Livie Maureau shalimar de guerlain JE RESSEMBLE À : Alexandra Daddario | Sujet: (M) CHRIS WOOD 13/1/2018, 01:40 | |
|
Gabriel NOM DU SCENARIO
featuring Chris Wood
NOM : A votre guise les chatons, il est totalement libre. PRÉNOM : J'ai utilisé Gabriel dans ma fiche de présentation mais il est totalement négociable. Alors à vos plumes. ÂGE : 28 ans - 29 ans grand maximum. Je n'imagine pas Gabriel et Livie avoir plus de deux ans d'écart. ORIENTATION SEXUELLE : Hétérosexuel. STATUT CIVIL : Marié depuis trois ans (non négociable). ÉTUDES/MÉTIER : Chef Cuisinier. Plus qu'un métier c'est autant une passion que pour Livie. GROUPE ET RANG : A vous de voir. AVATAR : Chris Wood. Totalement négociable.
les choses à savoir
Alors je ne parle pas beaucoup de la vie de Gabriel dans ma fiche mais il y a quand même quelques points à respecter pour que le lien entre Livie et lui soit logique.
¤ Il est né à Paris
¤ Il allait à l'école avec Jeremy le frère de Livie, c'est comme ça que les deux se sont rencontrés. Jeremy et Gabriel sont meilleurs amis depuis l'école primaire.
¤ Il a travaillé dans le restaurant des Maureau dès qu'il a eu dix huit ans. Je l'imagine pas faire de longues études et vouloir vivre très rapidement de sa passion.
¤ Il a eu une longue relation avec une fille, Anna, avant de se mettre en couple avec Livie.
¤ Il y a quatre ans on lui a proposé un poste à Londres qu'il a accepté.
¤ Il s'est marié il y a trois ans.
¤ Il est revenu à Paris depuis un an à vous de voir ce qu'il s'est passé à Londres pour qu'il parte de là bas.
¤ Petit détail qui a une importance pour le lien, Gabriel a sur l'annulaire gauche le tatouage d'une alliance. Livie et lui ont exactement la même. (Il peut avoir d'autres tatouages après c'est à votre guise mais celui ci est très important)
le(s) petit(s) lien(s)
LIVIE MAUREAU : Ex petite amie Tu connais cette jolie brune depuis qu'elle est petite. Tu l'as toujours vu comme une petite sœur à protéger. La petite sœur de ton meilleur ami. La petite sœur qu'il ne fallait pas toucher. Tu savais qu'elle n'était pas insensible à ton charme, elle te regardait avec des yeux de merlan frit, mais c'était un bébé pour toi. Deux ans c'était une trop grosse différence d'âge quand elle en avait treize et toi quinze. Toi tu avais envie de sortir, tu avais envie de butiner les filles et tu ne voulais pas attendre. Puis tu es sorti avec cette jolie blonde, Anna et tu l'aimais comme un gamin aime, avec la fougue de tes seize ans. Puis elle a eu son accident, Livie, un accident qui a bouleversé quelque chose au fond de ta poitrine. Un accident qui a brisé son visage de poupée, mais qui lui a donné un charme que tu n'avais encore jamais vu. Tu avais envie de lui prouver que la cicatrice qu'elle portait sur le visage ne te répugnait pas du tout, qu'elle était encore plus belle avec cette imperfection-là. Mais tu n'as pas quitté Anna pour autant, non, tu es resté avec elle, alors que tes sentiments évolués pour la douce Livie. Tu as commencé à travailler avec elle dans le restaurant de ses parents. Douze heures ensemble dans les cuisines de ce restaurant n'ont rien arrangé à ton couple déjà bancal par ta faute. La vieille de ses dix-huit ans tu as rompu avec Anna, comme ça, sans aucune explication, tu en avais juste assez de te mentir, de repousser ce que tu ressentais pour la brune, alors le lendemain, tu l'as laissé faire son service et lorsque vous êtes restés tous les deux tu l'as embrassé. Un cadeau d'anniversaire mais elle, elle l'a mal prit. Parce qu'elle te croyait en couple, parce qu'elle n'a jamais été une briseuse de ménage, parce qu'elle ne voulait pas être une roue de secours. Mais tu l'aimais et tu lui as dit. Et votre histoire a commencé à cet instant précis, l'instant où tu lui as avoué tes sentiments. C'était passionnel entre vous, c'était tendre aussi, l'amour, le vrai, vous étiez vraiment fait l'un pour l'autre. À la fois complémentaire mais aussi très différents. Livie elle est douce, Livie elle est parfois naïve, Livie elle était incapable de se protéger de sa propre générosité et tu étais incapable de la voir se prendre des "coups" par la vie quand elle se laissait faire par les autres. Vous vous êtes souvent disputés pour ça mais au fond ces disputes n'étaient pas grave du tout. Lorsqu'elle a eu vingt ans et pour respecter sa tradition de se faire tatouer quelque chose à chaque nouvelle phase de sa vie tu lui as proposé de se faire tatouer une alliance sur l'annulaire gauche. Une promesse d'un amour éternel. Une idiotie de deux gamins amoureux. Cinq ans. Voilà le temps que vous êtes restés ensemble, cinq longues années avant que le lien ne se brise violemment. On t'a offert ce poste en or à Londres et tu as accepté sans même lui demander son avis, sans même lui demander si elle voulait venir avec toi. Et lorsque tu lui en as parlé, elle t'a dit non. Non à cause de sa meilleure amie. Non à cause de sa famille. Non à cause de son métier. Tu as compris ton erreur à cet instant, parce que lorsque tu as dit oui, tu n'as pas pensé une seconde qu'elle, elle dirait non. Tu te voyais déjà à Londres avec elle, tu te voyais déjà finir ta vie auprès d'elle mais elle a arrêté ton délire d'un seul coup et au fond tu lui en as voulu pour ça. Tu lui as promis de l'aimer et de ne jamais l'oublier et vous vous êtes quitté ainsi. Un an plus tard tu te mariais avec ta femme actuelle. Tu n'as jamais demandé à Jeremy si Livie avait refait sa vie mais tu prenais des nouvelles d'elle quand même. Et vous voilà quatre ans, plus tard, travaillant dans le même restaurant. Les choses vont devenir compliquées désormais parce qu'au fond de toi tu sais. Tu sais qu'un amour aussi puissant que le votre n'est jamais vraiment terminé. Tu sais que si tu retires ton alliance, tu as encore ton amour pour elle gravé sur ta peau et qu'une partie de ton coeur lui appartient encore. - Extraits de ma fiche qui parle de Gabriel c'est très long pardon:
III. Quand il me prend dans ses bras, il me parle tout bas, je vois la vie en rose. Il me dit des mots d'amour, des mots de tous les jours ett ça me fait quelque chose.
T’as les mains qui tremblent. Le cœur qui bat la chamade. T’as l’estomac qui vibre de stress. Tu fermes les yeux et tu essaies de faire descendre la tension accumulée dans tous tes muscles. Tu as peur pour la première fois de ta vie. Tu as beaucoup de défauts Livie mais tu n’as pas peur facilement. Tu gères très bien ton stress normalement, mais pas là, pas aujourd’hui. C’est un moment trop sérieux. Une journée trop importante. Tu ne peux pas échouer aujourd’hui. Tu ne peux pas perdre le contrôle en ce moment. Tu le dois à tes parents. Tes tremblements cessent brutalement lorsqu’il touche tes doigts, tu n’as pas besoin d’ouvrir les yeux pour savoir que c’est lui. Tu reconnais sa peau. Tu reconnais son parfum et tu sens un sourire poindre sur tes lèvres. Il sait ce que tu ressens à cet instant, toute l’équipe sait ce que tu ressens en ce moment parce qu’ils sont tous derrière toi pour te soutenir. Mais lui c’est différent. Il a toujours été différent pour toi. Tu le remercies silencieusement avec un hochement de tête et tu ouvres enfin les yeux. « Tu as déjà fait ça des milliers de fois ça n’est pas différent aujourd’hui. » C’est différent aujourd’hui mais tu n’as pas le temps de lui dire qu’il frôle ta cicatrice du bout de ses doigts. Un frisson dévale ta colonne vertébrale et se loge au creux de ton dos. Tu pourrais trouver une excuse, dire que c’est le stress mais ça serait mentir et tu ne mens toi. Toi tu ne dis rien c’est différent. Tu ne lui dis pas remarquer que c’est la première qu’il fait ça. Tu ne lui dis pas que c’est la première fois que quelqu’un touche cette imperfection de toi. Tu ne lui dis rien. Tu restes accroché à son regard, tu essaies de comprendre pourquoi ce changement d’attitude te trouble autant. « Tu es en train de me déconcentrer Gabriel. » Tu soupires ça doucement, incapable de parler plus fort, incapable de le regarder une seconde de plus, incapable de lui avouer que ce qu’il fait est mal, incapable de le repousser aussi alors que tu sais qu’il n’est pas libre. Il rigole tendrement et dépose ses lèvres sur ta joue avant de partir plus loin. Pourquoi tu me fais ça maintenant Gabriel ? Pourquoi tu embrouilles mon esprit à ce point ? Pourquoi je te laisse faire alors que je sais qu’elle, elle est toujours dans ta vie ? Tu te mets en pilote automatique, tu sens tes muscles se décrisper à l’instant où le service commence. A l’instant ou tes lèvres se mettent à bouger. À l’instant où tu commences à passer en mode Chef. Livie fait place à Liv. Tu ne penses plus à rien. Tu ne penses plus à tes parents. Tu ne penses plus à Gabriel. Tu ne penses plus qu’à la cuisine et à la joie que tu veux faire ressentir à tes clients. Ton sourire disparaît et tu te mets à gueuler « Service !! » Tu sens un rictus se former sur ton visage en voyant les serveurs deux fois plus vieux que toi se déplacer rapidement jusqu’au passe pour prendre les plats que tu lances. Ces personnes qui te voyaient t’enfermer dans cette cuisine pour pleurer après l’école. Ces personnes qui te voyaient te cacher derrière ta masse de cheveux parce que tu n’étais capable que de t’exprimer devant une assiette. Ces mêmes personnes qui se moquaient de ton envie d’être Chef un jour, ils étaient tous à tes ordres, ils te respectaient tous maintenant parce que tu avais fait tes preuves. Lorsque tu as quitté l’école à seize ans, tes parents n’étaient pas d’accord. Mais toi tu n’en pouvais plus. Les regards en coin. Les moues de dégoût de certains élèvent. Tu ne suivais plus les cours parce qu’une dose de pitié se déposait dans le regard de tes professeurs, alors tu es juste partie sans rien dire. Dès que tu as eu seize ans tu es partie pour travailler dans le restaurant de ton père, tu es partie de rien et tu es désormais derrière les fourneaux. Ton père se repose enfin et tu as repris l’affaire familiale d’une main de maître. Ou du moins tu vas le faire parce qu’aujourd’hui c’est le premier service que tu fais sans l’appui de ton père, sans son regard critique et c’est pour ça que tu stressais autant mais finalement à la fin de ce service, il ne reste que le sourire et la bonne fatigue accumulé sur tes épaules. Tu restes seule avec lui pour le grand ménage, tu avais besoin de cette solitude pour te remettre les idées en place mais il n’a pas voulu partir, il voulait t’aider mais tu n’as pas l’impression qu’il est resté pour le ménage. Loin de là même. « Qu’est-ce que tu veux Gabriel ? » Tu t’assois sur le plan de travail et tu entends ta respiration s’accélérer lorsqu’il s’approche de toi. « Je veux te souhaiter un joyeux anniversaire. » Tu roules légèrement des yeux parce que tu avais oublié qu’aujourd’hui, tu venais d’atteindre la majorité. Alors que tu allais le remercier, il t’a embrassé. Comme ça. Si facilement. Il a déposé ses lèvres sur les tiennes et tes yeux se sont refermés immédiatement. Tu l’as senti, la chaleur au fond de ton ventre. Tu as entendu ton soupir être aspiré ente ses lèvres. Tes doigts se sont faufilés dans ses cheveux alors que les siens se déposaient sur ta taille, te serrant comme si tu allais t’évaporer dans les airs. « Anna… » C’est le mot qui s’échappe de tes lèvres lorsque tu mets fin à ce baiser d’un seul coup. « On a rompu hier. » Un coup de poignard se loge dans ta poitrine et tu descends rapidement du plan de travail en entendant ça. Tu ne peux pas faire ça. Ce n’est pas toi du tout. « Je ne suis pas une fille de remplacement Gabriel. Je ne peux pas accepter ça. Je ne suis pas comme ça. » Vingt-quatre heures. Ce n’était pas assez. Ce n’était pas suffisant pour qu’il se rende compte qu’il ne l’aimait plus. Tu ne pouvais accepter qu’il continue à penser à elle en même temps qu’il était avec toi alors tu es partie en courant sans lui laisser le temps de t’arrêter. Il est arrivé en même temps que toi devant ta maison et tu t’es mise à paniquer, saleté de voiture, tu ne t’attendais pas à le voir maintenant. Pas à ce moment ou tes émotions partaient en vrille. Pas au moment où tu te sentais le plus vulnérable. « Tu n’as jamais compris. Putain Livie tu n’es pas une fille de remplacement ! Je t’aime bordel ! J’ai mis du temps à le comprendre. J’ai mis du temps à m’en rendre compte mais c’était toi depuis le début. » Il t’attrape le visage entre ses doigts et tu relèves le regard vers lui. « Est-ce que tu m’aimes un peu toi aussi ? » Un petit rire sort de tes lèvres. Tu es amoureuse de lui depuis que tu sais ce que veut dire ce mot. Tu es amoureuse de lui depuis si longtemps que les autres garçons ne t’ont jamais réellement intéressé. Tu t’es même posé des questions sur ta sexualité. Ne sachant pas vraiment si c’était ton amour pour Gabriel ou ton attirance pour l’autre sexe qui t’empêchait de voir quelqu’un d’autre. Puis Anna est arrivée et tu as compris. Tu as compris qu’il te faudrait du temps avant de l’oublier. Et maintenant ? Il te proposait de ne pas l’oublier mais de vivre un morceau d’histoire avec lui ? Alors tu as souri et tu as déposé timidement tes lèvres sur les siennes. Comme une caresse tu as murmuré près de sa bouche. « Tu es le premier… » Tu n’étais pas prête à lui dire que tu l’aimais mais tu étais prête à lui dire la vérité. Oui il était le premier. Le premier a touché tes lèvres. Le premier a caressé tes cheveux et plus tard ? Le premier à rentrer dans tes draps. Tu touchais du bout des doigts l’amour pour la première fois. C’était doux et brutale à la fois. C’était tendre et passionnelle en même temps. Le grand amour. Le seul et l’unique sûrement. C’est le soir de vos deux ans qu’il a eu cette idée, vous faire tatouer une alliance sur l’annulaire gauche. Une Idée folle. Une envie d’y croire, une envie de croire que vous deux c’était pour la vie.
IV. Quelque chose vient de tomber, sur les lames de ton plancher. C'est toujours le même film qui passe. T'es toute seule au fond de l'espace, T'as personne devant. Faudrait que t'arrives à en parler au passé. Faudrait que t'arrives à ne plus penser à ça. Faudrait que tu l'oublies à longueur de journée.
Tu laisses tes pieds caresser l’herbe, tu laisses ta peau se réchauffer sous les rayons du soleil, tu laisses l’odeur de l’été t’envelopper entièrement. Tu es heureuse Livie, ça se voit sur ton visage, ça s’entends dans chacune de tes paroles, ça se lit au fond de ton regard azur. Tu caresses doucement ton tatouage comme tu le ferais avec une vraie bague et tu fermes les yeux pour profiter de ce moment de détente, tu t’abandonnes à un sommeil sans rêve. Jusqu’à ce que le vent tourne. Jusqu’à ce que le soleil se recouvre d’une ombre. Jusqu’à ce que le froid transperce tes os. Tu sens le changement venir à cet instant. Tu sens les nuages recouvrir ta vie à l’instant même où il apparaît devant toi. Le visage fermé, il s’assoit près de toi dans l’herbe et tu sens des frissons d’appréhension recouvrir ta peau. Tu n’as jamais ressenti ça avec lui, jamais, c’est la première fois en cinq ans que tu te sens nerveuse en sa présence. « Qu’est ce qu’il se passe Gabriel ? » Il t’attrape la main et il caresse doucement tes doigts dans un silence si pesant qu’il semble s’être matérialisé dans l’air. Tu sens le malaise te serrer la gorge. « Parle-moi s’il te plaît. » Quelque chose va se briser et tu le sais, tu le sens, tu as toujours su lire en lui et aujourd’hui rien de bon n’allait ressortir de cette conversation. Tu l’entends son soupir et là tu tournes la tête vers lui. « On m’a contacté pour travailler dans un grand palace. C’est une chance Livie.» Tu hoches la tête doucement parce que tu sais que c’est une chance pour des personnes comme vous. Des passionnés de votre métier comme vous. Vous avez la même passion et les mêmes envies. Mais tu sens tes muscles se crisper parce que tu sais que ce n’est pas ici qu’il a trouvé une place. « Tu as accepté… » Il hoche la tête et soupir de nouveau. Tu entends les battements de ton cœur devenir erratique. « Je pars pour Londres demain. » Un hoquet de surprise balaie le silence pesant qui s’était de nouveau installé entre vous. « Londres ? » Tu sais où il va travailler maintenant. Tu sais exactement quelle place il a obtenu. Parce que ce boulot tu l’as refusé il y a peu de temps. Pour lui justement. Pour eux aussi. Tu as envie de crier. Tu as envie de lui poser cette simple question. Et nous ? Et nous tu y as pensé ? Et moi je vais faire quoi sans toi ? Mais tu restes silencieuse parce que tu n’es pas capable d’ouvrir la bouche. Tu sens juste ton cœur se déchirer doucement, subtilement attendant le bon moment pour se fendre en deux. Il attrape ton visage et il t’oblige à le regarder. « Viens avec moi Livie. On voulait vivre ensemble de toute manière. Alors ici ou là-bas c’est la même chose. » Tu soupires doucement et tu secoues la tête. « Et le travail Gabriel ? Tu y as pensé ? » Tu le vois cet instant. Cet instant où il comprend qu’il y a peu de chance pour que votre histoire survive à ça. « Tu as du talent, tu trouveras un emploi là-bas. » Mais ce n’est pas que ça, ce n’est pas qu’un emploi qui t’empêche de dire oui. C’est autre chose. C’est d’autres responsabilités. « Je ne peux pas partir d’ici. Y a mes parents. Mon frère. Amalia. Je ne peux pas partir et abandonner tout le monde sur un coup de tête. » Tu ne veux pas partir du jour au lendemain et abandonner ton amie, ta famille, le restaurant familial pour suivre Gabriel. Tu entends son rire amer qui vrille dans tes tympans. Tu n’avais encore jamais entendu ce rire mauvais sortir de sa bouche. « Tout le monde passe avant moi hein. » Tu le regardes surprise d’entendre sa voix devenue soudainement acerbe. « Tu es sérieux ? J’ai refusé ce poste il y a des semaines parce que je ne voulais pas te quitter ! Je ne voulais pas te demander de tout abandonner pour moi ! Tu as accepté le poste sans même me demander si je voulais venir… Ta décision est prise que je vienne ou non de toute évidence. Visiblement, c’est moi qui passe après tout le monde pour toi. » Tu n’es pas en colère. Tu es juste triste. Tu es triste que votre relation se retrouve dans ce genre de tournant. « Livie… » Il lui aussi il le comprend. Il sait que c’est votre dernier moment. Que ce n’était pas pour la vie finalement. Que ce n’était pas pour toujours. Qu’au final, vous avez simplement vécu un morceau de votre vie ensemble, mais qu’aujourd’hui vous prenez des chemins différents. Tu lui souris doucement et tu caresses sa joue tendrement. « Je te souhaite beaucoup de bonheur. Vraiment. » Tu déposes doucement tes lèvres sur les siennes. Un dernier baiser. Un baiser au goût d’amertume. Un baiser au goût d’adieu. Un baiser aux sentiments brisés et aux vies arrêtés. « Je t’aimerais toujours Livie. » Tu souris et tu secoues la tête. Tu ne veux pas entendre ça. Tu ne veux pas de promesse qu’il ne tiendra pas. Tu ne sais même pas si un jour vos routes se croiseront de nouveau. « Ne fais pas de promesse que tu n’es pas sûr de tenir Gabriel. » Et tu es juste rentré chez toi. Tu ressens simplement le besoin d’être seule durant un instant. Juste un instant avant de partir chez Amalia. Qui de mieux qu’une amie pour recoudre un cœur brisé ? Pourquoi ne pas être partie avec lui ? Pourquoi ne pas rester ensemble quand même ? Même avec la distance ? Parce que tu ne voulais lui imposer la distance, tu ne voulais pas lui imposer d'arrêter sa vie et d'attendre que tu viennes le rejoindre. Les relations longues distances à votre âge ça n'apporte rien de bon. Ça n'apporte que de la souffrance et du manque et tu l'aimes assez pour lui offrir sa liberté.
VI. Vite, je tombe Est-ce que tu seras en bas ? Est-ce que tu m'attendras pour m'emmener là où je n' sais pas, pour me ramener vers toi ? Alors, vite, je tombe comme un pantin sans fil notre histoire qui défile. Je cherche ta main dans les nuages pour pas tourner la page. Tu te glisses à l’intérieur du restaurant, resserrant tes doigts sur ton sac à main comme s'il pouvait cacher tes émotions, tu sens ton cœur battre la chamade et une boule se former au creux de ton estomac. Tu es stressée comme à chaque fois que tu te glisses dans un nouveau restaurant. C’est ta ville pourtant, tu connais ses ruelles par cœur, tu connais le tempérament des gens, tu respires l’air pollué de Paris depuis ton enfance et ça ne fait que quatre ans que tu es partie mais ça te fait bizarre de revenir ici, comme si en quelques années tu n’étais plus à ta place dans la capitale. Ton nouveau patron à l’air adorable pourtant, une perle et c’est pour cela que tu as accepté. Tu n’as pas eu beaucoup de chance avec ton ancien patron, loin de là, il te faisait des avances sans arrêt que tu rejetais d’abord avec ta douceur, puis avec un peu moins de patience, jusqu’à ce qu’il te coince dans la cuisine un soir. Là tu es partie sans rien dire, tu as claqué la porte de ce restaurant foireux et tu n’es plus jamais revenue. Il ne t’a pas touché mais ses avances à répétition te rendaient mal à l’aise et te détruisaient au fur et à mesure. Alors tu as tenté le coup dans ce magnifique palace parisien en revenant sans vraiment y croire et il t’a tendu la main en acceptant ton offre avec un énorme sourire. Ce sourire t’a décidée à travailler pour lui, parce qu’il te faisait penser à ton père. Tes parents qui ont désormais vendu le restaurant et qui passent leur retraite bien méritée à la campagne, très loin de l’agitation de la vie d’ici. Tu sens ton cœur se serrer dans ta poitrine, savoir qu’ils ne sont plus ici te fait toujours quelque chose mais tu n’as pas le temps d’y réfléchir qu’il arrive enfin. Le sourire de ton nouveau patron te réchauffe immédiatement le cœur, il te fait penser à ton père et tu n’avais pas ressenti cette chaleur au fond de toi depuis bien longtemps désormais. Il te parle du restaurant et de ses clients puis il te présente à l’équipe du service. Avant de t’emmener dans ton nouveau royaume, il te prévient qu’un autre chef travail ici et que vous allez devoir faire équipe. Tu n’es pas sauvage toi, tu sais que ça se passera bien, c’est pour ça que tu rentres avec le sourire, c’est pour ça que tu y vas sans même te poser de questions et que tu restes devant les portes battantes, figée d’un seul coup par la vision du passé qui se trouve devant tes yeux.« Gabriel ? » Tu es surprise ça c’est sûr. S'il y a bien une personne de ton passé que tu ne t’attendais pas à voir c’est bien lui. « Livie ? C’est toi le nouveau chef ? » Tu le regardes sans savoir quoi répondre jusqu’à ce que ton nouveau patron te regarde étrangement. Tu hoches la tête en souriant légèrement trop troublé pour pouvoir répondre normalement. « Bon retour à Paris alors. » Tu sens une légère amertume au fond de sa voix. C’est compréhensible au final, tu n’es pas venu avec lui à Londres et tu es partie quatre ans de cette ville pour parvenir à l’oublier, lui. « Vous vous connaissez ? » Que répondre à cette question ? Tu n’as pas le temps de formuler une réponse que tu l’entends, cette phrase qui va te vriller les tympans, qui va te faire mal jusqu’au fond de tes os. « On est de vieux amis oui. » Tu sens ton regard se perdre dans l’inox du plan de travail, tu sens ton cœur ralentir légèrement, tu sens tes défenses se démolir. Des amis. Voilà comment il résumait cinq années d’histoire d’amour ? Voilà comment il résumait ta première idylle. Tu ne dis rien mais au fond tu sais que ce simple qualificatif te fait mal. « C’est parfait, vous allez pouvoir travailler ensemble sans problème alors. » Tu hoches la tête en souriant du mieux que tu le peux. Tu ne dois pas faire mauvaise impression dès le premier jour. « On a déjà travaillé ensemble ça se passera bien. » Le bruit de la porte te fait légèrement sursauter, tu tiens ta poitrine comme si d’un seul coup ton cœur pouvait sortir de ta cage thoracique devant les deux hommes. Tu attends que ton patron s’en aille et tu relèves enfin le regard vers Gabriel. « De vieux amis alors ? » Il grimace légèrement et tu soupires doucement. Tu n’as aucune envie de t’énerver, tu n’as aucune envie de lui montrer à quel point tu te sens bête, à quel point ton cœur à fait un bon dans ta poitrine quand tu l’as vu, à quel point tu l’aimes encore au fond de toi, même si tu essaies d’avancer du mieux que tu le peux. « C’était y a longtemps nous deux… J’aimerais que l’on devienne amis Livie. » Amis. Oui voilà une bonne idée. Tu le verras chaque jour. Tu te rappelleras toute votre histoire sans arrêt. Tu ne te rappelles pas avoir été amie avec lui-même avant votre relation, au mieux tu étais la petite sœur de son meilleur ami et te revoilà relégué au même stade désormais. Tu t’apprêtes à lui répondre quand enfin ton regard est attiré par son annulaire, par quelque chose qui brille au bout de son doigt. Quelque chose qui n’était pas là auparavant. « Tu… Tu es marié… Félicitation. » Tu te rends compte que tu avais encore de l’espoir Livie. Pour vous deux. Même après quatre ans tu avais encore l’espoir d’une vie avec lui. Tu ne t’en étais jamais réellement rendu compte jusqu’à présent c’est pour cela que ton cœur n’était pas totalement brisé jusqu’à aujourd’hui. Mais là ? Là, ton cœur se brise totalement. Il passe son pouce sur l’anneau. La bague qui cache sûrement l’ancien anneau gravé au creux de son doigt. Votre anneau. Et tu sens la douleur mordre violemment ton estomac. « Liv… » Tu secoues la tête doucement et tu lui lances un sourire que tu veux sincère parce que tu ne veux pas d’explication. Tu ne lui rappelleras jamais sa promesse parce que tu ne l’as jamais réellement prise au sérieux. « Non. Je suis heureuse pour toi Gabriel. Vraiment. » Et tu étais sincère. Si il était heureux tu l’étais pour lui. Même si au fond tu as mal. Même si le savoir marié à une autre que toi, te fait souffrir tu es heureuse qu’il ait trouvé quelqu’un qui l’aime autant que tu l’as aimé un jour. « Il faut que je… Signe mon contrat j’ai rendez vous avec Jeremy après. » Ton frère. Il faut que tu voies ton frère maintenant. Tu te déplaces jusqu’à la sortie jusqu’à ce que tu sentes ses doigts se refermer sur ta main. Il frôle du bout des doigts la cicatrice qui barre ton visage et tu sens tes yeux s’humidifier. Non pas cette caresse. Tu n’as jamais laissé aucun autre homme te toucher à cet endroit. Jamais. « Je suis content de te savoir ici Livie. » Tu ne réponds pas et tu te détaches de lui sans rien dire. Tu ne voulais pas de ça. Tu n’avais pas besoin de ça. Pas maintenant que tu allais mieux. Tu aurais pu partir de ce restaurant et ne jamais revenir. Mais tu es bien plus forte que ça au fond Livie. Alors tu es allée signer ton contrat et comme un fantôme tu t’es dirigée jusqu’à l’appartement que tu partages avec ton frère désormais. Et lorsqu’il te voit arrivée il sait. Il sait ce que tu as vu, qui tu as vu. Parce que Jeremy est resté en contact avec Gabriel durant toutes ses années il est au courant de tout et ça tu l’as bien compris. « Tu le savais ? » Il reste silencieux et tu sens tes nerfs s’échauffaient un peu. Il n’y qu’avec ton frère que tu peux t’énerver, il n’y a qu’avec lui que tu peux perdre ton sang-froid de temps en temps. « Tu savais que Gabriel était marié ? » Il hoche la tête doucement et tu le ressens comme une nouvelle trahison. Comme un mensonge de plus que tu n’avais pas vu venir. « C’était là que tu étais il y a trois ans quand tu es parti pendant une semaine ?? Tu étais à son mariage ?? » Nouveau hochement de tête. Tu tournes la tête vers le mur sans rien dire. Accusant le coup comme tu le peux. Il s’était donc marié un an après votre rupture. Une petite année. Alors que toi tu essayais de ne pas pleurer toutes les larmes de ton corps, lui il se mariait avec une autre. Tu te sens idiote maintenant d’avoir eu de l’espoir durant toutes ses années. « Livie. » Tu secoues la tête et tu lèves la main devant toi, tu as besoin d’un peu de temps. Tu as besoin de réfléchir à tout ça. Tu as besoin de te reprendre, mais avant ça, tu as besoin de montrer à ton frère comment tu te sens désormais. « Tu aurais dû me le dire Jeremy. J’aurais pu me préparer… Là ? Je ressemblais à la gamine de dix-huit ans qui bavait toujours sur le meilleur ami de son frère… » Tu laisses quelques larmes coulaient sur tes joues, tu as besoin de ses larmes pour être sûre que tu ne rêves pas, que ce n’est pas un cauchemar de plus. Alors tu te déplaces jusqu’à la porte d’entrée. « J’ai besoin de prendre l’air. Je ne sais pas quand je reviens. » Et tu t’en vas sans même un regard en arrière. Tu ne peux même plus te réfugier chez ta meilleure amie. Elle te manque encore plus maintenant que tu es revenue ici. Alors tu te balades dans les rues de ton enfance et tu sais que les jours et les mois vont être les plus difficiles de ta vie. Mais tu es une battante au fond, tu ne laisseras pas le mariage de ton premier amour te détruire. Il y a tellement de misère dans ce monde, tu ne peux pas te lamenter sur ton cas sans éprouver de la culpabilité, tu te sens coupable parce qu’il y a tellement pire qu’un chagrin d’amour JEREMY MAUREAU : Meilleur ami Plus qu'un meilleur ami Jeremy est comme un frère pour toi. Vous vous êtes connus à l'école primaire et vous ne vous êtes jamais lâché. Vous avez fait des conneries ensemble. Vous avez travaillé ensemble. Vous êtes sortis avec les mêmes filles parfois. Et quand il a appris que tu aimais sa sœur ? Il n'a rien dit, il ne t'a pas menacé, il ne t'en a pas collé une, il t'aimait assez pour savoir que tu prendrais soin d'elle. Lorsque vous vous êtes quittés, il ne t'en a pas voulu non plus, il t'a juste dit qu'il ne prendrait parti pour aucun de vous deux et c'est ce qu'il a toujours fait. Quand tu t'es marié ? Tu lui as demandé d'être ton témoin et il a accepté gardant secret l'endroit où il partait pour ne faire souffrir sa sœur. Aujourd'hui il est revenu à Paris avec Livie et votre amitié est toujours intact après toutes ses années. |
|