Sujet: An Unexpected Meeting - (Zariadd) 14/12/2017, 18:22
An Unexpected MeetingAriel & Javadd & ZafiraOuiii ! Je l’ai. Enfin ! Ce putain de certificat du médecin de la Fédération Française de Tennis, qui m’autorise à de nouveau concourir à haut niveau. Bon, pour l’heure il va surtout être question de reprendre le chemin de l’entraînement. La saison s’est achevée il y a trois semaines de cela. Nous avons donc un petit mois de « vacances », pour souffler, récupérer et profiter des fêtes de fin d’année. Par nous, vous l’aurez bien compris, je fais évidemment allusion aux joueurs et joueuses de tennis professionnels. Ceci dit, il n’y a jamais de trêve dans le monde du tennis. Partout de par le monde, de nombreux ITF, des tournois mineurs et de moindre envergure très prisés par les joueurs du circuit secondaire, ont lieu. Si j’avais encore plus dégringolée au classement que ce n’est déjà le cas, je me serais sans doute alignée dans un de ces tournois, histoire de reprendre la main et de me refaire une petite santé. Ceci dit, ça va, j’ai limité la casse. Je pointe à la soixante dix-septième place, alors qu’en Mai, au moment de ma blessure, j’étais dans le top vingt mondial. Je ne serais malheureusement pas tête de série à l’occasion de l’Open d’Australie en Janvier. Toutefois, je n’aurais pas besoin de passer par les qualifications. C’est déjà ça. Si mon état physique le permet, je pense disputer le tournoi de Hobart ou de Sydney lors de la seconde semaine de Janvier.
Ainsi, j’aurais quelques matchs dans les jambes à une semaine de la première levée de Grand Chelem. Bon, pour l’instant, je ne suis clairement pas en état de batailler dans des matchs de marathon de plus de trois heures. Le médecin a été ont ne peut plus clair. Vingt minutes d’effort entrecoupées par dix à quinze minutes de repos et récupération. Si lors de ma seconde visite de contrôle, qui sera aux alentours du 26 ou 28 Décembre, tout les indicateurs sont au vert alors je pourrais de nouveau jouer sans frein ni limite. Putain, je suis tellement contente si vous saviez. Ah si. Bah, j’ai quand même chanté à tue-tête sur « Hold my hand » de Jess Glynne en sautillant comme une gamine sur mon lit, et en enfilant ma tenue de combat. Enfin ma robe et mes baskets Adidas. Pour la première fois depuis longtemps, j’ai ressorti du placard de ma penderie mon sac contenant tout mon attirail de raquettes. Je suis sur un petit nuage. Il n’y a pas d’autre mot. J’ai envie de crier mon bonheur au monde entier. Hum, mouais. Autant commencer de façon modeste en mettant au courant Julien. Je lui ai donc donné rendez-vous dans un petit café tranquille du dixième où nous avons nos petites habitudes. Lorsqu’il m’a vu arriver habillée de la sorte, il n’a rien compris à ce qui se passait. J’avoue que sa tête était vraiment épique. Dommage que je n’ai pas immortalisé avec une photo ses petits yeux de merlan frit.
Ce n’est que lorsque je lui ai présenté le petit bout de papier avec le tampon de FFT, tout en faisant ma danse de la victoire, que ça a fait tilt chez lui. Vu sa tête, il ne m’a pas l’air spécialement jouasse à l’idée que je foule de nouveau les courts. Néanmoins, vu que c’est une décision prise par un professionnel de la santé, il n’émet aucune objection. C’est tout mon frère ça. Toujours à s’inquiéter pour moi, à me couver et à me dorloter. Je suis certaine que s’il avait une poche ventrale comme les kangourous, il ferait tout pour que j’y reste le plus souvent au chaud. Nous sommes restés un petit quart d’heure ensemble à discuter autour d’un café. Bah oui, nous sommes des sportifs de haut niveau. No alcohol. D’autant plus que j’ai encore trois kilos à perdre, afin de retrouver mon poids de forme. Sept mois d’immobiliste, ça fait mal niveau galbe. Puis de toute façon, notre religion nous l’interdit. Enfin « notre religion » … . Nous sommes musulmans par moments quand ça nous arranges, et catholiques dans d’autres. Bref. Il m’affirme que ça va, même si je sens qu’il est quand même encore un peu dans le down. Ca, c’est de la faute à son espèce de grognasse, qui l’a quitté pour un artiste raté et torturé. Je lui avais dit en plus : « Celle-là c’est une grosse connasse, je ne la sens pas du tout. ». Bon en même temps, je dis ça de toutes les filles qui essayent de m’enlever mon frère. Il faut dire qu’il me le rend bien.
Si un mec me tourne autour, il va d’office calmer ses ardeurs naissantes. Après un rapide coup d’œil à sa montre, Julien prend congé de moi en disant qu’il faut qu’il retourne au complexe d’entraînement du PSG à Saint-Germain en Laye, pour un briefing sur leur match à venir. Après qu’il ait réglé nos consommations, et laissé au passage un généreux pourboire à la serveuse, je déploie les bras en affichant une tête de cocker triste. Oui je veux un câlin. Ah, bah voila ! Bon, les yeux au ciel ce n’était peut-être pas nécessaire. Mon champion s’en va, non sans me dire d’y aller molo et de ne pas forcer. Rah, mais ça va je sais ! Je suis peut-être insouciante et désinvolte, mais je ne suis pas pour autant imprudente au point de me tirer une balle dans le pied. Je termine donc tranquillement mon café et m’apprête à partir quelques minutes plus tard. Après avoir réajusté ma queue de cheval, je renfile ma visière que j’avais pendu sur le dossier de la chaise. Une fois dehors, j’en profite pour mettre mon grand et lourd sac sur mes épaules dans un geste très ample. Oh merde ! Un peu trop ample apparemment, vu que je viens de frapper au passage un mec qui n’avait rien demandé à personne et qui déambulait tranquillement sur le trottoir. Bon ça va, ce n’est pas non plus comme si je l’avais amoché ou assommé. Un mec grand, brun, bien bâti et plutôt pas mal. Ouais, je sais, je viens de décrire la moitié des hommes peuplant cette ville, mais bon je ne peux pas mieux faire.
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