Ancien psychiatre de renom Vincent fut condamné à 20 ans de prison pour meurtre. Crime passionnel disaient les juges. Fou jugeaient les roturiers. Il fut néanmoins relaxé pour bonne conduite après quinze ans d'enfermement. ◊ Sa sortie eut un fort impact médiatique. Pour demeurer incognito Vincent se fait appeler V. Il s'invente des vies au fil de ses rencontres. Demeure mystérieux quant à son passé et ne révèle jamais à quiconque son lieu d'habitation. ◊ Animal sauvage flirtant avec les limites de la folie, V ne vit plus que la nuit. As du poker et bluffer de talent, il se fait de l'argent sale en misant sur le dos des cupides et, parfois, en manipulant les camés. Pour le commun des mortels il est éboueur, pour les clandestins oubliés un as du mensonge passé maître dans l'art pour se faire de l'argent facile. ◊ Le dessin. Passion qui le garda en vie des années durant. Il a toujours un petit calepin sur lui qu'il alimente de portraits ou de scènes étranges mettant en scène de très belles femmes et son double inventé dans des postures de vie qu'il ne serait pas bon de nommé. ◊ Il suit une thérapie à raison de trois fois par semaine. Condition pour qu'il puisse profiter de sa liberté tout nouvellement retrouvé. Clara de son joli nom a décidé que Vincent serait le patient qui la hisserait au panthéon à la gloire des psychiatres. V quant à lui, se joue des ambitions de la jeune effronté et s'amuse à la mener dans les bassesses de son esprit les plus noirs. ◊ Esprit à la limite de la brisure V est sujet à des émotions aussi violentes qu'ambivalentes. L'homme peut soudainement devenir fou de colère et s'en prendre à celui qui l'aura défié ou, soudainement s'effondrer, devenant enfant en pleurs sujet à une violente crise de désespoir. Observateur fin, l'homme ne vous regarde pas, il vous scanne et semble lire dans vos âmes, vos secrets les plus noirs. Le loup est un cynique qui porte un regard incisif sur la vie. Il a l'art du verbe et sait manipuler les mots. Qu'il lui serve à lacérer le coeur de ses victimes ou à flatter l'ego de douces demoiselles nul doute que l'homme sait s'y prendre. Difficile de nier son élégance et la force tranquille se dégageant de lui, V n'a clairement pas besoin d'élever la voix pour que l'on se méfie de lui et ce, à juste titre. Même le plus rustre des délinquants de bas étage ne viendrait pas chercher des puces au chien enragé. ◊ Instable, coléreux voir parfois violent V n'en reste pas moins une personne étonnamment attachant. Cela vient sans doute de sa tranquille nonchalance, de son regard étrangement doux et enveloppant qui, lorsqu'il le souhaite, a l'art de se montrer rassurant. Il faut dire que l'homme à les épaules solides et tout son être hurle qu'il n'a plus rien à prouver, plus rien à espérer. Alors on a envie de s'accrocher à lui, de discuter aussi. V il écoute toujours et quand bien même son analyse peut s'avérer tranchante il a au moins la qualité de dire ce qu'il pense. ◊ Si personne n'a jamais eut la chance de se rendre chez lui V est, en revanche, très doué pour se faire inviter chez les autres. Excellent cuisinier, il troque ses talents contre une soirée douce et plus si affinité. ◊Amoureux des femmes, il cherche désespérément celle qu'on l'accusa à tord de tuer. Le mot "meurtrier" marqué au fer rouge dans son âme à laissé des traces et l'homme vit avec l'illusion délicieuse qu'il retrouvera un jour sa femme. Séducteur aux doigts habiles, il s'immisce dans les rêves, se fait fantasme et capture ses proies de son verbe délicat. Lorsqu'il ne trouve chair à se mettre sous la dent, V rend visite à diverses prostituées dont il flatte les courbes arrogantes de billets verts illégalement gagnés. ◊ Quand il ne passe pas sa vie dans les casinos, V erre dans les boîtes et autres bars miteux peu recommandables. Accro à la poudre blanche, il s'use les nerfs et se poudre le nez tout en se noyant dans le vieux whisky l'air désabusé. Flirter avec l’inégalité le rend vivant, l'aide à renouer avec les fragments de sa jeunesse dorée. V estime qu'il n'a plus rien à perdre, plus rien à attendre non plus. Son passé est en cendre, son futur inexistant alors il se fait équilibriste et joue, funambule à deux doigts de la chute. ◊