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I remember the softness of your voice › ft. Théoxane (♥)

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MessageSujet: I remember the softness of your voice › ft. Théoxane (♥) I remember the softness of your voice › ft. Théoxane (♥) Empty9/4/2016, 15:58


Alaric & Théoxane

I can remember the exact sound of your laugh echoing on the walls of the room and it makes my heart go numb.

Je me réveille en retard, ce matin. D'habitude, mon réveil sonne et je commence la journée du bon pied, l'organisatrice viens nous parler un peu, histoire de nous motiver et on part avec des idées en tête, la motivation au ventre. Très sincèrement, mon découragement commençait me tomber dessus et ça faisait mal. Mal, parce que certains mecs venaient de partir, ils s'étaient trouvés des boulots, et se louaient un appartement ensemble. Ils recommençaient leur vie. Moi, et bien, j'étais toujours coincé ici, vous voyez. En liberté, mais pas totalement. J'avais encore une chaîne au pied, j'avais toujours le poids de cette réinsertion sociale sur les épaules et j'avais décidé que, ce matin, c'était trop lourd.
J'ai le visage écrasé sur mon oreiller, les yeux à semi ouverts. Ma main dépasse du lit et traîne sur le sol, la base du lit n'étant pas très haute et le matelas pas très épais. Mon regard encore endormi tâte la pièce, observe chaque détail dans l'espoir que mon corps puisse se rendormir. Bien vite, mes iris verts se posent sur l'étui de ma guitare, dans le coin de la chambre. Un grognement se fait entendre, puis, des coups sur ma porte. « Alaric, êtes-vous réveillé? » Je reconnais rapidement la voix de l'organisatrice. Bien sûr, je n'ai pas le droit de chômer, et répond, de ma voix rauque, encore affaiblie par le sommeil. « Oui, désolé... C'est mon réveil... » que je réussis à marmonner, me passant une main sur le visage. Je mentais, mais à moitié. Elle n'avait pas besoin de le savoir.

Comme à mon habitude, je sors de la chambre avec mes vêtements en main pour me diriger vers les douches, et j'y passe quelques minutes de plus, je laisse couler l'eau sur mes cheveux bruns et je prie pour qu'aujourd'hui, il se passe quelque chose. Que je trouve du boulot, que mes parents redonnent signe de vie, n'importe quoi. Je voulais juste sortir de cette petite routine morne, ennuyante, redondante. Je sors de la douche, m'habille en vitesse, enfile une chemise par dessus, et jette un dernier regard à ma guitare dans le coin de la pièce, avant de me décider et de l'agripper, un petit sourire aux lèvres. Ouais, aujourd'hui, ça sera la musique avant tout. Pourquoi pas. Ça faisait un petit bout que je ne m'étais pas donné en spectacle sur les rues. Ça faisait un petit bout que je n'avais pas joué tout court, trop pris par mes recherches d'emploi.
Je ferme la porte de ma chambre, enfourche mon vélo et me dirige vers ce petit café nommé les deux magots. Je n'y étais jamais allé avant, mais quand je passais devant, je voyais toujours la terrasse pleine, ainsi que beaucoup de personnes passant devant. Au pire, ça me permettrait d'aller m'acheter un petit truc à manger ou à boire par la suite avec le peu de monnaie que ça me donnerait. Du coup, j'arrive, j'attache mon vélo à l'un des poteaux et m'installe par terre sur une petite couverture que j'avais dans mon sac à dos. Je dépose un chapeau devant moi, pour que les gens puissent y mettre la monnaie qu'ils voulaient me donner. Je regarde rapidement si ma guitare est accordée, puis commence rapidement à jouer un air qui m'est familier.
« Quand la sève a quitté la terre
Les sanglots noyés les quais des métros
De nos amours

Quand les tambours fatigués ne battent plus
Que l'arrivée d'une autre guerre
D'un autre amour... »

J'aimais bien Saez. Étrangement, ses paroles, je pouvais les comprendre. Il y avait du sens, de la lourdeur, de la réalité dans ses mots, dans le ton, dans la mélodie. Je fermai les yeux, grattant ma guitare, remplaçant le piano de l'original par les cordes usées de mon instrument préféré. Je la connais par coeur, cette chanson. C'est pour ça que je me laisse bercer par ma chanson, que je ferme les yeux.
Je ne me rends même pas compte du fait que quelqu'un s'approche de moi tellement je suis concentré.
Code by Fremione.

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Théoxane Fournier
Théoxane Fournier
eau de toilette

JE RESSEMBLE À : esti ginzburg, la magnificence.

CRÉDITS : ecstatic ruby (avatar) + moi (signature).

PSEUDO : anaëlle.


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MessageSujet: Re: I remember the softness of your voice › ft. Théoxane (♥) I remember the softness of your voice › ft. Théoxane (♥) Empty19/4/2016, 21:51


I remember the softness of your voice
Tu as appris très tôt à être responsable. Petite, tu aimais déjà t'occuper de tes plus jeunes sœurs ; tu te sentais grande, importante, presque indispensable. A ta majorité, tu as mis la main sur le permis, les jobs d'été et même quelques associations. ; tu te sentais adulte, indépendante et utile. Aujourd'hui, tu articules les services dans un bar, les danses de nuit au Moulin Rouge et les lectures à la prison de la santé de Paris ; tu te sens toi. Presque toi. La vérité, c'est que tu n'as jamais rêvé de finir serveuse et de te faire tripoter par des ivrognes mal léchés tard le soir. En revanche, tu as carressé le rêve d'une quelconque carrière de danseuse lorsque tu étais plus jeune et que tu suivais ces fameux cours de danse qui te faisaient te sentir en vie. Le problème, c'est que ce job, tu t'y traines par nécessité, trop exténuée pour hisser hors de toi cette passion que tu ressentais avant.

FLASHBACK. Avec un enthousiasme non dissimulé, tu ouvres grand la porte de ton appartement. Un sourire étire immédiatement tes lèvres à la vue d'Enora, sourire qui perd très rapidement de son éclat lorsque tu aperçois cet espèce de sac à ses pieds. Du regard, tu interroges la blondinette qui reste néanmoins muette. Après quelques secondes d'attente, tu te décides finalement à la questionner de façon plus directe. « Qu'est-ce que c'est ? » Comme si elle n'était pas au courant de la présence de ce fameux sac, ta cadette jette un rapide coup d'oeil un peu hasardeux au sol. « Oh, ça ! C'est ma valise. Enfin... un semblant de valise. Disons que j'y ai fourré le strict nécessaire. » Elle marque une pause, le temps de t'adresser un sourire angélique, puis poursuit. « C'est vrai, ça a l'air plutôt énorme, mais je t'assures que je me suis contentée de ne prendre que le minimum vital. » Tu t'appuies légèrement contre la porte, comme si tu craignais de t'évanouir de surprise. Avec Enora, tu devais t'attendre à tout, absolument tout. Et si tu était certaine d'une chose, c'était que sa présence ici n'avait rien d'une visite de courtoisie. « D'accord... » Tu croises machinalement les bras, essayant de masquer cet air soucieux qui vient légèrement déformer tes traits. « Mais pourquoi est-ce que tu as amené ta valise ici ? » « Parce que je viens m'installer chez toi. » FIN DU FLASHBACK.

Tu n'avais pas eu d'autre choix que de faire ton possible pour subvenir à vos besoin, à ta petite soeur et à toi. Et finalement, c'est aussi ça ton rôle, pas vrai ? Alors tous les matins tu te lèves, le corps fatigué mais l'esprit vaillant, bien déterminée à affronter une journée de plus.
Il est très tôt mais pourtant de nombreux clients sont déjà là pour apprécier la chaleur d'un bon café revigorant dans la fraîcheur douceureuse de ce matin de printemps. D'autres préfèrent se confiner à l'intérieur afin d'avoir la sensation de poursuivre leur nuit le temps de quelques secondes sur les fauteuils moelleux aux bras accueillants. Ce matin, un petit groupe d'amis avait commandé de grandes tasses de chocolat chaud pour réchauffer leurs retrouvailles déjà très conviviales. Ils n'étaient pas fondamentalement bruyants, mais ils prenaient manifestement plaisir à échanger une conversation animée et à rire de bon coeur. D'anciens amis qui ne s'étaient pas revus depuis de longues années, t'avaient-ils confié. Pourtant, ce n'est pas leurs voix qui t'interpelle à ce moment précis. Non, c'est celle de quelqu'un d'autre. Une voix écorchée par les innombrables douleurs de la vie, mais chaleureuse aussi. Une voix qui marque. Elle semble griffer ta chair d'une douceur pourtant infinie. Par curiosité, tu te décides donc à te rendre sur la terrasse du café. C'est un spectacle aussi inattendu que plaisant qui s'offre alors à toi ; un visage qui te semble à la fois inconnu familier. Contre toute attente, il ne te faut que quelques secondes pour te souvenir de ses traits, et même à travers ses paupières closes, tu devines ses yeux si bleus mais si sombres. Pour autant, tu ne l'interromps pas, prenant ainsi le temps d'apprécier chacun de ses accord, chacun de ses mots, chacune des fellures de sa voix. Ce n'est que lorsqu'il laisse partir sa dernière note que tu oses enfin t'approcher. « “L'œil de l'esprit ne peut trouver nulle part plus d'éblouissements ni plus de ténèbres que dans l'homme”, Victor Hugo, Les misérables » tu lâches dans un murmure avant de mettre une pièce dans le chapeau qui se trouve au sol, juste devant le jeune homme. Cette citation, tu ne l'as pas choisi au hasard. Au contraire, tu l'as choisie pour deux raisons bien précises : la première, c'est qu'elle est issue de cette oeuvre que vous avez en quelque sorte partagée tous les deux durant plusieurs mois ; la seconde, c'est que tu en crois le sens à cet instant précis, alors que tu le vois, que tu l'écoutes et que tu le découvres autrement. Tu n'as jamais cru au destin pourtant. Ce que tu crois, c'est que chacun le provoque d'une certaine manière et peut le bousculer d'une autre. Mais aujourd'hui, pour la première fois de ta vie, tu penses que le hasard incite de bien belles choses.
© fiche créée par anaëlle.
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