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toi tu dis qu't'es bien sans moi. (feliks)

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MessageSujet: toi tu dis qu't'es bien sans moi. (feliks) toi tu dis qu't'es bien sans moi. (feliks) Empty8/5/2017, 21:41

mila, petit bout d’amour, petit bout de toi. toi, c’est noé. toi, c’est feliks. deux âmes qui s’entrechoquent, s’emmêlent, pour finalement donner naissance à un petit être merveilleux et aussitôt aimé… par lui. la boule au ventre. le palpitant qui bat plus fort, plus vite. la crise d’angoisse qui grignote le myocarde, l’esprit. feliks, il n’est avec noé que pour son nom, que pour son argent. la paranoïa qui souffle quelques délires et mensonges dans l’oreille de la gamine à la chevelure de jais. les mains moites, bébé qui grandit en son sein, qui prend de la place dans son corps. « j’veux pas. » qu’elle pense fort fort fort, au point qu’elle en parle à feliks. j’peux pas, qu’elle continue d’penser. mais lui il veut pas. un bébé, ça se condamne pas, ça se tue pas. le bébé, il doit naître.
alors elle accepte. le pied du mur qu’elle regarde, fixe pendant de longues minutes, des heures même peut-être. et la naissance. et la peur qui ne l’a jamais quittée. « feliks, il n’est là que pour mon nom, pas pour moi. j’peux pas. » elle souffle à lionel depuis quelques semaines. il essaie d’la persuader que c’est pas vrai, mais elle tourne la tête de droite à gauche, n’y croit pas. noé, elle veut qu’on l’aime pour ce qu’elle est.
alors y’a le départ. y’a les contrées dévorées du regard, rencontrées, aimées. et y’a les années qui passent, s’égratignent entre ses doigts, s’égratignent devant ses mirettes abîmées par une vie jamais vraiment désirée de la manière dont elle a été décidée. et trois années échouées sur les rochers de son existence, trois années perdues loin de son bébé. petit à petit, l’idée s’est fait un chemin, tout doucement.
le vide dans la poitrine.
l’impression d’étouffer.
l’impression de manquer de quelque chose.
c’était pas l’argent, c’était pas les vêtements, c’était pas l’amour. c’était rien de tout ce qu’elle avait envisagé.
c’était mila.
mila, avec son petit nez, ses grands yeux d’un bleu tirant un peu trop fort sur le marron (clairement, ses yeux sont marrons, mais pour noé ils sont bleus. faut bien qu’elle ait quelque chose de sa maman…), sa bouche un peu tordue à force de pleurer. ses quelques cheveux qui s’battent pour prendre plus de place sur le territoire de son crâne. sa façon maladroite de sourire quand noé posait un regard amer et délétère sur sa petite poupée.
et au final, mila lui manquait.
elle a envie, noé, de la voir grandir.
elle a envie, noé, de voir ses petites mains dirigées vers elle, sa voix criarde gueuler des « maman ! » enjoués. et au fond, tout au fond sous la couche de déni, y’a l’envie de retrouver feliks. feliks qu’elle a abandonné sans rien dire, sans le prévenir. feliks qui pourra sans doute jamais la pardonner.
feliks. la porte close, le myocarde qui sprinte, souhaite terminer premier de la course folle entamée. le doigt tendu qui effleure la sonnette trop sensible, le bruit du carillon qui retentit. et noé qui oublie directement ses doutes, ne pense plus qu’à mila, tente de recouvrer son masque hautain qu’elle porte toujours avec une certaine perfection. elle préfère emmurer son cœur vivant plutôt que de le laisser être griffé. c’est mieux d’avoir l’air impassible, indomptable, de pas montrer les regrets qui la dévorent toute entière… même si elle ne risque d’obtenir que plus d’antipathie.
« je veux voir mila », elle s’entraîne devant la porte fermée. elle inspire fort. « salut feliks… c’est moi. », elle soupire. « mila est là ? j’aimerais la voir. » elle continue. « je sais que je ne le mérite pas, mais j’en ai besoin… je t’en prie… » elle tourne la tête de droite à gauche, sautille légèrement sur place. « feliks, c’est moi, noé. » et c’est sur cette simple phrase que la porte s’entrouvre, que le destin s’écrit, que la page se tourne… ou se déchire.
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