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cry baby • riva

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MessageSujet: cry baby • riva cry baby • riva Empty27/12/2016, 16:06

Il fuit le monde comme la peste.

Il veut laisser au loin le bruit des appareils qui mitraillent tout ce qui bouge. Il veut zapper les mines béates devant la Joconde. Il veut se tirer au plus profond du musée. S'y perdre pourquoi pas, et jamais en sortir. C'est pas la première fois qu'il y vient, c'est pas la dernière non plus. Cela dit, il devrait peut-être songer à y monter un campement, un feu de bois. Devenir l'habituel habitué qui fait toujours la même chose à la même heure.

Il sourit. Un peu bêtement sans doute. Parce que plus il avance, plus ses pas se répercutent contre les murs, y'a une mélodie qui en sort. Trop sévère. Légèrement mystique aussi. Ennuyante aussi, dans un sens. Et il a les mains bien enfoncées dans les poches de son manteau foncé, il dévisage tout ce qui l'entoure. Les statues immenses qui se dressent, qui se moquent. Il se sent ridicule, Eoin, autant que sous un ciel plein d'étoiles.

Y'a personne.

Sauf lui. Et un autre. Un autre pas si autre que ça. Un autre, les cheveux blonds, le teint à peine halé, la carrure massive. On dirait qu'il a été taillé dans la pierre, brute et poussiéreuse. Il sait pas son nom.

Il sait juste qu'il lui a parlé une seule fois. Qu'il se foutait de ses beaux discours et que ça s'est arrêté-là. Mais Eoin, lui, il veut pas que ça se bloque comme ça. Il veut que ça aille plus loin. Il veut.

Il le veut lui.

Un peu comme un gosse capricieux qui chiale à la moindre contrariété. Alors il affiche un léger rictus, Eoin, il s'approche calmement. Faut pas que ce soit brusque. Lui, c'est le gardien des géants, il accorde pas son attention à n'importe qui.
- Vous avez le même air que Cerbère qui garde sa porte. En non-douceur. En non-sobriété. Le début des emmerdes caché sous une carte de voeux. C'est pas négatif hein... Ça vous donne un côté presque mythique. Mais les oeuvres doivent beaucoup y jouer pour quelque chose j'imagine. Ambiance ancien temps qui illusionne un présent trop laid. J'mélange tout. Bonjour. Les bases en politesse.

Les bases en tout. Ce en quoi il a oublié d'exceller.
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MessageSujet: Re: cry baby • riva cry baby • riva Empty28/12/2016, 00:10


“We were looking for ours, we were naming the stars, making every day a holid day. ” & Même si c'est un boulot chiant, emmerdant, routinier et peu stimulant, il n'a pas à se plaindre. C'est le plus bel endroit du monde.
Vous savez, en regardant ce beau et blond et ténébreux et grand gardien de salle dans la cour Khorsabad, on ne saurait dire ce qu'il a en tête. D'où il vient, où il va (du néant, nulle part). Il voulait être mannequin. Défiler sur les podium, faire des photos, vendre son corps à un objectif, ça n'a rien donné, il était pas doué, pas à l'aise, pas clair, pas cohérent. Il a simplement abandonné. Du coup il fait pas le tour du monde dans un jet privé, mais il fait le tour de l'histoire en traversant quelques salles d'un musée trop grand. Il sourit en regardant les grandes bestioles qui peuplent la cour Khorsabad. Il a entendu des étudiants de l'école du Louvre réviser. Qu'est-ce c'est exactement ces grands trucs ? Des lamassus il croit, ça a un joli nom. Des génies protecteurs (protecteurs de quoi ? De porte, le passage de porte pour les supertitieux est toujours un moment compliqué). Quand il entend des érudits parler des lieux qu'il garde, il tente de se souvenir, de noter, comme ça plus tard, lui aussi sera érudit, et il pourra raconter toutes ces histoires à ses enfants (mais personne va vouloir faire de gosse avec lui).
Il baille (ce serait mentir que de le cacher), il est un peu tard (20h46, les visiteurs doivent partir dans une demi heure, dans une heure c'est fini). En temps normal y'a déjà pas grand monde en antiquité orientale, là, c'est désert. Un couple d'amoureux traîne sa carcasse entre les lamassus, lui voudrait faire les cents pas, il se contente d'être debout, à côté de sa chaise, à essayer de pas dévisager les rois de l'ancien temps.
Un type se ramène.
Il est sûr et certain de le connaître. Il fronce les sourcils. Il a une belle gueule, il l'a peut-être vu dans un magazine.
« Vous avez le même air que Cerbère qui garde sa porte. » Il tourne la tête vers la voix, fronce les sourcils. C'est qui ce mec. Il fait même pas ça discrètement, il dit ça fort, pour que tout le monde l'entende (mais y'a qu'lui ici). « C'est pas négatif hein... Ça vous donne un côté presque mythique. Mais les oeuvres doivent beaucoup y jouer pour quelque chose j'imagine.» Qu'est-ce qui raconte. Il comprend pas trop, il essaye pas trop non plus. Il fronce les sourcils un peu plus fort, mais détache pas son regard. Il essaye de le remettre. Il y arrive pas, ça l'énerve un peu. « Je mélange tout. Bonjour. » Effectivement, il mélange tout. Y'a beaucoup d'illuminés au Louvre, pourtant étonnamment, ce type a pas l'air d'en être un, 'fin pas vraiment. Raffaele fronce vaguement les sourcils en lui jetant un regard. Il reste debout, droit comme un piquet, à côté d'un lamassu. Il lâche. «Vous êtes stone ?» Il l'est sûrement pas (pas à cette heure de la journée, ou alors c'est un cas désespéré). Y'a pas à dire, il le remet pas.
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MessageSujet: Re: cry baby • riva cry baby • riva Empty1/1/2017, 21:14

A croire que finalement, il est pas de ceux dont on se souvient.

Eoin, il est pas comme une grande étoile qui explose et irradie tout sur son passage. Il en est une toute petite, dont on connaît à peine l'existence, dont on se remémore vaguement les formes. Puis on oublie. On laisse. Peut-être qu'il se sent ridicule et rassuré aussi. Il garde quand même son sourire. Peu importe la remarque qui fait son petit bout de chemin.

Il a pas marqué son esprit.

Il a pas été déterminant. Il a été qu'un rien au moment où il a voulut toucher une oeuvre du bout des ongles, pour attirer l'attention, pour faire son intéressant, pour se croire vivant. Pire qu'un enfant. Pas vraiment un pour autant. Plutôt du genre môme coincé dans un corps d'adulte pourri par les années, par les sévices, par les saloperies qui rongent en interne.

Inspiration profonde, il hausse les sourcils et enfonce un peu plus ses mains dans les poches de son manteau. Ses épaules se lèvent puis tombent dans un mouvement maladroit, obligé. Plus petit, toujours plus petit, encore plus minuscule qu'une poussière balayée par le vent.
- Non, du tout. Le passager du Louvre racle le fond de sa gorge, lève ses iris sombres vers l'immensité des monstres qui se dressent. J'essayais juste de faire la conversation, mais c'est pas mon fort.
Un rire fait vrombir sa gorge, légèrement, vaguement, un ronron discret qu'il jette rapidement au loin. Y'a des questions qui viennent se nicher dans son crâne, pour autant il ose pas les dire, pas encore. Les basiques, les inutiles qui permettent à une relation humaine de marcher, à des amitiés de fonctionner, à des amants de se regarder toujours de cette même manière : un peu enflammée, un peu désespérée aussi.
- J'suis désolé, j'voulais pas 'fin... Attention reportée sur son interlocuteur, il bouge plus d'un pouce et tapote légèrement du pied sur le sol. Le son rebondit. Bah oubliez, j'vais pas vous emmerder plus longtemps. Le rictus grandit, fend ses lèvres. Même si j'doute qu'elles, elles parlent. D'un coup de menton il désigne un mur, puis un autre. Il se tait, puis murmure un peu hasardeux. Elles auraient des tas d'choses à raconter.
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MessageSujet: Re: cry baby • riva cry baby • riva Empty2/1/2017, 00:54


“We were looking for ours, we were naming the stars, making every day a holid day. ” & Il se souvient pas de lui, juste, si, il l'a vu au Louvre. Il sait plus quand, ni comment, mais c'était bien là, entre les murs du palais. Un beau visage ça ne s'oublie pas, en tout cas pas un comme celui-ci. C'était bien ici, pendant le travail. Il se refait toutes les salles, rapidement, en partant de celle ci. Salle de Gudéa, salle du code d'Hammurabi, salle de sculptures françaises. Sculptures françaises. Ca devait être là, il avait failli toucher un truc, ça avait déclenché une alarme. C'était quoi ce truc déjà ? Un Poséidon format réduit. Il l'avait engueulé, et y'avait eu une sorte d'eye-contact entre eux.
Et lui, il avait souri.
Pas un sourire d'emmerdeur, désinvolte. Plutôt un sourire de gosse, désinvolte à souhait. Ouai, un adulte qui veut réaliser un vieux fantasme de gosse.
C'était peut-être un peu sec, mais au fond c'est pas comme si c'était important. Il se racle la gorge et lève la tête vers les lamassus. Cette cour, c'est le plus bel endroit du Louvre. Il dit ça dans chaque salle, mais là c'est particulièrement vrai.
"Non, du tout. J'essayais juste de faire la conversation, mais c'est pas mon fort." Ca fait sourire Raff (et il en faut pour le faire sourire). Il peut pas s'empêcher de lâcher : "Ca, c'est sûr." Il garde les mains bien derrière son dos, c'est pas son rôle de faire copain copain avec les visiteurs. Mais y'a jamais personne ici, et le musée ferme bientôt. Juste eux en orient. Il a un léger rire de gorge, qui attire l'attention de Raff. Le visiteur a les yeux levé vers les visages des lamassus. Il a l'air hypnotisé. "J'suis désolé, j'voulais pas 'fin... " Il reporte son attention sur le gardien de salle. Il a un sourire crispé sur le visage, et il tapote du pied. Il a pas l'air à l'aise. Comme s'il lui manquait des mots. "Bah oubliez, j'vais pas vous emmerder plus longtemps. Même si j'doute qu'elles, elles parlent." Il marque un temps, regarde autour de lui. Comme si les reliefs du palais allaient lui parler. "Elles auraient des tas d'choses à raconter." Et ça fait sourire Raff, une nouvelle fois (décidément). Finalement il est pas stone, juste poétique, ou différent, ou les deux.
Poétique ou différent, comme le premier mouvement d'une symphonie.
La cinquième de Beethoven sans doute.
Il reste un instant à le regarder, sans doute trop longtemps pour qu'on reste dans le domaine de l'acceptable. Il regarde autour de lui. Il lui fait perdre le sens de son travail. Y'a personne, ça aide. Il demande, pour se reconnecter à la réalité :
"Quoi comme ?"
Il a jamais été loquace.


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MessageSujet: Re: cry baby • riva cry baby • riva Empty5/1/2017, 21:46

Il avait bêtement décidé d'attirer son attention.

Simplement. Sans trop y réfléchir en amont, il s'est dit qu'il en avait eu l'envie, que c'en était presque vital tant ses doigts souhaitaient frôler du bout des doigts le marbre d'une statue. Il l'avait presque fait. C'était pas la première fois. Ce sera pas la dernière non plus. Pourtant à la place d'attirer le regard d'une vieille peau rachitique, il était tombé sur une tête étrangère. Y'avait eu comme un étrange échange de sourires, comme un truc bidon. Une sensation de bien-être passagère.

Il avait souhaité le revoir.

Et à la place de faire confiance à sa bonne étoile, Eoin, lui, a préféré forcer la chance en revenant directement sur les lieux du crime. Il peut pas s'en empêcher, de détailler le moindre micro-geste perceptible de cet homme qui n'a rien de formellement humain. Peut-être la respiration. Du reste il peut facilement se fondre dans le paysage. Il a pas de nom, c'est juste le type, le surveillant, le blondinet des immenses couloirs du musée. Le fantôme errant.

L'ouvreur inspire profondément à nouveau, cherchant l'inspiration pour entamer toute une épopée sur les paroles muettes des oeuvres. Haussement d'épaules, il fait quelques pas, se sent à nouveau ridiculement réduit.
- Les secrets que les cartels racontent pas. Les questions qui s'posent de temps à autres... Tout c'qu'on voudrait savoir. Lèvre inférieure pincée, il reprend en lui jetant une oeillade complice. Peut-être même leur avis sur ce lieu, qui sait ? J'sais pas trop, j'aimerais bien leur d'mander ce qu'elles pensent de tout ça.

Pauvres mortels ou quelque chose du genre, un tantinet pompeux sans pour autant en faire trop. L'idée lui plaît, assez pour qu'il garde un rictus grandissant au fur et à mesure que ses pas retentissent dans la salle. A quelques mètres tout juste, le gardien fait à peine quelques centimètres de plus que lui. C'est bien un homme comme les autres, pas une mythique créature prenant vie quand bon lui semble.
- Et j'pense très franchement qu'elles viendraient tout vous dire. Les gardiens... Vous avez droit à ce genre de privilèges, non ? Comme si c'était vrai. Comme si ça valait le détour.

Peut-être pas.

Mais peu importe. Eoin il a plus le temps de se dire que rien ne vaut le détour. Qu'au moins une fois dans la journée, ça fait du bien de croire en ce qui existe pas. Pas vraiment Peter Pan. Ni tenté par une poussière de fée. Juste le Louvre qui s'anime sous des histoires et des temps mélangés.
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