Un nouveau patient venait d'intégrer l'hôpital, mais on me l'avait confié en grande partie. C'est moi qui me chargerait de tout ce qui concernait son bien-être, la plupart du temps. Je n'avais pas rechigné, c'était mon boulot et c'était pour ça que je l'aimais. On m'avait immédiatement appris qu'il souffrait d'une pneumonie mais que ça ne devrait pas être trop compliqué à soigner. Quelques semaines tout au plus, et il serait sur pied. Je savais que cette maladie était causée par un virus ou une bactérie qui s'attaque aux poumons. Impossible donc d'éviter l'inflammation, ce qui expliquait les problèmes respiratoires actuels du patient. Quoiqu'il en soit, c'était le premier dont j'avais eu à m'occuper officiellement. J'entrais désormais dans la profession. […] Un jeune homme venait d'être admis en urgence. Après un petit passage au bloc pour je-ne-sais quelle raison, puisqu'on ne m'en avait pas informé, il avait été transféré dans une chambre, et il était désormais sous ma responsabilité. J'avais pénétré à l'intérieur pour découvrir qu'il était vraiment amoché. Ce n'était pas un petit accident de rien du tout. Il allait avoir besoin de prolonger son séjour dans nos locaux. Ce n'est qu'en lisant la fiche au pied de son lit, que je remarquais que c'était ce même patient qui avait été mon premier. Cela ne faisait que quelques mois de ça. « Flavie, c'est ça ? » entendis-je, en relevant immédiatement la tête de ma feuille. Je remarquais alors qu'il était réveillé et que c'était à moi qu'il s'adressait. « Gagné » dis-je, dans un sourire. « Qu'est-ce qu'il vous est arrivé ? » m'enquis-je, aussitôt. « Peine de cœur » me répondit-il aussitôt. Mes lèvres formèrent un 'oh' de surprise, alors que je venais de comprendre qu'il n'avait pas eu un accident, mais qu'il avait délibérément tenté de mettre fin à ses jours. […] Pendant plusieurs jours, je m'étais occupée de lui ainsi, et je m'étais attachée, comme toujours, même s'il était vrai que je ne devrais pas. C'est plus fort que moi, j'ai un cœur. « Merci pour tout... encore une fois » m'avait-il glissé. Petit clin d'oeil à notre première rencontre évidemment. « C'est mon métier » lui avais-je affirmer, non sans un pincement au cœur. Ça allait me faire drôle de ne plus le voir quotidiennement. Mais il y en aurait d'autre après tout. Puis, il a quitté l'établissement il y a environ une semaine.