elle en a du culot cette fille. Au fond de toi, très loin au fond de toi, tu l'aimes bien. Pour son petit caractère. T'aimes bien les femmes avec un caractère comme celui de Maxine. Enfin peut-être un peu moins. Maxine a quand même un sacré caractère. T'as encore jamais vu ça. "T'aurais pas dû faire ça !" Rétorques-tu. Tu viens enfin lâcher son poignet. Tu pousses la jeune femme sur le canapé. D'un pas décidé, tu t'approches d'elle et commence à lever la main. Tu comprends pas ce que tu fais. Ta main atterrit sur le visage de Maxine. Une violente gifle vient de percuter sa joue.

A bout de nerf
Luca & Maxine

Maxine est allée trop loin cette fois. Elle le sait. Et pourtant, elle n'a pas pu s'en empêcher. Luca l'a poussée à bout, vraiment. D'habitude elle s'emporte oui. D'habitude, c'est elle qui le provoque et lui qui réplique, lançant ainsi une véritable joute verbale entre eux. Ça a toujours été ainsi. Mais cette fois, les mots de l'italien sont durs. Il n'a jamais été aussi ignoble avec elle en parole. Il crache son venin, comme elle peut le faire si souvent, alors qu'il maintient toujours son poignet beaucoup trop fermement. Une douleur lancinante se fait sentir pendant que Luca enchaîne sans discontinuer, s'approchant toujours un peu plus de la blonde alors que, contrairement à lui, elle ne cesse de reculer. Il fallait bien que cela arrive un jour. On récolte ce que l'on sème comme on dit... mais pour le coup, Maxine a peur. Il l'a déjà frappée oui. Mais cette fois, c'est différent. Cette fois, il semble ne pas se contrôler et la blonde perd tous ses moyens. Elle le sait violent. Elle se doute de quoi il peut être capable. Malgré tout, malgré les warnings qui peuvent se mettre en place dans sa jolie petite tête, Maxine réplique en lui crachant dessus. Littéralement. Elle n'a pas pu s'en empêcher. Le regarde l'italien change radicalement alors qu'il l'attire à elle violemment. Il serre les dents tout en affirmant qu'elle n'aurait jamais dû faire ça. L'haleine de Luca est chargée d'alcool. Maxine l'a pourtant déjà vu boire, elle l'a déjà vu être saoule. Mais pas à ce point là. Et surtout, elle ne l'a jamais vu se comporter comme ça avec elle. Et avant qu'elle ne comprenne ce qui lui arrive, Luca la repousse de manière tout aussi brutale. La blonde atterrit de manière abrupte sur le canapé et, avant qu'elle ne puisse se redresser, Luca la surplombe de toute sa hauteur, l'empêchant de s'échapper de ce qui va suivre. Alors que Maxine se redresse, la main de l'italien vient s'écraser avec force sur sa joue, la faisant valser du côté. Sous le choc, les yeux de la blonde sont écarquillés et la douleur quasi instantanée. Pour sûr, il y a mis toute sa force, ne se contenant pas cette fois. Ou alors peut être bien que si finalement. Maxine ne sait pas. Mais cette dernière pensée l'effraye encore un peu plus. Il lui faut un instant pour se reprendre. Luca n'a pas bougé, entravant toujours sa « femme ». Le choc passé, la blonde plonge un regard empli de haine dans le sien, alors que sa joue commence à rougir sous l'effet du choc. Nul doute qu'elle aura une marque. « Dégage. » dit-elle sur un ton glacial. Mais l'italien ne bouge pas d'un millimètre. « Dégage je te dis, dégage ! » finit-elle par hurler à plein poumons d'une voix stridente, alors que son visage n'est qu'à quelques centimètres du sien. Le fait est que dans leur position, Luca l'empêche de s'extirper, de s'échapper. Même s'il peut réitérer son geste, Maxine s'agite dans tous les sens, véritable furie. Mais rien n'y fait, l'italien ne bouge toujours pas. Alors, véritable chat sauvage toutes griffes dehors, Maxine vient lui asséner un coup au niveau de la gorge, enfonçant ses ongles dans sa chair.

© ACIDBRAIN

Maxine n'est pas la seule personne en faute. Toi aussi tu l'es. T'es loin d'être le mari idéal. T'as jamais cherché à connaitre celle qui est ta femme. T'as jamais voulu la connaitre. Ce mariage a été fait dans le seul et unique but de satisfaire vos parents. C'est pas ça le mariage. Un mariage ça se construit sur des sentiments, sur l'amour. Mais pas comme ça. T'aurais dû tenir tête à ton père. T'aurais dû refuser ce mariage. Malheureusement, t'as rien fait. T'as accepté de t'unir à Maxine, pour le meilleur et pour le pire. Le meilleur ? Tu l'as pas encore vu. Peut-être au lit avec Maxine. Pas certain. Mais pour le pire, t'es servis. Entre disputes et trahison, on pourrait en faire un film de votre histoire. Tu trompes Maxine et tu n'en as pas honte. Elle aussi, elle te trompe. Tu le sais. Ça ne te fait rien. Tu t'en fiches. Elle couche avec qui elle vet de toute façon. Ce mariage est mort depuis longtemps. Il va juste falloir trouver le moyen de tout arrêter. De mettre un terme à tout ça. Ça va décevoir ton père. Tant pis. Vous ne pouvez pas continuer comme ça. Ça en devient ridicule et pathétique. Il va falloir y mettre un terme. Trouver le moyen de divorcer. Ainsi vous continuerez de vivre vos vies respectives, chacun de votre côté. Loin l'un de l'autre. Remarque, ça ne changera pas grand chose. Vous avez beau vivre sous le même toit, vous vivez comme si vous étiez célibataire. Ceux qui ne vous connaissent ne peuvent certainement pas se douter que vous êtes mariés. Tant mieux. T'as pas envie que toute la capitale soit au courant. Bref.

Ce soir, ça va trop loin. Des cris, une énième dispute éclate entre vous deux. Tu soupires. Ça te fatigue tout ça. Maxine te pousse à bout. Elle joue avec toi, avec tes nerfs. Elle sait – depuis le temps – que c'est super facile de te pousser à bout. Tu l'as déjà frappé Maxine. Rien de bien grave. Tu frappes jamais avec de grands coups de pieds. Une claque ou deux. De légers bleus. T'as un sérieux problème. Tu frappes les femmes, tu bois beaucoup. Va falloir te faire soigner un de ces jours ! Ça va trop loin ce soir. Maxine te pousse à bout, encore plus que d'habitude. Tu essais de résister. De ne pas la frapper. C'est dur. Surtout qu'elle te provoque, constamment. Tu sens son regard rempli de haine sur toi. S'en est trop. Elle te cherche. Elle te provoque. Même avec un simple regard. Tu t'approches de ta femme et lui vient poser ta main sur sa joue. Et une baffe, une ! Elle te hurle de dégager. Tu ne bouges pas. Pas d'un seul millimètre. Tu restes là, toujours en face d'elle. Elle hurle de plus belle. Elle va réveiller les voisins. Qu'importe. C'est pas grave. Tu l'empêche de bouger. Un sourire malsain apparait sur tes lèvres. Tu ne bouges toujours pas. Tu la regardes s'agiter dans tous les sens. "Tu vas t'épuiser si tu continues !" Dis-tu en continuant de sourire. Ça t'amuse de la voir dans un tel état de rage. Mais elle se rebelle. Elle vient te griffer au niveau du coup enfonçant ses ongles longs dedans. "Putain mais t'es complètement folle ma parole !!" tu le repousses en arrière et vient passer ta main sur le coup. Cette fois, elle est allé bien trop loin. S'attaquer à toi, elle ne sait pas dans quoi elle s'engage. Ça saigne. Du sang coule le long de ton cou. Bordel ! Cette fille est folle. Tu lances un regard noir à la jeune femme et viens attraper violemment son poignet. Elle ne va pas s'en tirer comme ça. Sûrement pas.

A bout de nerf
Luca & Maxine

Maxine a peur, on peut le lire dans son regard même si elle ne cesse de continuer dans la provocation. Certes, ce n'est pas la première fois que Luca lève la main sur elle. Mais c'est bien la première fois qu'il est à ce point violent. Elle ne doute pas que l'alcool y est pour quelque chose. Combien de verres avait-il bu ? Ou même carrément de bouteilles ? Questions pour lesquelles elle n'aura jamais de réponse car les gardant pour elle-même. Ils s'envoient des insultes, comme d'habitude. Mais cette fois, ça va beaucoup trop loin. La blonde ne peut pas se retenir de lui cracher dessus. Littéralement. A quoi s'attendait-il en la traitant de pute hein ? Bien évidemment, il n'a pas tout à fait tord, mais se l'entendre dire n'en fait pas moins mal pour autant. La belle se doute qu'il va riposter, surtout dans son état. Qu'elle soit une femme ou pas ne change rien avec lui. Elle pensait avoir le temps d'esquiver, voire carrément s'enfuir vu son état d’ébriété mais elle s'est totalement mis le doigt dans l’œil. Poussée et bloquée sur le canapé, l'italien vient lui coller une gifle monumentale. Si violente que Maxine reste hébétée l'espace de quelques secondes. La douleur irradie dans sa joue, il lui faut un instant pour comprendre ce qu'il vient de se passer. Elle s'y était attendu, mais pas avec une telle intensité. Toujours entravée, Maxine reprend ses esprits, se débat comme une lionne avide de liberté. Mais rien n'y fait, Luca ne lâche pas sa prise, l'empêche toujours de s’échapper. Tel un animal sauvage, elle finit par sortir les griffes, enfonçant ses ongles dans le cou de Luca avec toute la force dont elle est capable. Une légère traînée rouge s'échappe, prouvant ainsi l'intensité du coup porté. Même la blonde reste un moment les yeux ronds. Mais faut croire que la peur et l'adrénaline permettent des choses qui semblent impossibles. Luca reste pantois aussi un moment. Pour autant, il n'oublie pas d'empêcher Maxine de bouger, lançant au passage que c'est une folle. Sérieusement, il s'attendait à quoi en la traitant comme il le fait ? Pensait-il vraiment qu'elle allait roucouler, venir l'embrasser, lui préparer un repas alors qu'il vient de la traiter de putain et lui asséner une gifle ? Pensait-il vraiment la rendre docile en l'entravant ? « Lâche-moi ! Dégage ! » lui hurle-t-elle au visage. Mais rien n'y fait. S'apprêtant à lui porter un nouveau coup, la belle est stoppée dans son élan, Luca ayant anticipé ses faits et gestes. Lui entravant les poignets, elle est complètement à sa merci. Maxine a peur mais, bien trop fière, elle n'en montre rien. Malgré les larmes qui montent lentement et sa gorge qui se noue, elle lance un regard noir à son époux.

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Maxine a peur. Elle a peur de toi. Tu le lis dans son regard. C'est toi qui lui fait peur. Toi et ta manie de la frapper quand ça ne va pas. T'es pas fait pour être son mari. T'es pas fait pour être le mari de qui que ce soir. T'es même pas fait pour être en couple. Pourtant, quand tu sortais avec ton ancienne petite amie – ton premier et grand amour – t'étais pas comme ça. C'était un autre Luca avec elle. Un Luca doux, calme, posé. Un Luca non violent surtout. Tout le contraire de l'homme que tu es aujourd'hui. T'aurais pu dire non ton père. T'aurais pu refuser de te marier avec Maxine, de tenir tête à ton paternel comme elle l'a fait avec le sien. Mais non, t'as rien dit. Tu t'es laissé faire. Ton père ne t'as jamais pris au sérieux. Tu n'as jamais été à la hauteur de ses attentes. Voilà pourquoi tu en es là aujourd'hui. Tu te retrouves marié à une jeune femme que tu n'aimes pas. Tu n'as rien contre elle. Maxine, elle est très belle. Désirable et charmante à souhait. Mais tu gardes ton ancienne copine en tête. Celle dont on t'as brutalement séparé. Tu ne t'en es jamais remis. Séparation difficile. Encore aujourd'hui, ça l'est. Tous les jours tu penses à elle. Tu te demandes ce qu'elle fait, avec qui. Tu te demandes aussi si elle a refait sa vie. T'espères pas. Mais t'espères surtout la revoir un de ces jours. Il y a une chance sur un million.

Pour en revenir à Maxine, ce n'est pas la première fois que tu lèves la main sur elle. Ni la dernière. Chaque fois tu te dis que ça sera la dernière fois. Et chaque fois, tu recommences. Tu bois quasiment tous les soirs avant de rentrer chez toi. Pour oublier. Oublier ce que tu vis jour après jour. Oublier que tu partages cet appart et ton lit avec Maxine. Ça sonne faux. Tout ceci sonne faux. Ce mariage, cette vie. Tout est faux. Tu te sens prisonnier de tout ça, avec aucune sortie possible. Il faudra bien. Il faudra bien se sortir de cette situation. Ça ne peut pas durer comme ça encore bien longtemps. Maxine vient de te cracher au visage. Ça ne va pas se passer comme ça. Tu vas répliquer, c'est certain. Tu soupires et passes une main dans tes cheveux. Tes cheveux, toute ta vie. Mais bref. On est pas là pour parler de ça. Tu la pousses en arrière. La jeune femme se retrouve assise sur le canapé. Ta main se lève et vient rencontrer violemment la joue de la ta femme. Elle a dû avoir mal. En tout cas, ta main te fait mal encore. Tu la secoue comme un crétin en arborant un sourire narquois sur le visage. Tu tiens toujours Maxine par le poignet. Tu ne veux pas la lâcher. Imagines qu'elle a raconter ça à la voisine. Ou même à la police. Non, elle ira pas. Elle a eu d'autres occasions d'y aller et elle n'a rien fait. Tant mieux. T'as pas vraiment envie d'avoir la police sur le dos. T'as d'autres chats à fouetter. Maxine se débat toujours. Elle s'épuisera avant toi. T'es pas prêt de lâcher prise. Sauf que la demoiselle commence à te griffer. T'aurais dû t'y attendre. Généralement, les femmes te griffent mais pour une autre raison. Ce soir, Maxine te griffe pour que tu la lâches. Tu tiens bon. Tu ne vas pas lâcher. Tu ne veux pas lâcher. Mais elle y va fort. Elle t'ordonne de la lâcher. Elle hurle même. "Putain mais fermes-la ! Tu vas réveiller les voisins !" Ils le sont déjà peut-être vu le vacarme que vous faites. Ça va tellement loin ce soir entre vous deux. Plus rien ne sera pareil désormais. Le divorce s'approche doucement. Enfin, tu la vois la lumière au bout du tunnel. Tu as de jolis marques de griffures dans la nuque. Qu'importe, tu t'en fous. Tu anticipes ses gestes et arrives à la contrer. Tu souris. Un sourire mauvais. Elle a peur. Tu le lis dans son regard. Le gentil Luca t'ordonne de la lâcher. Mais tu ne fais rien. Tu la tiens toujours à sa merci. Comme elle l'a fait quelques minutes plus tôt, tu viens lui cracher à la figure. "T'es à moi Maxine. A MOI !!!" Hurles-tu à la demoiselle.

A bout de nerf
Luca & Maxine

Maxine n'en peut plus de cette situation. Des mois que ça dure. Une demi année très exactement. Et la situation n'a fait qu'empirer avec le temps. Surtout depuis sa rencontre avec Alexandre. La blonde ne rêve que d'une chose, retrouver sa liberté. Mais impossible tant que Luca ne signe pas ces foutus papiers. La signature de la belle y est apposée depuis longtemps. Mais lui s'obstine toujours à ne rien signer. Pourquoi ? Elle ne comprend pas, vraiment pas. Elle voit bien qu'il est aussi malheureux qu'elle dans ce mariage arrangée. Sinon, il ne rentrerait pas saoule un soir sur deux, comme elle peut l'être aussi. Sinon, ils ne s’engueuleraient pas pour tout et n'importe quoi dès que l'occasion se présente. Sinon, il serait doux et attentionné envers elle.... Peut être que s'il l'avait été, Maxine aurait envisagé ce mariage différemment. Peut être qu'elle aurait capitulé. Qui sait aussi, peut être aurait-il réussi à la faire tomber amoureuse de lui ? Oui mais voilà, rien ne s'est produit de la sorte, même tout le contraire. Et la blonde n'a jamais autant détesté quelqu'un de sa vie (en dehors de ses parents qui ont arrangé tout ceci sans son avis évidemment.)

Cette nuit ne coupe pas au rituelle. Les mots fusent, les voix hurlent, et la violence dont l'italien est capable ressort sans effort. Mais Maxine ne capitule pas, non. Là où n'importe qui aurait plié l'échine, elle, elle continue dans la provocation. Hors de question de se laisser marcher dessus, même si les coups pleuvent. Bloquée sur le canapé, la blonde ne peut pas fuir, Luca l'en empêchant de tout le poids de son corps et de toute la force dont il est capable. La jeune femme à peur, elle a peur oui, car elle ne sait pas jusqu'où il peut aller. Pourtant, elle le provoque d'un regard, ne baissant pas la tête malgré la douleur qu'elle peut ressentir à ses poignées. Nul doute, elle aura des marques demain à ce niveau, en plus de celle sur sa joue qui commence à irradier. C'est qu'elle marque vite la blonde ! Luca lui crie dessus comme elle peut le faire, affirmant qu'ils vont réveiller les voisins. Maxine sourit, un sourire doux amère, jouant la carte de l'ironie, encore et toujours dans la provocation. « Je pense qu'ils ont l'habitude maintenant ! » Le fait est qu'elle se doute qu'ils entendent des choses mais... ils s'en fichent totalement en bon riches qu'ils sont. Personne n'est jamais venu voir de quoi il retourne. Personne n'a jamais osé appelé la police pour faire cesser ce tapage nocturne. Ou peut être que les murs sont tellement épais et insonorisés qu'ils n'entendent rien ? Maxine ne sait pas, mais elle sait que personne ne viendra la sauver de son époux violent. Personne. Elle ne peut compter que sur elle-même. Luca l'entrave encore plus, impossible pour elle de fuir pour l'instant. Cette situation ne peut plus durer. D'une voix cassée par les larmes qu'elle retient – larmes de douleurs mais aussi de désespoir – Maxine lui lance « Pourquoi tu signes pas  ! » Bien en évidences sur l'îlot de la cuisine depuis des semaines voire des mois, ils n'ont pas bougé d'un millimètre. La blonde ne comprend vraiment pas pourquoi l'italien ne le fait pas. Est-il sadique au point de finalement aimer la situation dans laquelle ils sont ? La jeune femme n'a pas le temps de s'interroger d'avantage que Luca s'approche et lui hurle au visage qu'elle lui appartient. Sous le choc un instant, elle encaisse ce qu'il vient de dire. Le terme est dur, fort, comme si elle n'était qu'un simple objet. « J'appartiens à personne ! » lui rétorque-t-elle avec toute la conviction dont elle peut faire preuve Puis, sans attendre, et parce qu'elle n'a pas d'autre moyen de se libérer, elle vient mordre de toutes ses forces les doigts de Luca enroulés autour de ses poignets...

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Des mois. Ça fait des mois que cette situation dure. Ça fait des mois que les papiers du divorce trainent chez toi. La signature de ta femme y est déjà transcrite. Pas la tienne. Des mois que tu refuses de les signer. Tu ne veux pas. Ça serait un échec. Un énième échec dans ta vie. Ton a été fier de toi. Le jour de ton mariage, il a même pleuré. Tu ne peux t'empêcher de penser qu'il a fait semblant de pleurer. Que tout était du cinéma. De toute façon, votre mariage est faux. Ce n'est qu'une mascarade. Un leurre. Maxine et toi, vous êtes de très bons comédiens. Tout le monde n'y voit que du feu. Même vos voisins. Maxine à l'habitude de te pousser à bout. D'aller trop loin pour que tu t'emportes. Elle te connait bien. Elle sait qu'elle n'a pas besoin de faire grand chose pour te pousser à bout. Généralement, tu sais te contrôler. Une gifle ou deux. Rien de plus. Ce soir, elle va trop loin. Elle t'avoue clairement qu'elle couche avec d'autres mecs. Tu t'en fiches clairement qu'elle s'envoie en l'air avec d'autres mecs. Enfin c'est ce que tu veux bien lui faire croire. Te faire croire aussi. Au fond de toi, ça t'emmerde. Tu le sens bien que la fin est proche. Que votre mariage ne sera bientôt plus qu'un souvenir. Un vaste bordel. Un enchainement de mauvais souvenirs. Vous n'êtes pas heureux ensemble. Ton coeur appartiendra toujours à ton ancienne petite amie. Celle que tu as connus au lycée. Celle que tu as aimé comme un fou à une certaine période. Celle qu'on a éloigné de toi en l'envoyant dans un couvent. Tu ne t'en ai jamais remis. Ton coeur ne s'en ai jamais remis. Tu n'as jamais réussis à retomber amoureux comme avec elle. Pourquoi ? Parce que tu la mets sur un pied d'estale. Parce que tu la compares aux autres et que jamais elle ne sera à la hauteur des autres. Jamais. Surtout pas Maxine.

Ce mariage est un échec. Il va falloir y mettre un terme. Comme à votre habitude, le ton monte entre vous. Le ton monte haut. Le ton monte fort. C'est terrible. Vous allez réveiller vos voisins si ça continue. Maxine a raison. Ils ont l'habitude depuis le temps. C'est vrai ça, ils ont l'habitude de vous entendre crier et jamais ils ne se sont posés des questions. Jamais. Ça aussi c'est bizarre. Maxine essaie de crier plus fort que toi. T'aimes pas ça. Elle le sait bien et c'est pour ça qu'elle le fait. Pour te pousser encore plus à bout. Et ça marche, c'est ça le pire ! Tu te postes de Maxine. Elle ne fuira pas. Elle ne partira pas de cet appartement qui est le vôtre. La jeune femme commence à te mordre les doigts alors que tu as la main posée sur elle. "Putain !! mais t'es complètement cinglée ma pauvre. va t'faire soigner !!" Hurles-tu une nouvelle fois à l'attention de la demoiselle. Tu as très vite retiré tes doigts et inspectes la morsure. Tu vas avoir la trace de ses dents pendant deux ou trois jours. Charmant ! Tu pousses un profond soupire. "C'est pas le divorce que je vais te demander, c'est un internement.." Maxine te demande pourquoi tu veux pas signer les papiers du divorce. Du coin de l'oeil, tu jettes un regard sur l'ilot central de la cuisine. C'est là qu'ils sont posés ces fichus. Des semaines, des mois qu'ils sont posés là et qu'ils n'ont pas bougés. Pas d'un seul millimètre. Tu te recules et commence à faire les cents pas dans l'appartement, une fois de plus. "Parce que j'ai pas envie de les signer !!!" Ouais c'est pas vraiment une excuse. Mais c'est tout ce que tu as trouvé à lui répondre. Tu soupires. Puis tu viens t'asseoir sur le canapé et te frotte le visage avec tes mains. Tu lui réponds – ou hurles plutôt – qu'elle est à toi. Qu'elle t'appartient. Elle te rétorque que non. Bien sûr qu'elle te contredis. C'est toujours comme ça entre vous de toute façon. Tu lances un regard noir à Maxine. Tu te lèves d'un coup et attrapes les papiers du divorce qu'elle souhaite tant que tu signes. "T'as un stylo ?" Demandes-tu sur une voix assez  sèche et froide. T'as tout de même envie de jouer avec elle. Tu souris malicieusement et reposes les papiers sur la table basse. "Oh et puis non, j'ai pas envie de les signer. Ça te rendrait tellement heureuse de divorcer d'avec moi. J'ai envie de voir jusqu'où tu es capable d'aller pour que je signe pour de vrai !" Tu ne la frappes pas. Tu parles calmement. Très calmement. C'est justement le plus flippant chez toi quand t'es si calme dans tes paroles. Tu souris à Maxine. Un sourire mauvais, sadique.