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Invité Invité | Sujet: (duphil) magical rain 25/10/2017, 21:30 | |
| Ce matin, c'est moi qui ai ouvert, tôt dans les alentours de sept heures. C'est Greg qui m'a demandé d'y aller à une heure là, il m'a dit qu'aujourd'hui, un sorte de boss allait passer inspecter le resto. Nous ne sommes pas un restaurant suspect pourtant, je n'ai pas vraiment cherché à comprendre pourquoi mais j'y suis allé tôt, un peu trop tôt même. Pour être sûr de bien être là à 8h. Et pourtant, il n'est toujours pas là. Je suis serviable, donc je ne bronche pas trop, mais sincèrement ça me saoule un peu de m'être grouiller pour ce mec, qui ne se pointe même pas. Alors que j'aurais pu passer une très bonne nuit, meilleure que celle que j'ai passé en tout cas avec quelque heure de plus. Les heures étaient longues, vraiment très longue. C'était les mêmes clients, aux même heures.
Samantha, la petite rousse hyper centrée dans le bio et le recyclage, elle fait tout pour protéger la planète, c'est assez mignon. Elle ne possède pas de téléphone, elle trouve ça débile et ça tue le cerveau d'après elle. Elle préfère lire, elle a d'ailleurs publié un livre. Elle m'a donné le premier exemplaire dès qu'il fut imprimé. Je l'aime bien Samantha, elle a eu une enfance dure, et pourtant elle continue de sourire. Samantha elle me fait rêver. Des fois, j'ai l'impression d'être amoureux d'elle. Mais je me rappelle de son âge, trente ans. Je suis le premier à clamser que l'amour n'a pas d'âge. Mais dans ce genre de situation, je suis souvent déstabilisé. À quatre heure c'était Gabin, un ado de seize ans, il prend toujours ses produits à emporter, surement pour ses parents, sa copine ou autre. Puisque je l'ai déjà vus trainer à côté d'un fast food, munis de deux gros hamburgers. Il est toujours très souriant, c'est assez chaleureux. Je repensais à ma journée, qui se finissait dans à peu près une heure, mais toujours pas de signe de ce foutu boss.
J'hésitais à partir plus tôt, plus personne ne venait à cette heure là. Apparemment non, une fille, cheveux au vent et trempée par la pluie qui tombait dehors. Se retrouvait gelée et grelottante devant la porte du magasin. Benoit la regarda d'un oeil attentif, elle ne semblait pas être venus ici pour commander, mais pour s'abriter. « Est-ce que ça va ? Vous êtes toute mouillé. » la femme leva la tête laissant apparaître un fin et doux visage. Elle était mignonne, comme toutes les filles que je croisais quoi ? Elle marmonna quelque chose, qui ne rentra pas dans mes oreilles, elle parlait trop bas. Mais je prefera ne pas insister. « Vous n'êtes pas du coin pas vrais ? » |
| | | Invité Invité | Sujet: Re: (duphil) magical rain 28/10/2017, 19:54 | |
| icons by glass skin & marley smith & nelliel fin d'après-midi pluvieuse. tu regardes la pluie s'abattre sur le bitume parisien, de la fenêtre de l'arrière boutique. t'es distraite, t'es absente. t'as fini ta journée et pourtant, t'es encore planquée au garage. comme si t'avais peur que le monde extérieur ne te mange toute crue si tu mettais un pied dehors. ton frère, il a dit qu'il passerait te chercher. ça fait une demi-heure que tu l'attends et toujours rien. il a dû avoir un empêchement, ne lui offrant pas la possibilité de te prévenir. ton téléphone en main, tu lui envoies un message pour lui dire que tu rentres. tu ne comptes pas passer toute ta soirée au garage, quoi que tu en serais capable. aujourd'hui, t'as juste pas envie. t'as envie de tout, t'as envie de rien. tu ne sauras même pas dire si tu as réellement envie de retrouver le confort de l'appartement que tu partages avec ton aîné. tu retires tes appareils auditifs, les rangeant dans leur boite que tu prends soin de fourrer dans ta poche. tu cales une paire d'écouteurs dans tes oreilles pour ne pas être dérangée. parce que t'as eu le temps d'en apprendre beaucoup sur l'être humain. toujours en recherche de contact avec les autres. pour de bonnes ou de mauvaises raisons. toi, tu ne cherches pas à te couper du reste du monde. t'as pas d'autre choix pour être honnête. t'as bien du mal à supporter les appareils qui te permettent d'être connectée au monde. ta surdité, c'est ton fardeau. ta surdité, elle te coupe du reste de l'humanité et t'as beau essayer de changer les choses, t'y arrives pas. tu supportes mal le bruit, tu supportes mal les conversations des autres, tu supportes mal même le propre son de ta voix. alors tu passes la plupart de ton temps dans le silence. pardon maman. je te jure que j'ai essayé. pardon papa. je dois te décevoir mais je suis fatiguée. je suis fatiguée de ne pas être à ma place dans ce monde. je suis fatiguée d'être différente. tu lèves les yeux vers le ciel, juste un instant. comme si t'étais en mesure de transmettre plus facilement tes pensées, aussi grises que le ciel de paris, vers ceux qui t'ont quitté. ton parapluie qui se déploie, tu peux enfin te mouvoir. vers là où tes pieds te mèneront. vers là où tu t'arrêteras. tu pourrais marcher les yeux fermés mais ce serait trop dangereux, on ne va pas se mentir. alors tu les ouvres bien grands et t'avances. direction ailleurs.
( ... ) parapluie retourné. bourrasque trop forte pour l'objet bien trop fragile. branche cassée. la fin d'une vie pour une chose pourtant bien utile. faudrait que tu fasses sans. faudra que tu reviennes sur tes pas aussi. parce que tu dois t'être perdue. plongée dans tes pensées, paralysée dans ta bulle de silence, t'as voyagé trop loin de ta zone de confort. j'explore jamais paris toute seule d'habitude. je crois que mes pensées m'ont conduite beaucoup trop loin maman. et puis, j'ai cassé mon parapluie. c'est con hein. mais c'est comme si j'avais brisé quelque chose en moi. ne te moque pas de moi papa, mais je pourrais prendre ça comme un signe. de quoi ? je n'en sais rien encore. tu sais, ça pourrait être tout et n'importe quoi. je découvrirai sans doute plus tard à quoi cela correspond. pour l'instant, tu dois t'abriter petit ange. parce que t'es trempée, que t'as froid et que tu dois te repérer dans le labyrinthe parisien. c'est pour cette raison que tu as choisi la devanture de ce restaurant. l'une de tes mains glisse dans ta poche pour en sortir l'étui contenant tes appareils auditifs. tu sens une présence à côté de toi. t'es pas toute seule. tu sens les vibrations d'une voix qui s'élève dans ton silence, sans pour autant entendre les mots qui s'envolent comme la fumée de la cigarette de ce passant, sur le trottoir d'en face. tu marmonnes, tu trembles et galères à mettre en place tes outils de torture. ( ... ) pas vrai ? tu n'auras entendu que les deux derniers mots de sa phrase. gênée, tu humidifies tes lippes, bien que la pluie s'en soit déjà chargée. pardon je ... tu prends une grande inspiration. tu te concentres pour trouver les bons mots. ceux que tu n'auras pas besoin d'illustrer par les gestes si naturels de la langue qui est tienne. je ne vous ai pas entendu. que tu avoues, fautive d'un crime qui n'en n'est pourtant pas un. mais toi, t'as toujours l'impression de déranger si tu demandes à ce que l'on répète. toi, t'as besoin de voir ses lèvres bouger pour entendre toute la sonorité de sa voix. toi, t'as la conviction qu'il va te prendre pour une folle, une désaxée. t'es pas à l'aise avec l'idée. tu ne t'es jamais habituée. parce que t'avais toujours quelqu'un pour couvrir tes arrières. aujourd'hui, t'es seule au monde. foutu handicap à la con. |
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