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you just want attention, I knew from the start (brett & katell)

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Katell Sachs
Katell Sachs
l'elixir de nina ricci

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MessageSujet: you just want attention, I knew from the start (brett & katell) you just want attention, I knew from the start (brett & katell) Empty11/10/2017, 19:46


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(brett & katell)
La jeune femme n’aimait pas être seule. C’était un fait. Elle aimait parler, débattre. Elle avait cette énergie, incontrôlable, qu’elle pouvait libérer en piaillant à tout va avec son entourage. Malheureusement, étant nouvelle, cette énergie s’était accumulée à un point tel, qu’on pouvait voir physiquement son état. Elle griffonnait furieusement sur son téléphone, l’imagination en ébullition. Ô Paris !  La ville lui inspirait une tout autre époque, des robes de soie et des chevaliers. Elle n’était pas une héroïne, sa vie était relativement banale, alors elle pouvait bien se réfugier dans ce recoin de son esprit où tout n’était que mouvement et où, bizarrement, elle y trouvait bien plus sa place. Le pas rapide, elle évoluait dans le campus le nez rivé sur ses écrits, isolée dans cette bulle ou rien, ou presque ne pourrait l’en déloger.
C’est par un pur hasard de coordination : ne pas se vautrer par terre, qu’elle leva les yeux pour croiser quelques mètres plus loin, une tignasse bien familière. Cheveux bouclés. Yeux émeraude. Le doute n’était pas permis. Soulagé au-delà des mots de voir une frimousse familière, elle leva le bras en le balançant à une amplitude folle. Avec un sourire qui lui mangeait le visage, elle mit ses mains en portevoix.
- « William ! Yououh, William ! »
William, le fameux. William son sauveur. Elle exagérait à peine. Sans lui, elle n’aurait pu espérer rejoindre la ville et retrouver son frère.  Certes, elle avait dû le payer pour ça. Il n’avait pas été très bavard, mais elle était douée pour faire parler les gens. Tellement douée qu’on pensait qu’elle n’écoutait pas. Or, elle avait une mémoire folle et un regard acéré, aucun détail ne lui échappait. Ainsi, du peu qu’il avait parlé, elle en avait retiré ceci : il ne savait pas d’où il venait. Et ça leur faisait un point en commun. Un point en commun redoutable. Ses réponses vagues avaient eu raison d’elle : la curiosité la bouffait. Entre orphelin, y'aurait-il une connexion ?  D’une nature extravertie, elle avait décidé qu’elle s’en ferrait un ami. Et une fois cette relation établie, elle pourrait voir ce qui se cache derrière la carapace. En quelques enjambées, elle fut à sa hauteur. Elle le piégea dans une étreinte maladroite avant de se détacher pour lui sourire gentiment.
- « Le hasard fait définitivement bien les choses. Ça me fait vraiment plaisir de te voir ! Tu vas bien ? »
Katell, elle aimait bien tout attribuer au destin. Et là, ça coïncidait bien trop. Ne voulant pas le retenir outre mesure s’il devait se rendre quelque part, elle se saisit de son bras pour le suivre où qu’il aille.
- « Alors tu te plaît ici ? Paris est tellement jolie. Mais tellement cher, t’as trouvé où te loger dis ? »
Elle tapota son avant-bras, espérant qu’il n’était pas assommé sous toutes ses questions. Le sourire rieur, elle se mordit l’intérieur de la joue.
- « Tu excuseras mon enthousiasme, c’est juste que comme tout est nouveau, ça me rassure de pas être seule. »
Force était de constater qu’à part son frère, elle n’avait noué que des relations très superficielles. Elle ne comptait pas renouvelé ça à Paris, ce serait un nouveau départ. Elle se l'était promis.

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MessageSujet: Re: you just want attention, I knew from the start (brett & katell) you just want attention, I knew from the start (brett & katell) Empty13/10/2017, 02:55


You just want attention, I knew it from the start
Katell & Keenan

Tu traverses lentement le campus. T’as marché de ce même pas nonchalant à travers les rues depuis le 10ième arrondissement. C’est que tu manques de motivation pour la journée qui se profile devant toi. Ça fait un bon moment que t’es arrivé à Paris - depuis fin-août avant le début des cours - et tu l’as toujours pas retrouvée. T’avais entendu qu’elle fréquentait la même université que toi, mais beaucoup de choses peuvent changer l’espace d’un été… Et si elle était partie ?  Curieusement, ton coeur se serre à cette idée. Elle est ce que tu as qui se rapproche le plus d’une famille. Même les Barrett n’ont jamais réussi à entrer dans cette coquille que tu as forgée comme elle l’a fait pendant les années où vous avez vécu ensemble.
Ton sac jeté sur ton épaule, tu jettes un coup d’oeil à la ronde. Tu ne t’es pas fait beaucoup d’amis depuis ton arrivée à Paris. T’aimes pas te lier aux gens trop étroitement. Parce que s’attacher, ça veut aussi dire qu’il faudra se séparer à un moment ou un autre, et t’as plus envie de vivre ce genre de trucs.
Pourtant, alors que tu te penses invisible aux yeux des autres étudiants qui arpentent les pelouses et les trottoirs, alors que tu penses pouvoir te diriger vers tes classes sans encombres, ton regard émeraude croise celui marron d’une jeune femme mince et agréable à regarder que tu reconnais immédiatement. Oh! merde, merde, merde! que tu songes en l’entendant crier ton second prénom.
Comme la première fois que tu l’as croisée, elle est belle à tomber. Une longue chevelure brun mêlé de châtain, des grands yeux pétillants, un maquillage discret mais charmant, une peau à la complexion à la fois crémeuse et satinée, comme une pêche bien mûre, et de grandes jambes digne d’un mannequin. Mais malgré le portrait renversant qu’elle arbore, tu sais ce qui t’attends… Tu l’as enduré pendant des heures depuis Nord-Pas-de-Calais quand vous êtes débarqué du ferry qui arrivait d’Angleterre. Pendant 2 heures et demi presque exactement. La qualifier de moulin à paroles ne suffirait pas à caractériser ce flot continu de questions et d’anecdotes qui affluent de la jolie bouche de la bretonne. Elle parlait tellement qu’elle en était étourdissante. En un peu plus de deux heures, tu en savais plus sur Katell Sachs que tu n’en savais sur toute ta vie. Elle a 22 ans, elle sait pas d’où elle vient, elle a été adoptée par la famille Sachs, elle a un frère adoptif qui s’appelle Lucien, elle est étudiante en littérature anglaise, elle aime la danse...
En plus… elle a ri de ton accent. T’as jamais eu honte de ton accent, il sonne super bien en anglais et en français. Il fait partie de toi, et tu te débrouilles à merveille même si tu viens d’ailleurs. Bref, cette fille, elle est insupportable, étourdissante et elle va forcément te mettre en retard.
En quelques enjambées pourtant, elle fonce sur toi et t’enserre de l’étau de ses bras, et tu sais qu’il ne sera pas possible de t’échapper bien facilement. Elle te parle de Paris, de sa beauté. Elle te demande si tu vas bien, si tu te plais dans la ville, si t’as trouvé un endroit où pioncer. Accrochée à ton bras, elle te laisse poursuivre ton chemin. Un peu assommé par tant de questions, tu mets un moment à rassembler tes idées avant d’ouvrir la bouche. Une pression sur ton avant-bras et la voilà qui s’excuse.
Tu esquisses un sourire. Ton coeur se réchauffe étrangement à la pensé de ne pas être le seul à se sentir un peu submergé par tant de nouveauté, à ne pas être le seul à se sentir complètement perdu dans cette immense ville.
« C’est tout pardonné, » que tu déclares calmement. Tu appréhendes ses moqueries quant à ton accent, aussi tu décides de la piquer un peu. « C’est Kendall, c’est ça ? Tu enchaînes rapidement sans lui laisser le temps de rétorquer. J’adore Paris, même si l’Irlande est beaucoup plus paisible. C’est tellement différent, tu ne trouves pas ? J’ai trouvé un appart dans le 10ième arrondissement. Tu vis où ? T’as retrouvé ton frère ? » Tu croises son regard, étirant un grand sourire, hilare. C’est que tu parles pas beaucoup habituellement. Mais après avoir passé presque trois heures à l’entendre déblatérer au sujet de sa vie, tu peux bien l’emmerde aussi avec des questions en déferlante.
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MessageSujet: Re: you just want attention, I knew from the start (brett & katell) you just want attention, I knew from the start (brett & katell) Empty13/10/2017, 19:02


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Elle lui sourit en retour, ravie qu’il ne cherche pas à se dérober à son contact. Katell, elle était tactile d’une drôle de façon : aucun problème avec les étreintes, se tenir au bras. Précisément ce qu’elle avait fait avec William. Cependant, elle était mal à l’aise avec les baisers ou le fait qu’on lui tienne la main. Trop intime. Tout du moins avec les personnes qui ne lui était pas proche. Véritablement proche s’entend, ceux en qui elle avait confiance. Au final, elle était outrageusement pudique. Katell était amicale, joviale, chaleureuse. Toujours. Elle s’entendait bien avec tout le monde. Elle avait vite compris qu’elle y gagnait à ne jamais parler de ses problèmes, à rester toujours à la surface des choses. C’était plus facile comme ça, on venait la voir parce qu’avec elle, on pouvait avoir sans rien donner en retour. On pouvait cogner sans recevoir de coup. La belle ne se mettait pas facilement en colère. Elle cherchait toujours à comprendre, à donner conseil. Une bonne oreille, une bonne poire pour certains. Elle était gentille. Naïve. Faussement naïve. Elle pleurait devant un bon film, s’émouvait d’une belle plume. Sensible. Ecorchée vive. Elle ne pleurera jamais devant vous pour sa pomme. Parfois, elle se demande ce qu’elle a bien pu faire pour que ses parents biologiques l’abandonnent. Si c’est de sa faute. S’ils regretteraient leur décision. S’ils seraient fiers de ce qu’elle était devenue. Ou si elle ignorait encore ce qui clochait chez elle. Trop de questions. Et puis elle se souvenait de Lucien. Et elle se sentait comme une putain de chanceuse. Le destin avait conduit sur sa route des personnes exceptionnelles. Le destin ne l’avait jamais déçu. Alors elle prendrait bien soin de l’homme qu’elle tenait à bout de bras.
Elle plissa les yeux, amusée, lorsqu’il écorcha son prénom. Kendall. Il ne lui avait pas tant pardonné que ça finalement. Elle ouvrit la bouche pour le corriger, mais il ne lui en laissa pas l’occasion. Sciemment. Il voulait jouer à ça. Intéressant. Sa vengeance serait terrible.
- « J’adore Paris, même si l’Irlande est beaucoup plus paisible. C’est tellement différent, tu ne trouves pas ? J’ai trouvé un appart dans le 10ième arrondissement. Tu vis où ? T’as retrouvé ton frère ? »
Il est différent de la fois dans la voiture. Elle avait réussi à peine à lui arracher quelques mots. Et là : pas besoin de lui tirer les vers du nez, il se répandait en information. Elle haussa un sourcil, forcée d’avouer qu’elle était surprise.
- « Tu connaît sûrement l’Irlande mieux que moi. » elle n’eut pas besoin de le taquiner verbalement sur son accent, elle agita les sourcils, les yeux pétillants de non-dits.
Elle aimait bien son accent. C’était un peu sa marque de fabrique.  Si taciturne aux premiers abords, elle avait trouvé un moyen de le faire réagir. A chaque fois visiblement. Il ne lui était pas si indifférent que ça. Et ça lui plaisait.
- « Justement je vis chez lui. Pensive, elle se gratta le menton. Mais c’est temporaire. T’cherche pas une colocataire par hasard ? »
Elle tenta de conserver une expression neutre, tout en essayant de voir la sienne du coin de l’œil.  Elle le laissa digérer la question avant de reprendre. « T’es seul ici ? Ou tu es venu comme moi rejoindre quelqu’un ? Elle se pencha vers lui, la voix moqueuse. « Ça me briserait le cœur de savoir qu'on pourrait pas vivre ensemble, collé l'un à l'autre jusqu'à la fin des temps, Wilhelm. » douce vengeance, elle était assez présomptueuse pour être -presque- certaine qu'il n'avait pu oublier son nom.

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MessageSujet: Re: you just want attention, I knew from the start (brett & katell) you just want attention, I knew from the start (brett & katell) Empty15/10/2017, 03:39


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Tu connais sûrement l’Irlande mieux qu’elle, qu’elle dit. Oui, probablement. T’as passé presque toute ta vie dans ce pays magnifique. Même si t’es allé à plein d’autres endroits, tu finis toujours par rentrer sur cette île couleur émeraude balayée par les vents marins et la pluie. Parce que c’est la seule chose à laquelle t’as pu te raccrocher. Même quand on te balançait d’une famille d’accueil à une autre, d’une extrémité à l’autre, t’étais quand même sur ton île. Ton chez-toi, c’est pas une maison, c’est l’Irlande.
Bien sûr, toutes ces villes, toutes ces terres que t’as foulées dans les dernières années – à la recherche d’expériences, de connaissances sur le monde, d’un peu de beauté, à la recherche d’une évasion ou peut-être à la recherche de toi-même –, toutes recelaient une magnificence incontestable. T’as jamais pu les comparer. C’est un concept que t’as du mal à expliquer à ceux qui ne l’ont pas vécu. Parce qu’un pays, c’est pas juste un paysage, c’est pas juste beau à regarder, c’est aussi les gens qui croisent ta route, l’ambiance, le feel... Et Dieu sait que t’en a enfoncé, des épingles, sur ce babillard que t’as balancé dans le coffre de ta voiture, celui que t’avais accroché au mur de ta chambre chez les Barrett. Bleu, jaune, rouge, orange, vert, rose, blanc. Tant de couleurs pour tant de destinations...
Parce que t’avais pas envie de te poser, toi, quand t’as fini le lycée. T’avais pas envie de t’inscrire à la fac et apprendre à devenir grand comme les gens sérieux et ambitieux. Comment t’aurais pu savoir où tu devais aller alors que tu sais même pas qui t’es ?  Alors t’as renouvelé ton passeport et t’es parti. T’es allé au Canada, dans les rocheuses, t’as fait du kayak dans les grands parcs nationaux enveloppés de silence. T’as visité la Croatie, t’as posé les yeux sur l’immensité bleue de la mer du haut des rochers avant de faire le grand saut. T’as visité les montagnes au Pérou et t’as scruté les ruines du Machu Picchu. T’as regardé le soleil se lever sur le Taj Mahal en Inde et t’as arpenté le Red Light Amsterdam où les putains se prélassaient dans les vitrines, puis t’as marché sur les chemins de Compostelle.
Cette année, t’as décidé de te poser en France. À Paris. Pour elle... pour la retrouver. Parce que ça te travaille. Parce que t’as passé presque 5 ans à chercher quelque chose à travers le monde sans comprendre ce qui clochait. T’as passé 5 ans à chercher avant de comprendre qu’il manquait quelque chose. Une partie de toi... le meilleur de toi qu’elle a gardé quand on a laissé les Barrett t’adopter.
Elle agite ses sourcils en te lançant un regard lourd de sous-entendus et tu sais qu’elle pense encore à cet accent qui est le tien. Puis elle enchaine en te disant qu’elle s’est installée chez son frère temporairement avant de te demander si tu cherches une coloc. Heureusement que t’avais pas une gorgée d’eau en bouche ou un truc du genre parce que tu te serais probablement étouffé. T’essaies de rien laisser paraître en mirant son expression sérieuse, mais tu ne dis rien; tu sais qu’elle n’a pas terminé son discours. Elle te demande si tu es seul, si t’es venu rejoindre quelqu’un et profite de ton instant de réflexion pour t’asséner une moquerie en prenant soin d’écorcher ton second prénom.
Tu jettes un coup d’œil à ta montre. T’es pas encore en retard. Tu peux marcher un peu plus lentement. Pour la première fois depuis que t’es arrivé à Paris, tu t’amuses un peu. « J’ai dit un appart ? C’est plus un studio. Donc à moins que tu veuilles dormir dans mon lit... (Tu lui adresses une grimace amusante avant de poursuivre.) Je suis seul. J’aime pas beaucoup les gens. C’pour ça que j’t’ai dit que je m’appelais William, j’avais pas envie que t’essaies de me retrouver sur Facebook ou un truc du genre. J’aime bien ton enthousiasme, Kathrine. » Tu la gratifies du même haussement de sourcils qu’elle t’a envoyé quelques minutes plus tôt. « Tu bois du café ? J’aimerais bien en attraper un avant de m’enfermer dans cette classe pour trois heures... »
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MessageSujet: Re: you just want attention, I knew from the start (brett & katell) you just want attention, I knew from the start (brett & katell) Empty19/10/2017, 14:27


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Elle reconnaît cette expression quand il évoque l’Irlande, elle avait la même quand il s’agissait de l’Angleterre. Elle a abandonné son frère pour ce pays. Enfin, avait. Inexplicable, ce coup de foudre. Katell, elle est pas du genre à se contenter d’une routine. Le quotidien, ça l’ennuie. Elle se lasse trop vite, au cas où ça vous aurait échappé : Katell, elle tient pas en place. Elle a que très peu d’habitude, alors des fois, c’est difficile de suivre. Alors qu’est-ce qui avait bien pu l’attacher aussi sévèrement à l’Angleterre ? Peut-être que pour la première fois de sa vie, elle avait dû se débrouiller par et pour elle-même. Pas de Lucien pour réparer ses bêtises, c’était comme sauter dans le vide sans parachute.  Tout du moins, pour une personne comme elle, déconnectée de la réalité. Les premières semaines avaient été les plus durs, faut dire qu’elle s’était retrouvée en plein milieu d’un amphithéâtre à tourner de l’œil parce qu’elle avait oublié de s’alimenter. Pis une fois qu’elle avait compris qu’il fallait bien manger pour vivre, elle avait bien failli mettre le feu à son appartement. Elle s’était endormie alors que le gaz était encore allumé, et les voisins avaient alerté les pompiers en apercevant une fumée épaisse et noire qui s’échappait des quatre coins de la porte d‘entrée. L’odeur nauséabonde n’avait pas suffi à la sortir du sommeil.  Très gentiment, l’immeuble s’était organisé et les voisins étaient venu un à un lui rapporter des plats qu’elle avait juste à réchauffer. Aussi dépendante qu’une enfant de cinq ans, elle s’était démenée à son échelle. Enchaînant les petits boulots pour subvenir à ses besoins. Soi-disant pour cette raison-là.  Inconsciemment, elle préparait déjà son retour au bercail. Droit dans les bras de son frère où elle pourrait à loisir tendre vers ses élans naturels. Elle avait toujours voulu faire comme lui, marcher dans ses pas, partager les fréquentations. Bonnes comme mauvaises. Il en savait quelque chose, Lucien. Il avait décidément une patience à tout épreuve. Elle devait le ménager si elle voulait le garder. Alors elle se ferrait des amis, des gens bien qui la rendrait meilleure, qui l’élèverait. C’est elle qui apporterait de l’aide sans qu’on ne lui en apporte. Désolé William, tu seras son cobaye.
Elle glousse en voyant qu’il pâlit à sa proposition de colocation, pourtant il n’en laisse rien paraître au niveau de son expression. Elle n’en prit pas ombrage, connaissant parfaitement ses défauts. Néanmoins, il ne s’était pas encore enfui, c’était bon signe. « J’ai dit un appart ? C’est plus un studio. Donc à moins que tu veuilles dormir dans mon lit... » le sourire entendu, elle rejeta la tête en arrière pour lâcher un petit rire. « Je prends trop de place malheureusement, je serais obligée d’empiéter sur ton espace, me serrer contre toi là, un vrai cauchemar. » il enchaîna et le ton devint un soupçon plus sérieux.   « Je suis seul. J’aime pas beaucoup les gens. C’pour ça que j’t’ai dit que je m’appelais William, j’avais pas envie que t’essaies de me retrouver sur Facebook ou un truc du genre. » elle hocha doucement la tête, comprenant davantage le garçon qui lui faisait face. « Et t’es tombé sur moi. Rassure moi, t’aimez déjà pas les gens avant de me rencontrer hein ? » elle pointa soudain un index vers lui, scandalisé. « Attends un peu jeune homme, si tu ne t’appelle pas William, quel est ton nom ? Sale menteur ! Non ! Ne me dis rien, je vais deviner. » après quelques instants de réflexion, elle s’exclama. « D’ordinaire, les meilleurs mensonges contiennent une part de vérité. Peut-être que la première lettre est la bonne. » sa bouche forma un « o » parfait. «  Oh mon dieu ! Tu t’appelles vraiment Wilhelm ?! » le cerveau en ébullition, elle énuméra en pensée tout les prénoms avec un w, il avait une tête à s'appeler William pourtant.
Katell, elle aurait voulu demander les raisons de cette solitude. Certes elle pouvait deviner, elle pouvait comprendre. Peut-être mieux que personne. Cependant elle voulait sa version, et il ne la donnerait clairement pas à une connaissance. Rien ne pressait, ils avaient tout le temps. « J’aime bien ton enthousiasme, Kathrine. Tu bois du café ? J’aimerais bien en attraper un avant de m’enfermer dans cette classe pour trois heures...» elle attrapa son poignet pour jeter un coup d’œil à la montre du garçon, elle avait largement le temps pour un café. Elle tira la langue avant de prendre une moue faussement sévère. « Wilfred, si tu te trompe encore sur mon prénom, je t'enfonce tes charmantes bouclettes dans le gosier. Mais si tu m'offre un café, et que tu me donne ton vrai prénom, on peut s'arranger. » elle leva une main solennellement, posant l'autre sur son cœur, un brin théâtrale. Je te promets de pas te stalker sur facebook si c'est ça qui t'inquiète.  elle sourit gentiment, lui administrant un clin d’œil. Mais William, j'suis pas les gens tu sais. Alors tu peux m'aimer. D'accord ? et comme s'il avait confié une broutille, elle pressa le pas vers la cafétéria. 

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