j'suis pas jaloux, tu touches pas à ce qui est à moi c'est tout

Charlie, Raphaël et Jao

Tu as besoin de sortir. Il faut que tu bouges. Il faut que tu arrêtes de ruminer dans ton coin. Tu n’as pas envie de travailler aujourd’hui alors tu n’iras pas. Tu te fais porter pâle. Tu es trop souffrant pour venir travailler. Tu as une migraine terrible qui te cloue au lit, dans le noir. Du moins, c’est l’excuse que tu as donnée à ton supérieur lorsque tu l’as appelé ce matin.

En réalité, tu n’as rien. Enfin pas exactement. Il y a cette fille qui te mange le cerveau. Tu n’arrêtes pas de penser à elle. Elle t’obsède et c’est bien la première fois que ça t’arrive depuis des années. Toi qui n’est pas habitué à t’attacher aux femmes de cette manière, te voilà servi.

Aujourd’hui tu as donc pour mission de te changer les idées à tout prix. Il faut que tu aères ton esprit. Il faut que tu t’occupes différemment, que tu vois de nouvelles têtes. Sauf qu’au bout de seulement une petite demi-heure, tu en as marre. Ca ne t’intéresse pas, tu t’ennuies. Et quel est le meilleur remède contre l’ennui ? Les filles bien sûr ! Et quelle fille en particulier ? La seule et l’unique à qui tu peux t’attacher sans arrière pensée, sans souci : Charlie. Tu lui envoies un message lui expliquant que tu as besoin de la voir maintenant. Immédiatement. Tu as besoin d’elle. Elle saura quoi te dire, elle te connait mieux que quiconque après tout. Quelques minutes après, elle te donne un point de rendez-vous. Parfait. Elle est dehors elle aussi.

Tu te débrouilles pour arriver le plus vite possible au point de rendez-vous. Il ne faudrait pas qu’elle attende de trop tout de même. Cependant, tu vas vite le regretter. Lorsque tu l’aperçois, un sourire se dessine sur ton visage. Sourire qui disparait instantanément lorsque tu vois qu’elle n’est pas seule. Tu fronces les sourcils, tu dévisage ce mec. « C’est qui celui-là encore ? » Tu ne le connais pas mais tu ne l’apprécies déjà pas. Qu’est-ce qu’il fait avec Charlie ? Qu’est-ce qu’il lui veut ? Tu ne le connais pas. Il n’a rien à faire avec elle. Elle n’a pas besoin de quelqu’un d’autre et encore moins d’un mec. Ca t’énerve. Elle aurait pu trouver mieux pour te remplacer en plus. Sans passer par quatre chemins, tu fonces droit vers eux. Tu t’arrêtes à quelques centimètres du visage de cet homme, mécontent. « T’es qui toi ? Pourquoi tu te balades avec elle ? »Pas très charmant le Jao, nous sommes d’accord. Mais on ne peut pas t’en vouloir. Tu as toujours été protecteur avec Charlie et ce n’est pas aujourd’hui que ça va s’arrêter. Bien au contraire.

Tu jettes un regard à ta meilleure amie, perdu comme un enfant un premier jour de classe. Tu t’adresses à elle dans un langage des signes parfaitement maitrisé : « C’est qui celui-là ? Qu’est-ce qu’il te veut ? Il t’emmerde ? » Tu es jaloux, c’est le moins que l’on puisse dire. Tu es extrêmement possessif avec Charlie, tu es le seul homme qui a le droit de l’approcher. Enfin ça, c’est ce que tu penses. Ce type n’a même pas encore prononcé un mot qu’il te dérange déjà. Tu es un homme, tu sais très bien à quoi pense un homme lorsqu’il reste avec une jolie femme. Alors certes, ta réaction est exagérée mais s’il touche à un seul cheveu de ta meilleure amie, tu le réduis en cendres. C’est ta Charlie, merde !    
 

déconnez pas les mecs.

Aujourd’hui on est dimanche, lendemain d’une soirée trop arrosée, encore. Et surtout, lendemain d’une soirée et d’une nuit particulière. Hier soir je l’ai vu. Elle était tellement belle, tellement inaccessible, comme avant. Sauf qu’avant, elle était à moi. Hier soir, j’ai vu elena dubois. Cela faisait quatre ans. Quatre longues années que l’on ne s’était pas vu, qu’elle était partie, sans un mot, dans un souffle, me laissant seule et complètement désabusée. Elle était l’amour de ma vie, cela peut paraitre très enfantin, ou ridicule, mais c’est vrai, c’est la seule et l’unique et j’étais persuadée qu’elle le savait. Depuis mes sentiments envers elle sont très contradictoires, amour toujours, incompréhension bien sûr, mais surtout colère. Pas de la haine non, mais de la colère. Toujours est-il qu’après cette nuit riche en émotions j’avais besoin d’oublier, de prendre l’air.

Au début, j’aspirais à un moment solitaire dans un endroit de verdure. Vers 7H30, sans dormir et après une douche froide, je me rendis au jardin des tuileries. Je savais que ce lieu pourtant bondé d’habitude,  serait désert un dimanche matin, excepté certains joggeurs. J’avais pris mon appareil photo, au cas où. Je reprenais doucement la photographie depuis quelques semaines, après avoir arrêté pendant ma dépression. (rapport à elena voyez-vous). Après une demi-heure de marche, je ne me sentais vraiment pas mieux, et je savais que ça n’irais pas mieux simplement avec le temps. La seule chose à faire je le savais, c’était d’extérioriser, et pour ça, soit je frappais, soit je criais, soit je parlais. Parler me semblait le mieux à faire, bien que je pouvais faire frapper et crier en parallèle. A qui parler ? Je n’avais pas beaucoup de choix, j’étais du genre à voir pleins de potes, mais mes amis se comptaient sur les doigts d’une main. Ma sœur ? non, en ce moment ce n’était pas la joie, disons que je m’était éloigné. Jao ? je savais qu’il était toujours là pour moi, mais un dimanche à cette heure-là, j’en doutais. Et puis en ce moment, il travaille tout le temps. Il restait raphaël, mon frérot, mon ami, mon confident.

Il avait envie d’aller sur les champs, pourquoi pas oui, même si je n’avais pas forcément envie de voir du monde, je voulais lui faire plaisir. Je commençais à lui raconter l’histoire rocambolesque de ma soirée d’hier quand je sentis mon portable vibrer. Jao, tiens il ne travaillait pas, lui qui était sur le pont à 8h d’habitude. Dans son sms, il me disait qu’il voulait me voir, mais je senti également l’urgence de la situation. Jao et raphaël ne se connaissaient pas, et sachant le caractère de jao avec moi, sa jalousie l’emportera sûrement. C’est pour ça que je ne voulais pas qu’ils se rencontrent. Mais là, je n’avais pas le choix. J’expliquai donc à raphaël que je devais voir mon meilleur ami, mais qu’il pouvait rester. Après tout, c’est moi qui lui avais demandé de venir, je ne pouvais le laisser partir comme ça.

Lorsque je vis Jao arriver au loin, je lui fis un immense sourire, ravie de le revoir après si longtemps. Il me le rendis, avant de voir raph’.. A ce moment-là, son visage se décomposa littéralement. J’étais d’abord complètement perdue, avant de comprendre que oui, jao était bel et bien en train de faire une crise de jalousie. Ils commencèrent tous les deux à parler oralement. Furieuse de cette situation je me mis à crier « STOP ! ». Je n’arrivais pas à lire sur leurs lèvres à cause du débit élevé de leurs paroles. Je me plaça entre les deux, mes bras tendus, chaque main sur leur torse. « Ça suffit ! » Jao me tapa sur l’épaule et me signa « C’est qui celui-là ? Qu’est-ce qu’il te veut ? Il t’emmerde ? ». Je lui répondis oralement : "déjà on ne signe pas, Raphaël n’est pas aussi au point que toi, même si je suppose qu’il a compris ce que tu as dis. Et puis, arrête ta crise de jalousie, j’étais heureuse de te voir, et je vois bien que tu as besoin de moi, alors je suis là, un peu en colère de par ta réaction mais je suis là. » Je me sentais complètement dépassée par la situation. Je ne pensais pas jao aussi jaloux, et je savais que raphael était un cœur tendre, mais quand on le cherchait.. Bref, j’étais furieuse, mais inquiète pour jao. Et j’avoue que j’avais un peu peur pour la suite.

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j'suis pas jaloux, tu touches pas à ce qui est à moi c'est tout

Charlie, Raphaël et Jao

Il a une sale gueule. Il ne t’inspire pas. Qu’est-ce qu’il lui veut ? L’amitié homme-femme, c’est très surfait. Tu y crois moyen à vrai dire. C’est possible oui, mais il y a toujours une once d’ambigüité. Tu es bien placé pour le savoir, tu es un homme. Certains diront que Charlie est une grande fille et donc, par conséquent, qu’elle peut bien faire ce qu’elle veut sans que tu te mêles mais tu n’es pas de cet avis. Charlie c’est ton bébé à toi. Elle est ta meilleure amie et pas celle d’un autre. De ce fait, tu t’octroies le droit de contrôler ou non les personnes qui la fréquentent. Et ce bonhomme là, tu ne le sens pas du tout. Oh non. Tu connais bien ce genre de mec pour la simple et bonne raison que tu es comme lui. Tu es donc bien placé pour parler. Il va donc vite déguerpir avant que tu ne te mettes en colère. C’est d’ailleurs ce qu’il aurait surement fait si Charlie n’était pas intervenue. Ah Charlie… Elle est naïve cette jeune femme. Ou peut-être es-tu trop parano… Non, elle est vraiment naïve. Cependant tu ne peux rien dire, cet aspect de sa personnalité lui donne un certain charme, un quelque chose en plus.

« Ah donc en plus de ça c’est un incapable. » Tu t’énerves. Tu bouillonnes. Et encore, le plus impressionnant c’est que tu te retiens. Tu ne saurais dire pour est-ce que ça te met dans tous tes états. Tu te tournes vers le jeune homme, près à lui décrocher la mâchoire si jamais il la ramène trop. Jao, impulsif vous avez dit ? « Je ne suis absolument pas parano, j’aime pas les mecs qui trainent avec elle c’est tout. »

Tu es assez vexé de la réaction de Charlie. Elle se retourne contre toi maintenant, depuis quand est-ce que tu n’as pas le droit d’éprouver de la jalousie ? Tu as toujours éprouvé une certaine jalousie envers les hommes qu’elle côtoie pourquoi est-ce que ça devrait changer aujourd’hui ? Et pourquoi est-ce que ça la dérange tout d’un coup ?  « C’est toi qui a besoin de moi ma belle, tu ne te rends même pas compte qu’il s’en contre fiche d’être ton pote ! C’est un mec, un mec reste un mec bordel je suis bien placé pour le savoir tu ne crois pas ? » Tu hausses le ton sans le vouloir. Tu ne veux pas la blesser, tu ne veux pas lui faire de la peine. Non, tu veux juste qu’elle ouvre les yeux. Qu’elle apprenne à se fier à ton jugement.

Encore une fois, tu as parlé trop vite. Elle peut très facilement retourner ce que tu viens de dire contre toi. Après tout, ce n'est pas parce que tu as du mal à ne pas avoir de relations sexuelles avec tes amies que tous les hommes de cette foutue planète sont dans le même cas que toi. Ca ne veut strictement rien dire. Bon sang Jao il faut que tu te calmes au niveau des stéréotypes, ça en devient ridicule.