Tu ne savais pas trop c'que tu foutais ici. En même temps, c'était souvent qu'il arrivait que tu te retrouves dans des endroits sans savoir comment t'y étais arrivé. Aujourd'hui par exemple, tu t'étais réveillé dans un lit qui n'était pas le tien avec une nana dont les traits du visage t'étaient inconnus. Alors t'avais fait comme d'habitude, t'étais parti comme un voleur après avoir choppé une aspirine dans un placard et t'avais prit un taxi pour rentrer chez toi et continuer ta nuit tranquillement. Le mal de crâne s'était cependant vite dissipé puisque tu avais tellement l'habitude des gueules de bois que tu en venait à ne presque plus ressentir cette douleur si familière au niveau du crâne.
En fin d'après midi, tu consultas finalement ton portable pour savoir quels seraient tes projets pour la soirée. T'avais un message d'une fille que t'avais chopée en soirée, qui t'avais passé son numéro mais que t'avais jamais rappelé. Elle te demandait d'aller la voir, mais t'avais vraiment pas envie. En parcourant tes contacts, tu tombas sur le nom d'emma, et une idée te traversa l'esprit. Avec la reprise de ses cours, ça faisait pas mal de temps que vous ne vous étiez pas vus seul à seul. Ta décision fut vite prise, parce que comme on dit : les potes avant les putes. Tu lui envoya donc un message lui demandant de te rejoindre à l'observatoire dans le quatorzième - le premier endroit qui t'est venu à l'esprit, et d'apporter le nécessaire.
C'est comme ça que tu t'es retrouvé à entrer par effraction sur le toit de l'observatoire, armé d'une bouteille de jack daniels dans une main et d'un paquet de clopes dans l'autre. Une fois en haut, tu t'installa et alluma une cigarette pour patienter, regardant la fumée s'échapper de ta bouche pour se mélanger à l'air. Tu aimais l’observatoire plus que les toits des immeubles parce que puisque celui ci était en hauteur, il y avait une excellente vue sur le 14e arrondissement, et sur toute la ville.
T'attendis ici au moins dix minutes, te demandant ce qu'elle foutait, sûrement en train de se préparer et se maquiller, comme toutes les gonzesses. Enfin, tu entendis des pas derrière toi. C'était elle. Tu t'avanças pour lui faire la bise avant de choper le carton qu'elle tenait à la main. "Putain t'as amené des pizzas, t'es trop parfaite Emma tu le sais ça ?" Vous vous assirent donc côte à côte et tu lui tendis ton paquet de clopes pour qu'elle se serve. "Alors, quoi d'beau ?" Tu voulais qu'elle te dises que c'était chiant de reprendre les études, comme ça tu pourrais lui faire remarquer que toi tu t'emmerdais pas avec tout ça. Mais d'un côté, elle, elle savait ce qu'elle allait faire de sa vie, peut être même qu'elle voulait se barrer, dans une autre ville ou un autre pays, et toi tu resterais là, comme un con, sans travail ni rien. En général tu essayais de ne pas trop y penser, parce que tu préférais vivre au jour le jour, sans te poser la question de ce qui pourrait arriver le lendemain.
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