Pour des raisons de sécurité, la RATP a décidé de stopper la circulation sur les lignes de métro à cause des conditions météorologiques. Vingt minutes ? Une heure ? Plus ? Personne ne sait combien de temps ils vont attendre coincé dans la rame, dans les tunnels et la quasi-obscurité. Certains enfants présents se mettent à paniquer parce qu'ils voudraient sortir. Les adultes n'en mènent pas large non plus, mais il faut bien montrer l'exemple non ? Combien de temps tiendront-ils avant de devenir fous comme des lions en cage ?
Tu avais passé toute la journée dans tes cours et tu n’en pouvais plus. Tu avais des partiels bientôt et tu ne pouvais pas te permettre de te planter. Tu savais que si tu venais à te foirer là-dessus, ta mère te prendrait la tête. Tu savais qu’elle ne te laisserait pas tranquille. Elle ne te laissait jamais tranquille de toute façon. Elle était constamment sur ton dos à te dire ce que tu devais faire. D’ailleurs, tu étais malheureuse depuis un moment à cause d’elle. Elle t’avait séparé de celui que tu aimes. Elle t’avait en quelque sorte arraché le coeur et tu le vivais très mal. D’ailleurs, tu étais un peu fantôme dans le grand appartement familiale en essayant au maximum d’éviter celui qui était encore ton petit ami il y a peu. Tu avais vraiment du mal à te remettre de cette rupture. Tu essayais pourtant de tourner la page, tu essayais de te faire une raison pour ça. Mais non, impossible. Impossible de te le sortir de la tête. Tu avais ce besoin d’être avec lui mais tu ne pouvais plus. Du coup, tu essayais de te concentrer dans tes cours mais ça ne te passionnait pas. Tu n’aimais pas ce que tu faisais. Toi, tu aurais voulu faire des études de dessin. Le dessin, c’était ça ta passion et pas les langues étrangères comme ta mère voulait le faire croire. Mais, tu n’avais pas envie de la décevoir. Elle avait cette influence sur toi et tu n’arrivais pas à t’en défaire malgré le fait que tu aimais faire croire le contraire à tout le monde. Tu voulais jouer les filles fortes et indépendantes sauf que c’était faux vu que tu étais incapable de tenir tête à ta mère. La journée passait lentement et tu passais beaucoup de temps à dessiner plus qu’à prendre tes cours en note. Aujourd’hui, sans savoir pourquoi ton esprit était encore plus ailleurs que d’habitude. Mais, l’heure de la libération arrivait à 18h30. Tu allais enfin pouvoir rentrer chez toi tranquillement. Tu allais pouvoir passer la soirée dans ton lit. Tu n’avais toute façon plus envie de faire grand chose en ce moment. Pourtant, ta nouvelle demi-soeur essayait de te faire bouger. Elle t’emmenait en soirée et dans ce genre de choses et elle t’aidait à te lâcher. Elle essayait de faire en sorte que tu puisses te libérer de ce monde qui n’était qu’apparences dans lequel te faisait vivre ta mère depuis ta plus tendre enfance. Mais bon, ta liberté n’était pas encore là puisque tu devais passer par les toilettes pour changer de tenue avant de rentrer chez toi. Tu savais que la tenue que tu portais actuellement ne plairait pas à ta mère. Du coup, tu enfilais un gros pull à col roulé par dessus ton haut et aussi tu mettais des baskets à la place de tes talons. Ta mère n’avait jamais aimé que tu t’habilles de façon trop féminine. Alors, tu avais chaque jour ce rituel de te changer en arrivant à l’université. Tu avais en quelque sorte deux dressing. Celui pour ta mère et un pour ton vrai toi. Maintenant que tu étais changée, tu pouvais rentrer chez toi. Pour ça, tu devais prendre le métro. Ta voiture, elle dormait sagement dans le garage. vu le temps qu’il faisait ces derniers jours, tu n’avais pas envie de te planter à cause de la neige. De plus, c’était beaucoup plus rapide pour toi de prendre le métro plutôt que de te galérer avec la circulation parisienne. En sortant de ton école, tu fronçais les sourcils en voyant qu’il neigeait encore plus que ces derniers jours. Tu pressais alors le pas en te disant qu’il ne faisait pas bon de rester dehors. Très rapidement, tu montais dans un métro qui allait te ramener jusqu’à chez toi. Par miracle, tu trouvais rapidement une place assise. Tu en profitais alors pour sortir une feuille et un crayon pour pouvoir dessiner. Tu aimais observer les gens dans la rame de métro et les dessiner par la suite. Tu étais plongée dans ton dessin quand le métro se stoppa. Tu relevais rapidement la tête pour pouvoir écouter le message qui passait. Tu fronçais les sourcils en te posant de multiples questions sur la raison de cet arrêt. Malheureusement, tu ne pouvais plus dessiner puisqu’il n’y avait plus du tout de lumière. Tu te contentais alors d’observer les gens. Le comportement de certaines personnes te faisait d’ailleurs halluciner. C’était à se demander s’ils avaient une quelconque éducation. Ce n’était pas en insultant la RATP que les choses allaient changer. Tu pouvais comprendre leur énervement mais pas leur impolitesse.
☆ Mini-Scène 1 – Le Métro ☆ Je rentrais de chez mes ex-beau-parents, ces derniers avaient insister pour que je vienne leur présenter ma fille, et leur petite-fille par la même occasion. Malgré mes multiples plaintes disant qu’il faisait trop froid pour que je sorte ma fille, mes parents avaient eux aussi insisté pour que j’y aille. C’était donc résigner que j’avais pris le métro ce matin pour me rendre chez eux. Je ne les avais jamais bien apprécié et eux non plus d’ailleurs, je me demandais pourquoi ils voulaient autant nous voir, puis je me souvenais que leur fille s’était tirée sans leur annoncer la nouvelle, et j’essayais de comprendre. Enfin je les comprenais vu qu’elle s’était barrée aussi sans me le dire à moi. J’avais regretté immédiatement d’y être allé en partant de chez eux et en voyant le temps dehors, le landau n’était pas vraiment équipé pour rouler dans la neige. J’avais même demandé une couverture supplémentaire de peur que ma fille prenne froid. J’avais quand même pu monter dans le premier métro, même s’il avait du retard. J’envoyais quelques messages, berçant le landau pour qu’elle s’endorme. Mais en voyant l’heure je priais pour arrivé rapidement, ça allait être bientôt le temps du biberon et ma fille n’était pas une patiente. J’avais parlé trop vite, le métro s’arrêta alors sur la voie pendant que tout les passagers soufflèrent, sûrement blasé que ce dernier s’arrête. Un message passa dans les haut-parleurs se qui me fis regarder de partout, mais surtout vers le landau ou je voyais ma fille se réveillé doucement. J’étais à une station de chez moi, forcément. Je soupirais, il fallait que ça m’arrive à moi ce soir. Je soupirais en entendant les gens se plaindre et insulter la RATP, ce n’était pas non plus leur faute si le temps était pourri, mais je me crispai en voyant des enfants courir ne faisant pas attention a se qui se passait autour. Cependant je ne dis rien, pensant que leurs parents dirais quelque chose, apparemment non. Si un autre môme donne un coup dans le landau, c’est sûre la tranquillité sera fini pour tout les habitants de la rame, puisse que ma fille se mettrais à hurler.
Baptiste soupire alors qu’il attend sur le quai, le métro qui doit arriver dans deux/trois minutes. Il n’a jamais été un très grand fan de ce moyen de transport, mais dehors, il fait vraiment trop froid alors il est hors de question qu’il continue sa route comme ça. La neige a envahi la capitale française et c’est bien la première fois que le fils Duchannes voit autant de poudreuse ici. Paris n’est pas connue pour être la ville la plus enneigée au moment de l’hiver alors c’est assez bizarre de voir ce manteau neigeux sur les rues parisiennes. Cependant, il ne va pas s’en plaindre. Baptiste a toujours aimé la neige et ce depuis tout petit. Seulement, là, c’est un peu trop. Ils ne peuvent rien faire sans être bloqués. Il espère donc qu’il ne fait pas le mauvais choix en prenant le métro. Il s’engouffre par les portes automatiques ouvertes dans la rame et s’installe sur un strapontin en tirant la gueule. Ce qui est bien c’est que pour une fois, il n’y a pas trop de monde et il n’est pas obligé de se coller à une personne à l’hygiène plutôt douteuse. Il sort alors ses écouteurs et les branche à son iphone en choisissant un des morceaux qu’il a réalisé quand il était plus jeune avec son groupe de l’époque. Il avait cru que ce serait facile de se faire un nom, de jouer dans des bars ou même dans la rue. Mon cul oui ! Il était tombé de haut en comprenant que ce n’était que des conneries. Il regrette maintenant d’avoir voulu suivre ce rêve au lieu de se pencher plus ardument dans ses études. Non pas qu’il regrette d’avoir fait un CAP boulangerie/pâtisserie, parce qu’il adore faire des gâteaux et tout, non ce qu’il regrette c’est qu’il aurait pu faire de grandes études pour pouvoir être capable de faire quelque chose de sa vie. Bon, après, soyons francs… Baptiste ne déteste absolument pas ne pas avoir de travail. Il peut faire ce qu’il veut à l’heure qu’il veut et ça lui convient. Seulement, plus il avance dans sa vie de chômeur et plus il a envie de faire autre chose. Il pense notamment à un truc en rapport avec la pâtisserie. Peut-être ouvrir une boutique avec genre un salon de thé, ou alors faire comme un traiteur mais juste pour les desserts. Il a aussi dans l’idée d’ouvrir une chaîne culinaire sur Youtube pour montrer quelques-unes de ses recettes mais pour le moment, il est trop fainéant pour le faire. Soudain, alors que Baptiste a fermé les yeux pour apprécier la quiétude de sa musique, il sent que le métro s’arrête. Il ouvre les yeux en soupirant. Génial, il fallait que ça lui arrive aujourd’hui. Il enlève ses écouteurs pour n’entendre que la fin du message de la voix féminine qui leur dit que c’est pour des raisons météorologique. Ils sont sérieux ? La neige est à la surface, pas sur les rails de la rame. Il savait que c’était une mauvaise idée, il aurait dû continuer à pieds. Mais non sa fainéantise avait eu raison de lui et le voilà maintenant coincé dans cette putain de rame avec des gens qui se mettent à paniquer un peu partout. Il voit près de lui un landau avec un homme près de ce dernier. Surement le père ou le grand frère au vu de son âge. Il semble inquiet que quelque chose heurte le bébé. Normal, ça le ferait pleurer et les gens présents dans le métro n’apprécieraient sûrement pas trop. Laissant ce blond à ses préoccupations, Baptiste porte pour la première fois son regard sur la fille qui est en face de lui. Elle semble dessiner mais avec le peu de luminosité ça semble compliqué. Il reconnait alors Guiliana, la fille qu’il a draguée il y a quelques temps. Il ne s’est rien passé de bien important entre eux, mais bon, il la connait alors autant aller taper la discussion pour passer le temps. Alors, il se déplace près d’elle et allume sa lampe pour lui permettre de reprendre son activité. « Prends pas ça pour un plan drague ou quoi… c’est juste que t’as l’air désespérée et j’peux pas laisser une demoiselle en détresse. » Il sourit légèrement tandis qu’il range ses écouteurs d’une main alors que l’autre éclaire la feuille de la jeune femme. Heureusement qu’il lui reste beaucoup de batterie.