.who says i needed help.

Noélie ouvre un œil et le referme aussitôt. La lumière agresse sa rétine et elle refuse d’ouvrir à nouveau les yeux. Elle reste donc dans le noir attendant de trouver le courage de plonger dans cette clarté aveuglante. Elle doit encore une fois se retrouver à l’hôpital. Elle ne se souvient de rien et c’est pas plus mal. A-t-elle trop bu ? Oui sûrement. A-t-elle trop fumé ? Bien entendu. S’est-elle retrouvée sur le trottoir comme une pauvre merde ? Définitivement. Encore une fois, quelqu’un, son mystérieux inconnu est venu la sauver. La jeune femme sert les poings. Pourquoi l’a-t-il sauvé ? Pourquoi s’emmerde-t-il à sauver un déchet comme elle ? Noé n’a pas la réponse et ne la veut pas. Elle voudrait juste qu’il la laisse tranquille et qu’il continue sa vie comme avant. La porte de la chambre s’ouvre, et en plaçant sa main devant ses yeux comme un parasol, elle peut les ouvrir et le découvrir en train de soupirer. « Encore toi ? T’en as pas marre ? » Qui lui dit alors qu’elle essaie de s’assoir avec difficulté. Il se précipite pour l’aider et elle reste silencieuse. Elle sait que si elle l’ouvre, elle va encore être une fois méchante alors que c’est le seul qui se soucie encore d’elle. C’est juste que ça lui fait peur. Les gens gentils lui font peur. Elle n’a pas l’habitude qu’on soit gentil avec elle encore moins sans arrière-pensées. Alors, elle ne sait pas comment réagir avec lui. Noé se contente simplement de le laisser faire son travail en silence. « T’as prévu de faire ça encore combien de temps avant de mourir ? Que je sache à peu près jusqu’à quand je vais pouvoir arrêter m’inquiéter pour toi. » Encore une fois, elle se tait détournant la tête pour éviter de grimacer quand il lui prend le bras pour sa tension. Même si avec lui, elle tolère les contacts, ça reste quand même compliqué. Noélie l’entend soupirer et elle jette un coup d’œil vers lui. Son expression est un mélange de pitié et de tristesse. Elle voudrait lui arracher les yeux pour qu’il ne la regarde plus comme une pauvre petite fille perdue. « Dégage de la chambre maintenant. » Voilà qu’elle se met à être vulgaire parce que c’est bien l’une des seules personnes qui arrivent à lui faire ressentir quelque chose. Elle est blessée qu’il la regarde de cette façon. Encore plus que s’il lui avait dit qu’elle ne comptait pas pour lui et qu’il n’aurait jamais dû l’aider quand elle était petite. Une nouvelle fois, il pose ce regard sur elle et tourne les talons alors qu’elle étouffe un sanglot dans sa main. Pourquoi faut-il que ce soit lui ? Pourquoi, même après toutes ces années, elle n’a pas oublié ces sentiments de petite fille ? C’est indéniable, elle l’aime. Cependant, elle ne veut pas lui dire, et ne veut pas agir comme tel. Ce serait trop douloureux si elle se faisait rejeter. Elle n’a pas envie d’expérimenter ce genre de chose. Noé s’efforce donc de ne pas pleurer parce qu’elle sait qu’il va revenir. Il revient toujours tard dans la nuit pour voir si elle va bien. Elle va devoir encore passer une nuit à l’hôpital et il viendra voir comment elle va, alors qu’elle fera semblant de dormir comme d’habitude. Il est intelligent, il a dû comprendre qu’elle ne dormait pas vraiment. Pourtant, il n’a jamais rien dit et elle non plus, elle ne dit rien. Noélie ravale ses pleurs et se contente de fixer la fenêtre sans autre but pour le moment. Elle ne sait pas combien de temps elle reste comme ça, à contempler le va et vient des feuilles sous le vent quand elle se retourne vivement vers sa porte qui s’ouvre à nouveau. « Putain, mais qu’est-ce que tu comprends pas dans le fait de me foutre la paix. » Elle n’attend pas de savoir qui entre pour déverser son venin. Elle est persuadée que c’est encore son ancien voisin. Qui d’autre ça pourrait être ? Elle n’a pas de réels amis et en plus personne n’est au courant qu’elle est là. C’est à ce moment qu’un blond entre dans la pièce avec un café dans la main. Aussitôt, la jeune femme fronce les sourcils parce qu’elle ne le connait pas. Noé ne l’a jamais vu. Enfin, techniquement si elle l’a déjà vu, lui a même déjà parlé, mais elle ne s’en souvient pas. Les substances qu’elle avale ne lui donne pas l’occasion de se rappeler de ce qu’elle fait. « T’es qui ? » demande-t-elle sans une once de gentillesse ou même d’agressivité. Elle est juste monotone comme si elle en avait déjà marre de la présence de cet inconnu. « Je pense que tu t’es trompé de chambre. » Pas l’ombre d’un instant elle ne pense que c’est lui qui l’a sauvé. Comment le pourrait-elle ? La personne qui l’amène à l’hôpital ne reste jamais. Pourquoi aujourd’hui se serait le cas ?

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