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Just strangers. › ft. Malory

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MessageSujet: Just strangers. › ft. Malory Just strangers. › ft. Malory Empty6/4/2016, 23:01


Alaric & Malory

Sometimes, encounters with strangers seem way more fun than discussions you have with people you've known your whole life.

« Alors Alaric, bien dormi, ce matin? » que la dame nous cuisinant le repas à la cafétéria de la maison de transition me demande. Je me passe une main lasse sur le visage, un petit sourire toutefois poli étirant les commissures de mes lèvres. J'aimais bien cette dame; un peu âgée, mais très compréhensive et cuisinant toujours de merveilleuses recette concoctées par elle-même. J'hoche la tête, avant de la regarder. « Comme toujours, Léa. Tu me sers le déjeuner du jour, s'il te plaît? » La politesse était de mise, c'était l'une des caractéristiques de ma réinsertion sociale: la gestion de la colère, et les bonnes manières aussi. En laissant le dialogue là où on l'avait terminé, la prénommée Léa agrippe mon cabaret et y dépose une assiette de crêpes avec des fruits, et me la redonne en souriant. Je la remercie d'un petit mouvement de la tête, agrippe un jus d'orange au passage et décide plutôt d'aller manger dans ma chambre. D'habitude, j'étais du genre à vouloir parler aux autres mecs de la maison, mais je voulais aussi un peu de temps pour moi. De toute façon, je devais sortir d'ici aujourd'hui, redécouvrir la ville, essayer de me trouver un emploi, fort probablement. J'avais pas la gueule de l'emploi, semble-t-on me dire. Tant pis. Pour le moment, je continuerais à jouer et gratter un peu ma guitare. C'était ça qui me plaisait.
J'allai dans les douches communes pour me laver et commencer ma journée du bon pied. J'enfilai un jeans simple ainsi qu'un t-shirt blanc, tout ce qu'il y a de plus propre dans mon petit garde-robe de fortune. Une fois mes dents brossées, je m'en allai en barrant la porte de ma chambre et fourrant la clé de cette dernière dans ma poche. J'avais perdu l'habitude d'avoir un portable dans ma poche; pas assez d'argent pour en acheter un. J'étais quasiment impossible à contacter, autre que par la maison de transition. Ça changeait de mes journées avec mes jeux vidéos du temps où j'avais 18 ans, ça c'est clair.

Le ciel était partiellement éclairé et le vent faible; une température tolérable et parfaite pour que je décide d'aller visiter un peu Paris à vélo. Comme j'étais toujours à l'extérieur, l'une des organisatrices de réinsertion sociale avait décidé de sortir le vieux truc rouillé de son garage pour me le donner. Je lui en était éternellement reconnaissante. Je pu finalement donc me rendre au 12ème arrondissement. J'y venais rarement, avant d'aller en prison, habitant dans le nord de la ville. Je me demandais d'ailleurs ce que devenaient mes parents. Je me demandais aussi ce que devenais la blonde de la prison, mais ne poussai pas mes rêves éveillés trop loin.
Après avoir erré un peu, déposé quelques CV dans des endroits qui pouvaient engager des gens avec des casiers judiciaires et profité un peu du soleil qui se montrait le bout du nez, j'eu un petit creux et décidai de m'arrêter au café l'Arrosoir. À cette heure, il était quand même relativement désert, et quelques employés parlaient un peu dans l'entrée, clopes au bec. Je fourrai une main dans la poche arrière de mon jeans, là où logeais comme d'habitude mon paquet de cigarette. J'en allumai une rapidement et me dirigeait vers le café, la petite terrasse se voulant accueillante me faisant sourire un peu.

Mon regard est toutefois rapidement attiré par une demoiselle blonde assise à l'une des tables. Son t-shirt aux manches remontées laisse paraître les tattoos sur ses bras, et je fronce les sourcils, piqué de curiosité. Elle est aussi nue-pieds, ce qui m'intrigue encore plus. Un petit sourire amusé étire le coin de mes lèvres, et je fourre la clope entre mes dites lèvres, décidant d'aller l'aborder. J'avais pris cette habitude de foncer vers les gens quand je voulais leur parler, pas le moins du monde timide ou gêné. J'avais côtoyé des mecs ayant tué leurs femmes, leurs enfants, des policiers, alors une petite blondinette assise là, c'est pas ses jugements qui allaient m'effrayer. C'est pour ça que je tire la chaise qui se trouve devant elle et que je m'écrase dessus, soufflant la fumée de ma clope en tentant d'éviter son visage. « Ils sont chouette, tes tattoos. » Que je dis en pointant ces derniers du menton, ne perdant pas mon petit sourire en coin. « Il veut dire quoi, celui-là? » Que je demande en pointant du doigt le mot Silence tatoué sur son poignet.
Je me rend compte par le fait même que je ne me suis pas présenté. Je ne lui ai même pas dis salut. Je ne me sens pas plus mal, je trouve ça même marrant. J'ai perdu mes réflexes de socialisation, semblait-il. Je devrais en parler à l'organisatrice.

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MessageSujet: Re: Just strangers. › ft. Malory Just strangers. › ft. Malory Empty10/4/2016, 20:42


Alaric & Malory

Sometimes, encounters with strangers seem way more fun than discussions you have with people you've known your whole life.

« Insulte moi ! » Malory lève les yeux au ciel alors qu'elle a son téléphone coincé entre son épaule et son oreille et qu'elle est allongée sur le ventre, son mac ouvert devant elle. Elle a l'impression d'être une stalkeuse alors qu'elle regarde le profil facebook de Manon. Elle y découvre sa vie et le fait avec le sourire. Cette fille est tout simplement magnifique. Malo pourrait la regarder pendant des heures sans en être fatiguée. Peut être que les filles ont raison, peut être qu'elle est amoureuse d'elle. Mais les sentiments de la blonde sont trop confus pour qu'elle puisse les admettre. Alors, elle préfère les rejeter quelque part dans son esprit pour éviter d'y penser. Elle s'arrête d'examiner les photos de la jeune femme avant de répondre au vieux pervers qu'elle a au bout du fil. « T'es qu'une petite pute. Une salope qui aime qu'on lui crache dessus. » Elle entend derrière le combiné les gémissements du mec alors qu'il est en train de se masturber. La jeune femme veut soupirer mais se retient parce qu'elle sait que ce n'est pas professionnel. Elle en a juste marre de tomber sur des gens bizarres. La plupart appelle parce qu'ils n'ont pas ce qu'ils veulent chez eux ou qu'ils sont seuls. Au fil des jours, Malory a appris à reconnaître les voix. Celui qu'elle a actuellement au bout du fil est un homme qui appelle souvent, au moins deux fois par semaine et qui ne peut pas se vider tant qu'il n'est pas insulter. Alors, la bipolaire use de toutes les insultes qu'elle connaît qui le font venir rapidement pour mettre un terme à cet appel. Elle est consciente que personne ne l'a jamais forcé à faire ce métier, mais des fois, elle aimerait avoir quelqu'un de normal qui veut juste avoir une conversation érotique sans qu'elle n'est besoin de devenir vulgaire ou de faire semblant d'avoir un orgasme pour leur plaisir. Heureusement pour elle, la conversation se finit vite et lorsqu'il raccroche, elle soupire. « Mais quel gros dégueulasse ! » s'exclame-t-elle alors qu'elle éteint son téléphone professionnel. Elle a en eu assez pour aujourd'hui, entre lui et le type d'avant qu'il voulait qu'elle fasse semblant de lui lécher les pieds. Rien que d'y penser ça l'a fait frissonner des pieds à la tête. Il y a vraiment des gens bizarres sur Terre. Malory se remet alors sur le ventre, continuant l'exploration des photos de Manon. Elle n'ose pas appuyer sur le bouton « ajouter un ami » de peur de se faire refouler, alors elle n'a accès qu'à ses photos publiques. Mais rien que ça, est parfait. La blonde passe alors du côté de instagram. Là, elle peut voir toutes les photos que Manon a posté et une fois encore, elle ne peut pas s'empêcher de la trouver parfaite. Tout en elle est parfait de son corps à son visage en passant par sa façon d'être. Pour la côtoyer aux groupes de soutien, Malory sait que la jeune femme est gentille et toujours prête à aider. Elle repense alors à la dernière fois qu'elles se sont vues et le rouge lui monte aux joues. Non non non ! Il faut qu'elle sorte pour se changer les idées. Elle attrape ses clés de maison ainsi que son petit sac en bandoulière avant de sortir pieds nus dans la rue. Ça ne l'a jamais dérangé de marcher comme ça et elle se fiche totalement du regard des gens. Elle se dirige au gré de ses pas sans chercher réellement un endroit spécial. Ce n'est que lorsqu'elle tombe sur un charmant petit café qu'elle s'installe en terrasse et commande un cappuccino. Elle attend quelques minutes avant qu'il n'arrive. Ses mains entoure la tasse alors qu'elle l'a porte à ses lèvres. Elle pense à la prochaine fois où elle verra Manon sans savoir ce qu'elle lui dira puisqu'elle a à demi pris conscience de ses sentiments. Seulement, elle n'a pas le temps de penser plus en profondeur à leur prochaine rencontre qu'elle est coupée dans son élan par le bruit de la chaise en face d'elle qui s'écarte de la table. Malory repose la tasse et observe l'homme qui s'installe en face d'elle et souffle la fumée hors de ses poumons. Elle fronce les sourcils parce qu'elle n'aime pas l'odeur ni même les gens qui fument. Heureusement, il a eu le réflexe de ne pas lui souffler à la figure. Elle l'aurait très mal pris. Il se met à lui parler et aussitôt un immense sourire s'affiche sur ses lèvres. Que ce soit l'astrologie ou ses tatouages, elle est toujours prête à parler avec des inconnus. « Merci beaucoup. Je pourrai dire pareil des tiens. » Le jeune homme en face d'elle en est rempli, plus qu'elle et les yeux de Malo sont remplis d'étoiles. Elle adore les tatouages et songe à s'en faire un bientôt. Elle attend simplement le bon moment, le bon dessin et puis surtout l'endroit. Elle ne sait pas encore où elle veut le faire. Le brun reprend la parole pour lui demander ce que son tatouage Silence veut dire. Du bout des doigts, elle le caresse un sourire nostalgique sur les lèvres. C'est le premier tatouage qu'elle s'est fait faire qui a du sens. Certains de ses tatouages n'en n'ont aucun mais elle les aime quand même. Tandis que celui-là est spécial. C'est celui qu'elle a fait après sa deuxième tentative de suicide. Elle s'était enfermée dans le silence et ne voulait pas parler de ce qui lui arriver, de ses sautes d'humeurs incessantes et de ce mal qui l'a rongeait. Alors, c'est tout naturellement qu'elle était passée sous l'aiguille pour exprimer ce qu'elle ressentait puisqu'elle n'y arrivait pas avec des mots. « Je l'ai fait lorsque je me sentais mal. J'arrivais pas à le dire avec des mots, alors je me suis fait tatoué ce mot. » Elle le fixe alors, toujours le sourire aux lèvres avant de descendre vers ses bras ainsi que ses mains tatouées. Il en a vraiment partout. « Et toi, c'est lequel qui a le plus de sens pour toi ? » Pas même l'espace d'un seul instant, elle ne trouve la situation étrange. Il ne s'est pas présenté, elle non plus et pourtant, ça lui va comme ça.

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