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Bionel Chapter II: bat for lashes

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Bionel Chapter II: bat for lashes  Empty
MessageSujet: Bionel Chapter II: bat for lashes Bionel Chapter II: bat for lashes  Empty27/6/2016, 01:11

Bat for lashes
Never made it as a wise man. I couldn't cut it as a poor man stealing. Tired of living like a blind man, I'm sick of sight without a sense of feeling, and this is how you remind me. This is how you remind me of what I really am.

 
Lionel ne savait pas ce qu’il faisait ici. Il avait laissé son amertume de coté pour sortir et se changer les idées,  mais c’était peine perdue. Il slalomait entre les gens dans l’obscurité, tenant un verre dans sa main droite, écartant les gens de l’autre. La bande n’était pas avec lui, il avait décidé de se laisser vivre seul, et maintenant qu’il y était, il regrettait. Il aurait dû appeler Ismaël, Reese, et les autres. Ça aurait été nettement plus sympa, mais il n’en avait pas envie. Pour une raison qui était encore inconnue, il voulait rester seul le plus longtemps possible. Il n’avait envie de rien, si ce n’est que de sortir sans se prendre la tête, quitte à rester seul. Il était arrivé à ce concert sans trop savoir comment ni pourquoi, mais à force de déambuler dans la nuit n’importe qui pouvait trouver quelque chose de plus intéressant que les voitures du périphérique ou les arrêts de bus sinistres du quartier. Il avala son verre d’un trait et le balança par terre avant de fouiller dans sa poche à la recherche d’un paquet de cigarettes. Un bobo l’interpella pour qu’il ramasse le gobelet en plastique qui jonchait le sol, mais ce fut complètement inutile: il se retourna, le regarda d’un regard inexpressif, puis partit plus loin dans la foule. La politesse, le savoir vivre, le respect, tout ça c’étaient des éléments qui ne faisaient pas partis de lui. Il n’avait été éduqué par personne, si bien que les simples marques de courtoisie comme « bonjour » ou « au revoir » ne se faisaient jamais naturellement. Comme il s’était éduqué tout seul, il n’avait pas pour habitude de s’attarder sur ce genre de courbettes qu’il trouvait de toute façon très hypocrites. C’est dans cet état là qu’il se baladait en s’approchant lentement mais surement de la scène du concert. Il y avait du monde, mais il était encore trop éloigné pour être serré au point de ne plus pouvoir bouger. Il s’interrompit de lui même alors qu’il se faufilait parmi un groupe, puis tira une cigarette de son paquet, avant de chercher un briquet dans la poche de sa veste. Il tourna distraitement la tête sur le coté. Un groupe de jeunes semblait faire du bruit, le genre qui fout la merde facilement. Il les regarda sans trop réfléchir et survola leur visage sans grande conviction. En faisant ce geste, il eut l’impression de reconnaitre quelqu'un. Il tourna à nouveau les yeux vers le groupe. Tout son corps se crispa, exactement comme la dernière fois. Il eut un mouvement de recul si violent qu’il s’entrechoqua à la personne derrière lui. Il ne s’excusa pas, sentant son pouls s’accélérer. Billie. Qu’est-ce qu’elle foutait là ? Une sensation étrange le traversa. C’était douloureux, ça n'avait rien d'agréable. Il détourna la tête vers la scène, crispant la mâchoire: il n'avait pas envie de la voir mais son pouls s’accélérait. Autant partir. Il enfila son capuchon, prêt à s'exciper, mais ne put s’empêcher de détourner le regard vers la jeune femme. C’était nerveux. Il vit qu’elle discutait, qu’elle n’avait pas sa mine habituelle. Il s’interrompit dans son geste et regarda la personne à qui elle s’adressait. Trois mecs qui s’exclamaient. Ce n’était pas son problème, elle ne se rappelait même plus de lui. Sa gorge se serra, un noeud amer se formant au creux de celle-ci. Il se détourna, près à quitter les lieux, losqu’un éclat de voix l’arrêta net. C’était l’un des trois gars, il en était sûr. Il tourna vivement la tête vers l’intéressé. Billie était toujours là, face à lui. Il voyait son regard s’agiter de là où il était. Tous se muscles se crispèrent et sa mâchoire se serra. Il avança vers le groupe. « …Pute » se moqua l’un d’eux. Lionel sentit le sang partir dans ses artères. Il arriva derrière eux. « Salut » dit-il à leur attention. Les trois gars se retournèrent. « On se connait ? » répondit l’un d’entre eux. Lionel avait les mains dans les poches, son capuchon sur la tête. On aurait plus dit un gratteur cherchant une clope qu’un mec spécialement venu pour le concert. Il fit non de la tête. « Qu’est ce que tu veux ? » demanda  alors l’emmerdeur. « Que tu lui foute la paix » dit-il en désignant Billie du menton. Il ne la regardait pas. « C’est ta copine ? » demanda-t’il en désignant Billie. Lionel l'observait toujours d'un oeil amer: c'était sombre, froid, sans aucune forme de chaleur. Il fit non de la tête, mais son corps voulu acquiescer. On aurait dit qu'il était victime d'un handicap. L’emmerdeur crut comprendre un oui. « Tu nous la prête ? C’est une belle salope que t’as là » dit-il avant de rire avec les autres. Lionel sentit un main brulante lui passer en travers des omoplates pour terminer sa course jusqu’au sommet de son crâne. « Non » répondit-il en haussant les épaules. L’emmerdeur s’esclaffa. « Faudrait lui demander à elle. Tu le connais ce fils de pute ? Tu veux repartir avec lui ? » demanda-t’il à Billie dans un rire. Lionel décrocha son regard de l’emmerdeur pour la première fois. Il fixa Billie, observant ses yeux, ses lèvres et son regard inquiet, comme si c’était la première fois qu’il la voyait elle. Un frisson le parcouru, mais tout cela fut interrompu dès qu’une main étrangère vint lui saisir le visage. Une main sale, une main qui n’avait rien à faire là. Les yeux du jeune homme se tournèrent d'un trait vers le fautif. Une vague brulante le traversa, alors qu’un son aigu lui traversait les tympans. Ce fut violent: son poing partit avant qu’il ne puisse le retenir, s’écrasant sur le visage de l’emmerdeur. L’autre lâcha un gémissement. Lionel tendit ses doigts pour éveiller sa main endolorie. C'était la merde. Adrien, Reese, Ismaël, Oussmane et les autres n’étaient pas là pour l’aider. Sa mâchoire se crispa. Il se mit à reculer. Sa main agrippa la veste de Billie trop violemment, il la tira derrière lui. Il lui jeta un bref regard, mais son moment d'inattention fut puni presque immédiatement. L'un des acolyte de l'emerdeur numéro 1: lui donne un violent coup de pied dans l'estomac. L'onde de choc le traversa tout entier. Il se plia littéralement en deux sous la douleur.

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Billie Carpentier
Billie Carpentier
shalimar de guerlain

JE RESSEMBLE À : taylor marie hill.

CRÉDITS : moi (avatar), moi (signature).

PSEUDO : anaëlle (ou isamongus, cf. alana et cam - nan j'balance pas, salut). sinon les intimes m'appellent bilal - même si j'm'appelle pas bilal (svp cherchez pas).


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MessageSujet: Re: Bionel Chapter II: bat for lashes Bionel Chapter II: bat for lashes  Empty28/6/2016, 00:12


Bat for lashes
Le festival bat son plein, le public s'étend à perte de vue. Mais Lana, tu sais pas où elle est. En vérité, elle devrait être là depuis un petit bout de temps déjà, mais au lieu de ça, tu ne la vois nulle part. Tu as beau balayer la foule du regard à chaque nouvelle minute, aucune trace de la jolie blonde. Pour autant, tu ne t'en formalises pas. Tu la connais Lana, elle passerait sa vie entière à se pomponner devant le miroir si seulement elle le pouvait. Aussi, tu te doutes qu'elle finira bien par pointer le bout de son nez à un moment ou à un autre, lorsqu'elle sera enfin sûre et certaine que tous les regards seront braqués sur elle à son arrivée. Cette simple idée te fait sourire et tu te décides finalement à apprécier la musique en solitaire en attendant. En toute honnêteté, il t'aurait été tout bonnement impossible de faire autrement tant le rythme t'entraîne naturellement. Ce n'est que lorsque tu sens une main baladeuse parcourir sans gêne aucune le bas de ton dos que tu comprends que l'ambiance de la soirée risque de se gâter sous peu. Tu retires cette main inconnue une première fois. Puis une seconde. Cependant rien n'y fait et tout se passe tellement rapidement que tu ne sais même pas comment tu as fini là, entourée par ces trois types déjà imbibés d'alcool. D'abord ils te charrient, puis ils deviennent de plus en plus insistants sans que tu ne puisses rien y faire. T'as bien tenté de t’éclipser, mais l'un d'entre eux t'en as fermement dissuadée. Tu les as chauffés, qu'ils disent, et maintenant tu cherches à t'enfuir. T'es qu'une allumeuse, qu'ils surenchérissent. Toi, tout ce que t'arrives à faire, c'est jeter des regards de part et d'autre dans l'espoir que quelqu'un se rende compte de la situation et remette le trio en place. Naïve. C'est peine perdue. Du moins, c'est ce que tu croyais jusqu'à ce qu'un quatrième type ne vienne s'ajouter à l'équation. Sa dégaine. Son expression. Tu reconnais Lionel presque immédiatement. Et soudain, tout s'accélère.
« Salut. » « On se connaît ? Qu'est-ce que tu veux ? » « Que tu lui foutes la paix. » « C'est ta copine ? Tu nous la prête ? C’est une belle salope que t’as là. » « Non. » « Faudrait lui demander à elle. Tu le connais ce fils de pute ? Tu veux repartir avec lui ? » Il rit aux éclats. Il te sourit d'un air obscène qui te dégoûte. Pourtant, t'es incapable de dire quoi que ce soit, pauvre gamine. Tu te contentes simplement de regarder Lionel de tes grands yeux bleus avant de te dégager une énième fois de l'étreinte de l'un des gars qui te tripote un peu trop à ton goût. Tu ne vois rien venir. Le coup part. Une secousse de surprise te traverse inévitablement le corps. Tu n'as ni le temps de réaliser quoi que ce soit, ni le temps de réagir. Déjà, Lionel agrippe ta veste d'un geste vif et t'entraîne avec lui au plus vite. Toutefois, c'était sans compter sur les deux acolytes du type encore à terre. Ce n'est que lorsque tu vois Lionel se plier en deux que tu comprends qu'il s'est pris un coup à l'estomac. Sans plus attendre, le poing du troisième vient violemment s'écraser contre la mâchoire de Lionel avant que celui-ci n'ait le temps de répliquer. Tu tentes de t'interposer comme tu le peux mais tu sens le jeune homme se relever, manifestement prêt à rendre les coups. « Lionel ! Lionel, arrête ! » D'un geste vif, tu lui attrapes le bras afin de l'empêcher de surenchérir et le forces à te suivre. Malgré tout, il le fait sans broncher et vous parvenez finalement à vous extirper de la foule, suffisamment pour que plus personne ne vous lance de regards curieux. « Qu'est-ce qui t'a pris ? T'es dingue ou quoi ? T'avais envie de terminer cette soirée aux urgences, c'est ça ? », tu lui demandes d'entrée de jeu sans même chercher à le ménager. Néanmoins, tu n'attends pas réellement de réponse de sa part, notamment parce que cela ne changerait rien à la situation. « Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, ils étaient trois. S'ils l'avaient voulu, ils auraient pu salement t'amocher ! » D'ailleurs, ils ne l'avaient clairement pas épargné. Fort heureusement, ils étaient soit trop saouls, soit trop peu courageux pour terminer leur petit jeu qui n'avait pourtant rien d'amusant. Dans le cas contraire, Lionel ne s'en serait probablement pas si bien sorti – si tant était que l'on puisse dire qu'il s'en était bien sorti. Machinalement, tu jettes un oeil vers la foule, cherchant les trois types du regard. Quelques bonnes âmes se sont précipitées à leur secours tandis que le reste continue de danser au rythme de la musique, comme si de rien n'était. Tu lâches un lourd soupir avant de porter de nouveau ton attention sur Lionel. « Merci », tu finis tout de même par lâcher. « A vrai dire, je sais pas comment j'aurais fait sans toi. » Tu dois bien reconnaître que la situation aurait pu très mal finir pour toi s'il n'était pas intervenu. Toi qui croyais qu'il était de ces types qui n'en ont rien à foutre de rien ni de personne, tu te rends finalement compte que peut-être, quelque part bien enfoui, il lui reste une petite pointe d'altruisme, même s'il se donne manifestement beaucoup de mal pour le cacher. Guettant une quelconque réaction de sa part, tu prends quelques secondes pour l'observer. Le regard dur, perdu dans le vide, il recouvre le bas de son visage comme pour adoucir la douleur. Avec douceur, tu écartes sa main de manière à jauger les dégâts. Sourcils froncés, tu tentes tant bien que mal de distinguer la blessure, et, malgré le jour qui décline à vue d'oeil, tu remarques que sa lèvre inférieure saigne relativement fort. Sans même que tu ne t'en rendes compte, une légère grimace se dessine sur tes lippes. « Ça va ? », tu le questionnes finalement, consciente pourtant qu'il avait dû connaître des jours meilleurs. Pour autant, tu as la vague impression que ce regard à la fois sombre et brûlant et cette mine abattue ne sont ni plus ni moins que ce qu'il offre au quotidien, et le souvenir de votre première rencontre ne fait que confirmer cette pensée. Lionel, il a cet air sauvage qui lui va si bien.
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MessageSujet: Re: Bionel Chapter II: bat for lashes Bionel Chapter II: bat for lashes  Empty5/7/2016, 18:48

Bat for Lashes
Never made it as a wise man. I couldn't cut it as a poor man stealing. Tired of living like a blind man, I'm sick of sight without a sense of feeling, and this is how you remind me. This is how you remind me of what I really am.

 Le coup dans l’estomac le plia littéralement en deux. Il eut à peine le temps de lever les yeux vers son agresseur qu’un coup de poing écrasa le coté droit de son visage. La douleur fut instantanée. Il sentit son souffle s’accentuer, mais surtout son pouls s’accélérer. Il s’était fait frapper toute sa vie par des pères indignes, ce n’était pas pour recommencer. Malgré la douleur, malgré les tâches noires qui persistaient dans son champ de vision, il se redressa et se mit à frapper l'individu en face de lui. Il n’avait aucune chance, mais la rage l’aveuglait souvent et le privait de toute logique. Il était seul face à trois délinquants. Grotesque. « Lionel ! Lionel, arrête ! » s’exclama Billie en s’interposant. Elle le tira par le bras mais il se dégagea violemment, sans aucune forme de compassion envers celle qui tentait de l’arrêter dans cette folie. Il se prit un coup, puis deux, puis trois, quand enfin des gens commencèrent à s’interposer en les séparant. Jusqu’au bout il tenta de littéralement exploser le visage de celui qui lui faisait face, mais c’était inutile: on le repoussait en force. Bien que sa volonté y était, ses muscles n’avaient plus d’énergie. Sans qu’il n’ait pu dire quoi que ce soit, il fut écarté vitesse grand v de l’arène. Tremblant sous l’énervement et la colère, il commença à partir de cet endroit maudit, suivit de Billie. Marchant devant elle, essoufflé et voyant trouble, il n’écoutait que d’une oreille ce qu’elle disait. Il avait mal, et l’adrénaline le faisait trembler sans raison. « Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, ils étaient trois. S'ils l'avaient voulu, ils auraient pu salement t'amocher ! » fit-elle en continuant de le suivre. Il tourna vivement la tête vers la jeune fille et fit un brusque pas en avant, la bousculant au passage. « Arrête ça putain ! T’aurais dû me laisser continuer ! Je leur aurais cassé la gueule, mais faut toujours que tu t’interposes ! TOUJOURS » s’exclama-t’il en la regardant avec haine. « Enfoirés de merde » dit-il ensuite en reniflant, pensant aux délinquants. Il essuya son nez ensanglanté d’un revers de manche et reprit sa marche d’un pas furieux. Des hauts le coeur commençaient à le saisir. Il cracha sur le coté et remarqua que sa salive était rouge. Un pique de colère le traversa lorsqu'il constata cela. Il s’était fait tabasser comme un merde. Une véritable merde. « Merci. A vrai dire, je sais pas comment j'aurais fait sans toi » dit soudain Billie. Sa voix rompit l'agressivité de ses propres pensées. Silence. Lionel s’arrêta dans sa marche et tourna les yeux vers elle, la regardant un moment. Il ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais un nouveau haut le coeur le saisit et une vague de douleur lui traverser le crâne. Il pinça les lèvres et recouvrit ses mains de son visage en plissant des yeux. «  Ça va passer » se répéta-t’il alors que la douleur ne faisait que croitre. Au bout d’un moment, il sentit des mains se poser sur les siennes. Un frisson le parcouru quand il reconnu celles de Billie. Il la regarda d’un air méfiant, même si cette expression n’avait rien avoir avec elle: il se souvenait des fois où il l’avait faite pleurer, des fois où il la rabaissait car lui-même ne se considérait pas, des fois où il la repoussait d’un air railleur car c’était plus facile de faire le dur que d’admettre qu’il avait tort. Au fond de lui, il savait qu’elle valait mieux, qu’elle allait tôt ou tard lui dire d’aller se faire voir, mais il se disait qu’elle était amoureuse et que jamais elle n’oserait lui tourner le dos car elle le suivait partout où il allait. Quelle n’avait pas été sa surprise quand elle lui avait dit que c’était finit. Quelle n’avait pas été sa colère quand il avait réalisé qu’elle ne changerait pas d’idée. Il était violent dans ses pensées et dans ses actes, et il savait que plus jamais une fille bien ne voudrait de lui. « Ça va  ? » demanda Billie, le sortant de ses pensées. Elle prit son visage pour constater les dégâts. Son nez saignait toujours et sa lèvre était coupée à un endroit. « Ouais. Ça va » répondit-il froidement en tournant la tête pour être hors de sa portée. Il feignait l’indifférence, mais il mentait. Son corps tremblait encore les coups qu’on lui avait donné et il avait encore des tics nerveux au niveau des phalanges. Soudain, un haut le coeur le saisit, crispant violemment son ventre. Il tourna la tête sur le coté, se courba, et rejeta tout ce qu’il avait bu en début de soirée. Quand il eut finit, il resta un moment immobile, puis se redressa en regardant Billie. « Tout va bien » répondit-il avec un ton si neutre qu’on eut l’impression qu’il venait de se lever tranquillement de bon matin. Un homme qui venait d’assister à la scène s’interrompit dans sa marche. « Qu’est-ce que tu veux toi ? » lui demanda-t’il agressivement. L’homme sursauta et poursuivit son chemin. Il sourit un peu en constatant ça, puis fourra ses mains dans ses poches avant de regarder Billie. Son sourire se figea. « Quoi ? » demanda-t’il en la regardant. « Il me regardait bizarre » ajouta-t’il en fronçant les sourcils, comme si sa réaction était tout à fait normale et digne d’une personne équilibrée. Parce qu’il la connaissait mieux que quiconque, il savait qu’elle n’appréciait pas cette agressivité qu’il avait au quotidien. Il leva les yeux au ciel. Elle avait raison, ce qui l’exaspérait encore plus. Enfin de compte, c’était elle qui était plus mature que lui, mais il se plaisait souvent à lui faire croire le contraire. « Pourquoi tu te balades toute seule ? T’as vu comment t’es ? Tu les attire tous comme des mouches. Se balader comme tu le fais et dans ta tenue, c’est pas de la naïveté, ni de l’innocence, c’est juste de la connerie » dit-il d’un ton haineux. La tenue de Billie était correcte et son comportement tout à fait normal, mais il était en colère contre elle. Il lui en voulait de l’avoir quitté et désirait qu’elle se sente fautive afin de ne pas être le seul à porter le fardeau de la culpabilité. C’était trop facile de perdre la mémoire, même si ça s’avérait être une aubaine pour lui. Il était rancunier, et elle lui avait fait mal car il s’était sentit délaissé, seul et malheureux. Il la détestait de lui avoir tourné le dos. « Je te raccompagne chez toi ? » demanda-t’il brusquement, même si ça ressemblait plus à un ordre qu’à une question). Il baissa les yeux et dodelina de la tête, comme s’il se rendait compte de ce qu’il venait de dire. « Si tu veux » ajouta-t’il à demi-mots. De toute façon il ne comptait pas la laisser repartir là-bas.
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MessageSujet: Re: Bionel Chapter II: bat for lashes Bionel Chapter II: bat for lashes  Empty8/7/2016, 13:07

Bat for lashes
Il est distant Lionel. Il est hostile, méfiant, sauvage. Rien en lui ne t'aurait laissé penser une seule seconde qu'il aurait pu t'aider un jour. Et pourtant, il l'a fait. Pas de la manière la plus courtoise et sûrement pas de la façon la plus appropriée. Néanmoins, tu mentirais en affirmant que tu t'en serais aisément sortie sans lui. De toute évidence, ce n'est pas vrai. Ce dont tu es certaine en revanche, c'est que sans toi, Lionel n'aurait pas eu une seule égratignure en repartant d'ici. Tu grimaces à cette idée. Tu t'en veux, mais tu ne peux pas t'empêcher de penser qu'il n'aurait pas dû agir comme il l'a fait. « Arrête ça putain ! T’aurais dû me laisser continuer ! Je leur aurais cassé la gueule » Un sursaut te traverse le corps alors que Lionel réagis si brusquement. Tu as la désagréable impression qu'il est encore sous l'emprise d'une colère certaine et qu'il n'est pas prêt de s'en dépêtrer. D'ailleurs, il n'en a peut-être tout simplement pas envie. « Bien sûr que non Lionel ! » La rage le rend sourd. Il t'écoute à peine. « Mais faut toujours que tu t’interposes ! TOUJOURS » Pour toute réponse, tu te contentes simplement de te taire. Il ne s'agit pas d'un choix en réalité, c'est tout ton être qui est paralysé. Toujours. ça fait écho dans ta tête d'une manière si désagréable que tu ne saurais la décrire. « Pardon ? » tu lâches sans même t'en rendre compte. T'as envie de lui dire qu'il s'est pris un mauvais coup, qu'il est en plein délire, mais au lieu de ça tu n'ajoutes rien, préférant mettre un terme à toute cette histoire le plus rapidement possible. Pour autant, Lionel ne semble pas être dans la même optique. « Enfoirés de merde » Tu lèves les yeux au ciel, exaspérée. Pourquoi ressent-il toujours ce besoin d'être aussi violent ? Ses gestes. Ses mots. Son attitude. Il a cet air insolent qui ne le quitte jamais. Soudain, t'es prise d'un sursaut intérieur. Tu fronces les sourcils. Pourquoi est-ce que tu le regardes comme ça ? Discrètement, tu secoues la tête comme pour te débarrasser de cet espèce de malaise qui te traverse alors. C'est à ce moment que tu remarques qu'il saigne abondamment du nez et qu'il a la lèvre inférieure ouverte, entre autre. Un constat rien de très rassurant. Tu retires sa main afin de jauger les dégâts mais c'est avec une froideur presque exagérée qu'il détourne le visage afin d'éviter tout contact. « Ouais. Ça va » La seconde qui suit, tu lâches un franc soupir significatif que tu n'essaies même pas de dissimuler. Ça t'est bien égal qu'il se rende compte que son comportement t'insupporte, tu n'as aucunement l'intention de le ménager. Justement, tu t'apprêtes à lui faire savoir qu'il serait temps qu'il arrête de jouer au gros dur mais tu n'en as pas le temps. En moins de temps qu'il n'en faut pour que tu réagisses, Lionel se plie en deux avant de régurgiter tout ce qu'il a dans le ventre. « Seigneur... » Tu passes une main anxieuse sur ton visage tandis qu'une grimace déforme tes lèvres. Vous ne vous êtes vus que deux fois mais t'es pourtant persuadée qu'il t'a déja tout fait. La preuve en est que tu apprends déjà comment agir en sa présence : cette fois, tu ne t'occupes ni de son mal, ni de sa santé, ni de lui tout court. Pas de « ça va ? » ni de quelconque soutien amical. Au lieu de ça, tu te contentes de rester plantée là à guetter n'importe quel signe qui te confirmerait qu'il est encore en état de marche malgré tout. Comme s'il lisait dans tes pensées, il t'affirmes que tout va bien. « ça se voit... » tu ironises avant de détourner le regard vers un homme qui traversait à quelques mètres de là. Désolée qu'il ait dû assister à cette scène – car il l'avait probablement fait – tu lui adresses un sourire poli que Lionel se fait un plaisir de ruiner immédiatement.  « Qu’est-ce que tu veux toi ? » C'est plus fort que lui. De toute évidence, il est incapable de contenir son aggressivité, qu'importe la situation dans laquelle il se trouve. « Il me regardait bizarre » qu'il se justifie. Les sourcils haussés de surprise, tu hoches la tête comme si son explication te suffisait alors que ce n'est clairement pas le cas. « Oh bien sûr, et tu ne penses pas qu'il a toutes les bonnes raisons de te regarder de cette manière ? » Pour un peu, tu crierais presque. Tu n'arrives décemment pas à le comprendre. « J'espère au moins que maintenant que tu as régurgité tout l'alcool que t'avais dans ton organisme, ça va te remettre les idées en place. » Tu ignores pourquoi, mais tu ne ressens aucune culpabilité pour lui avoir parlé ainsi, là où d'ordinaire tu ne te serais jamais permise d'en faire autant avec un supposé inconnu. Cependant, tu supposes que l'exaspération y est pour beaucoup. C'était comme si tout ton être avait déjà trop subi de sa part. Un sentiment beaucoup trop irrationnel pour que tu y attaches une quelconque importance. Vaguement, tu jettes un nouveau coup d'oeil à la foule qui s'agite, et c'est précisément au moment où tu croies qu'il ne peut pas faire pire qu'il te prouve le contraire sans une once de gêne. « Pourquoi tu te balades toute seule ? T’as vu comment t’es ? Tu les attire tous comme des mouches. Se balader comme tu le fais et dans ta tenue, c’est pas de la naïveté, ni de l’innocence, c’est juste de la connerie » Surprise par ses propos, tu fronces machinalement les sourcils. « Rassure-moi, tu viens pas de dire ça ? » Ta question n'exige aucune réponse. Bien sûr que si, il l'a dit. Il l'a fait parce qu'il n'est pas mieux qu'eux. Tu prends chacun de ses mots comme s'il t'avais tout bonnement traitée de putain. A cet instant précis, la seule chose qui te retient de lui en coller une c'est qu'il est déjà assez amoché comme ça et que t'espères sincèrement que la douleur lui fera passer toute envie de surenchérir. Tu ne lui dois rien, absolument rien, et encore moins une quelconque justification. Pourtant, tu te sens obligée de lui en fournir une ne serait-ce que pour lui prouver qu'il a tort. « Ok alors premièrement, je n'étais pas toute seule. Enfin si, je l'étais, mais j'attendais quelqu'un. Et puis d'ailleurs je n'ai jamais eu besoin de personne pour apprécier de la bonne musique. Deuxièmement, ma tenue est parfaitement descente. En revanche, toi, tu es un véritable idiot de penser de cette façon. » Finalement, c'était comme justifier le viol d'une femme en affirmant qu'elle n'avait qu'à ne pas porter de jupe. La théorie du "tu l'as bien cherché" était très certainement l'argument que tu exécrais le plus au monde. Aussi, à cet instant précis, tu n'en reviens pas que Lionel ait pu balancer une telle connerie. « Alors j'te permets pas de dire que c'est de ma faute. » Tu prends une grande inspiration avant de poursuivre. « Je n'ai attiré absolument personne Lionel, ils étaient complètement saouls ! Et quand bien même, ça ne te regarde absolument pas. » Tu aurais bien ajouté un « c'est pas ton problème », mais ça l'est pourtant devenu à partir du moment où il a décidé d'intervenir. Alors tu te contentes simplement de lui faire comprendre que tu fais bien ce que tu veux, et ce, que ça lui plaise ou non. « On se connaît même pas toi et moi alors c'est quoi ton problème ? » Sans même prêter attention à ce qu'il pourrait bien te répondre, tu reprends nerveusement ta marche en accélérant le pas, les bras croisés contre ta poitrine. Il peut bien rester planté là, tu t'en fiches pas mal. Bien sûr, tu lui est sincèrement reconnaissante de t'avoir sortie de cette situation, mais ce pseudo acte héroïque ne lui donne en aucun cas le droit de te juger comme il le fait. D'ailleurs, il n'a aucun droit te concernant tout court. Pourtant, il semble le croire, pour une raison qui t'échappe totalement. Tu le comprends lorsqu'il exige presque de te raccompagner. Tu sens au son de sa voix qu'il te laisse à peine le choix. Ça lui fait presque mal d'ajouter ce « si tu veux ». Prise de cours, tu stoppes ta marche presque immédiatement avant de te masser instinctivement l'arrête du nez. Un rire s'échappe de tes lèvres. Il n'a rien de joyeux. Il est nerveux, irrité. Finalement, tu te retournes vers Lionel avec une vivacité qui t'étonne toi-même. « Tu plaisantes j'espère ? C'est pas toi qui me raccompagne, c'est moi qui t'emmène. Il est hors de question que je te laisse dans cet état-là. » Son avis, tu n'en veux clairement pas. De toute façon, par acquis de conscience, tu ne le laisseras pas refuser. Après tout, tu es en grande partie la cause de ses blessures bien que tu ne l'aies même pas touché, et cette raison est suffisante pour te faire culpabiliser. Alors, sans un mot de plus, tu poursuis ton chemin.
T'as souvent eu envie de te retourner, c'est vrai. T'aurais souhaité pouvoir t'assurer qu'il allait bien, qu'il suivait le rythme malgré ses maux à l'estomac. T'en a souvent eu envie, oui, mais tu t'es interdit de le faire. C'était comme si ton esprit étaient en totale contradiction avec ton corps, comme si ta tête te dictait une chose puis son contraire pour une raison que t'aurais aimé comprendre. Le plus habilement possible, t'as tenté d'ignorer ces pensées confuses jusqu'à ce que vous atteigniez enfin ton immeuble, puis la porte de ton appartement. Toujours dans le silence le plus complet, tu allumes la lumière et déposes tes clés sur le meuble d'entrée sans aucune délicatesse. D'un bref geste de la tête, tu indiques le canapé à Lionel. « Assieds-toi, j'en ai pour une minute », tu lâches simplement avant de prendre la direction de la salle de bain. T'es pas vraiment certaine d'avoir ce qu'il faudra pour désinfecter ses plaies mais t'espères pouvoir le soulager un minimum et soulager ta conscience dans le même temps. Ce ne serait déjà pas si mal.
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MessageSujet: Re: Bionel Chapter II: bat for lashes Bionel Chapter II: bat for lashes  Empty9/7/2016, 19:40

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Never made it as a wise man. I couldn't cut it as a poor man stealing. Tired of living like a blind man, I'm sick of sight without a sense of feeling, and this is how you remind me. This is how you remind me of what I really am.

 « Pardon ? » lâcha Billie. Lionel ne réalisa pas immédiatement. Par habitude, il pensait qu’elle était jute offusquée et qu’elle allait contredire ses propos, le démonter d’arguments tous aussi agaçants les uns que les autres, mais non. Il lui fallut quelques secondes pour s’apercevoir que son visage ne tenait rien d’une personne en colère, mais plutôt de celui de l’incompréhension. Il repassa la phrase qu’elle avait dite dans sa tête et tout son être paniqua, bien qu’extérieurement, il restait immobile. Il l’observait sans broncher, mais son cerveau cherchait un explication. Il fini par se détendre d’un coup et hausser les épaules. « C’est l’impression que tu me donnes » marmonna-t’il, souhaitant à tout prix passer à autre chose. Il pesta contre les délinquants en les traitant d’enfoirés et essuya son nez dégoulinant de sang d'un revers de manche. Classe. Billie leva les yeux au ciel, exaspérée. Il reconnaissait bien en elle le profil de petite fille propre et respectueuse de son prochain: insupportable par moment, juste marrant à d’autres. Lionel n’eut pas le temps de renchérir: il vomit ce qu’il avait bu en début de soirée. Classe x2. Il s’en foutait, c’était la nature. Même si Billie n’était plus acquise, il savait qu’elle l’avait vu dans des états bien pires et se moquait de savoir de quoi il pouvait bien avoir l’air après s’être fait exploser la tronche par trois malfrats. D’ailleurs, il ne se gêna pas pour engueler un riverain qui passait par là. « Oh bien sûr, et tu ne penses pas qu'il a toutes les bonnes raisons de te regarder de cette manière ? » rétorqua Billie suite à sa justification en carton. Il lui jeta un coup d’oeil mauvais, mais ne dit rien. Il connaissait cette intonation et mettait sa main à couper qu’elle allait lui adresser une remarque pleine de moralité dans la suite de son discours. Effectivement, ça ne manqua pas: « J'espère au moins que maintenant que tu as régurgité tout l'alcool que t'avais dans ton organisme, ça va te remettre les idées en place. » finit-elle par dire. Il sentait le reproche et avait horreur de ça. Quand ils étaient ensemble, ça le rendait fou. Il savait qu’elle avait raison et que lui avait tord ce qui, en plus de lui mettre un coup dans sa fierté, le rendait affreusement détestable et désagréable. Pourtant, alors qu’il aurait du sentir cette colère monter en lui, il se sentit étrangement satisfait de sa réponse. Quelque part, cette façon qu’elle avait de lui faire la morale lui avait manqué. Il y avait a nouveau les limites qu’elle lui imposait et ça le remplissait d’un sentiment  étrange et plus doux. « C’est bon ? T’as fini ? » se contenta-t’il néanmoins de répondre avec une pointe d’agacement. On ne pouvait pas le changer si facilement. Lionel s’emporta et parla de sa tenue, de son comportement. Billie fronça les sourcils. « Rassure-moi, tu viens pas de dire ça ? » demanda-t’elle en le regardant. Il haussa un sourcil et leva légèrement la tête comme pour la juger de sa haute taille. Ô que si il l’avait dit. C’était classique, presque une évidence. Il n’avait jamais tord. Il regarda Billie et sentit qu’elle cogitait. Elle ne le connaissait peut-être pas (ou plus), mais lui la connaissait mieux que personne, et il savait que jamais elle ne laisserait passer ce genre de commentaire qui, dans sa tête, était parfaitement justifié. Il la laissa parler, mais il était en colère qu’elle réponde et surtout qu’elle le traite d’idiot. « Je n'ai attiré absolument personne Lionel, ils étaient complètement saouls ! Et quand bien même, ça ne te regarde absolument pas. » lâcha-t'elle après voir prit une grande inspiration. Il eut un sourire narquois et un rire détestable. « C’est vrai que ça ne me regarde pas. J’aurai du te laisser dans la merde que t’as causé » répondit-il en arrêtant de sourire d’un coup. Elle commençait vraiment à l’agacer, et tout cet énervement avait quelque chose de familier. Pourquoi ne l’écoutait-elle jamais ? C’était pour elle qu’il gaspillait sa salive. Il n’en avait rien à foutre des autres. Pour elle, il faisait un effort.  « On se connaît même pas toi et moi alors c'est quoi ton problème ? » demanda-t’elle. Il y eut un moment d’arrêt où il ne ressentit rien, puis d’un coup, une vague brulante le traversa. Il y avait beaucoup de chose à dire sur ce qu’il ressentait, mais heureusement pour lui, ce fut bref. « Redis ça en me regardant droit dans les yeux » dit-il d’une voix basse et pesante. Ça ne rimait à rien, mais à nouveau ses sentiments se jouaient de lui et lui chuchotaient au creux de l’oreille qu’elle l’avait blessé, que la moindre des choses c’était qu’elle ait une image, ou un sentiment, car s’il avait été adieux par moment, il avait aussi été quelqu’un de bien, voir même de drôle. La jeune femme, rompit leur discussion et passa devant lui. Il la regarda filer puis l’interpella. Hors de question qu’elle rentre seule. Billie s’interrompit dans a marche: « Tu plaisantes j'espère ? C'est pas toi qui me raccompagne, c'est moi qui t'emmène. Il est hors de question que je te laisse dans cet état-là. » dit-elle en croisant les bras. Il fronça les sourcils et ne cacha pas son agacement. Soit, le principal était qu’il ait un oeil sur elle, tant pis si l’inverse ne lui faisait pas plaisir. Elle se détourna et se mit en marche. Il la suivit, l’air sinistre, fourrant ses mains dans les poche de son sweat. Il observait son dos durant tout le trajet et ne se plaignait pas de la douleur qu'il ressentait. Elle aurait au moins pû lui demander si ça allait, mais n'en tint pas vraiment rigueur: au final, tous les deux se faisaient la tête sans raison particulière. Sur le trajet, pas un bruit, même quand ils arrivèrent dans l’appartement de la jeune femme. « Assieds-toi, j'en ai pour une minute » dit-elle en prenant la direction de la salle de bain. Lionel l’écouta d’une oreille à peine, il regardait les lieux avec concentration. Rien n’avait vraiment changé. Il savait tout de cet endroit: là où elle rangeait ses couverts, là où étaient disposé les serviettes de bains, et même là où elle planquait ses paquets d’oreos (car du temps où il venait, monsieur bouffait tout et ne lui en laissait pas une miette). Il se demanda si elle avait gardé ses habitudes, ou plutôt leurs habitudes. Trouverait-il toujours le paquet d’oreo caché entre le placard du fond et l’interstice du mur ? Bonne question. Il s’assit sur le fauteuil sans rien dire. Ils avaient couché sur ce fauteuil. Il leva les yeux vers le mur. Une photo de la famille Carpentier au complet y était joliment placée dans un cadre, avec une Victoire souriante de sympathie et tournant les yeux vers ses parents. Billie rigolait en regardant l’objectif. Il eut un frisson et tourna la tête vivement, comme pour fuir une scène honteuse. Il prit une inspiration et se leva pour rejoindre la jeune femme dans la salle de bain. « Tu fais quoi ? » demanda-t’il en se penchant au dessus de son épaule. Il la dépassait bien d’une tête et demie et semblait être plus qu’encombrant dans cette salle de bain exigüe, mais s’en moquait: déjà à l’époque envahir l’espace de Billie était une de ses activités favorites. « Tu me mets pas ça, je vais guérir tout seul ! » s’exclama-t’il soudainement en se reculant. Il ne supportait pas les médicaments, en particulier ceux qui piquaient, gros gamin qu'il était. C’était plutôt le genre à laisser trainer les choses au risque de les voir s’infecter. En reculant, il se cogna la tête à une étagère et grimaça. « Ça va je t’ai dis, tu me touches pas avec ces merdes ! » s’énerva-t’il en se massant la tête. Maintenant il avait mal partout. Est-ce que ça allait s'arrêter un jour ? Il sortit de la salle de bain en pressant sa main à l'endroit où sa tête s'était cogné. Qu'est-ce qu'il avait encore ? Ça le lançait affreusement.
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MessageSujet: Re: Bionel Chapter II: bat for lashes Bionel Chapter II: bat for lashes  Empty10/7/2016, 23:16

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En vue de la situation, vous avez tous les deux vos torts et vous êtes très certainement aussi agacés l'un que l'autre. On aurait presque pu croire à un petit couple. On aurait pu croire. « C’est bon ? T’as fini ? » Non, tu n'en as clairement pas terminé mais tu n'as nullement l'intention d'argumenter durant des heures sur le sujet. D'ailleurs, Lionel semble avoir la tête plus dure que toi. De toute évidence, il est temps que l'un de vous deux arrête de surenchérir. Aussi, tu finis par te taire, préférant mettre un terme à cet échange qui ne vous mènerait à rien qui vaille de toute façon. Le plus sage, c'était très certainement de le laisser se calmer tout seul, si tant était qu'il soit prêt à le faire. Quoi qu'il en soit, le trajet du retour se fait dans le silence le plus complet, et l'entrée dans ton appartement aussi.
Alors que tu fouines dans la pharmacie de la salle de bain, tu te demandes sincèrement pourquoi tu n'as pas planté Lionel là-bas. Après tout, il te l'a bien fait comprendre : il ne veut pas de ton aide. Pire encore, il semble t'en vouloir pour une raison qui t'échappe totalement. Parfois, tu te dis que le problème vient de sa mère et du fait qu'elle te paie pour que tu t'occupes d'elle à la place de son fils. D'autres, tu te souviens qu'il n'est pas "si possessif", selon ses propres dires. Tu t'interroges beaucoup trop à son sujet, et par la même occasion, tu te fais beaucoup trop de souci. Mais tu ne peux pas vraiment t'en empêcher, c'est plus fort que toi. « Tu fais quoi ? » Sans réellement le vouloir, tu ignores la question de Lionel et cesses toute activité au moment où il entre dans la pièce comme si tout ton corps s'était momentanément paralysé. Alors que l'air pollué du grand Paris n'est plus des vôtres pour camoufler son parfum, ce dernier se propage subtilement dans cette pièce que tu trouves soudainement trop étroite. Il te semble si familier, plus encore dans cet appartement. Une sensation étrange te parcourt le corps. Tu presses fermement tes deux mains sur le rebord du lavabo à la recherche d'un appui. Redis ça en me regardant droit dans les yeux. Ses propos te paraissaient tellement irrationnels quelques minutes auparavant, et maintenant, ils résonnent dans ta tête comme s'ils avaient une plus grande importance. Tu te souviens avoir soutenu son regard, t'aurais juré reconnaître quelque chose dans l'éclat de ses iris brunes à cet instant précis. Ça n'a aucun sens, tu n'as plus aucun souvenir. Comment est-ce qu'un détail aussi particulier pourrait-il perdurer dans ta mémoire ? Machinalement, tu fermes les yeux dans l'espoir de chasser ces pensées qui te perturbent plus que de raison. Tu ignores combien de temps tu restes ainsi. Quelques secondes, peut-être même une minute. Tu sembles tout à coup avoir perdu toute notion du temps. « Tu me mets pas ça, je vais guérir tout seul ! Tu me touches pas avec ces merdes ! » Sa voix te sort de ton malaise. T'as envie de répliquer face à cette agressivité exaspérante, mais tu n'en fais rien. Tu te contentes simplement d'empoigner une bouteille d'antiseptique, des compresses et du coton et de déposer le tout sur la table basse du salon en ayant pris soin d'éviter tout contact avec Lionel en sortant de la salle de bain. Dans le silence le plus complet, tu t'installes finalement sur le fauteuil, ce même fauteuil où s'était assis Lionel quelques minutes plus tôt. T'en sais rien pourtant, tu ne l'as même pas vu faire. Et pourtant, c'est comme si au fond de toi t'avais besoin d'être plus proche de lui autrement qu'en te tenant là, dans la même pièce. Sans même que tu ne t'en rendes compte, un léger soupir s'échappe de tes lèvres tandis que tu renverses ta tête contre le dossier du fauteuil. « J'essaie juste de t'aider », tu lâches finalement, les yeux rivés sur le plafond. « C'est de ma faute, je suis désolée », tu poursuis à demi-mot. Tu mentirais en disant que tu ne te sens pas coupable pour un sou. Bien sûr, il n'aurait pas dû les cogner, mais il n'en restait pas moins qu'il n'avait fait ni plus ni moins que te défendre. L'esprit un peu dans le vague, tu tournes finalement la tête vers Lionel que tu observes un moment avant de reprendre la parole. « T'es capable de te prendre des coups dans le nez mais tu peux pas supporter un peu de désinfectant ? » Un sourire taquin presque attendri étire tes lèvres et, tu ne peux empêcher un rire de s'échapper de ces dernières la seconde qui suit. Il n'y a aucune once de moquerie dans ta remarque, tu trouves simplement la situation amusante vue sous cet angle. A vrai dire, t'imagines difficilement Lionel être douillet. Pour autant, tu n'insistes pas, bien que tu espères qu'il finisse par changer d'avis. Il était suffisamment amoché comme ça. S'il laissait ses plaies s'infecter, cela ne ferait qu'empirer. Néanmoins, tu gardes ces pensées pour toi-même. « En attendant que tu te décides, tu veux peut-être à boire ? J'ai du Coca. » La dernière fois, chez sa mère, c'est effectivement du Coca qu'il avait bu. Pourtant, il semblerait que ta proposition réponde en fait à un souvenir beaucoup plus lointain, voire même à une habitude. Si seulement tu pouvais t'en rendre compte.
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MessageSujet: Re: Bionel Chapter II: bat for lashes Bionel Chapter II: bat for lashes  Empty14/7/2016, 02:07

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« Redis ça en me regardant droit dans les yeux » lui avait-il dit. Elle l’avait regardé sans rien dire, puis avait tracé son chemin. Au début, ça l’avait blessé, puis il s’était dit que c’était une chance: la vie n’était pas un conte de fée. Dans la réalité, une fille ayant perdu la mémoire ne pouvait pas se rappeler de ce genre de choses. Sans un mot, ils étaient partis tous les deux dans un silence glacial, puis avaient franchis la prote de son appartement et Lionel avait rejoint jeune femme dans la salle de bain. ll vit qu’elle semblait ailleurs,ce qui l'intrigua au début, puis disparu dans un mouvement de panique quand il comprit ce qu’elle sortait de son armoire à pharmacie. Il quitta en trombe la petite pièce alors que Billie le suivait en tenant la bouteille de désinfectant. Il recula en la surveillant d’un oeil amer puis la regarda s’installer dans le fauteuil avant de poser tout son matériel de secours sur la table basse. « J'essaie juste de t’aider. » soupira-t’elle en basculant la tête en arrière. Il eut envie de lui dire qu’elle pouvait l’aider d’une autre manière, mais n'en fit rien. Expliquer ça, c’était expliquer autre chose. Il haussa les épaules, l’air de dire « je m’en fous », même si c’était tout le contraire: tout son corps, tout son esprit avait besoin d’aide. Elle l’avait abandonné, mais il était légitime de penser que c’était parce qu’il l’avait mal traitée. « C'est de ma faute, je suis désolée » dit soudainement Billie, le sortant de ses pensées. Il la regarda un instant en haussant un sourcil, puis eut un rire narquois. « Evidemment que c’est de ta faute, mais je te pardonne » dit-il d’une voix dépourvue de toute chaleur. Il laissa un moment de silence s’installer puis leva les yeux au ciel d’un air blasé. « Je rigole » ajouta-t’il dans un sourire en coin avant de s’installer à coté d’elle. Il se pencha en avant et plaça ses avants-bras sur ses genoux, baissa la tête pour bailler. Il prenait inconsciemment ses aises, alors qu’il ne devait pas connaître cette fille et encore moins son appartement. Petit à petit, il oubliait qui il était censé être au profit de qui il était. « T'es capable de te prendre des coups dans le nez mais tu peux pas supporter un peu de désinfectant ? » dit Billie d’un air taquin. Il tourna la tête vers elle, toujours penché en avant: oui, ce genre de choses pouvaient surprendre, surtout quand on savait qu’il voulait faire l’armée. Ce n’était pas le fait de le soigner qui le gênait, plutôt celui d’être en contact physiquement avec quelqu’un. Il n’y voyait pas de traumatisme particulier, mais c’était ainsi: il n’aimait pas qu’on le touche, en particulier quand il s’agissait du visage. Cependant, l’attraper par l’épaule, le bras, ou lui mettre une tape dans le dos ne le dérangeait pas. « Tu sens pas la douleur quand tu te fais taper dessus. C’est quand l’adrénaline redescend que tu te rends compte des dégats » répondit-il en se redressant. Il fouilla dans la poche de sa veste et sortit filtre, briquet et tout ce qu’il fallait pour rouler une cigarette. Il commença son entreprise puis jeta un coup d’oeil à la jeune femme: « Je vais fumer dehors, t’inquiète » dit-il avant qu’elle ne puisse dire quoi que ce soit. Dans son appartement, il fumait à l’intérieur, mais chez sa mère et chez Billie, c'était sur le balcon (ce qui l’avait toujours agacé, mais qu’à force de réprimandes il avait finit par accepter). Il se leva en se concentrant pour rouler sa cigarette. « En attendant que tu te décides, tu veux peut-être à boire ? J'ai du Coca. » dit Billie. Il leva les yeux de sa cigarette et sourit. « Ouais » dit-il simplement, quoi qu’il eut un léger rire avec. C’était sans expression particulière, mais son sourire et son regard étaient différents. Il était étrangement satisfait de sa proposition. Il ne buvait que de l’eau et des boissons alcoolisées, mais quand il s’agissait de faire un break, c’était exclusivement du Coca. Pas du Fanta, pas du Sprite, encore moins du Pepsi, mais toujours du Coca. Il la suivit dans la cuisine et patienta qu’elle le serve. Il alluma sa cigarette à l’intérieur tout en prenant le verre qu’elle lui tendait. En faisait ce geste, il croisa son regard. « Ca va, je vais à l'extérieur je t'ai dis » marmonna-t’il avec agacement, la cigarette coincée entre les lèvres. Il se détourna sans un merci (était-ce encore nécessaire de rappeler qu’il était mal élevé ?) puis se dirigea vers la porte fenêtre menant au balcon. Quand il l’ouvrit, les bruits de la capitale et l’air frais le réveillèrent. Il jeta un oeil par dessus le muret et tira sur sa cigarette en guettant les passants en contre bas. Il revint sur ses pas et passa sa tête dans l’interstice de la porte. « Viens. Tu vas pas me laisser en chien tout seul sur ton balcon » dit-il en l’observant. Il but une gorgée de son coca. « On discute puis on voit ce que tu peux faire avec ça » fit-il en désignant du regard les médicaments sur la table basse. « C’est toujours plus sympa sur la terrasse » ajouta-t’il, bien que sa voix fut cachée un instant par le bruit d’un scooter passant en contre-bas. Il déposa son verre sur une petite table de jardin. Le bacon n’était pas bien grand, mais il était agréable. Même s’il rechignait toujours à y aller pour fumer (car il préférait faire ça à l’intérieur), il s’était fait à l’idée que c’était un endroit sympa. Billie l’avait aménagé à sa sauce et il appréciait ce qu’elle en avait fait. Il n’était pas chez lui, mais il avait l’impression d’y être. L’appartement de Billie représentait son chez lui. Un endroit où il était bien, même s’il en avait été privé depuis quelques temps. Il s’accouda au muret et regarda les passants, comme à son habitude. Il vit une bande de jeune passer. Sans savoir pourquoi, il attendit le bon moment et cracha un peu de sa salive. Evidemment, il n’atteignit personne, mais ça le fit étrangement sourire jusqu’à ce qu’il croise le regard de Billie. Là, il s’arrêta instantanément, comme si un adulte responsable venait de surprendre un gamin entrain de faire une connerie, ce qui n’était pas si inenvisageable que ça dans les faits:  il avait parfois des réactions très sérieuses suivies de comportement puérils, complément ridicules et grotesques. C’était un de ses nombreux paradoxes. Il remit la cigarette à ses lèvres, l’air de rien, et tourna la tête pour expirer la fumée. « Je suis bizarre, tu peux le dire » dit-il à la jeune femme, se figurant ses pensées. Il se gratta la tempe et grimaça. « Je veux bien que tu mettes un truc là dessus » dit-il en fronçant les sourcils. Il désignait une écorchure au niveau de sa lèvres et une coupure à l'arrête de son nez. « Cette merde pisse le sang et me gratte maintenant. Tout ça à cause de ces fils de pute...» reprocha-t’il avec toute la délicatesse et la politesse dont il pouvait faire preuve.
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MessageSujet: Re: Bionel Chapter II: bat for lashes Bionel Chapter II: bat for lashes  Empty18/7/2016, 22:12

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C'est indéniable, il y a quelque chose d'étrange en toi lorsque Lionel est là. Quelque chose que tu serais bien incapable d'expliquer avec des mots. C'est encore différent de ce malaise de la première rencontre, chez Julia Sevestre. C'est particulier. Néanmoins, c'est avec le plus d'habileté possible que tu tentes de te défaire de ce genre de sensations qui te pèsent un peu trop. Pour l'heure, Lionel est très certainement plus mal en point que toi, physiquement du moins. C'est en quelque sorte pour toi qu'il s'est pris tous ces coups alors tu as bien l'intention de lui rendre la pareille en prenant soin de lui. Bien que cette dernière idée ne semble pas l'enchanter du tout, il ne se fait pas prier pour te rappeler que sans toi, il serait très probablement rentré chez lui indemne. « Evidemment que c’est de ta faute, mais je te pardonne » Tu ne sais pas vraiment à quelle partie de sa phrase donner le plus d'importance, même si tu serais bien plus encline à accueillir son prétendu pardon à bras ouverts. Cependant, tu commences à connaître son fonctionnement à Lionel, et tu serais prête à parier qu'il est plus rancunier que tolérant. Question de ressenti. Ou bien de pressentiment. Ou d'une quelconque autre chose qui te donne l'impression de le connaître mieux que ce que tu croies. D'ailleurs, comme pour contredire tes pensées, Lionel reprend brièvement la parole. « Je rigole » Dans le même temps, il se décide à prendre place à tes côtés et tu profite de ce moment d'inattention pour observer ce sourire narquois qu'il t'adresse alors. Il te paraît si rare, et pourtant il lui va si bien. Tu t'efforces même de détourner le visage afin qu'il ne remarque pas que tu souries bêtement. De plus, le comportement enfantin qu'il adopte alors t'amuse presque trop. « Tu sens pas la douleur quand tu te fais taper dessus. C’est quand l’adrénaline redescend que tu te rends compte des dégâts » qu'il se justifie. Nul doute que ce n'est pas la première fois qu'il se retrouve au milieu d'une baston absurde. « Je veux bien te croire, je ne suis très certainement pas aussi calée que toi à ce sujet », tu réponds simplement sans réellement être surprise par ses propos. Toi, bien que tu ne sois pas foncièrement le style de fille à se laisser marcher sur les pieds, t'es quand même du genre à éviter au maximum les conflits. T'es trop entière, on te le reproche souvent, alors le moindre petit souci peut t'empêcher de dormir pendant des nuits et des nuits. Il est clair qu'à coups de poings, les problèmes se règlent plus vite – si tant est que l'on puisse dire qu'ils sont réellement réglés. Toutefois, tu n'ajoutes rien, consciente en ton for intérieur que Lionel et toi n'arriveriez certainement pas à tomber d'accord là-dessus. C'est vrai, il te semble tellement sanguin Lionel, toujours prêt à démarrer au quart de tour et à distribuer des coups à qui le regardera de travers. Tu n'hésites pas à le faire pourtant lorsque tu le vois rouler sa clope sous tes yeux. « Je vais fumer dehors, t’inquiète » anticipa-t-il comme s'il savait déjà à quoi s'en tenir avec toi. Aussi, tu ne dis rien et te contentes de te diriger vers la cuisine afin de lui servir ce verre de Coca que tu viens tout juste de lui proposer. Ce n'est que lorsqu'il le prend que tu te rends compte qu'il a déjà allumé sa cigarette. « Ca va, je vais à l'extérieur je t'ai dis », qu'il insiste. T'es restée muette, pourtant. Sourire en coin, tu lèves machinalement les deux mains comme pour lui signifier ton innocence. Non, tu n'as jamais particulièrement aimé cette odeur et c'est précisément pour cette raison que tu n'as jamais autorisé personne à fumer ailleurs que sur ton balcon – ou au moins dans l'ouverture de la porte-fenêtre lorsque le temps ne permettait pas de mettre le nez dehors. Mais la vérité, c'est que pour une raison que tu n'arrives pas à comprendre, tu n'aurais sans doute rien dit cette fois. Oh, tu te persuades que si, mais c'est faux. Au fond de toi, sans même t'en rendre compte, t'as besoin retrouver les senteurs de tabacs que tu détestes tant. Si seulement elles pouvaient camoufler le parfum de Lionel ne serait-ce qu'un tout petit peu... parce qu'il ne te quitte plus et que ça te gêne d'une manière particulière. Afin de mettre un terme à toutes ses pensées contradictoire qui s'entrechoquent encore, tu entreprends de rejoindre Lionel mais te stoppes dans ton élan lorsque tu le vois ouvrir la porte menant au balcon. Elle a toujours été difficile et ne s'ouvre que si l'on enfonce la poignée avant de la faire pivoter. Un détail auquel tu t'es accommodé au contraire des personnes qui viennent chez toi pour la première fois. Pourtant, en un coup de main, Lionel s'est retrouvé sur le balcon sans aucune difficulté. Pour un peu, tu lui aurais presque demandé s'il savait pour cette fichue porte, mais tu te ravises parce que c'est tout bonnement insensé. Tu te dis qu'il a tout simplement plus de poigne que toi, c'est tout. « Viens. Tu vas pas me laisser en chien tout seul sur ton balcon » Sa voix te hisses hors de tes pensées. « On discute puis on voit ce que tu peux faire avec ça. C’est toujours plus sympa sur la terrasse » Silencieuse, tu t'avances jusqu'au balcon puis tu t'adosses contre le muret. Sa dernière remarque te fait esquisser un sourire. « Moi ? J'veux rien faire, c'est pour toi. Si ça s'infecte ça va faire un mal de chien. » Tu hausses les épaules afin de lui signifier que le choix lui revient et que tu n'insisteras pas davantage. Tu l'as déjà assez fait à ton goût. Il n'acceptera pas, t'en es presque sûre. Il a la tête dure. Après avoir lâché un franc soupir, tu te retournes pour t'accouder au muret et c'est ce moment que choisi Lionel pour tenter de cracher sur une bande de jeune en bas de l'immeuble. Presque aussitôt, un rire s'échappe de tes lèvres. Dans un premier temps, il s'agit plutôt d'un rire nerveux et un brin agacé. Et puis finalement, il se transforme bien trop vite en un éclat de rire spontané. « Je rêve ! », tu t'exclames en levant les yeux au ciel. « Heureusement que tu vises mal », tu ajoutes avant de lui asséner un léger coup d'épaule qui se veut amical. Tu plaisantes. De toute évidence, même le meilleur viseur du monde n'aurait très certainement pas pu atteindre sa cible d'ici. Du moins, c'est ce que tu penses. De toute façon, tu te sais d'avance très mauvaise à ce jeu-là sans même avoir besoin d'essayer. « Je suis bizarre, tu peux le dire » Un sourire narquois étire tes lèvres. « Original, je dirais. » Il est peut-être un peu bizarre quand même, mais tu n'as pas vraiment le temps de réfléchir davantage à la question puisqu'il reprend justement la parole. « Je veux bien que tu mettes un truc là dessus. Cette merde pisse le sang et me gratte maintenant. Tout ça à cause de ces fils de pute...» Tu ne relèves pas sa vulgarité – de toute façon, tu commences à avoir l'habitude – notamment parce que tu es surprise qu'il accepte enfin que tu t'occupes de ses blessures qui ne cessent de saigner depuis tout à l'heure. Dans un sourire, tu retournes alors à l'intérieur en attendant que Lionel termine de fumer. Tu profites de ces quelques minutes pour sortir un gant de toilette que tu humidifies de manière à pouvoir nettoyer ses plaies, ainsi que des bandelettes adhésives. Tu rassembles le tout sur la table basse et t'installes sur le canapé. Tu aurais pu rejoindre Lionel à nouveau mais tu préfères mettre à profit ces quelques minutes pour tenter de te remettre les idées en place, bien que tu ne saches absolument pas comment t'y prendre. De toute façon, Lionel ne tarde pas à rentrer et à s'asseoir à tes côtés. « Je vais commencer par ton nez, le sang dégouline encore même après tout ce temps. » Sans rien ajouter de plus, tu prends le gant mouillé et t'appliques à essuyer son visage. Tu as beau y aller avec toute la délicatesse du monde, tu as dû passer par inadvertance sur une croûte qui avait déjà eu le temps de se former, ce qui n'arrange pas les saignements. Du mieux que tu le peux, tu maintiens le gant sur la plaie afin que celle-ci cesse enfin de saigner. « Ok, apparemment je suis une piètre infirmière », tu lâches pour toute excuse en concluant tes propos d'un sourire désolé. Après quelques secondes, tu enlèves le gant de toilette et verses un peu d'antiseptique sur une compresse. « ça va piquer un peu », tu le préviens avant d'appliquer le tout sur sa blessure. D'ailleurs, tu t'efforces de ne pas sourire lorsque tu vois Lionel grimacer. « Gros dur », tu lâches amusée. « Je devrais songer à t'engager en tant que garde du corps. » Tu essaies tant bien que mal de détendre l'atmosphère pour ne pas l'entendre déblatérer tout son répertoire d'insultes parce que le produit à le malheur de picoter un peu. Une fois la plaie désinfectée, tu prends soin de disposer quelques bandelettes adhésives en guise de pansement pour qu'elle cicatrise mieux. Ce n'était pas grand chose en soi, mais si cela pouvait permettre à ses plaies de ne pas s'infecter, ce n'était déjà pas si mal. De ce fait, tu entreprends de suivre le même schéma pour désinfecter sa blessure à la lèvre. De manière totalement naturelle, tu soulèves légèrement son menton à l'aide de ta main libre, geste que tu regrettes presque aussitôt alors que tu sens ton ventre qui se tordre. Un peu comme lorsque l'on pose le regard sur quelqu'un que l'on aime pour la première fois. L'air de rien, tu retires tes doigts et cesses de le soigner le temps d'une fraction de seconde. Tu regardes ailleurs, tu feins l'indifférence. Et le pire, c'est que tu ne comprends absolument pas ce qui se passe. Aussi, le plus habilement que tu le peux, tu tentes de diriger l'attention de Lionel ailleurs. « Est-ce que ça va ? » Tu devines aussitôt qu'il ne doit absolument pas savoir à quoi tu fais référence, ce pourquoi tu poursuis. « Ton ventre ? » Tu ne pourrais pas y faire grand chose de toute façon parce que tu ne soignerais pas des maux de ventre avec de l'antiseptique, c'était évident. Néanmoins, cela ne t'empêche pas de t'inquiéter pour Lionel, et si en plus cela pouvait te permettre de faire passer ton espèce de malaise inaperçu, alors c'était tout bénéfice pour toi.  « Tu vas réussir à rentrer ? » Il s'était pris des coups à se tordre de douleur et peinait même à marcher durant un temps alors il était plutôt normal que tu t'interroges à ce sujet. « Enfin, c'est pas que je te chasse », tu rectifies presque aussitôt de peur qu'il pense que tu étais en train de le mettre à la porte dans l'immédiat. « D'ailleurs, si t'as mal, tu peux rester ici. Je te dois bien ça. » La seconde qui suit, tu regrettes. Depuis un petit moment déjà tu peines à te trouver trop près de lui pour des raisons encore confuses, mais qui existent bel et bien. De toute évidence, le mieux pour toi serait qu'il ne reste pas ce soir. « Désolée, je me tais. Je suis inquiète, c'est tout. »
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