NOM : mauroy. PRÉNOM : eleanor. SURNOM : élé. ÂGE : 31 ans. DATE ET LIEU DE NAISSANCE : dans une petite ville de Caroline du Sud. ORIGINES : anglaises. ORIENTATION SEXUELLE : hétérosexuelle. STATUT CIVIL : en concubinage. ÉTUDES/MÉTIER : professeur de droit à l'université. PASSION(S) : les livres, la nature, la généalogie, l'angleterre.

CARACTÈRE: pondérée, exclusive, impatiente, maternelle, attentive, positive, mystérieuse, espiègle, loyale, complexe .. TICS ET TOCS : allume une clope pour tout et pour rien, se touche les cheveux, jure de temps en temps, rit de bon cœur.

C'est arrivé dès le départ. Dès qu'il a poussé la porte de l'amphi. Etudiant en deuxième année, il était destiné à être mon nouvel élève. Lui parmi tant d'autres. Pourtant, ce premier jour, il est arrivé en retard. Ses yeux ont croisés les miens. Sa beauté m'a coupé le souffle durant quelques secondes me forçant à avaler ma salive plus fortement que je l'aurais voulu. C'était le début. Je n'ai rien vu venir malheureusement...J'aurai du m'enfuir. Ou juste lui dire qu'il était en retard et que je ne l'acceptais pas dans mon cours. Mais je n'ai rien fais de tout ça. Nous avons passé une année ensemble. Une année difficile. Une année où je me suis remise en question un milliard de fois. Il me regardait et je me sentais défaillir. Plusieurs fois. Trop de fois. Nos relations ont dépassées celles de la littérature. On parlait après les cours, plusieurs fois. Longtemps. On riait beaucoup aussi. Il a toujours eu cette capacité à me faire rire plus que personne. Parfois je l'écoutais parler et je me surprenais à admirer chaque trait de son visage. Le contour de ses yeux, de ses lèvres. Une année était passée. Une année où j'avais eu l'impression de le connaître et pire encore, qu'il me connaissait mieux que quiconque. Et puis il y a eu cette troisième année. Ce fameux mois de mars. Nous nous sommes retrouvés dans la même boite de nuit. Une erreur sans doute. Je suis trop vieille pour ce genre d'endroit. Il était là. Il était beau. Il était lui. Je l'ai laissé s'approcher de moi. Trop près. Il me rend dingue lorsqu'il est près de moi. Tout chez lui me rend dingue. Ce n'est qu'un gosse mais il me rend belle. Plus belle que je ne l'ai jamais été. Il a cette façon de me regarder. Il me ramène mon innocence, celle qu'il ne semble pas encore avoir perdu. Il m'a emmené dans son lit. Je l'ai laissé faire. Pire, je l'ai supplié. Et il m'a fait l'amour. Comme un homme cette fois. Avec toute cette tendresse et cette fougue dont il fait preuve. Cela faisait des années qu'on ne m'avait pas touché de cette façon. Au matin je suis partie, j'ai pris peur. Je refuse d'en parler. Je refuse même de lui parler tout court. Notre relation ne ressemble plus à celle que l'on avait avant. Il me fait peur. C'est un danger. Un grand danger. Il a touché mon corps mais pas seulement. Il se pourrait qu'il ait touché mon coeur. Pourtant je sais qu'il se lassera de moi. Il est jeune, il est beau, il n'a pas besoin de quelqu'un comme moi dans sa vie. Je sais aussi que je n'ai pas le droit d'imaginer une relation avec lui mais je l'imagine chaque nuit pourtant. Je hais ces autres étudiantes qui s'approchent de lui. Mais surtout, je me hais d'avoir trente et un ans et d'avoir succombé pour un gamin !