Vous étiez au courant qu'il y a six types de personnalité ? C'est horrible de constater à quel point l'humain a cette manie de tout classer. Par exemple, à l'école il y a toujours le groupe d'intellos, les populaires, les laissés pour compte, les rebelles, etc. On classe tout ! Je connais même des personnes qui rangent leurs livres ou encore leurs albums de musique par ordre alphabétique... J'ai appris cela récemment, venant d'un vieux chinois qui possède une barbichette qui tombe plus bas que son nombril. Nous avons donc affaire à : l'investigateur, le réaliste, l'artistique, le social, l'entreprenant et le conventionnel. Lequel êtes-vous ? Et surtout, lequel suis-je ? Le lycée, un passage décisif qui te fait réfléchir à ton avenir, avec la fameuse question : Qu'est ce que tu veux faire plus tard ? Et chacun doit décider des études à faire pour se frayer un chemin vers le métier désiré. Personnellement, je savais avant tout le monde ce que je voulais devenir plus tard. J'avais de grandes aspirations et ne me rendais sûrement pas compte de tout ce que ça engendrerait pour la suite. Pourtant, au début, j'ai travaillé d'arrache-pied, pour donner le meilleur de moi-même, et réussir à atteindre cet objectif que j'avais en tête. Puis, il est arrivé... Il était beau, il était jeune, il avait tout pour lui. Nous nous fréquentions depuis à peine une semaine. Allez savoir pourquoi je l'avais choisi lui... Quoiqu'il en soit, je l'avais fait. C'était lui que je voulais et pas un autre, sans doute un sixième sens, ce truc exclusivement féminin qui trompait rarement quelqu'un. Je n'avais que 15 ans, mais il fut ma première fois. Mon saut vers l'inconnu, ma découverte de toutes ses sensations auxquelles je n'avais pas encore goûté jusqu'à présent. Et pas un seul jour de ma vie, je ne regrette ce choix. Ce moment important que je n'oublierais sans doute jamais, me rappellera toujours lui. Finalement, nous avons mis un terme à ce bout d'histoire, qui n'en était même pas vraiment une. Et à la place, on est devenu les meilleurs amis du monde, jamais l'un sans l'autre, limite inséparables. On ne pouvait plus parler de l'un sans évoquer l'autre. Toujours flanqués ensemble, quel que soit l'endroit. Nous ne vivions plus séparément.

Et puis, tout s'est compliqué parce que sinon ce serait bien trop simple. Et rien n'est jamais simple dans ce monde. Nous sommes devenus de plus en plus proches, bien trop proches. Pourtant, nous étions simplement amis, des amis améliorés si vous voulez, à la Brooke Davis. Mais parfois, nous agissions comme le ferait un couple, et ça nous semblait normal. D'un instant à l'autre, nous pouvions nous retrouver à nous taquiner gentiment comme le feraient deux potes, et juste après j'étais sur ses genoux à l'embrasser comme s'il était mon mec. Il n'y avait rien à comprendre. Nous nous plaisions comme ça, c'était le principal. La vérité, c'est qu'on s'aimait beaucoup trop, et qu'on ne pouvait pas vivre l'un sans l'autre. C'était même à cause de ça qu'on se refusait à devenir un couple, parce qu'on avait bien trop peur de briser cette si belle amitié si tout ne se passait pas bien. Mais à côté, nous vivions aussi nos histoires amoureuses. Jamais bien longues, ni sérieuses pour ma part, parce que je ne pouvais m'empêcher de les comparer à lui, et rares étaient ceux qui pouvaient se vanter de lui arriver à la cheville. Notre bande de potes avait tendance à rire de nos conneries, mais ils nous connaissaient et savaient très bien ce qui se tramait. Ils se contentaient de nous laisser vivre notre vie. C'est peut-être quand les choses ont commencé à changer justement que j'ai délaissé un peu mes études. Et j'ai raté une année... Ce n'est qu'après que j'ai regretté d'avoir fait ça, tellement. […] Candy, j'ai eu une opportunité en Australie, je l'ai saisi, je sais que tu comprendras et que tu ne m'en voudras pas, prends soin de toi... Ça faisait bien une demie-heure que je relisais ce fichu mot, encore et encore. Non, je ne comprends pas. Bien sûr que si je t'en veux, plus que tu ne pourras jamais l'imaginer. Il n'avait même pas été capable de me le dire en face, de me dire au revoir tout simplement. Il m'avait abandonné comme on abandonne une chaussette trouée pour la remplacer par une neuve. En fait, il n'avait juste pas eu le courage de m'affronter parce qu'il savait qu'en face de moi, il n'aurait plus été capable d'assumer ses décisions. Alors j'avais composé son numéro, et j'avais parlé à sa boîte vocale. « Putain, tu fais quoi ? T'es où là ? Et me dit pas que tu te barres en Australie, je pourrais pas l'entendre. C'est quoi cette opportunité, hein ? Pourquoi t'as pas eu le cran de m'en parler ? » Et encore une fois. « Mais tu vas décrocher bordel ? Tu penses pas que je mérite mieux que de parler à ta boîte vocale ? Tu sais que je serais capable de te rejoindre en plus... Fais pas le con putain » J'avais fait ça tellement de fois, des jours et des jours, que sa messagerie était pleine. Lui, il avait voulu m'appeler des millions de fois, sans jamais réussir. Et c'était notre bande de potes, qui avait dû me ramasser à la petite cuillère. Même cette fois où j'ai bien failli me foutre en l'air pour ses beaux yeux...