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(théolivia) we don't have to be careful

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MessageSujet: (théolivia) we don't have to be careful (théolivia) we don't have to be careful Empty5/4/2016, 13:03

We don't have to be careful
Olivia Thavaud & Théo Beaumarchais
Wasting this time, trying to play it safe and trying to cover up what our hearts want to say We've been hiding these words, we don't have to anymore 'cause we're standing still. Tell me what we're waiting for. ▬ SIMPLE PLAN

Théo: Hey :-) Tu es libre ce soir ?

Olivia : Ça dépend. C’est pour quoi ? ;-)

Théo: Je me disais que ça faisait longtemps qu’on ne s’était pas vus. Un restau, ça te dit ?

Olivia : On s’est vus le week-end dernier, c’est pas si loin. Mais okay pour le restau :-)

Théo: T’as pas idée de comment le temps passe lentement sans toi ! Je devrais terminer mon dernier rendez-vous vers 19h. On peut se retrouver dans le 4ème à 19h30 ? Vers la station Hôtel de Ville ?

Olivia : Ça marche. À ce soir alors.
Je reste un instant le regard fixé sur l’écran de mon téléphone. A-t-elle fait exprès d’éviter joliment la première exclamation de mon dernier message ? Certainement. Je ne sais pas ce qu’il m’a pris d’écrire ça, surtout que ce n’est absolument pas mon genre de sortir ce genre toutes faites, ces phrases que les serial dragueurs, eux, ne se gênent pas à utiliser en long et en large. Soupirant en me blâmant mentalement d’être un tel abruti, je m’apprête à taper une rapide réponse lorsque l’on m’interrompt : « Oh, Théodore, tu nous écoutes ?! » Secouant la tête, je lève enfin les yeux de mon portable. Non, je n’écoutais pas. Mais j’essaye de me rattraper comme je peux. « Ouais, le concert de la semaine prochaine. » J’obtiens des sourcils arqués en retour, sur la tête de chacun des visages qui me fait face. Assis face aux quatre musiciens, je pose mon téléphone sur la table et relève mes lunettes sur mon front pour passer mes mains sur mon visage en soupirant. « Désolé, les gars. J’suis crevé. Mais allez-y, je vous écoute. » Cette fois-ci, mes excuses semblent fonctionner, car le groupe se remet à parler du concert qu’ils doivent donner au Trianon dans quelques jours, mais pour lequel j’ai été appelé la veille. Des problèmes avec la location des lieux ont fait que j’ai dû provoquer une réunion d’urgence avec mes clients pour pouvoir tout remettre dans l’ordre.
Sauf que j’ai la tête ailleurs aujourd’hui, ce qui rend le dialogue compliqué. Il y a en effet la fatigue qui joue un rôle prépondérant dans mon manque de concentration (non, je n’ai pas menti avec mes superbes excuses, vous me prenez pour qui ?). Mais il n’y a pas que ça. Il y a elle. Olivia. Évidemment. Je l’ai sans cesse dans un coin de mon esprit, et ça en devient presque agaçant. J’ai beau tout donner pour ne pas penser à elle, je ne peux pas m’empêcher de visualiser son sourire, d’apercevoir le saphir de ses yeux ni d’entendre l’écho de son rire. Ma sœur me dit que je l’ai dans la peau. Moi, je préfère continuer à me convaincre que je ne ressens rien pour cette fille. Ce qui est faux. Mais je ne veux pas y croire. Pas encore. Chaque chose en son temps. D’ailleurs, en attendant, c’est le moment de te concentrer sur ton job, Théo.

Je sors du bâtiment à toute allure. Je n’ai même pas terminé de ranger mes dossiers dans mon sac. Et évidemment, je me précipite à l’extérieur avec une telle rapidité que je me prends un passant en pleine poire, lâchant une partie des feuilles que je tenais en main. Et merde. « Désolé ! », m’exclamé-je à l’égard du quarantenaire grognon en me jetant à genoux pour ramasser mes affaires. Bon sang Théo, déjà que tu es en retard parce que tu n’as pas su régler les problèmes de ta dernière réunion à temps, mais il faut encore que tu laisses ta maladresse te pourrir la vie. Fermant mon sac, je me remets en marche, ou plutôt devrais-je dire en course. Je m’engouffre dans la première bouche de métro que je croise. Je rate d’ailleurs le véhicule qui arrive au moment où je termine ma descente des escaliers. À bout de souffle, je m’arrête de courir et appuie mes mains contre mes genoux pour retrouver une respiration un tant soit peu normale. Je m’empare alors de mon téléphone et compose le numéro d’Olivia. Messagerie. « Salut, euh, je… Je vais avoir du retard. Je viens de rater le métro et j-je… Enfin, j’arrive. Je fais au plus vite. Désolé. » Et en plus d’être un manche dans la vie de tous les jours, tu es en plus incapable de parler normalement au téléphone. De mieux en mieux, Théodore.
Le métro suivant débarque enfin. Je m’empresse de monter à l’intérieur et me cale dans un coin. Je suis complètement écrasé contre la portière, heures de pointe obligent. Le trajet ne dure pas longtemps, mais j’ai eu le temps de vérifier au moins quinze fois si Olivia avait essayé de me rappeler. Mais rien, même pas un message. Ce n’est pas comme si je méritais une réponse de sa part avec mon manque cruel de ponctualité. La station Hôtel de Ville est annoncée. Il me faut des bousculades et plusieurs « Excusez-moi ! Pardon ! » pour atteindre la porte et m’extirper du métro. Je reprends ma course, montant les marches quatre à quatre et me faufilant parmi la foule cette fois-ci sans percuter quelqu’un. Miracle.
J’atteins enfin la sortie du labyrinthe souterrain parisien. Hors d’haleine, je regarde autour de moi et l’aperçois un peu plus loin. Adossée à une façade, elle fume, le regard perdu. Je ne peux pas m’empêcher de sourire comme un abruti, même si je crache des poumons. La rejoignant au pas de course, je m’arrête devant elle. « Hey ! Dé-désolé, vraiment. J’pensais pas en avoir p-pour aussi long. Le travail, le métro. » La mine déformée par mon essoufflement, j’appuie ma main contre le mur et respire profondément pour calmer mes poumons en feu. Est-ce que j’arriverai un jour à passer une journée sans courir pour rattraper mon retard ? « Ça fait longtemps que t’attends ? Par pitié, dis-moi que non. » Je la supplie du regard tandis que je retrouve peu à peu une respiration normale. Si elle m’attend depuis je ne sais combien de temps, je risque de me gifler mentalement pour les prochaines heures, si ce n’est les prochains jours.



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MessageSujet: Re: (théolivia) we don't have to be careful (théolivia) we don't have to be careful Empty24/4/2016, 13:09

We don't have to be careful
Olivia Thavaud & Théo Beaumarchais
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mes yeux parcourent encore et encore les quelques lignes de nos messages. un sourire béat sur les lèvres. mais qu'est-ce que tu fais olie ? après tant d'efforts, tu bousilles tout d'un revers de la main. mes pensées vont et viennent, bien loin du brouhaha du starbuck, bien loin de la conversation qu'olympe essaye de tenir. olie ?! tu m'écoutes ?! je relève la tête un instant, comme déboussolée. hein ? oui. non. quoi ? crédibilité zéro. ma meilleure amie est froissée. elle croise les bras sur sa poitrine après avoir réajusté ses lunettes. elle me fixe de son regard inquisiteur, comme si elle essayait de sonder mon esprit. tu sais que je t'aime olie ? genre, de tout mon coeur, hein, tu l'sais ? mais là, sérieux, j'ai envie de te cracher à la tronche. d'accord, là, c'est sérieux. je prends mon air le plus innocent possible, verrouille mon téléphone et le laisse sur la table. vu l'étendu de la gravité de ses paroles, j'ai intérêt à me remettre vite fait dans la conversation si je ne veux pas passer un sale quart d'heure. bon, je relativise, c'est olympe. elle va faire son caprice et dans dix minutes ça ira mieux. mais bon, je n'aime pas vraiment le ton qu'elle a employé. enfin, même si je la comprends. c'est quand même dingue qu'elle soit obligée de me remettre à ma place pour attirer mon attention. je n'aime vraiment pas l'effet que produit ce garçon sur moi. ça craint. et olympe, elle va m'en vouloir à mort. d'ailleurs, madame se précipite sur mon téléphone pour me le subtiliser. et le pire, c'est qu'elle y arrive et que je ne l'avais même pas vu venir la garce. je tente de le récupérer mais elle me stoppe en plaquant sa main sur mon visage. deux vraies gamines. je me laisse aller contre le dossier de ma chaise en soupirant avant d'avaler une gorgée de mon précieux cappuccino. tu vas pas râler non plus ? tu m'écoutes pas et j'veux savoir pourquoi. et puis, t'façon, j'te l'aurais demandé, t'aurais jamais voulu. elle marque un point. je lève les yeux au ciel. elle sait qu'elle a gagné la garce. d'ailleurs, ce sourire satisfait qui la caractérise ne tarde pas à faire son apparition sur son joli minois. bien évidemment, elle connait le code de déverrouillage alors autant dire que c'est du pain béni. cela ne sert à rien que je proteste, elle trouvera toujours un stratagème. je la connais par coeur, je sais quand je dois lutter ou non. et là, ce n'est même pas la peine. j'observe cependant avec une grande attention sa réaction. et bingo. elle ouvre grand la bouche, les yeux écarquillés. et puis, elle trépigne, elle tape dans ses mains comme une enfant de quatre ans. et là, c'est la panique à bord. sans un mot, elle me colle mon téléphone dans les mains, récupère son manteau et son sac et me tire à l'extérieur du café. c'est d'ailleurs à peine si j'ai pu récupérer mes affaires. toujours en silence et malgré mes protestations, elle me traine jusqu'à son appartement, excitée comme une puce. je devrais avoir l'habitude à force mais je ne sais pas. elle me surprend encore et toujours parce que c'est tellement naturel et imprévisible que je me sens complètement paumée dans ces cas là. arrivées chez elle, la voilà qui court dans tous les sens en se répétant une liste de mots incompréhensibles. ça y est, elle a pété un câble, elle est devenue complètement barjo et va falloir l'interner. bien qu'au départ, c'était drôle, maintenant, elle a tendance à me faire flipper. olympe, stop ! que j'ai hurlé pour me faire entendre. la blonde s'est arrêté net et a fait volte-face afin de pouvoir me regarder. sans prononcer un mot, je positionne mes mains comme pour lui dire pourquoi ? qu'est-ce que tu me fais là ? les bras de ma meilleure amie retombent le long de son corps et elle soupire avant de s'approcher de moi. elle penche la tête sur le côté et pose ses mains sur mes épaules. ton théo, il est mordu chérie. et le pire, c'est que j'suis sûre que t'as même pas fait gaffe parce qu'il te le dit. implicitement certes, mais il le dit quand même. j'arque un sourcil. et ça, ça vaut la peine qu'elle s'enflamme de la sorte ? relis son dernier message. juste la première phrase. et tu comprendras de quoi je te parle. clin d'oeil de sa part. d'accord. je glisse ma main dans la poche de mon jean afin d'en extirper mon téléphone. mazette. je n'avais pas fait attention à cette phrase. t’as pas idée de comment le temps passe lentement sans toi ! merde alors. et le point d'exclamation qui va avec en plus. merde alors. et là, c'est le drame. non, ça ne veut peut-être pas dire grand chose alors pas de panique, restons calme. tu parles. à l'intérieur, c'est un feu d'artifice digne d'un quatorze juillet majestueux. pas de panique j'ai dit, surtout, pas de panique. olympe est déjà assez déboussolée comme ça, pas la peine que je m'y mette aussi. il en faut au moins une pour garder la tête sur les épaules et comme celle d'olympe roule déjà sur le sol, je dois bien m'y coller. du coup chérie, faut faire quelque chose en urgence parce qu'il est hors de question que je te laisse y aller comme ça. faut que ça en jette olie. faut pas qu'il t'échappe celui-là. t'as trouvé une perle, ne la lâche pas. ok. trop, c'est trop. je lui explose de rire au visage. dans sa tête de blonde totalement tarée, elle nous voit déjà mariés avec deux gamins, un chien, un chat et la maison familiale avec une barrière blanche. à l'heure actuelle, il ne s'est absolument rien passé entre lui et moi. j'apprends à le connaitre et, pour une fois, je dois dire que ce n'est pas plus mal. ça change de mes habitudes, ça fait du bien. et puis, je sais pas, j'ai envie de faire les choses dans l'ordre pour une fois. et c'est olympe qui panique à ma place. elle continue de déblatérer des choses que je ne comprends pas parce que je ne l'écoute pas. cela dit, il y a une part de vérité dans ce qu'elle vient de dire : je ne peux pas y aller comme ça. ok, ok, ok. ça va, c'est bon. t'as deux heures. ses yeux pétillent, elle trépigne et moi, je suis prise au piège. pourquoi ai-je cédé déjà ?

t'es par-faite. je rougis, elle jubile. c'est vrai qu'elle est douée. devant le miroir mural de sa chambre, j'avoue avoir du mal à me reconnaitre. bien qu'un bon nombre de mes affaires soient chez elle, j'ai eu le droit à un mélange entre ses fringues et les miennes. jean slim noir, top blanc, blazer noir. simple mais classique. une paire de bottines à talons noires. oui, non, parce que, théo, il est grand quand même. à quelque chose près, je dirais qu'il doit bien faire vingt centimètres de plus que moi alors on va réduire la distance. j'ai mal au cou à force de le regarder d'en bas après. bref. au niveau du maquillage, olympe a donné dans une légèreté naturelle qui me convient parfaitement. juste ce qu'il faut pour cacher les quelques petits défauts. cheveux lâchés et ondulés aux pointes. bref : simple mais classe. ça change de mes converses et autres pulls habituels en tous cas. je jette un coup d'oeil à mon téléphone et c'est de nouveau la panique à bord. parfaite, peut-être, mais surtout très à la bourre ! je grimace, attrape la pochette noire qu'olympe me prête pour la soirée, l'écharpe qui traine dans le coin et il faut absolument que je me mette en route parce que ça la foutrait vraiment mal que je me pointe en retard. dernière vérification de mes quelques affaires : téléphone, cigarettes, briquet, carte bleue (parce qu'on ne sait jamais et que c'est toujours mieux en cas d'imprévu), papiers d'identité. opérationnelle. olympe me surprend en ajoutant une touche de parfum au moment où je me retourne vers elle. un peu plus et j'en prenais en pleine face. aller, file. et appelle-moi après, j'veux tous les détails ! qu'elle crie alors que je referme la porte de l'appartement derrière moi. elle est cinglée, mais que ferais-je sans elle ?

j'avoue avoir dû jouer des coudes et courir pour être au rendez-vous à l'heure. et encore, non, pas du tout. je jette un coup d'oeil à mon téléphone. j'ai cinq minutes de retard et un message vocal. théo. là, j'me dis que ça craint, qu'il a eu un empêchement et que je peux rentrer chez moi, tête baissée et fierté ravalée. je l'écoute, peu sereine et me rassure finalement en me disant qu'il ne doit plus être bien loin. j'en profite pour faire comme si de rien n'était. non, non, je ne suis pas du tout en retard, c'est faux. de ce fait, j'allume une cigarette et m'adosse contre une façade, en ayant pris soin de vérifier que je ne risquais pas de pourrir la veste d'olympe, sinon elle m'arracherai les yeux de la tête. tranquillement, comme si tout était normal. et puis, une chose en entrainant une autre, je me mets à réfléchir. oui, parce que ça m'arrive figurez-vous. je réfléchis surtout sur la situation, avec lui. c'est tellement étrange tous ces sentiments qui se confondent. j'ai peur comme jamais auparavant parce que, cette fois, c'est comme si elle comptait plus que les autres. et, c'est ça qui me fait le plus peur finalement. je n'ai pas le temps de m'interroger plus longtemps que théo me fait face. il a l'air totalement épuisé, comme s'il avait couru un marathon pour me rejoindre. je l'écoute se confondre en excuses, je le regarde reprendre son souffle et je ne peux m'empêcher de le trouver adorable malgré tout. je tire une fois de plus sur ma cigarette avant de l'écraser au sol quand il me demande si j'attends depuis longtemps. je recrache la fumée à l'opposé de sa direction (parce que pour reprendre son souffle, ça n'aide vraiment pas d'avoir de la fumée de cigarette dans la tronche) et penche ensuite ma tête sur le côté. au départ, j'avais l'intention d'utiliser une note d'humour et lui dire que j'attendais depuis au moins une demi-heure et puis, j'ai croisé son regard et je suis devenue aussi faible qu'un agneau sans défense face au grand méchant loup. pas de panique, j'étais aussi en retard et j'viens à peine d'arriver. mensonge, je suis là depuis dix minutes mais ça, il n'est pas obligé de le savoir. rends toi service la prochaine fois et surtout ne cours pas. je souris comme une gamine qui aurait envie de se foutre de sa tronche. bon, j'avoue, il y a un peu de ça mais, bizarrement, c'est surtout parce que je voudrais éviter qu'il me claque dans les bras. bien que sa respiration semble redevenir à peu près normale, je préfère m'assurer de son état de santé. t'es sûr que ça va aller ? politesse quand tu nous tiens. pour rajouter de l'impact à mes paroles, et parce que j'en oublie carrément que c'est lui et que je dois rester dans la retenue en rangeant le plus possible cette irrésistible envie d'user de mon côté hyper tactile, je pose une main sur son épaule. une décharge me parcourt le bras et remonte jusqu'à ma nuque. vous savez, cette décharge que l'on ressent quand on touche une personne à qui l'on tient vraiment. et merde. et là, je prie pour qu'il n'ait rien remarqué et, par la même occasion, pour qu'il n'ait rien senti non plus.





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MessageSujet: Re: (théolivia) we don't have to be careful (théolivia) we don't have to be careful Empty5/5/2016, 17:01

We don't have to be careful
Olivia Thavaud & Théo Beaumarchais
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La paume de ma main ne quitte plus le mur contre lequel elle est appuyée. Je ne suis pas du genre à perdre connaissance facilement, je crois même ne jamais être tombé dans les vapes de toute ma vie. Mais sait-on jamais. J’ai l’impression que mes jambes ne me supporteront pas si j’ose abandonner le seul appui qui me permet de rester debout. Mes muscles tremblent, et je sais tout au fond de moi que ce n’est pas vraiment parce que j’ai couru. J’ai l’habitude de mettre mon corps à rude épreuve, étant donné le sport que j’exerce régulièrement chaque semaine. Non, là, il s’agit d’autre chose. Mais je préfère ne pas me mettre à y réfléchir, car cela risque de compliquer davantage les choses pour moi. « Pas de panique, j’étais aussi en retard et j’viens à peine d’arriver. », me confie-t-elle finalement dans un sourire, après avoir craché la fumée de sa cigarette dans la direction opposée à mon visage. J’acquiesce d’un signe de tête, luttant encore pour reprendre mon souffle au milieu des grimaces de mon visage. « Ok, super. » Je n’arrive pas à aligner plus de deux mots. Saleté de cœur, tu te calme quand tu veux, hein. C’est bon, ce n’est qu’un rendez-vous et ce n’est "qu’Olivia". Je suis déjà sorti plus d’une fois avec elle, pas besoin d’en faire tout un cirque. « Rends toi service la prochaine fois et surtout ne cours pas. » Cette fois, je secoue la tête de gauche à droite. Ne pas courir ? J’en ai fait mon label de fabrication, ce depuis tout petit. Hyperactivité oblige. Je suis tout le temps en train de courir dans tous les sens, non seulement parce que je n’ai jamais vraiment eu l’habitude de marcher lentement, mais aussi parce que je dois toujours rattraper mon retard accumulé dans la journée. Je suis un champion. « Pas possible. C’est dans mes gènes. », plaisanté-je en commençant à me redresser, enfin. J’ai encore le palpitant qui crache des poumons dans ma cage thoracique, mais j’ai retrouvé mes forces. Il est donc temps d’arrêter de faire la chochotte. « T’es sûr que ça va aller ? » « Olivia s’inquiète pour toi ! », s’écrie une voix dans ma tête sur un ton de victoire. Je la chasse en secouant une nouvelle fois la tête. Mais Olie finit par venir poser sa main sur mon épaule. Je tressaille tandis qu'un électrochoc déferle le long de mon échine. Mon regard trouve le sien. Elle a vraiment l’air inquiète. Mince. C’était pas le but. Je me redresse alors totalement, bombant le torse avec excès en accompagnant mes gestes d’un immense sourire. « Ça va, impec’ ! », m’exclamé-je pour lui montrer qu’il n’y a vraiment pas de quoi s’inquiéter. Je ne suis pas cardiaque et n’ai aucune maladie qui pourrait expliquer mon défaut de respiration. Reprenant une position normale, mes lèvres s’étirent dans un sourire plus simple et sincère. « On dirait pas que je cours plusieurs fois par semaine comme ça. À croire que j’suis pire qu’un fumeur octogénaire qui s’enverrait dix paquets par jour. » Conscient que je blague sur le fait que la cigarette soit une menace pour les poumons de ceux qui en consomment alors qu’Olivia est elle-même une fumeuse, je lève les yeux au ciel. Continue sur cette lancée, Théodore, et elle va vite faire de te rembarrer pour rentrer chez elle.

Je m’empresse alors de rectifier le tir, en espérant qu’il ne soit pas déjà trop tard et que je n’ai pas marqué trop de mauvais points jusqu’à maintenant. M’éloignant du mur, je réajuste mes lunettes de vue sur mon nez et passe ma main dans mes cheveux pour me redonner une tête plus ou moins convenable. Je finis par poser mon regard sur elle. Et c’est seulement là que je réalise à quel point elle est ravissante. Je reste silencieux, prenant mon temps pour détailler son visage ainsi que sa tenue. Je crois même que je reste légèrement bouche bée durant ma contemplation. « Waw… », commencé-je dans un souffle sans cesser de la regarder. « Tu es magnifique, Olivia. » J’aurais pu trouver un peu plus élaboré pour le littéraire que je suis, mais je crois que sa beauté m’a ôté les mots de la bouche. Plongeant mes yeux dans les siens, je constate alors que je n’ai en rien arrangé la situation. Elle a l’air à présent gênée. Sérieusement, pourquoi est-ce que je suis incapable d’aligner deux mots sans rendre les choses ackward entre nous ? Je passe ma main dans ma nuque, légèrement emprunté, et pince mes lèvres avant de reprendre la parole. « Je veux pas que la situation soit embarrassante. Fais comme si je n’avais rien dit, okay ? » Je suis loin de penser qu’elle y parviendra, entre mon message de tout à l’heure et mes yeux qui ne font rien d’autre que de la dévorer. Je finis alors par lui tendre mon bras, décidé à mettre un terme à ce début de rencontre chaotique et de lui faire oublier celui-ci en l’emmenant dîner, comme prévu. « On y va ? » J’attends qu’elle glisse son bras autour du mien, puis je me mets en marche pour rejoindre le restaurant dans lequel je nous ai réservé une table.

Quelques minutes plus tard, nous entrons dans les lieux. L’ambiance italienne est accueillante, comme à chaque fois que j’ai pu venir ici. J’ai misé sur une valeur sûre pour être certain que le dîner ne soit pas une catastrophe. Tout devrait bien se passer… Normalement. Délaissant le bras d’Olivia, je m’avance vers un des serveurs de l’accueil pour nous annoncer. Il nous guide jusqu’à notre table et s’éloigne à nouveau, nous laissant seuls, tous les deux. Je m’empresse de me débarrasser de ma sacoche avant de rejoindre la jeune femme afin de lui retirer sa veste que je dépose sur le dossier de sa chaise avant de tirer cette dernière. « Mademoiselle. », la prié-je en lui faisant signe de s’asseoir comme le ferait un valet dans un château. J’attends qu’elle se soit installée avant de contourner à nouveau la table et de prendre place face à elle. « Tu ne fais pas partie de la minuscule poignée de personnes qui n’aiment pas la cuisine italienne, rassure-moi ? » J’aurais l’air malin. J’essaye de me rassurer en me répétant que tout le monde aime manger italien, mais qui sait ? Olivia reste une fille particulièrement mystérieuse à mes yeux, elle pourrait bien me surprendre sur ce point également.


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MessageSujet: Re: (théolivia) we don't have to be careful (théolivia) we don't have to be careful Empty8/5/2016, 23:21

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Olivia Thavaud & Théo Beaumarchais
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le sourire accroché à mes lèvres ne semble pas vouloir s'effacer de si tôt. loin de moi le désir de me moquer ouvertement de lui et de la difficulté dont il fait preuve à retrouver son souffle mais, quelque part, je le trouve parfaitement touchant dans cet exercice. c'est pourtant d'une banalité sans pareil mais je ne sais pas, il y a vraiment quelque chose chez lui qui me perturbe au point de ne plus jamais pouvoir me séparer de ce sourire en coin qui hante mes lèvres et de ces yeux pétillants de malice. c'est cliché, ça pu le vieux roman à l'eau de rose et la description si pointilleuse des sentiments de l'héroïne, et je n'aime pas ça du tout. ça craint sérieusement et il va falloir que j'arrive à me concentrer bien plus longtemps et plus fort que d'habitude. je suis définitivement dans la merde, une fois de plus. pourtant, ça devrait être plus simple depuis le temps, non ? c'est déstabilisant de voir qu'au fur et à mesure de ces rendez-vous, les choses se compliquent de plus en plus. bref. je le rassure en lui disant que je viens également d'arriver. mensonge. ce n'est pas si important que ça au final, pour dix minutes, ce n'est pas moi qui vais lui taper un scandale pour si peu, mais alors vraiment pas. j'enchaine en lui suggérant de ne pas courir avant notre prochain rendez-vous, parce que quand même, il ne faudrait pas se mettre dans une telle position à chaque fois. non pas que le but de sa course me déplaise, loin de là même puisque s'il a couru comme un dératé, c'était parce qu'il était à la bourre, pour me rejoindre, moi. donc, quelque part, c'est très flatteur. d'un autre côté, je voudrais vraiment éviter qu'il me fasse un arrêt cardiaque devant la tronche. il me dit qu'il ne peut pas, que c'est dans ses gênes. j'arque un sourcil. ah oui, je me souviens : hyperactivité. je crois bien l'avoir déjà entendu mentionner ce point particulier. tout de suite, cela prend plus ou moins du sens, mais peut-être pas à cet extrême-là. enfin, je ne cherche pas vraiment à comprendre. pour moi, les garçons sont un mystère que j'ai décidé d'arrêter d'étudier. foutaises. il suffit de me regarder agir à l'instant, c'est pathétique. surtout quand je lui demande s'il est sûr que ça ira et que cette foutue décharge me traverse, ne serait-ce que parce que j'ai osé poser ma main sur son épaule. rah ça craint sérieusement là. nos regards se croisent, je me mords la lèvre inférieure et m'empresse de retirer ma main, comme si j'avais franchi une limite ou quelque chose dans ce goût-là. comme pour balayer la gêne occasionnée, il se redresse et bombe le torse et m'annonce que tout va bien. à sa façon de faire, je laisse échapper un léger rire. n'importe quoi celui-là. il enchaine sur une vanne douteuse concernant les fumeurs, ce à quoi je réponds par une légère grimace. oui, je fume. un peu trop d'ailleurs. je remarque cependant à son petit air gêné qu'il vient de se rendre compte de la connerie qu'il vient de sortir. promets-moi de m'envoyer en cure bien avant que j'en arrive à ce stade-là. que je plaisante pour lui faire comprendre que je ne suis absolument pas vexée par ses propos. il m'en faut bien plus que ça tout de même. bon, je dois bien avouer que je terme de cure n'est pas vraiment le plus adapté mais c'est tout ce que j'ai trouvé sur le coup. et puis, en y réfléchissant bien, le tabac est une addiction, tout comme la drogue ou l'alcool alors quelque part, je n'ai pas forcément tord sur le choix de mes mots non plus. bref.

tu es magnifique, olivia. il reste bloqué, je rougis instantanément et baisse la tête, gênée. ais-je déjà précisé que j'ai du mal avec les compliments ? disons que je les accepte volontiers mais je ne sais pas, ça me fait toujours tout drôle, d'autant plus quand ces mêmes compliments sortent de la bouche du garçon qui se tient en face de moi. olympe a encore frappé. elle fait des merveilles et, une fois de plus, elle a touché dans le mille. note à moi-même : la remercier infiniment, à peu près comme tous les jours de mon existence. je ne compte même plus le nombre de fois où je me demande ce que je ferais sans elle. elle est mon arme secrète, mon amulette, mon talisman, mon porte-bonheur. jamais je ne la lâcherai, genre vraiment jamais. enfin, si, là, maintenant tout de suite parce que je suis en bien meilleure compagnie. enfin, non, ça n'a rien à voir, ce n'est pas comparable d'ailleurs et puis je m'emmêle les pinceaux, il serait bien que je réagisse vite avant que les choses ne deviennent bizarres. il me devance, ayant bien remarqué la tendance étrange qui commençait à s'installer. cela dit, je ne peux m'empêcher d'oublier ce qu'il vient de me dire. nan, c'était ... hm ... merci. sourire en coin, je replace une mèche de cheveux derrière mon oreille. ça aussi, il faudra bien que je commence à le faire : remercier quand on me fait un compliment. c'est pas gagné mais au moins, j'essaye. sur ce, il me tend son bras afin que nous nous mettions en route. oui m'sieur. que je lâche, soudain pleine de malice, tout en glissant mon bras autour du sien. enfin une chose que personne ne me forcera à faire. non pas que je me force jusqu'à présent, bien au contraire. c'est juste que, réprimer mon côté tactile, ce n'est pas ce qu'il y a de plus facile. au moins, là, je peux en profiter étant donné qu'on me le propose. bref.

nous ne tardons pas à arriver sur les lieux de notre rendez-vous. un restaurant italien dans lequel je n'avais encore jamais mis les pieds. d'ailleurs, comment est-ce possible ? pourtant, j'en ai tester des tonnes mais celui-là, ce sera la première fois. un peu de changement ne fait jamais de mal à personne alors allons-y gaiement. théo me quitte un instant pour nous annoncer et nous sommes guidés rapidement à notre table. en deux temps, trois mouvement, beaumarchais s'est débarrassé de sa sacoche et se trouve derrière moi, à retirer ma veste et la déposer sur le dossier de la chaise qui m'est destinée. merde alors. il existe encore un homme sur cette terre qui agit de la sorte ? il tire ma chaise, m'invitant à prendre place. je penche la tête sur le côté, à la fois surprise et admirative de ses gestes. je prends place sans un mot qui pourrait être de trop. ce garçon me surprendra encore longtemps avec toutes ces petites attentions qui, même si elles se font rares, me font fondre un peu plus à chaque fois. merde, olie, reste concentrée, c'est pas le moment de divaguer. il rejoint sa place, visiblement inquiet de savoir si le choix du restaurant est le bon. et bien, maintenant que tu en parles ... oui, le suspense, et surtout la connerie, est l'une de mes spécialité. il faut vraiment que j'arrête ça aussi, parce que si ce n'est pas la course qui va le tuer, ce sera ça. tu ne pouvais pas mieux tomber. grand sourire. j'en saliverai presque. d'ailleurs, je n'ai jamais compris ces gens qui n'aiment pas la nourriture italienne. j'veux dire, comment on peut ne pas aimer ça, franchement ? en même temps, il m'aurait amené dans le premier fast food qui passait par là, j'aurais été toute aussi enjouée étant donné que je partage ce repas avec lui. oui, ce genre de réflexion est digne d'une gamine de quinze ans et je l'assume totalement. ou pas du tout en fait. c'est de sa faute à lui aussi, il me rend vraiment trop bizarre et je ne connais ce sentiment que trop bien. et puis, entre nous, j'suis loin d'être compliquée à ce niveau là. comme pour le rassurer, j'agrémente ma remarque d'un clin d'oeil. non mais sérieusement, un clin d'oeil ?! pauvre idiote. je souris comme si tout était normal mais c'est la panique générale à l'intérieur. il faut vraiment que j'arrête de faire ce genre de choses, ça craint pour moi. je me gratte pourtant nerveusement l'arrière de la tête, signe absolument contradictoire avec l'expression de mon visage. bordel mais qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez moi ?




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MessageSujet: Re: (théolivia) we don't have to be careful (théolivia) we don't have to be careful Empty5/7/2016, 17:27

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Olivia Thavaud & Théo Beaumarchais
Wasting this time, trying to play it safe and trying to cover up what our hearts want to say We've been hiding these words, we don't have to anymore 'cause we're standing still. Tell me what we're waiting for. ▬ SIMPLE PLAN

Quelques gaffes plus tard, nous atteignons le restaurant. Heureusement pour moi, l’ambiance entre nous est rapidement passée du malaise à la bonne humeur. Je n’aurais pas mentalement supporté une soirée en sachant que j’ai soigneusement tout gâché en décidant de la complimenter. On ne sait jamais. Les hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus, John Gray l’a dit. Je n’invente rien : les femmes sont un mystère pour les hommes et inversement. Certaines femmes aiment les compliments alors que d’autres détestent ça. Je ne sais pas dans quelle catégorie je suis censé ranger Olivia, ni une ni l’autre je suppose étant donné qu’elle a d’abord sembler gênée avant de me remercier dans un sourire. Bref, quoi qu’il en soit, j’ai tout bonnement intérêt à me surveiller et à faire taire ma maladresse pour la suite de la soirée si je ne veux pas finir par la faire fuir. Car je ne veux pas qu’elle fuie. Non, tout sauf ça. Par pitié. Je disais donc que nous arrivons au restaurant et, en deux temps trois mouvements, nous nous retrouvons attablés l’un en face de l’autre. L’ambiance chaleureuse de l’Italie qui berce l’intérieur de ces murs a rapidement l’effet d’un calmant sur moi. Mon cœur a cessé de battre à tout rompre et j’ai enfin arrêté de surveiller les moindres détails nous entourant pour m’assurer que rien ne risque de tourner à la catastrophe. Cependant, le calme précède la tempête, c’est bien connu. Et il n’en faut pas plus pour que je me remette à paniquer à l’idée qu’elle puisse ne pas aimer la cuisine italienne. Encore une fois, les femmes viennent de Vénus et Olivia m’est particulièrement intrigante. Ferait-elle partie des dix pourcents de la population a ne pas apprécier un bon plat de pâtes ou une pizza bien garnie ? « Et bien, maintenant que tu en parles... » Ça y est. C’est la fin du monde. Non seulement j’arrive en retard, je mets mille ans à retrouver le contrôle sur mon corps et je la complimente de travers, mais il faut encore que j’aie décidé de l’emmener dan un restaurant dans lequel elle devra se contenter de manger de la salade. La fixant de mes yeux clairs, je crois presque distinguer un fin voile de buée sur le verre de mes lunettes tant je me mets à stresse. Mais bien heureusement, encore une fois, mon coup de chaud est parfaitement inutile. « Tu ne pouvais pas mieux tomber. D’ailleurs, je n’ai jamais compris ces gens qui n’aiment pas la nourriture italienne. J’veux dire, comment on peut ne pas aimer ça, franchement ? » Je me laisse retomber contre ma chaise dans un soupir exagéré. Tête en arrière, je lève les bras en signe de victoire, et tant pis si les gens autour de nous me dévisagent comme si j’étais une bête de foire venue d’une autre planète. Elle aime la cuisine italienne. La soirée n’est pas (encore) gâchée. Alléluia ! « Nous sommes d’accord. », lui réponds-je après avoir reposé mon regard sur elle et avoir repris une position normale sur ma chaise. « Et puis, entre nous, j’suis loin d’être compliquée à ce niveau là. » Elle agrémente ses paroles d’un clin d’œil qui fait tressaillir mon cœur. À ce rythme là, je risque de finir en tachycardie avant d’avoir pu avaler une bouchée de mon plat. Respire Théo, respire. Appuyant mes coudes sur la table, je joins mes mains dans un sourire. « Tu m’en vois rassuré. » Et je pèse mes mots. Je suis plus que soulagé de savoir qu’elle va apprécier ce repas au moins gustativement parlant.

Un silence s’installe. Un silence doux, accompagné des notes de musique jouées par le pianiste à l’autre bout de la salle et par les discussions calmes des autres clients du restaurant. Je reste immobile, mon regard détaillant sans retenue le visage d’Olivia. Je finis par m’en rendre compte et, bien que ces quelques secondes n’étaient pas déplaisantes, je m’empresse de relancer un sujet de conversation. « C’est là que je me rends compte que j’ai encore un tas de choses à apprendre sur toi. » C’est un fait. Nous nous sommes vus plusieurs fois depuis que je suis venu lui demander son numéro de téléphone par on ne sait quel élan de confiance en moi, mais je n’en sais pas encore tant que ça à son sujet. Cette soirée pourrait être l’occasion de creuser un peu plus le sujet. Je n’attends pas pour lui en faire la proposition. « Tiens, faisons ça pour ce soir : apprenons à nous connaître davantage. » J’ai à peine le temps de soumettre mon idée que le serveur refait surface près de nous afin de nous donner la carte. Je ravale mes mots et le laisse faire son boulot, l’observant donner le menu à Olivia avant d’en faire de même avec moi. « Désireriez-vous prendre un apéritif pour commencer ? » « Euh, je… » Oui, nous avons un problème. Un problème que j’ai pu éviter jusqu’à maintenant, je ne sais comment. Je ne bois pas d’alcool. Ou très peu. Résistance oblige. Non, je te tiens pas l’alcool et ai tendance à vite partir dans des crises de rire incontrôlables quand j’ai un verre dans le nez. J’aimerais tout autant éviter d’offrir ce spectacle à Olivia, mais me refuse de décliner l’offre du serveur pour autant. « Seulement si c’est pour accompagner mademoiselle. » Je souris à cette dernière, attendant qu’elle choisisse. Si elle décide de répondre par la positive, je la suivrai et ferai en sorte d’éviter à devoir boire du vin par la suite. J’aimerais, premièrement, éviter de me retrouver sous la table et, deuxièmement, ne pas lui montrer cette facette de ma personne ce soir. Le serveur parti, je m’empresse de faire en sorte qu’elle comme moi oublions ce qui vient de se passer, à savoir mon hésitation face à la proposition normale que l’employé nous a faite. « Qu’est-ce qu’on disait déjà ? Ah, oui ! » Mon sourire réapparait, comme s’il n’avait jamais disparu. « Je te pose une question à laquelle tu te dois de répondre en toute sincérité. Et ensuite, ce sera à moi de te répondre. Mais avant de commencer, tu dois jurer de ne pas me raconter de salade. » Je passe certainement pour un gamin, mais je m’en fiche. À voir son visage et les coins de ses lèvres qui s’étirent dans ce sourire qui me fait toujours autant fondre, je comprends que ça l’amuse. Je suis sur le bon chemin, et je ne compte pas m’arrêter ici. Je pose alors ma main droite sur la carte posée à côté de mon assiette et lève la gauche sous le regard amusé de la jolie brune. En avant les conneries. « Je jure solennellement que mes intentions sont bonnes et de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité. » Oui, je viens de mélanger le serment des témoins à Harry Potter, et alors ? Je manque de pouffer mais garde mon sérieux afin de faire comprendre à Olivia qu’on ne plaisante pas avec cet engagement. Baissant ma main, je lui adresse un signe de tête. « À toi. » Le jeu ne commencera pas avant qu’elle ait prêter serment à son tour. Et je le lui fais bien comprendre en lui adressant un sourire malicieux.



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MessageSujet: Re: (théolivia) we don't have to be careful (théolivia) we don't have to be careful Empty5/7/2016, 18:57

We don't have to be careful
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la chaleur, l'ambiance et le confort du restaurant italien a le don d'apaiser la situation. théo semble calmé de ses efforts surhumains et, en ce qui me concerne, l'endroit me renvoie vers de doux souvenirs. d'accord, ce n'était pas cet établissement et je n'étais pas en compagnie d'un type que j'apprécie plus que de raison, mais j'étais sereine et je savais qu'il ne pouvait rien m'arriver à cette époque. les plats que je partageais avec mon frère me reviennent en pleine figure, tout comme ces discussions que nous avions. j'avoue ressentir un léger pincement au coeur quand je pense à tout ce que nous avons traversé depuis. cela dit, ce n'est pas le moment de me laisser envelopper par la nostalgie. ce n'est pas de cette manière que les choses doivent se dérouler et je refuse de gâcher ce moment à cause de mes rêveries. d'ailleurs, théo se questionne sur son choix de restaurant. je laisse planer le doute quant à savoir s'il a bien fait ou non. je le sens paniqué, ce qui a le don de me faire rire intérieurement. il semble être aussi nerveux que moi et les paroles d'olympe me reviennent en mémoire. ton théo, il est mordu chérie. un sourire s'installe sur mes lèvres quand je lui avoue adorer la nourriture italienne et il s'élargit encore quand il lève les bras en signe de victoire. j'étouffe un rire devant son soulagement et suis ravie de voir que nous avons ce point commun à ajouter à la liste.

un silence s'installe, mais pas l'un de ceux qui perturbent, qui gênent, qui dérangent. non, c'est plus un prolongement, une attente silencieuse, un temps de réflexion. mes oreilles sont attirées par le pianiste, à l'autre bout de la salle et mon regard le trouve enfin, ne quittant pas ses mains, qui parcourent les touches noires et blanches de l'instrument avec une douceur appréciable. je ne remarque pas le regard du garçon qui m'accompagne, posé sur moi, détaillant mes traits. je suis bien trop captivée par l'homme qui accompagne les discussions des clients dans la salle. et puis, théo prend à nouveau la parole et mes yeux quittent le pianiste pour retrouver les siens. d'ailleurs, le regarder dans les yeux me perturbe grandement alors je choisis tout bêtement de fixer son épaule. enfin, pour un court instant, puisque le serveur fait son apparition, nous remet les cartes et nous demande si l'on souhaitait boire un apéritif avant de commencer les hostilités. je remarque l'hésitation du brun et qui me demande de choisir pour nous de façon fine et délicate. je tiens très bien l'alcool, beaucoup le diront, il est très difficile de me suivre quand je l'ai décidé. cela dit, je n'ai pas non plus envie de passer pour une alcoolique aux yeux de mon rencard. enfin, si l'on peut vraiment appeler cela un rencard. les mots m'importent peu à dire vrai. je fronce un peu le bout de mon nez en signe de réflexion. oui, non, ça ira, merci. que je finis par lâcher avec un sourire. je vais vraiment éviter de montrer cette facette, il pourrait vraiment prendre peur et là, j'aurais vraiment tout gagné. malory se foutrait de ma gueule et olympe, je n'en parle même pas. j'aurais de quoi tenir jusqu'aux prochaines fêtes de noël avec leurs conneries. bref.

une fois que le serveur a prit congé, théo reprend là où il s'était arrêté. il compte vraiment jouer aux questions / réponses, le jeu de la vérité ? ce type me surprendra encore longtemps visiblement. d'accord, ce n'est pas possible, il ne peut pas avoir vingt-sept ans. il m'a menti sur son âge ou alors, c'est moi qui suis trop vieille pour le mien. cela dit, la façon d'énoncer les choses me fait sourire. il n'a pas tord après tout. nous ne savons pas grand chose l'un de l'autre et il serait peut-être temps de parler d'autre chose que de la pluie et du beau temps. quoi que, secrètement, je panique à l'idée des questions qu'il pourrait me poser. j'ai peur de devoir dire la vérité sur certaine phase peu réjouissante de ma vie. cela dit, ça peut aussi être très sympa. oh et puis merde, on n'a qu'une seule vie après tout, n'est-ce pas ? je le vois poser sa main droite sur la carte des menus, lever la main gauche et prêter serment. la situation est amusante, je ne peux pas dire le contraire. son côté enfantin me fait craquer et ça m'agace de ne pas pouvoir contrôler ce putain de sourire plaqué sur mes lèvres. il me demande de faire de même. j'arque un sourcil mais, finalement, je ne refuse pas les défis que l'on me lance et cette proposition m'en a tout l'air. je me racle la gorge, pose la carte des menus à la droite de mon assiette et vient y plaquer ma main. je lève la main gauche et, par un élan de courage monumental, mes yeux trouvent les siens. je jure solennellement que mes intentions sont bonnes et de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité. mission acceptée monsieur beaumarchais. j'ignore totalement dans quoi je me suis encoure fourrée mais peu importe, ce qui est fait est fait et je compte bien assumer la suite des évènements. enfin, il va bien falloir et surtout ne pas paniquer quant aux éventuelles questions qu'il pourrait me poser. très bonne référence au passage. que je laisse échapper. harry potter où l'histoire de toute ma vie. j'ai soûlé gaspard à un point inimaginable à chaque sortie des films pour qu'il m'y accompagne. et puis, j'ai engueulé mes parents quand je n'avais pas les bouquins à temps pour les lires avant que les films ne sortent. une véritable furie la fille, oui, je vous le jure. je ne fais pas de précision parce que je me doute bien qu'il comprendra parce que, quand même, le serment des témoins serait franchement plus classe si l'on y ajoutait ce léger petit changement. enfin, c'est une question de point de vue. d'ailleurs, pendant que j'y pense et avant que le serveur ne revienne, jure que tout ce qui se dira ce soir restera entre nous. genre jamais rien ne sera révélé en dehors de ce soir. jamais remis sur le tapis plus tard. jamais. oui, une simple mesure de précaution, sait-on jamais. je plisse les yeux pour appuyer mes dires, comme si j'étais une espionne de choc et que je complotais avec mon partenaire sur un mission en cours. parce que moi, je le jure. et j'ai une fois de plus posé ma main droite sur la carte des menus et ma main gauche est levée à hauteur de ma tête. et puis, ça te laissera l'honneur de la première question. comme une récompense, un cadeau qui ne se représentera peut-être plus à lui. je le défis du regard, un sourire en coin, rempli de malice sur mon visage. pas un seul instant, je ne remarque que le serveur est sur le point de nous interrompre une fois de plus. il n'a qu'à attendre son tour et puis c'est tout.




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