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« Moi je me fous bien du temps, tant qu'on respire le même air » Céleste & Florent

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MessageSujet: « Moi je me fous bien du temps, tant qu'on respire le même air » Céleste & Florent « Moi je me fous bien du temps, tant qu'on respire le même air » Céleste & Florent Empty25/8/2016, 22:38

Moi je me fous bien du temps, tant qu'on respire le même air
Céleste & Florent

J’avais des lunettes de soleil sur le nez. Des lunettes de soleil ! En plein Paris ! On avait plus vu ça depuis au moins deux siècles et demi, je vous le jure ! Le jardin des Tuileries était noir de monde, et tout le monde se battait pour avoir une petite place à l’ombre. Moi, avec un enfant aux joues irrésistibles, une femme à croquer et un chien aux yeux bleus, j’avais pas eu à me battre très longtemps, on m’avait bien gentiment cédé une place sous un gros chêne. Si j’avais été seul avec Alex, j’aurais pu me la foutre là où vous le pensez, ma place à l’ombre… encore un avantage d’avoir la plus parfaite des familles !

La guitare dans les mains, mes doigts parcourant lentement les cordes, j’observais Ronan qui jouait avec Choupi. La chienne savait qu’elle n’avait pas le droit d’aller plus loin que le plaid de pique nique sur lequel on était assis, jusqu’à nouvel ordre en tout cas. Ronan et la petite husky étaient tout bonnement adorables, c’est d’ailleurs elle qui avait appris notre fils à marcher. Ils étaient fusionnels, Choupi râlait dès qu’on lui enlevait Ronan, et les larmes de Ronan n’en finissaient plus quand il perdait Choupi de vue. Il n’y avait que de l’amour, chez nous. Je ne méritais probablement pas d’avoir une vie aussi parfaite.

« Maman, bicuit ! » s’exclama Ronan en désignant le paquet de biscuits posé à côté de Céleste. « BiSSScuit », je le corrigeai, le sourire aux lèvres. « Bicuit ! » Un rire doux m’échappa et je posai mon regard sur ma chérie. « Tu crois qu’il viendra un jour, le S ? Sinon ça risque d’être ennuyant pour prononcer ton prénom plus tard… Célette ! » Ca faisait presque crevette, tiens. Je ris à nouveau et me mis à jouer les accords de Old Fears, la toute première chanson que j’avais présentée à Céleste. Le début du début. Je me mis à chanter, doucement, et Ronan posa son regard sur moi, son biscuit en main, puis s’agita joyeusement en entendant la chanson. C’est celle que je lui jouais pour le calmer quand il s’endormait difficilement, en omettant la partie qui montait crescendo pour ne pas l’énerver. Mon regard croisa celui de Céleste. Tu chantes avec moi ? Je n’avais même pas à lui poser la question à voix haute, elle me connaissait par cœur et ne savait que trop bien où je voulais en venir. Nos voix étaient tellement différentes, et pourtant j’aimais terriblement chanter avec elle. Elle avait une voix magnifique, même si elle détestait les compliments et que je ne pouvais pas le lui dire autant de fois que je l’aurais souhaité.  

Everytime I see your face…

« I fall in love over and over again », ajoutai-je en posant mon regard sur le visage de ma belle Céleste, changeant délibérément les paroles de la chanson. Avec l’accent à couper au couteau en anglais c’était peut-être un peu moins romantique, mais… c’était l’intention qui comptait, n’est-ce pas ?        
   

Emi Burton
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MessageSujet: Re: « Moi je me fous bien du temps, tant qu'on respire le même air » Céleste & Florent « Moi je me fous bien du temps, tant qu'on respire le même air » Céleste & Florent Empty29/8/2016, 12:04




   

Céleste & Florent
« Moi je me fous bien du temps, tant qu'on respire le même air »
L
e temps était juste magnifique, depuis quelques jours. Paris se retrouvait sous un soleil de plomb, et il manquait parfois d'une petite brise d'air pour alléger l'atmosphère pesante de la capitale, mais pas aujourd'hui. Du moins pas au Jardin des Tuileries, dans lequel nous avions décidé de nous expatrier, mon homme, notre fils et moi. Bon, d'accord, nous avions aussi emmené notre chienne, une husky grise et blanche aux grandes prunelles glacées. Et toute cette petite équipée prenait un peu de place, sur le plaid déposé sous l'ombre bienfaitrice d'un chêne au milieu du parc. Il y avait un monde fou, et obtenir une place à l'ombre relevait du miracle, mais Florent l'avait fait. Chapeau l'artiste. Maintenant, je n'avais plus qu'à m'estimer heureuse que Choupi soit suffisamment obéissante pour ne pas prendre la poudre d'escampette à tous va dès qu'un chien aboyait. Et tant que Choupi restait là ... Ronan n'allait pas loin, bien au contraire. Pour le moment, notre fils restait bien sagement à côté de la chienne, à jouer avec les petites balles en mousse qu'on avait prises de la maison. Je n'avais plus qu'à contempler ça d'un air doux, un livre ouvert posé sur le côté, un œil sur mon grand gamin de mari qui se tenait beaucoup trop sage pour le moment.

E
n réalité, que Flo' soit sage n'était pas franchement étonnant. Il était occupé de gratter quelques accords tous doux sur sa guitare, ça aidait beaucoup. Il n'y avait que ça pour le faire se concentrer un minimum, et ça m'amusait en général beaucoup. Aux yeux de certains, nous étions un couple ... Beaucoup trop jeune pour avoir un fils. Certains n'imaginaient même pas une seconde qu'avant cela, nous nous étions déjà mariés. Et en moins d'un an après qu'on se soit rencontrés, s'il vous plaît. Ce n'était pas pour autant qu'entre nous les choses allaient moins bien. On s'était mis ensemble très tôt, certes, mais aucun seconde d'aucun jour je n'avais le moindre petit regret. Mes douces petites pensées furent arrêtées par la voix fluette de Ronan. Je posais les yeux sur son visage - un mélange de mon homme et de moi - et je ris légèrement en entendant Flo' le reprendre. C'était vrai, Ronan et les S n'étaient pas vraiment copains, mais il s'améliorait constamment. Notre petit monstre n'avait pas encore fêté son second anniversaire, alors les quelques problèmes de diction n'avaient rien d'exceptionnel. Et je le soupçonnais fortement de ne pas faire l'effort de répéter ce que son père lui serinait juste pour voir la moue que mon brun avait tendance à faire juste après. Impossible de m'empêcher d'en rire.

T
andis que - c'était prévisible - mon homme reprenait la diction de notre fils, je sortis un biscuit du paquet et attendis simplement que les deux garçons aient terminé, non sans jeter un coup d'œil en coin à la femelle husky qui, couchée de tout son long, avait simplement relevé la tête pour observer ses maîtres, et la reposa quand Florent se mit à rire de Ronan qui, comme par hasard, ne fit aucun effort. A la réflexion de mon homme, je ne pus m'empêcher de rire doucement. Sans même le regarder, je lui répondis, tendant le biscuit vers mon petit homme.

« Ecoute bien s'il a un problème avec le S. » Ronan tendait déjà ses petites mains vers le gâteau. « Qu'est-ce qu'on dit, Ronan ? » Un sourire gourmand s'afficha sur son visage, et il saisit le gâteau en babillant. « Sssiiii ! »

L
a preuve par A+B. Je m'adossais finalement au chêne, écoutant mon homme attaquer un thème musical que je connaissais bien. C'était la toute première chanson qu'il m'avait faite écouter, l'une de ses premières création, et elle avait toujours une résonance particulière à mes yeux. Tout comme aux yeux de Ronan dont c'était la berceuse, à vrai dire, mais ... Ce n'était définitivement pas pareil. Old Fears était un morceau que j'avais appris à jouer, et que je savais parfaitement chanter, depuis le temps. J'étais loin d'être professionnelle pour le chant, mais au moins, c'était juste, et c'était vibrant d'émotion, même s'il n'y avait rien d'exceptionnel dans ma voix douce, contrairement à celle de mon homme. Il avait un grain de voix particulier, mais tellement agréable que s'en était une exquise torture, parfois. Nos voix, si différentes, se mêlaient étonnement bien, et pour cette raison nous avions pris l'habitude de chanter ensemble. Lorsque son regard croisa le mien, je lui servis un petit sourire en coin, avant de mélanger ma voix à la sienne.

L
e résultat était vraiment surprenant. Déjà, parce que notre anglais était assez différent. Sans être une crack, j'avais plus de facilités dans la diction des langues étrangères. Même si j'avais encore un bon accent, il était moins marqué que celui à couper au couteau de mon mouton noir, et ce contraste était assez drôle. Ensuite, parce que nous avions chacun l'habitude d'appuyer sur des notes différentes, et ça rendait la mélodie vivante, vibrante. Elle montait et descendait au rythme de nos voix, ce qui créait un mélange unique. Plairait ou ne plairait pas, je m'en fichais pas mal, l'important c'était le petit cocon musical que nous tissions autour de notre petite famille, et surtout qu'on faisait en sorte de ne pas empêcher nos voisins de nous ignorer pour mieux vaquer à leurs petites occupations.

A
l'instant où Flo' changea les paroles, je sentis mon cœur se gonfler et se serrer d'une manière habituelle ; c'était toujours le même effet, depuis le premier jour, et sûrement jusqu'au dernier. Je lui soufflais un baiser, l'accompagnant finalement pour terminer la chanson. L'interruption volontaire de talent ne faisait pas partie de mes habitudes, et j'attendis qu'il marque une pause pour m'approcher de lui. Passant une main dans ses boucles sombres et indomptables, je posais ensuite mes lèvres contre les siennes, l'occupant juste assez pour lui retirer la sangle de la guitare du cou et lui chaparder sa deuxième petite chérie. Un rire aux lèvres, je retournais finalement contre mon chêne, le défiant d'un regard de récupérer ce qui lui appartenait. Puis, un sourire en coin aux lèvres, je commençais quelques accords. C'était une vieille chanson, là aussi, une de celles que Paris avait vu naître. Puis je posais ma voix sur la chanson, mon regard passant de l'un à l'autre des hommes de ma vie. Ce n'était pas forcément une chanson adaptée à ma voix délicate, mais j'étais persuadée que Flo' viendrait poser sa voix puissante par dessus la mienne. C'était toujours comme ça, de toute façon. A force de chanter ensemble, c'était presque impossible de s'en retenir, et ni l'un ni l'autre n'avions le courage de nous en plaindre. Bien au contraire, même.

La p'tite chanson en question:


           
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MessageSujet: Re: « Moi je me fous bien du temps, tant qu'on respire le même air » Céleste & Florent « Moi je me fous bien du temps, tant qu'on respire le même air » Céleste & Florent Empty8/9/2016, 15:51

Moi je me fous bien du temps, tant qu'on respire le même air
Céleste & Florent

C’était fou, quand on y pensait. Ma vie, je veux dire. Elevé dans l’amour et la bonne humeur, je n’aurais jamais dû atterrir dans la rue. Et pourtant, Paris m’appelait, les dangers m’appelaient, et je n’ai pas résisté à cet appel. Je m’en suis pris plein la tronche, mais même pas mort dans la rue. Puis le mec qui, pour moi, ne quitterait jamais Paris, a quitté Paris. J’étais perdu, puis je l’ai retrouvé. Dans le nord de la France, parmi les chevaux alors que je ne le voyais pas du tout poser ses fesses sur quoi que ce soit comme animal. J’ai rencontré une petite brune beaucoup trop charmante, beaucoup trop belle, beaucoup trop intelligente, beaucoup trop drôle, beaucoup trop tout. Et elle m’a donné une chance. C’était totalement improbable, je ne suis pas le genre de mecs que recherchent les filles comme elle. Puis j’ai réalisé qu’il n’y avait pas de filles comme elle. Elle était unique, et plus que ça encore, elle était la perle rare. Ma perle rare. On s’est mariés. On s’est promis une vie entière d’amour et de cours de guitare. Parce que oui, ma belle partage ma passion, et l’élève dépassera probablement le maître un jour.
Puis on a eu un fils.

Ronan, il s’appelle. Petit phoque, c’est la signification de son prénom mais aussi son surnom depuis qu’il est né. On s’est dit que Roro c’était pas terrible, alors fallait trouver autre chose. Ronan Mazurier, fils d’étudiant. Bientôt fils de médecin d’ailleurs. Avoir un bébé à vingt-deux ans, ça fait peur, très peur. Si on me l’avait dit quand j’étais jeune, j’aurais rigolé. Un fils à vingt-deux ans ? Moi ? Arrête tes conneries. Eh si. Petit phoque.

Mais j’ai arrêté d’avoir peur pour moi, peur de manquer de temps, peur de ne plus pouvoir m’amuser. Maintenant, j’ai peur pour lui. Qu’il se fasse mal, enfin qu’il se fasse bobo comme il dit. Peur qu’il prenne de mauvaises décisions, plus tard, comme son papa. Mais il a hérité de l’intelligence de maman, heureusement. Et maintenant, je suis de retour à Paris. Pas pour la rue, non. Pour Ronan et Céleste. Avec Ronan et Céleste. Nos initiales sont inscrites sur un cadenas accroché à un petit pont au détour d'une rue. RCFM.  

L’heure était aux biscuits en forme d’animaux aux Tuileries. Je galérais à faire prononcer le S à Ronan, et le petit monstre ne semblait pas décidé à faire des efforts. Céleste m’assura qu’il n’avait aucun mal à prononcer correctement le mot biscuit et je lui lançai un regard défiant. Elle non plus n’y arriverait pas. Elle tendit le biscuit vers notre fils, qui lui tendit les mains d’un air gourmand. « Qu’est-ce qu’on dit, Ronan ? » - « Ssssiiii ! » Mes yeux s'écarquillèrent. : « Oh, le traître ! » Un sourire vint m’étirer les lèvres et je me mis à chatouiller Ronan, ce qui le fit éclater de rire. « T’es un traître Ronan, vraiment ! » dis-je sans arrêter mon attaque de guillis. Je ris doucement et  tournai la tête vers Céleste, un sourire exaspéré aux lèvres. « C’est bon, t’as gagné. Il préfère maman à papa, j’en ai la preuve maintenant. » Un faux soupir m’échappa et je me mis à observer Ronan, qui tentait de fourrer le biscuit entier dans sa bouche. « Petit monstre » lui dis-je d’un air attendri en secouant la tête.

Old Fears. Céleste s’était mise à chanter avec moi suite à un simple croisement de regards, et j’aimais tellement l’écouter chanter. J’aimais aussi me taire sans prévenir pour pouvoir profiter de sa voix, mais en l’occurrence j’aimais le son de nos voix combinées. Les passants semblaient aimer aussi d’ailleurs, un vieux couple s’arrêta et nous écouta en souriant à pleines dents. Je leur rendis leur sourire, puis posai à nouveau mon regard sur Céleste, tendrement, tenant à l’œil Ronan et Choupi. Puis vint mon petit changement de paroles, tellement facile et pourtant tellement lourd de sens. Céleste attendit que je marque une pause et s’approcha de moi, passant ses mains dans mes boucles noires. Je posai mes mains dans sa taille et acceptai avec plaisir son baiser, sans réaliser qu’elle était en train de me voler la deuxième femme de ma vie, j’ai nommé ma guitare. J’eus un sourire amusé en le remarquant, curieux de voir la raison de cet horrible vol.

Céleste commença une chanson que je ne connaissais que trop bien. Je l’avais écrite à Paris, dans la cave pourrie d’un pote perdu de vue depuis longtemps. Le Studio, avec un grand S. Je me souvenais de l’odeur de cette cave, un mélange de moisi et de mazout ignoble qu’on oubliait en jouant. On était cinq, à l’époque. Cinq potes motivés et un peu trop ambitieux qui souhaitaient se faire connaître dans tout Paris. On avait nos familles pour seul public, mais c’était déjà ça. Cette chanson, c’était The Revival. Une chanson en Anglais, donc, composée par un adolescent qui ne parlait pas un mot de cette langue. J’avais demandé de l’aide à ma sœur, mais elle n’était pas beaucoup plus douée que moi. Résultat : une chanson chaotique chantée par un chanteur à l’accent à couper au couteau. Je l’avais un peu améliorée au fil des années, mais ça ne changeait pas grand-chose.

Toujours est-il que Céleste se mit à la chanter. Elle avait un bel accent, elle. Le son de sa voix transformait entièrement la chanson, mais j’aimais terriblement sa version. Je pris le temps de l’écouter, un peu, un sourire tendre et fier accroché aux lèvres. Assis en tailleur, je soulevai Ronan pour le poser entre mes jambes, mes bras passés autour de lui. Puis je me mis à chanter moi aussi, retenant la voix puissante que je pouvais avoir pour qu’on entende ma chérie. « Papa ! Balle ! » La petite voix de Ronan vint se mêler aux nôtres et je lui rendis sa balle, qui avait roulé jusqu’à l’autre bout du plaid.

La chanson touchait à sa fin, et on termina sur quelques notes pianissimo. Je souris de plus belle et m’approchai de Céleste, entraînant Ronan avec moi. Je passai mon bras autour de ma crevette et posai un bisou sur sa tempe, tendrement. « Ça fait bizarre de t’entendre chanter cette chanson. J’étais tellement différent à l’époque où je l’ai écrite… » Vachement plus jeune, et vachement plus con. « Ta voix est parfaite dessus, vraiment. » Je caressai doucement son épaule de mon pouce, puis Ronan tendit les bras vers Céleste en pleurnichant. « Maman ! » Je souris. « Tu vois qu’il préfère maman ! » Je le soulevai donc pour le passer à ma chérie, avant de m’adresser à Choupi d’un faux air triste et abandonné. « Toi tu m’aimes hein, Choupi ? » La chienne leva brièvement la tête, puis la laissa retomber lourdement. Je soupirai.  
   
   

Emi Burton
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MessageSujet: Re: « Moi je me fous bien du temps, tant qu'on respire le même air » Céleste & Florent « Moi je me fous bien du temps, tant qu'on respire le même air » Céleste & Florent Empty12/10/2016, 21:32




   

Céleste & Florent
« Moi je me fous bien du temps, tant qu'on respire le même air »
O
n résumait parfaitement le principe d'une bonne après-midi en famille. Du beau temps, une ambiance détendue, un joli lieu, un peu de rire pour saupoudrer le tout d'un soupçon de magie. J'aurais pu contempler notre magnifique tableau toute la journée durant, seulement ... C'était bien mieux d'en profiter. Et puis, Ronan demandait encore une attention presque constante, petit boy qu'il était. On ne pouvait pas non plus compter sur Flo' pour se montrer calme et discret, de manière générale. Mais quand on mettait les deux hommes de ma vie ensemble, il n'y avait pas de souci, on pouvait facilement rire. Notre fils était légèrement bourrique sur les bords. Bon, d'accord, il se contentait de tourner en bourrique son papou d'amour. Il ne faisait jamais le moindre effort. Mais qu'est-ce que ça pouvait me faire rire. La preuve par l'exemple avec le S. Si pour un biscuit il n'était pas vraiment au rendez-vous, pour babiller un remerciement, il n'y avait pas de souci, au grand dam de mon cher et tendre. Sa réaction me fit rire, instinctivement. J'observais la bataille enjouée qui eut lieu entre père et fils, avant de hausser les épaules et de répondre avec un sourire amusé.

« Je n'y peux rien, mon amour, je crois que je fais cet effet à tous les hommes de la famille Mazurier. »

Allez savoir pourquoi, cela dit. Je n'avais rien d'exceptionnel, clairement. Mais bon, je passais très bien auprès des hommes de la famille de Flo' aussi et ... Bon, que mon fils et mon mari me préfèrent à d'autres femmes - entre autre - c'était assez rassurant ... Non ? Si si.

La musique faisait partie intégrante de notre vie. des fondements de notre relation, même. Si mon beau brun m'avait tout d'abord aidé à emménager à cause d'un souci de cartons récalcitrants, c'était finalement par l'apprentissage de la musique que nous avions fini par continuer de nous côtoyer ... Et tomber amoureux l'un de l'autre. Enfin, ça ressemblait presque au coup de foudre, cette complicité inexplicable dès la première heure, mais c'était la musique qui avait lié le tout. Elle avait donc une place à part, et surtout cette chanson, Old Fears. C'était l'une des premières que j'avais travaillée, et j'avais une affinité particulière avec. Je ne m'étais pas fait prier pour mêler ma voix à celle de mon cher et tendre, observant du coin de l'œil notre fils qui pour le moment s'occupait visiblement facilement sans nous.

J'attendis la fin de la chanson pour rejoindre mon homme et perdre mes mains dans ses boucles noires. Ronan commençait à avoir les mêmes, ce qui était assez amusant. Enfin, ses cheveux étaient beaucoup moins sombres, presque de la même nuance que les miens, mais pour les boucles, il ressemblerait sûrement à papa ! C'était parfois un sujet de plaisanterie avec mon mouton noir, mais pour le moment, je préférais l'embrasser et l'occuper juste assez pour lui chaparder sa guitare. Difficile ensuite de rater son sourire amusé et curieux. Un sourire presque provocateur aux lèvres, j'avais repris ma place initiale pour démarrer une de ses vieilles chansons, mêlant assez vite ma voix aux notes de guitare. J'aimais cette chanson, allez savoir pourquoi. Il y avait un truc qui me touchait, et j'essayais de faire en sorte que ça s'entende. Lorsque Flo' posa sa voix sur la mienne, un sourire étira mes lèvres, et je finis par fermer les yeux, profitant juste des sons alentours en plus de ceux que je produisais. L'agitation, la brise, la petite voix de Ronan, ça rendait la musique d'autant plus vivante, poignante.

La chanson terminée, je défis la sangle de mon épaule pour poser la guitare à plat à côté de moi, soigneusement. Je l'aurais volontiers rangée dans sa housse pour éviter de me faire royalement houspiller, seulement elle était hors de portée et mon homme avait passé les bras autour de moi. Je me laissais aller contre lui, avec délice, calant mon menton juste au dessus de sa clavicule, posant une main sur sa hanche, un sourire tendre aux lèvres. J'écoutai ce que mon homme disait, et je tournais finalement les yeux vers lui. Oui, à l'époque, il était différent, et j'avais l'impression que parfois il essayait de tourner le dos à celui qu'il avait été. mais sans l'avoir été, il n'aurait sûrement pas pris les même décisions, et on ne se serait sûrement jamais rencontrés. Un sourire tendre aux lèvres, j'effleurais la courbe de sa mâchoire des lèvres, à cette place si particulière pour nous.

« C'est toutes ces petites différences qui font que tu es devenu ... Toi. » La main contre sa hanche remonta doucement, caressant son bras. « Je n'ai absolument rien de parfait, et surtout pas ma voix ... »

Je fronçais le nez. Les compliments, je détestais. Seulement, je ne me battais plus vraiment. Il m'assommait trop de flatteries pour que j'ai encore la force de protester. Je me contentais donc de profiter d'être dans ses bras. C'était trop bon. Mais c'était sans compter sur Ronan, petit jaloux qu'il était.

« Ça c'est un petit bonhomme jaloux de papa ! » Je tournais un regard dubitatif vers Florent, récupérant au passage mon fils que je calais contre moi et qui se mit à babiller en accrochant ses doigts dans mes vêtements. « Ton fils est surtout un petit dictateur possessif qui devrait apprendre à partager, oui ! »

Bon, d'accord, je le disais avec énormément d'humour. Mais en temps que fils unique et petit-fils unique - ça c'était une énorme différence - Ronan était un vrai petit prince. Rien ne lui était jamais refusé et, même s'il était de ces enfants sages et faciles à vivres, la plupart du temps il nous servait aussi ses larmes de crocodile pour nous plier à sa volonté. Et généralement sa volonté voulait que ses deux parents ne s'occupent que de lui, quitte à nous faire culpabiliser. Mais bon, on l'aimait, le petit monstre. Je ris finalement, toute mon attention focalisée sur le mouton noir qui se la jouait petit canard.

« Eh mon Calimero, quand t'auras fini ... La deuxième femme de ta vie est libre, plutôt que de râler. » Je lui tirais la langue avec amusement. « Sans ça la première femme de ta vie t'aime passionnément, si tu te poses la question. »

Allez savoir pourquoi, de temps en temps, j'avais besoin de le lui rappeler. Comme si j'avais pu accepter de l'épouser sur un coup de tête ... Je finis par m'allonger, Ronan contre le ventre, occupé de bailler comme ce n'était pas permis. Pour le petit phoque, c'était l'heure de la sieste, assurément. Pour maman, c'était plutôt l'heure de profiter pleinement d'écouter son homme. Et visiblement, pour Choupi, c'était l'heure de se lever et de venir faire effet bouillotte contre mon dos. Bébé bougea légèrement, pour pouvoir d'une main attraper le poil d'été pourtant bien fourni de la femelle husky qui se contenta d'un regard bienveillant. C'était le genre de moments que j'aimais immortaliser avec ce que j'avais sous la main, là pour l'occasion un téléphone portable ou un petit compact numérique. Ça ferait de fabuleux souvenirs à regarder, un jour, pour ne pas oublier.  


           
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MessageSujet: Re: « Moi je me fous bien du temps, tant qu'on respire le même air » Céleste & Florent « Moi je me fous bien du temps, tant qu'on respire le même air » Céleste & Florent Empty24/10/2016, 21:27

Moi je me fous bien du temps, tant qu'on respire le même air
Céleste & Florent

Céleste n’avait rien contre celui que j’avais été à Paris, et c’était tellement bon. Moi, je m’en voulais encore d’avoir tourné le dos à mes parents pour n’en faire qu’à ma tête. Je leur avais manqué de respect, j’avais plusieurs fois envoyé promener ma sœur et ça me faisait mal rien que d’y penser. Maintenant, je m’entêtais à me dire que ce n’était pas moi, tout ça, mais au final, je ne pouvais nier que le garçon de la rue faisait partie intégrante de qui j’étais. A moi maintenant de faire en sorte que Ronan n'emprunte pas ce chemin-là, parce que je risquerais de m’en vouloir encore plus que lorsqu’il s’agissait de moi.

« Merci crevette », je soufflai doucement à Céleste. Implicitement, je lui disais merci de m’avoir accepté même avec un passé comme celui-là, de m’avoir fait confiance, de m’avoir permis de retrouver une vie normale. Même si avoir un enfant si jeune était quelque chose qu’on ne pouvait réellement qualifier de ‘normal’, bien entendu. Céleste balaya ensuite le compliment que je lui avais fait, et ça avait le don de m’exaspérer. Un sourire collé aux lèvres, je lui lançai : « Maiiiis ! Tais-toi ou je te chatouille à mort ! T’as le droit de ne pas aimer les compliments, mais t’as pas le droit de dire qu’ils sont faux. » Je lui posai un bisou sur la joue, prêt à coller ma main sur ses lèvres si jamais elle osait protester. D’un air espiègle, j’ajoutai encore : « Et puis, si tu continues à rejeter mes compliments, je vais te répéter jour et nuit que t’es horrible à regarder et que ta laideur me donne la nausée. Tu vas me supplier de recommencer les compliments, je te le promets ! »

Et elle le savait bien : j’en étais totalement capable. Raconter des conneries c’était mon boulot à plein temps et elle en avait l’habitude maintenant. Alors que je profitais des bras de ma chérie, notre petit bonhomme piqua une crise de jalousie parce que lui aussi voulait profiter des bras de maman. « Je vais te fabriquer une paire de bras, comme ça, plus de jaloux ! Mes parents ont sûrement de quoi bricoler au grenier. » Je ris doucement de ma propre connerie et observai Ronan se blottir contre ma crevette d’un air possessif. Au final, c’était plus mignon qu’autre chose… notre fils était tout bonnement adorable et c’en était parfois agaçant.

Alors comme ça, mon fils était un petit dictateur possessif ? « C’est aussi le tien, je te rappelle ! Il a grandi là pendant neuf mois », je lui répondis joyeusement en la chatouillant au niveau du ventre. Alors que je râlais auprès de Choupi – qui n’en avait visiblement pas grand-chose à faire d’ailleurs, Céleste m’annonça que la deuxième femme de ma vie était libre et mon regard se posa sur ma guitare, que j’agrippai pour la serrer contre moi comme s’il s’agissait d’une vraie personne. « Elle au moins, elle veut bien de moi ! » J’étais un grand gamin. Plus gamin que ça tu meurs. Mais bon, Céleste avait signé pour une vie entière à mes côtés et fallait assumer, maintenant...

Sans ça la première femme de ta vie t'aime passionnément, si tu te poses la question. Je levai les yeux vers Céleste, un sourire doux aux lèvres, laissant simplement résonner ces paroles dans ma tête. J’aimais tellement l’entendre dire ça. Je l’aimais tellement tout court. Je m’approchai d’elle et lui posai un baiser sur le front, tendrement. « Je t’aime aussi, Céleste. »

Elle s’allongea, Ronan sur le ventre, et je me mis à jouer quelques accords, les yeux posés sur les cordes de mon instrument. Une nouvelle composition, sans paroles et sans fin. Je me mis cependant à fredonner quelques notes improvisées, balançant doucement la tête au rythme de la musique. Une mélodie très douce, d’ailleurs je ne composais plus que ça. La faute à Ronan. Je fronçai les sourcils à un des changements d’accord, incapable de me souvenir de la suite. Je sortis un papier chiffonné de ma poche et le posai devant moi pour m’aider. Mes converses rouges à carreaux bougeaient au rythme de la musique alors que je me concentrais pour déchiffrer mon écriture indéchiffrable.  

« Je vais accompagner bébé phoque en classe quand il apprendra à écrire, parce que c’est vraiment pitoyable, là… » j’annonçai dans un soupir en secouant la tête. J’étais presque sérieux, presque.

Les minutes passèrent et je m’interrompis, fatigué de composer. Tout en posant mon regard sombre sur Céleste, je me mis à jouer Je suis là, la chanson de notre mariage, la chanson qui retraçait toute mon histoire, mais aussi la sienne depuis qu’elle était rentrée dans ma vie. Même pas mort dans la rue. Je vois mes détours et mes erreurs. Je vois dans tes yeux mon avenir. Toutes ces phrases qui nous représentaient si bien. Une fois la chanson terminée, je déposai ma guitare à côté de moi et m’allongeai près de mes amours, passant mon bras autour du cou de Céleste pour qu’elle puisse reposer sa tête dessus. Je passai doucement ma main dans les boucles de Ronan, qui s’était endormi paisiblement.

« Vivement la fin de mes études… j’ai hâte de pouvoir vivre plus de moments comme celui-là. » Je souris tendrement, une pointe d’inquiétude dans le regard. J’avais peur de ne pas assurer, Céleste le savait. Mes études me bouffaient tout mon temps et ne rapportaient rien à ma petite famille. Pas encore, tout du moins. Un long soupir m’échappa alors que je posais mon regard sur les nuages au-dessus de nous, mon sourire s'étant envolé pour la première fois de toute l’après-midi.
   

Emi Burton
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