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L'amour c'est comme la grippe, ça s'attrape dans la rue et ça finit au lit.

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MessageSujet: L'amour c'est comme la grippe, ça s'attrape dans la rue et ça finit au lit. L'amour c'est comme la grippe, ça s'attrape dans la rue et ça finit au lit. Empty27/1/2017, 11:45

Le froid glacial s’est installé à Paris depuis quelques semaines, avec un zéro qui peine à être atteint. L’eau du nettoyage des caniveaux a gelé, et rares sont les jours où un enfant, un touriste ou une petite mamie ne se cassent pas la figure devant la porte de l’immeuble. Mais que dire ? Les médias se plaignent qu’il fait froid, avec leurs dix-mille sujets par jour sur la neige à la montagne, les remèdes de grand-mère pour ne pas glisser sur le trottoir… Que les journalistes deviennent cons en hiver. Pourtant c’est tous les ans la même histoire !

Bon, par contre, à force de rentrer et sortir de la serre tropicale à 25°C et me retrouver sous le seuil du gel… Il fallait bien que ça me tombe dessus. Une bonne grosse grippe, puisqu’ils aiment tant le rabâcher à la télé. Les vieux disent qu’aller bosser en disant qu’on as la grippe, ce n’en est pas une ! Que quand on a une bonne grippe, pas la peine d’essayer de se lever. Sauf quand… Des tas de petits oiseaux ont besoin de moi pour survivre. J’ai tout essayé : les grogs avec une tonne de rhum n’y ont rien fait, je dois quand même me lever pour aller travailler. Et ce matin, ça risque d’être très compliqué.

J’enfile un jean sous mon pantalon de travail, plusieurs couches de t-shirts et de pulls pour avoir bien chaud, et une énorme écharpe en laine que Gabrielle m’a laissée la semaine dernière en venant voir si j’allais mieux. Sous la paire de chaussures de sécurité, j’ai glissé une énorme paire de chaussettes de randonnée –me demandez par pourquoi j’ai ça chez moi, je ne sais pas. Bon, maintenant il faut se traîner jusqu’à Vincennes. Henri a bien essayé de me retenir quelques fois, mais rien n’y fait, je dois y aller. Du coup, résigné, il fait chauffer le moteur de la berline et nous voilà partis.

* * *

« Natanael, vous allez être en retard » Une vague de froid me saisit –malgré toutes les couches- alors que je rouvre les yeux. Je m’étais assoupi, et à présent ça tambourine dans mon pauvre crâne. Maudite crève. Je ronchonne, crachant mes poumons en me remettant sur mes pieds. Je prends mon poste pile à temps, sans prendre le temps de retirer les tonnes de couches qui me couvrent. Je ne suis pas très libre de mes mouvements, mais au moins j’ai arrêté de grelotter. En passant, la gérante du stand de boissons me tend un grand café. « Oh Nate, tu as une mine AFFREUSE. » Sans blague.

Pour une fois qu’elle me dévore pas des yeux quand je passe, finalement je devrais être grippé plus souvent. Je tente d’avaler le breuvage noir, mais impossible. Je n’ai rien pu avaler depuis des jours. Je jette de gobelet dans la corbeille la plus proche, sous le regard ahuri de la jeune femme. C’est bien la première fois que je ne touche pas à un café. Il y a de quoi paniquer, mais bon, j’ai du travail.

* * *

J’ignore comment j’ai tenu deux petites heures à nourrir les oiseaux, et à nettoyer quelques cages. Je viens de commencer à déposer des corbeilles de nourriture dans celle des Aras –mes préférés, vous vous en doutez !- quand les premiers visiteurs arrivent. « Déjà ? » Je suis étonné, le temps est passé à une vitesse folle.
L’un de mes protégés vient se poser sur mon épaule pour voir ce que je suis en train de faire : juste le fait de le sentir délicatement sur moi me fait tituber. Je devrais peut-être songer à m’asseoir un peu, non ? Là, juste là, dans un coin de la cage, personne n’y verra rien.

* * *

J’ouvre les yeux, de nouveau. Oui ça m’a fait beaucoup de bien de fermer les yeux quelques secondes. Personne n’a rien vu ! Enfin personne, sauf cette silhouette qui m’observe à l’entrée de la cage, entre la surprise et l’incompréhension. Combien de temps ai-je fermé les yeux ? Quelques secondes ou est-ce que le temps est encore passé trop vite ?

Les maux sont si intenses que je dois plisser les yeux pour essayer de reconnaitre la personne qui se tient à quelques mètres de moi. Malgré les tas de vêtements qui me recouvrent, je sens le froid du grillage dans mon dos et frissonne de haut en bas. Manque de bol, c’est Abygaëlle. Vraiment pas du tout de chance, sur ce coup-là.

Bien que les relations se soient tassées ces derniers temps avec ma collègue, le passage à cette nouvelle année n’a pas été aussi agréable. C’est simple, la dernière fois que nous nous sommes parlé, c’était chez moi. Gabrielle nous avait invités à aller la voir danser pour son retour sur scène. C’était une soirée agréable, je ne le nierai pas. J’avais d’ailleurs du rattraper la blondinette après qu’elle se soit discrètement effacée dans la nuit. La suite ? Je ne saurais en dire trop. Nous avons ris, ça c’est sûr, et puis nous sommes provoqués. Mais ça, ça ne change pas. Nous avons toujours été dans la provocation, elle et moi. Depuis mon arrivée au Zoo, quand elle m’a formé, et puis tous ces moments complices passés ensemble.

Pourquoi avoir arrêté de lui parler ? Je n’en sais trop rien. Je tente de me relever pour lui faire face, avec une grosse envie de lui dire de dégager de ma serre, parce que j’ai autre chose à foutre que… Enfin bon j’ai envie mais mes jambes ne suivent pas. Je m’écroule aussi vite que j’ai essayé de me relever, et elle s’approche.

« C’est bon, laisse-moi. » Ma voix a clairement disparu, laissant un murmure sortir entre mes lèvres. Je sais qu’elle m’a entendu, son regard la trahit. Je n’ai pas besoin de son aide, je me débrouille très bien sans elle. Non, vous vous trompez ! Ce n’est en rien de la colère. C’est juste que notre amitié n’est à ces yeux qu’un passe-temps. Après Berlin –que j’aimerais maintenant oublier comme elle- j’ai tout fait pour me faire tout petit, et renouer contact avec elle. Oui, c’est allé beaucoup plus loin que nous l’aurions voulu, mais ce qui est fait, est fait. Il m’a fallu de longues semaines pour enfin pouvoir passer un moment avec elle, comme au bon vieux temps.

Bien. Comment expliquez-vous dans ce cas qu’elle ait reçu un type bizarre chez moi, qui a même essayé de défigurer Henri ? Comme expliquez-vous les paroles qu’il m’a adressées, froidement, pour me remercier de m’être occupé d’elle ? M’occuper d’elle. Est-ce qu’on parle d’un baby-sitting, ou d’une relation pour combler un manque. Oui, d’accord, ça c’est de la colère. Sans même me donner une explication sur l’identité de ce taré, elle est partie. Elle l’a suivi.

« J’ai pas besoin de toi, Abygaëlle. » Je ne l’appelle jamais pas son prénom en entier. Je n’ai jamais voulu le faire en dix ans. Non, je n’ai pas besoin d’elle. Je n’ai en aucun cas besoin d’une personne qui ne sait pas si elle doit me frapper ou m’embrasser avec tendresse. Qui ne sait pas si elle doit rester ou s’en aller alors que je discute avec une autre amie. Ni même besoin d’une personne qui me fasse la morale pour des choses qu’elle fait aussi, ou qu’il faut courtiser des semaines pour avoir le droit à un simple bonjour.

Elle l’a suivi. Après m’avoir défié de l’embrasser. Après m’avoir laissé ce drôle de sentiment dans la poitrine dont je n’ai aucune idée de la signification. Elle m’a laissé incrédule au milieu du salon, alors que je l’avais suivie dans Paris pour la rattraper. Très bien, puisque ses priorités sont ailleurs, j’arrête de vouloir renouer cette amitié.

Je ne soutiens plus son regard, trop occupé à essayer de me relever. Vite, plus vite je serai levé, plus vite je pourrai la fuir. Parce qu’actuellement je n’ai que cette idée en tête.
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MessageSujet: Re: L'amour c'est comme la grippe, ça s'attrape dans la rue et ça finit au lit. L'amour c'est comme la grippe, ça s'attrape dans la rue et ça finit au lit. Empty19/2/2017, 18:29





It's time to dream bigger...

« ... Together ? » Aby & Nate



Abigaëlle le fixait, avec toute la colère et la rancœur dont elle était capable. Les bras croisés sur sa poitrine, en position de fermeture hermétique envers l’homme face à elle, la jeune femme serrait les mâchoires de toutes ses forces pour s’empêcher de pleurer. Sûrement pas devant lui. Sûrement pas face à ce type qui l’avait laissé tomber du jour au lendemain et qui se pointait aujourd’hui comme une fleur ! Qu’est-ce qu’elle en avait à faire qu’il l’ait vu dans la rue ? Qu’est-ce qu’elle s’en foutait d’apprendre qu’il avait passé quelques temps en Italie puis à San Francisco avant de se décider à revenir ? Qu’est-ce qu’il voulait qu’elle lui dise pour tout ça ? « Très bien, belle vie ! » ? Non mais il était malade. Aby avait envie de l’insulter de tous les noms d’oiseaux qui lui passaient par la tête. De lui cracher à la figure la rage qu’il lui inspirait et de le pousser hors de son perron avec une violence inouïe ! Pourtant la tristesse qui se lisait sur son visage manquait de la faire défaillir et elle devait se contrôler encore davantage pour ne pas vaciller. Hors de question. Impossible. Il n’y avait pas de retour en arrière possible, sûrement pas !

« J’ignorais que... »
« Forcément puisque toi, tu te trouvais à Rome. » Railla-t-elle sans lui laisser le temps de répondre.

Il avait préféré une autre vie. Zacharia, l’homme de la sienne, avait cru que s’enfuir était un meilleur choix que d’assumer la vie qu’ils avaient ici. Que d’accepter ce qui leur arrivait comme une bonne nouvelle et non pas comme une hypothèse de rupture… Il l’avait détruite. Il l’avait trainée dans la boue et fait se sentir plus bas que terre. Il était absolument hors de question qu’elle revive ne serait-ce qu’une once de cette sensation destructrice ! Abigaëlle se révoltait de manière virulente à cette idée et sa main s’abattant sur le chambranle de sa porte n’était que la trahison nette de son intention.

Il déglutit, son expression prenant de plus en plus les traits d’un homme en train de cogiter et de… Se rendre compte de ses erreurs ? Pas trop tôt ! Mais c’était trop tard. Comme toujours, c’était trop tard.

« Aby... »
« M’appelle pas comme ça. »
« Si j’avais su… Si j’avais appris que… »
« Quoi ? Tu vas me faire croire que ça aurait changé quelque chose ? Que tu serais revenu ? J’avais aucune envie de te voir et je n’en ai toujours pas envie. »

A nouveau Zacharia déglutit, passant sa main sur sa nuque avec un soupir de malaise sans équivoque. Il esquissa un pas en avant et Aby retint son souffle, raffermissant sa prise sur la porte en faisant mine de vouloir la claquer. Il s’immobilisa alors, ouvrant la bouche, cherchant sans doute ses mots puis la referma. Un silence, long silence durant lequel le venin de la culpabilité commença à grimper dans la gorge de la jeune femme. Celui des souvenirs. Celui de la souffrance et de la douleur. Celui de la haine viscéral qu’elle lui avait voué tout ce temps mais aussi…

« Est-ce qu’elle a souffert ? »

La question la surprit tellement qu’elle en resta bouchée bée, le souffle coupé par l’intimité évidente que requérait cette information. Qu’est-ce qu’il en avait à faire ?! Il n’en avait pas voulu ! Il avait refusé de considérer son existence et l’avait même reniée ! Et aujourd’hui, il s’inquiétait de savoir comment… La blonde ferma les yeux, prenant le temps de réguler son souffle qui s’accélérait et son pouls qui tambourinait à ses tempes. Rester calme. Redevenir neutre. Redevenir… Elle rouvrit les yeux, toujours acide à son encontre. Vipérine. Et pourtant…

« Non. » Elle voulu s’arrêter là. Lui dire uniquement ça. « ... Je l’ai tenue dans mes bras jusqu’à la fin. »

Pourquoi ce détail ?! Pourquoi était-ce important qu’il sache qu’elle avait été aimée pendant toutes les heures où elle avait vécu ?! Pourquoi est-ce qu’elle lui autorisait ce pas en avant dans ses souvenirs et dans sa vie ? Il avait claqué la porte, il avait dit stop, fin du chapitre et aucun rembobinage possible.

« Je peux voir… Une photo ? »

C’était trop. Bien trop ! Abigaëlle claqua la porte avec tant de colère qu’elle s’en effraya presque elle-même ! Reculant de quelques pas, portant une main à sa gorge sèche, la jeune femme se laissa tomber sur l’accoudoir du canapé à proximité. Son corps l’abandonnait. Ses sens se rebellaient tandis que les larmes lui montaient aux yeux. Elle enfouit son visage dans ses paumes pour se cacher de ce monde. Se cacher du reste. Se cacher de lui comme s’il pouvait la voir à travers la porte. De longues minutes. Très longues. Sans doute suffisantes pour qu’il abandonne et parte, non ? Sans aucun doute.

Aby fini cependant par rouvrir la porte, prenant une grande inspiration et essayant de dissimuler la rougeur de ses yeux. Zacharia se redressa en sursaut de la rambarde contre laquelle il s’était appuyé, visiblement nullement gêné d’être resté là malgré le froid. Il la connaissait trop bien. Elle le détestait pour ça.

« J’ai quelques photographies que j’ai pris à l’hôpital. Tu les regarde et tu disparaît, c’est non négociable. »

La jeune femme attendit qu’il opine de la tête et se décala. Il marqua un temps d’arrêt en arrivant à sa hauteur puis il pénétra dans son appartement.


* * *


« Il a vraiment l’air malade… Je ne l’ai pas vu repasser alors que d’ordinaire il en est à son troisième café à cette heure. »

Abigaëlle se pinça l’arrête du nez, poussant un soupir lourd de sens. Bordel, pourquoi est-ce que tous les hommes qu’elle connaissait – ou presque – décidaient-ils de se comporter comme des bébés tous en même temps ?! Entre Zacharia qui avait décidé de réapparaître dans sa vie et Nate qui s’était étrangement it à l’éviter en retour… Vive la mentalité. Est-ce qu’elle avait eut l’air aussi stupide quand elle s’enfuyait dès qu’il apparaissait ? Franchement, elle devait lui tirer son chapeau d’être resté mais d’un autre côté, elle avait envie de lui fracasser le crâne avec l’une des pelles qui leur servait à nettoyer les enclos. Ca faisait cinq fois qu’elle l’interpellait dans son talkie sans qu’il ne daigne répondre et ce n’était prodigieusement pas son genre. Il appréciait bien trop les petits protégés de la volière du Zoo pour se permettre d’ignorer des messages professionnels…

Les mains sur les hanches, la jeune femme ne tarda pas à lui mettre la main dessus : étalé comme une masse sur quelques toiles jetées à l’arrière des enclos, à l’abri du regard des visiteurs c’était déjà ça. En revanche, elle se baissa pour ramasser un sachet de bonbons tombé au sol et dans lequel quelques volatiles avaient dû piocher avant son arrivée ; pourvu qu’aucun ne tombe malade ! Rangeant le sachet dans l’une de ses poches, elle contourna le parterre de lambeaux de bois et vint se poser à un mètre de l’homme… De quoi suffisamment bien voir son teint blafard et cireux, ses yeux aussi cernés que tirés et la maigreur de ses joues. Sérieux, il foutait quoi encore ici avec une tête pareille ? Quelqu’un aurait dû le dénoncer pour qu’il rentre chez lui ou, au pire, pour délit de sale tronche !

Quand elle tendit les bras pour l’aider à sa première chute vacillante, il la repoussa avec une virulence propre… Qui aurait eut l’effet escompté si elle ne semblait pas croassée par un têtard atrophié. Il comptait sérieusement qu’elle le laisse là comme ça et s’en aille ? Il la prenait pour quoi, une fille sans cœur et sans états d’âmes ?! Bon peut-être que c’était l’impression qu’elle lui renvoyait, mais quand même : il la connaissait mieux que ça ! A cette idée elle se mordit la lèvre… En fait, non, elle n’était pas vraiment sûre que Nate la connaisse aussi bien. Pour la simple et bonne raison qu’en dix ans elle ne lui avait jamais vraiment ouvert la porte sur ce qu’elle pouvait être. Ils s’étaient côtoyés, avaient partagés de nombreuses soirées ou des échanges professionnels ; tout c’était accéléré depuis l’été précédent mais, de là à dire qu’elle était prête à sauter le pas pour lui parler un peu plus à cœur ouvert il y avait encore un pas ou deux à faire.

Pas qu’elle franchit malgré son second avertissement : « J’ai pas besoin de toi, Abigaëlle. » Certes, elle n’allait pas le contredire sur ce point-là. Il n’avait sûrement aucunement besoin d’elle en temps normal. Mais là il s’agissait d’une situation plutôt urgente vu ce qu’elle avait sous les yeux : Nate n’était même pas capable de tenir debout sur ses deux jambes ! Elle tendit les mains pour lui attraper le bras mais il se dégagea dans une brusquerie mal contrôlée qui lui fit de nouveau perdre l’équilibre. Agacée, la jeune femme poussa un soupir sonore avant de de claquer sa langue contre son palais.

« D’accord. C’est vrai, t’as absolument besoin de personne, ça se voit. T’es parfaitement capable de gérer ton travail comme tout bon employé, dans ce cas tu m’expliques pourquoi ça fait deux heures que tu pionces au lieu de t’occuper de l’entretien de la volière ? »

Elle n’avait pas envie d’être aussi directe et un tantinet cassante, mais la délicatesse ce n’était pas son truc à elle. Et comme il la fusilla du regard, elle déduisit tranquillement qu’elle avait visé juste. Posant ses mains sur ses hanches, elle attendit qu’il arrête de trembler, droit à sa manière, pour reprendre la parole.

« Ne fait pas l’imbécile, tu es malade et… Bordel, mais t’es bouillant ! »

La blonde avait retiré ses gants en entrant et rien que de tendre la main vers lui fit comprendre qu’il avait de la fièvre. Son visage était rouge, essoufflé et particulièrement éteint. Rien à voir avec le type sûr de lui qu’elle côtoyait d’habitude ! Où était son sourire narquois et hautain ? Franchement, il voulait faire avaler ses salades à qui exactement ?

« Laisse moi t’aider, imbécile ! » Le gronda Aby quand il recommença à ne pas vouloir qu’elle l’aide à avancer. « Il est hors de question que tu restes ici plus longtemps ! T’es un danger pour toi-même et pour les animaux. »

Du menton, elle désigna les nombreux oiseaux qui les fixaient avec un air curieux derrière leur bec. Natanel tenait bien trop à ces volatiles pour se permettre qu’il leur arrive quoi que ce soit, elle décida donc de tirer un peu plus sur cette corde.

« Si tu leur file quelque chose, tu ne pourras t’en prendre qu’à toi-même. Alors maintenant tu me laisses t’aider ou j’appelle les pompiers et même la garde nationale s’il le faut pour trainer tes fesses dehors ! »

Et sans attendre son aval, elle franchit la distance qui restait entre eux et attrapa l’un de ses bras. Le passant autour de ses épaules, sa main vint se ficher sur la hanche de son collègue pour le plaquer un peu plus à elle. Aby avait fait du secourisme, les équipes étaient régulièrement formées au cas où il y aurait un attentat au zoo ou n’importe quelle autre alerte… Et puis elle était parfois pourvue de suffisamment de bon sens pour savoir qu’il était fortement déconseillé de rester travailler avec une fièvre pareille. Encore un peu et il allait avoir des hallucinations.

« Appuie toi sur moi, je t’accompagne. Et arrête de râler, ça me fera pas changer d’avis ; tu vas pas bien, il est hors de question que je te laisse tranquille ! »

N’en déplaise à qui que ce soit, elle-même ou bien lui, la simple perspective de l’abandonner à son sort lui pinçait le cœur avec violence. Ils marchèrent donc d’un pas un peu lent jusqu’à l’entrée de la volière, où elle en profita pour activer la radio qu’elle portait au niveau de l’épaule gauche.

« Message pour vous, boss. » Il y eut un grésillement puis une réponse brève. « Nate ne se sent pas bien, je le ramène chez lui si vous voulez bien ? C’est ça ou il vous vide le contenu de son estomac devant les visiteurs. »

Elle jeta un coup d’œil en direction de son collègue et… Ami ? Elle ne savait pas trop ce qu’ils étaient au final, inquiète. Sincèrement. Qu’est-ce qui lui arrivait ? Et, surtout… Comment avait-elle fait pour ne pas remarquer plus tôt qu’il était malade ? Imbécile de Natanael !
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