“Moi ? Je suis malhonnête ! Et on sait qu’un homme malhonnête le restera quoi qu’il arrive... Honnêtement, ce sont des hommes honnêtes dont il faut se méfier, parce qu’on peut jamais prévoir à quel moment il feront un truc incroyablement... stupide.”
La patience. Une qualité tellement rare de nos jours, avec cette nouvelle génération qui veut tout, tout de suite. C’est un peu caricatural, certes. Mais comme je fais partie de cette génération, je me permets de la critiquer de temps à autre. Enfin bref, passons.
Le réveil sonne. C’est le moment que j’aime le moins dans la journée. Ouais, je ne suis pas du matin, et alors ? Je ne comprends l’intérêt de devoir se réveiller rapidement et discuter avec tout le monde en se trémoussant au son de la musique qui passe à la radio. J’ai besoin d’au moins trente minutes à tourner dans mon lit, et ensuite un fruit et une tasse de café. Et ça, c’est le strict minimum. Tout ça pour dire qu’une heure plus tard, je file sous la douche. Et ce qui me met hors de moi, c’est que j’ai oublié –enfin je n’ai pas pris le temps- d’acheter du café, donc je me retrouve comme un con, et de mauvaise humeur pour couronner le tout. Je me coiffe rapidement, et file enfiler un jean légèrement large et retroussés, un t-shirt des plus basique, des baskets et je file, hors de ce petit appartement que j’aime bien en fait.
Je marche d’un pas nonchalant. J’adore marcher. J’adore le sport en général. En plus, aucun nuage ne vient gâcher cette belle journée. Quand je dis belle journée, je parle de la météo. J’aurais beau prendre mon café, je serais de mauvaise humeur jusqu’à ce que je me couche ce soir. C’est comme ça. Je suis comme ça. Si je m’énerve pour une raison ou une autre, je mets du temps à m’en remettre. Je suis con, quand on y repense. Je vais vers le starbucks le plus proche. J’aime bien les cafés qu’ils proposent, alors avec un peu de chance, ça va rendre ma journée légèrement meilleure.
Et merde ! Franchement, ça n’arrive qu’à moi. C’est blindé de monde ce matin. D’habitude, quand je passe devant, il n’y a jamais personne. Et le jour où je décide de m’arrêter, il y a minimum dix personnes devant. Et ma journée de merde continue. J’attends, encore et encore. J’ai l’impression que ça n’avance pas. Non mais ils ne savent pas commander les gens ? Ou alors les serveurs ne savent pas servir. Je me demande ce qui est le mieux. Entre ceux qui hésitent, ceux qui ne comprennent rien de ce qu’on leur dit. Je piétine d’impatience. J’arrive de moins en moins à cacher mon imminent pétage de plombs. Je soupire, je fais les cents pas. Je ne dis rien, mais ce n’est pas l’envie qui manque. Le temps me paraît interminable. Les gens ne cessent d’arriver. Pourtant, j’ai l’impression d’être le seul à m’agacer –un poil centre du monde le monsieur. Ils vont se bouger le cul, sinon je vais faire du ménage, et ils vont le regretter.
made by LUMOS MAXIMA
Invité
Invité
Sujet: Re: Marche ou crève. | Raph 12/9/2015, 11:20
Arthur & Raph'
Deux potes en galère, c'est nul mais dans un bar, c'est mieux !
Le matin… Ce que j’aime le moins certes mais c’est le matin que j’aime bien faire mon petit footing, quand il fait pas encore trop chaud et quand il n’y a pas beaucoup de monde dans le parc pas très loin de chez moi. Du coup, je me suis levé vers sept heures trente pour faire un petit jogging, ça fait toujours du bien le matin et puis, c’est pas comme si je n’aime pas ça non plus ! Etant danseur, c’est comme un petit rituel on va dire, faut savoir s’entretenir un peu. Après ce footing matinal, je rentre chez moi pour prendre une bonne douche et prendre un truc à manger, ça creuse de courir du bon matin ! Mais bon, après tout ça qu’est ce que je peux faire maintenant que je suis réveillé…? Rien du tout à part glandouiller chez moi et je n’ai pas trop envie de faire ça alors qu’il fait beau dehors, autant en profiter un peu.
Je sors donc de chez moi, pas vraiment de lieu précis en tête alors je vais aller là où le vent m’emmène, même si y en a pas vraiment aujourd’hui. Aha, que je suis drôle tiens ! Je prends le métro et je m’arrête à une station au hasard, faut dire que je connais Paris maintenant, je n’ai pas peur de me perdre. Je me retrouve en sortant du métro du côté de la bourse, quelle drôle d’idée j’ai eu là ! C’est pas le côté que je fréquente d’habitude mais bon, changeons un peu de lieu, ça ne va pas de mal après tout.
Je vagabonde un peu dans les rues et pas loin de là où je suis, il y a un Starbucks, l’endroit où on propose des tonnes de cafés ! Parfait, j’aime bien aller là bas alors autant se faire plaisir un peu. Je rentre dedans et une longue file est déjà présente. Il ne faut pas trop être pressé ouais… Bon moi ça va, j’ai rien de prévu mais ceux qui travaillent par exemple, ça doit être un peu chiant. Etonnement, les gens sont calmes, pas stressés… Mais où est passé les parisiens toujours en train de râler, d’être stressés…
Mon regard se pose sur un homme, qui fait les cents pas et qui est prêt à exploser tellement il en a marre d’attendre. Tiens, une vieille connaissance, toujours aussi impatient d’ailleurs. C’est exactement le même type de scène lors de notre première rencontre électrique, je lui ai fait une remarque et il s’est emporté. D’ailleurs, je ne vais pas me gêner pour lui en faire une, voyant qu’il exaspère tout le monde à faire les cents pas. Juste pour le faire chier, comme j’ai l’habitude de faire avec les gens que je n’aime pas. Oh, le vilain Raph’ ! En même temps, il le cherche un peu quand même…
« Toujours aussi impatient à ce que je vois » dis-je ironiquement. Moi méchant ? Mais pas du tout… Ca vient du cœur voyons. Je pose mon regard sur lui, attendant qu’il réplique parce que je sais qu’il va le faire. A force de se lancer des piques…
Code by Fremione.
Invité
Invité
Sujet: Re: Marche ou crève. | Raph 23/10/2015, 11:10
Marche ou crève.
“Moi ? Je suis malhonnête ! Et on sait qu’un homme malhonnête le restera quoi qu’il arrive... Honnêtement, ce sont des hommes honnêtes dont il faut se méfier, parce qu’on peut jamais prévoir à quel moment il feront un truc incroyablement... stupide.”
« Toujours aussi impatient à ce que je vois » Je connais cette voix. J’attends quelques secondes avant de me tourner, histoire de poser un visage sur cette jolie phrase digne de m’énerver encore plus. Je ris nerveusement. Evidemment que c’est ce mec qui se permet de me remettre à ma place à chaque fois. Mais j’aime avoir le dernier mot, et j’arrive toujours à l’avoir. « T’as pas quelqu’un d’autre à emmerder ? » La première fois qu’on s’est croisés c’était à peu près la même configuration. On était dans une file d’attente, et à cette époque, je n’aimais déjà pas attendre. Je me suis donc énervé, un peu plus rapidement qu’aujourd’hui si mes souvenirs sont bons, et cet abruti est venu me prendre la tête pour tenter de me calmer. Il a bien vite compris qu’avec moi, il est tombé sur un os. Vous ne pouvez même pas imaginer à quel point je déteste les gens qui ne se mêlent pas de leurs affaires. Belle ironie vu mon métier. Il n’a aucune chance de me calmer avec une telle remarque. Au contraire, il ne va faire qu’empirer mon énervement. Et le pire, c’est qu’aujourd’hui, il le sait. A la rigueur, la première fois, il pouvait tenter sa chance. Mais là, non, non et non. Je continue de faire les cents pas en ronchonnant. Il faut que je tente de rester calme. Je sais bien qu’il va vouloir jouer pour me mettre à bout, si ce n’est pas déjà fait par ces gens qui n’avancent pas. Je suis à deux doigts de partir prendre un café ailleurs. Mais maintenant, il m’a piqué dans mon égo et si je pars, il va certainement le prendre comme une victoire personnelle, et ça, c’est hors de question. Je joue, je gagne, point. Je le regarde avec un petit sourire. « Cherche pas, tu ne m’auras pas. » Il finira bien par comprendre qu’il n’a aucunes chances face à moi. Il faut se faire une raison. « Mais c’est pas possible de prendre autant de temps, merde ! » Je ne pensais pas avoir dit ça tout haut, mais les regards interloqués des gens autour de moi me font comprendre que si. « Quoi, on a plus le droit de penser maintenant ? » Mon degré d’énervement augmente considérablement, surtout que depuis que cet homme m’a parlé. Il a réussi en fait. Mais je vais tenir bon. Calme toi Arthur.