diane & marie ☆

une des plus belles qualités
d'une véritable amitié
est de comprendre
et d'être compris

Le grand ménage de printemps, c'était aujourd'hui. Marie l'avait décidé il y avait peut-être deux jours de cela. Elle profitait toujours de l'absence de son homme pour nettoyer la maison en grand. Alors elle n'avait pas traîné au lit ce matin-là, même si de toute façon, ce n'était pas son style. Bien décidé à faire briller chaque centimètre carré de sa demeure, elle avait enfilé un tablier et de vieux vêtements afin de ne rien gâcher. Les gants se chargeraient de protéger les mains. Tous les produits se trouvaient en exposition sur la table, n'importe qui se serait cru, à défaut d'une réunion tupperware, à une réunion de produits ménagers. Elle était très organisée la brune, elle devait tout avoir sous la main pour ne pas perdre de précieuses minutes. Sa petite entreprise avait démarré par la cuisine, elle s'était donc attaqué à la gazinière. Puis ce fût le frigo, les plans de travail, la table, le sol ainsi qu'un tas d'autres pièces de la maison. Ça l'avait épuisé Marie même si elle avait pris une petite pause d'une heure pour ne pas rater son émission de cuisine favorite. Seulement, elle entendait bien terminer avant le soir. Et c'est là qu'elle entend toquer à la porte. Son premier réflexe est de regarder l'heure en demandant qui peut bien débarquer chez elle en plein après-midi. Ne prenant pas le temps de cogiter davantage, elle ouvre la porte toujours munie de son attirail qu'elle portait presque de la tête aux pieds. Pourtant, elle fût heureuse de voir Diane sur le pas de sa porte. C'était une bonne surprise en fait, et elle avait bien mérité une pause plus longue dans sa journée. Alors elle offre un grand sourire à son amie pour lui signifier son bonheur de la voir. « J'espère que je dérange pas trop. » Marie, on ne la dérange jamais. Elle est toujours prête à être là pour n'importe qui, souvent en dépit d'elle-même d'ailleurs. Pour Diane, elle le faisait avec le plus grand des plaisirs parce qu'elle savait qu'elle lui rendrait la pareille. C'était une relation saine, qui lui faisait du bien. Elle se demandait souvent ce qu'elle ferait sans cette amie si chère à son coeur. Il y avait des tas de choses qu'elle ne pouvait pas raconter à n'importe qui. Ces choses, Diane pouvaient les entendre et les garder pour elle. C'était là son bien si précieux. « Tu sais bien que non, même si je suis désolée de t'accueillir dans cet accoutrement » qu'elle lui répond en riant et en se regardant de la tête aux pieds. Elle ne représentait vraiment pas la classe incarnée à cet instant précis. Mais qui pouvait bien se targuer d'être toujours irréprochable ? « J'ai amené un gâteau au chocolat, si tu veux. » C'était un peu comme une formule magique, en admettant qu'il lui fallut ça pour accueillir son amie chez elle. Marie aurait presque plus sautiller de bonheur comme une gamine de dix ans si elle n'avait pas su se maîtriser un peu. « Tu sais toujours me prendre par les sentiments... » qu'elle ajoute malicieusement. Mais dans le fond, elle sait très bien qu'il y a autre chose. Pourquoi dirait-on que le chocolat est le meilleur des anti-dépresseurs dans ce cas ? Marie s'efface pour laisser entre Diane et referme derrière elle. Inutile de l'inviter à s'asseoir, à prendre un plat, une cuillère ou quoique ce soit d'autre, Diane connaît les lieux. Presque aussi bien que si elle était chez elle. Bien sûr, elle n'agissait pas de la même façon quand Adrien était là. Elle avait un certain savoir vivre, elles se ressemblaient beaucoup avec Marie. « Je te laisse faire. Je vais juste enfiler autre chose et me laver les mains » la prévint-elle. Ce n'était vraiment pas la tenue adéquate et puis, elle devait surtout empester un tas d'odeurs différentes mélangées. Franchement moyen avant d'avaler un aussi bon gâteau. Marie fait tout en vitesse parce qu'elle se déteste déjà de faire attendre son amie qui avait sûrement besoin d'elle et elle redescend aussi vite que possible. « Ça me fait plaisir de te voir. J'espère que c'est pour m'annoncer une bonne nouvelle » qu'elle commence encourageante. « Comment tu vas ? » qu'elle ajoute dans un grand sourire. Marie a vraiment envie de savoir comment se porte son amie, si elle a vécu des évènements importants ces derniers temps, si elle a besoin de partager des histoires. Après tout, leurs petits rendez-vous ont toujours servis à ça. Elles se racontent des tas de choses ensemble. Elles rient, elles pleurent, elles partagent, elles se confient. Et c'est sûrement cette confiance aveugle qu'elles se portent qui les rend si intouchables. Parce que quand elles sont ensemble, elles ont l'impression que rien ne peut les atteindre. Comme si chacune faisait rempart de son corps pour protéger l'autre. C'est ça la magie de leur amitié.