un jour je sourirais moins, jusqu'au jour où je ne sourirais plus. (arthur)
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Sujet: un jour je sourirais moins, jusqu'au jour où je ne sourirais plus. (arthur) 25/4/2015, 21:10
sur le fil. Le printemps est bel et bien de retour. Le soleil est vissé dans le ciel, reflétant dans les rideaux et faisant tanguer les ombres contre le mur. Cela fait maintenant plusieurs dizaines de minutes que Baia observe ce spectacle. Ca lui donne un peu de baume au coeur, cette chaleur. Elle a en quelque sorte l'impression d'avoir un peu de Biarritz auprès d'elle. Alors elle ne bouge, comme pour ne pas en perdre une miette, comme pour ne pas perturber la quiétude de l'homme qui dort à ses côtés. Son bras, lourd, entoure sa frêle taille. Elle remonte le drap un peu plus sur sa poitrine nue, stigmate d'une nuit agitée. Baia a la cruelle impression que ce genre de "démonstration amoureuse" se fait de plus en plus rare et qu'ils s'éloignent chaque jour un peu plus. Arthur rentre de plus en plus tard et elle, elle s'enfonce dans le travail pour éviter les pensée négatives. Le soir, quand elle rentre chez elle, elle préfère rester seule plutôt que de contaminer les autres avec ses idées noires. Pourtant, lorsque Baia s'est engagé dans cette relation, elle savait qu'il était farouchement indépendant. Elle a fait avec, pendant un temps. Mais avec leur emménagement à Paris et toute les nouveautés que cela engendre, la jeune femme a le sentiment d'être délaissée. Mais hors de question de lui en parler. Cela ne ferait qu'ajouter une chose de plus dans la liste des problèmes. Et Baia n'a pas franchement envie d'une engueulade en ce moment. Alors, songeuse, elle préfère fermer les paupières plutôt que de ressasser ce point que lui pèse. Lorsqu'elle rouvre les yeux, elle s'aperçoit qu'une heure est passée. Elle se sent différente, avec la sensation que quelqu'un a posé un poids contre sa poitrine. Elle pose une main sur celle-ci, grimaçant. Sa respiration se fait bruyante, bien trop bruyante. Elle essaye tant bien que mal de reprendre un souffle normal, sans succès. Ayant peur de réveiller et d'alarmer son petit ami, elle préfère se lever. Enfilant un peignoir, elle fonce droit à la sale de bain. Ce n'est qu'une fois la porte refermée qu'elle s'autorise à se laisser aller. Son thorax se soulève plus vite qu'à la normale, son souffle siffle. Une quinte de toux se manifeste à s'en arracher la gorge. Se dirigeant vers le lavabo, elle poste sa main devant sa bouche, pur réflexe de petite fille bien élevée. Finalement, cela se tasse. Son regard fixe alors sa main, où du sang s'est logé dans son creux. « que mierda. » s'exclame-t-elle, en chuchotant. Elle ouvre le robinet et passe ses mains dessous, en colère. En colère contre elle-même. Elle aimerait pouvoir contrôler tout cela, ne pas à avoir faire le même rituel tout les matins. Cette maladie est tellement hors de contrôle que cela la fatigue, vraiment. Cela peut se lire sur son visage, avec des cernes se creusant un peu plus chaque jour. Elle soupire, puis se dirige dans la cuisine afin de se faire un café. Elle s'arrête un instant devant la fenêtre du salon, ses yeux vagabondant sur le paysage. Bon sang, ce qu'elle peut détester Paris. Cette ville est en totale contradiction avec son Biarritz natale. A cet instant, elle n'a qu'une seule envie : fouler le sable et plonger son corps tout entier dans l'eau salé, comme pour se purger de toute ces ondes négatives entourant cette ville. Bien sûr, cette vie, elle l'a choisit. Elle l'a choisit avec son coeur, afin de ne pas vivre cette si belle relation à distance. Alors plutôt que d'être triste et seule, elle a préféré être triste mais s'endormir dans ses bras tout les soirs. Car même si elle sait que ses années et même ses mois sont comptés, même si cette relation est vouée à être brisée, elle n'arrive tout simplement à le quitter. Comme si elle était destiné à finir ses jours avec lui. L'homme de sa courte vie, elle en est sûr. Mais elle n'est pas vraiment sûr qu'elle soit la femme de sa vie à lui.
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Sujet: Re: un jour je sourirais moins, jusqu'au jour où je ne sourirais plus. (arthur) 7/5/2015, 20:17
un jour je sourirais moins, jusqu'au jour où je ne sourirais plus.
“Nous sommes la somme de tous ces instants que nous avons vécus avec ces gens qui nous ont connus. Ces moments qui finissent par nous définir.”
Je me réveille doucement, mais je n’en ai aucune envie, comme tous les matins. Je suis du genre grincheux, la tête vissée dans l’oreiller pour ne pas apercevoir la lumière du jour –on a tous fait ça au moins une fois. Je finis tant bien que mal par émerger, et me rends compte que Baïa a déjà quitté le lit. Je l’ai entendu aller dans la salle de bain, d’un pas pressé, pendant que je somnolais. Je me lève doucement, et passe ma main sur mes cheveux. J’enfile un jogging, et file vers la salle de bain, les yeux à peine ouverts. Je n’aperçois personne. C’est en y faisant attention que je sens l’odeur du café. Je m’approche de Baia, me positionnant derrière elle et déposant un baiser dans son cou. « T’as bien dormi ? » lui ai-je demandé d’une voix douce. Je la serre dans mes bras. Je suis très attaché à elle, depuis toutes ces années de relation. Mais tout paraissait tellement plus simple à Biarritz. C’était peut être le soleil qui nous rendait plus heureux. J’aimais bien ma vie Parisienne, et je gardais mon indépendance malgré qu’on ait emménagé ensemble. Elle me connaissait bien, et elle savait mieux que personne que j’avais besoin de libertés. Baïa ne semblait pas au top de sa forme, ces derniers jours en particulier. Sa présence me rassurait, je ne sais pas comment dire, mais elle a quelque chose en plus, quelque chose qu’aucune femme n’a. Je suis attaché, très attaché. Je m’écarte d’elle pour attraper une pomme. Je m’assois sur le plan de travail –je n’aime pas m’asseoir à table pour le petit déj’. Je la regarde, et je ne peux que remarquer sa beauté, même au réveil. Je souris, alors qu’elle prépare le café. Je sors deux tasses, puis je regarde par la fenêtre. Un grand soleil et un beau ciel bleu, synonymes d’une journée qui commence bien. Je devais travailler, mais je n’étais pas pressé, je commençais à midi. Enfin officieusement, puisque Baia ne connaissait pas mon véritable boulot, même après plusieurs années de relations. Donc je m’invente des horaires de travail, des réunions, et même des collègues. Il faut savoir être crédible, c’est la base de tout métier. Elle est bien la seule personne que je n’espionne pas, c’est la seule en qui j’ai toute confiance. En soit, ce ne serait pas compliqué pour moi de la suivre pour voir ce qu’elle fait de ses journées, mais non. Je ne veux pas le faire, je n’ai jamais eu l’idée de le faire. « Je t’ai entendu tousser en te levant, ça va ? » lui a-je demandé en la regardant, d’un regard tendre. Je la sentais perdue dans ses pensées. Si ça se trouve, elle ne m’écoutait même pas.
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un jour je sourirais moins, jusqu'au jour où je ne sourirais plus. (arthur)